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- PonocratesExpert spécialisé
Comme un rayon spécial, où des lunettes qui nous feraient voir un monde inconnu ?lene75 a écrit:L'une des fonctions de la littérature, et plus généralement de la culture n'est-elle pas justement de sortir du moi-moi-moi-moi-je pour s'ouvrir à d'autres façons de penser et de vivre ?
- Marcel forever:
- La grandeur de l'art véritable, au contraire, de celui que M. de Norpois eût appelé un jeu de dilettante, c'était de retrouver, de ressaisir, de nous faire connaître cette réalité loin de laquelle nous vivons, de laquelle nous nous écartons de plus en plus au fur et à mesure que prend plus d'épaisseur et d'imperméabilité la connaissance conventionnelle que nous lui substituons, cette réalité que nous risquerions fort de mourir sans avoir connue, et qui est tout simplement notre vie. La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature ; cette vie qui, en un sens, habite à chaque instant chez tous les hommes aussi bien que chez l'artiste. Mais ils ne la voient pas, parce qu'ils ne cherchent pas à l'éclaircir. Et ainsi leur passé est encombré d'innombrables clichés qui restent inutiles parce que l'intelligence ne les a pas “ développés ”. Notre vie, et aussi la vie des autres ; car le style pour l'écrivain, aussi bien que la couleur pour le peintre, est une question non de technique mais de vision. Il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients, de la différence qualitative qu'il y a dans la façon dont nous apparaît le monde, différence qui, s'il n'y avait pas l'art, resterait le secret éternel de chacun. Par l'art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir danso la lune. Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et, autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini et, bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont il émanait, qu'il s'appelât Rembrandt ou Ver Meer, nous envoient encore leur rayon spécial.
- IrulanHabitué du forum
Merci Ponocrates pour tes éclairages. Merci également Elaïna, même si tu ne dis pas toujours les choses de façon agréable .
Pour le lit, d'accord...j'ai été trop vite en besogne (je sais pourtant tout cela). Cependant, tu es d'accord pour ne pas nier les connotations sexuelles. On parle d'un loup et d'une petite fille... alors ?
Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, alors que je suis à 100 % d'accord avec le fait qu' "une des fonctions de la littérature, et plus généralement de la culture n'est-elle pas justement de sortir du moi-moi-moi-moi-je pour s'ouvrir à d'autres façons de penser et de vivre". Si l'on parle comme en début de fil de ruelle en tant que salon, ce n'est pas une question de nombrilisme, cela n'a simplement aucun intérêt pour des élèves de 6e (ni pour moi, mais chacun son truc).
Je n'ai jamais dit non plus qu'il ne fallait pas proposer une lecture scrupuleuse et académique d'un texte en première intention, seulement je ne pense pas qu'il faille se limiter à cela, d'autant plus que je suis convaincue que ce qu'écrit un écrivain digne de ce nom dépasse ce qu'il a "voulu" dire. Les textes ne vivent que grâce à nos lectures, même erronées.
Pour le lit, d'accord...j'ai été trop vite en besogne (je sais pourtant tout cela). Cependant, tu es d'accord pour ne pas nier les connotations sexuelles. On parle d'un loup et d'une petite fille... alors ?
Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, alors que je suis à 100 % d'accord avec le fait qu' "une des fonctions de la littérature, et plus généralement de la culture n'est-elle pas justement de sortir du moi-moi-moi-moi-je pour s'ouvrir à d'autres façons de penser et de vivre". Si l'on parle comme en début de fil de ruelle en tant que salon, ce n'est pas une question de nombrilisme, cela n'a simplement aucun intérêt pour des élèves de 6e (ni pour moi, mais chacun son truc).
Je n'ai jamais dit non plus qu'il ne fallait pas proposer une lecture scrupuleuse et académique d'un texte en première intention, seulement je ne pense pas qu'il faille se limiter à cela, d'autant plus que je suis convaincue que ce qu'écrit un écrivain digne de ce nom dépasse ce qu'il a "voulu" dire. Les textes ne vivent que grâce à nos lectures, même erronées.
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Ad augusta per angusta.
- IphigénieProphète
Mara-Jade a écrit:Merci Ponocrates pour tes éclairages. Merci également Elaïna, même si tu ne dis pas toujours les choses de façon agréable .
Pour le lit, d'accord...j'ai été trop vite en besogne (je sais pourtant tout cela). Cependant, tu es d'accord pour ne pas nier les connotations sexuelles. On parle d'un loup et d'une petite fille... alors ?
Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, alors que je suis à 100 % d'accord avec le fait qu' "une des fonctions de la littérature, et plus généralement de la culture n'est-elle pas justement de sortir du moi-moi-moi-moi-je pour s'ouvrir à d'autres façons de penser et de vivre". Si l'on parle comme en début de fil de ruelle en tant que salon, ce n'est pas une question de nombrilisme, cela n'a simplement aucun intérêt pour des élèves de 6e (ni pour moi, mais chacun son truc).
Je n'ai jamais dit non plus qu'il ne fallait pas proposer une lecture scrupuleuse et académique d'un texte en première intention, seulement je ne pense pas qu'il faille se limiter à cela, d'autant plus que je suis convaincue que ce qu'écrit un écrivain digne de ce nom dépasse ce qu'il a "voulu" dire. Les textes ne vivent que grâce à nos lectures, même erronées.
Oui enfin le moins erronées possible ce serait mieux, non?
En fait le fil oscille entre l’exégèse ( y compris psychanalytique du Chaperon, ou du lecteur , on ne sait plus trop), sa relecture contemporaine et … juste ce qu’il y a à en dire aux élèves de sixième, qui ne laisserait pas de côté le fait tout simple de leur accorder le droit de s’approprier le texte en pouvant le lire tel qu’il est écrit, sans contresens majeurs et sans une grille imposée par les mœurs contemporaine….
- IphigénieProphète
Bah non:Ponocrates a écrit:Comme un rayon spécial, où des lunettes qui nous feraient voir un monde inconnu ?lene75 a écrit:L'une des fonctions de la littérature, et plus généralement de la culture n'est-elle pas justement de sortir du moi-moi-moi-moi-je pour s'ouvrir à d'autres façons de penser et de vivre ?
- Marcel forever:
La grandeur de l'art véritable, au contraire, de celui que M. de Norpois eût appelé un jeu de dilettante, c'était de retrouver, de ressaisir, de nous faire connaître cette réalité loin de laquelle nous vivons, de laquelle nous nous écartons de plus en plus au fur et à mesure que prend plus d'épaisseur et d'imperméabilité la connaissance conventionnelle que nous lui substituons, cette réalité que nous risquerions fort de mourir sans avoir connue, et qui est tout simplement notre vie. La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature ; cette vie qui, en un sens, habite à chaque instant chez tous les hommes aussi bien que chez l'artiste. Mais ils ne la voient pas, parce qu'ils ne cherchent pas à l'éclaircir. Et ainsi leur passé est encombré d'innombrables clichés qui restent inutiles parce que l'intelligence ne les a pas “ développés ”. Notre vie, et aussi la vie des autres ; car le style pour l'écrivain, aussi bien que la couleur pour le peintre, est une question non de technique mais de vision. Il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients, de la différence qualitative qu'il y a dans la façon dont nous apparaît le monde, différence qui, s'il n'y avait pas l'art, resterait le secret éternel de chacun. Par l'art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir danso la lune. Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et, autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini et, bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont il émanait, qu'il s'appelât Rembrandt ou Ver Meer, nous envoient encore leur rayon spécial.
j’étais pas né ,
- e-WandererGrand sage
La moralité de ce conte est parfaitement claire et explicite : "Jamais le percuteur !"
(allusion trollesque à une réécriture du conte en langage militaire que je trouve particulièrement drôle et réussie.)
:dehors2:
(allusion trollesque à une réécriture du conte en langage militaire que je trouve particulièrement drôle et réussie.)
:dehors2:
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- NitaEmpereur
Je l'ai fait lire à mes 6e cette année, après le Loup et les sept chevreaux.
Nous sommes arrivés à la conclusion que la morale mettait les enfants et les adolescents en garde contre tous ceux qui voulaient leur faire du mal. Dans toutes les classes, l'idée du "pédophile" est venue des élèves (mais, selon moi, comme une sorte de croque-mitaine aux pratiques horribles, mais floues). J'ai dit que cela pouvait être aussi, tout simplement des voleurs, même si personnellement, je trouve que la symbolique sexuelle (ou maritale, disons) est parfaitement limpide.
Nous sommes arrivés à la conclusion que la morale mettait les enfants et les adolescents en garde contre tous ceux qui voulaient leur faire du mal. Dans toutes les classes, l'idée du "pédophile" est venue des élèves (mais, selon moi, comme une sorte de croque-mitaine aux pratiques horribles, mais floues). J'ai dit que cela pouvait être aussi, tout simplement des voleurs, même si personnellement, je trouve que la symbolique sexuelle (ou maritale, disons) est parfaitement limpide.
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A clean house is a sign of a broken computer.
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