L'hétérogénéité à l'université

Bonsoir à tous,
J'ouvre un nouveau post, n'ayant vu ce sujet abordé que dans le secondaire. Je me pose des questions sur la gestion de l'hétérogénéité dans le supérieur, notamment en 1ère année où les étudiants arrivent parfois d'horizons différents. Il est probable que j'aie en charge des étudiants d'un faible niveau qu'il va falloir faire progresser sur les bases en français. Mais je cherche des idées concrètes à mettre en place pour gérer l'hétérogénéité de ce type d'étudiants. Travaux de groupe ? Comment différencier en (très) grand groupe ??
je suis preneuse de toutes vos remarques, conseils ou idées !
Merci beaucoup

Nouka

Bah si la prise en compte de l'hétérogénéité dans le secondaire génère de l'hétérogénéité à l'université, c'est que ça ne marche pas, la remédiation.
:jesors: bon ça ne t'aide pas...

Dis-toi qu'en gros tu vas avoir des lycéens. Imagine une grosse classe de terminale pas très bonne, quoi... Et tu fais pareil qu'avec cette grosse classe de terminale pas très bonne : tu reprends toutes les bases. Et pour les bons élèves, tu files une bibliographie avec des travaux à faire à la maison.

Moi je dois avouer que je fais cours essentiellement pour ceux qui ont un niveau de base acceptable et qui travaillent. C'est l'université, quand même.

DesolationRow a écrit:Moi je dois avouer que je fais cours essentiellement pour ceux qui ont un niveau de base acceptable et qui travaillent. C'est l'université, quand même.

Je comprends bien, après ça dépend de ceux que tu as en face en fait. Les petits hypokhâgneux que j'ai eu cette année étaient gentils et motivés, mais dans l'ensemble d'un niveau assez faible par rapport à ce que j'ai pu voir dans des prépas plus "prestigieuses". Dans ce cas, pas le choix, tu t'adaptes, sinon tu perds 90 % de la classe, donc tu passes beaucoup de temps à faire des trucs qu'ils ont déjà fait au lycée mais qu'il faut reprendre. Après, ce n'est pas très grave de reprendre les bases...
Par contre je ne travaille pas à leur place, en effet

Elaïna a écrit:

DesolationRow a écrit:Moi je dois avouer que je fais cours essentiellement pour ceux qui ont un niveau de base acceptable et qui travaillent. C'est l'université, quand même.

Je comprends bien, après ça dépend de ceux que tu as en face en fait. Les petits hypokhâgneux que j'ai eu cette année étaient gentils et motivés, mais dans l'ensemble d'un niveau assez faible par rapport à ce que j'ai pu voir dans des prépas plus "prestigieuses". Dans ce cas, pas le choix, tu t'adaptes, sinon tu perds 90 % de la classe, donc tu passes beaucoup de temps à faire des trucs qu'ils ont déjà fait au lycée mais qu'il faut reprendre. Après, ce n'est pas très grave de reprendre les bases...
Par contre je ne travaille pas à leur place, en effet

Ah, mais gentils et motivés, je prends hein et pour ce qui est du niveau "de base", je ne suis pas si monstrueusement exigeant que ça.
En revanche, je dois avouer que je ne fais pas cours pour ceux qui ne savent pas écrire deux phrases de français. Et Dieu sait qu'il y en a.

Oui c'est tout le problème.
Par contre je trouve vraiment rude, pour les élèves, de constater que les gentils et motivés issus d'établissements lambdas ont été admis en prépa (donc avec un bon dossier) et voient que leurs 15 et 18 de moyenne un peu partout constituent en fait un niveau assez médiocre. Franchement quand ils commencent à comprendre combien on leur a menti pendant des années, ça fait mal au coeur.

Ça je suis bien d'accord...

Je ne sais pas si c'est très généralisé, mais il y a aussi des filières qui mettent en place des cours spécifiquement à destination des étudiants en difficulté. Dans ma fac, il y a des fonds spécifiques pour ça () donc je sais qu'en Histoire, par ex, ils ont des trucs pour les étudiants identifiés oui-si par les critères qu'ils ont mis à Parcoursup. Pour d'autres, ce sont des ateliers de méthodologie du travail universitaire assez opaques etc. Bref, j'imagine qu'il y a des endroits où ça fait partie du package de la formation notamment en 1re année.
Je doute que ce soit globalement très efficace. Ici, en grammaire, on a une première année censée reprendre les bases, ça marche bien pour ceux qui ont des bases, ça n'a aucune efficacité pour ceux qui n'en ont pas et ne fournissent pas triple ou quadruple travail pour les obtenir.
Évidemment, pour ceux qui écrivent sans majuscule, sans point, sans ponctuation et sans syntaxe, ce ne sont pas quelques heures ou ateliers qu'il faut... mais ce n'est pas non plus notre travail en l'occurrence.

Merci beaucoup pour vos réponses.
Je crois que je dois préciser la situation. Il s'agit d'un parcours particulier mis en place par cette université pour des étudiants qui viennent essentiellement de bac pro et qui n'ont pas le niveau pour s'inscrire en L1. Je vous laisse imaginer le niveau donc... très faible et des étudiants pas forcément motivés si vous voyez ce que je veux dire. Il s'agira de les intéresser et essayer de combler de (grosses) lacunes en français pour les amener (peut-etre) à s'inscrire en L1 l'année d'après. Jusque là d'après ce que j'ai compris, trèèèèès peu y parviennent, la majorité laisse tomber.
J'en suis au stade recrutement. Je dois donc arriver à convaincre en essayant de proposer des moyens alternatifs que je suis la personne idéale pour ces étudiants.

Nouka a écrit:Merci beaucoup pour vos réponses.
Je crois que je dois préciser la situation. Il s'agit d'un parcours particulier mis en place par cette université pour des étudiants qui viennent essentiellement de bac pro et qui n'ont pas le niveau pour s'inscrire en L1. Je vous laisse imaginer le niveau donc... très faible et des étudiants pas forcément motivés si vous voyez ce que je veux dire. Il s'agira de les intéresser et essayer de combler de (grosses) lacunes en français pour les amener (peut-etre) à s'inscrire en L1 l'année d'après. Jusque là d'après ce que j'ai compris, trèèèèès peu y parviennent, la majorité laisse tomber.
J'en suis au stade recrutement. Je dois donc arriver à convaincre en essayant de proposer des moyens alternatifs que je suis la personne idéale pour ces étudiants.

Rassure-moi : ce sont des adultes qui se sont volontairement inscrit à la fac, non ?

Un point qui m'a surpris une année, quand j'ai fait cours en L1, c'est que même les étudiants en difficulté et qui relevaient du parcours "oui si" semblaient s'être retrouvé dans mon enseignement et avaient demandé si je pouvais intervenir dans leurs cours spécifiques (ce qui n'était pas possible statutairement parlant).
J'ai noté quelque part ce que faisaient les collègues qui géraient le oui si en lettres mais je ne l'ai plus en tête.

valle a écrit:

Nouka a écrit:Merci beaucoup pour vos réponses.
Je crois que je dois préciser la situation. Il s'agit d'un parcours particulier mis en place par cette université pour des étudiants qui viennent essentiellement de bac pro et qui n'ont pas le niveau pour s'inscrire en L1. Je vous laisse imaginer le niveau donc... très faible et des étudiants pas forcément motivés si vous voyez ce que je veux dire. Il s'agira de les intéresser et essayer de combler de (grosses) lacunes en français pour les amener (peut-etre) à s'inscrire en L1 l'année d'après. Jusque là d'après ce que j'ai compris, trèèèèès peu y parviennent, la majorité laisse tomber.
J'en suis au stade recrutement. Je dois donc arriver à convaincre en essayant de proposer des moyens alternatifs que je suis la personne idéale pour ces étudiants.

Rassure-moi : ce sont des adultes qui se sont volontairement inscrit à la fac, non ?

Oui, mais des "gosses" de 18 ans qui n'ont pas trop d'idées de leur orientation et qui atterrissent là... enfin d'après ce que j'ai compris hein... Je sais, cette partie du poste ne fait pas rêver... Mais je dois quand même donner des idées lors de l'audition, je ne vais pas couper à cette question.

valle a écrit:

Nouka a écrit:Merci beaucoup pour vos réponses.
Je crois que je dois préciser la situation. Il s'agit d'un parcours particulier mis en place par cette université pour des étudiants qui viennent essentiellement de bac pro et qui n'ont pas le niveau pour s'inscrire en L1. Je vous laisse imaginer le niveau donc... très faible et des étudiants pas forcément motivés si vous voyez ce que je veux dire. Il s'agira de les intéresser et essayer de combler de (grosses) lacunes en français pour les amener (peut-etre) à s'inscrire en L1 l'année d'après. Jusque là d'après ce que j'ai compris, trèèèèès peu y parviennent, la majorité laisse tomber.
J'en suis au stade recrutement. Je dois donc arriver à convaincre en essayant de proposer des moyens alternatifs que je suis la personne idéale pour ces étudiants.

Rassure-moi : ce sont des adultes qui se sont volontairement inscrit à la fac, non ?

« volontairement »… sachant que pas d'inscription ⇒ ni bourse ni RSA.

Nouka a écrit:

valle a écrit:

Nouka a écrit:Merci beaucoup pour vos réponses.
Je crois que je dois préciser la situation. Il s'agit d'un parcours particulier mis en place par cette université pour des étudiants qui viennent essentiellement de bac pro et qui n'ont pas le niveau pour s'inscrire en L1. Je vous laisse imaginer le niveau donc... très faible et des étudiants pas forcément motivés si vous voyez ce que je veux dire. Il s'agira de les intéresser et essayer de combler de (grosses) lacunes en français pour les amener (peut-etre) à s'inscrire en L1 l'année d'après. Jusque là d'après ce que j'ai compris, trèèèèès peu y parviennent, la majorité laisse tomber.
J'en suis au stade recrutement. Je dois donc arriver à convaincre en essayant de proposer des moyens alternatifs que je suis la personne idéale pour ces étudiants.

Rassure-moi : ce sont des adultes qui se sont volontairement inscrit à la fac, non ?

Oui, mais des "gosses" de 18 ans qui n'ont pas trop d'idées de leur orientation et qui atterrissent là... enfin d'après ce que j'ai compris hein... Je sais, cette partie du poste ne fait pas rêver... Mais je dois quand même donner des idées lors de l'audition, je ne vais pas couper à cette question.

Oui, j'en suis conscient ! Et je n'ai pas de réponse.
Sinon, je t'en veux parce que ta citation grave sur le marbre mon "inscrit".

En BTS: le niveau est catastrophique, ils manquent de bases vraiment élémentaires (ce matin, des étudiants ne savaient pas le sens de BECAUSE). Une tendance à la contestation et à se trouver des excuses.

Hey, je suis censée être en période motivation, gonflée à bloc pour obtenir ce poste !!!!!

valle a écrit:

Nouka a écrit:Merci beaucoup pour vos réponses.
Je crois que je dois préciser la situation. Il s'agit d'un parcours particulier mis en place par cette université pour des étudiants qui viennent essentiellement de bac pro et qui n'ont pas le niveau pour s'inscrire en L1. Je vous laisse imaginer le niveau donc... très faible et des étudiants pas forcément motivés si vous voyez ce que je veux dire. Il s'agira de les intéresser et essayer de combler de (grosses) lacunes en français pour les amener (peut-etre) à s'inscrire en L1 l'année d'après. Jusque là d'après ce que j'ai compris, trèèèèès peu y parviennent, la majorité laisse tomber.
J'en suis au stade recrutement. Je dois donc arriver à convaincre en essayant de proposer des moyens alternatifs que je suis la personne idéale pour ces étudiants.

Rassure-moi : ce sont des adultes qui se sont volontairement inscrit à la fac, non ?

J'ai reçu (plusieurs fois) une étudiante de L1 qui ne sait pas aligner trois mots d'anglais, ni à l'oral, ni à l'écrit. Mon but était donc de lui faire comprendre qu'il fallait qu'elle trouve autre chose que LLCER anglais ou a minima qu'elle parte un an dans un pays anglophone pour apprendre. Je me suis heurtée à un mur qui n'a fait que répéter en boucle qu'elle avait été refusée dans la formation sélective qu'elle convoitait et que nous, on l'avait acceptée, alors c'était donc qu'elle pouvait faire de l'anglais. J'ai eu beau lui réexpliquer qu'on ne pouvait pas la refuser, nuance, mais que son niveau allait lui faire enchaîner les 0,25 (en étant généreux), rien n'y a fait. De même pour les 12 000 réorientations Campus France ou autre pour garder des visas.

Or, on reçoit quand même beaucoup d'injonctions à proposer des trucs de remédiation à ces étudiants dont on sait que c'est voué à l'échec parce que le rectorat, gnagnagni gnagnagna, et rendez-vous compte, votre taux d'échec. Donc certains se donnent une pseudo bonne conscience avec ces ateliers ou ces années de préparation à l'entrée à l'université (cf. le nombre d'abandons) mais en l'occurrence, à toutes mes auditions de PRAG/PRCE, j'ai eu des questions débiles sur comment gérer l'hétérogénéité, et que faire pour ce taux d'échec -- et l'audition n'est pas tellement le lieu pour répondre que c'est du bon gros n'importe quoi. Parce que bien sûr, on va captiver les étudiants grâce à des méthodes révolutionnaires, vu que certes, ils ont échoué toute leur scolarité, mais là, ils sont adultes, c'est la fac, ils ont la maturité pour s'investir dans toutes ces choses.

Nouka a écrit:

valle a écrit:

Nouka a écrit:Merci beaucoup pour vos réponses.
Je crois que je dois préciser la situation. Il s'agit d'un parcours particulier mis en place par cette université pour des étudiants qui viennent essentiellement de bac pro et qui n'ont pas le niveau pour s'inscrire en L1. Je vous laisse imaginer le niveau donc... très faible et des étudiants pas forcément motivés si vous voyez ce que je veux dire. Il s'agira de les intéresser et essayer de combler de (grosses) lacunes en français pour les amener (peut-etre) à s'inscrire en L1 l'année d'après. Jusque là d'après ce que j'ai compris, trèèèèès peu y parviennent, la majorité laisse tomber.
J'en suis au stade recrutement. Je dois donc arriver à convaincre en essayant de proposer des moyens alternatifs que je suis la personne idéale pour ces étudiants.

Rassure-moi : ce sont des adultes qui se sont volontairement inscrit à la fac, non ?

Oui, mais des "gosses" de 18 ans qui n'ont pas trop d'idées de leur orientation et qui atterrissent là... enfin d'après ce que j'ai compris hein... Je sais, cette partie du poste ne fait pas rêver... Mais je dois quand même donner des idées lors de l'audition, je ne vais pas couper à cette question.

Sais-tu par qui tu es auditionnée ? Des enseignants d'une section disciplinaire (comme les Lettres modernes), de plusieurs sections, par des enseignants en sciences de l'éducation ? Le discours n'est pas le même à tenir en fonction du public.

J'ai vu ce type de passerelle en lycée comme marchepied pour accéder au BTS : l'enseignement alternait culture générale, travail sur l'expression écrite et orale et renforcement disciplinaire.

Dans mon université, ces dispositifs s'empilent (tutorat, remédiation, méthode du travail universitaire ...) sans grande efficacité (hormis le tutorat dont se sont emparé les étudiants motivés).

Je suis auditionnée par l'équipe de lettres.

Il me semble que ton parcours professionnel démontre une grande adaptabilité Nouka, c’est sûrement un atout dans ce genre de poste. Et puis, avoir enseigné le FLE apporte un autre regard sur la langue et peut-être des pratiques pédagogiques différentes? D’après ce que tu décris, ton problème semble moins l’hétérogénéité qu’un niveau très faible (mais malheureusement relativement homogène?), et des élèves pour qui le français est à la limite de la langue étrangère, un domaine dans lequel tu as de l’expérience.

Merci Dandelion, tu as peut-etre raison. J'ai tellement peu confiance en moi...
Mais malgré tout j'avoue avoir du mal à formaliser en quoi le fait d'enseigner le Fle/Fls va m'aider là. Je le dis dans ma présentation bien sûr mais concrement je ne sais pas comment ??? D'autant que j'enseigne le Fle à des mini groupes de personnes motivées et contentes d'etre là, ca aide !!

Tu as peut-etre raison ceci dit le plus gros probleme ne sera peut-etre pas l'heterogénéité mais les difficultés et le niveau faible... s'ils sont là c'est qu'aucun n'a eu le niveau pour la L1...

Alors je ne sais pas du tout comment cela est organisé chez toi ni ce qu’on attend exactement de toi mais j’avais été contactée lorsque je faisais des Bts par la fac voisine pour encadrer un groupe du genre des tiens ( et j’ai fui dès que j’ai compris ce qu’ils attendaient que je fasse ): en fait la fac m’avait remis un énorme paquet de polycops avec des séries d’exercices d’expression- ortho ( faites je ne sais sur quelle base) à leur distribuer et leur faire remplir à chaque séance: des exercices de repérage, expression puis rédaction de courts paragraphes:en fait je n’avais qu’un rôle de surveillant ( et de correction ) bref j’ai décliné car je n’avais aucune autonomie dans le bouzin!( et c’était fort mal payé)

Je sais que ce n'est pas le poste idéal mais c'est pour moi une occasion d'avoir une 1ère expérience. Et surtout ce n'est pas la seule partie du boulot, il y a aussi des L1 et des L2.

Ce sera plus intéressant sûrement: je ne le disais pas pour te déprimer mais pour te dire ce qu’on attendait à ce niveau par ici : je ne sais pas ce qu’il en est chez toi!