- Socrate7711Niveau 1
Je suis jeune enseignant de français en Rep+ en région parisienne.
Je suis de plus en plus dégoûté par l’attitude de mes élèves qui n’adhèrent à aucune des activités que je peux leur proposer et qui soufflent avant même qu’on ait commencé une séance. Je suis en butte à des élèves indifférents voire hostiles (notamment des 4e) qui n’hésitent pas à me faire comprendre qu’ils n’ont aucune envie d’être là et que je les dérange avec mon cours. Ils ne jouent pas le jeu, sont totalement blasés, démotivés et agités. Ils me signifient clairement que le cours de français ne les intéresse pas, qu’ils n’en ont strictement rien à faire. Ce sont des adolescents autocentrés, enfermés dans leur petite bulle, uniquement intéressés par les dernières conneries de tiktok et leurs petites histoires de collégiens. La génération zapping, tout doit aller vite, ils n’ont aucune patience, ne prennent pas le temps de se poser pour essayer d’entrer dans les textes que je leur propose. Ils sont systématiquement dans la contestation et la défiance. Tout leur semble nul, inintéressant, tout les barbe.
Je ne suis évidement pas un ingénieur didactique exceptionnel et je peux comprendre que les lectures analytiques que je propose soient laborieuses (j’essaie de sensibiliser les élèves à la démarche d’analyse et ils semblent à peu près en avoir compris les enjeux). Je peux entendre que les élèves soient sceptiques, circonspects, intimidés avant d’entrer dans un texte. Je peux également concevoir que ces élèves soient en difficulté, qu’il y ait des contextes sociaux et familiaux difficiles. Mais quand j’étais ado, même si j’étais d’un milieu social défavorisé (zéro stimulation intellectuelle à la maison, capital culturel nul), je buvais les paroles des profs, j’admirais mes enseignants, je les plaçais sur un piédestal car ils étaient pour moi une ouverture sur le monde. Et si le prof faisait une leçon de cinq heures sur l’existentialisme, même si la séance n’était pas « rythmée », dynamique, si c’était totalement « descendant », on grattait cinq heures notre séance sur l’existentialisme en silence. Je ne peux pas comprendre que ces ados soient à ce point dépourvus de curiosité, qu’ils aient un tel désintérêt, une telle hostilité pour tout ce qui pourrait élargir leurs horizons, les faire sortir de leur petite bulle « réseaux sociaux, petites histoires de collégiens ».
Cette indigence culturelle, ce manque de motivation (les élèves soufflent, se plaignent avant qu’on ait commencé la moindre activité, sont saoulés, veulent finir les séances le plus vite possible, ne se montrent pas attentifs ni intéressés, s’agitent, s’impatientent), ce manque d’agilité intellectuelle, tout cela est parfois pesant. J’ai parfois l’impression de faire le programme seul et d’essayer de leur enfoncer tant bien que mal dans le crâne les outils d’analyse indispensables pour le brevet.
Pour valoriser un peu mes élèves malgré tout, ils sont à l’occasion capables de formuler des remarques pertinentes quand on les pousse (pouvant même convoquer du vocabulaire technique) et se souviennent bien de l’intrigue des œuvres qu’on étudie en classe. J’arrive à faire passer pas mal de choses mais c’est totalement contre leur gré. Se heurter chaque jour à ce vide, cette pauvreté intellectuelle, cette absence totale de curiosité, cette indifférence hostile, c’est parfois usant. J’ai parfois envie de prendre mon téléphone ou de répondre à mes mails en leur disant de se débrouiller seuls et de faire ce qu’ils veulent. Je ne les blâme pas totalement, je crois qu’ils sont les victimes de notre société, qu’ils sont incapables de se concentrer, que la littérature est trop éloignée d’eux, qu’ils sont habitués à la contestation permanente. Il y a sans doute aussi une part de posture d’ado. Mais c’est désagréable d’avoir l’impression de faire cours seul en déployant une énergie folle devant un public qui se fout totalement de ce qu’on essaye tant bien que mal de lui expliquer.
Je suis de plus en plus dégoûté par l’attitude de mes élèves qui n’adhèrent à aucune des activités que je peux leur proposer et qui soufflent avant même qu’on ait commencé une séance. Je suis en butte à des élèves indifférents voire hostiles (notamment des 4e) qui n’hésitent pas à me faire comprendre qu’ils n’ont aucune envie d’être là et que je les dérange avec mon cours. Ils ne jouent pas le jeu, sont totalement blasés, démotivés et agités. Ils me signifient clairement que le cours de français ne les intéresse pas, qu’ils n’en ont strictement rien à faire. Ce sont des adolescents autocentrés, enfermés dans leur petite bulle, uniquement intéressés par les dernières conneries de tiktok et leurs petites histoires de collégiens. La génération zapping, tout doit aller vite, ils n’ont aucune patience, ne prennent pas le temps de se poser pour essayer d’entrer dans les textes que je leur propose. Ils sont systématiquement dans la contestation et la défiance. Tout leur semble nul, inintéressant, tout les barbe.
Je ne suis évidement pas un ingénieur didactique exceptionnel et je peux comprendre que les lectures analytiques que je propose soient laborieuses (j’essaie de sensibiliser les élèves à la démarche d’analyse et ils semblent à peu près en avoir compris les enjeux). Je peux entendre que les élèves soient sceptiques, circonspects, intimidés avant d’entrer dans un texte. Je peux également concevoir que ces élèves soient en difficulté, qu’il y ait des contextes sociaux et familiaux difficiles. Mais quand j’étais ado, même si j’étais d’un milieu social défavorisé (zéro stimulation intellectuelle à la maison, capital culturel nul), je buvais les paroles des profs, j’admirais mes enseignants, je les plaçais sur un piédestal car ils étaient pour moi une ouverture sur le monde. Et si le prof faisait une leçon de cinq heures sur l’existentialisme, même si la séance n’était pas « rythmée », dynamique, si c’était totalement « descendant », on grattait cinq heures notre séance sur l’existentialisme en silence. Je ne peux pas comprendre que ces ados soient à ce point dépourvus de curiosité, qu’ils aient un tel désintérêt, une telle hostilité pour tout ce qui pourrait élargir leurs horizons, les faire sortir de leur petite bulle « réseaux sociaux, petites histoires de collégiens ».
Cette indigence culturelle, ce manque de motivation (les élèves soufflent, se plaignent avant qu’on ait commencé la moindre activité, sont saoulés, veulent finir les séances le plus vite possible, ne se montrent pas attentifs ni intéressés, s’agitent, s’impatientent), ce manque d’agilité intellectuelle, tout cela est parfois pesant. J’ai parfois l’impression de faire le programme seul et d’essayer de leur enfoncer tant bien que mal dans le crâne les outils d’analyse indispensables pour le brevet.
Pour valoriser un peu mes élèves malgré tout, ils sont à l’occasion capables de formuler des remarques pertinentes quand on les pousse (pouvant même convoquer du vocabulaire technique) et se souviennent bien de l’intrigue des œuvres qu’on étudie en classe. J’arrive à faire passer pas mal de choses mais c’est totalement contre leur gré. Se heurter chaque jour à ce vide, cette pauvreté intellectuelle, cette absence totale de curiosité, cette indifférence hostile, c’est parfois usant. J’ai parfois envie de prendre mon téléphone ou de répondre à mes mails en leur disant de se débrouiller seuls et de faire ce qu’ils veulent. Je ne les blâme pas totalement, je crois qu’ils sont les victimes de notre société, qu’ils sont incapables de se concentrer, que la littérature est trop éloignée d’eux, qu’ils sont habitués à la contestation permanente. Il y a sans doute aussi une part de posture d’ado. Mais c’est désagréable d’avoir l’impression de faire cours seul en déployant une énergie folle devant un public qui se fout totalement de ce qu’on essaye tant bien que mal de lui expliquer.
- BaldredSage
Socrate7711 a écrit:Je suis jeune enseignant de français en Rep+.
Je suis de plus en plus dégoûté par l’attitude de mes élèves qui n’adhèrent à aucune des activités que je peux leur proposer et qui soufflent avant même qu’on ait commencé une séance. Je suis en butte à des élèves indifférents voire hostiles (notamment des 4e) qui n’hésitent pas à me faire comprendre qu’ils n’ont aucune envie d’être là et que je les dérange avec mon cours. Ils ne jouent pas le jeu, sont totalement blasés, démotivés et agités. Ils me signifient clairement que le cours de français ne les intéresse pas, qu’ils n’en ont strictement rien à faire. Ce sont des adolescents autocentrés, enfermés dans leur petite bulle, uniquement intéressés par les dernières conneries de tiktok et leurs petites histoires de collégiens. La génération zapping, tout doit aller vite, ils n’ont aucune patience, ne prennent pas le temps de se poser pour essayer d’entrer dans les textes que je leur propose. Ils sont systématiquement dans la contestation et la défiance. Tout leur semble nul, inintéressant, tout les barbe.
Je ne suis évidement pas un ingénieur didactique exceptionnel et je peux comprendre que les lectures analytiques que je propose soient laborieuses (j’essaie de sensibiliser les élèves à la démarche d’analyse et ils semblent à peu près en avoir compris les enjeux). Je peux entendre que les élèves soient sceptiques, circonspects, intimidés avant d’entrer dans un texte. Je peux également concevoir que ces élèves soient en difficulté, qu’il y ait des contextes sociaux et familiaux difficiles. Mais quand j’étais ado, même si j’étais d’un milieu social défavorisé (zéro stimulation intellectuelle à la maison, capital culturel nul), je buvais les paroles des profs, j’admirais les enseignants, je les plaçais sur un piédestal car ils étaient une ouverture sur le monde. Je ne peux pas comprendre que ces ados soient à ce point dépourvus de curiosité, qu’ils aient un tel désintérêt pour tout ce qui pourrait élargir leurs horizons, les faire sortir de leur petite bulle « réseaux sociaux, petites histoires de collégiens ».
Cette indigence culturelle, ce manque de motivation (les élèves soufflent, se plaignent avant qu’on ait commencé la moindre activité, sont saoulés, veulent finir les séances le plus vite possible, ne se montrent pas attentifs ni intéressés, s’agitent, s’impatientent), ce manque d’agilité intellectuelle, tout cela est parfois pesant. J’ai parfois l’impression de faire le programme seul et d’essayer de leur enfoncer tant bien que mal dans le crâne les outils d’analyse indispensables pour le brevet.
Pour valoriser un peu mes élèves malgré tout, ils sont à l’occasion capables de remarques pertinentes quand on les pousse (pouvant parfois convoquer du vocabulaire technique) et se souviennent bien de l’intrigue des œuvres qu’on étudie en classe. J’arrive à faire passer pas mal de choses mais c’est totalement contre leur gré.
Bonsoir,
Un forum est évidement l'endroit où se libérer sans être jugé puisque les sentiments que tu exprimes nous les avons tous plus ou moins ressentis un jour ou l'autre, et plutôt quand il pleut
je suppose qu'on pourrait te répondre : " Oui, les élèves sont comme ça", mais aussi "Oui, les élèves peuvent être aussi comme ça mais..."
Peut-être pourrais-tu préciser ce que tu attends des échanges ici ?
Bon courage dans tous les cas.
- tAoKHabitué du forum
Socrate7711 a écrit: Ce sont des adolescents autocentrés, enfermés dans leur petite bulle, uniquement intéressés par les dernières conneries de tiktok et leurs petites histoires de collégiens. La génération zapping, tout doit aller vite, ils n’ont aucune patience, ne prennent pas le temps
(...)
Je ne peux pas comprendre que ces ados soient à ce point dépourvus de curiosité, qu’ils aient un tel désintérêt, une telle hostilité pour tout ce qui pourrait élargir leurs horizons, les faire sortir de leur petite bulle « réseaux sociaux, petites histoires de collégiens ».
(...)
Cette indigence culturelle, ce manque de motivation (les élèves soufflent, se plaignent avant qu’on ait commencé la moindre activité, sont saoulés, veulent finir les séances le plus vite possible, ne se montrent pas attentifs ni intéressés, s’agitent, s’impatientent), ce manque d’agilité intellectuelle,
(...)
Je ne les blâme pas totalement, je crois qu’ils sont les victimes de notre société, qu’ils sont incapables de se concentrer
Pourquoi se concentrer lorsqu'on a toutes les "informations" que l'on veut à portée de main, instantanément ? Pourquoi réfléchir par soi-même ? Pourquoi vouloir élargir ses horizons ? Comment être patient lorsque tout ce qui gravite autour de nous va à cent à l'heure ?
Les élèves sont peut-être des victimes de cette société, mais les enseignants sont des victimes collatérales.
Ce métier devient impossible.
Bon courage à toi.
- Socrate7711Niveau 1
Merci pour vos réponses !
Je ne sais pas trop ce que j’attends, ça m’intéresserait peut-être de savoir comment vous vous y prenez pour intéresser vos élèves. J’imagine qu’ils n’adhèrent pas spontanément à toutes les séances que vous proposez (même si ça dépend du public, l’attitude que je dénonce tient aussi à notre époque et à la psychologie de l’adolescent) ? Avez-vous des astuces ? Est-ce un problème de dispositifs didactiques mal conçus ? Comment abordez-vous par exemple l’exercice de la lecture analytique : lecture en classe à haute voix du texte et questionnaire pour pousser les élèves à entrer dans une démarche d’analyse ? Comment dynamiser les choses (le travail en autonomie est impossible dans ma classe car les élèves vont s’agiter et n’ont même pas la patience de réfléchir pour construire une réponse).
Je ne sais pas trop ce que j’attends, ça m’intéresserait peut-être de savoir comment vous vous y prenez pour intéresser vos élèves. J’imagine qu’ils n’adhèrent pas spontanément à toutes les séances que vous proposez (même si ça dépend du public, l’attitude que je dénonce tient aussi à notre époque et à la psychologie de l’adolescent) ? Avez-vous des astuces ? Est-ce un problème de dispositifs didactiques mal conçus ? Comment abordez-vous par exemple l’exercice de la lecture analytique : lecture en classe à haute voix du texte et questionnaire pour pousser les élèves à entrer dans une démarche d’analyse ? Comment dynamiser les choses (le travail en autonomie est impossible dans ma classe car les élèves vont s’agiter et n’ont même pas la patience de réfléchir pour construire une réponse).
- PhyliaNiveau 9
Bonjour @Socrate7711
Je comprends et partage souvent ton dégoût.
C'est malheureusement la mentalité qui tend à se généraliser, du moins en REP, puisque je n'ai enseigné que dans ce type d'établissements depuis bientôt 19 ans. J'ose espérer que dans des établissements plus favorisés, cela est moins perceptible, plus atténué et qu'il est plus facile d'intéresser les élèves. C'est ce que je me dis pour me donner du courage et relativiser, tout en repensant à l'unique année que j'ai passée, il y a plus de 15 ans, dans un collège "non labélisé" de centre ville, à la population faisant partie principalement de la classe moyenne favorisée.
Sinon, ce qu'il y a de positif, c'est que c'est aussi un défi, certes épuisant, mais également stimulant de trouver ces textes et des voies pour faire avancer les élèves et élargir leurs horizons. C'est ce que je trouve formidable dans notre matière : nous avons la chance de disposer d'un immense corpus littéraire et culturel que nous pouvons explorer et mobiliser pour les intéresser. Plus j'enseigne, et plus j'abandonne les facilités de la littérature de jeunesse (que les fans de la littérature de jeunesse ne me flagellent pas, svp !) pour privilégier la littérature dite classique : en tant qu'enseignants de Lettres, nous sommes pour les élèves ceux qui pourront leur donner accès à un monde de sens et d'expressions que certains d'entre eux n'auraient jamais découverts sans nous. C'est un monde qui, souvent, leur est très étranger, qui peut les effrayer, mais qui avec notre accompagnement, peut aussi ouvrir les portes de leur propre expression et les sortir des limites de leur quotidien.
Alors, certes, c'est difficile, mais aussi passionnant (dans la double ambiguïté sémantique du mot ) et même si tu ne sembles pas demander de conseil, j'ai tout de même envie de te dire : donne-toi le temps de trouver les voies (et les voix) que tu emprunteras pour les amener à la littérature. Cela ne se fait pas en un jour (moi, j'ai bien mis une dizaine d'années, mais je suis pas une flèche en matière de didactique ) : il faut déjà constater et accepter le gouffre culturel qui nous sépare des élèves et de leur monde, avant de trouver des passerelles, voire de les fabriquer pour les amener plus loin !
Je comprends et partage souvent ton dégoût.
C'est malheureusement la mentalité qui tend à se généraliser, du moins en REP, puisque je n'ai enseigné que dans ce type d'établissements depuis bientôt 19 ans. J'ose espérer que dans des établissements plus favorisés, cela est moins perceptible, plus atténué et qu'il est plus facile d'intéresser les élèves. C'est ce que je me dis pour me donner du courage et relativiser, tout en repensant à l'unique année que j'ai passée, il y a plus de 15 ans, dans un collège "non labélisé" de centre ville, à la population faisant partie principalement de la classe moyenne favorisée.
Sinon, ce qu'il y a de positif, c'est que c'est aussi un défi, certes épuisant, mais également stimulant de trouver ces textes et des voies pour faire avancer les élèves et élargir leurs horizons. C'est ce que je trouve formidable dans notre matière : nous avons la chance de disposer d'un immense corpus littéraire et culturel que nous pouvons explorer et mobiliser pour les intéresser. Plus j'enseigne, et plus j'abandonne les facilités de la littérature de jeunesse (que les fans de la littérature de jeunesse ne me flagellent pas, svp !) pour privilégier la littérature dite classique : en tant qu'enseignants de Lettres, nous sommes pour les élèves ceux qui pourront leur donner accès à un monde de sens et d'expressions que certains d'entre eux n'auraient jamais découverts sans nous. C'est un monde qui, souvent, leur est très étranger, qui peut les effrayer, mais qui avec notre accompagnement, peut aussi ouvrir les portes de leur propre expression et les sortir des limites de leur quotidien.
Alors, certes, c'est difficile, mais aussi passionnant (dans la double ambiguïté sémantique du mot ) et même si tu ne sembles pas demander de conseil, j'ai tout de même envie de te dire : donne-toi le temps de trouver les voies (et les voix) que tu emprunteras pour les amener à la littérature. Cela ne se fait pas en un jour (moi, j'ai bien mis une dizaine d'années, mais je suis pas une flèche en matière de didactique ) : il faut déjà constater et accepter le gouffre culturel qui nous sépare des élèves et de leur monde, avant de trouver des passerelles, voire de les fabriquer pour les amener plus loin !
- SolovieïNiveau 10
Je me reconnais un peu dans votre témoignage, avec 12 ans d'écart bien sûr. Je partage votre constat, et les mots que vous employez ne me choquent pas. C'est exactement pour cela que je refuse d'exercer en France et dans des établissements publics, a fortiori en collège. Cette défiance est bien trop répandue et nous sommes démunis face à elle.
Je me demande ce que ces enfants font à l'école, ils portent préjudice à tout le monde, à commencer par eux-mêmes. Ce système scolaire, et l'idéologie qui le fonde actuellement, est une aberration. On ne peut pas sauver les gens d'eux-mêmes, l'évangélisation c'est démodée...
N'y sacrifiez pas votre santé et votre équilibre. Il y a des contextes où les élèves sont respectueux et ont envie d'apprendre, au moins de réussir (avec toutes les acceptions que les gens peuvent donner à ce terme, ce qui est un autre débat).
Je me demande ce que ces enfants font à l'école, ils portent préjudice à tout le monde, à commencer par eux-mêmes. Ce système scolaire, et l'idéologie qui le fonde actuellement, est une aberration. On ne peut pas sauver les gens d'eux-mêmes, l'évangélisation c'est démodée...
N'y sacrifiez pas votre santé et votre équilibre. Il y a des contextes où les élèves sont respectueux et ont envie d'apprendre, au moins de réussir (avec toutes les acceptions que les gens peuvent donner à ce terme, ce qui est un autre débat).
- BaldredSage
Socrate7711 a écrit:Merci pour ta réponse !
Je ne sais pas trop ce que j’attends, ça m’intéresserait peut-être de savoir comment vous vous y prenez pour intéresser vos élèves. J’imagine qu’ils n’adhèrent pas spontanément à toutes les séances que vous proposez (même si ça dépend du public, l’attitude que je dénonce tient aussi à notre époque et à la psychologie de l’adolescent) ? Avez-vous des astuces ? Est-ce un problème de dispositifs didactiques mal conçus ? Comment abordez-vous par exemple l’exercice de la lecture analytique : lecture en classe à haute voix du texte et questionnaire pour pousser les élèves à entrer dans une démarche d’analyse ? Comment dynamiser les choses (le travail en autonomie est impossible dans ma classe car les élèves vont s’agiter et n’ont même pas la patience de réfléchir pour construire une réponse).
Il y a donc la réponse de type @Taok, recevable, mais qui ne laisse guère d'autre option que la démission, pour rester optimiste.
Oui, les élèves sont comme ça, le système est comme ça, tu n'y es pour rien.
Je préfère penser autrement.
Tu es, dis-tu, jeune prof, peut-être tout débutant. Ton témoignage est très intéressant : tu présentes déjà une très bonne maitrise de la représentation de l'élève REP ( tout ce que @Taok a graissé) et tu fais la liste de tout ce expliquerait le manque d'intérêt des élèves et leur résistance pas toujours passive à ce que tu leur proposes.
Tu leur opposes ton propre portrait d'élève qui, sans être un héritier, a su, et aimé jouer le jeu scolaire.
Et donc tu dis ne pas les comprendre.
Cette incompréhension est, et je le dis pour te rassurer, normale et assez classique chez les jeunes enseignants qui arrivent avec leurs représentations d'anciens bons élèves. L'exemple que tu cites est intéressant : tu parles d'un cours sur l'existentialisme, puis de ton énervement à ne pas les voir sortir de leurs petites histoires de collégiens : tu superposes donc un souvenir de lycéen à une classe de collègiens, comment ne pas être déçu...
Tu es quelqu'un d'honnête et tu te demandes donc si cela ne vient pas de ton manque de technique sur la lecture linéaire. On peut toujours se perfectionner mais le problème ne vient pas d'abord de là.
Il faudrait que tu réfléchisses d'abord ou aussi à tes propres représentations de ce qu'est être élève, et de ce qu'est être prof. Tes "analyses" de leur comportement ne sont pas fausses, mais elles ne sont simplement pas utiles pour faire ton travail.
Tu n'arrives pas à obtenir ce que tu veux d'eux, et comme nous tous dans ce cas tu en souffres. Le premier mouvement est de parler de leur "indigence intellectuelle", le second de douter de tes capacités. Il faudrait sortir de ce système. Au collège, l'indigence intellectuelle n'est pas un un fait, c'est un refuge, une protection, un refus et hélas pour certains déjà une habitude.
Ne vois aucun reproche dans ce que j'écris, je trouve très normal et positif ce que tu écris. On pourra avec raison blâmer la société, l'institution, les parents, les élèves, mais à la fin il y a toi en face d'eux, il faudra bien que tu trouves un moyen.
- MitcindyNiveau 10
Ton témoignage est très intéressant ! Je n'ai jamais enseigné en REP+ mais en bac pro et j'ai déjà eu des classes avec zéro motivation.
L'impression de parler dans le vide est pesante, c'est clair.
J'ai testé une petite méthode qui marche assez bien avec les élèves amorphes. Avec ce type d'élèves, il faut carrément aller dans la provocation (comme eux en fait, quand ils vous testent).
Il ne faut absolument pas s'épuiser à les motiver, rien ne les intéresse, donc tu vas très vite être perdant.
Ce type d'élève a besoin au contraire d'une discipline de fer (je dis bien de fer) et d'un travail extrêmement cadré. Tu fais facile pour débuter mais tu exiges que tout soit rendu à la fin de l'heure sinon punition sévère. Il faut les faire gratter et exécuter, surtout pas réfléchir, je dis bien au début. Quand ils finissent leur travail et font ce que tu dis, tu récompenses et tu félicites. Ensuite, tu augmentes les difficultés graduellement en leur faisant prendre conscience quand ils franchissent un niveau.
Mais tu ne lâches rien. Tu punis, tu colles, tu ne laisse rien passer. Tu dis que tout est question de travail, que tout le monde est capable, que seule leur paresse est la cause de leurs résultats. Tu ne parles pas de toi. Il s'agit d'eux. Ils n'ont aucune excuse, ni sociale, ni intellectuelle. Seul le travail paiera !
Vraiment, j'ai vu des élèves "légumes, râleurs, provocateurs et paresseux" se transformer en élèves dociles, polis et travailleurs. Je n'y croyais pas. Cela prend du temps (parfois 3 trimestres) mais ça marche souvent. Sois sans pitié mais crois en eux.
L'impression de parler dans le vide est pesante, c'est clair.
J'ai testé une petite méthode qui marche assez bien avec les élèves amorphes. Avec ce type d'élèves, il faut carrément aller dans la provocation (comme eux en fait, quand ils vous testent).
Il ne faut absolument pas s'épuiser à les motiver, rien ne les intéresse, donc tu vas très vite être perdant.
Ce type d'élève a besoin au contraire d'une discipline de fer (je dis bien de fer) et d'un travail extrêmement cadré. Tu fais facile pour débuter mais tu exiges que tout soit rendu à la fin de l'heure sinon punition sévère. Il faut les faire gratter et exécuter, surtout pas réfléchir, je dis bien au début. Quand ils finissent leur travail et font ce que tu dis, tu récompenses et tu félicites. Ensuite, tu augmentes les difficultés graduellement en leur faisant prendre conscience quand ils franchissent un niveau.
Mais tu ne lâches rien. Tu punis, tu colles, tu ne laisse rien passer. Tu dis que tout est question de travail, que tout le monde est capable, que seule leur paresse est la cause de leurs résultats. Tu ne parles pas de toi. Il s'agit d'eux. Ils n'ont aucune excuse, ni sociale, ni intellectuelle. Seul le travail paiera !
Vraiment, j'ai vu des élèves "légumes, râleurs, provocateurs et paresseux" se transformer en élèves dociles, polis et travailleurs. Je n'y croyais pas. Cela prend du temps (parfois 3 trimestres) mais ça marche souvent. Sois sans pitié mais crois en eux.
- profs(Niveau 9
+ 1000
Maintenant, selon les lieux où tu enseignes c'est impossible de faire cela. Je vais même aller jusqu'à dire que tu peux te mettre en danger en faisant cela !
Et, selon moi, cela devient même très difficile un peu partout. Je connais un paquet d'enseignants tres tres rigoureux et qui enseignent dans des conditions idéales. Ben, même eux lâchent un peu plus chaque année ne voulant pas devenir totalement barges avant l'heure. Et franchement, je pense que si des élèves qu'ils ont eu il y a 20 ans les voyaient aujourd'hui, ils n'en croiraient pas leurs yeux !
Mais cela devrait passer par le travail oui et aujourd'hui il y en a peu, tres peu ! Les élèves et les familles sont aussi responsables de leurs propres échecs.
Maintenant, selon les lieux où tu enseignes c'est impossible de faire cela. Je vais même aller jusqu'à dire que tu peux te mettre en danger en faisant cela !
Et, selon moi, cela devient même très difficile un peu partout. Je connais un paquet d'enseignants tres tres rigoureux et qui enseignent dans des conditions idéales. Ben, même eux lâchent un peu plus chaque année ne voulant pas devenir totalement barges avant l'heure. Et franchement, je pense que si des élèves qu'ils ont eu il y a 20 ans les voyaient aujourd'hui, ils n'en croiraient pas leurs yeux !
Mais cela devrait passer par le travail oui et aujourd'hui il y en a peu, tres peu ! Les élèves et les familles sont aussi responsables de leurs propres échecs.
- sinanNiveau 9
D'abord : bon courage, et bravo pour ce post si lucide malgré ta jeunesse.
Ensuite quelques conseils : 1) une lecture pourrait t'être utile : "Ces enfants empêchés de penser". L'auteur y développe l'idée que les enfants ont besoin d'être nourris par des récits aux questions existentielles fortes. Tu notes toi-même qu'ils retiennent les intrigues. Lis-leur des histoires, lisez en classe des textes longs, assortis de quelques commentaires de ta part. L'analyse n'est possible que quand on a un vocabulaire riche, qu'on comprend exactement ce qu'on lit, qu'on a un accès au symbolique pertinent. Les questions les plus simples sont les plus pertinentes : qu'est-ce que le texte raconte ? Qu'en pensez-vous ?
2) je suis d'accord avec Mitcindy, ces élèves ont besoin d'un cadre : je te conseille d'opter pour une progression cloisonnée, de faire la moitié du temps de la langue (dictée, exercices de grammaire, les faire beaucoup recopier), avec des séances d'écriture ultra cadrées et des moments de lecture principalement cursive.
Ensuite quelques conseils : 1) une lecture pourrait t'être utile : "Ces enfants empêchés de penser". L'auteur y développe l'idée que les enfants ont besoin d'être nourris par des récits aux questions existentielles fortes. Tu notes toi-même qu'ils retiennent les intrigues. Lis-leur des histoires, lisez en classe des textes longs, assortis de quelques commentaires de ta part. L'analyse n'est possible que quand on a un vocabulaire riche, qu'on comprend exactement ce qu'on lit, qu'on a un accès au symbolique pertinent. Les questions les plus simples sont les plus pertinentes : qu'est-ce que le texte raconte ? Qu'en pensez-vous ?
2) je suis d'accord avec Mitcindy, ces élèves ont besoin d'un cadre : je te conseille d'opter pour une progression cloisonnée, de faire la moitié du temps de la langue (dictée, exercices de grammaire, les faire beaucoup recopier), avec des séances d'écriture ultra cadrées et des moments de lecture principalement cursive.
- JulHabitué du forum
Ils ne vous méritent pas. Vous avez tout mon soutien.
- BaldredSage
Mitcindy a écrit:Ton témoignage est très intéressant ! Je n'ai jamais enseigné en REP+ mais en bac pro et j'ai déjà eu des classes avec zéro motivation.
L'impression de parler dans le vide est pesante, c'est clair.
J'ai testé une petite méthode qui marche assez bien avec les élèves amorphes. Avec ce type d'élèves, il faut carrément aller dans la provocation (comme eux en fait, quand ils vous testent).
Il ne faut absolument pas s'épuiser à les motiver, rien ne les intéresse, donc tu vas très vite être perdant.
Ce type d'élève a besoin au contraire d'une discipline de fer (je dis bien de fer) et d'un travail extrêmement cadré. Tu fais facile pour débuter mais tu exiges que tout soit rendu à la fin de l'heure sinon punition sévère. Il faut les faire gratter et exécuter, surtout pas réfléchir, je dis bien au début. Quand ils finissent leur travail et font ce que tu dis, tu récompenses et tu félicites. Ensuite, tu augmentes les difficultés graduellement en leur faisant prendre conscience quand ils franchissent un niveau.
Mais tu ne lâches rien. Tu punis, tu colles, tu ne laisse rien passer. Tu dis que tout est question de travail, que tout le monde est capable, que seule leur paresse est la cause de leurs résultats. Tu ne parles pas de toi. Il s'agit d'eux. Ils n'ont aucune excuse, ni sociale, ni intellectuelle. Seul le travail paiera !
Vraiment, j'ai vu des élèves "légumes, râleurs, provocateurs et paresseux" se transformer en élèves dociles, polis et travailleurs. Je n'y croyais pas. Cela prend du temps (parfois 3 trimestres) mais ça marche souvent. Sois sans pitié mais crois en eux.
Nous avons déjà je crois abordé ce sujet. Il me semble difficile de donner ce genre de conseil à un prof débutant.
L'autorité est rarement maitrisée lorsqu'on débute, et quelqu'un qui aurait cette maitrise en débutant n'aurait sans doute pas besoin de conseil.
Ensuite pour entrer dans ce genre de bras de fer, il faut être sûr de le gagner, sinon on perd plus que sa mise. Qu'est-ce qu'une punition sévère ? j'ai eu bien de élèves en REP qui allaient au baston sans se soucier une seconde des conséquences.
Non que ta méthode soit en soi mauvaise, mais elle est une méthode parmi d'autres que ton expérience trouve plus appropriée avec une classe, à un moment. Sans cette expérience, on peut aussi bien aller au désastre.
L'autorité, et le droit qu'on se donne de s'en servir, est une construction personnelle nécessaire mais difficile. Et pour la construire efficacement, il faut l'adapter à sa personnalité de prof, laquelle est rarement établie en débutant.
Le débutant est souvent dans la position inverse, il évite l'autorité, par peur de s'aliéner ses élèves, parce que ça demande de l'énergie, et parce qu'on suppose que si on savait faire un "bon" cours, on n'en aurait pas besoin.
Entre "super cool" et "super terreur", il faut trouver sa manière, mais il est rare de trouver la bonne "posture", je dirais plutôt le bon "rôle" d'entrée.
- MitcindyNiveau 10
C'est vrai, tu as raison pour la côté application... mais en théorie, c'est vraiment ce dont ils ont besoin.Baldred a écrit:Mitcindy a écrit:Ton témoignage est très intéressant ! Je n'ai jamais enseigné en REP+ mais en bac pro et j'ai déjà eu des classes avec zéro motivation.
L'impression de parler dans le vide est pesante, c'est clair.
J'ai testé une petite méthode qui marche assez bien avec les élèves amorphes. Avec ce type d'élèves, il faut carrément aller dans la provocation (comme eux en fait, quand ils vous testent).
Il ne faut absolument pas s'épuiser à les motiver, rien ne les intéresse, donc tu vas très vite être perdant.
Ce type d'élève a besoin au contraire d'une discipline de fer (je dis bien de fer) et d'un travail extrêmement cadré. Tu fais facile pour débuter mais tu exiges que tout soit rendu à la fin de l'heure sinon punition sévère. Il faut les faire gratter et exécuter, surtout pas réfléchir, je dis bien au début. Quand ils finissent leur travail et font ce que tu dis, tu récompenses et tu félicites. Ensuite, tu augmentes les difficultés graduellement en leur faisant prendre conscience quand ils franchissent un niveau.
Mais tu ne lâches rien. Tu punis, tu colles, tu ne laisse rien passer. Tu dis que tout est question de travail, que tout le monde est capable, que seule leur paresse est la cause de leurs résultats. Tu ne parles pas de toi. Il s'agit d'eux. Ils n'ont aucune excuse, ni sociale, ni intellectuelle. Seul le travail paiera !
Vraiment, j'ai vu des élèves "légumes, râleurs, provocateurs et paresseux" se transformer en élèves dociles, polis et travailleurs. Je n'y croyais pas. Cela prend du temps (parfois 3 trimestres) mais ça marche souvent. Sois sans pitié mais crois en eux.
Nous avons déjà je crois abordé ce sujet. Il me semble difficile de donner ce genre de conseil à un prof débutant.
L'autorité est rarement maitrisée lorsqu'on débute, et quelqu'un qui aurait cette maitrise en débutant n'aurait sans doute pas besoin de conseil.
Ensuite pour entrer dans ce genre de bras de fer, il faut être sûr de le gagner, sinon on perd plus que sa mise. Qu'est-ce qu'une punition sévère ? j'ai eu bien de élèves en REP qui allaient au baston sans se soucier une seconde des conséquences.
Non que ta méthode soit en soi mauvaise, mais elle est une méthode parmi d'autres que ton expérience trouve plus appropriée avec une classe, à un moment. Sans cette expérience, on peut aussi bien aller au désastre.
L'autorité, et le droit qu'on se donne de s'en servir, est une construction personnelle nécessaire mais difficile. Et pour la construire efficacement, il faut l'adapter à sa personnalité de prof, laquelle est rarement établie en débutant.
Le débutant est souvent dans la position inverse, il évite l'autorité, par peur de s'aliéner ses élèves, parce que ça demande de l'énergie, et parce qu'on suppose que si on savait faire un "bon" cours, on n'en aurait pas besoin.
Entre "super cool" et "super terreur", il faut trouver sa manière, mais il est rare de trouver la bonne "posture", je dirais plutôt le bon "rôle" d'entrée.
Dans l'idéal, il faudrait que l'Etat embauche des personnes avec une autorité naturelle (des "surveillants" mais des vrais qui connaissent les quartiers pour assister les profs ou des enseignants profs issus de ces quartiers = il y a une jeune prof qui s'exprime sur le net là dessus et qui semble savoir s'y prendre et se faire respecter dans ces classes de rebelles) . Mettre des profs débutants et sans formation là dedans équivaut à les lâcher nus dans l'arène aux fauves.
- voyageurNiveau 5
On ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif, et surtout il ne faut pas se rendre malade de cette situation !
- stiltNiveau 5
T'as l'impression de pisser dans un violon ? Et encore, ta matière est une matière "importante", le français !
Je te laisse imaginer chez nous, les matières de 5ème zone, en ArtsPla/musique
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- Grève correction DNB: qui l'a fait aujourd'hui et/ ou demain?
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