Fermeture d'une classe à la rentrée au collège à Hochfelden, des élèves dans le couloir

Dans mon département, les effectifs explosent. Des classes à trente deviennent ordinaires en 6e. Visiblement, ailleurs aussi on fait des économies sur le dos de la génération COVID.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/bas-rhin/strasbourg-0/hochfelden-une-classe-en-moins-a-la-rentree-des-collegiens-dans-le-couloir-2577500.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0Ir179O5LGumvMnlJlL639Dl2br9SWqmMU3TN5QTWHd8VuYMGN-8M5fsY#Echobox=1657186035

France3 a écrit:C'est par un simple mail de la direction du collège Gustave Doré d'Hochfelden (Bas-Rhin) que les parents ont appris la nouvelle : à la rentrée prochaine, une classe de 4e sera fermée, ce qui porterait les effectifs à 31 ou 32 élèves par classe. L'équipe de direction annonce qu'elle sera contrainte de "condamner la deuxième porte des salles de classes (porte de secours)" pour y installer les élèves supplémentaires.

"Au nom de l’équité due à chaque élève et pour respecter les consignes de sécurité, 30 personnes seront assises dans les salles et les deux personnes supplémentaires seront installées dans les couloirs pour suivre les cours. Pour chaque classe concernée, un roulement sera mis en place pour informer chaque élève des jours où il sera installé dans le couloir." Le mail des directeurs a choqué les parents d'élèves.

On dirait un poisson d’avril… si seulement.

C'est extraordinairement choquant. Je n'en reviens pas que ce soit envisagé et considéré comme possible. Espérons que les parents pourront se faire entendre (puisque les profs hein...)

Je pense que ceci a été dit aux parents très précisément pour les inciter à se mobiliser. La mobilisation des parents a plus de chance d'aboutir que celle des enseignants seuls.

L'inclusion permet des économies énormes mais cela ne suffirait pas ? C'est honteux !!!

Le message de l'académie est totalement à côté de la plaque, oui on ferme une 4ème mais on ouvre une 6ème donc tout va bien...

Il faut remarquer le courage de la direction de ce collège qui a lancé un pavé dans la marre...

henriette a écrit:Je pense que ceci a été dit aux parents très précisément pour les inciter à se mobiliser. La mobilisation des parents a plus de chance d'aboutir que celle des enseignants seuls.

+ 1
L'équipe de direction doit avoir les reins solides !

Il est totalement interdit de bloquer la 2ème sortie. J'imagine que le chef d'établissement est désespéré et n'a aucune solution pour faire tenir les 32 élèves dans la salle. En cas d'incendie ou d'incident, il est pénalement responsable : il n'a donc pas le droit de bloquer cette porte, et je suppose qu'on ne peut pas mettre une table de plus dans les salles sans bloquer les portes...
Le seul moyen est d'alerter les parents pour que le rectorat se bouge.

Tiens un rectorat qui croit qu'administrer des établissements d'enseignement, c'est maximiser des cases dans un tableau Excel... Moi qui croyait qu'ils avaient une connaissance fine de chaque école et des conditions nécessaires pour apprendre.

(Bon, le DASEN risque d'être contrarié avant ses vacances, attention de ne pas le croiser à la machine à café...)

Dans une classe de 5è cette année, j'avais 29 élèves + 3 AESH + moi, soit 33 personnes dans une salle de classe fort petite (la moins grande du collège !!). Personne n'a rien dit. Il n'y a que moi qui ne trouvait pas cela normal ... Les collègues s'en fichaient totalement car cela n'arrivait que sur mes cours dont celui de 16h à 17h ... Cela va devenir la norme dans quelques temps, je pense ... Quantité n'est pas qualité !!

Cela me fait réaliser que les portes de secours sont condamnées chez moi par les tables des élèves, je ne l'avais pas remarqué ...

La sécurité n'a qu'à bien se tenir.
L'alarme incendie n'a qu'à bien se tenir.
L'alerte intrusion n'a qu'à bien se tenir.
Le covid n'a qu'à bien se tenir.
Les conditions d'apprentissage n'ont qu'à bien se tenir.
C'est formidable.

Pour que ça ne devienne pas la norme, il suffirait de peu de chose: qu'au lieu de le vivre et de le subir, on le dénonce en ne posant pas un pied dans la salle. La hiérarchie n'aime pas voir ni entendre les élèves s'agiter en masse dans les couloirs, ça fait mauvais genre, ça fait garderie ( ah tiens je viens de dire un mot-clé là). Un petit sursaut des parents par-là dessus, un appel à la presse et hop! le tour est joué.
Mais non: au lieu de ça, on y va et on s'accommode en catimini de l'impensable.
Dans ces conditions, aucune raison pour que ça s'arrête.

Le problème c'est que le Gvt ne bougera que si un drame arrive, et encore (un enfant pauvre qui meurt, ou un prof de pauvres assassiné ou une directirce d'école d'enfants pauvres qui meurt, ils semblent sen foutre...)... Je ne suis pas cynique : ce gouvernement me désespère vraiment au plus haut point...

Mehitabel a écrit:Cela me fait réaliser que les portes de secours sont condamnées chez moi par les tables des élèves, je ne l'avais pas remarqué ...

Moi, j'avais remarqué, mais cela n'émeut personne. Et si je demande d'enlever la double table qui bloque l'issue de secours, je ne sais pas ce que je fais des élèves.
C'est comme ça dans la plupart des établissements où j'ai travaillé. Les salles ont été conçues pour accueillir 24 ou 26 élèves. On essaie présent d'en entasser une trentaine. Ben ça loge pas.

Dans la mesure où le Gouvernement cautionne ou provoque ce genre de situation, c'est sûr qu'il ne bougera pas.
Si la solidarité existait dans notre métier, rien de tout ce qu'il nous pond ne serait possible . Ou alors, avec de somptueux bras-de-fer qui lui feraient perdre de sa superbe et nous garantirait un minimum de décence sur le terrain dans nos conditions de travail.
Mais non.

J'ai connu des classes avec la deuxième porte condamnée faute de place, je n'étais sereine. Mais là le couloir...

Le couloir, c'est juste pour faire réagir les parents. C'est un malin, ce principal. Je vais conseiller la même chose à ma chef, puisque chez nous aussi, comme ailleurs, il a fallu entasser les élèves jusqu'à condamner les issues de secours.

*Ombre* a écrit:

Mehitabel a écrit:Cela me fait réaliser que les portes de secours sont condamnées chez moi par les tables des élèves, je ne l'avais pas remarqué ...

Moi, j'avais remarqué, mais cela n'émeut personne. Et si je demande d'enlever la double table qui bloque l'issue de secours, je ne sais pas ce que je fais des élèves.
C'est comme ça dans la plupart des établissements où j'ai travaillé. Les salles ont été conçues pour accueillir 24 ou 26 élèves. On essaie  présent d'en entasser une trentaine. Ben ça loge pas.

Impossible l’an dernier. 32 élèves dans une salle prévue pour 25, pas de place pour circuler et une sortie de secours bloquée. J’aurais dû proposer d’en coller dans le couloir.

Dans mon collège aussi, les 6 classes de 6e seront à 32 élèves à la rentrée. Le rectorat nous a refusé l’ouverture d’une classes supplémentaire et nous a dit que ça allait se résorber : nous devons encourager les parents à demander des dérogations pour le collège d’à côté où les classes ne sont « qu’à 28 » et où il reste donc « une dizaine de places ». Ces dérogations seront accordées et tout le monde sera à 30 !

Chez nous, on a sacrifié toutes nos marges pour ouvrir une cinquième 6e afin de ne pas avoir 4 classes de 6e à 30, on nous annonçait 117 élèves de 6e.

Et finalement ils seront 125, même plutôt 127, donc on n'aura pas des 6e à 23/24 mais à 25/26 sans aucune marge. Mais on serait avec des 6e à 31/32 sans cela.

Et c'est un collège type 4, pas classé mais mixte socialement. Avec de plus en plus de problèmes de discipline.

Et depuis toujours 15 à 20% d'élèves en échec grave dès la 6e, avec de moins en moins de moyens pour tenter de les aider.

Et depuis cette année, comme partout ailleurs, des collègues non remplacés durant des semaines et parfois des mois, et dans des matières comme l'espagnol ou le français...

Et de ce que m'a dit un camarade de la FSU rencontré par hasard hier, ça va être l'apocalypse en collège l'an prochain : tous les moyens ont été affectés en priorité en lycée pour calmer les parents en vue du bac.

En l'état la cheffe a reconnu hier en plénière que plusieurs BMP étaient sans solution à ce stade.

L'an prochain je vais avoir un langage plus cash en direction des représentants de parents d'élèves au CA et des collègues, au premier non remplacement au bout de 2 semaines, il faudra faire immédiatement le siège du rectorat avec drapeaux et gigaphone, en rameutant la presse locale, sans perdre de temps juste pour des courriers et motions.

Tant pis si ce n'est pas dans leurs habitudes. Il vaut mieux frapper fort d'emblée plutôt que de s'épuiser avec des demi-mesures.

Je garde l'idée : quand on entasse des gosses, plus des élèves en inclusion non comptabilisés, + des AVS (qui occupent, elles aussi, une place et une chaise), ça finit par ne plus rentrer. 

Respecter la réglementation incendie risque d'être plus efficace que d'argumenter sur la pédagogie. 

Joli coup de la part du chef d'établissement. 

Quant à l'argumentaire sur les élèves ULIS non comptés et l'ouverture en 6e...le rectorat fait fort. 

Faut-il scolariser certains élèves de 4e en 6e dans leur niveau scolaire réel pour alléger les 4e?   
(Mode ironique ON évidemment.)

Rubik a écrit:Dans mon collège aussi, les 6 classes de 6e seront à 32 élèves à la rentrée. Le rectorat nous a refusé l’ouverture d’une classes supplémentaire et nous a dit que ça allait se résorber : nous devons encourager les parents à demander des dérogations pour le collège d’à côté où les classes ne sont « qu’à 28 » et où il reste donc « une dizaine de places ». Ces dérogations seront accordées et tout le monde sera à 30 !

"Je ne comprends où le problème, mon tableau Excel est optimisé, j'ai bien fait mon travail..."

Parfois j'ai eu 2 élèves à mon bureau, en piquant des chaises ailleurs.

Randoschtroumf a écrit:Faut-il scolariser certains élèves de 4e en 6e dans leur niveau scolaire réel pour alléger les 4e?   

"Super idée, j'améliore la maximisation de mon tableau Excell de 0,13%. Je me demande pourquoi on l'a pas fait avant."

Une année, on s'est retrouvés avec nos premières sixièmes à trente (les classes de tous les niveaux étaient à 25-26 quand je suis arrivée dans ce collège en 2012, et puis on a perdu à peu près une classe par niveau et par an). On a réagi, on a fait grève le jour de la rentrée, distribué des tracts aux parents (qui nous ont assurés de leur soutien pour la majorité), fait venir les syndicats, la presse locale et la commission hygiène et sécurité à qui on a montré les minuscules salles où il était impossible de circuler entre les rangs, les issues de secours (et encore chez nous secours était un bien grand mot : dans 90% des cas la deuxième porte donnait non pas sur le couloir, mais sur une autre salle) qui étaient bloquées soit par des tables, soit par des armoires. En sciences, les paillasses étaient prévues pour 28, on nous donnait le choix de rajouter une table ordinaire dans un coin ou d'asseoir des élèves au bureau du prof. On a été reçus par la DSDEN, on a été essorés, accusés de mentir quand on a demandé quid des dérogations artificiellement refusées pour nous maintenir à 30 et pas 32 et ne pas nous donner de classe en plus (information donnée par la CDE, qui s'est ensuite rétractée), on nous a accusés de ne nous soucier que des postes au détriment des élèves, de ne pas savoir faire notre travail (= apprendre l'autonomie aux 6e), bref je n'ai jamais vécu un mépris pareil, et on n'a pas eu de classe supplémentaire.

Bon courage à tous les collègues qui se retrouvent dans cette situation.

Personne n'imagine quelles sont les conditions de travail des élèves, des personnels ? Il y a certainement des Écoles bien dotées en terme de locaux, de DGH, etc... et c'est cela qu'on nous ressert à chaque fois.
Dans mon lepa, la direction a "envoyé" les élèves de 4 ème et 3 emme, de cap dans le bâtiment le moins adapté, salles petites, pas aérées, WiFi inexistant ou presque, ménage oublié, salles tres chaudes faute d'occultant et d'aération. On l' à signalé x fois, surtout en periode de covid, mais on ne peut compter sur les famillles. Et la direction de répondre que l' année suivante cela allait changer. A votre avis. Idem pour d'autres salles dans un autre bâtiment.
On ne peut compter sur les familles sauf que le recrutement devient difficile et c'est la faute à qui ? Devinez! Pas assez de projets, de sorties, d'événements, etc...
Je n'y suis plus mais mes collègues en plus de ce que je vous écrit, sont inquiets et fatigués.
Concernant la sécurité, les salles de mon lepa ont bien deux portes, mais elles s'ouvrent sur une autre salle, quand elles s'ouvrent. La plupart du temps fermées à clé, parfois avec le passé, parfois une autre clé ( ou est- elle?) , ou encore serrure bouchée par un chewing gum et il faut bien du temps pour réparer etc.
Personnellement, j'aime bien l'idée des élèves tournants
J'espère que les familles vont réagir. Pour le reste, pas optimiste du tout, le rectorat leur opposera, manque de classes, manque de profs, bref une liste de manques.
Ça me donne envie de pleurer.