Concour reconversion

Bonjour,
Je souhaite m'orienter vers le corps enseignant.
Je suis comptable depuis une dizaine d'années et titulaire d'un master en économie spé management compta.
Je suis perdu dans le processus à suivre.

Si j'ai bien compris le processus : capet / 1an de stage /titularisation/agrégation

Une fois titulaire on a un CDI ou un CDD et le risque de pointer au chômage à la fin de l'année scolaire ?

Sinon je souhaite rester dans mon secteur géographique, le système m'oblige t'il à bouger sur la France entière ou je peux imposer mon secteur d'enseignement ?

Par avance merci pour votre aide

Je laisserai des collègues qui enseignent des matières plus proches de la tienne te répondre plus en détail.
Quelques éléments : En effet, une fois le concours obtenu, tu seras stagiaire un an dans un établissement puis, si tout se passe bien,  titularisé. Tu seras alors titulaire de la fonction publique, ce n'est pas un contrat, c'est un statut. Donc pas de risque de te retrouver au chômage en fin d'année, mais ce n'est pas toi qui décides où tu exerceras: tu feras des  vœux, mais l'administration te placeras là où elle a besoin d'un enseignant. Tu peux te renseigner pour savoir si, dans ta matière, le secteur que tu vises est difficile à obtenir ou pas.
Passer l'agrégation n'est pas une obligation.
Bon courage à toi dans ta réflexion.

Ou passer le CAPET n'est pas une obligation.
Concernant la mobilité géographique, le concours privé te permet de "choisir" ton académie, modulo les postes, mais avec moins de chance d'être éloigné de tes voeux

Bonne chance dans ta reconversion.

Bonjour Emilien,

Soit tu postules en tant que contractuel soit, effectivement, tu décides de passer (et d'obtenir ^^) un concours (CAPES, CAPET, CAPLP, agrégation). Je n'évoquerai, ci-après, que le fonctionnement du public que je connais. Pas celui du privé dont le fonctionnement diffère.
Il existe des avantages/inconvénients dans les deux situations. Mais, au-delà de la voie d'accès, il faut que tu sois pleinement conscient de ce qu'est la réalité du métier.

Être contractuel :
- Avantages : pas de concours à passer, un recrutement sur la base d’un entretien (qui n’a même pas toujours lieu ceci-dit), la garantie de rester dans son académie (et ça, c’est un luxe !).

- Inconvénients : pour avoir un poste, il faut qu’il y ait des besoins (c’est fonction de ta discipline), le traitement est généralement plus faible que celui d’un titulaire, les périodes de vacances ne sont pas toujours rémunérées (fonction de l’académie et selon chaque cas particulier), peu voire pas d’accompagnement, tu es une variable d’ajustement donc on t’appelle souvent du jour au lendemain (ce qui ne permet pas de réellement se préparer), il t’est rarement offert la possibilité de choisir tes matières/niveaux.

Passer le concours :
- Avantages : être titulaire de l’EN, être certain de toucher un traitement (mais pas d’obtenir un poste fixe ou même un poste tout court, la nuance est importante), l’année de stage permet d’être formé (il faut, de nouveau, relativiser ce point. Les points de vue divergent selon les INSPE, disciplines, formateurs…), une fois en place dans un établissement, tu as davantage la possibilité de choisir tes matières/niveaux (à relativiser, de nouveau, en fonction de mille et un critères). Tu pourras aussi bien davantage t’investir dans la vie de l’établissement, une fois en poste fixe dans un établissement.

- Inconvénients : ils sont nombreux, contrairement à ce qu’il n’y parait. Mais le plus important me semble être cette fameuse mobilité nationale obligatoire. Et ça, c’est la loterie. Et cela peut durer longtemps. En fonction des disciplines et des académies, il est parfois, malgré un grand nombre de points, très difficile voire impossible de rentrer avant des années dans son académie de prédilection. Il faut absolument avoir cet élément en tête. Nombreux sont les collègues qui passent le concours et se retrouvent mutés à plusieurs centaines de kilomètres et décident alors de démissionner. Je parle en connaissance de cause, mon conjoint est bloqué très loin de chez nous. Et ce, pour longtemps. Avec tout ce que cela peut engendrer en termes de coûts (financiers, psychologiques, etc).
Autre inconvénient : une fois titulaire, il est difficile de refuser certaines missions qu’un contractuel, lui, pourra refuser.

Ces listes d’avantages/inconvénients sont loin d’être exhaustives.

Pour répondre à une autre de tes questions, une fois le concours obtenu, tu es stagiaire durant un an puis à l’issue de cette année, tu es titularisé. L’année qui suit, tu deviens titulaire.
L’agrégation, elle, n’est pas obligatoire pour enseigner.

La réalité du métier : Je constate que tu es comptable. Je fais alors la supposition que tu te dirigerais peut-être vers l’économie-gestion (ma discipline en l’occurrence). Dans ce cas, soit tu passes le CAPLP (affectation en lycée pro) soit le CAPET (affectation en lycée techno).
Pour ma part, j’ai passé le CAPET et enseigne à des STMG (ou BTS, selon les années).
Or, je viens également, comme toi, du secteur privé (ancienne cadre commerciale et marketing). Et j’étais bercée d’illusions. Il s’avère que la réalité est extrêmement éloignée de l’idée du métier que je pouvais me faire auparavant.
J’aime beaucoup mon métier. J’adore enseigner. J’aime énormément les échanges avec mes élèves. Et c’est cela qui me fait tenir. Mais soyons honnêtes, je travaillais énormément dans le privé. Et je ne travaille pas moins en tant qu’enseignante. L’organisation est, certes, très différente mais il est rare que je ne travaille pas le soir, le week-end et durant les vacances.
Nos élèves (les STMG peuvent être la bête noire d’un établissement, de certains collègues, disons les choses) sont parfois très durs à gérer.
Alors quand ils sont 35, tu marches en crabe dans ta classe, tu es à l’affût de tout, tu deviens quasiment hypervigilante. Une heure de cours peut être extrêmement sportive. Réellement. Je ne pouvais aucunement l’imaginer auparavant.
Cette année, 6 conseils de discipline dans mes classes pour menaces sur personnel et refus grave d’obtempérer. Y compris avec des collègues très respectés et ayant beaucoup d’ancienneté.
Sans passion, à mon sens, on revient à son ancien métier.

Bonne réflexion à toi.