- User20159Esprit éclairé
tAoK a écrit:Vous n'avez rien compris ou quoi ?
Je résume donc.
Offre : postes à pourvoir (26h par semaine pour le 1er degré, 18h par semaine dans le 2nd degré, donc travail pépère, avec plein de temps libre)
Demande : bac +3 et motivation (à aucun moment on ne demande un bagage disciplinaire solide)
C'est tout ce que veut montrer ce reportage : devenir prof, c'est facile, rapide, tout le monde peut le faire.
Je vous parie qu'on n'ira pas interviewer ces pauvres candidats dans quelques mois pour leur demander : "alors, ça se passe comment depuis la rentrée ?"
Et le citoyen lambda continuera de croire ce que l'EN veut bien lui faire croire.
Oui c'est de la comm' , comme d'habitude finalement.
Mais il ne faut pas prendre le citoyen lambda pour un imbécile fini : une grande partie d'entre eux connaissent parfaitement la situation, après tout, ils ont des gosses....
Je ne parle pas de commerçant X, qui me sachant prof en SSD, frémissait littéralement de terreur, alors qu'il n'y a vraiment pas de quoi...
Ou même de Y, qui me sachant muté entre les murs m'a murmuré qu'enfin la situation serait plus acceptable....
Ce que le grand public ignore très largement, ce ne sont pas nos conditions de travail, (une majorité de la population ne nous considère pas comme des j...f..tres, contrairement à ce que l'on pourrait penser) c'est le recrutement actuel, le déficit actuel, la contractualisation massive, il faut bien dire que les journalistes commencent à peine à en parler.
- roxanneOracle
Je vais éviter des a priori sur des gens dont je ne sais rien à part 30 secondes d’interview à la télévision. On ne sait pas qui sera pris ou pas et ce que ça donnera en classe. J’ai été contractuelle ( sans aucun entretien) comme un certain nombre d’enseignants qui ont débuté comme ça. Ma mère à la fin des années 60 a débuté aussi comme auxiliaire, à l’époque un bac avec mention suffisait pour être institutrice suppléante ( et aussi accepter un poste au fin fond de la campagne). Donc, non, ce n’est pas nouveau et ça ne donne pas que des catastrophes. Ce qui diffère, c’est évidemment le nombre, la méthode de recrutement et le profil des candidats. Moi, j’étais contractuelle tout en préparant mon concours, c’était un début de carrière et c’était le cas de la plupart des contractuels. J’ai été étonnée de ne voir aucun jeune dans la foule et c’est pour ça que j’aimerais bien connaître les profils types. Mais des parcours différents peuvent être intéressants aussi.
- TaumataoraNiveau 4
Proton a écrit:Avez-vous cela ?
C'est ... incroyable !
https://twitter.com/infofrance2/status/1531265009833152516
Rectificatif de France2, il s'agissait des sélections pour "Rendez vous en Terre Inconnue".
Marie-Charlotte versaillaise pure souche de 45 ans, mariée à un cadre sup du CAC40, mère de 3 enfants, et prochainement mutée dans un collège de Trappes.
Comme le dit @roxanne, pas d'aprioris, mais si ces personnes ne connaissent que les établissement CPS++ de l'académie de Versailles, ils vont tomber de haut face à la réalité du notre métier de surcroit pour 1400€ par mois. Nos futurs meilleurs ambassadeurs auprès des LR et LREM.
- Vincent83Niveau 6
N'oubliez pas que du point de vue disciplinaire certains 'anciens' ont beaucoup de marge par rapport à certains 'jeunes'. Pour ce qui est de ma matière (mathématiques) quand je vois les aptitudes de ma soeur cinquantenaire cf celles de MPSI débutants je vous assure que le disciplinaire est très largement maîtrisé. Après il faut apprendre le métier mais honnêtement qui l'a appris à l'espe? Il en est de même pour la simple maîtrise de l'orthographe... Après les avis sur le caractère reposant du métier sont les mêmes depuis longtemps et l'atterrissage sera difficile ! Ensuite quelle est la proportion de personnes entrantes sérieuses sur le plan disciplinaire, telle est la question: tant mieux pour les rares élèves qui tomberont sur quelqu'un sachant de quoi il parle, tant pis pour la majorité qui aura un adulte lui enseignant des choses fausses.
Après tout la société l'a bien cherché, on ne peut plus se battre contre le travail de sape accompli depuis tant d'années.
Après tout la société l'a bien cherché, on ne peut plus se battre contre le travail de sape accompli depuis tant d'années.
- celitianSage
+1Vincent83 a écrit:N'oubliez pas que du point de vue disciplinaire certains 'anciens' ont beaucoup de marge par rapport à certains 'jeunes'. Pour ce qui est de ma matière (mathématiques) quand je vois les aptitudes de ma soeur cinquantenaire cf celles de MPSI débutants je vous assure que le disciplinaire est très largement maîtrisé. Après il faut apprendre le métier mais honnêtement qui l'a appris à l'espe? Il en est de même pour la simple maîtrise de l'orthographe... Après les avis sur le caractère reposant du métier sont les mêmes depuis longtemps et l'atterrissage sera difficile ! Ensuite quelle est la proportion de personnes entrantes sérieuses sur le plan disciplinaire, telle est la question!
Effectivement pour certains "anciens" profs, nous avons passé le concours avec un bac +3, largement un bac +5 d'aujourd'hui dans mes matières.
Avec mes collègues, nous trouvons bien que le niveau du BTS actuel est celui d'un ancien bac pro, c'est le même même raisonnement.
J'espère seulement que les collègues titulaires ne vont pas donner cours et évaluations pour qu'ils puissent vraiment découvrir ce métier.
On a eu un contractuel remplaçant qui a passé le semestre à clamer que "prof, on fiche pas grand chose", forcément la collègue arrêtée lui avait tout donner (au passage, aucun devoir dans le semestre !
- Charles-MauriceNiveau 10
Il est complètement faux de prétendre que les professeurs aient été recrutés avec une seule licence avant la réforme LMD. Il fallait bien un an, voire plus, pour préparer et obtenir un capes, vraiment très sélectif, et un an de stage ensuite pour le valider. Seuls les maîtres auxiliaires rentraient après la licence et certains plp, mais pas les titulaires. La réforme n'avait fait qu'enteriner cet état de fait.
Attention à ne pas accréditer de vielles légendes.
Attention à ne pas accréditer de vielles légendes.
- roxanneOracle
Le concours était accessible avec une licence, c'est un fait. Certains l'avaient dès le premier coup, effectivement après une année de préparation mais qui n'était pas validée comme une année supplémentaire.
- pseudo-intelloSage
tAoK a écrit:Vous n'avez rien compris ou quoi ?
Je résume donc.
Offre : postes à pourvoir (26h par semaine pour le 1er degré, 18h par semaine dans le 2nd degré, donc travail pépère, avec plein de temps libre)
Demande : bac +3 et motivation (à aucun moment on ne demande un bagage disciplinaire solide)
C'est tout ce que veut montrer ce reportage : devenir prof, c'est facile, rapide, tout le monde peut le faire.
Je vous parie qu'on n'ira pas interviewer ces pauvres candidats dans quelques mois pour leur demander : "alors, ça se passe comment depuis la rentrée ?"
Et le citoyen lambda continuera de croire ce que l'EN veut bien lui faire croire.
Bien sûr, c'est de la com pourrie, et un dévoiement inacceptable de notre métier, effectué à la va-vite pour combler les trous béants dans le recrutement tant notre métier attire peu.
Ceci étant, entre l'AESH et le père de famille OKLM qui veut un rythme plus cool parce que, ben, il vieillit, quoi, je me dis que l'AESH a pour elle une expérience de la classe, a observé différents enseignants et leurs différentes stratégies.
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- roxanneOracle
Elle est plus jeune aussi, a donc des perspectives de passer le concours et de faire carrière. Parce que c'est quoi la finalité? des gens pour boucher des trous pour quelques mois puis on passe à d'autres (et là ma foi, n'importe qui d'un peu motivé peut faire l'affaire) ou des gens qu'on va accompagner, aider et préparer aux concours pour qu'ils fassent une vraie carrière dans l'EN ?
- celitianSage
Ben si , concours plp en 94 avec niveau bac+3 (DU non reconnu officiellement), peu de postes et beaucoup de candidats donc préparation sérieuse pendant un an.Charles-Maurice a écrit:Il est complètement faux de prétendre que les professeurs aient été recrutés avec une seule licence avant la réforme LMD. Il fallait bien un an, voire plus, pour préparer et obtenir un capes, vraiment très sélectif, et un an de stage ensuite pour le valider. Seuls les maîtres auxiliaires rentraient après la licence et certains plp, mais pas les titulaires. La réforme n'avait fait qu'enteriner cet état de fait.
Attention à ne pas accréditer de vielles légendes.
- ProtonExpert
Charline Avenel, la rectrice macroniste placée à ce poste grâce aux changements de règlement ( https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/une-proche-de-macron-nommee-rectrice-apres-un-changement-de-reglement-142930 ) se félicite de ce 1er jour de recrutement.
L'uberisation des enseignants En Marche !
Petite question, McKinsey va-t-il proposer de mettre en place une application style Tinder pour faciliter le recrutement ?
Par exemple, un CDE pourrait voir la tête du futur prof et pouvoir dire "cet enseignant, ça va pas le faire" ou non.
- MoyenCrocoNiveau 10
Si une simple licence était nécessaire pour le concours, il n'y aurait pas eu besoin de préparation. Le niveau disciplinaire attendu au concours est a des années lumières des attendus d'une simple licence (en sciences du moins).roxanne a écrit:Le concours était accessible avec une licence, c'est un fait. Certains l'avaient dès le premier coup, effectivement après une année de préparation mais qui n'était pas validée comme une année supplémentaire.
Après je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fait. Une licence, indépendamment du niveau disciplinaire (ou même de la discipline) était seulement exigé pour passer les concours.
Ça se ressentait fortement dans les concours de PE qui possédait une grosse dominante et limitait la casse a côté
- Vincent83Niveau 6
celitian a écrit:+1Vincent83 a écrit:N'oubliez pas que du point de vue disciplinaire certains 'anciens' ont beaucoup de marge par rapport à certains 'jeunes'. Pour ce qui est de ma matière (mathématiques) quand je vois les aptitudes de ma soeur cinquantenaire cf celles de MPSI débutants je vous assure que le disciplinaire est très largement maîtrisé. Après il faut apprendre le métier mais honnêtement qui l'a appris à l'espe? Il en est de même pour la simple maîtrise de l'orthographe... Après les avis sur le caractère reposant du métier sont les mêmes depuis longtemps et l'atterrissage sera difficile ! Ensuite quelle est la proportion de personnes entrantes sérieuses sur le plan disciplinaire, telle est la question!
Effectivement pour certains "anciens" profs, nous avons passé le concours avec un bac +3, largement un bac +5 d'aujourd'hui dans mes matières.
Avec mes collègues, nous trouvons bien que le niveau du BTS actuel est celui d'un ancien bac pro, c'est le même même raisonnement.
J'espère seulement que les collègues titulaires ne vont pas donner cours et évaluations pour qu'ils puissent vraiment découvrir ce métier.
On a eu un contractuel remplaçant qui a passé le semestre à clamer que "prof, on fiche pas grand chose", forcément la collègue arrêtée lui avait tout donner (au passage, aucun devoir dans le semestre !
Je ne parlais pas d'anciens profs mais d'ingénieurs par exemple d'une cinquantaine d'années!
- Manu7Expert spécialisé
Jenny a écrit:Mrs Hobie a écrit:Dans la vidéo, le monsieur ... "J'ai eu 4 enfants [...] J'atteins la cinquantaine, donc je me dis qu'il faut ptet changer un p'tit peu de vie, avoir un autre rythme"
Euh, il sous entend quoi, là ?
Il va déchanter, le monsieur.
On ne peut pas savoir, il faudrait connaître son rythme actuel. On ne peut pas nier que nous avons un rythme très différent de nombreux métiers.
J'ai cru comprendre qu'il avait pris du plaisir à expliquer notamment les maths à ses enfants pendant le confinement, c'est un bon début.
Dans le même reportage, on entend que dans un collège, 25% des heures n'ont pas été effectuées depuis le début de l'année. Ce nombre me semble énorme, je me demande même si j'ai bien compris. Mais d'un autre côté, j'ai bien un neveu qui n'a pas eu de prof de français en 5ème pendant les 2 tiers de l'année et pas de prof de techno sur toute l'année (et là il n'y avait personne de nommer donc ce n'est pas un absent), donc tout est possible !!!
C'est vrai que c'est totalement affligeant. Le reportage a aussi montrer les nombres de candidats admissibles, mais cela manquait de clarté, car ils ont oublié d'expliquer que le nombre d'admis serait automatiquement plus faible. Mais bon c'est vrai que les graphiques étaient déjà catastrophiques...
D'un autre côté, on peut aussi se dire que c'est positif de faire passer des entretiens à des futurs contractuels, car nous en voyons débarqués beaucoup trop qui n'ont même pas passé un entretien et n'ont pas de licence c'est dire que dans certaines académies c'est pire...
Pour résumer on se pose la question suivante : un prof recruté au hasard est-ce mieux que pas de prof du tout ?
Il me semble que le reportage ne parlait pas de la rémunération proche du smic des contractuels...
- ProtonExpert
J'en ai vu des ingé de 50 ans devenir contractuel dans mon lycée. Le dernier a tenu de septembre jusqu'aux vacances de la Toussaint.
:serge:
Et son niveau ? Mdr, il s'est retrouvé avec des maths expertes et une spé maths de term notamment. Il brodait sur les complexes. Je pense qu'il avait tout oublié. Les limites en spé ? Euh ... le raisonnement par récurrence ? Il n'y avait pas de rédaction ...
Il me demandait le corrigé de tous mes DS "pour vérifier" ...
J'avais de la peine pour lui, il était débordé et il n'avait pas le temps de préparer correctement. On a tous essayé de l'aider mais il était trop en décalage.
Donc ne pas se dire "la personne a 50 ans et a fait Bac C machin chouette, elle a un gros niveau". En réalité la personne a seulement un vague souvenir des maths de son époque.
:serge:
Et son niveau ? Mdr, il s'est retrouvé avec des maths expertes et une spé maths de term notamment. Il brodait sur les complexes. Je pense qu'il avait tout oublié. Les limites en spé ? Euh ... le raisonnement par récurrence ? Il n'y avait pas de rédaction ...
Il me demandait le corrigé de tous mes DS "pour vérifier" ...
J'avais de la peine pour lui, il était débordé et il n'avait pas le temps de préparer correctement. On a tous essayé de l'aider mais il était trop en décalage.
Donc ne pas se dire "la personne a 50 ans et a fait Bac C machin chouette, elle a un gros niveau". En réalité la personne a seulement un vague souvenir des maths de son époque.
- PrezboGrand Maître
roxanne a écrit:Elle est plus jeune aussi, a donc des perspectives de passer le concours et de faire carrière. Parce que c'est quoi la finalité? des gens pour boucher des trous pour quelques mois puis on passe à d'autres (et là ma foi, n'importe qui d'un peu motivé peut faire l'affaire) ou des gens qu'on va accompagner, aider et préparer aux concours pour qu'ils fassent une vraie carrière dans l'EN ?
Je crois que la question elle est vite répondue.
- NicétasNiveau 9
Moi c'est le titre que je trouve nauséabond, les candidats je ne les connais pas je ne les jugerai pas. Mais "30 minutes pour devenir prof". Quelle honte, quelle insulte pour nous tous. Allez plus que 40 ans à être méprisé chaque jour !
_________________
« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
- ProtonExpert
J'ai cru comprendre qu'il avait pris du plaisir à expliquer notamment les maths à ses enfants pendant le confinement, c'est un bon début.
Il y a un fossé abyssal entre expliquer vite fait un exercice de maths à ses enfants le soir (et encore quel niveau ? CM ? 3e ? term ?) et concevoir un cours de A à Z puis l'enseigner en classe pendant 55 minutes à 35 adolescents.
Ces gens voient uniquement l'enseignement via le spectre de leur enfance et de leurs enfants. Peut-être même dans le privé.
Bref, combien vont démissionner à la rentrée ?
@Nicétas je suis d'accord. C'est l'uberisation des enseignants.
CDE, besoin d'un enseignant ? Avec TinderTeacher vous recrutez en 10 min !
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Il y a les titulaires du CAPET technologie qui savent très bien tout cela.antony a écrit:Jenny a écrit:Et on fait quoi des titulaires/TZR qui attendent de pouvoir rentrer dans une académie, avoir un poste fixe ? Ils se feront doubler ? (Dans mon académie et ma matière, c'est 15 ans d'attente un poste fixe et déjà rentrer dans l'académie nécessite un barème conséquent... Je peux te certifier que si des contractuels me passent devant, je vais l'avoir vraiment mauvaise.)
Je le comprends, je réagirais de la même manière. Mais c'est en réalité un faux problème, car ils sont DEJA bloqués. Des postes sont DEJA reservés pour les CDD/CDI. Ca ne serait donc pas un nouveau problème.
Il faudrait essayer de se mettre d'accord sur un fonctionnement le plus équitable possible en prenant en compte l'ancienneté des CDD/CDI et l'ancienneté des titulaires demandant les postes. Ce doit être plus ou moins faisable, mais il y aura forcement des couacs
Vu le blocage des mutations sur un si long terme, j'ai compris qu'on était surtout titulaire d'une académie et finalement pas vraiment d'une discipline (ce CAPET ne m'a servie qu'à être titularisée... en IDF -> et pourtant, licence, préparation, externe, stage pas du tout en IDF) .
Tout ce que j'ai graissé, c'est ce que subit la "techno" depuis une 15aine d'années, et c'est ce qui est en train de se faire pour tous (déqualification du CAPET-CAPES).Manu7 a écrit:Jenny a écrit:Mrs Hobie a écrit:Dans la vidéo, le monsieur ... "J'ai eu 4 enfants [...] J'atteins la cinquantaine, donc je me dis qu'il faut ptet changer un p'tit peu de vie, avoir un autre rythme"
Euh, il sous entend quoi, là ?
Il va déchanter, le monsieur.
On ne peut pas savoir, il faudrait connaître son rythme actuel. On ne peut pas nier que nous avons un rythme très différent de nombreux métiers.
J'ai cru comprendre qu'il avait pris du plaisir à expliquer notamment les maths à ses enfants pendant le confinement, c'est un bon début.
Dans le même reportage, on entend que dans un collège, 25% des heures n'ont pas été effectuées depuis le début de l'année. Ce nombre me semble énorme, je me demande même si j'ai bien compris. Mais d'un autre côté, j'ai bien un neveu qui n'a pas eu de prof de français en 5ème pendant les 2 tiers de l'année et pas de prof de techno sur toute l'année (et là il n'y avait personne de nommer donc ce n'est pas un absent), donc tout est possible !!!
C'est vrai que c'est totalement affligeant. Le reportage a aussi montrer les nombres de candidats admissibles, mais cela manquait de clarté, car ils ont oublié d'expliquer que le nombre d'admis serait automatiquement plus faible. Mais bon c'est vrai que les graphiques étaient déjà catastrophiques...
D'un autre côté, on peut aussi se dire que c'est positif de faire passer des entretiens à des futurs contractuels, car nous en voyons débarqués beaucoup trop qui n'ont même pas passé un entretien et n'ont pas de licence c'est dire que dans certaines académies c'est pire...
Pour résumer on se pose la question suivante : un prof recruté au hasard est-ce mieux que pas de prof du tout ?
Il me semble que le reportage ne parlait pas de la rémunération proche du smic des contractuels...
La prochaine étape quand on essaiera de ne pas être déqualifié en même temps que déclassé (!) sera : "Mais ça, c'est le passé. Vous êtes vraiment trop dans le passé".
--> cf France Telecom et son plan NExT.
Pour la rémunération, certaines académies les font fonction du niveau de qualification de départ.
Et, un contractuel ne gagne pas toujours moins qu'un titulaire.
- VoltaireNiveau 10
Ce qui me chagrine davantage que les interviews de candidats qui vont au casse-pipe pour certains d'entre eux (en espérant que l'issue soit moins tragique et qu'ils puissent fuir à temps), ce sont les non-interviews de parents des enfants futurs élèves de ces enseignants nouvelle formule.
- RuthvenGuide spirituel
Nicétas a écrit:Moi c'est le titre que je trouve nauséabond, les candidats je ne les connais pas je ne les jugerai pas. Mais "30 minutes pour devenir prof". Quelle honte, quelle insulte pour nous tous. Allez plus que 40 ans à être méprisé chaque jour !
Le tweet de la rectrice est navrant (pour rester dans la charte) :
https://twitter.com/CharlineAvenel/status/1531278224155725824
"#Emploi Succès de cette première journée du recrutement qui traduit l’intérêt et l’engouement pour les métiers de l’éducation. Un recrutement qualitatif, humain, accueillant. @pole_emploi
@Apec_IDF . Les personnes recrutées seront accompagnées."
La nécessité d'un job dating, comme pour les emplois saisonniers, est donc le signe de l'engouement pour les métiers de l'éducation. Ces hauts fonctionnaires n'apprennent-ils donc jamais à se taire ? un minimum de réserve ?
- New ZealandNiveau 9
Proton a écrit:J'en ai vu des ingé de 50 ans devenir contractuel dans mon lycée. Le dernier a tenu de septembre jusqu'aux vacances de la Toussaint.
:serge:
Et son niveau ? Mdr, il s'est retrouvé avec des maths expertes et une spé maths de term notamment. Il brodait sur les complexes. Je pense qu'il avait tout oublié. Les limites en spé ? Euh ... le raisonnement par récurrence ? Il n'y avait pas de rédaction ...
Il me demandait le corrigé de tous mes DS "pour vérifier" ...
J'avais de la peine pour lui, il était débordé et il n'avait pas le temps de préparer correctement. On a tous essayé de l'aider mais il était trop en décalage.
Donc ne pas se dire "la personne a 50 ans et a fait Bac C machin chouette, elle a un gros niveau". En réalité la personne a seulement un vague souvenir des maths de son époque.
J'ose espérer que l'académie saura faire preuve de bon sens et que ces contractuels se retrouveront au collège.
- Ramanujan974Érudit
New Zealand a écrit:
J'ose espérer que l'académie saura faire preuve de bon sens et que ces contractuels se retrouveront au collège.
C'est peut-être ça, le plan de Blanquer/Macron : ne recruter que des contractuels pour le collège, parce que, hein, n'importe qui peut
Et garder le reliquat de titulaires pour le lycée.
- roxanneOracle
Il y aura pas mal de PE aussi. Et c'est inquiétant car le primaire c'est essentiel et c'est 6 heures par jour avec le même enseignant.
- berzekoNiveau 8
Je rebondis aussi concernant la rémunération attention à ne pas vous dire c'est mal payé. Je gagnais autant que maintenant en stage en tant que contractuel et même un peu plus. Avec très peu de suivi on me fichait royalement la paix en comparaison du stage. Le proviseur de lui-même me disait qu'il était bien content d'avoir quelqu'un après plus d'un mois de vide sur une matière fondamentale. Je n'ai pas eu à négocier les grandes vacances payées aussi c'est lui qui me l'a proposé de suite. Quand vous êtes sur une matière rare ou difficile la réalité du terrain fait que vous ne faites pas la fine bouche, ce que dit la rectrice est évidemment de la com, un job dating témoignant que le recrutement a été déjà biaisé avant même de commencer.
- dandelionVénérable
Mais quand tu as travaillé dans le marketing et la finance et que l’on t’envoie dans un quartier populaire voire une banlieue difficile, ou même tout simplement une école primaire tout ce qu’il y a de plus standard, il y a des chances que tu te prennes une claque bien sévère. Il y a quand même des réalités auxquelles la plupart des gens ne sont guère confrontés (les problèmes de développement, la pauvreté). Et même en primaire, l’enseignement requiert des connaissances techniques (ne serait-ce que l’alphabet phonétique).
J’ai fait une prépa, j’avais passé une licence dans une autre matière en même temps que je passais ma licence d’anglais, mais je ne me verrais pas l’enseigner, ou enseigner l’histoire-géo ou le français. Je sais bien que l’on embauchait des instituteurs avec seulement le bac dans les années soixante, mais mes parents qui ont seulement le bac, obtenu à la fin des années cinquante, écrivent une langue impeccable et maitrisent l’arithmétique. Et puis à l’époque on enseignait encore avec des manuels que l’on pouvait suivre, alors qu’aujourd’hui il faut tout de même créer pas mal de contenus, et utiliser des outils technologiques. Les conditions sont complètement différentes.
J’ai fait une prépa, j’avais passé une licence dans une autre matière en même temps que je passais ma licence d’anglais, mais je ne me verrais pas l’enseigner, ou enseigner l’histoire-géo ou le français. Je sais bien que l’on embauchait des instituteurs avec seulement le bac dans les années soixante, mais mes parents qui ont seulement le bac, obtenu à la fin des années cinquante, écrivent une langue impeccable et maitrisent l’arithmétique. Et puis à l’époque on enseignait encore avec des manuels que l’on pouvait suivre, alors qu’aujourd’hui il faut tout de même créer pas mal de contenus, et utiliser des outils technologiques. Les conditions sont complètement différentes.
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