- NLM76Grand Maître
Marie Noël, la poétesse auxerroise... J'ai un ou deux recueils dans ma bibliothèque; j'en avais lu quelques lignes voilà quelques décennies, et m'était restée l'image d'une mystique un peu grenouille de bénitier à la poésie brumeuse et un peu ennuyeuse. Mais je ne sais trop pourquoi, j'ai pris tout à l'heure l'un de ses livres, et j'ai lu le premier poème, "Les chansons que je fais..." et c'est très bon, et c'est très beau !
- Les chansons que je fais, qu'est-ce qui les a faites ?...
Souvent il m'en arrive une au plus noir de moi...
Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi
C'est cette folle au lieu de cent que je souhaite. [...]
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- OudemiaBon génie
C'est aussi l'image que j'avais d'elle, mais j'ai changé d'avis il y a une vingtaine d'années, elle vaut beaucoup mieux.
- cléliaFidèle du forum
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Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- SophiathenaNiveau 5
Une poétesse injustement méconnue. Une belle simplicité.
- SolovieïNiveau 10
Classe... Ton expérience est similaire à la mienne avec Cécile Sauvage.
- NLM76Grand Maître
Connais pas. Dis-nous-en un peu plus !Solovieï a écrit:Classe... Ton expérience est similaire à la mienne avec Cécile Sauvage.
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- OudemiaBon génie
Moi je la connais !
La mère d'Olivier Messian, nous avions un de ses poèmes dans un manuel quand j'étais au lycée.
Je n'ai pas lu grand-chose d'elle.
La mère d'Olivier Messian, nous avions un de ses poèmes dans un manuel quand j'étais au lycée.
Je n'ai pas lu grand-chose d'elle.
- SolovieïNiveau 10
Oudemia a écrit:Moi je la connais !
La mère d'Olivier Messian, nous avions un de ses poèmes dans un manuel quand j'étais au lycée.
Je n'ai pas lu grand-chose d'elle.
Oui, exactement.
@NLM76 je l'ai découverte par hasard grâce à un unique poème, je me suis ensuite procuré le recueil de ses œuvres complètes. Je te propose de lire ce poème, que j'ai trouvé singulier, radical, mais d'une grande beauté, alors que je suis d'habitude peu sensible au thème. Mon expérience de cette femme se résume à cela : l'impression d'un lyrisme convenu, bon enfant, ce qu'on nommait après Colette une "écriture féminine" (!), puis une explosion soudaine, une révolte contre tout ce qui était convenu et sage.
Ô mon fils, je tiendrai ta tête dans ma main,
Je dirai : j’ai pétri ce petit monde humain ;
Sous ce front dont la courbe est une aurore étroite
J’ai logé l’univers rajeuni qui miroite
Et qui lave d’azur les chagrins pluvieux.
Je dirai : j’ai donné cette flamme à ces yeux,
J’ai tiré du sourire ambigu de la lune,
Des reflets de la mer, du velours de la prune
Ces deux astres naïfs ouverts sur l’infini.
Je dirai : j’ai formé cette joue et ce nid
De la bouche où l’oiseau de la voix se démène ;
C’est mon œuvre, ce monde avec sa face humaine.
Ô mon fils, je tiendrai ta tête dans ma main
Et, songeant que le jour monte, brille et s’éteint,
Je verrai sous tes chairs soyeuses et vermeilles
Couvertes d’un pétale à tromper les abeilles,
Je verrai s’enfoncer les orbites en creux,
L’ossature du nez offrir ses trous ombreux,
Les dents rire sur la mâchoire dévastée
Et ta tête de mort, c’est moi qui l’ai sculptée.
"La tête", Tandis que la terre tourne, Cécile Sauvage, 1910
- SolovieïNiveau 10
Sophiathena a écrit:Une poétesse injustement méconnue. Une belle simplicité.
La poésie occupe toujours plus de place dans ma vie. Les années passant, la simplicité est devenue non un idéal, le terme serait trop fort, mais un tropisme et un choix que je défends. Les textes qui m'ont frappé sont souvent rédigés dans un choix de mots simples, en apparence. Cela n'empêche en rien la richesse du sens, la nuance, la complexité vertigineuse ou même l'hermétisme.
- ipomeeGuide spirituel
Merci.
Je vais relire Marie Noël et je découvre Cécile Sauvage.
N'avons-nous pas, nous aussi, suivi les préjugés de "cette écriture féminine" ?
D'autre poétesses ?
Je propose Marceline Desbordes-Valmore :
Maison de la naissance, ô nid, doux coin du monde !
Ô premier univers où nos pas ont tourné !
Chambre ou ciel, dont le cœur garde la mappemonde,
Au fond du temps je vois ton seuil abandonné.
Je m'en irais aveugle et sans guide à ta porte,
Toucher le berceau nu qui daigna me nourrir.
Si je deviens âgée et faible, qu'on m'y porte !
Je n'y pus vivre enfant, j'y voudrais bien mourir,
Marcher dans notre cour où croissait un peu d'herbe,
Où l'oiseau de nos toits descendait boire et puis,
Pour coucher ses enfants, becquetait l'humble gerbe,
Entre les cailloux bleus que mouillait le grand puits !
Marcline Desborde-Valmore, La maison de ma mère.
Je vais relire Marie Noël et je découvre Cécile Sauvage.
N'avons-nous pas, nous aussi, suivi les préjugés de "cette écriture féminine" ?
D'autre poétesses ?
Je propose Marceline Desbordes-Valmore :
Maison de la naissance, ô nid, doux coin du monde !
Ô premier univers où nos pas ont tourné !
Chambre ou ciel, dont le cœur garde la mappemonde,
Au fond du temps je vois ton seuil abandonné.
Je m'en irais aveugle et sans guide à ta porte,
Toucher le berceau nu qui daigna me nourrir.
Si je deviens âgée et faible, qu'on m'y porte !
Je n'y pus vivre enfant, j'y voudrais bien mourir,
Marcher dans notre cour où croissait un peu d'herbe,
Où l'oiseau de nos toits descendait boire et puis,
Pour coucher ses enfants, becquetait l'humble gerbe,
Entre les cailloux bleus que mouillait le grand puits !
Marcline Desborde-Valmore, La maison de ma mère.
- SolovieïNiveau 10
@ipomee : Marceline Desbordes-Valmore est tout de même assez connue aujourd'hui, tout particulièrement chez les professeurs. En écrivant "écriture féminine", je citais les usagers de cette expression. La formule ne signifie rien pour moi et je la tiens pour une invention de journaliste n'ayant d'autre fonction que de relayer des clichés.
Je n'admettrais qu'un protocole de test en double aveugle, avec des extraits anonymes, demandant au lecteur s'il s'agit selon lui d'un texte écrit par une femme ou par un homme. Dans l'attente d'une telle expérience significative, je n'accepte pas la formule.
Je n'admettrais qu'un protocole de test en double aveugle, avec des extraits anonymes, demandant au lecteur s'il s'agit selon lui d'un texte écrit par une femme ou par un homme. Dans l'attente d'une telle expérience significative, je n'accepte pas la formule.
- Lord StevenExpert
Parmi les poétesses injustement oubliées, je me permets de suggérer la messine Amable Tastu, avec l'un de mes poèmes favoris, la Chambre de la Châtelaine, un véritable roman en vers
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- HonchampDoyen
Ma mère, qui avait arrêté l'école au certificat d'études, mais qui lisait ce qu'elle pouvait, connaissait Marie-Noelle, et la citait souvent quand j'étais petite, et que je lui récitais une poésie.
Mais j'avoue que je n'ai jamais cherché qui elle était vraiment. Vous m'avez éclairée !
Ma mère citait aussi Minou Drouet. Je viens de faire une recherche. Elle se prénomme également Marie-Noelle !
"Enfant prodige" de la poésie, dont l'oeuvre aurait été écrite par sa mère adoptive.
Sinon, j'ai cherché dans ma mémoire, puis sur le net, l'auteur ou auteure d'un poème un peu que j'ai beaucoup aimé , par analogie (car pas très considérés) avec les auteures citées :
C'est un homme !!!
Mais je le cite tout de même : Paul Geraldy.
Il me ravissait quand j'étais en seconde, ainsi que ma copine de classe.
Je me souviens de la remarque de notre professeure de Lettres (que j'ai revue récemment grâce à la collecte des Restaus du coeur, 50 ans après !) : "Ah, en 1974, les jeunes filles lisent encore Paul Geraldy !"
Méditation, de Paul Géraldy :
"On aime d’abord par hasard
par jeu, par curiosité,
pour avoir dans un regard
lu des possibilités.
Et puis comme au fond soi-même
on s’aime beaucoup,
si quelqu’un vous aime, on l’aime
par conformité de goût.
On se rend grâce, on s’invite
à partager ses moindres maux.
On prend l’habitude, vite,
d’échanger de petits mots.
Quand on a longtemps dit les mêmes,
on les redit sans y penser.
Et alors, mon Dieu, l’on aime
parce qu’on a commencé."
Mais j'avoue que je n'ai jamais cherché qui elle était vraiment. Vous m'avez éclairée !
Ma mère citait aussi Minou Drouet. Je viens de faire une recherche. Elle se prénomme également Marie-Noelle !
"Enfant prodige" de la poésie, dont l'oeuvre aurait été écrite par sa mère adoptive.
Sinon, j'ai cherché dans ma mémoire, puis sur le net, l'auteur ou auteure d'un poème un peu que j'ai beaucoup aimé , par analogie (car pas très considérés) avec les auteures citées :
C'est un homme !!!
Mais je le cite tout de même : Paul Geraldy.
Il me ravissait quand j'étais en seconde, ainsi que ma copine de classe.
Je me souviens de la remarque de notre professeure de Lettres (que j'ai revue récemment grâce à la collecte des Restaus du coeur, 50 ans après !) : "Ah, en 1974, les jeunes filles lisent encore Paul Geraldy !"
Méditation, de Paul Géraldy :
"On aime d’abord par hasard
par jeu, par curiosité,
pour avoir dans un regard
lu des possibilités.
Et puis comme au fond soi-même
on s’aime beaucoup,
si quelqu’un vous aime, on l’aime
par conformité de goût.
On se rend grâce, on s’invite
à partager ses moindres maux.
On prend l’habitude, vite,
d’échanger de petits mots.
Quand on a longtemps dit les mêmes,
on les redit sans y penser.
Et alors, mon Dieu, l’on aime
parce qu’on a commencé."
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- menerveOracle
Je ne connais de Marie Noël que ce très beau texte:
"Si j'étais plante, je ne voudrais pas être de ces plantes qui ont trop affaire à l'homme. Ni avoine, ni blé, ni orge parqués, sans pouvoir en sortir, dans un champ en règle - et on ne laisse même pas aux blés leurs bleuets pour se distraire - ni surtout ces légumes soumis et rangés, ces carottes alignées, ces haricots qu'on dirige à la baguette, ces salades qu'on force à pâlir en leur serrant le coeur quand il fait si beau alentour et qu'elles voudraient bien être grandes ouvertes. J'accepterais encore d'être herbe à tisane, serpolet ou mauve, ou sauge, pourvu que ce fût dans un de ces hauts battus des vents où ne vont les cueillir que les bergers. Mais j'aimerais mieux être bruyère, gentiane bleue, ajonc, chardon au besoin, sur une lande abandonnée, ou même un champignon pas vénéneux, mais pas non plus trop comestible, qui naît dans la mousse, un matin, au creux le plus noir du bois, qui devient rose sans qu'on le voie et meurt tout seul le lendemain sans que personne s'en mêle. Et si j'étais animal, je ne voudrais pas être bête de maison ou de ferme, pas même la chèvre qu'on attache au piquet et qu'on rentre dans une étable pour la traire, ni une de ces poules dans la basse-cour, toutes mêlées aux marchés de l'homme et qui peuvent se dire l'une à l'autre quand elles ont pondu un oeuf : " C'est quinze sous que j'ai fait là et je vaux dix francs la livre "... Non ! Non ! J'aimerais mieux être lièvre, ou renard, ou biche, ou rossignol qui ne rencontrent l'homme jamais que le jour où il les tue. Et j'aurai été toute ma vie animal des plus domestiques, bête de somme, chien attaché, serin en cage. Ou légume à faire la soupe. C'était la volonté de Dieu." |
- percehaieNiveau 10
Une découverte ! Merci !
Existe-t-il une édition Gallimard NRF ?
Existe-t-il une édition Gallimard NRF ?
- NLM76Grand Maître
Oui, oui : j'ai Les chansons et les heures, en nrf poésie.
En revanche, ce n'est pas Marie-Noëlle, mais Marie Noël !
En revanche, ce n'est pas Marie-Noëlle, mais Marie Noël !
- Spoiler:
- C'est rigolo, ce fil : il y a une poule entre deux renards !
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- percehaieNiveau 10
Merci ! Je vais le commander pour mes lectures de vacances.
J'aime beaucoup les extraits que j'ai lus sur cette page.
J'aime beaucoup les extraits que j'ai lus sur cette page.
- *Ombre*Grand sage
Marie Noël écrit des poème apparemment tout simples mais très référencés, mais d'une grande délicatesse. J'aime ses textes inspirés du Moyen-âge comme le Chant du chevalier. Il y a quelque chose chez elle qui me fait penser à Jammes.
Il était noble, il était fort.
Il se battait pour une reine.
Il était noble, il était fort
Et fidèle jusqu’à la mort.
Il la prit par la main un soir.
- C’était la plus pauvre des reines –
Il la prit par la main un soir
Et la fit sur le trône asseoir.
Il posa la couronne d’or
- C’était la plus humble des reines –
Il posa la couronne d’or
Sur sa tête comme un trésor.
Haut l’épée, il se tenait droit
- C’était la plus faible des reines –
Haut l’épée, il se tenait droit
Pour la défendre, elle et son droit.
À ses pieds tristes, en vainqueur,
- C’était la plus triste des reines –
À ses pieds tristes, en vainqueur,
Il mit le monde… Hors son cœur.
Il mourut pour sa reine un jour.
- C’était la plus pauvre des reines –
Il mourut pour sa reine un jour…
Il aimait une autre d’amour.
Il était noble, il était fort.
Il se battait pour une reine.
Il était noble, il était fort
Et fidèle jusqu’à la mort.
Il la prit par la main un soir.
- C’était la plus pauvre des reines –
Il la prit par la main un soir
Et la fit sur le trône asseoir.
Il posa la couronne d’or
- C’était la plus humble des reines –
Il posa la couronne d’or
Sur sa tête comme un trésor.
Haut l’épée, il se tenait droit
- C’était la plus faible des reines –
Haut l’épée, il se tenait droit
Pour la défendre, elle et son droit.
À ses pieds tristes, en vainqueur,
- C’était la plus triste des reines –
À ses pieds tristes, en vainqueur,
Il mit le monde… Hors son cœur.
Il mourut pour sa reine un jour.
- C’était la plus pauvre des reines –
Il mourut pour sa reine un jour…
Il aimait une autre d’amour.
- HonchampDoyen
Ah oui ! Marie Noël, c'est autre chose que Minou Douet (et Paul Geraldy ! )
Merci pour la découverte.
Bien vu, dans le spoiler, NLM ! J'en rigole toute seule...
Merci pour la découverte.
Bien vu, dans le spoiler, NLM ! J'en rigole toute seule...
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- percehaieNiveau 10
Je n'avais même pas lu le spoiler ! Je ris comme une baleine !
- OudemiaBon génie
C'est exactement ça, Ombre.*Ombre* a écrit:Marie Noël écrit des poèmes apparemment tout simples mais très référencés, mais d'une grande délicatesse. J'aime ses textes inspirés du Moyen-âge comme le Chant du chevalier. Il y a quelque chose chez elle qui me fait penser à Jammes.
Il était noble, il était fort.
Il se battait pour une reine.
Il était noble, il était fort
Et fidèle jusqu’à la mort.
Il la prit par la main un soir.
- C’était la plus pauvre des reines –
Il la prit par la main un soir
Et la fit sur le trône asseoir.
Il posa la couronne d’or
- C’était la plus humble des reines –
Il posa la couronne d’or
Sur sa tête comme un trésor.
Haut l’épée, il se tenait droit
- C’était la plus faible des reines –
Haut l’épée, il se tenait droit
Pour la défendre, elle et son droit.
À ses pieds tristes, en vainqueur,
- C’était la plus triste des reines –
À ses pieds tristes, en vainqueur,
Il mit le monde… Hors son cœur.
Il mourut pour sa reine un jour.
- C’était la plus pauvre des reines –
Il mourut pour sa reine un jour…
Il aimait une autre d’amour.
Ce poème était dans un manuel que j'ai utilisé il y a quinze ou vingt ans.
- cléliaFidèle du forum
Merci Ombre. Je connais aussi ce texte, je l'ai lu dans un manuel de 5e. Je ne me souvenais pas qu'il était de Marie Noël.
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Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- menerveOracle
Au secours, je vais me faire bouffer...NLM76 a écrit:Oui, oui : j'ai Les chansons et les heures, en nrf poésie.
En revanche, ce n'est pas Marie-Noëlle, mais Marie Noël !
- Spoiler:
C'est rigolo, ce fil : il y a une poule entre deux renards !
- zigmag17Guide spirituel
Honchamp a écrit:Ma mère, qui avait arrêté l'école au certificat d'études, mais qui lisait ce qu'elle pouvait, connaissait Marie-Noelle, et la citait souvent quand j'étais petite, et que je lui récitais une poésie.
Mais j'avoue que je n'ai jamais cherché qui elle était vraiment. Vous m'avez éclairée !
Ma mère citait aussi Minou Drouet. Je viens de faire une recherche. Elle se prénomme également Marie-Noelle !
"Enfant prodige" de la poésie, dont l'oeuvre aurait été écrite par sa mère adoptive.
Sinon, j'ai cherché dans ma mémoire, puis sur le net, l'auteur ou auteure d'un poème un peu que j'ai beaucoup aimé , par analogie (car pas très considérés) avec les auteures citées :
C'est un homme !!!
Mais je le cite tout de même : Paul Geraldy.
Il me ravissait quand j'étais en seconde, ainsi que ma copine de classe.
Je me souviens de la remarque de notre professeure de Lettres (que j'ai revue récemment grâce à la collecte des Restaus du coeur, 50 ans après !) : "Ah, en 1974, les jeunes filles lisent encore Paul Geraldy !"
Méditation, de Paul Géraldy :
"On aime d’abord par hasard
par jeu, par curiosité,
pour avoir dans un regard
lu des possibilités.
Et puis comme au fond soi-même
on s’aime beaucoup,
si quelqu’un vous aime, on l’aime
par conformité de goût.
On se rend grâce, on s’invite
à partager ses moindres maux.
On prend l’habitude, vite,
d’échanger de petits mots.
Quand on a longtemps dit les mêmes,
on les redit sans y penser.
Et alors, mon Dieu, l’on aime
parce qu’on a commencé."
Je découvre ce poème, j'aime beaucoup, merci Honchamp!
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