Master MEEF ou un autre master ?

Bonsoir,

Je viens de valider ma L3 Eco-Gestion et je dois faire un choix pour l'année prochaine.
Je dois soit choisir d'aller en master MEEF 2nd degré Sciences économiques et sociales ou alors aller en master Economie public.

J'aimerais devenir professeur de SES mais je ne sais pas vraiment si c'est une bonne chose pour moi d'aller en master MEEF au vu des mauvais retours que j'ai eu.
Donc je me demande : serait-ce une bonne chose pour moi d'aller en master Economie public et ensuite passer le CAPES en candidat libre ?
Le fait d'avoir un master autre que MEEF me permettra de ne pas être bloqué dans la voie de l'enseignement si jamais je ne m'y plait pas.

Qu'est ce que vous en pensez ? Est-il plus difficile de passer le CAPES en candidat libre ? Est-ce faisable ?

Merci

Autre.
C'est tout à fait faisable.

OK merci, donc vous me conseillez de faire le master Economie public et non MEEF ?

En SES je ne sais pas, mais en maths c'est tout à fait faisable.
Les seuls avantages du MEEF sont sans doute qu'il est, je pense, plus facile à obtenir qu'un Master normal.
Et il y a quelques oraux et écrits blancs.
Et on rencontre d'autres candidats, qui vont avoir les mêmes questions, préoccupations et centres d'intérêts que soi.

ohla a écrit:OK merci, donc vous me conseillez de faire le master Economie public et non MEEF ?

Oui, un master économie. Le master MEEF est une perte de temps.

Je vous remercie pour vos réponses.

Pourquoi le master MEEF est une perte de temps ?
Et du coup est-ce que vous connaissez des bons livres ou des formations qui pourraient me permettre de me préparer au CAPES en candidat libre ?

Même avis, un autre master. Qui aura l'avantage, contrairement au master MEEF, d'avoir de la valeur si tu changes d'avis ou si un jour tu veux quitter l'EN.

La principale difficulté en SES est qu'il faut se mettre à niveau en sciences politiques et en socio, mais c'est tout à fait faisable. Et c'est plus facile dans ce sens d'ailleurs (les titulaires d'un master en socio ou sciences po qui doivent se remettre à niveau en éco ont plus de difficultés en général).


Pour se préparer, la formation du CNED est de niveau inégal mais peut être utile ; sinon il y a plusieurs topics sur ce forum qui mentionnent des bibliographies pour le concours. Tu peux aussi consulter les rapports du jury des années précédentes pour te faire une idée des attentes.

ohla a écrit:Je vous remercie pour vos réponses.


Pourquoi le master MEEF est une perte de temps ?
Et du coup est-ce que vous connaissez des bons livres ou des formations qui pourraient me permettre de me préparer au CAPES en candidat libre ?

Je ne connais que le master MEEF et le capes de maths ancienne mouture. Je crois que cela va changer cette année.

En maths, le Master MEEF apportait quelques connaissances disciplinaires, mais pas tellement par rapport à un master normal, plus intéressant sur ce plan-là. Et vu le niveau du concours, ces connaissances disciplinaires n'étaient de toutes façons pas utiles...

Il apportait aussi quelques connaissances didactiques, mais cela restait assez pipeau...

Il permettait de faire quelques écrits blancs, mais vu le niveau du concours, était-ce utile ?
Et il permettait aussi de passer quelques oraux blancs, ce qui était utile mais, finalement, il y avait tout de même très peu d'oraux blancs, et on pouvait s'en passer.

Maintenant, dans la nouvelle version du Master MEEF, je crois qu'on a aussi un stage en établissement, une tutrice, etc. Et puis le concours a également changé. Il faut donc peut-être reconsidérer la question.
Mais dans l'ancienne mouture du Master MEEF et du Capes, le Master MEEF était assez creux, en tous cas en maths.

D'accord je vois merci Danska et Exploser.
Si des personnes ont passé le CAPES dans sa nouvelle formule ou ont fait le Master MEEF et qui peuvent témoigner, je ne dis pas non (vous pouvez m'écrire en DM si vous voulez).

En plus, si j'ai bien compris faire un Master disciplinaire te permettra d'être stagiaire à 6 heures et non à temps plein.
Je ne sais ce qu'il en saura en revanche pour le traitement.
Si tu veux quitter l'EN un jour le Master MEEF risque d être un boulet.

trompettemarine a écrit:En plus, si j'ai bien compris faire un Master disciplinaire te permettra d'être stagiaire à 6 heures et non à  temps plein.
Je ne sais ce  qu'il en saura en revanche pour le traitement.
Si tu veux quitter l'EN un jour le Master  MEEF risque d être  un boulet.

6h ce sont les alternants, ceux qui n’ont pas encore le concours

Entre 8 et 10h pour un fstg certifié soit généralement 9h.

En dépit de ce que peuvent dire les formateurs de l'INSPE le MEEF n'apporte quasiment rien pour la carrière de prof. En revanche la maîtrise apporte un réel savoir qui est fort utile et, à l'occasion, valorisable si reconversion. En plus, et sauf si tu as des goûts très atypiques, la soupe servie par les spécialistes de l'éducation te sera pénible. Si c'est le cas, le MEEF est à fuir dans ta situation.

Mmm… Cela reste caricatural. En réalité, les MEEF sont devenus quasiment exclusivement des prépas concours — et les enseignements y sont délivrés, assez massivement par des PRAG, c'est-à-dire des profs disciplinaires issus du second degré, certains étant docteurs (d'autres non). Qui plus est, les a priori sur les “sciences de l'éducation” (qui fleurent bon les années 80-90) passent à côté de la réalité. Là où j'enseigne, par ex., les MCF et PU qualifiés en 70 sont… minoritaires. Et parmi eux, ceux qui ont fait des études de sciences de l'éducation en département de sciences de l'éducation sont… minoritaires: un psy, un sociologue, un littéraire, un historien etc., une fois inscrit sur la liste d'aptitude peut fort bien être recruté sur un poste ouvert en 70 (parfois même sans être inscrit en 70). La section 70, c'est un peu l'auberge espagnole, où l'on croise toutes sortes de profils et de gens. Qui plus est, n'étant pas moi-même issu de la 70, ni inscrit dans cette section et n'ayant jamais fait d'études en 70 (j'ai tout fait en philo, HDR comprise), j'ai aussi croisé de (jeunes) collègues issus de 70 et qui sont plus que fréquentables, pas du tout conformes aux stéréotypes méprisants et agressifs, voire insultants, qui sous-tendent, sur néo, nombre de propos. Enfin, la “composition” des enseignants a beaucoup changé depuis… 1990, et plus encore dans les 15 dernières années.

Bref, pour en revenir à la question: on ne peut guère y répondre “en général” (ni pour les PE, ni pour les PLC, ni pour les CPE, ni pour les Docs). Tout dépend du concours considéré et de l'état des “forces” dans le MEEF et dans la fac considérée. Ça va de tout à… rien — et mieux vaut se renseigner sur les taux de réussite au concours visé là où l'on cherche à s'inscrire.

D'autre part, il est tout à fait évident qu'un MEEF ne mène pas à un troisième cycle, pour toutes sortes de raison, dont la principale: c'est une prépa concours et, s'il existe un “mémoire”, celui-ci oscille entre un “rapport de stage” et une sorte d'esquisse de ce-qu'on-pourrait-faire-si-on-avait-le-temps-mais-on-ne-l'a-pas…

Enfin, dans la nouvelle mouture de la formation (imposée par le ministère et sous contrôle rectoral ferme), les titulaires d'un master MEEF+concours sont à “temps plein” (avec 10/20 jours de formation, dont, pour ma part, je n'ai toujours aucune idée précise alors que c'est censé commencer… en septembre). Pour les titulaires d'un master “autre”+concours, ça n'est pas “6 heures”, c'est un mi-temps (sur le service dû par un titulaire) + un DU (ou un DIU) mis en place dans les INSPE (avec une participation élevée de “formateurs du terrain”, choisis par le rectorat). Je passe sur la situation des M2 MEEF qui voudraient être “alternants” (étudiants contractualisés en “stage”), car, le moins que l'on puisse en dire vu ce que l'on a vu cette année en taux de démission, c'est que c'est tout sauf facile. Mais la situation des “stagiaires temps complet” (après M2: pour les titulaires d'un master non MEEF + concours) ne sera pas nécessairement plus “facile”: cf. les académies sont parfois vastes, les routes pas faciles et les distances entre le lieu de stage (fonctionnaire stagiaire) et le lieu de formation (INSPE) ne seront pas toujours négligeables.

epekeina.tes.ousias a écrit:



D'autre part, il est tout à fait évident qu'un MEEF ne mène pas à un troisième cycle, pour toutes sortes de raison, dont la principale: c'est une prépa concours et, s'il existe un “mémoire”, celui-ci oscille entre un “rapport de stage” et une sorte d'esquisse de ce-qu'on-pourrait-faire-si-on-avait-le-temps-mais-on-ne-l'a-pas…

Je confirme également en SVT : une thésarde en géologie que je connais ayant eu l'agrégation (master MEEF), et même commencé à enseigner en collège a du repasser par la case M2 Sciences de la Terre et donc un stage en labo de 6 mois (+ mémoire disciplinaire) pour pouvoir prétendre entrer en école doctorale. Il y a 20 ans c'était la même chose, un DEA était nécessaire.

De mon temps aussi, un DEA était nécessaire (plus une note élevée etc.). Mais il se trouve que les masters MEEF (qui sont extrêmement contraints, pour ne pas dire plus) ont une structure tout à fait incompatible avec la possibilité de faire un mémoire, donc…

J'ai eu vent que certains de mes anciens étudiants se sont sentis floués et plutôt déprimés au sortir du MEEF et une fois dans le secondaire, car ils ont découvert la difficulté d'accéder à leur vœu de suivre, une fois dans le métier, le master recherche qui les intéressait autrefois (par exemple en demandant un report pour études ?) - mais bon, il faut bien gagner sa vie. J'ai vu passer des messages assez tristes à ce sujet. Avec un certain profil, même si on se destine à l'enseignement secondaire, même si on ne vise pas le doctorat, je crois qu'il faut faire un master recherche/purement universitaire (sans perdre de vue la préparation des concours ultérieurement).

À l'époque de mes études, pour la première inscription en doctorat, il fallait avoir eu au minimum 14-15 au mémoire (ou au master 2 recherche, je ne sais plus) ou bien produire une lettre de recommandation exceptionnelle. Il me semble que plusieurs professeurs encadrant les mémoires avaient tendance à attribuer quelque chose de proche de la note maximale ceux qui manifestement pouvaient sans aucune sorte de problème poursuivre en doctorat. Je précise que je parle évidemment de la filière des lettres ici.

C'est aussi dû à un autre phénomène: tout simplement le manque de places et d'encadrants, dans à peu près toutes les composantes, fait que reprendre ensuite un master devient plus difficile.

Ce qui est terriblement dommage et frustrant, pour le coup, et un véritable problème...

Oui, bien sûr. Mais ça n'a rien avoir avec les MEEF — ça a à voir avec le manque de moyens en tout genre dans l'Université (c'est même pourquoi pas mal d'Inspé se voient imposer des étudiants qui n'ont pas réussi à se caser ailleurs: ce qui est très désagréable pour tout le monde).

Un master disciplinaire évidemment
Le master MEEF n'est là que pour deux choses: 1) la préparation au concours, or avec un master dans ta discipline, tu seras aussi préparé
2) le prechi precha des sciences de l'éducation, inutile au mieux, et carrément parasitaire la plupart du temps dans le métier
Surtout, comme l'ont déjà dit certains, ce n'est pas un vrai master: il te prépare à un concours, tu n'as donc aucune garantie de l'avoir et tu n'as pas de débouché pour ce master. Si tu le rates ou que tu changes d'avis, tu es toujours à bac +3.

kazamasogetsu a écrit:Surtout, comme l'ont déjà dit certains, ce n'est pas un vrai master: il te prépare à un concours, tu n'as donc aucune garantie de l'avoir et tu n'as pas de débouché pour ce master. Si tu le rates ou que tu changes d'avis, tu es toujours à bac +3.

Pour les concours de la FP, le MEEF compte comme un vrai bac+5. Mais la grande majorité de ces concours est déjà accessible avec un bac+3.