Re: Rentrée le 20 aout

Pontorson50 a écrit:

Apriori a écrit:Pourquoi sans cesse critiquer les propositions de notre président ?

Je comprends que le Macron bashing c'est pas bien sérieux, mais là, prendre sa défense est quand même compliqué :
-on a une bonne moitié du pays qui se débat sous une canicule depuis le 20 août, quelle superbe inspiration de raccourcir des vacances d'été qui, dans les deux pays chauds voisins, ( et la France en devient peu à peu un) durent trois mois par précautions élémentaires.
-soit ce qu'il propose est sur public partiel et sur volontariat des profs; dans ce cas, c'est un vieux truc très prisé depuis quelques années on l'a dit plus haut, il ne fait qu'amplifier une pratique en la présentant comme une innovation de son cru. Com. classique mais prenant les auditeurs pour des niais.
-soit, et c'est possible aussi, il s'agit justement de faire réagir sur le fait que ce n'est que partiel, et que la logique serait en fait la rentrée le 20 août pour tous. Il suffira que quelques syndicalistes et politiques maladroits insistent sur les inégalités de traitement des élèves, et ce sera parti. Donc la communication est cette fois franchement malhonnête, elle ment par omission.

Il y a d'ailleurs apparemment d'autres déclarations dont une sur l'enseignement de l'histoire et de l'éducation civique que je n'ai pas encore fouillée, mais je m'attends à autant de cohérence.

Enfin sur l'école comme sa priorité, c'est particulièrement problématique :
-les salaires de la majorité des profs continuent à régresser par volonté de ce gouvernement comme des précédents. Avec quels volontaires va-t-on mettre le paquet compte tenu de la masse de départs en retraite pas encore soldée?
-la démographie de la France, moins abîmée que celle de ses voisins, rend plus coûteux l'enseignement par tête en France à gestion comparable ; au moment où la tonalité budgétaire redevient "un sou est un sou", on ne peut pas trouver un lieu plus maladroit pour économiser. La contradiction devrait écarquiller les yeux des éditorialistes.
-les prisons et les hôpitaux sont largement aussi urgents, encore aujourd'hui j'entendais un syndicaliste hospitalier déplorer que le gouvernement n'a pas mis la santé publique dans ses priorités. Mais gageons que chaque semaine, Macron nous expliquera que rien n'est plus important à ses yeux que la priorité de la semaine.

Je veux bien entendre que des opposants sont parfois trop sectaires, mais je ne vois pas comment je pourrais défendre les dernières incohérences de Macron sur l'école, et cette fixation sur le 20 août en particulier.

Autre possibilité : commencer par les élèves en difficulté puis généraliser ?

Spoiler:

Cleroli a écrit:

gauvain31 a écrit:Propos provocateurs (et qui plus est, en pleine canicule), effet d'annonce, management toxique vis çà vis des enseignants

C'est ce qui me surprend le plus.

Le palais de l'élysée étant sûrement climatisé, je pense qu'il n'en a une connaissance très théorique, voire par on-dits. Comme sur pas mal de sujets (l'éducation?) d'ailleurs....

Ce qui est bien c'est qu'avant même la pré rentrée il nous démotive totalement.

C'est effectivement de la com. Comme souligné plus haut, les élèves ne viendront pas, et encore faut-il des profs volontaires (à moins qu'on trouve encore des moyens de pression).
Je me souviens de mes années collège dans les années 90 où on commençait vers le 10 septembre, et pourtant les programmes étaient faits et le niveau n'avait pas encore autant baissé qu'aujourd'hui. Mais ça va faire parler, les syndicats vont réagir, les associations de parents vont réagir (comment vont s'organiser les familles, en vacances à ce moment-là?), on interrogera des profs, et ça donnera l'impression que le président travaille. Ben oui, parce que depuis la réforme des retraites et le mouvement social, il ne s'est pas passé grand-chose, et ça s'est vu.
Il faut bien quelques contre-feux, et l'école, ça marche toujours.

Jul a écrit:Ce qui est bien c'est qu'avant même la pré rentrée il nous démotive totalement.

C'est quand les inscriptions aux concours ? Il prépare peut-être la pénurie d'inscriptions pour l'année à venir, qui facilite la contractualisation de la fonction publique en général et de l'éducation nationale en particulier qu'il appelle de ses vœux.

J'ai proposé un "stage de réussite" pour la semaine du 24 août aux élèves dont je savais qu'ils ne feraient sans doute pas beaucoup de lecture durant l'été. Je n'ai pas eu le nombre de réponses positives nécessaires pour ouvrir un stage (5).
J'en avais déjà fait un voici quelques années, j'ai failli ne pas être payée parce que les présences effectives étaient insuffisantes, les élèves ne venant pas toujours. Inutile de vous dire que j'ai protesté.

Les épreuves de spécialité du bac trop tôt dans l'année, vraiment ? Mais qui a pu avoir l'idée saugrenue de les placer si tôt?
Heureusement que not'bon maitre est là pour réparer cette erreur. De même qu'il a eu l'idée lumineuse de remettre des maths dans le tronc commun ...

Je crois que ce cirque présidentiel autour de l'école participe d'une stratégie de détournement de l'attention alors que la crise du recrutement continue de peser sur la rentrée.

Je trouve intéressant de relever la façon dont le SNES a choisi de réagir, par le mépris, à cette agitation médiatique présidentielle (à destination de l'électorat de droite et d'extrême droite vu le choix du media, le Point) :

https://www.snes.edu/article/premiere-reunion-avec-gabriel-attal/

Un simple encart expéditif en ouverture du CR de l'audience avec le ministre officiel :

SNES-FSU a écrit:Avertissement : ce compte-rendu a été rédigé avant la publication de l’entretien de rentrée d’Emmanuel Macron dans lequel il fait plusieurs annonces concernant l’Éducation nationale, faisant même de ce secteur son « domaine réservé ». Le SNES-FSU décline toute responsabilité dans les contradictions éventuelles ou confusions entre les informations données ci-dessous issues de cette première audience avec Gabriel Attal et les déclarations du jour, ou à venir, du président de la République, autoproclamé « super ministre de l’Éducation nationale »

Ça met un peu de pression sur Attal pour s'affirmer face au président. Et ça évite aussi de donner trop d'importance aux élucubrations de Macron.

Ça me semble un angle d'attaque assez judicieux.

Soirée a écrit:Je crois que ce cirque présidentiel autour de l'école participe d'une stratégie de détournement de l'attention alors que la crise du recrutement continue de peser sur la rentrée.

Je trouve intéressant de relever la façon dont le SNES a choisi de réagir, par le mépris, à cette agitation médiatique présidentielle (à destination de l'électorat de droite et d'extrême droite vu le choix du media, le Point) :

https://www.snes.edu/article/premiere-reunion-avec-gabriel-attal/

Un simple encart expéditif en ouverture du CR de l'audience avec le ministre officiel :

SNES-FSU a écrit:Avertissement : ce compte-rendu a été rédigé avant la publication de l’entretien de rentrée d’Emmanuel Macron dans lequel il fait plusieurs annonces concernant l’Éducation nationale, faisant même de ce secteur son « domaine réservé ». Le SNES-FSU décline toute responsabilité dans les contradictions éventuelles ou confusions entre les informations données ci-dessous issues de cette première audience avec Gabriel Attal et les déclarations du jour, ou à venir, du président de la République, autoproclamé « super ministre de l’Éducation nationale »

Ça met un peu de pression sur Attal pour s'affirmer face au président. Et ça évite aussi de donner trop d'importance aux élucubrations de Macron.

Ça me semble un angle d'attaque assez judicieux.

J'adore !

Bien joué de la part du SNES. cheers

SNES a écrit:Le ministre devrait faire ses annonces lundi 28 août matin, à l’occasion de sa conférence de presse de rentrée (sauf si le président de la République lui grille la politesse dans un média).

Moi ce que je trouve affligeant, c’est la façon dont le Président se permet effectivement d’anticiper ces annonces en l’absence totale de déclarations de son nouveau ministre. Encore une fois cette impression qu’il sort un truc de son chapeau quand ça lui chante (et en pleine crise caniculaire).
Mais on n’est plus étonné de rien.

Donc les élèves seraient plus longtemps en vacances qu'il y a 20 ans (ce qui est faux) ou que jadis (ce qui est encore plus faux), ce qui rendrait nécessaire de faire la rentrée plus tôt (et la sortie plus tard encore). Mais pourquoi le 20 août ? Pourquoi pas le 16 ou le 17 ? Simple : c'est parce que le 20, étant un chiffre rond, permet plus facilement de calculer le nombre de jours d'école (pour s'en réjouir à l'avance) — et ainsi de remédier à la baisse des résultats constatés internationalement. Et pourquoi ne pas prolonger les classes jusqu'au 14 juillet inclus ? Cela permettrait de rendre obligatoire d'aller assister au défilé, renforçant ainsi le civisme des futurs citoyens, donc la cohésion et le bonheur de la nation.

Décidément, dire et faire n'importe quoi, sans se soucier de la réalité et encore moins en pensant à améliorer la situation, est devenu le fonds de commerce d'un grand nombre de responsables politiques — jusqu'au plus haut niveau — le but paraissant être de faire oublier son impopularité et son incompétence en “clashant” et en “faisant le buzz”… C'est lamentable d'ineptie et de vacuité.

Qu'ils commencent déjà à faciliter ces p***** de problèmes de mutations!

epekeina.tes.ousias a écrit:Décidément, dire et faire n'importe quoi, sans se soucier de la réalité et encore moins en pensant à améliorer la situation, est devenu le fonds de commerce d'un grand nombre de responsables politiques — jusqu'au plus haut niveau — le but paraissant être de faire oublier son impopularité et son incompétence en “clashant” et en “faisant le buzz”… C'est lamentable d'ineptie et de vacuité.

nounouss a écrit:Qu'ils commencent déjà à faciliter ces p***** de problèmes de mutations!

Mais c'est déjà fait : ce n'est pas pour faciliter les mutations que le Président a annoncé vouloir relancer le nucléaire ? Rentrée le 20 aout - Page 3 999940070

Zetitcheur a écrit:Moi ce que je trouve affligeant, c’est la façon dont le Président se permet effectivement d’anticiper ces annonces en l’absence totale de déclarations de son nouveau ministre. Encore une fois cette impression qu’il sort un truc de son chapeau quand ça lui chante (et en pleine crise caniculaire).
Mais on n’est plus étonné de rien.

Je trouve en effet le timing très savoureux.
Et se posera la question des nouveaux enseignants : personne n'a jamais su comment les payer pour la pré-rentrée le 31 août. Qu'en serait-il là ?
Bon, et sinon, on est bien d'accord que les stages de réussite et autres vacances apprenantes existent déjà, qu'ils ne servent à rien quand ils ont lieu, qu'ils n'ont souvent même pas lieu faute de volontaires (élèves). Et que ce n'est pas en 10 jours qu'on règlera les problèmes de la société (urbanisme, politique de la ville, ASE, prise en charge du handicap, psychiatrie infantile, école, etc.), puisque c'est de cela dont il s'agit et pas spécifiquement de problèmes d'école.

J'y vois un élément du mépris présidentiel en plus.

Pour l'organisation, je suppose qu'elle suivra mais cela pose quelques questions : volontariat ou non pour les élèves désignés ? Quels moyens de coercition si obligation ? Je suppose que ça serait dans le cadre du pacte pour les enseignants, mais que se passerait il s'il n'y a aucun collègue volontaire ? Cela veut dire que le recrutement des AED a été fait et que les contrats commencent en aout. Pour quel programme ? Le ministre répondra.
Pour le fond, c'est illusoire d'imaginer qu'on peut rattraper en 15 jours en aout, en période caniculaire, ce que l'EN a raté en une scolarité. Autant mettre les moyens sur l'année scolaire et non commencer en aout. Des groupes, des effectifs plus acceptables en classe, des formations de qualité pour les enseignants, un vrai recrutement et donc un métier revalorisé, des moyens pour le pôle social, etc. L'éducation est un travail sur le long terme et non par à coup.
Bref de la communication politique, il utilise certains marqueurs politiques pour plaire à un électorat, et non une vraie vision, un vrai projeeeeeeeeeeeeeet.
D'ailleurs dans le même entretien, il parle de sécurité, de référendum, etc.
Avec le ministre politique qu'on a, je sens bien une réactualisation des vacances apprenantes, quelques établissements modèles en aout 2024 pour que le ministre aille y parader devant les caméras et voilà.

Sinon, question mépris, il y en a encore d'autres. Le bac est trop tôt ? Ce n'est pas ce qu'avaient dit les syndicats dans l'ignorance et le déni des différents ministres ? N'a t il pas une responsabilité dans cet abandon du troisième trimestre en lycée ?
Former mieux les enseignants d'histoire ? Sont ils si incompétents que ça ? Remettre de la chronologie dans le programme ? C'est étrange, mais quand on commence en 6e par la préhistoire et qu'on termine en 3e par la Ve République, j'y vois de la chronologie. Revoir les vacances scolaires ? Mais a t il anticiper les conséquences ? La France n'a pas le plus de vacances scolaires en Europe, le rythme est important (on s'en rend bien compte quand on est la dernière zone...), ce zonage justement important pour le secteur touristique, les conséquences sur l'organisation des familles, notamment séparées, l'utilisation des locaux non réfléchis par des températures de 40, etc.

Balthamos a écrit:
Avec le ministre politique qu'on a, je sens bien une réactualisation des vacances apprenantes, quelques établissements modèles en aout 2024 pour que le ministre aille y parader devant les caméras et voilà.

Avec les JO ? On est tranquille pour août 2024.

Trinity a écrit:

Balthamos a écrit:
Avec le ministre politique qu'on a, je sens bien une réactualisation des vacances apprenantes, quelques établissements modèles en aout 2024 pour que le ministre aille y parader devant les caméras et voilà.

Avec les JO ? On est tranquille pour août 2024.

C'est un ministre très politique, donc je suis sûr qu'il va réussir à communiquer son action s'il est encore en place.
Une raison de plus avec les JO, il va bien falloir qu'il trouve qqch pour exister pendant les vacances.

Choup90 a écrit:

Zetitcheur a écrit:Moi ce que je trouve affligeant, c’est la façon dont le Président se permet effectivement d’anticiper ces annonces en l’absence totale de déclarations de son nouveau ministre. Encore une fois cette impression qu’il sort un truc de son chapeau quand ça lui chante (et en pleine crise caniculaire).
Mais on n’est plus étonné de rien.

Je trouve en effet le timing très savoureux.
Et se posera la question des nouveaux enseignants : personne n'a jamais su comment les payer pour la pré-rentrée le 31 août. Qu'en serait-il là ?
Bon, et sinon, on est bien d'accord que les stages de réussite et autres vacances apprenantes existent déjà, qu'ils ne servent à rien quand ils ont lieu, qu'ils n'ont souvent même pas lieu faute de volontaires (élèves). Et que ce n'est pas en 10 jours qu'on règlera les problèmes de la société (urbanisme, politique de la ville, ASE, prise en charge du handicap, psychiatrie infantile, école, etc.), puisque c'est de cela dont il s'agit et pas spécifiquement de problèmes d'école.

Allons, allons, vil Gaulois réfractaire ! Puisqu'on te dit qu'on mettra le paquet sur l'instruction civique pour changer le monde !!!

Je dis quand même que les professeurs qui enseignent l'EMC devraient être sacrément augmentés, avec tout ce qu'on est capable de faire... Rentrée le 20 aout - Page 3 966988081

Attention comme d'habitude il y a un flou volontaire de Macron. Quand il parle de former les professeurs en histoire et EMC, il ne vise pas forcément les collègues d'HGEMC... C'est probablement l'astuce. Ça reste totalement déplacé et idéologique car son gouvernement a réduit la part des épreuves disciplinaires à l'oral aux concours de recrutement de l'enseignement...

Et la formation continue est bien menacée ces derniers temps.

De toute façon là on est en août. La rentrée est dans plus d'une semaine. D'ici là il ne se souviendra plus de ce qu'il a dit et aura trouvé autre chose, de préférence le contraire.

Jenny a écrit:Et la formation continue est bien menacée ces derniers temps.

Allons, allons…
Il te suffit de considérer la rentrée anticipée comme une occasion d'innover dans tes pratiques.

Le message est clair : pendant les vacances, la formation continue.

Il ne faut cependant pas sous estimer la part idéologique constante sous-jacente à toutes ces élucubrations présidentielles sur l'école : garderie du MEDEF pour les enfants des classes laborieuses et de la bourgeoisie "productive", gare de triage précoce pour fournir une main d'oeuvre bon marché, de plus en plus jeune, pour le patronat, voire camp de redressement pour jeunes de banlieue à reciviliser... Sans oublier les trop nombreux profs fainéants à remettre au pas parce que d'autres "travaillent bien" (il l'a redit)

lene75 a écrit:De toute façon là on est en août. La rentrée est dans plus d'une semaine. D'ici là il ne se souviendra plus de ce qu'il a dit et aura trouvé autre chose, de préférence le contraire.

Sur les programmes d'histoire, je crains qu'il ne soit sérieux. pale