Publicité pour devenir enseignant

Vous avez vu que Mme Falempin a une auréole de lumière, quand elle répond "j'y ai toujours cru" ? Que c'est laid, cette image sacrificielle d'un autre temps.

A Tuin a écrit:Vous avez vu que Mme Falempin a une auréole de lumière, quand elle répond "j'y ai toujours cru" ? Que c'est laid, cette image sacrificielle d'un autre temps.

Je n'ai pas vu mais regarder une deuxième fois cette publicité c'est trop pour moi. 

Et pour moi, désolé d'être grinche, cela véhicule l'idée, très libérale à mon goût, que l'enseignant est au service de l'individu...et non pas du pays....ce n'est pas ma vision!

J'aimerais une pub...
"oh Mme Machin c'est grace à vous que je suis devenu trader, j'ai une Tesla S, une villa de 200 m2 et dans un an j'arrête de travailler à 35 ans.."
"J'y avais toujours cru!!" (larme optionnelle)

Balthazaard a écrit:Et pour moi, désolé d'être grinche, cela véhicule l'idée, très libérale à mon goût, que l'enseignant est au service de l'individu...et non pas du pays....ce n'est pas ma vision!

J'aimerais une pub...
"oh Mme Machin c'est grace à vous que je suis devenu trader, j'ai une Tesla S, une villa de 200 m2 et dans un an j'arrête de travailler à 35 ans.."
"J'y avais toujours cru!!" (larme optionnelle)

Quant à moi, ce qui me gêne, j'ai déjà dû le dire plus haut, c'est l'injonction de "changer la vie" des élèves. Enseigner sa matière c'est déjà bien non ? Je n'ai pas l'ambition de "changer la vie" de tous mes élèves.

Caspar a écrit: Quant à moi, ce qui me gêne, j'ai déjà dû le dire plus haut, c'est l'injonction de "changer la vie" des élèves. Enseigner sa matière c'est déjà bien non ? Je n'ai pas l'ambition de "changer la vie" de tous mes élèves.

Mais c'est parce qu'il faut véhiculer le côté sacerdotale du métier (à appliquer à tous les champs de la Fonction Publique) !
Annoncé au départ, Entubé Berné à l'arrivée.

lene75 a écrit:C'est un détail, mais ça m'étonnerait bien que ce soit un infirmier. Il a tout de l'interne.

Je vous rejoins cependant sur le fait que le job qui est mis en valeur ici, c'est celui de chirurgien, pas de prof.

Édit : Graisse-Boulon, les inégalités salariales hommes/femmes sont particulièrement importantes à l'EN. C'est pas le bon truc à mettre en avant...

Quels " personnels de l'en" ? Qui compare-t-on avec qui? Et quelles sont les sources ou trouver les chiffres ?

lene75 a écrit:C'est un détail, mais ça m'étonnerait bien que ce soit un infirmier. Il a tout de l'interne.

Je vous rejoins cependant sur le fait que le job qui est mis en valeur ici, c'est celui de chirurgien, pas de prof.

Édit : Graisse-Boulon, les inégalités salariales hommes/femmes sont particulièrement importantes à l'EN. C'est pas le bon truc à mettre en avant...

Quels " personnels de l'en" ? Qui compare-t-on avec qui? Et quelles sont les sources ou trouver les chiffres ?
(Si mes simples demandes de précisions sur une affirmation précédente sont caractérisés "hors sujet" par la modération, je présente d'avance mes excuses et reviens illico au sujet initial qui n'est pas les inégalités hommes/femmes mais le métier d'enseignant, j'en ai conscience).

Balthazaard a écrit:Et pour moi, désolé d'être grinche, cela véhicule l'idée, très libérale à mon goût, que l'enseignant est au service de l'individu...et non pas du pays....ce n'est pas ma vision!

Ouf ! je ne suis pas seul à le dire. Je clame à qui veut l'entendre, et même en conseil de classe devant les parents, que l'enseignement n'est pas un service à la personne, qu'il est au service de la République. A preuve, elle impose la scolarité, volens nolens, parce qu'elle a choisi à un moment donné d'avoir des citoyens éduqués (que ce soit en partie raté n'est pas le problème ici). Il se trouve que l'intérêt collectif passe par l'intérêt l'individuel, mais seulement par effet de rebond. Admettre le contraire revient peu à peu, en poussant cette logique à son terme, à admettre le système prestataire-client, que certains appellent de leurs voeux, considérant le professeur comme "leur" salarié.

Lefteris a écrit:

Balthazaard a écrit:Et pour moi, désolé d'être grinche, cela véhicule l'idée, très libérale à mon goût, que l'enseignant est au service de l'individu...et non pas du pays....ce n'est pas ma vision!

Ouf ! je ne suis pas seul à le dire. Je clame à qui veut l'entendre, et même en conseil de classe devant les parents, que l'enseignement n'est pas un service à la personne, qu'il est au service de la République. A preuve, elle impose la scolarité, volens nolens,  parce qu'elle a choisi à un moment donné d'avoir des citoyens éduqués (que ce soit en partie raté n'est pas le problème ici). Il se trouve que l'intérêt collectif passe par l'intérêt l'individuel,  mais seulement par effet de rebond. Admettre le contraire revient peu à peu, en poussant cette logique à son terme,  à admettre le système prestataire-client, que certains appellent de leurs voeux, considérant le professeur comme "leur" salarié.

+1000
Mais en baissant l'exigence graduellement pour banaliser la réussite immédiate et en s'appuyant sur des études qui vont dans le bon sens pour valider l'idée du redoublement inutile, l'echec provisoire devient insupportable  et n'est plus envisagé comme une possibilité faisant partie intégrante du processus de formation par les familles. Ce  sont bien des " clients" qui nous arrivent et qui n'envisagent pas de repartir sans le " produit" dès le premier passage...

Les touchantes retrouvailles hospitalières de Mme Falempin n'ont pas l'air d'émouvoir les jeunes cœurs estudiantins : les responsables du Master MEEF m'ont communiqué les chiffres (définitifs) des inscrits en M1 MEEF (ceux qui passeront le concours en 2025) : on arrive péniblement à 8 étudiants, + 4 dans la fac voisine qui maintient sa prépa CAPES sous perfusion. Soit 12 futurs professeurs pour une académie de 5 départements. Et on a eu 20% d'abandons en M2 MEEF au cours de cette année…

Le (probable) successeur de Pap Ndiaye a intérêt à se montrer efficace en job dating, car le « choc d'attractivité historique » a l'air de faire Pschiiittt !

e-Wanderer a écrit:Les touchantes retrouvailles hospitalières de Mme Falempin n'ont pas l'air d'émouvoir les jeunes cœurs estudiantins : les responsables du Master MEEF m'ont communiqué les chiffres (définitifs) des inscrits en M1 MEEF (ceux qui passeront le concours en 2025) : on arrive péniblement à 8 étudiants, + 4 dans la fac voisine qui maintient sa prépa CAPES sous perfusion. Soit 12 futurs professeurs pour une académie de 5 départements. Et on a eu 20% d'abandons en M2 MEEF au cours de cette année…

Le (probable) successeur de Pap Ndiaye a intérêt à se montrer efficace en job dating, car le « choc d'attractivité historique » a l'air de faire Pschiiittt !

 
Si ce n'est pas Mme Falempin, peut-être que les déclarations du président et du ministre vont attirer les foules: vacances plus courtes, tâches supplémentaires, collèges ouverts de 8 à 18 heures MAIS journées allégées, nouveaux changements pour le bac (comme tous les ans depuis la mise en place de la réforme), PLP qui vont devoir se reconvertir en PE...tout ça fait vraiment rêver.