Rep et rep +

Bonjour, je suis stagiaire cette année et c'est le début des mutations inter. Je voulais savoir, pour construire mon projet pro, comment cela se passait en rep et en rep+. Si certains ont leur expérience à partager, bonne ou mauvaise. Je veux être sûre de mon choix et surtout savoir où je voulais m'embarquer ^^.

Merci beaucoup pour vos retours !!

Difficile de répondre à une question aussi large. Chaque rep est différent et les goûts et les couleurs... Une personne peut se sentir bien dans un collège rep et une autre non. Y a plus de moyens mais plus d'élèves avec des difficultés (notamment sociales). Faut tester pour savoir, sachant que ça peut être très différent d'un établissement à l'autre.
Par ailleurs, sans vouloir te faire peur, avoir un poste fixe est une denrée rare... Tu auras sûrement l'occasion de te faire ta propre idée des établissements si tu finis tzr (ce qui est fortement probable).

Effectivement ça dépend beaucoup de l’établissement et de sa direction. J’ai tendance à penser qu’un établissement REP géré correctement est plus agréable que beaucoup d’établissements pas terribles mal gérés. Mais il faut qu’il soit bien géré.
L’allègement des effectifs est un vrai plus (ou les demi-groupes).

Difficile de te répondre clairement, mais je dirai comme Jenny. Un établissement rep/rep+ bien géré est meilleur qu'un non classé mal géré. Les élèves des rep sont généralement très attachants.

Mon travail en rep+ est intense en terme de différentiation, d'adaptation pour les élèves allophones, parfois la gestion de classe est plus compliquée mais ce n'est pas toujours le cas. Les élèves sont attachants effectivement, et j'y rencontre des collègues très impliqués et dynamiques. Chaque établissement est sans doute différent d'un autre, mais en tout cas un point commun c'est une prime mensuelle, des effectifs limités à 25 environ, parfois des habitudes de travail avec des partenaires extérieurs (associations, mairie, ...) qui sont intéressantes.

Zelda a écrit:Mon travail en rep+ est intense en terme de différentiation, d'adaptation pour les élèves allophones, parfois la gestion de classe est plus compliquée mais ce n'est pas toujours le cas. Les élèves sont attachants effectivement, et j'y rencontre des collègues très impliqués et dynamiques. Chaque établissement est sans doute différent d'un autre, mais en tout cas un point commun c'est une prime mensuelle, des effectifs limités à 25 environ, parfois des habitudes de travail avec des partenaires extérieurs (associations, mairie, ...) qui sont intéressantes.

La prime REP existe encore, mais elle est tout de même bien plus faible qu'en REP+ (Sur l'année : 1 734 € bruts en REP contre 5 114 € bruts en REP+, la différence n'est pas négligeable, du simple au triple).
A cela il faut ajouter l'absence de décharge horaire en REP contrairement à REP+ (pondération 1,1 -> ce qui veut dire que 18h peuvent être faites en 16,5h grosso modo).
Au delà de la question de la gestion qui détermine en effet les "ambiances", être dans un bahut REP qui devrait être REP+... c'est pas le top non plus en termes de conditions horaires et financières.

Pour répondre à la question plutôt évasive du post :

Dans ma REP+, ça se passe bien car l'équipe est plutôt soudée (il y a des conflits çà et là mais quel établissement rayonne de solidarité et d'entente à 100%?). Direction nouvelle mais à l'écoute et ouverte à divers projets. Des collègues qui y enseignent depuis plus de dix ans et qui s'y plaisent, et beaucoup de jeunes recrues. L'ambiance générale est positive et on se serre les coudes en cas de souci.

En revanche le niveau est faible, certain·e·s élèves sont dans des situations socio-familiales catastrophiques, et comme partout, on galère avec un manque de moyens humains et matériels (oui oui, même en REP, on peut avoir des bahuts qui s'effritent et du matériel obsolète). Les élèves qui devraient être orienté·e·s en SEGPA ou ULIS restent chez nous car les familles sont réfractaires ou qu'il n'y a pas de place ailleurs, et les AESH sont en nombre insuffisant (et baladées sur plusieurs établissements, avec une multitude d'enfants à gérer...). Pas mal d'allophones quittant les UPE2A aussi.

Dans ma matière, le budget est minuscule donc c'est un peu la dèche pour enseigner convenablement mais on trouve des astuces. Les élèves n'ont parfois pas d'affaires, juste un Bic et des godasses abîmées. Les soucis de discipline sont probablement plus nombreux qu'hors REP, il faut gérer avec les violences occasionnelles et le désintérêt pour l'école. Des problèmes d'absentéisme, d'insolence. Pour ça plusieurs dispositifs de raccrochage scolaire sont mis en place.

Bref mon expérience n'est clairement pas celle de toutes les REP+ du département et j'ai conscience de la chance que j'ai. Le lycée professionnel de proximité, dans lequel j'ai bossé en parallèle du collège (pas REP mais APV et zone prévention violences), c'était un cauchemar autant pour les élèves que pour les personnels, ce qui n'avait rien à voir.

Pour ma part dans le premier degré, j'ai pu observer la chose suivante:
- REP:
*des élèves au niveau très hétérogène avec de grande difficultés
*des familles pas toujours derrière ce qui pose des problème de suivi (contrairement à des écoles non REP où les parents viennent casser les pieds, là le problème c'est plutôt que les parents on ne les voit jamais)
Conséquence pour l'enseignant:
*Nécessité donc de différencier et d'expliciter énormément car certains partent de loin et manquent énormément de vocabulaire (entre mille autres choses)
*Nécessité que ce soit l'école qui pourvoit aux besoins de l'enfant, car on sait sinon que les familles défavorisées n'y pourvoiront pas.

- REP+:
* le cran au dessus avec des élèves que j'ai trouvé plus électriques encore qu'en REP et des familles encore plus défaillantes, induisant des comportements chez certains élèves beaucoup plus problématiques (ce n'est pas la majorité attention, mais il suffit d'un élève franchement perturbateur pour pourrir une ambiance d'école. Alors quand ils sont 10-15, même pour plus de 100 élèves, ça devient difficile à gérer)
Conséquence pour l'enseignant:
* Nécessite de différencier encore plus qu'en REP et de s'investir davantage encore dans tous les dispositifs mis en place pour tenter de raccrocher les élèves. Cela induit en général des équipes plus soudées et une plus grande charge de travail (que la prime largement supérieure justifie tout de même un peu).
*Nécessité de disposer de talents de diplomates pour gérer les cohortes: J'en ai en CE2 qui vivent dans la rue et ont déjà tous les codes et comportement des délinquants juvéniles. Certes, ils ne sont que trois ou 4, mais ça suffit largement à instaurer un climat délétère dans les récréations ou en classe.

Je ne conseillerai pas de commencer par de la REP+ (mais de toute façon, tu n'en auras sans doute pas si c'est comme dans le 1er degré: c'est très demandé vu la prime qui représente pour ma part 25% de mon traitement...ou, au choix, c'est que l'établissement est atroce et qu'il vaut sans doute mieux l'éviter si on a peu de bouteille). De la REP par contre, ça s'envisage sans problème tout en ayant bien conscience qu'on fera beaucoup d'éducation au détriment de l'instruction: Les élèves qui savent lever la main dès le jour 1 pour prendre la parole, sont respectueux des règles et sont dans une posture de travail, ce n'est pas la majorité.