Stratégie pour obtenir un poste en prépa

Bonjour,

Je suis actuellement en dernière année de thèse (et agrégé) et je voudrais enseigner en CPGE par la suite. Je suis conscient qu'il est peu probable d'obtenir un poste immédiatement. C'est pourquoi je me pose la question de ce qu'il y a de mieux à faire afin d'obtenir un poste le plus rapidement possible.

J'hésite entre deux stratégies :

1) enseigner dans le secondaire (TZR) et espérer d'être affecté en prépa en remplacement, éventuellement en cours d'année,

2) enseigner dans le supérieur : soit en tant que PRAG (peu probable d'obtenir un poste il me semble), soit en tant que contractuel (on peut être embauché pour un an ou deux par une université pour enseigner ; dans ce cas, il faut demander un détachement à l'EN comme pour un ATER),

en attendant d'obtenir un poste.

Laquelle de ces deux stratégies me conseillerez vous le plus (du point de vue de maximiser ses chances d'enseigner en prépa un jour et de minimiser le temps d'attente avant d'obtenir un poste) ?

Merci d'avance pour vos conseils.

Es-tu sûr que tu puisses être "détaché" sur un poste de contractuel LRU ? Cela me paraît très curieux.
Un poste de contractuel LRU n'est pas un poste d'ater.

Pourquoi ne pas commencer à faire des colles ? J'ai eu l'agreg cette année, l'interne en plus (...) et on m'a proposé des colles, et quelques heures dans une école privé d'ingénieur.

alex67 a écrit:1) enseigner dans le secondaire (TZR) et espérer d'être affecté en prépa en remplacement, éventuellement en cours d'année,

autour de moi quand il y a eu besoin de remplacer un prof de prépa (congé maternité), c'est un agrégé déjà en poste depuis plusieurs années au niveau lycée, connu des inspecteurs, qui venait faire le boulot, et un TZR (ou contractuel) envoyé à sa place ... une forme de jeu de chaises musicales, en somme ...

Mrs Hobie a écrit:

alex67 a écrit:1) enseigner dans le secondaire (TZR) et espérer d'être affecté en prépa en remplacement, éventuellement en cours d'année,

autour de moi quand il y a eu besoin de remplacer un prof de prépa (congé maternité), c'est un agrégé déjà en poste depuis plusieurs années au niveau lycée, connu des inspecteurs, qui venait faire le boulot, et un TZR (ou contractuel) envoyé à sa place ... une forme de jeu de chaises musicales, en somme ...

J'ai vu les deux pratiques (dont la première cette année même) : TZR envoyé en remplacement dans une CPGE, ou remplacement assuré par un prof en poste fixe lycée qui laisse pendant ce temps ses classes à un contractuel.

J'ai de sérieux doutes concernant la probabilité d'être affecté en remplacement en prépa quand on est TZR.

J'entends que ça arrive à certains, mais dans quelle proportion ?

Enaeco a écrit:J'ai de sérieux doutes concernant la probabilité d'être affecté en remplacement en prépa quand on est TZR.

J'entends que ça arrive à certains, mais dans quelle proportion ?

Je t'assure que j'en connais un actuellement. Je n'ai pas dit que la proportion était très élevée. Je suppose que c'est par ailleurs quelqu'un qui un dossier qui en ferait un candidat potentiel pour un poste en CPGE.

Ah mais je te crois ^^

Mais il faut que les planètes soient alignées...
Concrètement, il faut un besoin en prépa qui ne soit pas solutionné en interne et être dispo à ce moment là (et être choisi plutôt qu'un autre).

J'ai de la peine à considérer cette stratégie comme viable... Ca reste de l'ordre de l'exceptionnel.

CarmenLR a écrit:Es-tu sûr que tu puisses être "détaché" sur un poste de contractuel LRU ? Cela me paraît très curieux.
Un poste de contractuel LRU n'est pas un poste d'ater.

Ça me paraît possible parce que je connais quelqu'un qui fait ça depuis quelques années (en attendant de trouver un poste de PRAG).

Question qui peut paraître naïve mais est-ce que ton classement à l'agrég est assez bon pour envisager une place ? Avec le fait d'avoir une thèse, c'est ce qui comptera le plus.

Ce qui semble se faire, c'est de proposer des remplacements avant de donner un poste, si tu es PRAG, je ne pense que ce n'est pas évident d'accepter un remplacement ou qu'on te le propose.

Simeon a écrit:Question qui peut paraître naïve mais est-ce que ton classement à l'agrég est assez bon pour envisager une place ? Avec le fait d'avoir une thèse, c'est ce qui comptera le plus.

Ce qui semble se faire, c'est de proposer des remplacements avant de donner un poste, si tu es PRAG, je ne pense que ce n'est pas évident d'accepter un remplacement ou qu'on te le propose.

Merci pour votre réponse éclairante. Je comprends donc qu'il vaut mieux enseigner dans le secondaire en attendant un poste en prépa.

Je pense avoir un rang à l'agrégation suffisamment bon pour envisager d'enseigner en prépa.

Du coup, j'ai une question : est-ce qu'il vaut mieux être affecté en TZR ou sur un poste fixe en secondaire pour espérer se voir proposer des remplacements en prépa ?

Je pense que ce serait une bonne idée de déjà te "faire connaître", en proposant tes services pour des colles.
Pour ce qui est de postuler pour être PRAG, pas sûre que çà marche (mais qui ne tente rien ...) : pour avoir fait partie de commissions de recrutement, les candidats finissant leur thèse sont souvent envisagés différemment, on a parfois peur qu'ils ne restent pas très longtemps et s'envolent rapidement vers d'autres cieux ! Tout dépend comment tu présentes ton profil et tes motivations.
Une autre piste peut être d'effectuer des vacations en fac ou grande école, ce qui montre ton intérêt pour l'enseignement supérieur et le public de spécialistes.

Merci beaucoup pour vos réponses.

J'ai cependant encore une question : dans quelle académie il vaut mieux travailler pour avoir le plus de chances à être appelé à faire des remplacements en prépa ?

Sans vouloir doucher votre enthousiasme, le meilleur moyen d'enseigner en prépa reste de grenouiller avec l'inspection, peu importe l'académie.

Du coup, j'ai une question : est-ce qu'il vaut mieux être affecté en TZR ou sur un poste fixe en secondaire pour espérer se voir proposer des remplacements en prépa ?

Ça a peut-être changé avec la réforme, mais a priori, TZR en maths, c'est un truc qui n'existe que marginalement, inutile de se poser la question pour moi.

Sans vouloir doucher votre enthousiasme, le meilleur moyen d'enseigner en prépa reste de grenouiller avec l'inspection, peu importe l'académie.

Quelle inspection ? En maths, ça serait l'IG et on les rencontre pas vraiment en lycée. (en maths ce que conseillent les IPR est exactement l'inverse de ce qu'on attend d'un enseignant de prépa) Pour alex67, demander à son directeur de thèse ou les gens de son bureau, s'il connaisse un IG, c'est probablement plus efficace que de se poser la question prag ou lycée.

Il y a aussi bcp de colle en maths, je ne suis pas du tout convaincu que faire des colles soit un vrai plus, mais je peux me tromper.

Il y a aussi des TZR en maths.

Faire des colles est toujours un plus. Le prof qui fait coller peut parler de toi à l'IG etc.
Il faut aussi se faire connaître des IPR en indiquant très vite que l'ambition est de postuler pour une prépa.
Pour des remplacements, viser les académies où les profs sont soit plutôt vieux (donc départ à la retraite, ou opérations prévues...) soit jeunes : congé maternité ou paternité.
Mais il faut absolument que l'inspection te connaisse et que l'IG pense à toi pour le remplacement.

Cléopatra2 a écrit:Faire des colles est toujours un plus. Le prof qui fait coller peut parler de toi à l'IG etc.
Il faut aussi se faire connaître des IPR en indiquant très vite que l'ambition est de postuler pour une prépa.
Pour des remplacements, viser les académies où les profs sont soit plutôt vieux (donc départ à la retraite, ou opérations prévues...) soit jeunes : congé maternité ou paternité.
Mais il faut absolument que l'inspection te connaisse et que l'IG pense à toi pour le remplacement.

Merci pour votre réponse éclairante. Mais comment savoir dans quelles académies les profs sont plutôt vieux ou plutôt jeunes ?

Je plussoie cleopatra : sans visite de l'ig, tu n'auras rien. Seul l'ig décide, de placer qui il veut, quand il veut.

Je confirme l'existence de TZR "fléchés prépa" à Paris, en maths. Je ne peux pas dire pour les autres académies. J'en ai rencontré un il y a deux ans, qui était fléché prépa (et qui le savait) par l'IG. Il a fait deux remplacements en CPGE, dont un dans mon établissement, avant d'être nommé l'année dernière en cpge. Il n'avait pas d'expérience en lycée il me semble.

A mon avis :

- il faut se faire connaître de toute façon, par le réseau et/ou via les IPR suite à une inspection réussie ET en envoyant son CV et lettre de motivation ET en candidatant tous les ans au mouvement spécifique. L'IG qui m'a appellé pour me proposer mon poste m'a dit qu'il connaissait très bien l'IPR qui m'avait inspecté
- ensuite on entre en CPGE (en maths) en général par un remplacement hors-mouvement (bien qu'on ait candidaté au préalable au mouvement spécifique, on n'y sera pas nommé), c'est-à-dire entre février et fin août, sur un poste qui passera au mouvement l'année suivante et sur lequel on sera alors titularisé si l'on donne satisfaction.  Si le candidat est TZR dans l'académie du poste CPGE envisagé ET que sa nomination arrive avant la commission d'affectation des TZR  (en juin je crois), alors l'inspection générale n'aura pas à "piquer" un enseignant à un proviseur, c'est la situation la plus favorable. Si il n'est pas affecté dans l'académie en question, il sera mis à la disposition du recteur de l'académie d'accueil pour un an, avant d'être titularisé au mouvement spécifique dans cette académie et sur ce poste en même temps.
- finalement en début de carrière être TZR est parfois avantageux. Les TZR agrégés que j'ai rencontré dans l'académie de Nice avaient fait des remplacements longs dans des bons établissements

Bref si je devais me lancer aujourd'hui, je tenterais d'être à Paris (~ 170 classes de CPGE) ou versailles ( ~ 110 classes) puis créteil (~ 70 classes), puis je tenterais d'être TZR dans l'académie obtenue.

Je pense que les colles ne sont pas utiles. Obtenir des enseignements à l'université en vacation (c'est le cas d'un ami agrégé affecté au lycée par exemple) ou un poste temporaire d'enseignement dans le supérieur (ATER, AGPR) sera par contre valorisé par la suite. Poste de PRAG : attention, il me semble que c'est difficile pour les PRAG d'obtenir ensuite un poste en CPGE (bon tout dépend toujours de son réseau je suppose).

Athanor a écrit:Je confirme l'existence de TZR "fléchés prépa" à Paris, en maths. Je ne peux pas dire pour les autres académies. J'en ai rencontré un il y a deux ans, qui était fléché prépa (et qui le savait) par l'IG. Il a fait deux remplacements en CPGE, dont un dans mon établissement, avant d'être nommé l'année dernière en cpge. Il n'avait pas d'expérience en lycée il me semble.

A mon avis :

- il faut se faire connaître de toute façon, par le réseau et/ou via les IPR suite à une inspection réussie ET en envoyant son CV et lettre de motivation ET en candidatant tous les ans au mouvement spécifique. L'IG qui m'a appellé pour me proposer mon poste m'a dit qu'il connaissait très bien l'IPR qui m'avait inspecté
- ensuite on entre en CPGE (en maths) en général par un remplacement hors-mouvement (bien qu'on ait candidaté au préalable au mouvement spécifique, on n'y sera pas nommé), c'est-à-dire entre février et fin août, sur un poste qui passera au mouvement l'année suivante et sur lequel on sera alors titularisé si l'on donne satisfaction.  Si le candidat est TZR dans l'académie du poste CPGE envisagé ET que sa nomination arrive avant la commission d'affectation des TZR  (en juin je crois), alors l'inspection générale n'aura pas à "piquer" un enseignant à un proviseur, c'est la situation la plus favorable. Si il n'est pas affecté dans l'académie en question, il sera mis à la disposition du recteur de l'académie d'accueil pour un an, avant d'être titularisé au mouvement spécifique dans cette académie et sur ce poste en même temps.
- finalement en début de carrière être TZR est parfois avantageux. Les TZR agrégés que j'ai rencontré dans l'académie de Nice avaient fait des remplacements longs dans des bons établissements

Bref si je devais me lancer aujourd'hui, je tenterais d'être à Paris (~ 170 classes de CPGE) ou versailles ( ~ 110 classes) puis créteil (~ 70 classes), puis je tenterais d'être TZR dans l'académie obtenue.

Je pense que les colles ne sont pas utiles. Obtenir des enseignements à l'université en vacation (c'est le cas d'un ami agrégé affecté au lycée par exemple) ou un poste temporaire d'enseignement dans le supérieur (ATER, AGPR) sera par contre valorisé par la suite. Poste de PRAG : attention, il me semble que c'est difficile pour les PRAG d'obtenir ensuite un poste en CPGE (bon tout dépend toujours de son réseau je suppose).

Merci beaucoup pour votre réponse ! Elle a répondu à beaucoup de questions que je me posais.

As-tu validé ton agrégation pendant ta thèse en étant moniteur ? As-tu des compétences en informatique suffisantes pour faire l'IPT en prépa ? (Tu n'as pas rencontré la présidence du jury de l'agrégation lors de ton passage ?)
Si tu es bien classé à l'agrégation (+ parcours antérieur) et que tu es mobile, commence par écrire à l'inspection générale de maths (doyen) pour te faire connaître, en indiquant que tu es très mobile et que tu es prêt à accepter tout poste en CPGE, et même, si tu n'es pas timide, sollicite un rendez-vous téléphonique pour exposer ton projet de carrière et poser tes questions à un ig.

Bouboule a écrit:As-tu validé ton agrégation pendant ta thèse en étant moniteur ? As-tu des compétences en informatique suffisantes pour faire l'IPT en prépa ? (Tu n'as pas rencontré la présidence du jury de l'agrégation lors de ton passage ?)
Si tu es bien classé à l'agrégation (+ parcours antérieur) et que tu es mobile, commence par écrire à l'inspection générale de maths (doyen) pour te faire connaître, en indiquant que tu es très mobile et que tu es prêt à accepter tout poste en CPGE, et même, si tu n'es pas timide, sollicite un rendez-vous téléphonique pour exposer ton projet de carrière et poser tes questions à un ig.

Ma réponse est oui pour ces questions, sauf pour la présidence du jury que je n'ai jamais rencontré. En ce qui concerne l'informatique, j'ai fait l'IPT et l'option info lorsque j'étais moi même élève en maths sup et maths spé (et encore un peu d'info pendant mes études par la suite, même si j'ai fait principalement des maths, il faut l'avouer), je pense donc que je n'aurai pas de difficultés pour enseigner l'IPT.

Merci pour ces conseils ! Je vais essayer de me faire connaître auprès des IG.

En tout cas, faire des vacations ou prendre un poste de PRAG à l'université ne te servira guère. Les IG ne mettent pas les pieds à l'université, ce sont deux mondes à peu près étanches. Un poste de PRAG pourrait même carrément te desservir, puisque tu ne serais jamais inspecté. Tu risques carrément de disparaître des radars…

Une piste à explorer : participer au jury du CAPES. Tu y croiseras des inspecteurs et des IG, c'est un bon moyen de se faire connaître.

Effectivement, il faut se faire connaître des IG, puisque ce sont eux qui font les affectations : une inspection par un(e) IG semble indispensable car elle aboutit à un rapport qu'il faut joindre ensuite au mouvement spécifique (novembre-décembre). Il faut être aussi repéré par l'IPR local car il fait le lien entre l'enseignant et l'IG.