Participeriez-vous à un mouvement de grève à la rentrée ?
- CleroliDoyen
La question n'est pas celle des injonctions contradictoires que nous vivons mais des remplacements non assurés et les parents en ont parfaitement conscience pour le vivre au quotidien.valle a écrit:Cleroli a écrit:"Il faudrait mettre les parents d'élèves de notre côté" : je pense sincèrement qu'ils le sont déjà mais que peuvent-ils réellement faire ? Je le dis d'autant plus que lorsque j'ai été confrontée à l'absence longue (et prévue de longue date, je l'ai appris par la suite) du prof de SVT de ma gamine, alors en Term scientifique. Je n'ai pas réussi à faire bouger le lycée (qui n'y pouvait rien) et le rectorat et j'avais tous les parents avec moi. Enfin, si, le rectorat a fini par trouver un remplaçant au bout de plusieurs mois mais je ne pense pas que ce soit grave à mes actions.
Tant que nos ministres, à commencer par le premier d'entre eux, le ministre de l'EN, scolariseront leurs enfants dans des établissements protégés et bien dotés, rien ne changera vraiment.
Non. Les parents n'ont pas une connaissance interne de l'école (il suffit de voir qu'ici même chacun généralise le fonctionnement de son établissement, on a du mal à imaginer comment ça se passe dans un autre niveau / département / académie voire matière).
Ils n'imaginent pas les contradictions entre l'ampleur des programmes et les injonctions pour faire des sorties ; ni le travail supplémentaire que peut supposer une "simple" heure perdue pour une intervention externe non communiquée que la veille (genre "j'ai deux demi-groupes et là une séance a sauté, il faudra que je voie comment je prends le groupe complet demain"). Ils ne comprennent pas non plus qu'on n'ait pas forcément envie de remplacer nos collègues absents (ce n'est qu'une heure...).
Les messages officiels et des médias étant tellement contradictoires, ils ne savent pas non plus à quoi nous servons (à éduquer ? enseigner ? pourquoi mon enfant à eu rouge alors qu'il n'a pas de devoirs ? pourquoi il s'est fait coller : ça ne vous arrive, vous aussi, d'avoir oublié quelque chose ?).
Je n'en connais aucun qui ne soit pas à nos côtés sur ce sujet (à part les 2 ou 3 cas désespérés qui pensent qu'un prof peut être dans deux classes en même temps mais pour ceux-là, il n'y a pas d'espoir).
- zigmag17Guide spirituel
Cleroli tu te trompes. Plutôt je vais le dire autrement : à ce sujet ta vérité n'est pas la mienne. Dans mon lycée les parents sont de purs consommateurs qui attendent tout de nous et n'ont pas une once de reconnaissance envers le travail que nous pouvons mener auprès de leurs chérubins ( qui pourtant pâtissent de carences éducatives évidentes mais chut!). Tout est prétexte à récriminations. Des l'instant où nous sommes censés être à leur service, nous ne pouvons pas compter sur la moindre compréhension de leur part.
- Charles-MauriceNiveau 10
Mais une grève le jour de la rentrée est un coup de com, il ne s agit pas de s'attirer la bienveillance des usagers mais de se faire voir.
Il faut affronter l ennemi avec ses armes, la com, l' image, et faire peur, en bloquant les établissements scolaires et donc, le pays.
Il faut affronter l ennemi avec ses armes, la com, l' image, et faire peur, en bloquant les établissements scolaires et donc, le pays.
- valleExpert spécialisé
Je ne suis pas sûr qu'on parle de la même chose. Les parents râlent en effet quand un collègue n'est pas remplacé ou un poste n'est pas pourvu, ils savent que nous n'y sommes pour rien et que c'est au rectorat d'envoyer quelqu'un, mais ils ne font pas forcément le lien, ou pas tout le temps, entre cette multiplication des élèves sans enseignant et les conditions de travail. Pour eux, le fait qu'il n'y ait pas de prof de Maths pendant trois mois est une chose nuisible et à régler, mais attendre une réponse du PP de leur enfant 4 heures après avoir pris contact avec lui est un dû.
@Charles-Maurice, j'insiste sur le fait qu'une grève "le" jour de la rentrée me paraît sensiblement différent à la notion de "pas de rentrée".
@Charles-Maurice, j'insiste sur le fait qu'une grève "le" jour de la rentrée me paraît sensiblement différent à la notion de "pas de rentrée".
- zigmag17Guide spirituel
Valle: oui mais si une absence de prof n'est pas réglée, les parents à qui j'ai affaire par exemple ne comprendront pas qu'il ne soit pas remplacé en interne par nos soins, puisque cela devient désormais possible ( souhaitable? Obligatoire? ). A leur décharge je dois être dans un LP très spécial mais je côtoie des collègues qui ont l'art de devancer les appels ministériels ça fait peur, ce qui fait qu'à côté on a vite fait de passer pour les tire-au-flanc de service.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Zagara a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:C'est avant tout parce que leurs grèves ne sont pas suivies.
Autrement dit, parce qu'ils ne luttent pas.
Il y a eu 1 jour de grève bien suivi en 2022. Ça a fait paniquer le MEN... et les syndicats, qui étaient si peu habitués à ce qu'un mouvement prenne qu'ils n'ont pas su quoi faire de cette dynamique. Ils ont raté la séquence, le soufflet est immédiatement retombé, il y a eu 2-3 annonces ministérielles creuses (dont plus personne ne se souvient) et hop on est passés à autre chose. Tout était réuni pour créer quelque chose et imposer un rapport de forces ; mais les syndicats se sont rétamés.
Toutes les planètes étaient alignées (cataclysme de la gestion covid + mal-être généralisé + mobilisation réelle des collègues + rejet de la politique du MEN + soutien de la population + syndicats unis) et ça s'est effondré en 24 heures. On est prêts pour être totalement réformés de la cave au grenier.
J'avais tout bonnement oublié ce fameux jour, en effet.
À vrai dire je crois que je l'avais volontairement oublié.
- JennyMédiateur
C’était une belle occasion perdue… on aurait dû continuer jusqu’à temps d’avoir une avancée concrète.
- LefterisEsprit sacré
Une grève reconductible le premier lundi après la rentrée, quand tout le monde est là, puisque la rentrée s'échelonne sur plusieurs jours. Des grèves aux examens systématiques. Il devrait déjà y avoir un préavis (médiatisé, en lien avec ce qui se passe) pour les examens qui restent, comme le brevet, suite à la honte des 3.5 % après les propos insultants concernant les "nouvelles missions" pour le nouveau statut revalorisé, sous entendant que les enseignants sont à mi-temps.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- CleroliDoyen
Je n'ai pas ce public de parents et ceux que je côtoie (comme je le fais aussi avec ma casquette de parent d'élève) se sentent bien démunis pour se faire entendre du gouvernementzigmag17 a écrit:Valle: oui mais si une absence de prof n'est pas réglée, les parents à qui j'ai affaire par exemple ne comprendront pas qu'il ne soit pas remplacé en interne par nos soins, puisque cela devient désormais possible ( souhaitable? Obligatoire? ). A leur décharge je dois être dans un LP très spécial mais je côtoie des collègues qui ont l'art de devancer les appels ministériels ça fait peur, ce qui fait qu'à côté on a vite fait de passer pour les tire-au-flanc de service.
- Ramanujan974Érudit
Lefteris a écrit:Une grève reconductible le premier lundi après la rentrée, quand tout le monde est là, puisque la rentrée s'échelonne sur plusieurs jours. Des grèves aux examens systématiques. Il devrait déjà y avoir un préavis (médiatisé, en lien avec ce qui se passe) pour les examens qui restent, comme le brevet, suite à la honte des 3.5 % après les propos insultants concernant les "nouvelles missions" pour le nouveau statut revalorisé, sous entendant que les enseignants sont à mi-temps.
Le gouvernement fait son annonce quasiment la veille du brevet, histoire d'être sûr qu'il ne se passera rien.
- Prof NazaireNiveau 3
FlorentGDG a écrit:(...) Il faudrait commencer par mettre les parents d'élèves de notre côté.
A chaque conseils de classe, ils faut réexpliquer pourquoi c'est impossible de trouver des remplaçants et pourquoi leurs enfants n'auront pas certaines matières ce trimestre.
Il faudrait expliquer pourquoi ce sera de pire en pire (cf les chiffres du CAPES) et que si ils veulent pour leurs enfants une "scolarité sereine", ils devront sortir le chéquier et les inscrire dans le privé ou alors, se mettre de notre côté et contacter les rectorats, envoyer des courriers, défiler avec nous.(...)
Pour autant que je sache dans le privé la danse des remplacements est exactement la même. D'ailleurs les profs y sont payés et fournis par l'EN.
- valleExpert spécialisé
Prof Nazaire a écrit:FlorentGDG a écrit:(...) Il faudrait commencer par mettre les parents d'élèves de notre côté.
A chaque conseils de classe, ils faut réexpliquer pourquoi c'est impossible de trouver des remplaçants et pourquoi leurs enfants n'auront pas certaines matières ce trimestre.
Il faudrait expliquer pourquoi ce sera de pire en pire (cf les chiffres du CAPES) et que si ils veulent pour leurs enfants une "scolarité sereine", ils devront sortir le chéquier et les inscrire dans le privé ou alors, se mettre de notre côté et contacter les rectorats, envoyer des courriers, défiler avec nous.(...)
Pour autant que je sache dans le privé la danse des remplacements est exactement la même. D'ailleurs les profs y sont payés et fournis par l'EN.
Non, le fonctionnement des remplacements n'est pas le même ; mais je trouve que le problème des enseignants non remplacés n'est pas central. L'objectif des enseignants ne doit pas être mettre un professeur devant chaque classe, c'est au ministère de gérer ça, mais d'améliorer nos conditions salariales et professionnelles.
La difficulté à recruter n'est qu'un symptôme.
- Graisse-BoulonsNiveau 10
Oui, si le mot d'ordre n'est pas parasité par des revendications qui ne concernent pas les profs. En gros je suis très basique : si c'est pas " les profs veulent le même salaire moyen que les autres catégories A " j'y vais pas.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Lefteris a écrit:Une grève reconductible le premier lundi après la rentrée, quand tout le monde est là, puisque la rentrée s'échelonne sur plusieurs jours. Des grèves aux examens systématiques. Il devrait déjà y avoir un préavis (médiatisé, en lien avec ce qui se passe) pour les examens qui restent, comme le brevet, suite à la honte des 3.5 % après les propos insultants concernant les "nouvelles missions" pour le nouveau statut revalorisé, sous entendant que les enseignants sont à mi-temps.
Oh oui, s'il vous plaît...
- valleExpert spécialisé
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Lefteris a écrit:Une grève reconductible le premier lundi après la rentrée, quand tout le monde est là, puisque la rentrée s'échelonne sur plusieurs jours. Des grèves aux examens systématiques. Il devrait déjà y avoir un préavis (médiatisé, en lien avec ce qui se passe) pour les examens qui restent, comme le brevet, suite à la honte des 3.5 % après les propos insultants concernant les "nouvelles missions" pour le nouveau statut revalorisé, sous entendant que les enseignants sont à mi-temps.
Oh oui, s'il vous plaît...
Je pense que les syndicats on peur (j'en aurais) d'annoncer une grève qui ne sera suivie par personne (pour les mêmes motifs que d'habitude).
- zigmag17Guide spirituel
Graisse-Boulons a écrit:Oui, si le mot d'ordre n'est pas parasité par des revendications qui ne concernent pas les profs. En gros je suis très basique : si c'est pas " les profs veulent le même salaire moyen que les autres catégories A " j'y vais pas.
Alors moi aussi parce que ça suffit on a déjà donné.
- Clecle78Bon génie
On veut du flouze, du pèze, du cash et picétout.
- Ramanujan974Érudit
Clecle78 a écrit:On veut du flouze, du pèze, du cash et picétout.
https://www.youtube.com/watch?v=pNp86ulANVE
- EdithWGrand sage
Prof Nazaire a écrit:FlorentGDG a écrit:(...) Il faudrait commencer par mettre les parents d'élèves de notre côté.
A chaque conseils de classe, ils faut réexpliquer pourquoi c'est impossible de trouver des remplaçants et pourquoi leurs enfants n'auront pas certaines matières ce trimestre.
Il faudrait expliquer pourquoi ce sera de pire en pire (cf les chiffres du CAPES) et que si ils veulent pour leurs enfants une "scolarité sereine", ils devront sortir le chéquier et les inscrire dans le privé ou alors, se mettre de notre côté et contacter les rectorats, envoyer des courriers, défiler avec nous.(...)
Pour autant que je sache dans le privé la danse des remplacements est exactement la même. D'ailleurs les profs y sont payés et fournis par l'EN.
Pas tout à fait, il y a beaucoup plus de vacataires (on atteint 40 à 50% à certains endroits, 30 % en moyenne nationale je pense), donc des gens susceptibles de ne pas avoir de contrat l'année suivante et si on perd plus de la moitié de ses heures on est en perte de contrat (si on refuse de bouger, on perd son boulot, point, GROSSE différence avec le public où ça n'existe qu'en tout début de carrière, au moment du premier poste). Deux exemples précis et récents (hier) : collègue titulaire en agri mais suppléante EN dans mon collège, elle a corrigé le bac pro la semaine dernière et la CDE lui a demandé de venir récupérer les heures non faites au collège. Si elle était titulaire, elle aurait refusé, là, le second mouvement est la semaine prochaine, plusieurs personnes se sont positionnées sur son service, ça aurait été suicidaire de refuser de venir. Autre collègue, titulaire en maths, 18h en lycée, pondération comprise, les heures sup qu'elle voulait ont été attribuées à un néo tit, qui n'a jamais fait de lycée, dont l'option maths et l'Enseignement scientifique. Elle a découvert ça hier. Le jeune prof aura un service de 24h et le gardera tant qu'il en voudra. Elle a eu le tort de s'opposer en CSE au CDE qui voulait un chèque en blanc pour l'annualisation (vous signez et je décide après du nombre d'heures que vous travaillerez, en gros).
Il ne me semble pas qu'un CDE du public ait autant de pouvoir de nuisance.
Et la pénurie de profs n'est pas forcément une bonne chose, puisque, dans le privé, on force un peu la main des collègues pour prendre les classes des absents d'où l'impression fausse qu'il y en a moins (d'absents). Les élèves ne savent pas toujours qui est là ou pas. Quand je les prends au CDI en l'absence d'un prof de discipline, je leur fais faire des recherches en rapport, pour eux, ils ont fait du français ou de la SVT. En collège du moins.
- BalthazaardVénérable
Aucune chance....ce sera: Point d'indice...conditions de travail...et égalité des chances pour les eleves!!!Graisse-Boulons a écrit:Oui, si le mot d'ordre n'est pas parasité par des revendications qui ne concernent pas les profs. En gros je suis très basique : si c'est pas " les profs veulent le même salaire moyen que les autres catégories A " j'y vais pas.
Du velours pour le(s) gouvernement(s)
- azaharaJe viens de m'inscrire !
Bonjour,
Si beaucoup ne suivent pas les grèves, c'est surtout car elles supposent une baisse de revenus et que, comme elles ne durent pas (une journée de temps en temps), elles n'ont pas l'impact désiré.
Mettons-nous en arrêt maladie dès la pre-rentrée pendant une semaine ou plus, financièrement nous ne perdrons pas beaucoup et ça aura de l'impact dans nos établissements, dans les rectorats.
Et recommençons lorsque cela s'avère nécessaire...
Si beaucoup ne suivent pas les grèves, c'est surtout car elles supposent une baisse de revenus et que, comme elles ne durent pas (une journée de temps en temps), elles n'ont pas l'impact désiré.
Mettons-nous en arrêt maladie dès la pre-rentrée pendant une semaine ou plus, financièrement nous ne perdrons pas beaucoup et ça aura de l'impact dans nos établissements, dans les rectorats.
Et recommençons lorsque cela s'avère nécessaire...
- CeladonDemi-dieu
J'ignorais qu'on se mettait en arrêt maladie quand et comme on voulait...
Voilà qui va encore bien arranger l'image des enseignants.
Voilà qui va encore bien arranger l'image des enseignants.
- JennyMédiateur
Celadon a écrit:J'ignorais qu'on se mettait en arrêt maladie quand et comme on voulait...
Voilà qui va encore bien arranger l'image des enseignants.
Ah toi aussi...
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