Rapport d'étonnement

Bonjour,

Je vais faire prochainement un stage de deux jours dans un autre lycée au contact d'autres professeurs avec rapport à rendre à la suite de cela.

Je viens d'apprendre ce matin qu'il s'agirait d'un rapport d'étonnement permettant de me "confronter aux pratiques en LP". La formulation me questionne. Bien qu'ayant une formation générale, j'ai le CAPLP et j'enseigne en SEP depuis Septembre. Les pratiques, le public et autres, j'y suis confrontée depuis Septembre. Je ne vois pas trop en quoi aller dans un autre lycée à plus d'une heure de chez moi va changer grand chose à ce que je peux déjà dire.

Quelqu'un a déjà eu ce genre d'exercice ?

Merci d'avance

Un rapport d'étonnement ? La novlangue de l'éducation nationale dans toute sa splendeur !

Clecle78 a écrit:Un rapport d'étonnement ? La novlangue de l'éducation nationale dans toute sa splendeur !

C'est étonnant... peut-être le choc des cultures détonnant entre deux établissements.
Un rapport ? Ben c'est pour surveiller que le stagiaire ne s'est pas endormi, des fois que... ou qu'il n'y soit pas allé.

Lorsque j'étais stagiaire il y avait deux semaines ou nous échangions nos établissements entre deux stagiaires. Un collègue stagiaire a pris ma classe avec ma tutrice et j'ai été envoyé dans un autre établissement, avec le tuteur d'un autre collègue stagiaire. C'était pas mal d'aller voir un autre établissement. Mais aucun rapport à rendre. On nous embrouillait moins à l'époque avec des sottises inutiles.

L'administration ne fait que se complaire dans la paperasserie sans autre intérêt que de justifier sa propre existence de gratte-papier.

Clecle78 a écrit:Un rapport d'étonnement ? La novlangue de l'éducation nationale dans toute sa splendeur !

Ah mais non Clecle, c'est le nouveau mot à la mode en général actuellement, dans les entreprises aussi. Mon mari a dû changer dernièrement d'entreprise et on lui a sorti plusieurs fois cette expression ridicule. Si quelque chose es constaté ne tournant pas comme il faut, on vous invite à rédiger un rapport d'étonnement. Qui ne sert à rien en gros, c'est juste pour ensuite mettre le truc sous le tapis et pouvoir répondre qu'une démarche a été faite.

Je me suis marrée, mais marrée. Le ridicule de cette expression. Je me revois il y a une semaine en train de lui dire que cette chose avait l'air d'être la nouvelle mode.

Non mais, quel monde de fous, quelle destruction du langage ... Quand je pense au sens original du mot !

Nos chers communicants adorent en faire des tonnes 

C'est marrant parce qu'en épistémologie bayésienne il existe bien un rapport d'étonnement, qui consiste à calculer combien une donnée nouvelle est étonnante (c'est-à-dire en décalage) avec les données précédemment accumulées. Mais c'est un nombre, pas un texte.

C'est dingue ça ! Je n'avais jamais entendu une telle ânerie, même dans notre métier !

C'est une pratique que l'on peut rencontrer dans d'autres administrations. Il s'agit de décrire ce qui a surpris, en bien comme en mal.

J'ai rédigé mon premier rapport d'étonnement en 2003, ce n'est pas donc forcement nouveau. C'est une exercice très intéressant si et seulement si :
- le rédacteur du rapport a un minimum de recul
- le destinataire du rapport est ouvert à la remise en question
- le destinataire du rapport a en outre la possibilité matérielle de mettre en œuvre ce qui peut ressortir du rapport

Autant dire qu'ici, dans les circonstances qui sont décrites, cela ne servira strictement à rien .

Je connaissais cet exercice sous un autre nom, il s'agissait alors plus d'une pratique réflexive, généralement positive, sur un fait ou une pratique inattendue, un fonctionnement particulier. Le but était d'analyser cette pratique et de voir si elle était transposable dans notre quotidien (et non pas de remettre en question le fonctionnement de l'établissement qui accueillait).

Par exemple : une collègue qui utilise des dispositifs innovants, une disposition de classe particulière, ...

Tous les chefs d'établissement nouvellement nommés doivent rendre un rapport d'étonnement à leur hiérarchie.

Jacq a écrit:C'est étonnant... peut-être le choc des cultures détonnant entre deux établissements.
Un rapport ? Ben c'est pour surveiller que le stagiaire ne s'est pas endormi, des fois que... ou qu'il n'y soit pas allé.

Lorsque j'étais stagiaire il y avait deux semaines ou nous échangions nos établissements entre deux stagiaires. Un collègue stagiaire a pris ma classe avec ma tutrice et j'ai été envoyé dans un autre établissement, avec le tuteur d'un autre collègue stagiaire. C'était pas mal d'aller voir un autre établissement. Mais aucun rapport à rendre. On nous embrouillait moins à l'époque avec des sottises inutiles.

L'administration ne fait que se complaire dans la paperasserie sans autre intérêt que de justifier sa propre existence de gratte-papier.

Je suis également stagiaire. Ce stage m'avait été proposé par mon inspecteur.ice qui me disait que cela me serait bénéfique d'aller voir un établissement "de banlieue" (= supposé difficile) pour discuter avec des collègues habitués aux classes difficiles. Bien qu'assez heureuse d'aller voir le fonctionnement d'un autre établissement, je suis refroidi par le rapport à rendre qui tombe en même temps que les examens et le fait que mes syndicats m'ait dit que le lycée est assez "basique".

LordAnthony a écrit: J'ai rédigé mon premier rapport d'étonnement en 2003, ce n'est pas donc forcement nouveau. C'est une exercice très intéressant si et seulement si :
- le rédacteur du rapport a un minimum de recul
- le destinataire du rapport est ouvert à la remise en question
- le destinataire du rapport a en outre la possibilité matérielle de mettre en œuvre ce qui peut ressortir du rapport

Autant dire qu'ici, dans les circonstances qui sont décrites, cela ne servira strictement à rien Very Happy .

C'est presque mot pour mot ce qu'un collègue m'a dit ! Surtout que ce serait demander l'avis d'une stagiaire ...

Kihya a écrit: Je connaissais cet exercice sous un autre nom, il s'agissait alors plus d'une pratique réflexive, généralement positive, sur un fait ou une pratique inattendue, un fonctionnement particulier. Le but était d'analyser cette pratique et de voir si elle était transposable dans notre quotidien (et non pas de remettre en question le fonctionnement de l'établissement qui accueillait).

Par exemple : une collègue qui utilise des dispositifs innovants, une disposition de classe particulière, ...

En réfléchissant, je me suis dit que ça devait être un truc dans le genre (j'ai toujours pas de consignes plus claires que celle du premier post). Mais du coup, ça m'effraie un peu. J'ai été voir beaucoup de collègues durant leur cours dans mon lycée et aucun n'enseigne de la manière dont l'INSPE nous le demande. J'ai vraiment peur de me retrouver face à des profs qui font leur cours sans respecter les directives de l'INSPE et qu'on me demande un rapport sur comment m'inspirer de ça alors que c'est pile ce qu'on me demande de ne pas faire.