- LudwieNiveau 1
Bonjour à tous,
Pour commencer, merci beaucoup pour ce forum sur lequel j’ai profité de beaucoup d’avis et d’expériences sans participer jusqu’à aujourd’hui.
J’ai 30 ans, je viens juste de donner ma première semaine de cours de philosophie. J’ai postulé pour une offre de remplacement urgent dans un lycée catholique et j’ai été prise presque tout de suite. Je me suis lancée sans stages et sans formations préalables (hormis mon master de philo, bien sûr, qui date un peu).
J’ai exercé plusieurs emplois auparavant, mais je voulais savoir si j’avais la capacité de faire cours face à une classe. (J’ai toujours eu de gros problèmes avec le fait de parler en public, j’ai réussi à éviter presque tous les oraux pendant mes études.) Mais, étrangement, malgré ma timidité, j’ai toujours pensé que j’aimerai enseigner. J’adore expliquer des concepts, clarifier des questions difficiles et j’avais déjà donné pas mal de cours particuliers.
Bref, je postule, je suis prise par téléphone. J’apprends que cela concerne toutes les classes du lycée (L, ES, S, STMG, ST2S, STL), qu’il leur manque chacune deux ou trois notions (avec des recoupements heureusement) et je prépare intensivement quatre cours en trois jours. Je pars (je suis logée dans l’internat parce que le lycée est loin de chez moi). Évidemment la veille je ne dors quasiment pas de la nuit, mais le matin arrive et je fais cours. Je pose des questions aux élèves, ils répondent. Je note des parties de plan au tableau. J'explique, je dicte… Rien que de l’extraordinairement banal. Banalité on ne peut plus rassurante. Les élèves se comportent comme des élèves, ce qui veut dire, je suppose, que je me comporte comme une prof. J’y arrive, je suis soulagée.
Maintenant, il y’a beaucoup d’autres aspects du métier auxquels on ne pense pas vraiment avant d’en faire l’expérience, et qui m’interpellent beaucoup :
– toute la dimension qui consiste à être en représentation permanente, à se donner en spectacle. Être au centre de l’attention d’une trentaine de personnes pendant 2 h. Je peux le faire, mais cela ne m’est vraiment pas naturel.
– le fait de ne pas avoir de retour sur son travail ; évidemment, je ne m’attendais pas à ce que les élèves me remercient, mais tout de même, comment savoir si on est pertinent ? (surtout quand certains baillent, ou vous regarde les yeux dans le vague)
– la question de la discipline : ceux qui bavardent, ceux qui dorment, ceux qui font leurs exercices de maths.
– la susceptibilité des élèves. Hier matin, une jeune fille est partie de mon cours parce que je lui ai demandé de se taire deux fois.
Hier soir, je suis rentrée chez moi pour le pont, j’ai dormi 12 h.
Le lycée veut me proposer le poste l’année prochaine. Mon prédécesseur ne renouvelle pas son contrat.
Il me semble que je pourrais fournir tous ces efforts si je trouvais un véritable sens dans ce métier. Raisonnablement. Je ne m’attends pas à transformer la vie de 150 élèves en quelques mois.
Comment le vivez-vous de votre côté ? Est-ce qu’on s’habitue simplement à ces « à cotés » ? Quel sens trouvez-vous à ce que vous faites ? Est-ce que vous trouvez une satisfaction dans les cours que vous donnez ? Dans la sensation d’avoir un rôle à jouer dans la vie de vos élèves? Dans quelques remerciements une fois tous les trois ans ?
J’ai conscience des conditions particulières dans lesquelles je débute. Deux semaines avant la fin de l’année, sans avoir suivi les classes et avec aussi peu de préparation, ce que je fais s’apparente à du bachotage ; ce que je trouve profondément insatisfaisant.
Est-ce qu’avec l’expérience, on acquiert une certaine aisance/fluidité/profondeur qui vous fait dire que oui, vous savez pourquoi vous vous levez le matin pour aller au lycée ?
Merci pour vos réponses.
Pour commencer, merci beaucoup pour ce forum sur lequel j’ai profité de beaucoup d’avis et d’expériences sans participer jusqu’à aujourd’hui.
J’ai 30 ans, je viens juste de donner ma première semaine de cours de philosophie. J’ai postulé pour une offre de remplacement urgent dans un lycée catholique et j’ai été prise presque tout de suite. Je me suis lancée sans stages et sans formations préalables (hormis mon master de philo, bien sûr, qui date un peu).
J’ai exercé plusieurs emplois auparavant, mais je voulais savoir si j’avais la capacité de faire cours face à une classe. (J’ai toujours eu de gros problèmes avec le fait de parler en public, j’ai réussi à éviter presque tous les oraux pendant mes études.) Mais, étrangement, malgré ma timidité, j’ai toujours pensé que j’aimerai enseigner. J’adore expliquer des concepts, clarifier des questions difficiles et j’avais déjà donné pas mal de cours particuliers.
Bref, je postule, je suis prise par téléphone. J’apprends que cela concerne toutes les classes du lycée (L, ES, S, STMG, ST2S, STL), qu’il leur manque chacune deux ou trois notions (avec des recoupements heureusement) et je prépare intensivement quatre cours en trois jours. Je pars (je suis logée dans l’internat parce que le lycée est loin de chez moi). Évidemment la veille je ne dors quasiment pas de la nuit, mais le matin arrive et je fais cours. Je pose des questions aux élèves, ils répondent. Je note des parties de plan au tableau. J'explique, je dicte… Rien que de l’extraordinairement banal. Banalité on ne peut plus rassurante. Les élèves se comportent comme des élèves, ce qui veut dire, je suppose, que je me comporte comme une prof. J’y arrive, je suis soulagée.
Maintenant, il y’a beaucoup d’autres aspects du métier auxquels on ne pense pas vraiment avant d’en faire l’expérience, et qui m’interpellent beaucoup :
– toute la dimension qui consiste à être en représentation permanente, à se donner en spectacle. Être au centre de l’attention d’une trentaine de personnes pendant 2 h. Je peux le faire, mais cela ne m’est vraiment pas naturel.
– le fait de ne pas avoir de retour sur son travail ; évidemment, je ne m’attendais pas à ce que les élèves me remercient, mais tout de même, comment savoir si on est pertinent ? (surtout quand certains baillent, ou vous regarde les yeux dans le vague)
– la question de la discipline : ceux qui bavardent, ceux qui dorment, ceux qui font leurs exercices de maths.
– la susceptibilité des élèves. Hier matin, une jeune fille est partie de mon cours parce que je lui ai demandé de se taire deux fois.
Hier soir, je suis rentrée chez moi pour le pont, j’ai dormi 12 h.
Le lycée veut me proposer le poste l’année prochaine. Mon prédécesseur ne renouvelle pas son contrat.
Il me semble que je pourrais fournir tous ces efforts si je trouvais un véritable sens dans ce métier. Raisonnablement. Je ne m’attends pas à transformer la vie de 150 élèves en quelques mois.
Comment le vivez-vous de votre côté ? Est-ce qu’on s’habitue simplement à ces « à cotés » ? Quel sens trouvez-vous à ce que vous faites ? Est-ce que vous trouvez une satisfaction dans les cours que vous donnez ? Dans la sensation d’avoir un rôle à jouer dans la vie de vos élèves? Dans quelques remerciements une fois tous les trois ans ?
J’ai conscience des conditions particulières dans lesquelles je débute. Deux semaines avant la fin de l’année, sans avoir suivi les classes et avec aussi peu de préparation, ce que je fais s’apparente à du bachotage ; ce que je trouve profondément insatisfaisant.
Est-ce qu’avec l’expérience, on acquiert une certaine aisance/fluidité/profondeur qui vous fait dire que oui, vous savez pourquoi vous vous levez le matin pour aller au lycée ?
Merci pour vos réponses.
- LadKlimaHabitué du forum
J'aime beaucoup le métier, mais personnellement si je me lève le matin pour aller en cours c'est pour le salaire. Si on me donnait la même somme sans obligation d'y aller, je resterai chez moi, j'ai beaucoup de choses aussi à y faire.
- stenchMonarque
LadKlima a écrit:J'aime beaucoup le métier, mais personnellement si je me lève le matin pour aller en cours c'est pour le salaire. Si on me donnait la même somme sans obligation d'y aller, je resterai chez moi, j'ai beaucoup de choses aussi à y faire.
Et à l'inverse, si on ne me payait plus, je n'y irais plus. C'est donc bien pour et uniquement pour le salaire que j'y vais. C'est finalement assez logique puisqu'il s'agit d'un job.
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"Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend." Yannis Youlountas
"Ils veulent dessiner l'apartheid, on dessinera le maquis."
- CasparProphète
Je crois aussi qu'il ne faut pas se poser tant de questions: être professeur c'est avant tout un métier, un moyen de gagner sa vie et si les 800000 enseignants gagnaient tous au loto ensemble (expérience de pensée), les salles des profs seraient certainement bien vides.
Tu aimes la philo, tu as l'impression d'apporter quelque chose à tes élèves, ils sont relativement sages et attentifs ? C'est déjà beaucoup. Tu auras un merci de temps en temps mais il ne faut pas trop compter là-dessus et encore moins sur les remerciements de l'institution.
Tu aimes la philo, tu as l'impression d'apporter quelque chose à tes élèves, ils sont relativement sages et attentifs ? C'est déjà beaucoup. Tu auras un merci de temps en temps mais il ne faut pas trop compter là-dessus et encore moins sur les remerciements de l'institution.
- IrulanHabitué du forum
Je trouve ton message touchant et très bien écrit. Tes interrogations sont légitimes. Évidemment, enseignant est avant tout un métier, qui a la particularité d'être mal considéré et mal rémunéré. Heureusement, ce n'est pas une profession comme les autres et d'aucuns, dont je fais partie, considèrent qu'enseigner est bien plus qu'un métier qui mérite salaire. Pour ma part, si j'avais suffisamment d'argent pour ne plus avoir à m'en préoccuper jusqu’à la fin de mes jours, je me lèverais le matin pour aller enseigner. Je me lèverais avant tout pour écrire, mais je continuerais à me prendre la tête pour aider ne serait-ce qu'une poignée de jeunes à s'intéresser aux textes, à améliorer leur expression et à gagner en assurance dans la vie. Après, et j'insiste là-dessus, je ne le ferais pas à plein temps. Une seule classe me suffirait amplement ! Oui, ça relativise grandement ce qui précède j'avoue. Le fait que je sois contrainte de rester chez moi en ce moment influence aussi peut-être mon discours.
Prends soin de toi surtout, ne cherche pas à révolutionner quoi que ce soit, tant que tu n'es pas parfaitement à l'aise en tout cas. Tu verras, tu vas apprendre beaucoup de choses, qui vont t'aider dans la vie de tous les jours, que tu restes ou non professeure. Tu vas aussi faire face à des avanies. C'est ainsi, c'est ça aussi être professeur... Fais bien attention à ta jauge d'énergie (je parle comme s'il s’agissait d'un jeu vidéo ! mais on ne peut pas faire pause ou revenir en arrière).
Bon courage pour la suite :-).
Prends soin de toi surtout, ne cherche pas à révolutionner quoi que ce soit, tant que tu n'es pas parfaitement à l'aise en tout cas. Tu verras, tu vas apprendre beaucoup de choses, qui vont t'aider dans la vie de tous les jours, que tu restes ou non professeure. Tu vas aussi faire face à des avanies. C'est ainsi, c'est ça aussi être professeur... Fais bien attention à ta jauge d'énergie (je parle comme s'il s’agissait d'un jeu vidéo ! mais on ne peut pas faire pause ou revenir en arrière).
Bon courage pour la suite :-).
_________________
Ad augusta per angusta.
- IrulanHabitué du forum
J'ajoute que si c'est le salaire qui te motive le plus, et que tu es capable de faire autre chose... trouve un autre travail !
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Ad augusta per angusta.
- DalvaVénérable
J'y vais parce que je n'ai pas le choix, il faut bien travailler et avoir un salaire.
Cependant, malgré toutes les difficultés, les déceptions, l'inquiétude quant à ce qu'est devenu et est en passe de devenir l'enseignement, l'impression de ne pas donner aux élèves ce à quoi ils ont droit, l'impression souvent de travailler dans le vide, la confrontation permanente avec des élèves en pleine adolescence et pour nombreux mal embouchés, le combat de chaque instant dans certaines classes pour conserver le silence et l'attention, je dois dire que je suis bien contente de me lever pour ce métier-là et non pour aller récurer le fond de dizaines de chiottes, activité nécessaire voire essentielle pour laquelle, il faut le reconnaître, on ne reçoit pas plus de reconnaissance, de remerciements ou de retour que lorsqu'on enseigne.
Et puis malgré tout, il y a toujours au moins un élève qui nous a souri dans la journée, qui a compris quelque chose, qui a appris, grandi, avancé, découvert. Alors bon...
Cependant, malgré toutes les difficultés, les déceptions, l'inquiétude quant à ce qu'est devenu et est en passe de devenir l'enseignement, l'impression de ne pas donner aux élèves ce à quoi ils ont droit, l'impression souvent de travailler dans le vide, la confrontation permanente avec des élèves en pleine adolescence et pour nombreux mal embouchés, le combat de chaque instant dans certaines classes pour conserver le silence et l'attention, je dois dire que je suis bien contente de me lever pour ce métier-là et non pour aller récurer le fond de dizaines de chiottes, activité nécessaire voire essentielle pour laquelle, il faut le reconnaître, on ne reçoit pas plus de reconnaissance, de remerciements ou de retour que lorsqu'on enseigne.
Et puis malgré tout, il y a toujours au moins un élève qui nous a souri dans la journée, qui a compris quelque chose, qui a appris, grandi, avancé, découvert. Alors bon...
- IsidoriaDoyen
On reçoit vraiment peu de reconnaissance comme enseignant. Je ne crois pas qu'il faille faire ce métier pour ça, car c'est l'échec assuré.
Personnellement je me lève car j'aime la matière que j'enseigne, j'aime le défi que représente la transmission de certaines notions, la reformulation, la recherche de la ou des activités qui vont permettre de débloquer les élèves. Mais je travaille parce que je n'ai pas le choix, j'ai besoin de mon salaire pour vivre, vraisemblablement, si j'avais le choix, je travaillerais dans l'humanitaire, ou je ne sais pas, autre chose, pas un travail qui me met à la merci de trente paires d'yeux à l'heure, et de leur soixante paires d'oreilles de parents. J'aimerais exercer un travail où l'on me conseille sur comment m'améliorer et pas où on me juge parce que j'ai trop de temps libre ou de vacances.
C'est sans doute utopique, mais j'aimerais un travail où les gens sont reconnaissants que je m'occupe d'ados parfois difficiles pendant 10 mois de l'année.
Personnellement je me lève car j'aime la matière que j'enseigne, j'aime le défi que représente la transmission de certaines notions, la reformulation, la recherche de la ou des activités qui vont permettre de débloquer les élèves. Mais je travaille parce que je n'ai pas le choix, j'ai besoin de mon salaire pour vivre, vraisemblablement, si j'avais le choix, je travaillerais dans l'humanitaire, ou je ne sais pas, autre chose, pas un travail qui me met à la merci de trente paires d'yeux à l'heure, et de leur soixante paires d'oreilles de parents. J'aimerais exercer un travail où l'on me conseille sur comment m'améliorer et pas où on me juge parce que j'ai trop de temps libre ou de vacances.
C'est sans doute utopique, mais j'aimerais un travail où les gens sont reconnaissants que je m'occupe d'ados parfois difficiles pendant 10 mois de l'année.
- AiônNiveau 8
Étudier sans enseigner, c'est de l'égoïsme. Je rends ce que l'on a gentiment fait pour moi...
- Monsieur_TeslaNiveau 10
En collège depuis 22 ans (le même), je prends beaucoup de plaisir à enseigner .... même si le réveil à 06h30 est difficile.
En SPC c'est plutôt facile ... quelques expériences, ils pensent que tu es un magicien
En SPC c'est plutôt facile ... quelques expériences, ils pensent que tu es un magicien
_________________
Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- Pourquoi 3,14159Expert
Pour manger, boire, m'habiller, me loger, me chauffer, me laver avec de l'eau chaude et quand il m'en reste les moyens voyager, m'amuser, rencontrer, découvrir…
Bref pour le fric que je peux obtenir par rapport à mes moyens intellectuels.
Bref pour le fric que je peux obtenir par rapport à mes moyens intellectuels.
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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- ZagaraGuide spirituel
Enseigner est mon job alimentaire ; la recherche est mon métier.
Je me donne 3 à 5 ans pour faire carrière dans mon métier, et si je n'y parviens pas j'irais voir ailleurs (concours internes ou démission pour chercher un bullshit job basé sur la parlote dans le privé). Je ne me vois pas enseigner, surtout dans le secondaire, dans 10 ans.
Je me donne 3 à 5 ans pour faire carrière dans mon métier, et si je n'y parviens pas j'irais voir ailleurs (concours internes ou démission pour chercher un bullshit job basé sur la parlote dans le privé). Je ne me vois pas enseigner, surtout dans le secondaire, dans 10 ans.
- Philomène87Grand sage
Pour répondre à la question du sujet.
Pas uniquement pour le salaire (sinon, j'aurais passé un autre concours administratif, au moins j'aurais toutes mes soirées, tous mes week ends et toutes mes vacances).
Je me lève aussi car j'aime construire, et j'ai toujours l'espoir de changer le monde. De changer la vie d'au moins un élève sur les 180 que j'ai. Comme une de mes enseignantes a changé ma vie.
Pas uniquement pour le salaire (sinon, j'aurais passé un autre concours administratif, au moins j'aurais toutes mes soirées, tous mes week ends et toutes mes vacances).
Je me lève aussi car j'aime construire, et j'ai toujours l'espoir de changer le monde. De changer la vie d'au moins un élève sur les 180 que j'ai. Comme une de mes enseignantes a changé ma vie.
- IlonaHabitué du forum
Pour gagner l'argent qui sert à alimenter mon fond de pension personnel et essayer de porter au plus haut niveau possible compatible avec les programmes, les quelques-uns encore décidés à travailler.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Zagara a écrit:Enseigner est mon job alimentaire ; la recherche est mon métier.
Je me donne 3 à 5 ans pour faire carrière dans mon métier, et si je n'y parviens pas j'irais voir ailleurs (concours internes ou démission pour chercher un bullshit job basé sur la parlote dans le privé). Je ne me vois pas enseigner, surtout dans le secondaire, dans 10 ans.
Faire carrière dans ton métier, ça veut dire être enseignant-chercheur ?
Pourquoi un bullshit job plutôt que l'enseignement secondaire ? On voit beaucoup de cas inverses : des gens qui quittent un bullshit job pour venir trouver du sens dans l'enseignement. C'est peut-être le cas de la posteuse ?
- ZagaraGuide spirituel
Plutôt un bullshit job parce que je n'aime pas les enfants. Je préfère pipoter des adultes que des gamins, au moins les adultes ne se mettent pas à faire des bruits de singe, à s'étrangler ou à se jeter par la fenêtre quand tu leurs parles. Enseigner à des adultes m'irait. Mais le problème dans le secondaire, c'est qu'il y a des enfants et qu'ils sont en moyenne trop tarés à mon goût. Je trouvais déjà les enfants invivables et idiots quand j'étais enfant.
Faire carrière dans mon métier ça veut dire avoir un poste quelque part (n'importe où) dans le supérieur ou la recherche, pas forcément "enseignant-chercheur" qui n'est qu'un des débouchés, quitte à partir à l'étranger s'il le faut.
Mais je commence déjà à explorer les concours internes parce qu'on va pas se mentir : la France est un pays qui n'aime pas ses chercheurs.
Faire carrière dans mon métier ça veut dire avoir un poste quelque part (n'importe où) dans le supérieur ou la recherche, pas forcément "enseignant-chercheur" qui n'est qu'un des débouchés, quitte à partir à l'étranger s'il le faut.
Mais je commence déjà à explorer les concours internes parce qu'on va pas se mentir : la France est un pays qui n'aime pas ses chercheurs.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Zagara a écrit:
Faire carrière dans mon métier ça veut dire avoir un poste quelque part (n'importe où) dans le supérieur ou la recherche, pas forcément "enseignant-chercheur" qui n'est qu'un des débouchés, quitte à partir à l'étranger s'il le faut.
Mais je commence déjà à explorer les concours internes parce qu'on va pas se mentir : la France est un pays qui n'aime pas ses chercheurs.
Ah ? Pour moi, c'est le seul débouché dans le supérieur ou la recherche. Je ne vois pas à quoi tu penses ?
Pour les concours internes, tu peux peut-être même faire d'une pierre deux coups et avoir aussi un bullshit job, ;-)? Il y a peu de choses glamour, en fait. Ou alors des concours que l'on ne connaît pas ?
La France déteste ses chercheurs...
- IlonaHabitué du forum
Personnellement, je trouve la façon dont ils sont payés, scandaleuse, leur salaire est juste minable au regard des efforts produits pour arriver à cette condition.Zagara a écrit:la France est un pays qui n'aime pas ses chercheurs.
Ce pays méprise le savoir et ceux qui le transmettent, ce pays adorera le sous-développement d'ici peu de temps.
- LudwieNiveau 1
Merci pour toutes vos réponses.
J'ai beaucoup de mal à comprendre ceux qui ont répondu: "pour le salaire".
Il me semble que l'on peut exercer beaucoup de "jobs" moins contraignants, même avec un diplôme universitaire. Personnellement j'ai travaillé dans un hôtel (marrant), puis dans une librairie pendant 3 ans. Certes, c'est moins bien payé. C'est beaucoup de manutention, de classements et, une fois qu'on connait bien le rayon, les journées se ressemblent beaucoup. Mais que d'avantages: 35h et pas une de plus. L'ambiance entre les collègues. La possibilité de lire les nouveautés avant tout le monde. L'accroissement de la culture générale (je travaillais au rayon sciences humaines). Des discussions sympas avec les clients de temps en temps. Sortir de la librairie et oublier. Écrire, lire, étudier, sortir, aller au ciné...
Pourquoi rester prof si c'est seulement pour gagner de l'argent en considérant tous les désavantages que vous avez mis en avant? Aujourd'hui, avec un diplôme de l'enseignement supérieur et une certaine expérience professionnelle, il n'est quand même pas impossible de changer de travail.
J'avoue, pour être juste, que je n'ai pas de famille à charge et, d'une manière générale, très peu d’intérêt pour le confort matériel (une chambre avec un lit, un bureau et mes bibliothèques suffit à mon bonheur). Ce qui rend mon côté "incurable idéaliste" un peu plus facile à défendre.
Merci Mara-jade pour ton appréciation, tes conseils et ta motivation.
A vrai dire, je ne crois pas attendre une reconnaissance particulière de "la société". Si un élève me disait de temps en temps: "hé Madame, vous m'avez retourné le cerveau là!" Je crois que cela me suffirait. Comme disait je ne sais plus qui: "avec un bon compliment, je peux vivre pendant 2 mois"...
Philomène87: Comment cette enseignante a t'elle changé ta vie?
J'ai beaucoup de mal à comprendre ceux qui ont répondu: "pour le salaire".
Il me semble que l'on peut exercer beaucoup de "jobs" moins contraignants, même avec un diplôme universitaire. Personnellement j'ai travaillé dans un hôtel (marrant), puis dans une librairie pendant 3 ans. Certes, c'est moins bien payé. C'est beaucoup de manutention, de classements et, une fois qu'on connait bien le rayon, les journées se ressemblent beaucoup. Mais que d'avantages: 35h et pas une de plus. L'ambiance entre les collègues. La possibilité de lire les nouveautés avant tout le monde. L'accroissement de la culture générale (je travaillais au rayon sciences humaines). Des discussions sympas avec les clients de temps en temps. Sortir de la librairie et oublier. Écrire, lire, étudier, sortir, aller au ciné...
Pourquoi rester prof si c'est seulement pour gagner de l'argent en considérant tous les désavantages que vous avez mis en avant? Aujourd'hui, avec un diplôme de l'enseignement supérieur et une certaine expérience professionnelle, il n'est quand même pas impossible de changer de travail.
J'avoue, pour être juste, que je n'ai pas de famille à charge et, d'une manière générale, très peu d’intérêt pour le confort matériel (une chambre avec un lit, un bureau et mes bibliothèques suffit à mon bonheur). Ce qui rend mon côté "incurable idéaliste" un peu plus facile à défendre.
Merci Mara-jade pour ton appréciation, tes conseils et ta motivation.
A vrai dire, je ne crois pas attendre une reconnaissance particulière de "la société". Si un élève me disait de temps en temps: "hé Madame, vous m'avez retourné le cerveau là!" Je crois que cela me suffirait. Comme disait je ne sais plus qui: "avec un bon compliment, je peux vivre pendant 2 mois"...
Philomène87: Comment cette enseignante a t'elle changé ta vie?
- ElyasEsprit sacré
Pour contribuer à réenchanter le monde. Si c'était pour le traitement, je ferais autre chose de bien plus rémunérateur (travail dans la logistique maritime et fluviale).
- Thalia de GMédiateur
Topic déplacé dans un forum plus approprié.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- DesolationRowEmpereur
Je ne vois pas trop ce que j'aurais pu faire d'autre. Les cours et la recherche me permettent de gagner ma vie en lisant et en parlant de littérature, ça me convient fort bien ; pendant quelques années j'ai enseigné à un endroit où j'avais des étudiants absolument extraordinaires, et la préparation des cours était, sans que cela constitue une exagération, un vrai défi ; c'est un brin moins le cas maintenant, mais ça reste quand même très sympa.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Parce que, malgré toutes les dégradations présentes et à venir, il est difficile de trouver un tel alliage de stimulation intellectuelle et humaine ailleurs, un endroit où on se sent aussi vivant que dans une classe...
Et oui, c'est un métier, avec un salaire.
Tu sembles avoir déjà trouvé ta ou tes réponses à ta question. Quel est donc le sens de ta démarche d'enquête ?
Et oui, c'est un métier, avec un salaire.
Tu sembles avoir déjà trouvé ta ou tes réponses à ta question. Quel est donc le sens de ta démarche d'enquête ?
- Lady OscarNiveau 9
Ludwie a écrit:
J'ai beaucoup de mal à comprendre ceux qui ont répondu: "pour le salaire".
Il me semble que l'on peut exercer beaucoup de "jobs" moins contraignants, même avec un diplôme universitaire.
Pas toujours: je ne sais rien faire à part connaître très bien une langue étrangère que beaucoup maîtrisent également...je n'ai pas d'expérience autre que l'enseignement et passé 45 ans, il est bien difficile de se reconvertir. Par ailleurs, se reconvertir lorsqu'on a une famille, des crédits à rembourser, les études des enfants à l'horizon, une situation géographique intéressante...non, ce n'est pas une décision aisée à prendre...donc oui, c'était par vocation que je me levais au départ, il y a 20 ans, mais aujourd'hui et dans les conditions actuelles, ce n'est que pour le salaire que je touche à la fin du mois.
- Au bout de combien d'heures de cours, d'affilée ou non, vous écroulez-vous à la fin d'une journée de cours ?
- Que faire face à une élève qui vous fixe (pour vous déstabiliser) ?
- Que répondre à des élèves qui vous demandent pourquoi vous étiez absent ?
- (ESPE 1er degré) Les cours d'arts plastiques : ça se passe comment ?
- Pourquoi avez vous choisi de faire CDE ?
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