Quelle moyenne pour réussir ENS Ulm?

Mon aînée est en khâgne, elle prépare Ulm avec option anglais/allemand/grec. Elle a eu une moyenne correcte à son concours blanc, 5 en grec, 8 en histoire, 12 et 16,5 en anglais et 16 et 17 en allemand, pas encore de retour pour français et philo qu’elle pense avoir réussi. Elle se pose la question de l’année prochaine, ses profs la poussent à cuber, elle a envie de partir (dossier Erasmus en Finlande validé), mais se verrait bien normalienne quand même. J’aimerais la laisser libre de ses choix même si elle est très jeune encore (elle a juste 18 ans) mais je la sens en demande de conseils... Est-ce qu’on connaît les barres d’accès à l’ENS selon les options? Une collègue dont le fils a intégré Lyon en lettres l’an dernier (même lycée que ma fille), me disait que selon l’ENS et l’option, la barre peut être très haute ou presque accessible avec les notes de ma fille. Mais on a déconseillé aux Neo-normaliens de trop le dire et surtout de dire que l’on peut suivre une autre option une fois intégré. Si quelqu’un a des infos à ce sujet… je ne dois pas être la seule qui se pose la question.

Pour le changement de matière entre concours et licence, à mon époque Ulm et Lyon l'acceptaient plutôt bien, du moins en sciences dures.

Ce n’est pas que c’est bien accepté, c’est que ça ne pose aucun problème. Tu peux entrer en allemand et aire de la philo ou des LC.

Et personne ne déconseille rien aux Neo-normaliens c’est une légende il n’y a aucune omerta sur ce sujet.

Oui, à Ulm en tout cas je n'ai jamais vu que ça pose problème.

Ca marche à Ulm mais pas à Lyon .
Les barres d admissibilité et d'admission sont très élevées à Ulm, 2 à 3 points au-dessus de celles de Lyon mais surtout avec l'absence de coefficient et de spé (comme à Lyon) les gros points forts ne suffisent pas.
On dit qu'un candidat peut se permettre une.mauvaise note si toutes les autres sont excellentes.
Je n'ai pas les barres en tête mais je crois me souvenir que c'est entre 13 et 14

J'avais jamais entendu parler de barres de mon temps ... Et je ne pense pas qu'un concours blanc ou une moyenne soient très représentatifs du résultat final Ta fille a toutes ses chances dès cette année, on n'en sait rien. Ceci dit ma fille à moi a passé 2 ans en Finlande et elle a adoré (nous aussi, d'ailleurs, cet été).

Pour Ulm on ne peut pas vraiment dire que les barres soient plus ou moins hautes suivant la spécialité choisie parce qu'il n'y a pas de quota par discipline. A Lyon, il y a x places ouvertes en sciences humaines et sociales, y places ouvertes en lettres, alors qu'à Ulm il y a un nombre de places ouvertes (en général environ 70 en A/L) et ils prennent les 70 qui obtiennent la meilleure moyenne après les épreuves orales, indépendamment de la spé, de la langue vivante et de la langue ancienne choisies. Il est vrai qu'il y a quelques temps certaines spés étaient réputées permettre plus facilement l'intégration (lettres classiques ou certaines langues rares par exemple), d'autres la rendre plus difficile (philo par exemple), mais il y eu depuis une volonté des jurys de spé d'harmoniser leur notation.
Je n'ai pas d'info récente au sujet des barres d'Ulm mais en tout cas il y a huit ans la barre d'admissibilité était à 14, même plutôt proche de 15. Pour la barre d'admission je ne saurais dire (mais sans doute plus bas car les notes sont plus basses). Comme le dit Clecle78, les notes dans l'année ne sont pas nécessairement représentatives : dans certaines prépas on note plus sévèrement qu'au concours (et dans d'autres, moins).
Par ailleurs, les barres ne sont pas déterminées à l'avance : à l'issue de l'écrit ils prennent les 150 (environ) candidats qui ont eu la meilleure moyenne à l'écrit et la barre est alors, de fait, la moyenne du dernier candidat admissible. C'est un peu comme pour les barres des mutations dans l'éducation nationale finalement.

Je pense qu’il faut tout simplement que ta fille attende d’avoir ses résultats du concours pour décider de cuber. Il peut y avoir deux raisons de cuber : parce qu’on veut à tout prix intégrer, ou parce qu’on s’épanouit en khâgne (les deux n’étant pas incompatibles). Si ta fille préférerait dans l’absolu aller en Finlande, mais aimerait essayer d’intégrer, alors qu’elle attende de voir ses résultats : si elle est admissible ou proche de la barre, elle pourra décider de retenter, si elle est assez loin elle préférera peut être aller en Finlande sans regrets.
Bon, après, être normalien.ne n’est pas une fin en soi: cela facilite un certain nombre de choses, c’est sûr (à commencer par l’aspect financier) mais ce n’est pas un métier ni un aboutissement contrairement à ce que pensent certaines personnes. Décider de suivre une autre voie plutôt que de s’acharner plusieurs années de suite à avoir ce concours (qui n’est pas non plus une voie royale pour obtenir tout ce qu’on veut en claquant des doigts, il ne faut pas rêver) peut être très sain et éviter bien des frustrations. Ensuite, il faut aussi envisager l’autre point de vue: être normalien.ne offre aussi des possibilités de partir à l’étranger, donc si ta fille cube, puis intègre, elle pourra sans doute quand même réaliser son projet!

Pour avoir assez récemment passé les concours des ENS, voici ce que je peux dire...

La barre d'admissibilité est quasiment la même à Paris en A/L et à Lyon en Lettres et Arts (LC, LM, Musique, Histoire des arts, Cinéma, Théâtre) et Sciences humaines (HG, Philo), c'est-à-dire autour de 14.5/20 ; pour les LV à Lyon, elle est plutôt de 13.5, du fait du nombre un peu moins élevé de candidats. Ce qui change, c'est plutôt les coefficients : en gros, toutes les disciplines sont coefficient 3 à Paris (sauf la spécialité à l'oral qui est de 5), alors qu'à Lyon le français et la spécialité comptent plus ; de même, pour les oraux, à Paris il faut repasser toutes les matières, alors qu'à Lyon on passe seulement français, spécialité, éventuellement une langue (ancienne ou vivante) et une épreuve pluridisciplinaire d'approche des sciences humaines.

Il est possible de changer de discipline de spécialité dans les deux ENS : à Paris, dès l'entrée ; à Lyon, après une première année passée dans la discipline de spécialité de prépa, où l'on peut quand même suivre des cours dans la discipline pour laquelle on aimerait changer (il faut simplement prévenir son tuteur et son département qu'on aimerait changer, et normalement tout se fait sans problème).

Impossible de déduire les résultats du concours de ceux des concours blancs, car la notation est un peu différente puisqu'il s'agit surtout de classer les candidats plus que d'évaluer "objectivement" leurs prestations. Il faut se dire que tout est possible et, surtout, attendre les relevés de notes pour savoir si cuber peut être intéressant (ou bien, en avoir vraiment envie, pour profiter d'une formation pluridisciplinaire de qualité et rester dans un cadre qu'on apprécie, ce qui est le cas de beaucoup de personnes !).

Enfin, si le statut de fonctionnaire n'est pas ce qui l'attire le plus, elle peut essayer de candidater sur dossier : pour Lyon, c'est possible dès la première khâgne ou la L2, pour Paris il faut être en cube ou en L3. Les normaliens étudiants, recrutés sur dossier, ont les mêmes cours et le même cursus en 4 ans (L3/1re année, M1, M2 et, au choix, Agrégation, Préparation à la fonction publique, double-diplôme, etc.) que les normaliens élèves, recrutés sur concours, et notamment en ce qui concerne l'obtention des contrats doctoraux, mais aussi, puisque cela semble l'intéresser, les échanges à l'étranger.

N'hésitez pas si vous avez d'autres questions !

Elle ne peut pas aller en Finlande l'année suivante ?
Si elle a des chances d'intégrer une ENS, c'est dommage d'y renoncer, parce que ça change vraiment beaucoup de choses, non seulement en termes de conditions d'études (rien que le fait d'être payé et logé, c'est énorme), de portes que ça ouvre, mais aussi, puisqu'on en parle beaucoup en ce moment... pour la retraite.

Si elle laisse tomber la prépa pour la Finlande, elle n'a plus aucune chance d'avoir une ENS. Si elle laisse tomber la Finlande pour l'ENS, elle aura des tas d'autres opportunités d'aller en Finlande. Peut-être pas par Erasmus mais il y a d'autres moyens (si elle intègre Ulm par exemple il y a plein de gens qui font une année de césure pour partir à l'étranger).

Merci de toutes vos réponses, pleines d’infos intéressantes…

Je plussoie les autres : attendre les résultats du concours.
Les résultats au concours blancs ne veulent pas forcément dire grand chose même s'ils sont un bon indicateur. La "barre", ça n'existe pas, bien sûr en gros un élève qui a plus de 14 de moyenne a toutes ses chances d'intégrer ,mais il suffit qu'il y ait un gros contingent de bêtes à concours cette année et paf, les 150 premiers auront 16 de moyenne.
Pour la Finlande, elle pourra le faire l'été prochain, voire celui d'après, alors que passer le concours, c'est maintenant. Etre normalien n'est pas l'équivalent du tapis rouge (les normaliens aussi galèrent à trouver des postes en fac) mais en effet être élève fonctionnaire stagiaire c'est plutôt cool.

Ça n'a plus grand' chose à voir avec les pratiques de notation de mon époque dinosaurienne (début des années 1990), quand la barre d'admissibilité tournait autour de 8 de moyenne. Mais c'est un peu plus cohérent, je trouve que c'est aussi bien ainsi.

Ça peut valoir le coup de retenter sa chance au concours, y compris pour voyager en Europe ou dans le monde, car l'ENS a aussi ses réseaux internationaux. Il y a pas mal de postes de lecteurs à l'étranger (beaucoup de normaliens prennent une année de congé sans traitement pour aller enseigner à Cambridge ou ailleurs, et comme ils sont payés par l'institution d'accueil, ça permet d'avancer une thèse ou autre chose sans griller toutes les années d'école). Il a aussi les échanges avec la SNS de Pise (qui a été créé à l'époque de Napoléon) : j'ai pu y résider (deux fois trois mois) en étant logé gratuitement et avec une liberté de mouvement totale, ce qui m'a permis d'apprendre un peu l'italien, de travailler certains corpus secondaires de ma thèse (en italien ou en latin) et de découvrir la Toscane dans des conditions optimales (la deuxième fois, j'allais très souvent à Florence avec un abonnement de train : matinée en bibliothèque, après-midi tourisme et retour le soir à Pise). D'autres normaliens résidaient à Pise à l'année pour préparer un diplôme, les formules sont assez souples.

En fait elle vise l'ESIT, je ne la vois pas prof, elle a beaucoup de patience et un grand sens de la pédagogie mais elle aimerait être traductrice ou interprète et vivre dans un univers multilingue et cosmopolite. D'où la Finlande. Elle maîtrise anglais et allemand (première de sa classe, appréciations dithyrambiques), l'espagnol aussi (elle a arrêté en prépa), elle a eu d'excellents résultats en japonais par le CNED, a commencé le russe et l'arabe par elle-même, bref, une vraie polyglotte. Elle commence à être capable de commenter la structure d'une langue, de faire de la linguistique comparée à son niveau. On a discuté aujourd'hui et elle hésite entre cuber (elle n'a que 18 ans et aime bien l'internat et la prépa), sans forcément espérer intégrer, et partir faire son Erasmus. Les deux options lui permettant d'entrer à l'ESIT en M1. A suivre... La pauvre a toujours eu des problème de choix, elle fait partie de ces HPI qui peuvent énormément bosser et elle aurait gardé ses trois spé en terminale, fait plus d'options sans problème... en sous-régime et très frustrée jusqu'à la prépa.

Ca change un peu la donne alors, car le fait de cuber donne à ta fille une chance d'intégrer l' ESIT par la BEL en étant " juste" sous-admissible ( avec donc une barre moins haute) et en réussissant les épreuves d'admission de l ESIT.
Elle ne peut passer par cette voie qu'en cubant.

Je pense qu'elle sait tout ça, mais c'est compliqué pour elle de courir plusieurs lièvres à la fois (elle est TSA), elle a déjà eu beaucoup de mal à dire "oui" à l'Erasmus en sachant que peut-être elle n'irait pas finalement, alors que ses profs la poussaient à le faire "au cas où". ça vient petit à petit. Elle apprend.

C'est la deuxième fois qu'on me parle de ces entrées en ESIT en M1, il faut que je me renseigne ! J'avoue que j'ai un a priori très négatif sur l'ESIT depuis qu'ils ont éjecté en 2e année un étudiant russe absolument quadrilingue français-anglais-espagnol -- qu'on a bien été contents de récupérer, qui a tout déchiré en master (en médiéval !!!) et gagne très bien sa vie dans une startup en traitement automatique des langues. Je me demande bien quelles perles ils cherchent à l'ESIT si ce type brillantissime et qui plus est d'un contact très agréable ne faisait pas leur affaire...

Je n'ai que d'excellents retours sur l ESIT de mon côté.
Un étudiant éjecté en 2e année c'est peu courant.
Il y avait peut-être des raisons non liées à la maîtrise des langues A B C?

Je ne pense pas, pour l'avoir vu fonctionner en L3 et master. Il était "bon partout", un peu moins peut-être en littérature, mais à peine. Quand je lui ai demandé pourquoi il n'avait pas continué l'ESIT il m'a seulement dit qu'il n'avait pas eu les notes qu'il fallait pour passer en 2e année, c'est tout. Pour tout te dire, ça me sidère parce qu'il avait d'excellentes notes en traduction y compris en version (donc de l'anglais au français, qui devaient être ses langues B et C), alors que le niveau qu'on exige en L3 et M1 est relativement élevé par rapport aux autres facs d'anglais. Rien à voir avec ce qui est demandé à l'ESIT, mais tout de même il avait une excellente maîtrise du français écrit et parlé pour un russophone, de mémoire il faisait une faute de genre de temps en temps, et encore, sur des mots "rares", et pas d'erreurs de conjugaison ou d'accord à part ça. Je me demande encore ce qui a bien pu clocher, mais c'est vrai que je n'ai pas trop creusé à l'époque.

Mais es-tu certain qu'il a été viré et que ce n'est pas lui qui a choisi de partir?

Ah oui, ça c'est certain, il était dépité. Et c'est vers la traduction qu'il est reparti quand il a cherché à travailler.

Je pensais que l'ESIT ne recrutait qu'après une licence... D'où le concept de cuber et entrer avec la BEL. J'ai dû me mélanger les pinceaux.

L ESIT ne recrute qu'après L3 donc j'ai présumé que le dit étudiant avait déjà validé sa L3 .