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- SallustiusNiveau 9
Merci. Nous avons découvert quand il était au cp en juin qu'il avait donné son goûter toute l'année à une camarade car " la pauvre n en avait pas"
...
Bon du coup lui n en avait plus.
Et il veut être prof de math pour "aider ceux qui ne comprennent pas "
... s il savait
...
Bon du coup lui n en avait plus.
Et il veut être prof de math pour "aider ceux qui ne comprennent pas "
... s il savait
- zigmag17Guide spirituel
Il a l'air d'être la gentillesse incarnée ton petit garçon !
J'adore bis!
( oui préserve-le encore un peu de la déconvenue qu'il risque d'éprouver s'il persiste dans son projet professionnel ! )
J'adore bis!
( oui préserve-le encore un peu de la déconvenue qu'il risque d'éprouver s'il persiste dans son projet professionnel ! )
- MoonchildSage
eolyen a écrit:Moonchild a écrit:eolyen a écrit:Moonchild a écrit:
Cela dit, ce système finira par atteindre ses limites quand le vivier des potentiels enseignants se réduira drastiquement et que, parallèlement, un certain savoir-faire pédagogique sera définitivement perdu.
N'est ce pas ce qui est en train de se passer actuellement au vu des derniers chiffres? A la place de "savoir faire pédagogique" je mettrais volontiers "savoir disciplinaire". Devant la chute vertigineuse du niveau des élèves français, de leur comportement de plus en plus indiscipliné et des classes de plus en plus surchargées, le métier d'enseignant dérive lentement et inexorablement (?) vers celui d'éducateur/encadrant-gardien de groupes d'adolescents, le tout s'autoentretenant dans un cercle vicieux.
Je suis d'accord sur la dégradation des conditions de travail, sur la dérive de notre métier vers celui d'éducateur/encadrant-gardien de groupes d'adolescents, sur la perte de sens et d'attractivité qui en découle mais je ne dissocie pas complètement "savoir-faire pédagogique" et "savoir disciplinaire" : le premier repose incontestablement sur le second mais, particulièrement au primaire, on ne peut pas totalement l'y réduire.
Par exemple, j'ai un niveau correct en maths mais je n'en suis pas pour autant apte à en enseigner leurs bases du CP au CM2 et, si on me parachutait dans une école, je serais un très mauvais professeur car je n'ai aucune idée de l'approche qu'il convient d'adopter à ce niveau et qui ne relève pas à mon avis uniquement du savoir disciplinaire. Je crois que, comme les savoir-faire artisanaux, ce "savoir-faire pédagogique" s'acquière surtout par la pratique dans le cadre d'une formation de type compagnonnage et qu'en raison de cette caractéristique, il peut péricliter encore plus rapidement que les savoirs disciplinaires dont la transmission est davantage institutionnalisée et donc un peu plus stable (bien que vulnérable)... surtout quand, depuis une bonne trentaine d'années, les formateurs officiels et corps d'inspection ont promus des méthodes pédagogiques inefficaces tout en faisant en sorte de briser la chaîne de transmission des savoir-faire professionnels antérieurs jugés rétrogrades.
En lisant ton message, je me dis que j'aurais du écrire "en plus du savoir-faire pédagogique" plutôt "qu'à la place", étant donné que les deux sont en effet nécessaires dans ce métier. Je crains pour ma part que ce soit le disciplinaire qui ne périclite beaucoup plus vite que le savoir-faire pédagogique. Je vois ce dernier un peu à ta façon dans le sens où je pense qu'il ne s'acquiert de toute façon qu'avec le temps, la pratique, l'observation d'autres enseignants, et donc met du temps à se construire, bien au delà d'une formation initiale. Pour cela, il faut donc rester suffisamment dans le métier pour améliorer ses pratiques et trouver ce qui nous convient.
J'ajouterai un élément qui peut en partie relever de la formation initiale : il n'est pas indispensable que tous les enseignants reconduisent génération après génération exactement les mêmes erreurs de jeunesse pour ensuite, individuellement, essayer de les corriger avec le temps ; on pourrait gagner en efficacité avec une meilleure transmission de l'expérience passée des enseignants plus âgés qui permettraient de limiter quelques errements inévitables en début de carrière quand on n'est pas bien guidé.
eolyen a écrit:Le niveau baissant, mais surtout l'hétérogénéité étant de plus en plus grande et les comportements gênants nombreux et de plus en plus fréquents, l'accent est, à ce qu'il me semble, d'ores et déjà mis sur le "savoir-faire pédagogique", surtout entendu comme gestion de classe et de l'hétérogénéité (enfin surtout en termes d'attendus).
Mais justement, ce qui nous est officiellement présenté depuis une trentaine d'année comme le "savoir-faire pédagogique" est presque une négation de ce dont je parle qui est centré sur le contenu et devrait à mon sens reposer sur bonne appréhension des avantages et inconvénients des différentes façons de présenter/expliquer les notions à enseigner ainsi que sur la critique des programmes.
Dans le "savoir-faire pédagogique" tel qu'il est dépeint officiellement, il me semble qu'il ne reste en guise de réflexion disciplinaire que quelques injonctions assez superficielles qui généralement vont plutôt dans le sens de la déstructuration du contenu (du moins c'est le cas en maths avec la promotion des activités, des progressions spiralaires ou de l'évaluation par compétences) tandis que, comme tu le fais remarquer, l'essentiel du discours est tourné vers la forme et les modalités d'organisation de la classe tout en entretenant l'illusion qu'il existerait des réponses "pédagogiques" à l'hétérogénéité des élèves et à au poids croissant des comportements gênants alors que ce sont désormais en réalité des problèmes structurels de l'institution.
Je considère qu'il y a une véritable arnaque sur ce qui est aujourd'hui officiellement labellisé "savoir-faire pédagogique" et qui accompagne la dérive de notre profession vers l'animation.
- dandelionVénérable
Ton analyse est très juste Moonchild. Il y avait un vrai savoir-faire notamment au niveau de l’enseignement primaire, et on l’a laissé(ou fait) disparaître. D’ailleurs, dans l’école américaine de mes enfants (publique, mais dans un bon quartier et où les enseignants sont mieux payés et plus diplômés qu’ailleurs), j’ai observé que les enseignants réfléchissaient beaucoup à leurs pratiques concernant la transmission des contenus, qu’ils avaient accès à des formations centrées sur les contenus également. Certes, il y a des écoles très dures, mais on n’envoie pas les enseignants à l’autre bout du pays, ils ont leur propre salle de classe, leur journée se termine à 15h, dans un pays qui méprise pourtant les enseignants encore peut-être davantage que la France.
En France, c’est le cumul du pire: journées très longues, pas de matériel, mutations en général très loin de chez soi et dans des régions au coût de la vie élevé, MCS de plus en plus fréquentes, conditions de travail souvent déplorables sur le plan humain et matériel, et une gestion du personnel qui s’apparente parfois à de la malveillance (on te jette dans l’océan déchaîné sans bouée ni t’avoir appris à nager et après on te reproche les vagues). Et l’intérêt intellectuel tend à disparaître à l’exception de certains établissements favorisés.
Et vraiment les salaires sont très bas et ne permettent plus de vivre correctement.
En France, c’est le cumul du pire: journées très longues, pas de matériel, mutations en général très loin de chez soi et dans des régions au coût de la vie élevé, MCS de plus en plus fréquentes, conditions de travail souvent déplorables sur le plan humain et matériel, et une gestion du personnel qui s’apparente parfois à de la malveillance (on te jette dans l’océan déchaîné sans bouée ni t’avoir appris à nager et après on te reproche les vagues). Et l’intérêt intellectuel tend à disparaître à l’exception de certains établissements favorisés.
Et vraiment les salaires sont très bas et ne permettent plus de vivre correctement.
- eolyenNiveau 8
Moonchild a écrit:
Mais justement, ce qui nous est officiellement présenté depuis une trentaine d'année comme le "savoir-faire pédagogique" est presque une négation de ce dont je parle qui est centré sur le contenu et devrait à mon sens reposer sur bonne appréhension des avantages et inconvénients des différentes façons de présenter/expliquer les notions à enseigner ainsi que sur la critique des programmes.
Dans le "savoir-faire pédagogique" tel qu'il est dépeint officiellement, il me semble qu'il ne reste en guise de réflexion disciplinaire que quelques injonctions assez superficielles qui généralement vont plutôt dans le sens de la déstructuration du contenu (du moins c'est le cas en maths avec la promotion des activités, des progressions spiralaires ou de l'évaluation par compétences) tandis que, comme tu le fais remarquer, l'essentiel du discours est tourné vers la forme et les modalités d'organisation de la classe tout en entretenant l'illusion qu'il existerait des réponses "pédagogiques" à l'hétérogénéité des élèves et à au poids croissant des comportements gênants alors que ce sont désormais en réalité des problèmes structurels de l'institution.
Je considère qu'il y a une véritable arnaque sur ce qui est aujourd'hui officiellement labellisé "savoir-faire pédagogique" et qui accompagne la dérive de notre profession vers l'animation.
On s'est sans doute mal compris, car c'est à peu près ce que je voulais dire aussi. Mon sentiment est que les attendus quant aux "savoir-faire pédagogiques" des jeunes professeurs dans le métier sont en grande partie centrés sur ces deux aspects de gestion de classe et de l'hétérogénéité comme conséquence de la forte dégradation du niveau et du comportement des élèves, au détriment de notions pédagogiques plus approfondies relatives au champ disciplinaire (séquences, programmes, choix et constructions d'activités, maîtrise de différents outils, méthodes de remédiation et d'apprentissage...). Malgré cela, les conseils donnés aux nouveaux professeurs (faire un plan de classe, énoncer et imposer des règles claires, envoyer des signaux "faibles" aux élèves, être toujours juste, ne pas suréagir à chaud, différencier des activités et évaluations...), qui fonctionnaient probablement bien il y a une trentaine d'années, me semblent souvent dépassés devant l'ampleur des difficultés actuelles, voire irréalistes compte tenu des effectifs, du décalage entre le niveau des élèves et des programmes, du temps dont on dispose et de la surcharge de travail que cela peut représenter... Enfin on sort un peu du sujet...
- MoonchildSage
eolyen a écrit:Moonchild a écrit:
Mais justement, ce qui nous est officiellement présenté depuis une trentaine d'année comme le "savoir-faire pédagogique" est presque une négation de ce dont je parle qui est centré sur le contenu et devrait à mon sens reposer sur bonne appréhension des avantages et inconvénients des différentes façons de présenter/expliquer les notions à enseigner ainsi que sur la critique des programmes.
Dans le "savoir-faire pédagogique" tel qu'il est dépeint officiellement, il me semble qu'il ne reste en guise de réflexion disciplinaire que quelques injonctions assez superficielles qui généralement vont plutôt dans le sens de la déstructuration du contenu (du moins c'est le cas en maths avec la promotion des activités, des progressions spiralaires ou de l'évaluation par compétences) tandis que, comme tu le fais remarquer, l'essentiel du discours est tourné vers la forme et les modalités d'organisation de la classe tout en entretenant l'illusion qu'il existerait des réponses "pédagogiques" à l'hétérogénéité des élèves et à au poids croissant des comportements gênants alors que ce sont désormais en réalité des problèmes structurels de l'institution.
Je considère qu'il y a une véritable arnaque sur ce qui est aujourd'hui officiellement labellisé "savoir-faire pédagogique" et qui accompagne la dérive de notre profession vers l'animation.
On s'est sans doute mal compris, car c'est à peu près ce que je voulais dire aussi. Mon sentiment est que les attendus quant aux "savoir-faire pédagogiques" des jeunes professeurs dans le métier sont en grande partie centrés sur ces deux aspects de gestion de classe et de l'hétérogénéité comme conséquence de la forte dégradation du niveau et du comportement des élèves, au détriment de notions pédagogiques plus approfondies relatives au champ disciplinaire (séquences, programmes, choix et constructions d'activités, maîtrise de différents outils, méthodes de remédiation et d'apprentissage...). Malgré cela, les conseils donnés aux nouveaux professeurs (faire un plan de classe, énoncer et imposer des règles claires, envoyer des signaux "faibles" aux élèves, être toujours juste, ne pas suréagir à chaud, différencier des activités et évaluations...), qui fonctionnaient probablement bien il y a une trentaine d'années, me semblent souvent dépassés devant l'ampleur des difficultés actuelles, voire irréalistes compte tenu des effectifs, du décalage entre le niveau des élèves et des programmes, du temps dont on dispose et de la surcharge de travail que cela peut représenter... Enfin on sort un peu du sujet...
J'avais déjà l'impression, à la lecture de ton précédent message, que nous n'étions pas vraiment en désaccord mais cela ne me coûtait rien d'essayer de préciser un peu mes propos.
- TailleventFidèle du forum
J'aurais une question naïve. Je lis la phrase suivante dans l'article :
Je ne saisis pas qu'est-ce qui créerait ce lien "mécanique". Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ? (Aucun intention polémique, j'essaie juste de comprendre.)Une régionalisation du recrutement dans le secondaire entraînera mécaniquement une baisse du niveau des enseignants.
- JennyMédiateur
Il suffit de regarder le CRPE. Mécaniquement, le niveau baissera dans les zones les moins attractives.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Jenny a écrit:Il suffit de regarder le CRPE. Mécaniquement, le niveau baissera dans les zones les moins attractives.
Oui. Le processus est ancien et bien connu dans les régions de “désert” universitaire, scolaire, économique, etc., que beaucoup d'étudiants fuient autant qu'ils le peuvent (et je les comprends). Il se redouble avec la nécessité de recrutements massifs dans les académies à besoins élevés en personnels.
La seule possibilité pour compenser cela, c'est peut-être à mon avis une politique volontariste de la rémunération et des avantages de carrière, car je crois que ce ne sont pas tant les zones qui ne sont pas attractives, que les conditions et la rémunération du métier. Je crois que ça n'est pas demain la veille qu'une idée aussi disruptive pourra voir le jour.
_________________
Si tu vales valeo.
- mgb35Érudit
Le niveau de recrutement en région parisienne est catastrophique. Beaucoup de reçus sont issus de province où ils n'ont pas le niveau pour être admis. Le concours n'a pas lieu au même date pour permettre cela.Taillevent a écrit:J'aurais une question naïve. Je lis la phrase suivante dans l'article :
Je ne saisis pas qu'est-ce qui créerait ce lien "mécanique". Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ? (Aucun intention polémique, j'essaie juste de comprendre.)Une régionalisation du recrutement dans le secondaire entraînera mécaniquement une baisse du niveau des enseignants.
- Choup90Niveau 10
Si, si, c'est aux mêmes dates pour toute la France (métropolitaine au moins). Par contre, Créteil et Versailles organisent depuis quelques années un concours exceptionnel plus tard, pour recruter les potentiels recalés des autres académies (le concours a lieu avant les résultats mais certains le passent en prévision…).mgb35 a écrit:Le niveau de recrutement en région parisienne est catastrophique. Beaucoup de reçus sont issus de province où ils n'ont pas le niveau pour être admis. Le concours n'a pas lieu au même date pour permettre cela.Taillevent a écrit:J'aurais une question naïve. Je lis la phrase suivante dans l'article :
Je ne saisis pas qu'est-ce qui créerait ce lien "mécanique". Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ? (Aucun intention polémique, j'essaie juste de comprendre.)Une régionalisation du recrutement dans le secondaire entraînera mécaniquement une baisse du niveau des enseignants.
A mon sens, un recrutement académique n'est pas la panacée, loin de là. Par contre, pour le second degré, le retour au mouvement en un temps débloquerait bien des situations et améliorerait un tout petit peu l'attractivité, je pense. Les coins non attractifs resteraient non attractifs. Là, il faudrait un autre levier (spoiler : le salaire…). Mais certaines situations personnelles pourraient s'améliorer un peu (incroyable, les enseignants et futurs enseignants ont/veulent une vie privée), et quelques personnes se lanceraient (car beaucoup accepteraient un coin peu attractif de leur académie ou de la voisine plutôt qu'être à l'autre bout de la France).
- valleExpert spécialisé
OUI. Une seule phase avec des voeux allant d'"établissement" à "région" + typés.Choup90 a écrit:Si, si, c'est aux mêmes dates pour toute la France (métropolitaine au moins). Par contre, Créteil et Versailles organisent depuis quelques années un concours exceptionnel plus tard, pour recruter les recalés des autres académies (ce n'est pas formulé ainsi mais bon…).mgb35 a écrit:Le niveau de recrutement en région parisienne est catastrophique. Beaucoup de reçus sont issus de province où ils n'ont pas le niveau pour être admis. Le concours n'a pas lieu au même date pour permettre cela.Taillevent a écrit:J'aurais une question naïve. Je lis la phrase suivante dans l'article :
Je ne saisis pas qu'est-ce qui créerait ce lien "mécanique". Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ? (Aucun intention polémique, j'essaie juste de comprendre.)Une régionalisation du recrutement dans le secondaire entraînera mécaniquement une baisse du niveau des enseignants.
A mon sens, un recrutement académique n'est pas la panacée, loin de là. Par contre, pour le second degré, le retour au mouvement en un temps débloquerait bien des situations et améliorerait un tout petit peu l'attractivité, je pense. Les coins non attractifs resteraient non attractifs. Là, il faudrait un autre levier (spoiler : le salaire…). Mais certaines situations personnelles pourraient s'améliorer un peu (incroyable, les enseignants et futurs enseignants ont/veulent une vie privée), et quelques personnes se lanceraient (car beaucoup accepteraient un coin peu attractif de leur académie ou de la voisine plutôt qu'être à l'autre bout de la France).
- TailleventFidèle du forum
epekeina.tes.ousias a écrit:Jenny a écrit:Il suffit de regarder le CRPE. Mécaniquement, le niveau baissera dans les zones les moins attractives.
Oui. Le processus est ancien et bien connu dans les régions de “désert” universitaire, scolaire, économique, etc., que beaucoup d'étudiants fuient autant qu'ils le peuvent (et je les comprends). Il se redouble avec la nécessité de recrutements massifs dans les académies à besoins élevés en personnels.
La seule possibilité pour compenser cela, c'est peut-être à mon avis une politique volontariste de la rémunération et des avantages de carrière, car je crois que ce ne sont pas tant les zones qui ne sont pas attractives, que les conditions et la rémunération du métier. Je crois que ça n'est pas demain la veille qu'une idée aussi disruptive pourra voir le jour.
Ces réponses me semblent montrer un autre problème : celui de la répartition des enseignants et partant de l'égalité de traitement. Mais ça ne correspond pas à ma question. Éric Anceau évoque, dans la phrase citée, une baisse (sous-entendu générale) du niveau.
Là je vois un peu mieux mais finalement, c'est plutôt un problème du niveau exigé pour "réussir" le concours qu'un problème de recrutement local.mgb35 a écrit:Le niveau de recrutement en région parisienne est catastrophique. Beaucoup de reçus sont issus de province où ils n'ont pas le niveau pour être admis. Le concours n'a pas lieu au même date pour permettre cela.Taillevent a écrit:J'aurais une question naïve. Je lis la phrase suivante dans l'article :
Je ne saisis pas qu'est-ce qui créerait ce lien "mécanique". Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ? (Aucun intention polémique, j'essaie juste de comprendre.)Une régionalisation du recrutement dans le secondaire entraînera mécaniquement une baisse du niveau des enseignants.
Bref, je ne saisis toujours pas complètement.
- JennyMédiateur
Disons qu'en passant par un concours régional, la barre serait plus basse dans certains académies que les barres nationales actuelles.
- valleExpert spécialisé
Le niveau du "pire" recruté serait inférieur au niveau du "pire" recruté actuel. Pareil pour la moyenne et la médiane. Et oui, c'est un effet direct de la régionalisation, qui a en effet un impact sur le niveau exigé pour "réussir" (être admis).Taillevent a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:Jenny a écrit:Il suffit de regarder le CRPE. Mécaniquement, le niveau baissera dans les zones les moins attractives.
Oui. Le processus est ancien et bien connu dans les régions de “désert” universitaire, scolaire, économique, etc., que beaucoup d'étudiants fuient autant qu'ils le peuvent (et je les comprends). Il se redouble avec la nécessité de recrutements massifs dans les académies à besoins élevés en personnels.
La seule possibilité pour compenser cela, c'est peut-être à mon avis une politique volontariste de la rémunération et des avantages de carrière, car je crois que ce ne sont pas tant les zones qui ne sont pas attractives, que les conditions et la rémunération du métier. Je crois que ça n'est pas demain la veille qu'une idée aussi disruptive pourra voir le jour.
Ces réponses me semblent montrer un autre problème : celui de la répartition des enseignants et partant de l'égalité de traitement. Mais ça ne correspond pas à ma question. Éric Anceau évoque, dans la phrase citée, une baisse (sous-entendu générale) du niveau.Là je vois un peu mieux mais finalement, c'est plutôt un problème du niveau exigé pour "réussir" le concours qu'un problème de recrutement local.mgb35 a écrit:Le niveau de recrutement en région parisienne est catastrophique. Beaucoup de reçus sont issus de province où ils n'ont pas le niveau pour être admis. Le concours n'a pas lieu au même date pour permettre cela.Taillevent a écrit:J'aurais une question naïve. Je lis la phrase suivante dans l'article :
Je ne saisis pas qu'est-ce qui créerait ce lien "mécanique". Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ? (Aucun intention polémique, j'essaie juste de comprendre.)Une régionalisation du recrutement dans le secondaire entraînera mécaniquement une baisse du niveau des enseignants.
Bref, je ne saisis toujours pas complètement.
- EnaecoVénérable
Taillevent a écrit:Là je vois un peu mieux mais finalement, c'est plutôt un problème du niveau exigé pour "réussir" le concours qu'un problème de recrutement local.mgb35 a écrit:Le niveau de recrutement en région parisienne est catastrophique. Beaucoup de reçus sont issus de province où ils n'ont pas le niveau pour être admis. Le concours n'a pas lieu au même date pour permettre cela.Taillevent a écrit:J'aurais une question naïve. Je lis la phrase suivante dans l'article :
Je ne saisis pas qu'est-ce qui créerait ce lien "mécanique". Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ? (Aucun intention polémique, j'essaie juste de comprendre.)Une régionalisation du recrutement dans le secondaire entraînera mécaniquement une baisse du niveau des enseignants.
Bref, je ne saisis toujours pas complètement.
Dans une théorie où on a suffisamment de candidats, on peut imaginer une homogénéité dans le niveau exigé pour réussir le concours.
Quand on régionalise, on crée de potentielles disparités dans le vivier de candidats.
Il faudra choisir entre ne pas faire le plein (ce qui est déjà le cas) où baisser le niveau dans les académies déficitaires quand avant on sélectionnait nationalement les meilleurs pour ensuite répartir les ressources humaines
- TailleventFidèle du forum
Merci, là je saisis.Enaeco a écrit:Dans une théorie où on a suffisamment de candidats, on peut imaginer une homogénéité dans le niveau exigé pour réussir le concours.
Quand on régionalise, on crée de potentielles disparités dans le vivier de candidats.
Il faudra choisir entre ne pas faire le plein (ce qui est déjà le cas) où baisser le niveau dans les académies déficitaires.
On en revient donc à un problème lié au manque d'attractivité, ce n'est pas en soi que la régionalisation du recrutement causerait la baisse.
Au passage, je pense que la régionalisation pourrait aussi être une mesure de revalorisation. Il est probable que certains candidats au métier rechignent à aller s'installer à l'autre bout du pays (et il n'y a pas de raison de penser que ceux-là sont moins bons que les autres.)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Taillevent a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:Jenny a écrit:Il suffit de regarder le CRPE. Mécaniquement, le niveau baissera dans les zones les moins attractives.
Oui. Le processus est ancien et bien connu dans les régions de “désert” universitaire, scolaire, économique, etc., que beaucoup d'étudiants fuient autant qu'ils le peuvent (et je les comprends). Il se redouble avec la nécessité de recrutements massifs dans les académies à besoins élevés en personnels.
La seule possibilité pour compenser cela, c'est peut-être à mon avis une politique volontariste de la rémunération et des avantages de carrière, car je crois que ce ne sont pas tant les zones qui ne sont pas attractives, que les conditions et la rémunération du métier. Je crois que ça n'est pas demain la veille qu'une idée aussi disruptive pourra voir le jour.
Ces réponses me semblent montrer un autre problème : celui de la répartition des enseignants et partant de l'égalité de traitement. Mais ça ne correspond pas à ma question. Éric Anceau évoque, dans la phrase citée, une baisse (sous-entendu générale) du niveau.
C'est un effet “parallèle” (et non causal) du précédent phénomène. Mettons que je parle des PE (que je connais très bien) et d'une Académie dans laquelle un département est “moins riche”. Le recrutement académique se fait sur un fondement de diplômes universitaires (DEUG jadis, puis licence, puis master): les étudiants issus de ce département doivent donc passer le barrage économique pour aller à l'Université, réussir leurs études, puis passer le concours, ainsi que le barrage culturel sachant qu'il est assez rare que de tels départements soient richement dotés sur ce point. Le concours étant obtenu, l'affectation par département se fait ensuite dans la balance besoins départementaux/rang au concours/ situation familiale. Les meilleurs des étudiants issus du département défavorisé et les mieux placés au concours n'ont pas (c'est un fait) tendance à demander leur département d'origine: cela a un effet mécanique et cumulatif, et d'autant plus que leur formation, qu'elle soit donnée en INSPÉ ou en circo, est départementale. Ajoutons à cela que le recrutement des IEN, des CPC, etc. peut subir un processus analogue, avec des personnels qui “ne font que passer” ou qui sont chroniquement déficitaires en nombres, choisis parmi des “faisant fonction” plus ou moins volontaires, etc.: il y a des spirales descendantes (comme on dit) qui s'amorcent et deviennent des déterminations fortes en quelques années. Cela fait quelques années que je ne m'occupe plus des PLC/PLP, mais des phénomènes analogues étaient alors observables, avec un schéma à peine différent, malgré le recrutement national (et je doute que cela se soit amélioré). Le même phénomène peut avoir lieu, d'ailleurs, à l'échelle d'une académie pour des raisons économiques plus larges: il en va ainsi par exemple de la comparaison entre celle de Bretagne ou d'Alsace, d'un côté, et celle de Picardie, de l'autre. Inutile de dire que cela se retrouve dans les études de cohortes et d'évaluation des performances scolaires, quand bien même il est tabou d'en parler.
À mon avis, si l'on ne parle que de la formation, le principal obstacle tient à plusieurs éléments: l'absence de bourses d'études sérieuses, l'absence d'attractivité des rémunérations (qui devient un problème autant dans les grandes villes que dans les départements où il faut une voiture, etc.), le déclin de certaines zones (parfois des régions entières) par recul de l'activité économique et des services publics, la massification des études universitaires qui fait tout sauf faciliter le travail de certains étudiants, et le fait que la formation s'opère en durée contrainte quelles que soient la région et les situations. Ce dernier point me paraît tout à fait problématique, car tel “mauvais stagiaire” peut fort bien devenir un “excellent stagiaire” l'année d'après: j'en ai vu pas mal pour ma part. Ils étaient donc des stagiaires qui avaient fait une mauvaise année puis une bonne année (N.B. il était encore possible, il y a 8 ou 10 ans, de concevoir un accompagnement “à la carte” avec l'IEN, la CPC, les collègues de l'école, et de ne pas implanter le stagiaire n'importe où). C'est aussi pourquoi l'explosion des grilles et des dispositifs de contrôle (qui s'étendent depuis une bonne dizaine d'années) en raison de la juridicisation généralisée des études, produit cet effet pervers: assommer le stagiaire au lieu de l'aider. Sachant que leur formation est passée sous pilotage rectoral direct, je ne suis pas optimiste pour la suite.
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Si tu vales valeo.
- valleExpert spécialisé
Si, c'est la régionalisation. À attractivité égale (exactement les mêmes candidats qui s'inscrivent auprès des mêmes rectorats), le recrutement régional provoque une baisse du niveau.Taillevent a écrit:Merci, là je saisis.Enaeco a écrit:Dans une théorie où on a suffisamment de candidats, on peut imaginer une homogénéité dans le niveau exigé pour réussir le concours.
Quand on régionalise, on crée de potentielles disparités dans le vivier de candidats.
Il faudra choisir entre ne pas faire le plein (ce qui est déjà le cas) où baisser le niveau dans les académies déficitaires.
On en revient donc à un problème lié au manque d'attractivité, ce n'est pas en soi que la régionalisation du recrutement causerait la baisse.
Sans compter avec les effets secondaires (déjà ils veulent qu'on soit plutôt des employés des académies, soumis à la volonté des IA plutôt qu'aux programmes, voire de l'établissement, imagine la situation où personne n'aurait été formé ou exercé ailleurs).
- DaphnéDemi-dieu
Taillevent a écrit:J'aurais une question naïve. Je lis la phrase suivante dans l'article :
Je ne saisis pas qu'est-ce qui créerait ce lien "mécanique". Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ? (Aucun intention polémique, j'essaie juste de comprendre.)Une régionalisation du recrutement dans le secondaire entraînera mécaniquement une baisse du niveau des enseignants.
Devine ? Entre un recruté à Créteil et un autre à Bordeaux ou à Nice, tu ne vois pas la différence ?
- TailleventFidèle du forum
L'accent ?Daphné a écrit:Taillevent a écrit:J'aurais une question naïve. Je lis la phrase suivante dans l'article :
Je ne saisis pas qu'est-ce qui créerait ce lien "mécanique". Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ? (Aucun intention polémique, j'essaie juste de comprendre.)Une régionalisation du recrutement dans le secondaire entraînera mécaniquement une baisse du niveau des enseignants.
Devine ? Entre un recruté à Créteil et un autre à Bordeaux ou à Nice, tu ne vois pas la différence ?
- jaybeNiveau 9
Taillevent a écrit:J'aurais une question naïve. Je lis la phrase suivante dans l'article :
Je ne saisis pas qu'est-ce qui créerait ce lien "mécanique". Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ? (Aucun intention polémique, j'essaie juste de comprendre.)Une régionalisation du recrutement dans le secondaire entraînera mécaniquement une baisse du niveau des enseignants.
C'est une question de processus de sélection. Mettons que 10 candidats se présentent pour deux postes. On les classe, on recrute les personnes qui sont arrivées en position 1 et 2. Si, au lieu de recruter en une seule fois 2 personnes, tu partitionnes les 10 candidats sur deux concours simultanés qui prennent chacun une seule personne, tu peux au mieux récupérer les personnes classées 1 et 2 comme précédemment, et il y a des chances que les personnes recrutées soient la personne 1 et une personne moins bien classée que 2 (puisque celle-ci se trouvait candidate au même endroit que 1, là où il n'y avait qu'un seul poste).
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Les mathématiciens ne sont pas des gens qui trouvent les mathématiques faciles ; comme tout le monde, ils savent qu'elles sont difficiles, mais ça ne leur fait pas peur !
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ce qui, pour le dire en passant, revient à penser la question uniquement dans le mécanisme d'un concours — et non dans celui d'une formation étalée dans le temps. Cela me rappelle un DASEN déclarant lors d'une réunion qu'il fallait qu'à la sortie de leur année de stage, les titulaires devaient pouvoir assumer leurs obligations en tout lieu.
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Si tu vales valeo.
- zigmag17Guide spirituel
Daphné a écrit:Taillevent a écrit:J'aurais une question naïve. Je lis la phrase suivante dans l'article :
Je ne saisis pas qu'est-ce qui créerait ce lien "mécanique". Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ? (Aucun intention polémique, j'essaie juste de comprendre.)Une régionalisation du recrutement dans le secondaire entraînera mécaniquement une baisse du niveau des enseignants.
Devine ? Entre un recruté à Créteil et un autre à Bordeaux ou à Nice, tu ne vois pas la différence ?
C'est possible de répondre calmement et d'expliquer quand quelqu'un ne comprend pas ( c'est pas la base de la pédagogie ça d'ailleurs ?) plutôt que de prendre les gens de haut ? Je viens lire la conversation et cette réponse me choque.
Le "Devine?" comme le "Non tu crois?" m'ont toujours puissamment énervée
Je me permets de le dire même si cette réponse ne m'était pas adressée.
- RogerMartinBon génie
*Ombre* a écrit:Ils ont aussi du mal à recruter à l'Ecole Alsacienne et autres structures du même acabit ?
Oui, les enfants de mon cousin ont fait leurs études à l'Alsacienne, et la pénurie se fait sentir, et depuis encore plus longtemps. Il y a 5 ou 6 ans déjà, pas de prof de français pour des premières pendant plusieurs mois, et plein d'autres cas comme ça, là c'est celui où on m'avait sollicitée pour que j'essaie de trouver "quelqu'un". Il ne faut pas croire, les rectorats ne les servent pas en priorité, surtout en cas d'absence de titulaires. Ma cousine m'affirme qu'elle n'y a jamais vu de remplaçant...
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- RogerMartinBon génie
Je peux te répondre : c'est aussi mal payé que dans le reste du privé (si un service est incomplet, et ça peut descendre jusqu'à 12h/semaine, l'enseignant est payé au prorata), il n'y a que des conditions de travail agréables (ou pas selon les goûts) et les équipements qui puissent attirer davantage que dans le public, mais ils ont d'énormes soucis de recrutement pour les étab laïcs, car ils n'ont pas le réseau des boîtes cathos, et que le rectorat ne les compte pas du tout parmi leurs priorités.Ha@_x a écrit:Ombre a écrit:Ils ont aussi du mal à recruter à l'Ecole Alsacienne et autres structures du même acabit ?
Les boîtes privées de luxe n'auront aucun soucis de recrutement : vu les élèves qui y vont les conditions de travail sont optimales.
Je me demande même s'ils ne magouillent pas pour payer plus certains de leurs personnels.
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