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- MalavitaÉrudit
EdithW a écrit:trompettemarine a écrit:Je n'ai pas lu tout le fil, mais j'ai tendance à virer complotiste. Cette politique de casse n'est-elle pas voulue. On remplace les titulaires par des personnels non formés (je ne parle pas des contractuels qui ont fait leur preuve et qui sont très mal payés). J'ai l'impression d'assister à une uberisation à marche forcée de l'Education Nationale.
Le responsable de l'Union des métiers de l'hôtellerie d'Auvergne-Rhône-Alpes a dit devant un parterre de profs il y a 4 ans (j'y étais) qu'ils avaient besoin de beaucoup de bras et de quelques cerveaux (ses mots : des jeunes, travailleurs et courageux qui acceptent de ne pas avoir de progression salariale et n'ont pas besoin d'avoir lu des livres ou appris les maths). Les cerveaux, c'est pas à nous de nous en occuper, par contre, on est censés leur fournir des gamins pas trop intelligents et bien dociles comme force de travail pas chère. Voilà. Pas compliqué, non? La même journée de formation avait commencé par un speech d'un responsable du rectorat disant (je cite) "les humanités, c'est un peu dépassé", suivi par discours de la responsable du MEDEF régional, toujours sur le
même thème : formez nos futurs salariés
Sauf que les gens sur le terrain ne disent pas la même chose... Il y a 4-5 ans au moment de la sortie des textes sur la réforme du LP, j'ai assisté à une conférence (hors cadre EN) d'un chef étoilé déplorant le manque de niveau des élèves/stagiaires, qui ne savaient pas lire une recette, suivre des consignes, couper correctement les légumes... J'ai pris la parole (j'étais morte de trouille au passage) pour lui expliquer que les enseignants aussi deploraient cette baisse de niveau et surtout qu'une réforme portée par un autre chef étoilé Marcon prévoyait une baisse drastique des heures de cours. Le chef a été très surpris et estomaqué et n'a pas su quoi dire. En me rassayant des gens m'ont remerciée d'avoir pris la parole...
Donc les pontes du MEDEF et autres ne sont pas vraiment en phase avec la réalité du terrain, sauf que ceux sont eux qui sont entendus.
- Ajonc35Sage
J'ai toujours enseigné en lepa, c'est à dire lep agricole. La case que cochent les familles, soit parce qu'elles connaissent cet enseignement soit parce qu'elles n'ont pas de solution ( au passage c'est la dernière idée que donnent bon nombre de collège car souvent les collèges ne nous connaissent pas ).trompettemarine a écrit:Je n'ai pas lu tout le fil, mais j'ai tendance à virer complotiste. Cette politique de casse n'est-elle pas voulue. On remplace les titulaires par des personnels non formés (je ne parle pas des contractuels qui ont fait leur preuve et qui sont très mal payés). J'ai l'impression d'assister à une uberisation à marche forcée de l'Education Nationale.
Aujourd'hui quand les médias parlent de l'enseignement pro ils nous montrent l'apprentissage ( dont le succès est dû aux bacheliers, ce qui était moins vrai il y a 15 ans. Et de plus en plus, ils nous présentent les écoles de production qui s'associent avec une ou plusieurs entreprises qui seront alors formatrices. Plus besoin d'enseignement pratique ( donc économies) et des disciplines de l''EG réduites au minimum. ( j'ai même vu un exemple de ces écoles de production où on faisait appel à des enseignants bénévoles). Au mieux des contats precaires. Un responsable fait le lien entre les structures.
De plus en plus de lycée pro sont favorables à la mixité des publics et un glissement vers des postes de formateurs.( plus d'heures, moins payés)
Ce n'est pas l'ubérisation mais l'avenir n'est pas serein.
- CathEnchanteur
valle a écrit:J'entr'aperçois déjà les titres de la rentrée :
X classes sans enseignant alors qu'il y a X enseignants qui font moins de 18h devant élèves
Professeurs sans élèves, élèves sans professeurs : un assouplissement des conditions d'affectation est nécessaire
Des "formations" chez soi, tasse à la main : doivent les formations "en distanciel" empiéter sur les cours aux élèves ?
Stagiaire témoigne : "Je suis féru de la théorie des nombres, mais je ne sais pas intéresser les élèves" : des concours du XIXe siècle pour les citoyens de demain ?
Lycéen témoigne : "J'étais angoissé, c'est le prof de X qui m'a sauvé en prenant cinq minutes pour m'écouter". Les missions dans le milieu éducatif : le "cours" où le professeur parle et les élèves copient doit être dépassé
La France, "championne" d'heures de cours par élève : "je me sentais renfermée dans le collège, je ne pouvais pas vivre".
(Tout ça pour dire que ce n'est parce parce que l'on en parle qu'on verra des changements positifs).
Tu es dans le vrai...
- Ajonc35Sage
Oh oui, et cela mérite d'être complété ( pas d'idée pour l'instant).Cath a écrit:valle a écrit:J'entr'aperçois déjà les titres de la rentrée :
X classes sans enseignant alors qu'il y a X enseignants qui font moins de 18h devant élèves
Professeurs sans élèves, élèves sans professeurs : un assouplissement des conditions d'affectation est nécessaire
Des "formations" chez soi, tasse à la main : doivent les formations "en distanciel" empiéter sur les cours aux élèves ?
Stagiaire témoigne : "Je suis féru de la théorie des nombres, mais je ne sais pas intéresser les élèves" : des concours du XIXe siècle pour les citoyens de demain ?
Lycéen témoigne : "J'étais angoissé, c'est le prof de X qui m'a sauvé en prenant cinq minutes pour m'écouter". Les missions dans le milieu éducatif : le "cours" où le professeur parle et les élèves copient doit être dépassé
La France, "championne" d'heures de cours par élève : "je me sentais renfermée dans le collège, je ne pouvais pas vivre".
(Tout ça pour dire que ce n'est parce parce que l'on en parle qu'on verra des changements positifs).
Tu es dans le vrai...
- CasparProphète
Nous aurons aussi des reportages marronniers que le jeune sans formation parce que les profs l'ont mal conseillé et orienté.
- TxiaNiveau 6
Bonjour
Il n'y a qu'une raison et une seule qui m'a fait partir de l'éducation nationale et ce n'est pas nos élèves (je suis prof plp), ce n'est pas l'administration, ce n'est pas l'administratif, ce n'est pas les cours dans des préfabriqués non chauffés l'hiver et en surchauffe au printemps, c'est clairement le salaire (et un peu les réformes incohérentes). Et pourtant j'ai essayé de rester mais là c'est plus possible.
Il n'y a qu'une raison et une seule qui m'a fait partir de l'éducation nationale et ce n'est pas nos élèves (je suis prof plp), ce n'est pas l'administration, ce n'est pas l'administratif, ce n'est pas les cours dans des préfabriqués non chauffés l'hiver et en surchauffe au printemps, c'est clairement le salaire (et un peu les réformes incohérentes). Et pourtant j'ai essayé de rester mais là c'est plus possible.
- WeldingoNiveau 2
J’ai en effet aussi lu cet article…et quand Le Figaro lui-même diffuse ce constat..c’est qu’il y a le feu dans la baraque…
- eolyenNiveau 8
Moonchild a écrit:
Cela dit, ce système finira par atteindre ses limites quand le vivier des potentiels enseignants se réduira drastiquement et que, parallèlement, un certain savoir-faire pédagogique sera définitivement perdu.
N'est ce pas ce qui est en train de se passer actuellement au vu des derniers chiffres? A la place de "savoir faire pédagogique" je mettrais volontiers "savoir disciplinaire". Devant la chute vertigineuse du niveau des élèves français, de leur comportement de plus en plus indiscipliné et des classes de plus en plus surchargées, le métier d'enseignant dérive lentement et inexorablement (?) vers celui d'éducateur/encadrant-gardien de groupes d'adolescents, le tout s'autoentretenant dans un cercle vicieux.
Verdurette a écrit:
Je trouve l'article juste et équilibré. Sans contester l'importance d'une revalorisation salariale, je pense aussi qu'il faut absolument régler la question de la discipline dans les établissements scolaires, et celle de l'inclusion. L'argent est une chose, mais les conditions de travail comptent aussi beaucoup. Pour moi en tout cas.
Je partage ce point de vue. A mon avis ce n'est pas 200 ou 300 euros de plus qui vont attirer davantage dans le métier dans les conditions actuelles de travail, encore moins si elles continuent de se dégrader. En tout cas personnellement, je préfèrerais largement des conditions de travail d'il y a 30 ans contre ces 200 ou 300 euros (juste une somme au hasard) en plus dans les conditions actuelles. Mais ce ne serait pas un luxe que de revaloriser financièrement le métier en effet, surtout en début de carrière.
- EnaecoVénérable
Txia a écrit:Bonjour
Il n'y a qu'une raison et une seule qui m'a fait partir de l'éducation nationale et ce n'est pas nos élèves (je suis prof plp), ce n'est pas l'administration, ce n'est pas l'administratif, ce n'est pas les cours dans des préfabriqués non chauffés l'hiver et en surchauffe au printemps, c'est clairement le salaire (et un peu les réformes incohérentes). Et pourtant j'ai essayé de rester mais là c'est plus possible.
Comme quoi, il y a encore des gens qui s’accommodent de tous ces problèmes finalement.
Le salaire, ça n'est pas le problème de tous les enseignants.
2000E quand on n'a pas d'enfants ou qu'on vit dans une zone à l'immobilier abordable ou qu'on a un conjoint qui ramène assez, c'est pas la folie mais ça suffit et c'est mieux que pas mal d'autres boulots (pas bac+5)
Moonchild a écrit:
Cela dit, ce système finira par atteindre ses limites quand le vivier des potentiels enseignants se réduira drastiquement et que, parallèlement, un certain savoir-faire pédagogique sera définitivement perdu.
Il y a malheureusement encore de la marge ou des leviers d'action.
- BoubouleDoyen
On va donc devenir une denrée recherchée par le particulier privé.
- CleroliDoyen
La revalorisation salariale peut attirer ceux qui ne connaissent pas notre métier (et qui ont des représentations bien arrêtées sur nos conditions de travail). Elle est nécessaire, même si elle ne compense pas le blocage de nos traitements depuis une décennie, et ce quel que soit l'échelon.eolyen a écrit:Je partage ce point de vue. A mon avis ce n'est pas 200 ou 300 euros de plus qui vont attirer davantage dans le métier dans les conditions actuelles de travail, encore moins si elles continuent de se dégrader. En tout cas personnellement, je préfèrerais largement des conditions de travail d'il y a 30 ans contre ces 200 ou 300 euros (juste une somme au hasard) en plus dans les conditions actuelles. Mais ce ne serait pas un luxe que de revaloriser financièrement le métier en effet, surtout en début de carrière.Verdurette a écrit:
Je trouve l'article juste et équilibré. Sans contester l'importance d'une revalorisation salariale, je pense aussi qu'il faut absolument régler la question de la discipline dans les établissements scolaires, et celle de l'inclusion. L'argent est une chose, mais les conditions de travail comptent aussi beaucoup. Pour moi en tout cas.
- TxiaNiveau 6
Quand je suis arrivé à l'EN, c'est ça qui m'a vraiment étonné : que le salaire ne soit pas le problème de beaucoup d'enseignant... 1600€ net pour un bac+5... On a la charge (même surcharge) mentale d' un cadre mais pas la paie.. C'est terrible.Enaeco a écrit:
Le salaire, ça n'est pas le problème de tous les enseignants.
2000E quand on n'a pas d'enfants ou qu'on vit dans une zone à l'immobilier abordable ou qu'on a un conjoint qui ramène assez, c'est pas la folie mais ça suffit et c'est mieux que pas mal d'autres boulots (pas bac+5).
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- lene75Prophète
Txia a écrit:Quand je suis arrivé à l'EN, c'est ça qui m'a vraiment étonné : que le salaire ne soit pas le problème de beaucoup d'enseignant... 1600€ net pour un bac+5... On a la charge (même surcharge) mentale d' un cadre mais pas la paie.. C'est terrible.Enaeco a écrit:
Le salaire, ça n'est pas le problème de tous les enseignants.
2000E quand on n'a pas d'enfants ou qu'on vit dans une zone à l'immobilier abordable ou qu'on a un conjoint qui ramène assez, c'est pas la folie mais ça suffit et c'est mieux que pas mal d'autres boulots (pas bac+5).
Le problème, c'est de ne pas comprendre que les deux sont liés, et ce de plus en plus dans la société actuelle. Si on ne gagne pas bien sa vie, on est méprisé, c'est pas plus compliqué que ça. Comme dit mon frère (pour rire, mais c'est ce que pensent beaucoup de gens) : "Il n'y a pas de fumée sans feu, si vous êtes mal payés, c'est qu'il y a une raison : soit c'est que vous n'en fichez pas une, soit c'est que vous êtes incompétents, et le plus probable, c'est que ce soit les deux à la fois". Dans la tête des gens, si on est mal payé, c'est qu'on mérite cette paie, sinon on serait allé gagner plus ailleurs... d'ailleurs ils sont pris au mot, maintenant les jeunes préfèrent aller gagner leur vie ailleurs.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Not a PandaHabitué du forum
eolyen a écrit:Moonchild a écrit:
Cela dit, ce système finira par atteindre ses limites quand le vivier des potentiels enseignants se réduira drastiquement et que, parallèlement, un certain savoir-faire pédagogique sera définitivement perdu.
N'est ce pas ce qui est en train de se passer actuellement au vu des derniers chiffres? A la place de "savoir faire pédagogique" je mettrais volontiers "savoir disciplinaire". Devant la chute vertigineuse du niveau des élèves français, de leur comportement de plus en plus indiscipliné et des classes de plus en plus surchargées, le métier d'enseignant dérive lentement et inexorablement (?) vers celui d'éducateur/encadrant-gardien de groupes d'adolescents, le tout s'autoentretenant dans un cercle vicieux.Verdurette a écrit:
Je trouve l'article juste et équilibré. Sans contester l'importance d'une revalorisation salariale, je pense aussi qu'il faut absolument régler la question de la discipline dans les établissements scolaires, et celle de l'inclusion. L'argent est une chose, mais les conditions de travail comptent aussi beaucoup. Pour moi en tout cas.
Je partage ce point de vue. A mon avis ce n'est pas 200 ou 300 euros de plus qui vont attirer davantage dans le métier dans les conditions actuelles de travail, encore moins si elles continuent de se dégrader. En tout cas personnellement, je préfèrerais largement des conditions de travail d'il y a 30 ans contre ces 200 ou 300 euros (juste une somme au hasard) en plus dans les conditions actuelles. Mais ce ne serait pas un luxe que de revaloriser financièrement le métier en effet, surtout en début de carrière.
Se poser la question de ce qu’on préfère, c’est la première étape du renoncement à demander les deux !
Nous méritons à la fois les conditions de travail s’il y 30 ans et une augmentation, bien supérieur à 200-300€ / mois, soit dit en passant.
- BoubouleDoyen
lene75 a écrit:Txia a écrit:Quand je suis arrivé à l'EN, c'est ça qui m'a vraiment étonné : que le salaire ne soit pas le problème de beaucoup d'enseignant... 1600€ net pour un bac+5... On a la charge (même surcharge) mentale d' un cadre mais pas la paie.. C'est terrible.Enaeco a écrit:
Le salaire, ça n'est pas le problème de tous les enseignants.
2000E quand on n'a pas d'enfants ou qu'on vit dans une zone à l'immobilier abordable ou qu'on a un conjoint qui ramène assez, c'est pas la folie mais ça suffit et c'est mieux que pas mal d'autres boulots (pas bac+5).
Le problème, c'est de ne pas comprendre que les deux sont liés, et ce de plus en plus dans la société actuelle. Si on ne gagne pas bien sa vie, on est méprisé, c'est pas plus compliqué que ça. Comme dit mon frère (pour rire, mais c'est ce que pensent beaucoup de gens) : "Il n'y a pas de fumée sans feu, si vous êtes mal payés, c'est qu'il y a une raison : soit c'est que vous n'en fichez pas une, soit c'est que vous êtes incompétents, et le plus probable, c'est que ce soit les deux à la fois". Dans la tête des gens, si on est mal payé, c'est qu'on mérite cette paie, sinon on serait allé gagner plus ailleurs... d'ailleurs ils sont pris au mot, maintenant les jeunes préfèrent aller gagner leur vie ailleurs.
C'est pas faux avec en plus une propension à la servitude (y compris en râlant).
Une ancienne connaissance prof de maths a réalisé ces côtés psychologiques lors d'une réunion parents-profs de seconde en banlieue défavorisée, il est parti bosser dans une banque et gagne 1 M€ par an.
- LagomorpheFidèle du forum
Txia a écrit:Quand je suis arrivé à l'EN, c'est ça qui m'a vraiment étonné : que le salaire ne soit pas le problème de beaucoup d'enseignant... 1600€ net pour un bac+5... On a la charge (même surcharge) mentale d' un cadre mais pas la paie.. C'est terrible.Enaeco a écrit:
Le salaire, ça n'est pas le problème de tous les enseignants.
2000E quand on n'a pas d'enfants ou qu'on vit dans une zone à l'immobilier abordable ou qu'on a un conjoint qui ramène assez, c'est pas la folie mais ça suffit et c'est mieux que pas mal d'autres boulots (pas bac+5).
Peut-être parce qu'il n'y a, de facto, qu'un seul employeur, l'EN, et ça change le rapport au salaire:
- Un jeune bac+5 hors enseignement va se mettre à la recherche d'un emploi, éplucher les offres, se faire une idée claire du niveau de salaire auquel il peut prétendre (ou pourra prétendre une fois qu'il aura acquis une expérience raisonnable). Si un boîte lui propose moins que le marché, il se barre, c'est le jeu.
- Un diplômé MEEF qui passe le CAPES ne cherche pas un emploi: il passe un concours. Il n'y a qu'un employeur, et le salaire, ben c'est xxx € et voilà, ce n'est pas un sujet, on ne trouvera pas mieux auprès d'un autre employeur, il n'y en a pas.
On finirait presque par souhaiter un développement conséquent du privé hors contrat, histoire d'intensifier la concurrence pour le recrutement et faire pression à la hausse sur les salaires. Certaines prépas médecine privées recrutent à 2500 €, et le job est carrément moins pénible que chez nous.
- MoonchildSage
eolyen a écrit:Moonchild a écrit:
Cela dit, ce système finira par atteindre ses limites quand le vivier des potentiels enseignants se réduira drastiquement et que, parallèlement, un certain savoir-faire pédagogique sera définitivement perdu.
N'est ce pas ce qui est en train de se passer actuellement au vu des derniers chiffres? A la place de "savoir faire pédagogique" je mettrais volontiers "savoir disciplinaire". Devant la chute vertigineuse du niveau des élèves français, de leur comportement de plus en plus indiscipliné et des classes de plus en plus surchargées, le métier d'enseignant dérive lentement et inexorablement (?) vers celui d'éducateur/encadrant-gardien de groupes d'adolescents, le tout s'autoentretenant dans un cercle vicieux.
Je suis d'accord sur la dégradation des conditions de travail, sur la dérive de notre métier vers celui d'éducateur/encadrant-gardien de groupes d'adolescents, sur la perte de sens et d'attractivité qui en découle mais je ne dissocie pas complètement "savoir-faire pédagogique" et "savoir disciplinaire" : le premier repose incontestablement sur le second mais, particulièrement au primaire, on ne peut pas totalement l'y réduire.
Par exemple, j'ai un niveau correct en maths mais je n'en suis pas pour autant apte à en enseigner leurs bases du CP au CM2 et, si on me parachutait dans une école, je serais un très mauvais professeur car je n'ai aucune idée de l'approche qu'il convient d'adopter à ce niveau et qui ne relève pas à mon avis uniquement du savoir disciplinaire. Je crois que, comme les savoir-faire artisanaux, ce "savoir-faire pédagogique" s'acquière surtout par la pratique dans le cadre d'une formation de type compagnonnage et qu'en raison de cette caractéristique, il peut péricliter encore plus rapidement que les savoirs disciplinaires dont la transmission est davantage institutionnalisée et donc un peu plus stable (bien que vulnérable)... surtout quand, depuis une bonne trentaine d'années, les formateurs officiels et corps d'inspection ont promus des méthodes pédagogiques inefficaces tout en faisant en sorte de briser la chaîne de transmission des savoir-faire professionnels antérieurs jugés rétrogrades.
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Alors qu'il était très fréquent que les enseignants soient eux-mêmes enfants d'enseignants, connaissez-vous, aujourd'hui, des profs dont les enfants veulent reproduire le parcours parental ? Je n'en connais aucun.
- eolyenNiveau 8
Moonchild a écrit:eolyen a écrit:Moonchild a écrit:
Cela dit, ce système finira par atteindre ses limites quand le vivier des potentiels enseignants se réduira drastiquement et que, parallèlement, un certain savoir-faire pédagogique sera définitivement perdu.
N'est ce pas ce qui est en train de se passer actuellement au vu des derniers chiffres? A la place de "savoir faire pédagogique" je mettrais volontiers "savoir disciplinaire". Devant la chute vertigineuse du niveau des élèves français, de leur comportement de plus en plus indiscipliné et des classes de plus en plus surchargées, le métier d'enseignant dérive lentement et inexorablement (?) vers celui d'éducateur/encadrant-gardien de groupes d'adolescents, le tout s'autoentretenant dans un cercle vicieux.
Je suis d'accord sur la dégradation des conditions de travail, sur la dérive de notre métier vers celui d'éducateur/encadrant-gardien de groupes d'adolescents, sur la perte de sens et d'attractivité qui en découle mais je ne dissocie pas complètement "savoir-faire pédagogique" et "savoir disciplinaire" : le premier repose incontestablement sur le second mais, particulièrement au primaire, on ne peut pas totalement l'y réduire.
Par exemple, j'ai un niveau correct en maths mais je n'en suis pas pour autant apte à en enseigner leurs bases du CP au CM2 et, si on me parachutait dans une école, je serais un très mauvais professeur car je n'ai aucune idée de l'approche qu'il convient d'adopter à ce niveau et qui ne relève pas à mon avis uniquement du savoir disciplinaire. Je crois que, comme les savoir-faire artisanaux, ce "savoir-faire pédagogique" s'acquière surtout par la pratique dans le cadre d'une formation de type compagnonnage et qu'en raison de cette caractéristique, il peut péricliter encore plus rapidement que les savoirs disciplinaires dont la transmission est davantage institutionnalisée et donc un peu plus stable (bien que vulnérable)... surtout quand, depuis une bonne trentaine d'années, les formateurs officiels et corps d'inspection ont promus des méthodes pédagogiques inefficaces tout en faisant en sorte de briser la chaîne de transmission des savoir-faire professionnels antérieurs jugés rétrogrades.
En lisant ton message, je me dis que j'aurais du écrire "en plus du savoir-faire pédagogique" plutôt "qu'à la place", étant donné que les deux sont en effet nécessaires dans ce métier. Je crains pour ma part que ce soit le disciplinaire qui ne périclite beaucoup plus vite que le savoir-faire pédagogique. Je vois ce dernier un peu à ta façon dans le sens où je pense qu'il ne s'acquiert de toute façon qu'avec le temps, la pratique, l'observation d'autres enseignants, et donc met du temps à se construire, bien au delà d'une formation initiale. Pour cela, il faut donc rester suffisamment dans le métier pour améliorer ses pratiques et trouver ce qui nous convient.
Le niveau baissant, mais surtout l'hétérogénéité étant de plus en plus grande et les comportements gênants nombreux et de plus en plus fréquents, l'accent est, à ce qu'il me semble, d'ores et déjà mis sur le "savoir-faire pédagogique", surtout entendu comme gestion de classe et de l'hétérogénéité (enfin surtout en termes d'attendus).
Ventre-Saint-Gris a écrit:Alors qu'il était très fréquent que les enseignants soient eux-mêmes enfants d'enseignants, connaissez-vous, aujourd'hui, des profs dont les enfants veulent reproduire le parcours parental ? Je n'en connais aucun.
Probablement un symptôme "éclairant" de la situation...
- ValennyNiveau 5
Ventre-Saint-Gris a écrit:Alors qu'il était très fréquent que les enseignants soient eux-mêmes enfants d'enseignants, connaissez-vous, aujourd'hui, des profs dont les enfants veulent reproduire le parcours parental ? Je n'en connais aucun.
Bonsoir !
Ta remarque est fort pertinente et nous avons un exemple à la maison. Nous sommes tous deux enseignants. Nous avons évoqué cette éventualité avec notre fille qui nous a immédiatement répondu « Ah non ! Surtout pas ».
Bon courage à tous. Nous en avons besoin.
Valenny
- ValennyNiveau 5
Ventre-Saint-Gris a écrit:Alors qu'il était très fréquent que les enseignants soient eux-mêmes enfants d'enseignants, connaissez-vous, aujourd'hui, des profs dont les enfants veulent reproduire le parcours parental ? Je n'en connais aucun.
Bonsoir !
Ta remarque est fort pertinente et nous avons un exemple à la maison. Nous sommes tous deux enseignants. Nous avons évoqué cette éventualité avec notre fille qui nous a immédiatement répondu « Ah non ! Surtout pas ».
Bon courage à tous. Nous en avons tous besoin.
Valenny
- InvitéInvité
Ventre-Saint-Gris a écrit:Alors qu'il était très fréquent que les enseignants soient eux-mêmes enfants d'enseignants, connaissez-vous, aujourd'hui, des profs dont les enfants veulent reproduire le parcours parental ? Je n'en connais aucun.
C'est vrai dans ma famille en tout cas. Mes parents étaient professeurs, et j'ai assisté petite à un cours de mon père : j'étais fascinée, je le découvrais sous un jour nouveau, ses élèves l'adoraient. Cela m'a donné envie. Mes filles aujourd'hui me disent : " maman, pourquoi tu passes tous tes week-ends à corriger ? Si c'est ça je ne serai jamais professeur ! " (Tant mieux mes filles !)
- SallustiusNiveau 9
Oui. Mon fils veut être enseignant... mais il n a encore que 11 ans et depuis qu il est tout petit on le surnomme Unicef... c est toujours celui qui est du côté des causes perdues
- zigmag17Guide spirituel
Sallustius a écrit:Oui. Mon fils veut être enseignant... mais il n a encore que 11 ans et depuis qu il est tout petit on le surnomme Unicef... c est toujours celui qui est du côté des causes perdues
Quel surnom original, drôle et tendre en même temps! :lol:
J'adore!
- InvitéInvité
zigmag17 a écrit:Sallustius a écrit:Oui. Mon fils veut être enseignant... mais il n a encore que 11 ans et depuis qu il est tout petit on le surnomme Unicef... c est toujours celui qui est du côté des causes perdues
Quel surnom original, drôle et tendre en même temps! :lol:
J'adore!
Oui, c'est très très mignon !
- SallustiusNiveau 9
Merci. Nous avons découvert quand il était au cp en juin qu'il avait donné son goûter toute l'année à une camarade car " la pauvre n en avait pas"
...
Bon du coup lui n en avait plus.
Et il veut être prof de math pour "aider ceux qui ne comprennent pas "
... s il savait
...
Bon du coup lui n en avait plus.
Et il veut être prof de math pour "aider ceux qui ne comprennent pas "
... s il savait
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- Profs et parents inquiets des difficultés de la médecine scolaire : pénurie en vue.
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