- dandelionVénérable
Du coup le slogan ce serait ‘ça change la vie pour la mort’. C’est plus réaliste.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Ce type de campagne assez mièvre repose sur une idée qui me paraît discutable, qui est que la valeur d'un enseignant pourrait se confirmer par la brillante carrière ou par le degré d'épanouissement de ses anciens élèves. Parmi les anciens élèves de n'importe quel enseignant, il y en a inévitablement un certain nombre qui n'ont pas pu accéder à la formation ou au métier dont ils rêvaient et/ou qui sont malheureux aujourd'hui. Cette réalité diminue-t-elle la valeur du travail d'un enseignant?
A l'inverse lorsqu'un ancien élève vient me voir pour me remercier, me dire que mes cours lui ont donné envie de poursuivre, et des bases pour réussir dans telle école/formation artistique plus ou moins prestigieuse, c'est toujours agréable et ça fait du bien à mon ego, mais à vrai dire je suis généralement convaincu que mes qualités personnelles n'ont contribué que marginalement à son succès. Parce que je crois qu'on surestime bien souvent l'influence de l'enseignant, dont l'action pédagogique n'est qu'un facteur parmi d'autres, et que je sais qu'un collègue de ma discipline avec une expérience suffisante, œuvrant dans le même cadre que moi et avec le type d'élèves que j'ai ferait très certainement le "job" au même niveau que moi.
Bref, cette mythologie du "prof providentiel" qui tient le destin de ses élèves entre ses mains me fatigue.
A l'inverse lorsqu'un ancien élève vient me voir pour me remercier, me dire que mes cours lui ont donné envie de poursuivre, et des bases pour réussir dans telle école/formation artistique plus ou moins prestigieuse, c'est toujours agréable et ça fait du bien à mon ego, mais à vrai dire je suis généralement convaincu que mes qualités personnelles n'ont contribué que marginalement à son succès. Parce que je crois qu'on surestime bien souvent l'influence de l'enseignant, dont l'action pédagogique n'est qu'un facteur parmi d'autres, et que je sais qu'un collègue de ma discipline avec une expérience suffisante, œuvrant dans le même cadre que moi et avec le type d'élèves que j'ai ferait très certainement le "job" au même niveau que moi.
Bref, cette mythologie du "prof providentiel" qui tient le destin de ses élèves entre ses mains me fatigue.
- CasparProphète
Tout à fait d'accord avec toi Aperçu par hasard, et bien entendu on met en avant le métier prestigieux de chirurgien tandis que l'infirmier écrase une discrète larme en arrière-plan.
- DanskaProphète
Et bizarrement le clip met en scène un chirurgien, pas un caissier, un balayeur, un employé de banque ou un employé de bureau, tant il est connu que tout élève d'un prof qui se respecte accède à un métier qui fait rêver... C'est vraiment cousu de fil blanc.
Et incidemment, que des anciens élèves deviennent chirurgiens n'aide en rien l'enseignant à payer ses factures, le clip oublie d'en parler.
Et incidemment, que des anciens élèves deviennent chirurgiens n'aide en rien l'enseignant à payer ses factures, le clip oublie d'en parler.
- henrietteMédiateur
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- JacqGuide spirituel
Il y a une différence entre la France qui travaille et la France macroniste.
Mes élèves sont caissiers chez Carrefour, vendeurs chez Cultura, chez Darty, chez Boulanger, esclaves en maison de retraite (où ils m'auront peut être si j'arrive à la retraite), camionneurs, agents d'entretien ou de restauration de mes établissements scolaires. Et on peut en passer pour tous nos collègues de l'enseignement industriel, du BTP.
Le mépris ne viendra pas des classes populaires, ceux qui font tout, qui font tout fonctionner, mais il vient de l'élite qui nous gouverne. Nous ne pouvons rien attendre d'eux.
Et pour revenir à mes petits élèves d'ASSP, je les admire plus que tout car accepter de s'engager vers ces métiers avec à la clef la rémunération qu'ils auront (elles, le plus souvent) ...
Mes élèves sont caissiers chez Carrefour, vendeurs chez Cultura, chez Darty, chez Boulanger, esclaves en maison de retraite (où ils m'auront peut être si j'arrive à la retraite), camionneurs, agents d'entretien ou de restauration de mes établissements scolaires. Et on peut en passer pour tous nos collègues de l'enseignement industriel, du BTP.
Le mépris ne viendra pas des classes populaires, ceux qui font tout, qui font tout fonctionner, mais il vient de l'élite qui nous gouverne. Nous ne pouvons rien attendre d'eux.
Et pour revenir à mes petits élèves d'ASSP, je les admire plus que tout car accepter de s'engager vers ces métiers avec à la clef la rémunération qu'ils auront (elles, le plus souvent) ...
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
D'ailleurs, on discerne mal la cause des larmes que l'infirmier peine à cacher. Peut-être tente-t-il de réfréner une grosse envie de rire. À l'heure de l'évaluation bienveillante, on espère aussi pour l’humérus de Mme Falaipas qu'elle avait raison d'y croire.
Vivement le deuxième épisode.
Vivement le deuxième épisode.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Caspar a écrit:Tout à fait d'accord avec toi Aperçu par hasard, et bien entendu on met en avant le métier prestigieux de chirurgien tandis que l'infirmier écrase une discrète larme en arrière-plan.
En effet! Le clip aurait-il été moins valorisant pour l'enseignante si c'est l'infirmier (et non la chirurgienne) qui l'avait reconnue? J'ai l'impression que la pointe extrême de cette manière de voir les choses, c'est « Les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien », citation d'un homme politique connu...
Bien sûr il ne faut pas être naïf: la condition sociale est une chose importante, le quotidien peut être très dur, la reconnaissance financière et symbolique peu gratifiante quand on se retrouve à faire un métier qu'on n'a pas choisi (quand on en a un). On ne peut pas dire que c'est indifférent. Mais les ambitions sont diverses: dans mon lycée (un peu particulier il est vrai: lycée de centre ville avec un profil majoritaire d'élèves de la "classe moyenne") il y a des élèves qui ont de tout autres projets que de "faire carrière" au sens habituel du terme, avec même déjà des familles qui placent la "réussite" sur un autre plan que professionnel ou financier, en privilégiant des formes d'engagements associatifs. Et l'enseignement, c'est aussi travailler à l'expression et au développement de certaines aptitudes sociales*, dans lesquels certains élèves excellent sans être des "winners" dans le jeu de l'orientation. Alors à la fin il y a des déçus, des aigris, des semi-contents, des heureux et des épanouis qui font une grande carrière, d'autres une plus ou moins petite. Mais aucun n'est "rien", ni même "moins" qu'un autre. Désolé si ça fait un peu candide ou idéaliste bêta de le dire.
* (Ce à quoi la dernière réforme du bac n'aide pas beaucoup, en faisant de chaque lycéen un petit "auto-entrepreneur" de sa réussite dans un fonctionnement qui encourage la concurrence entre individus et contrarie l'usage des méthodes basées sur la collaboration et l'entraide.)
- A TuinVénérable
maldoror1 a écrit:chmarmottine a écrit:C'est quand même assez étrange de penser à valoriser le métier d'enseignant en clouant le prof au lit, avec une scène qui se déroule entièrement à l'hosto.
Mais oui, c'est dingue, comme si la plupart du temps on était à l'hosto !!! Remarque, on doit pouvoir télé-enseigner depuis un lit !
Remarque, on a de la chance,.la professeure aurait pu être présentée à l'ehpad, atteinte d'Alzheimer, avec ses anciennes élèves d'Assp évoquant sa mémoire de jadis....
- IphigénieProphète
On pourrait encore plus réalistement faire dire au médecin devant le vieux prof décati : ah c’était le bon temps hein! ….quand l’école publique formait encore les futurs médecins….
Sinon j’ai vu ça hier: c’est consternant ….
Sinon j’ai vu ça hier: c’est consternant ….
- KeaFidèle du forum
Cela me fait penser à la scène finale du film Le tourbillon de la vie, où d’anciens élèves du personnage principal (ancien professeur de musique) lui rendent hommage en chantant pour elle tous ensemble. J’ai trouvé cette scène très forte.*Hildegarde* a écrit:chmarmottine a écrit:C'est quand même assez étrange de penser à valoriser le métier d'enseignant en clouant le prof au lit, avec une scène qui se déroule entièrement à l'hosto.
Exactement... j'aurais préféré voir un truc du genre : "Un(e) prof assiste à la conférence d'un(e) brillant(e) scientifique, genre un prix Nobel, assis(e) discrètement au fond de la salle... et à la fin du discours, après l'avoir reconnu(e), l'orateur/trice le/la salue, et se présente comme son ancien/ne élève, qui a découvert sa passion/ ses capacités grâce à lui/elle."
Ça aurait été nase aussi, mais pas humiliant.
Bon, cela ferait une publicité un peu longue :p
- olive-in-oilSage
Trop drôle ce fil !
Moi j'ai vécu presque la même situation que dans la pub, sauf que je ne m'étais pas cassé le bras mais......j'étais en train d'accoucher ! Mon ancienne élève, future sage-femme, m'a découverte sous un autre angle !
Moi j'ai vécu presque la même situation que dans la pub, sauf que je ne m'étais pas cassé le bras mais......j'étais en train d'accoucher ! Mon ancienne élève, future sage-femme, m'a découverte sous un autre angle !
- ProvenceEnchanteur
Une amie s’est fait épiler le maillot par une ancienne élève.
Bon, clairement, je ne veux pas devenir cette pauvre madame Falampin toute grise. Pitié !
Bon, clairement, je ne veux pas devenir cette pauvre madame Falampin toute grise. Pitié !
- Reine MargotDemi-dieu
Oui ils ont choisi une chirurgienne et pas Mawie-Théwèse...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- EnaecoVénérable
*Hildegarde* a écrit:chmarmottine a écrit:C'est quand même assez étrange de penser à valoriser le métier d'enseignant en clouant le prof au lit, avec une scène qui se déroule entièrement à l'hosto.
Exactement... j'aurais préféré voir un truc du genre : "Un(e) prof assiste à la conférence d'un(e) brillant(e) scientifique, genre un prix Nobel, assis(e) discrètement au fond de la salle... et à la fin du discours, après l'avoir reconnu(e), l'orateur/trice le/la salue, et se présente comme son ancien/ne élève, qui a découvert sa passion/ ses capacités grâce à lui/elle."
Ça aurait été nase aussi, mais pas humiliant.
Oh on peut imaginer toute une série de scènes de la vie de tous les jours.
Les anciens STMG qui chargent les courses dans le coffre au drive ou qui mettent un nugget de plus dans la boite au mcdo.
Sinon le prof est hospitalisé mais il n'est pas non plus à l'agonie, il a une blessure qui relève d'un accident qui arrive plus souvent dans le cadre du quotidien que dans le cadre professionnel. Le but étant de s'appuyer sur ce qui est probablement le métier le mieux côté dans notre société.
- PrezboGrand Maître
Caspar a écrit:maldoror1 a écrit:Caspar a écrit:zigmag17 a écrit:On dirait un roman-photo animé. Quel dommage que Fabcaro ne soit pas sur le coup, le résultat aurait été grandiose!!!
Encore une parodie des Inconnus: La clinique de l'amour ? Je ne me souviens pas du titre exact. En tout cas n'importe quelle scène de Demain nous appartient ou Un si grand soleil est plus intéressante que cette m...
"Maîtresses et patients" (quand il n'y a rien d'autre à voir) ? Tellement drôle !
Ah oui, c'était une parodie de Tendresse et Passion, un soap de la défunte Cinq à très petit budget pour atteindre les quotas d'œuvres françaises.
On ne rappellera jamais assez tout ce qu'on doit à Silvio Berlusconi.
- PrezboGrand Maître
chmarmottine a écrit:C'est quand même assez étrange de penser à valoriser le métier d'enseignant en clouant le prof au lit, avec une scène qui se déroule entièrement à l'hosto.
Je me suis fait la même remarque (avec les raccourcis du type "ça sous-entend bien que si elle a une fracture de l'humerus, c'est parce qu'elle est tombé contre une table quand un quatrième B mécontent d'une remarque l'a poussée en arrière"). C'est un choix de communication pour le moins...maladroit.
- dandelionVénérable
En tout cas ma fille a été interloquée en entendant la pub à la radio, puis a éclaté de rire et s’est moquée de moi (gentiment, mais quand même). A moins que la cible ne soit le troisième âge, c’est raté. Bon, avec la réforme des retraites, ça pourrait être une possibilité après tout.
Sait-on combien ces oeuvres d’art ont coûté à la nation?
Sait-on combien ces oeuvres d’art ont coûté à la nation?
- CasparProphète
dandelion a écrit:En tout cas ma fille a été interloquée en entendant la pub à la radio, puis a éclaté de rire et s’est moquée de moi (gentiment, mais quand même). A moins que la cible ne soit le troisième âge, c’est raté. Bon, avec la réforme des retraites, ça pourrait être une possibilité après tout.
Sait-on combien ces oeuvres d’art ont coûté à la nation?
Oui, quelle est la cible et à qui faut-il s'identifier ? Le chirurgien ? La professeure inspirante qui y a toujours cru ? Des jeunes diplômés vont-ils se précipiter vers l'enseignement sur la foi de cette pub ?
- EnaecoVénérable
Prezbo a écrit:chmarmottine a écrit:C'est quand même assez étrange de penser à valoriser le métier d'enseignant en clouant le prof au lit, avec une scène qui se déroule entièrement à l'hosto.
Je me suis fait la même remarque (avec les raccourcis du type "ça sous-entend bien que si elle a une fracture de l'humerus, c'est parce qu'elle est tombé contre une table quand un quatrième B mécontent d'une remarque l'a poussée en arrière"). C'est un choix de communication pour le moins...maladroit.
Quelle autre scène visuelle aurait-on pu imaginer pour mettre en scène un enseignant qui rencontre par hasard son ancien élève médecin sur son lieu de travail ?
J'aurai bien vu une jambe plâtrée et surélevée à la place du bras en écharpe mais on (qui d'autre que les profs eux-mêmes d'ailleurs ?) aurait fait les mêmes raccourcis...
Peut-être qu'il fallait viser un autre métier... mais avec un avocat on aurait dit qu'il venait porter plainte contre l'élève qui l'a agressé j'imagine
Iphigénie a écrit:On pourrait encore plus réalistement faire dire au médecin devant le vieux prof décati : ah c’était le bon temps hein! ….quand l’école publique formait encore les futurs médecins….
Sinon j’ai vu ça hier: c’est consternant ….
L'école publique n'envoie plus suffisamment d'étudiants en médecine ?
- somacNiveau 7
Moi si je veux attirer vers un métier, je montre la personne en train de l'exercer, je ne montre pas la personne à l'hôpital.
Notre métier est-il devenu inmontrable àce point ?
On aurait pu imaginer des scènes avec des élèves, avec des collègues... Et éventuellement finir sur une scène où un ancien élève reconnaît son professeur et se souvient de belles choses.
Notre métier est-il devenu inmontrable àce point ?
On aurait pu imaginer des scènes avec des élèves, avec des collègues... Et éventuellement finir sur une scène où un ancien élève reconnaît son professeur et se souvient de belles choses.
- EnaecoVénérable
J'imagine bien la scène. Un enseignant tout sourire à côté d'un ENI et toute la classe (constituée de 12 élèves placés en îlots) en train de lever la main.
- chmarmottineGuide spirituel
somac a écrit:Moi si je veux attirer vers un métier, je montre la personne en train de l'exercer, je ne montre pas la personne à l'hôpital.
Notre métier est-il devenu inmontrable àce point ?
On aurait pu imaginer des scènes avec des élèves, avec des collègues... Et éventuellement finir sur une scène où un ancien élève reconnaît son professeur et se souvient de belles choses.
Et puis, c'est un peu comme si un enseignant n'avait d'importance que pour ceux qui prétendent à des métiers "prestigieux" ...
Je suis plus touchée par tous ceux qui m'ont cassé les pieds et à qui j'ai cassé les pieds ... et qui s'en sortent d'une façon ou d'une autre ...
- IannaNiveau 7
Une riche idée de campagne publicitaire : grâce à mes anciens élèves devenus médecins, j'ai du piston pour avoir un médecin-traitant.
- valérieRNiveau 1
Je ne sais pas combien a coûté cette campagne mais l'argent aurait été mieux investi à nous revaloriser !
- EnaecoVénérable
valérieR a écrit:Je ne sais pas combien a coûté cette campagne mais l'argent aurait été mieux investi à nous revaloriser !
Pas sur qu'on arrive à dégager 10 centimes (annuel) par prof en faisant cette économie
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