- Warda97Niveau 1
Bonjour,
Comment gérez-vous la reprise des cours après un long arrêt : le contact avec les élèves et les collègues. Je suis professeure de lettres dans un lycée en arrêt de travail depuis fin novembre suite au décès de mon père. Je n'ai pas fait mon deuil. Et je culpabilise d'avoir laissé si longtemps mes classes surtout que j'ai des classes à examen. J'appréhende déjà le retour, j'espère qu'ils ne vont pas me le faire payer. Je suis stressée car il y a toujours des moments dans la journée où je pleure. Ce n'est pas simple.... Comme il n'y a personne pour me remplacer, mes collègues me demandent souvent quand je vais revenir. Et ça me met encore plus la pression... Impression d'être un tire au flanc.
Comment gérez-vous la reprise des cours après un long arrêt : le contact avec les élèves et les collègues. Je suis professeure de lettres dans un lycée en arrêt de travail depuis fin novembre suite au décès de mon père. Je n'ai pas fait mon deuil. Et je culpabilise d'avoir laissé si longtemps mes classes surtout que j'ai des classes à examen. J'appréhende déjà le retour, j'espère qu'ils ne vont pas me le faire payer. Je suis stressée car il y a toujours des moments dans la journée où je pleure. Ce n'est pas simple.... Comme il n'y a personne pour me remplacer, mes collègues me demandent souvent quand je vais revenir. Et ça me met encore plus la pression... Impression d'être un tire au flanc.
- piescoModérateur
Je vais être très franche : si ton médecin juge que tu n'es pas encore en état de reprendre le travail, tu l'écoutes.
Tes collègues sont sympa mais ce n'est pas leur père qui est décédé.
Toutes mes condoléances, d'ailleurs.
Tes collègues sont sympa mais ce n'est pas leur père qui est décédé.
Toutes mes condoléances, d'ailleurs.
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Nos han quitado tanto, nos quitaron el miedo.
https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
- zeprofGrand sage
Bonjour
Tu n'as pas à culpabiliser. Le deuil et la façon de le gérer est très personnel ; d'autant plus quand il s'agit d'un parent.
Je trouve gonflé que tes collègues se permettent de te demander quand tu vas revenir, j'espère que ce n'est qu'une façon (très) maladroite de prendre de tes nouvelles et savoir comment tu vas...
Bref, vois avec ton médecin et prends soin de toi... reprendre quand on n'est pas au meilleur de sa forme peut être pire que bien selon les élèves qu'on a en face de soi...
Tu n'as pas à culpabiliser. Le deuil et la façon de le gérer est très personnel ; d'autant plus quand il s'agit d'un parent.
Je trouve gonflé que tes collègues se permettent de te demander quand tu vas revenir, j'espère que ce n'est qu'une façon (très) maladroite de prendre de tes nouvelles et savoir comment tu vas...
Bref, vois avec ton médecin et prends soin de toi... reprendre quand on n'est pas au meilleur de sa forme peut être pire que bien selon les élèves qu'on a en face de soi...
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- Ajonc35Sage
Serait-il possible de prendre un mi-temps therapeutique?
- InvitéInvité
Avant tout, bon courage Warda. Pense à toi. Je peux te dire que si j'avais à traverser un deuil pareil, peu m'importeraient mes classes, mes collègues, etc. Tu n'as pas à culpabiliser, et je trouve tes collègues particulièrement indélicats. Ce n'est pas ta faute si tu n'es pas remplacée.
- Pat BÉrudit
C'est difficile de reprendre après un arrêt long, et surtout si tu n'es pas remise. Quand on n'est pas remis, rien que trouver l'énergie de préparer les cours après 2 mois d'arrêt, on n'y arrive plus.
Donc prends le temps de te remettre.
Tu n'es pas responsable du fait que l'EN ne mette aucun remplaçant devant tes classes...
Donc prends le temps de te remettre.
Tu n'es pas responsable du fait que l'EN ne mette aucun remplaçant devant tes classes...
- ProflambdadaHabitué du forum
On a une collègue absente depuis un bout de temps... On lui écrit de temps en temps pour savoir si elle va mieux mais pas dans un esprit de culpabilisation. Peut être veulent-ils simplement te faire part du fait qu'ils pensent à toi.
- sookieGrand sage
piesco a écrit:Je vais être très franche : si ton médecin juge que tu n'es pas encore en état de reprendre le travail, tu l'écoutes.
Tes collègues sont sympa mais ce n'est pas leur père qui est décédé.
Toutes mes condoléances, d'ailleurs.
Non pas du tout, non seulement ils ne sont pas sympas, mais ils accentuent la culpabilisation ressentie par la collègue, alors qu'elle ne devrait pas culpabiliser du tout. Ce n'est pas de sa faute si elle est en arrêt et si on manque de remplaçant.
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On est belle et on ne se tait pas, on n'est jamais trop vieille pour quoique ce soit
- Madame_ProfEsprit sacré
Je n'ai pas travaillé pendant 9 mois (enfin on va dire 7 mois si on retire les congés d'été), à cheval sur les deux années scolaires précédentes. Au début parce que j'étais en arrêt maladie, puis en congé maternité, puis j'ai pris un petit congé parental. J'ai été remplacée un petit peu, environ 2 mois. Un décès, ou une naissance, ce sont des événements importants dans une vie, et personnellement, je dirais que ça m'a aidée à prendre du recul. Le temps du deuil est un temps nécessaire. Je n'ai nullement culpabilisé de ne pas être là, encore moins de ne pas être remplacée (pas de ma faute) même si j'avais écrit à mon IPR à un moment pour lui dire ce que j'en pensais. Et puis, on se rend compte aussi que l'institution tourne sans nous hein. Examen ou pas (on leur donnera). A mon retour, j'étais stressée (pour d'autres raisons que toi), mais ça s'est bien passé, et les élèves et collègues étaient contents de me voir.
Soit tu es prête à y retourner, soit pas encore. Cela ne dépend que de toi et de ton état. Pas des élèves ou des collègues.
Soit tu es prête à y retourner, soit pas encore. Cela ne dépend que de toi et de ton état. Pas des élèves ou des collègues.
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2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
2013-2017 - TZR en expérimentation au gré des établissements, et militante !
2012-2013 - Année de stage en collège
- dandelionVénérable
J’ai également été arrêtée très longtemps, pour mes deux grossesses, et plus longtemps pour la deuxième (presqu’un an). Pour la petite histoire, je n’étais pas prête à reprendre, encore épuisée par un accident lors de l’accouchement et un bébé qui pleurait beaucoup, et j’ai eu un petit accident de la circulation en revenant du travail (je n’ai pas vu une voiture arriver, heureusement dans une zone à très faible vitesse). Je m’arrangeais pour arriver en avance et passer par un escalier peu fréquenté car je devais faire des paliers pour monter. Bref, les conseilleurs ne sont pas les payeurs et j’aurais mieux fait de reprendre plus progressivement.
J’étais dans le supérieur et c’était plus facile que dans le secondaire. Nous avions moins d’élèves en fin d’année, ce qui m’avait incitée à reprendre . J’ai également eu des questions qui étaient des reproches, qui venaient peut-être d’une incompréhension de ce qui m’était arrivé. Avec le recul, je me rends compte que j’avais honte d’avoir été malade, et que j’avais intériorisé les remarques que l’on me faisait comme légitimes, alors que j’ai vraiment eu un gros souci de santé (et j’étais en mauvais état psychologiquement aussi, même si je donnais le change). J’ai mis des années à récupérer.
Je te conseille de discuter avec ton médecin et un psy éventuellement de ce qui VOUS semble le mieux adapté. Est-ce que reprendre en mi-temps thérapeutique pourrait t’aider ou est-ce que cela pourrait au contraire aggraver ta situation?
Tes collègues ne sont pas à ta place, et ils n’ont pas à juger de ta situation. Tu dois faire ce qui est le mieux pour toi et ce qui te permettra de recouvrer une bonne santé durablement.
J’étais dans le supérieur et c’était plus facile que dans le secondaire. Nous avions moins d’élèves en fin d’année, ce qui m’avait incitée à reprendre . J’ai également eu des questions qui étaient des reproches, qui venaient peut-être d’une incompréhension de ce qui m’était arrivé. Avec le recul, je me rends compte que j’avais honte d’avoir été malade, et que j’avais intériorisé les remarques que l’on me faisait comme légitimes, alors que j’ai vraiment eu un gros souci de santé (et j’étais en mauvais état psychologiquement aussi, même si je donnais le change). J’ai mis des années à récupérer.
Je te conseille de discuter avec ton médecin et un psy éventuellement de ce qui VOUS semble le mieux adapté. Est-ce que reprendre en mi-temps thérapeutique pourrait t’aider ou est-ce que cela pourrait au contraire aggraver ta situation?
Tes collègues ne sont pas à ta place, et ils n’ont pas à juger de ta situation. Tu dois faire ce qui est le mieux pour toi et ce qui te permettra de recouvrer une bonne santé durablement.
- Mélusine2Niveau 10
Warda97 a écrit:Bonjour,
Comment gérez-vous la reprise des cours après un long arrêt : le contact avec les élèves et les collègues. Je suis professeure de lettres dans un lycée en arrêt de travail depuis fin novembre suite au décès de mon père. Je n'ai pas fait mon deuil. Et je culpabilise d'avoir laissé si longtemps mes classes surtout que j'ai des classes à examen. J'appréhende déjà le retour, j'espère qu'ils ne vont pas me le faire payer. Je suis stressée car il y a toujours des moments dans la journée où je pleure. Ce n'est pas simple.... Comme il n'y a personne pour me remplacer, mes collègues me demandent souvent quand je vais revenir. Et ça me met encore plus la pression... Impression d'être un tire au flanc.
Tu n'es pas une tire-au-flanc : tu sais bien que le deuil privé est une chose tue, interdite. "Faire son deuil" est une expression infâme. Tu vis encore, c'est heureux, mais personne ne sait à ta place ce que tu traverses, tu n'es redevable à personne, et de rien. Les collègues seraient bien aimables de se taire, en tout cas ce n'est pas ton problème s'ils ne comprennent pas, tu n'as rien à leur expliquer.
Si tu reprends, tu verras sans doute qu'en classe, on s'oublie, on fonctionne (ça revient dès la journée finie, ne t'inquiète pas : on n'oublie pas l'essentiel) : tu y arriveras sans doute. Si tu n'y arrives pas, tu retournes voir ton toubib, et tu acceptes le temps qu'il te faut : tu vas réussir à reprendre tout ça, la vie, le travail, mais ça peut être long.
Fais comme tu peux : travailler, souvent, aide à s'oublier, surtout dans ce métier où il faut être absolument présent à chaque instant ; mais si tu ne peux pas, demande à prolonger sans scrupule inutile. Que tu ne sois pas remplacée est certes bien dommage, mais tu n'y es pour rien.
Pour le moment, essaie de te défaire de cette culpabilité : on se roule par terre collectivement quand meurt un parfait inconnu s'il est célèbre, mondialement à l'occasion, mais on interdit froidement la vraie douleur intime. Si les collègues qui te sollicitent sont au courant, ce sont de sacrés ***, et ça non plus n'est pas ton problème.
Occupe-toi de tes autres proches, de toi, continue de penser à lui, fais comme tu peux pour le taf mais ne culpabilise plus, ce n'est pas toi qui ignores la vie des autres. Quand tu vas reprendre, ça fera des accalmies : tu n'oublieras jamais pour autant, ne t'inquiète pas de ça non plus.
- JennyMédiateur
Prends soin de toi surtout et ne culpabilise pas.
Sujet déplacé dans une section plus adéquate.
Sujet déplacé dans une section plus adéquate.
- cit6Niveau 7
Madame_Prof a écrit:
Soit tu es prête à y retourner, soit pas encore. Cela ne dépend que de toi et de ton état. Pas des élèves ou des collègues.
+1.
Ne culpabilise surtout pas Warda. Et prends le temps nécessaire.
Je viens également de perdre ma mère au mois de novembre et j'ai été absente un peu plus de trois semaines: heureusement que mes collègues ne m'ont fait aucune remarque!! (mais une gentille carte de condoléances et de soutien ). Et les élèves avaient plutôt l'air contents de me revoir (bien entendu, je n'avais pas été remplacée, d'autant plus que mes arrêts avaient été de semaine en semaine).
Et les remplacements, c'est vraiment à l'administration de s'en charger!! Il y a une quinzaine d'année, suite à une fracture, j'avais été absente deux mois sans être remplacée (et pourtant, mon arrêt initial était d'un mois!). Eh bien, la plupart de mes élèves ont eu le bac (il n'était pas encore donné à l'époque et j'avais des Terminales, entre autre des TL).
Bon courage et prends soin de toi surtout.
Cit6.
- lisa81Habitué du forum
+1Mélusine2 a écrit:Warda97 a écrit:Bonjour,
Comment gérez-vous la reprise des cours après un long arrêt : le contact avec les élèves et les collègues. Je suis professeure de lettres dans un lycée en arrêt de travail depuis fin novembre suite au décès de mon père. Je n'ai pas fait mon deuil. Et je culpabilise d'avoir laissé si longtemps mes classes surtout que j'ai des classes à examen. J'appréhende déjà le retour, j'espère qu'ils ne vont pas me le faire payer. Je suis stressée car il y a toujours des moments dans la journée où je pleure. Ce n'est pas simple.... Comme il n'y a personne pour me remplacer, mes collègues me demandent souvent quand je vais revenir. Et ça me met encore plus la pression... Impression d'être un tire au flanc.
Tu n'es pas une tire-au-flanc : tu sais bien que le deuil privé est une chose tue, interdite. "Faire son deuil" est une expression infâme. Tu vis encore, c'est heureux, mais personne ne sait à ta place ce que tu traverses, tu n'es redevable à personne, et de rien. Les collègues seraient bien aimables de se taire, en tout cas ce n'est pas ton problème s'ils ne comprennent pas, tu n'as rien à leur expliquer.
Si tu reprends, tu verras sans doute qu'en classe, on s'oublie, on fonctionne (ça revient dès la journée finie, ne t'inquiète pas : on n'oublie pas l'essentiel) : tu y arriveras sans doute. Si tu n'y arrives pas, tu retournes voir ton toubib, et tu acceptes le temps qu'il te faut : tu vas réussir à reprendre tout ça, la vie, le travail, mais ça peut être long.
Fais comme tu peux : travailler, souvent, aide à s'oublier, surtout dans ce métier où il faut être absolument présent à chaque instant ; mais si tu ne peux pas, demande à prolonger sans scrupule inutile. Que tu ne sois pas remplacée est certes bien dommage, mais tu n'y es pour rien.
Pour le moment, essaie de te défaire de cette culpabilité : on se roule par terre collectivement quand meurt un parfait inconnu s'il est célèbre, mondialement à l'occasion, mais on interdit froidement la vraie douleur intime. Si les collègues qui te sollicitent sont au courant, ce sont de sacrés ***, et ça non plus n'est pas ton problème.
Occupe-toi de tes autres proches, de toi, continue de penser à lui, fais comme tu peux pour le taf mais ne culpabilise plus, ce n'est pas toi qui ignores la vie des autres. Quand tu vas reprendre, ça fera des accalmies : tu n'oublieras jamais pour autant, ne t'inquiète pas de ça non plus.
L'important dans de telles circonstances est de ne pas être isolée. Il faut vraiment éviter de rester seule chez toi à te morfondre tout en redoutant de reprendre le travail, avec en plus un sentiment de culpabilité. Dans des circonstances similaires, le fait d'aller au lycée, de faire cours, de voir des collègues, de parler d'autres choses m'a certainement aidée à traverser cette douloureuse épreuve.
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