lycéen déprimé, décrocheur...

Voilà, mon fils de 17 ans, bon élève, a complètement décroché du lycée depuis début mai.
Trop de distanciel, plus assez d'interaction, plus d'intérêt pour rien...

Même les maths, sa spé préférée.

Il est suivi par un psychologue depuis, à sa demande.

Il ne veut plus entendre parler des cours et du lycée pour l'instant, sujet trop sensible...

Les épreuves de Français approchent à grands pas, il ne les passera probablement pas.

C'est dur à vivre, on ne sait pas quand il va remonter la pente.

Rencontrez vous autour de vous des jeunes dans ce cas?

Comment leur "cas est il traité", par rapport aux absences sur le bulletin,
les commentaires des profs?

Ses profs sont au courant, nous sommes en lien avec l'infirmière du lycée.

Un certificat médical ou d'un psychologue peut il permettre le rattrapage ou
d'autres modalités d'examens?

MERCI pour vos témoignages.

Soch a écrit:Voilà, mon fils de 17 ans, bon élève, a complètement décroché du lycée depuis début mai.
Trop de distanciel, plus assez d'interaction, plus d'intérêt pour rien...

Même les maths, sa spé préférée.

IL est suivi par un psychologue depuis, à sa demande.

Il ne veut plu entendre parler des cours et du lycée pour l'instant, sujet trop sensible...

Le épreuves de Français approchent à grands pas, il ne les passera probablement pas.

C'est dur à vivre, on ne sait pas quand il va remonter la pente.

Rencontrez vous autour de vous des jeunes dans ce cas?

Comment leur "cas est il traité", par rapport aux absences sur le bulletin,
les commentaires des profs?

Ses profs sont au courant, nous sommes en lien avec l'infirmière du lycée.

Un certificat médical ou d'un psychologue peut il permettre le rattrapage ou
d'autres modalités d'examens?

MERCI pour vos témoignages.

D'abord tout mon soutien pour ce moment difficile.
Oui, il n'est pas seul, un certain nombre d'élèves par ailleurs impliqués et scolaires "craquent". J'ai eu 3 phobies scolaires sévères dans ma 3e cette année. L'équivalent adolescent d'une sorte de burn out. Le fils d'un ami que je prépare pour le bac français refuse de retourner au lycée depuis qu"une de ses profs lui a dit de sortir en lui montrant la fenêtre. Heureusement la plupart des profs accompagnent mais le traitement strictement pédagogique ne suffit pas, pour ne pas dire qu'il est hors sujet tant que la souffrance est là.
Le suivi par un psychologue est indispensable. Si l'année est perdue, et bien elle est perdue. Je n'ai pas assez de données sur ta situation mais il vaut mieux l'envisager d'entrée plutôt que de le découvrir en reculant devant l'éventuelle violence de la crise. Personne n'est coupable, ni lui, ni ses parents, ni les profs mais une situation qui met encore plus à vif toutes les failles de l'adolescence.
La réponse du CMP est parfois beaucoup trop longue, n'hésite pas à consulter en privé ou à l'hôpital.
Bon courage

Il pourrait sans doute passer en septembre avec un certificat médical. Nos élèves dans ce cas vont essayer de passer les épreuves. On a été très bienveillants sur les livrets pour leur laisser une vraie chance d’avoir leur bac. Ce sont aussi des élèves brillants.

Mon fils est suivi en libéral depuis son décrochage
Merci Jenny et Balbred, j'hésitais vraiment à laisser ce post et puis je me suis lancée...
Vos réponses font chaud au cœur.

Jenny a écrit:Il pourrait sans doute passer en septembre avec un certificat médical. Nos élèves dans ce cas vont essayer de passer les épreuves. On a été très bienveillants sur les livrets pour leur laisser une vraie chance d’avoir leur bac. Ce sont aussi des élèves brillants.

Même décision pour 2 élèves que j'ai en classe (pour l'une d'elles, les conditions de travail ont été la goutte d'eau de trop car le problème couve depuis plus longtemps).

Plusieurs élèves absents pour des raisons de santé cette année, les appréciations dans les bulletins sont très factuelles. On espère leur retour en septembre.

J'ai eu un élève dans ce cas cette année (classe de 1ère), sa mère a adressé un courrier à l'équipe pédagogique. Nous avons été indulgents sur les bulletins, j'espère qu'il pourra reprendre une scolarité normale à la rentrée.
Bon courage à ton fils, cette situation est compliquée.

Merci, Cleroli, Piesco, DaphNenya pour votre éclairage

Pour l’an prochain, un retour progressif au lycée est possible. Il faut demander un emploi du temps aménagé et fournir un certificat médical.

Merci pour cette suggestion, Jenny.

J'ai 2 élèves de seconde dont une hospitalisée, une élève de terminale, la fille d'une collègue en 5° qui sont déscolarisée... Cette crise Covid fait des dégâts et nous en sommes tous conscients ( j'espère ), même l'administration !

Pfff...oui... perturbations de l'adolescence + covid = cocktail molotov

Je confirme que plusieurs de mes élèves ont bénéficié cette année d'un emploi du temps aménagé. Des élèves brillants en section d'élite ont complètement décroché. Certains ont d'ailleurs décidé de retourner en lycée de secteur pour fuir la pression. Il faudra du temps pour réparer les dégâts de cette année. Un retour progressif peut vraiment être efficace et peu importe si cela doit prendre une année scolaire.

Merci pour vos témoignages, Prosper de Barante et Clecle78.
L'idée de l'emploi du temps aménagé me semble être une bonne adaptation.

Clecle78 a écrit:Je confirme que plusieurs de mes élèves ont bénéficié cette année d'un emploi du temps aménagé. Des élèves brillants en section d'élite ont complètement décroché. Certains ont d'ailleurs décidé de retourner en lycée de secteur pour fuir la pression. Il faudra du temps pour réparer les dégâts de cette année. Un retour progressif peut vraiment être efficace et peu importe si cela doit prendre une année scolaire.

+1

Aux profs de Lettres:
La liste actuelle des textes pour l'oral de Français sera t elle, selon vous, toujours valable, si mon fils ne passe cette épreuve que dans un an, en fin de Terminale?

Merci !

Non, le programme change par quart tous les ans. L'an prochain c'est l'argumentation qui saute.

J'ai 3 élèves dans ce cas en première et une en terminale. Deux amis de ma fille (en première) sont également dans cette situation. Certains ont entamés un suivi psychologique, voire ont été hospitalisés pendant un moment et ont repris les cours à temps partiel progressivement. Je pense que la bienveillance des professeurs n'est pas forcément suffisante. Envisager un suivi psy peut être nécessaire pour certains de ces jeunes en souffrance. La situation qui perdure depuis mars 2020 a fait des dégâts. Courage à ton fils et toi.

Merci, Gregforever, pour l'info.

Merci Micaschiste pour ton partage d'expérience.

J'ai déjà interrogé des élèves de terminale (soit des triplants, soit des élèves qui choisissaient de repasser l'épreuve pour gagner des points), et c'était généralement sur le descriptif de l'année précédente, même en cas de changement de programme. Les examinateurs sont toujours très bienveillants avec ces élèves. Si son examinateur est gêné de l'interroger sur une partie disparue du programme, il l'interrogera sur le reste, c'est tout.
C'est plus gênant à l'écrit: si la dissertation porte sur le nouveau quart du programme, ton fils n'aura plus le choix et devra composer sur le texte de commentaire. S'il préfère la dissertation, il devra pour être sûr de pouvoir la faire retravailler l'une des nouvelles oeuvres au programme. Parfois, l'établissement offre un accompagnement aux élèves de terminale qui repassent cette épreuve, mais ce n'est pas toujours le cas.
Quoi qu'il en soit, bon courage à toi. J'ai plusieurs élèves en grande difficulté cette année et qui décrochent, c'est très dur pour les parents.

Merci beaucoup Bartlebooth, pour ses précisions. C'est encourageant pour l'année prochaine!

La prof de français de mon fils est TOP , elle lui propose même de faire des visios pour le (re)préparer d'ici aux épreuves de la semaine prochaine...

Mais pour l'instant, je sens bien qu'on aura beau tout mettre en œuvre pour l'aider, le solution ne peut venir que de lui !

J'ai aussi eu un élève dans ce cas, qui a craqué en tout début d'année : sa famille a fait le choix de privilégier le soutien psychologique, quitte à ce qu'il refasse une année de première à la rentrée. Il faut traiter le plus urgent en premier, et redoubler une année n'a rien de dramatique...

... et ma propre fille, en 3ème, a craqué aussi : suite à un harcèlement moral, toutes ses angoisses d'adolescente sont remontées (manque total de confiance, peur de tout, perte de ses moyens face à une copie...). Elle est à la maison pour le moment, pareil, suivi psychologique en espérant qu'elle puisse entrer en seconde à la rentrée.
Sa psychologue me dit qu'ils sont débordés de cas similaires, et que cela bat tous les records. On parle beaucoup (à raison) des étudiants, mais je crois qu'on oublie très vite à quel point cette crise a eu un impact violent sur les adolescents.

Même chose chez nous, un élève en profonde dépression avec hospitalisation partielle. Il reprendra son année en première en septembre et fera une croix sur les épreuves de français cette année. Priorité à sa santé et malheureusement, il est loin d’être le seul cette année.

Bien sûr, la santé est prioritaire, pour les nombreux élèves qui ont craqué cette année. J'ai eu des échos de psys autour de moi qui se disent débordés. Ce qui m'inquiète un peu, c'est que l'une de ces psychologues me parlait déjà d'un nombre plus grand de consultations avant la pandémie: des élèves angoissés par le rythme d'évaluation induit par la réforme, ou paniqués à l'idée de choisir leurs spécialités. Pour ça, la fin de la pandémie ne changera rien...

Le fait de devoir choisir ses spécialités dès la 1ère correspond assez à ce qu'il se passait il y a 40 ans après la 3ème: on devait choisir entre les filières A, B, C  ou D c'est à dire filières L, ES ou S (encore récemment). Sauf que la donne a changé avec PARCOURSUP, les jeunes ont le sentiment de ne plus être maîtres de leur choix d'orientation post bac. Autrefois, on s'inscrivait à la fac "qu'on voulait", on pouvait l'arrêter, puis reprendre... Moins de pression donc, il suffisait de faire ses preuves...