Bilan 1 an d’enseignement à l’étranger

Chers collègues, bonjour !
Je reviens vers vous en cette fin d’année scolaire 2022/2023 pour écrire un petit bilan de cette première année à l’étranger qui vient compléter ce forum :https://www.neoprofs.org/t139561-retour-dexperience-apres-6-mois-a-enseigner-dans-un-etablissement-francais-a-letranger, dans lequel je donnais mon avis après 6 mois à l’étranger.
Je vais résumer en quelques mots ce que j’avais écrit dans le précédent forum concernant mes motivations au départ : amélioration de mes capacités financières par un salaire correct mais très au-dessus de la moyenne dans le pays ou je me trouve, expérience dans un environnement étranger, me couper de la France pendant un moment, connaître une expérience d’enseignement de qualité auprès d’élèves d’un niveau supérieur à ceux que j’ai connu en France, offrir un environnement de qualité pour mes enfants.
Dernière précision : je suis un TNR (titulaire non-résident), c’est-à-dire un titulaire de l’éducation nationale qui n’a pas obtenu de détachement et qui est en contrat local. Environ 1800 euros par mois, deux fils.
Après six mois j’avais déjà renoncé à certains objectifs, tout en consolidant les autres, qu’en est-il en fin d’année scolaire ? Est-ce que je vais rester ? Rentrer en France ou partir dans un autre pays ?
Comme je l’avais précisé dans mon forum précédent, la question financière était alors un échec. Je pensais un peu naïvement qu’avec un salaire relativement similaire à celui que j’avais en France (en France : 2100, ici : 1800, bientôt 1900 euros), dans un pays beaucoup plus « pauvre », je pourrais mettre beaucoup d’argents de côté. Ça ne fonctionne pas ainsi : si tu vis comme un local tu peux mettre de côté (et encore) mais en vivant comme un occidental tout devient beaucoup plus cher et finalement tu ne vis pas mieux qu’en France. Entretemps je me suis mis à donner des cours particuliers : environ 45 euros de l’heure, je donne 4h30 par semaine. L’argent rentre facilement et rapidement, je vis beaucoup mieux et je remets de côté. Le public de parents d’élèves ayant des moyens importants : pourquoi ne pas en profiter en donnant des cours ? Il semble y avoir une forte demande pour les cours particuliers auprès des profs français des établissements à l’étranger et il ne faut pas hésiter à demander environ 50 euros de l’heure.
Je suis toujours satisfait de l’environnement de travail de mes enfants et surtout, au-delà des collègues enseignants, de la qualité de leurs camarades de classe, instruits, cultivés et sympathiques. Je suis également comblé par mes propres élèves (niveau collège et lycée) : oui il y a toujours quelques bavardages, quelques bêtises parfois, ce sont des êtres humains, mais le niveau est très au-dessus des établissements moyens français et l’ambiance est beaucoup plus plaisante.
Accessoirement j’apprécie la coupure avec mon pays, que j’aime toujours énormément mais dont j’avais besoin de prendre quelques distances. Bien qu’il faille l’admettre : je travaille dans un établissement français donc fatalement je côtoie des Français et des francophones. Et j’ai l’impression de savoir tout ce qui se passe en France à l’instant T.
Le seul mauvais plan finalement demeure l’ambiance au sein de la salle des profs et entre les profs et la direction : elle n’a fait qu’empirer au fur et à mesure de l’année scolaire et elle ne semble pas partie pour s’améliorer, il n’y a rien a attendre dans un futur proche de de côté-là. Au demeurant j’aurais pu connaître la même chose en France ou dans un autre établissement français à l’étranger. Ça m’impacte assez peu. Je ne peux pas trop en dire sur le sujet et pourtant il y aurait BEAUCOUP à en dire, croyez-moi.
Une dernière chose : je travaille toujours beaucoup plus que je ne le faisais en France, pourtant j’étais tout aussi sérieux avec mes élèves mais j’ai l’impression d’avoir beaucoup moins de temps libres, pour l’instant, peut être vais-je m’y habituer l’année prochaine.
Alors, est ce que je vais rester ? Rentrer en France ? Repartir dans un autre pays ?
Pour l’instant je reste, au moins encore une année, pour remettre de l’argent de côté, pour se « reposer » (je n’ai aucune envie de déménager un an après être arrivé) et aussi parce que j’apprécie le pays dans lequel je me trouve et les amis que je me suis fait. Je n’envisage pas du tout à courte ou moyenne échéance de rentrer en France : je n’ai pas envie d’y retrouver ce que j’y ai laissé (et pourtant, théoriquement, il le faudra bien un jour). Je pense donc partir dans un autre pays à moyen terme : j’ai quelques idées mais pour l’instant je vais les garder pour moi.