Grille de salaire dans l'enseignement privé

Bonjour,

Je suis nouveau sur le forum. Je souhaite me reconvertir comme enseignant dans le privé (professeur certifié dans le secondaire) et je ne sais pas trop où trouver les grilles de salaire. Sur le site du ministère, on trouve les salaires de l'enseignement public mais j'ai cru comprendre que dans le privé, les salaires n'étaient pas les mêmes (un peu inférieur). Pourriez-vous m'éclairer s'il vous plait sur ce sujet ?

Je vous remercie par avance,
Bien cordialement,

Bonsoir,
Ce sont les salaires bruts qui sont indiqués, et ils sont exactement identiques dans le privé. Ce qui diffère, ce sont les charges, car dans le privé elles sont plus importantes, ce qui fait un salaire net plus faible.
Je ne saurais te dire la différence.
Pour info, je suis dans le privé, échelon 6 et j'ai peu ou prou 2000 euros, prime PP comprise (après impôts).

Après impôts ? Moi j'ai à peine 1920 euros impôts déduits et je suis PP...

Après on ne paye pas tous le même montant pour les impôts, donc pour Guillaume, échelon 6 c'est environ 2000€ dans le privé (en étant PP) avant prélèvement impôt... Regarde sur le site du spelc, "simulation salaire", ça te donnera une idée assez juste de la rémunération pour le privé en fonction de ton échelon, tes heures supp éventuelles, tes enfants etc..

Les salaires nets des contrats après 2017 sont plus élevés dans le privé que dans le public.
https://www.snep-unsa.fr/Salaires

Je ne savais pas (mais je suppose cotisations retraites, en parallèle, évidemment plus faibles)... En tous le cas, le simulateur du splec demande effectivement (entre autres) si le contrat date de 2017 ou avant 2017. Les réponses données ci-dessus pour le privé (échelon 6) sont pour les contrats après 2017. Mais ce simulateur est très fiable. A vous de vérifier et de comparer Guillaume avec le public.

Bonsoir,

D'abord, je vous remercie tous pour vos réponses. Cela m'apporte beaucoup d'éléments tangibles.
J'arrive à la conclusion le salaire net dans le public est quasiment identique au salaire net dans le privé d'après le spelc.

Quels sont les possibilités quand on est enseignant d'augmenter son salaire ? J'ai vu qu'il y avait des primes lorsqu'on est professeur principal, ou que l'on réalise des heures supplémentaires (HSA si j'ai bien compris). Y-a-t-il d'autres possibilités ? Est-il toujours possible de faire des HSA dans un établissement privé ?
Merci d'avance pour vos réponses,

Bien cordialement,

guillaume85 a écrit:Quels sont les possibilités quand on est enseignant d'augmenter son salaire ? J'ai vu qu'il y avait des primes lorsqu'on est professeur principal, ou que l'on réalise des heures supplémentaires (HSA si j'ai bien compris). Y-a-t-il d'autres possibilités ?

Oui, les IMP. Enfin, en théorie: en pratique les caisses semblent souvent vide pour leur mise en paiement.
Dernière possibilité, obtenir l'agrégation.

guillaume85 a écrit:Est-il toujours possible de faire des HSA dans un établissement privé ?

Non. Pire que ça, le temps incomplet peut être imposé dans le privé sous contrat, et seul le mi-temps est garanti. Dans le public, le temps plein est garanti mais tu peux être appelé à compléter ton service dans un autre établissement, voire plusieurs..

Mathador a écrit:

guillaume85 a écrit:Est-il toujours possible de faire des HSA dans un établissement privé ?

Non. Pire que ça, le temps incomplet peut être imposé dans le privé sous contrat, et seul le mi-temps est garanti. Dans le public, le temps plein est garanti mais tu peux être appelé à compléter ton service dans un autre établissement, voire plusieurs..

Il faut nuancer.
Oui il est possible d'avoir des HSA dans le privé - j'en ai deux - mais c'est uniquement s'il y a des besoins dans ta matière et dans ton établissement. Mieux vaut ne pas compter dessus.
Mathador a raison, dans le privé on te "doit" un mi-temps uniquement, et tu peux aussi être sur 2 établissements.
Mais dans ce cas tu es prioritaire pour obtenir un temps complet au mouvement pour l'emploi l'année d'après. Attention le piège est de se retrouver avec 18 h sur 2 ou 3 établissements car alors tu perds ta priorité pour un temps complet fusionné quelque part...
Pour augmenter ton salaire il y a être professeur principal si on te le propose et rien d'autre.
Mieux vaut viser de travailler dans une grosse structure privée pour avoir des heures mais là encore il faut que des places se libèrent et tu candidates, c'est un recrutement, pas une affectation pure comme dans le public.

Les HSA existent dans le privé comme les HSE... Après tout dépend des besoins dans les matières, de l'établissement. Mais je pense que c'est pareil dans le public. J'ai connu des établissements privés où il y avait énormément d'heures supp en HSA (donc à l'année, dans ton emploi du temps vs HSE, ponctuelles) et beaucoup de profs étaient à saturation.
Effectivement, dans le privé, on ne te doit officiellement qu'un mi-temps mais tout est fait pour que tu aies un plein temps, dans la mesure du possible. Sur deux établissements c'est possible mais ça dépend des matières forcément.

Le seul souci du privé est quand l'établissement passe à 50 minutes la séance (vs 55, format classique) car là du coup, tu fais 20 séances et non 18.. Sans heure supp. Mais bon, ce n'est pas le cas de tous les établissements privés.

Pour l'affectation, tu rencontres le chef d'établissement mais il y a quand même des règles à respecter pour ces mutations (pas un système de points aussi précis que dans le public) : un candidat en perte horaire est prioritaire avant tout le monde, un "handicapé" ou "malade" en suivant, et après c'est le chef qui décide.. Quand il a le choix ! ;-) Mais le système est le même que dans le public, poste au mouvement, susceptible d'être vacant etc..

Pour augmenter ton salaire, les HSA c'est super mais il faut qu'il y en ait (donc comme disait la collègue ci-dessus, il ne faut pas "compter" dessus). Beaucoup de remplacement lorsque des profs sont absents en HSE (mais pareil, ça reste aléatoire). Par contre, les heures de devoir faits en HSE sont possibles, les primes pour différentes missions ou projet... Puis... Il reste les cours particuliers ;-) Moi je n'ai trouvé que cela pour arrondir les fins de mois. En maths, ça se trouve facilement.

Chacun sa vision des choses, mais je suis dans le privé et justement je suis contre les HSA, et pourtant depuis les directives sur les heures supp (époque de Robien) nous subissons le même traitement que le public pour avoir un certain pourcentage d'heures supp si bien que je ne me souviens plus du tout la dernière fois que j'ai eu uniquement 18h je tourne toujours autour de 20h et plus souvent 21h que 19h, et ok, on a peut-être un meilleur salaire, mais c'est fatiguant. Et quand on est fatigué on travaille moins bien...

Et je n'ai jamais connu un prof qui passait de 18h à 15h avec une perte de salaire, en général, quand il manque 2 ou 3 heures pour atteindre 18h et bien on les trouve toujours et sinon le prof est sinistré et devient prioritaire pour un poste assez proche. Bien entendu, il est préférable d'être dans une région où l'enseignement privé est très présent pour avoir plus de choix. Donc cette histoire de mi-temps, cela me semble davantage de la théorie que de la pratique.

Quand on veut vivre dans une région précise, alors l'enseignement privé a des avantages car on ne doit pas passer un certain nombres d'années au loin avant de revenir. Et justement financièrement cela représente un énorme avantage surtout quand on est en couple, cela évite d'avoir 2 logements sur plusieurs années !

Pour les écarts de salaire entre public et privé, la différence est notable au niveau de la retraite, et les écarts baissent régulièrement. Donc il me semble que le plus important c'est surtout la zone d'habitation et le coût d'accès à la propriété.

Manu7 a écrit:
Et je n'ai jamais connu un prof qui passait de 18h à 15h avec une perte de salaire, en général, quand il manque 2 ou 3 heures pour atteindre 18h et bien on les trouve toujours et sinon le prof est sinistré et devient prioritaire pour un poste assez proche. Bien entendu, il est préférable d'être dans une région où l'enseignement privé est très présent pour avoir plus de choix. Donc cette histoire de mi-temps, cela me semble davantage de la théorie que de la pratique.

Idem, dans le privé aussi, je partage la même expérience sur ce sujet là.


Par ailleurs dans le privé il est possible de viser les postes d’encadrement (responsable pédagogique, responsable de niveau, jusqu’à la direction d’établissement) pour progresser en salaire. Il faut bien sûr ne pas être rebuté par ces fonctions.

Proflambdada a écrit:Après impôts ? Moi j'ai à peine 1920 euros impôts déduits et je suis PP...

je ne touchais pas cela non plus à échelon 6 !!

en 2017, échelon 9, je touchais 2193 brut en juillet, il fallait donc retirer les impôts !
septembre 2019, échelon 9 = 2020 euros net

tant mieux pour les contrats d'après 2017,
mais  pour les anciens comme moi, pas revalorisés... gloups quand même un peu !

Ensuite, niveau emploi, pas de sécurité de l'emploi...
même si en cas de perte d'heures, pas de salaire complet assuré, mais un certifié est prioritaire sur les postes vacants... il faut parfois faire de la route, beaucoup de route... pour avoir son temps plein...
et sans poste, on risque de perdre le bénéfice du concours. (sauf erreur de ma part)

Après, pour améliorer le salaire, rien de plus que ce qui a déjà été dit...
prof principal
des heures supp, s'il y en a... (cela fait 2 ans que je me suis résignée à en prendre...
avant, j'étais contre, mais les factures augmentant plus vite que mon salaire... il a bien fallu s'y résoudre... ainsi que PP, et là, c'est nettement plus confortable à la fon du mois...)

les heures supp, cela dépend des matières, de la taille de l'établissement., de la politique de la direction et du rectorat (des heures supp pourraient souvent créer un demi poste voire un 2/3 temps) mais si on perd des élèves, on perd des heures et on ferme des classes : les heures supp "préservées" permettent souvent de "rendre" des heures à ceux qui sont en perte, mais encore une fois, selon les matières.

guillaume85 a écrit:Bonsoir,



Quels sont les possibilités quand on est enseignant d'augmenter son salaire ?
Bien cordialement,

Si tu es mobile, le privé à Genève

Dans l'ordre prime PP, HSA, HSE, IMP, cours particuliers, CNED, participation à la rédaction de manuels, départ à l'étranger (AEFE, MLF...), Le concours de PERDIR, d'IPR...

Les concours perdir et IPR ne sont pas accessibles aux maîtres du privé.

Mathador a écrit:Les concours perdir et IPR ne sont pas accessibles aux maîtres du privé.

En effet. Le privé a son propre système de recrutement des personnels d’encadrement et de direction, pas sur concours, et sa propre formation.

Jo a écrit:

Mathador a écrit:Les concours perdir et IPR ne sont pas accessibles aux maîtres du privé.

En effet. Le privé a son propre système de recrutement des personnels d’encadrement et de direction, pas sur concours, et sa propre formation.

Du coup, ça fait un choix de plus: passer le CAPES public pour passer les examens PERDIR et IPR

Ou plutôt l'agrégation, dans le cas des IA-IPR.
Mais quitte à envisager des fonctions non enseignantes, autant aller directement dans un ministère qui paye mieux…

Bonsoir,

Merci pour vos retours très complets. C'est très précieux pour moi.

J'ai bien noté toutes les possibilités: PP, HSA, HSE, IMP, cours particuliers, CNED, notamment HSA, HSE pas garanti selon l'établissement et la matière (j'envisage d'enseigner la physique chimie).

J'essaie de me projeter en regardant l'évolution des salaires d'un prof certifié : j'arrive à un salaire à 1900-2000 net au bout de 10 ans de carrière et 2300-2400 euros au bout de 20 ans. Est-ce que mes estimations vous semblent réalistes ? Ensuite, je compte environ 100 euros/mois supplémentaires lorsqu'on est PP et par HSA. Je sais qu'on peut aussi changer de grille après un certain nombre d'années d'expérience (classe normale à hors classe) mais j'ignore comment cela fonctionne.

Avec l'agrégation (que l'on peut passer dans le privé après 5 ans en poste si je ne m'abuse), j'arrive à 2500 net au bout de 10 ans et presque 3000 euros net au bout de 20 ans. On recommence à l'échelon 1 sur l'échelle des agrégés quand on le devient?

Bien cordialement,

Il y a aussi la possibilité de faire des khôlles en prépa.

guillaume85 a écrit:Bonsoir,
On recommence à l'échelon 1 sur l'échelle des agrégés quand on le devient?

Bonsoir @guillaume85, non on est reclassé à l'échelon le plus proche de la rémunération qu'on avait comme certifié.

Petit point d'attention, les reclassements sont des moments propices aux erreurs, il faut bien vérifier ses fiches de paye pendant 4-5 mois pour être sûr que tout est bien régularisé et ne pas traîner ensuite un échelon de retard (ou d'avance d'ailleurs) pendant plusieurs années.

Au passage, on peut tenter l'agreg externe dès que l'on est titularisé (ou plutôt "en contrat définitif" dans le privé, donc dès la 2eme année d'enseignement) : une fois en poste définitif, on peut demander à conserver sa place. Les 5 ans, c'est si on a la patience d'attendre le CAER-PA.

guillaume85 a écrit:Avec l'agrégation (que l'on peut passer dans le privé après 5 ans en poste si je ne m'abuse), j'arrive à 2500 net au bout de 10 ans et presque 3000 euros net au bout de 20 ans. On recommence à l'échelon 1 sur l'échelle des agrégés quand on le devient?

Dès que tu deviens maître « titulaire » du privé tu peux passer l'agrégation externe (du public) en demandant ton maintien dans le privé. En maths ça se défend dans la mesure où il y a peu de concurrence (depuis 2013, il y a chaque année moins d'admis que de postes à pourvoir).

Jo a écrit:

guillaume85 a écrit:Bonsoir,
On recommence à l'échelon 1 sur l'échelle des agrégés quand on le devient?

Bonsoir @guillaume85, non on est reclassé à l'échelon le plus proche de la rémunération qu'on avait comme certifié.

Tu es sûre ? Dans le public on bénéficie de 135/175 de l'ancienneté reconstituée à partir de l'échelon acquis comme certifié, ce qui est plus favorable.

@Mathador non pas si sûre, c’est comme ça que l’on m’avait expliqué les choses mais techniquement c’est sans doute plus précis. En tout cas ce qui est sûr c’est qu’on ne peut pas se retrouver avec un salaire inférieur à celui atteint comme certifié, c’est ça que je voulais dire. Merci pour la précision