La réforme de la réforme de la réforme du collège

*Ombre* a écrit:Vous avez entendu ? Pap NDiaye a déclaré sur LCI que la réforme du collège commencerait par le niveau 6e et entrerait en vigueur en septembre 2023 - à la prochaine rentrée, quoi.

C'est ici, à la 37e minute.
https://www.rtl.fr/actu/politique/invite-rtl-samuel-paty-pap-ndiaye-denonce-la-recuperation-politique-d-eric-zemmour-7900196253

Certains savent de quoi il retourne ? Parce qu'il est bien gentil, notre ministre, à concerter toussa toussa, mais il est au courant que des cours, ça se prépare ?

*Ombre* a écrit:Vous avez entendu ? Pap NDiaye a déclaré sur LCI que la réforme du collège commencerait par le niveau 6e et entrerait en vigueur en septembre 2023 - à la prochaine rentrée, quoi.

C'est ici, à la 37e minute.
https://www.rtl.fr/actu/politique/invite-rtl-samuel-paty-pap-ndiaye-denonce-la-recuperation-politique-d-eric-zemmour-7900196253

Certains savent de quoi il retourne ? Parce qu'il est bien gentil, notre ministre, à concerter toussa toussa, mais il est au courant que des cours, ça se prépare ?

*Ombre* a écrit:Il semblerait que le gouvernement veuille généraliser les Sixième "tremplin".
Celles-ci reposent sur l'échange de service.
Notez qu'on a justement et opportunément facilité ces échanges de service.

Mehitabel a écrit:

*Ombre* a écrit:Il semblerait que le gouvernement veuille généraliser les Sixième "tremplin".
Celles-ci reposent sur l'échange de service.
Notez qu'on a justement et opportunément facilité ces échanges de service.

En fait c'est la même logique appliquée partout, retarder, retarder, retarder tout le temps ce qu'il y a à faire, à apprendre, à comprendre. On "prend son temps", et n'oublie pas que l'on a trois ans pour apprendre à lire. 

ipomee a écrit:

Mehitabel a écrit:

*Ombre* a écrit:Il semblerait que le gouvernement veuille généraliser les Sixième "tremplin".
Celles-ci reposent sur l'échange de service.
Notez qu'on a justement et opportunément facilité ces échanges de service.

En fait c'est la même logique appliquée partout, retarder, retarder, retarder tout le temps ce qu'il y a à faire, à apprendre, à comprendre. On "prend son temps", et n'oublie pas que l'on a trois ans pour apprendre à lire. 

Ben oui, c'est reculer pour mieux sauter.

Caspar a écrit:Si cette nouvelle réforme est aussibbien ficelée que la précédente ou celle du lycée nous pouvons nous attendre à des lendemains qui chantent.

Le collège est le lieu où les résultats d’un trop grand nombre d’élèves n’augmentent pas, le lieu de ce que j’appellerais la grande divergence entre les enfants les mieux armés scolairement et ceux qui, rapidement, dès la sixième, décrochent, le déterminisme social en la matière étant très fort. C’est donc là effectivement que mon attention va prioritairement se porter.

Comment comptez-vous vous y prendre ?

Ce qui est certain, pour commencer, c’est que la transition entre le primaire et le collège doit être travaillée. Pour de nombreux élèves, la marche est haute. Ils peinent à s’organiser, avec des professeurs qui par définition passent moins de temps avec chacun d’eux et avec des exigences, notamment en termes de travail personnel, beaucoup plus élevées qu’au CM2. D’où les réflexions que nous avons lancées autour de classes de sixième « tremplin » où le nombre d’enseignants face aux élèves serait sensiblement réduit.

(...)

Si cela concerne tous les élèves, cela reviendrait à changer le statut des professeurs de collège en leur faisant enseigner plusieurs disciplines…

Non. En revanche, la formation des enseignants doit être retouchée pour les préparer de manière plus adaptée aux niveaux où ils seront amenés à intervenir. Cela vaut autant pour le secondaire que pour le primaire. Il est évident que l’on n’enseigne pas de la même manière en maternelle et en CM2 et pourtant tous les professeurs des écoles reçoivent la même formation initiale. Nous devons également ouvrir la discussion sur le niveau universitaire nécessaire pour passer les concours tout en préservant le principe d’une formation bac + 5. Je sais que certains grands syndicats n’y sont pas opposés. Il faut donc avancer en prenant l’avis de toutes les parties prenantes, notamment ma collègue en charge du Supérieur Sylvie Retailleau.

Votre volonté de donner la priorité au collège s’appuie sur des enquêtes nationales ou internationales qui montrent qu’une proportion importante d’élèves – entre 20 % et la moitié – sortent de troisième avec un niveau très fragile en maths, en français mais également en langues. Quelles pistes envisagez-vous pour y remédier ?

La question, c’est d’abord celle de la pédagogie. En termes d’heures de cours consacrées aux langues et aux fondamentaux maths-français, nous sommes plutôt dans la très bonne moyenne des pays de l’OCDE. Il ne servirait donc à rien d’en rajouter. Il faut plutôt se poser la question de comment on enseigne ces disciplines et pourquoi la transmission des savoirs et des compétences se fait manifestement moins bien en France que dans d’autres pays.

Laotzi a écrit:A propos de la réforme du collège, dans l'entretien du ministre à l'OBs évoquée dans un autre fil sur les concertations salariales : https://www.nouvelobs.com/education/20221026.OBS65134/la-methode-pap-ndiaye-il-faut-se-demander-pourquoi-la-transmission-des-savoirs-se-fait-moins-bien-en-france.html

Le collège est le lieu où les résultats d’un trop grand nombre d’élèves n’augmentent pas, le lieu de ce que j’appellerais la grande divergence entre les enfants les mieux armés scolairement et ceux qui, rapidement, dès la sixième, décrochent, le déterminisme social en la matière étant très fort. C’est donc là effectivement que mon attention va prioritairement se porter.

Comment comptez-vous vous y prendre ?

Ce qui est certain, pour commencer, c’est que la transition entre le primaire et le collège doit être travaillée. Pour de nombreux élèves, la marche est haute. Ils peinent à s’organiser, avec des professeurs qui par définition passent moins de temps avec chacun d’eux et avec des exigences, notamment en termes de travail personnel, beaucoup plus élevées qu’au CM2. D’où les réflexions que nous avons lancées autour de classes de sixième « tremplin » où le nombre d’enseignants face aux élèves serait sensiblement réduit.

(...)

Si cela concerne tous les élèves, cela reviendrait à changer le statut des professeurs de collège en leur faisant enseigner plusieurs disciplines…

Non. En revanche, la formation des enseignants doit être retouchée pour les préparer de manière plus adaptée aux niveaux où ils seront amenés à intervenir. Cela vaut autant pour le secondaire que pour le primaire. Il est évident que l’on n’enseigne pas de la même manière en maternelle et en CM2 et pourtant tous les professeurs des écoles reçoivent la même formation initiale. Nous devons également ouvrir la discussion sur le niveau universitaire nécessaire pour passer les concours tout en préservant le principe d’une formation bac + 5. Je sais que certains grands syndicats n’y sont pas opposés. Il faut donc avancer en prenant l’avis de toutes les parties prenantes, notamment ma collègue en charge du Supérieur Sylvie Retailleau.

Votre volonté de donner la priorité au collège s’appuie sur des enquêtes nationales ou internationales qui montrent qu’une proportion importante d’élèves – entre 20 % et la moitié – sortent de troisième avec un niveau très fragile en maths, en français mais également en langues. Quelles pistes envisagez-vous pour y remédier ?

La question, c’est d’abord celle de la pédagogie. En termes d’heures de cours consacrées aux langues et aux fondamentaux maths-français, nous sommes plutôt dans la très bonne moyenne des pays de l’OCDE. Il ne servirait donc à rien d’en rajouter. Il faut plutôt se poser la question de comment on enseigne ces disciplines et pourquoi la transmission des savoirs et des compétences se fait manifestement moins bien en France que dans d’autres pays.