- AsclépiosNiveau 7
Je viens de tomber sur cet article syndical qui m'interpelle.
https://www.unsa-education.com/article-/enseignement-des-maths-une-precipitation-vide-de-sens/
Je ne suis pas de cet avis, pour moi les maths demandent de réels efforts que de trop nombreux élèves ne veulent plus fournir. Et elle ont pour but de développer la rigueur, le raisonnement afin d'arriver à un résultat juste. Et ce n'est pas en faisant des maths autrement qu'on y arrivera. (sauf petites activités d'introduction).
En ouvrant ce sujet je me permets de vous demander votre avis?
UNSA a écrit:Là où certains regrettent que les maths ne soient plus cet instrument qui permettait de trier les élèves, l’UNSA Éducation souhaite prendre un autre angle. Un enseignement des maths spécifique doit former celles et ceux qui s’orienteront vers les voies scientifiques. Mais il ne faut pas oublier la majorité des élèves pour lesquels les mathématiques ne sont pas attractives, parfois considérées comme austères voire rébarbative. Rappelons l’essentiel : nous avons toutes et tous besoin des mathématiques pour nous repérer, compter, lire des graphiques, comparer des données, comprendre des pourcentages… ce sont des compétences essentielles pour les citoyens et pour développer l’esprit critique. Alors, il est temps de faire des maths autrement pour donner le goût des maths, et pour réconcilier une majorité des élèves avec cet enseignement.
https://www.unsa-education.com/article-/enseignement-des-maths-une-precipitation-vide-de-sens/
Je ne suis pas de cet avis, pour moi les maths demandent de réels efforts que de trop nombreux élèves ne veulent plus fournir. Et elle ont pour but de développer la rigueur, le raisonnement afin d'arriver à un résultat juste. Et ce n'est pas en faisant des maths autrement qu'on y arrivera. (sauf petites activités d'introduction).
En ouvrant ce sujet je me permets de vous demander votre avis?
- PrezboGrand Maître
Asclépios a écrit:Je viens de tomber sur cet article syndical qui m'interpelle.UNSA a écrit:Là où certains regrettent que les maths ne soient plus cet instrument qui permettait de trier les élèves, l’UNSA Éducation souhaite prendre un autre angle. Un enseignement des maths spécifique doit former celles et ceux qui s’orienteront vers les voies scientifiques. Mais il ne faut pas oublier la majorité des élèves pour lesquels les mathématiques ne sont pas attractives, parfois considérées comme austères voire rébarbative. Rappelons l’essentiel : nous avons toutes et tous besoin des mathématiques pour nous repérer, compter, lire des graphiques, comparer des données, comprendre des pourcentages… ce sont des compétences essentielles pour les citoyens et pour développer l’esprit critique. Alors, il est temps de faire des maths autrement pour donner le goût des maths, et pour réconcilier une majorité des élèves avec cet enseignement.
https://www.unsa-education.com/article-/enseignement-des-maths-une-precipitation-vide-de-sens/
Je ne suis pas de cet avis, pour moi les maths demandent de réels efforts que de trop nombreux élèves ne veulent plus fournir. Et elle ont pour but de développer la rigueur, le raisonnement afin d'arriver à un résultat juste. Et ce n'est pas en faisant des maths autrement qu'on y arrivera. (sauf petites activités d'introduction).
En ouvrant ce sujet je me permets de vous demander votre avis?
Mon avis est que ça fait environ 50 ans que l'UNSA tient ce discours lénifiant, et que ce discours est une des causes du problème.
- mathmaxExpert spécialisé
Cette partie
me semble sensée, du moins pour les SES. Pour la physique, la poursuite d’études nécessite au contraire un niveau élevé et un travail spécifique en mathématiques.
Mais le reste de l’article est imprégné de pédagogisme et de vieilles lubies, qui sous prétexte de faire des mathématiques ”autrement”, visent surtout à vider la discipline de sa substance propre, et de finalement interdire au plus grand nombre la possibilité d’y exceller. Comme souvent la phobie de l’élitisme conduit à renforcer les inégalités liées au milieu social. En relisant, je me demande ce que le rédacteur a contre ses collègues de maths. L’UNSA syndique-t-il davantage dans les disciplines littéraires ?
Pourquoi ne pas envisager un programme de mathématiques appliquées ? Ou intégrer les outils mathématiques dans les spécialités SES (statistiques, coûts marginaux, etc…), ou encore en physique. C’est ce qui existe dans certains BTS et cela permet de dépasser la peur autour des maths.
me semble sensée, du moins pour les SES. Pour la physique, la poursuite d’études nécessite au contraire un niveau élevé et un travail spécifique en mathématiques.
Mais le reste de l’article est imprégné de pédagogisme et de vieilles lubies, qui sous prétexte de faire des mathématiques ”autrement”, visent surtout à vider la discipline de sa substance propre, et de finalement interdire au plus grand nombre la possibilité d’y exceller. Comme souvent la phobie de l’élitisme conduit à renforcer les inégalités liées au milieu social. En relisant, je me demande ce que le rédacteur a contre ses collègues de maths. L’UNSA syndique-t-il davantage dans les disciplines littéraires ?
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« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- RwanNiveau 6
Le ludisme? Personne n'y avait jamais pensé.
Un excellent cache misère pourtant : si on supprime le côté pénible d'une matière, les élèves s'ennuieront moins.
Bon ils n'apprendront rien non plus, mais qui s'en préoccupe...
Je propose de supprimer la course à pied pour les footballer, c'est quand même très aride, et de trouver quelque chose de plus ludique. Tout le monde mérite de faire du foot voyons, même ceux qui n'aiment pas être essoufflés!
Les maths, c'est la réflexion pure et gratuite. C'est l'abstraction. C'est la beauté de résoudre des énigmes pour elles-mêmes.
Et c'est très dur d'y entrer, parce que ça tord le cerveau. Nos élèves apprennent durant leur scolarité plusieurs milliers d'années de mathématiques cumulées, doivent accepter en quelques heures des choses qui ont étées rejeté pendant des dizaines d'années par leurs ancêtres. (nombres négatifs, imaginaires, irrationnels, négation du 5e axiome...)
Oui c'est dur. Mais cette difficulté est indissociable des maths, elle fait partie de son essence.
Mieux former les profs?
A oui, les PE trop littéraires, ça faisait longtemps...
En passant sur le fait que ce genre de problème se règle au niveau des concours (vous savez, le truc pour sélectionner les profils dont ont a besoin), j'ai l'impression que "mieux former les profs" est une formule magique. Un peu comme "on va créer une commission" : ça ne coûte rien à dire, personne n'est contre et au final on enterre le problème.
Un excellent cache misère pourtant : si on supprime le côté pénible d'une matière, les élèves s'ennuieront moins.
Bon ils n'apprendront rien non plus, mais qui s'en préoccupe...
Je propose de supprimer la course à pied pour les footballer, c'est quand même très aride, et de trouver quelque chose de plus ludique. Tout le monde mérite de faire du foot voyons, même ceux qui n'aiment pas être essoufflés!
Quelle horreur la performance scolaire! Au fond, on s'en fiche qu'ils apprennent des trucs ou pas, il suffit de leur balancer trois anecdotes et le tour est joué.Il faut redonner goût à cette matière qui doit être pensée dans le cadre d’une culture générale scientifique et sortir de l’obsession de performance scolaire.
A été écrit par quelqu'un qui ne sait pas ce que sont les mathématiques.Mais il ne faut pas oublier la majorité des élèves pour lesquels les mathématiques ne sont pas attractives, parfois considérées comme austères voire rébarbative. [...] Alors, il est temps de faire des maths autrement pour donner le goût des maths.
Les maths, c'est la réflexion pure et gratuite. C'est l'abstraction. C'est la beauté de résoudre des énigmes pour elles-mêmes.
Et c'est très dur d'y entrer, parce que ça tord le cerveau. Nos élèves apprennent durant leur scolarité plusieurs milliers d'années de mathématiques cumulées, doivent accepter en quelques heures des choses qui ont étées rejeté pendant des dizaines d'années par leurs ancêtres. (nombres négatifs, imaginaires, irrationnels, négation du 5e axiome...)
Oui c'est dur. Mais cette difficulté est indissociable des maths, elle fait partie de son essence.
Mieux former les profs?
A oui, les PE trop littéraires, ça faisait longtemps...
En passant sur le fait que ce genre de problème se règle au niveau des concours (vous savez, le truc pour sélectionner les profils dont ont a besoin), j'ai l'impression que "mieux former les profs" est une formule magique. Un peu comme "on va créer une commission" : ça ne coûte rien à dire, personne n'est contre et au final on enterre le problème.
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Q est dénombrable, et dense dans R
Pourtant R est n'est pas dénombrable.
C'est beau.
- RandoschtroumfNiveau 10
Le ludisme, c'est le fond de commerce des méthodes à la mode dans le primaire.
La MHM par exemple.
La MHM par exemple.
- Ramanujan974Érudit
Est-ce qu'on pourrait nous foutre la paix 5 minutes ?!
On pourrait écrire ce torchon d'article pour n'importe quelle matière, mais c'est encore les maths qui prennent.
C'est rébarbatif, la littérature. Pourquoi ne pas faire des mots fléchés plutôt que de lire Victor Hugo ?
Pourquoi ne pas remplir un formulaire plutôt que faire une dissertation ?
On pourrait écrire ce torchon d'article pour n'importe quelle matière, mais c'est encore les maths qui prennent.
C'est rébarbatif, la littérature. Pourquoi ne pas faire des mots fléchés plutôt que de lire Victor Hugo ?
Pourquoi ne pas remplir un formulaire plutôt que faire une dissertation ?
- Djedje_BzhNiveau 6
Je pensais qu’on faisait déjà des mathématiques autrement moi…et que les résultats n’étaient guère glorieux…
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Abusus non tollit usum
- agirouNiveau 6
C'est vrai que les mathématiques sont teintées de davantage d'abstraction que les autres disciplines, mais les méthodes qui font florès dans la formation et les méthodes de recrutement dans les entreprises ont pris place dans la réflexion des nouvelles pédagogies quant à l'enseignement toutes matières confondues. Un éditeur dont j'ai oublié le nom (je n'ai pas sauvegardé le courriel envoyé il y a quelques semaines) n'a pas hésité à nommer cette chose "gamification" avec toute l'ingénierie de l'organisation de nos espaces de travail qui l' a accompagnée. Il y a de quoi se trouver et se sentir désuet quand on ne met pas cela en place mais je tiens encore mordicus. Il y a une lutte acharnée pour pallier le manque de moyens (humains, matériels...) en inventant diverses lubies et fantaisies pour capter l'attention de nos élèves en sortant des sentiers battus et qui ont fait recette. Faire table rase me semble la méthode choisie en ce moment pour éviter d'affronter les vraies difficultés d'enseignement et d'apprentissage.
- MitcindyNiveau 10
Asclépios a écrit:Je viens de tomber sur cet article syndical qui m'interpelle.UNSA a écrit:Là où certains regrettent que les maths ne soient plus cet instrument qui permettait de trier les élèves, l’UNSA Éducation souhaite prendre un autre angle. Un enseignement des maths spécifique doit former celles et ceux qui s’orienteront vers les voies scientifiques. Mais il ne faut pas oublier la majorité des élèves pour lesquels les mathématiques ne sont pas attractives, parfois considérées comme austères voire rébarbative. Rappelons l’essentiel : nous avons toutes et tous besoin des mathématiques pour nous repérer, compter, lire des graphiques, comparer des données, comprendre des pourcentages… ce sont des compétences essentielles pour les citoyens et pour développer l’esprit critique. Alors, il est temps de faire des maths autrement pour donner le goût des maths, et pour réconcilier une majorité des élèves avec cet enseignement.
https://www.unsa-education.com/article-/enseignement-des-maths-une-precipitation-vide-de-sens/
Je ne suis pas de cet avis, pour moi les maths demandent de réels efforts que de trop nombreux élèves ne veulent plus fournir. Et elle ont pour but de développer la rigueur, le raisonnement afin d'arriver à un résultat juste. Et ce n'est pas en faisant des maths autrement qu'on y arrivera. (sauf petites activités d'introduction).
En ouvrant ce sujet je me permets de vous demander votre avis?
Je ne suis pas d'accord avec le "tout ludique" car il brise le sens de l'effort. A un moment donné, l'élève doit comprendre qu'il faille passer par des phrases pénibles s'il veut atteindre l'excellence. Ce problème ne touche d'ailleurs pas que les mathématiques. Dans ma matière, l'allemand, on nous demande également de supprimer la grammaire, trop aride, difficile et rebutante aux yeux de certains. Ce qui me révulse d'ailleurs, c'est que les "décideurs" ne sont pas les plus mauvais... EUX ont réussi mais pensent que les autres sont trop bêtes ou mollassons pour y parvenir !!
- Guermantes729Neoprof expérimenté
Ramanujan974 a écrit:Est-ce qu'on pourrait nous foutre la paix 5 minutes ?!
On pourrait écrire ce torchon d'article pour n'importe quelle matière, mais c'est encore les maths qui prennent.
C'est rébarbatif, la littérature. Pourquoi ne pas faire des mots fléchés plutôt que de lire Victor Hugo ?
Pourquoi ne pas remplir un formulaire plutôt que faire une dissertation ?
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Comme j'attends avec impatience (ou pas) d'entendre des gens glousser de plaisir en disant "oh moi je n'ai jamais su parler français correctement ah ah ah ce n'est pas pour moi c'est tout", comme on l'entend (y compris de la part de gens censés être instruits) au sujet des maths sans que ça choque qui que ce soit.
- LaugarithmeFidèle du forum
Exactement ! Je n'ose pas avouer mon ignorance en histoire et j'en ai honte alors que les gens dont tu parles semblent fiers de ne pas savoir calculer un.pourcentage.Guermantes729 a écrit:Ramanujan974 a écrit:Est-ce qu'on pourrait nous foutre la paix 5 minutes ?!
On pourrait écrire ce torchon d'article pour n'importe quelle matière, mais c'est encore les maths qui prennent.
C'est rébarbatif, la littérature. Pourquoi ne pas faire des mots fléchés plutôt que de lire Victor Hugo ?
Pourquoi ne pas remplir un formulaire plutôt que faire une dissertation ?
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Comme j'attends avec impatience (ou pas) d'entendre des gens glousser de plaisir en disant "oh moi je n'ai jamais su parler français correctement ah ah ah ce n'est pas pour moi c'est tout", comme on l'entend (y compris de la part de gens censés être instruits) au sujet des maths sans que ça choque qui que ce soit.
Il n'est pas non plus rare d'entendre un parent dire " Ah moi aussi j'étais nul en maths ! " . Je réponds invariablement " Mais M ou Mme , ce n'est pas héréditaire ".
- VerduretteModérateur
C'est anecdotique et ponctuel, on ne va pas en tirer des conclusions généralistes, mais récemment la nouvelle éducatrice ASE d'un de mes élèves (placé en famille d'accueil) est venue en visite dans la classe. Elle a une trentaine d'années. Nous étions en mathématiques. De son propre aveu, elle ne sait pas faire une soustraction à retenue.
- valleExpert spécialisé
Sauf déficit cognitif, tout le monde doit pouvoir apprendre à additionner, à soustraire, à multiplier et à deviser. Ergo si la dame ne savait pas le faire, c'est parce que l'on ne lui a correctement appris à le faire -> il est impératif d'enseigner autrement CQFD.
Sans blague, je ne suis même pas sûr qu'il faille essayer de répondre à ce type de "propositions", à plus forte raison si elles viennent du milieu professionnel.
Sans blague, je ne suis même pas sûr qu'il faille essayer de répondre à ce type de "propositions", à plus forte raison si elles viennent du milieu professionnel.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Ce que je trouve terrible c'est la conception fausse de l'apprentissage humain qui est derrière l'idée qu'il faudrait que les mathématiques soient ludiques (ou n'importe qu'elle autre discipline).
L'essentiel des mathématiques (en dehors du concept intuitif de nombre ou d'intuitions géométriques ou logique par exemple) sont des constructions sociales qui ne font pas partie de capacités cognitives innées (comme la reconnaissance des visages par exemple). Les mathématiques doivent donc être apprises méthodiquement, ce qui implique que l'élève fasse un effort d'apprentissage, se trompe, se corrige puis progresse. Là on voudrait qu'il joue puis progresse. Dans l'immense majorité des cas, cela ne peut pas fonctionner. Il y a certes des jeux vidéo (type Super Mario) où le joueur progresse, mais il progresse dans la coordination oeil/main pour ce jeu ! pas dans un savoir académique. Il y a des jeux qui permettent d'acquérir des compétences plus formelles comme Kerbal Space Program ou Human Ressource Machine, mais ce sont des jeux de niche destinés à des joueurs qui prennent plaisir à manipuler des connaissances académiques. Et ces jeux ne permettent sûrement pas de devenir ingénieur en astronautique ou en informatique.
L'apprentissage réel implique une phase où l'élève prend conscience de sa propre ignorance et s'engage volontairement pour combler cette ignorance. La prise de conscience de l'ignorance suscite des émotions négatives et l'engagement demande des efforts. Ces phases peuvent être présentées comme des défis, l'enseignant peut dédramatiser le statut de l'erreur dans sa classe en créant des espaces où l'erreur est bienvenue, mais ces phases ne peuvent guères être ludifiées, à mon avis.
Par ailleurs, les mathématiques renvoient immédiatement à la pensée méthodique et formelle : on ne peut pas vraiment faire des mathématiques intuitivement (enfin si, on peut, mais lorsqu'on a une longue expérience de pensée méthodique derrière). Or, les individus, en général, détestent passer en pensée méthodique et préfèrent de loin se baser sur leurs intuitions. Typiquement, quand on doit repeindre un pièce, on achète un pot de peinture qui à l'air assez gros et s'il en manque on retourne en magasin pour en acheter, mais quasiment personne ne calcule la surface à peindre et fait la règle de trois pour choisir le pot juste suffisant pour les trois couches. Il en est de même pour certains dispositifs qui sont subtilement paternalistes comme les assurances vies qui sont prélevées tous les mois automatiquement ou la sonnerie qui se déclenche quand la ceinture de sécurité n'est pas attachée dans une voiture en mouvement.
Je pense que cette préférence pour la pensée intuitive crée un biais en défaveur des mathématiques (ce qui est bien dommage).
L'essentiel des mathématiques (en dehors du concept intuitif de nombre ou d'intuitions géométriques ou logique par exemple) sont des constructions sociales qui ne font pas partie de capacités cognitives innées (comme la reconnaissance des visages par exemple). Les mathématiques doivent donc être apprises méthodiquement, ce qui implique que l'élève fasse un effort d'apprentissage, se trompe, se corrige puis progresse. Là on voudrait qu'il joue puis progresse. Dans l'immense majorité des cas, cela ne peut pas fonctionner. Il y a certes des jeux vidéo (type Super Mario) où le joueur progresse, mais il progresse dans la coordination oeil/main pour ce jeu ! pas dans un savoir académique. Il y a des jeux qui permettent d'acquérir des compétences plus formelles comme Kerbal Space Program ou Human Ressource Machine, mais ce sont des jeux de niche destinés à des joueurs qui prennent plaisir à manipuler des connaissances académiques. Et ces jeux ne permettent sûrement pas de devenir ingénieur en astronautique ou en informatique.
L'apprentissage réel implique une phase où l'élève prend conscience de sa propre ignorance et s'engage volontairement pour combler cette ignorance. La prise de conscience de l'ignorance suscite des émotions négatives et l'engagement demande des efforts. Ces phases peuvent être présentées comme des défis, l'enseignant peut dédramatiser le statut de l'erreur dans sa classe en créant des espaces où l'erreur est bienvenue, mais ces phases ne peuvent guères être ludifiées, à mon avis.
Par ailleurs, les mathématiques renvoient immédiatement à la pensée méthodique et formelle : on ne peut pas vraiment faire des mathématiques intuitivement (enfin si, on peut, mais lorsqu'on a une longue expérience de pensée méthodique derrière). Or, les individus, en général, détestent passer en pensée méthodique et préfèrent de loin se baser sur leurs intuitions. Typiquement, quand on doit repeindre un pièce, on achète un pot de peinture qui à l'air assez gros et s'il en manque on retourne en magasin pour en acheter, mais quasiment personne ne calcule la surface à peindre et fait la règle de trois pour choisir le pot juste suffisant pour les trois couches. Il en est de même pour certains dispositifs qui sont subtilement paternalistes comme les assurances vies qui sont prélevées tous les mois automatiquement ou la sonnerie qui se déclenche quand la ceinture de sécurité n'est pas attachée dans une voiture en mouvement.
Je pense que cette préférence pour la pensée intuitive crée un biais en défaveur des mathématiques (ce qui est bien dommage).
- LemmyKHabitué du forum
je ne sais pas répondre à cette question mais l'UNSA syndique très peu chez les professeurs du secondaire. En revanche l'UNSA syndique beaucoup chez les professeurs des écoles, les inspecteurs, les chefs d'établissement et les formateurs.mathmax a écrit:Cette partie
Pourquoi ne pas envisager un programme de mathématiques appliquées ? Ou intégrer les outils mathématiques dans les spécialités SES (statistiques, coûts marginaux, etc…), ou encore en physique. C’est ce qui existe dans certains BTS et cela permet de dépasser la peur autour des maths.
me semble sensée, du moins pour les SES. Pour la physique, la poursuite d’études nécessite au contraire un niveau élevé et un travail spécifique en mathématiques.
Mais le reste de l’article est imprégné de pédagogisme et de vieilles lubies, qui sous prétexte de faire des mathématiques ”autrement”, visent surtout à vider la discipline de sa substance propre, et de finalement interdire au plus grand nombre la possibilité d’y exceller. Comme souvent la phobie de l’élitisme conduit à renforcer les inégalités liées au milieu social. En relisant, je me demande ce que le rédacteur a contre ses collègues de maths. L’UNSA syndique-t-il davantage dans les disciplines littéraires ?
- Manu7Expert spécialisé
La rigueur... quand je corrige les exercices sur les puissances de 10, avant je retirai des points quand 10^7 = 10 000 000 était mal écrit : 1000 0000 ou 100 00000, maintenant je suis content que la réponse soit juste et pour corriger facilement je mets des marqueurs tous les 3 chiffres. Et en 4ème, même les bons élèves s'y reprennent plusieurs fois pour dire correctement dix millions. Bref bientôt, les élèves ne seront même plus lire des nombres qui dépassent 10 000 !!! Il faudra alors apprendre autrement en différenciant ceux qui peuvent dépasser dix mille et ceux qui de peuvent pas. Je pense que les enfants de millionnaires iront dans des écoles où on dépassent le milliard c'est préférable.
Même le ludique a des limites, toujours dans le même thème des grands nombres des jeux classiques comme le Monopoly ou bien Les Richesses du Monde ont diminué la valeur des billets pour que le jeu soit moins ardu !!!
Qui peut le moins peut le moins !!! Voilà où on va. Le ludique c'est dans la tête, j'ai toujours trouvé un côté ludique aux mathématiques et plus c'était compliqué plus c'était ludique, je préférai l'algèbre à l'analyse car l'analyse me semblait trop mécanique et répétitif avec des risques d'erreurs, alors que l'algèbre manipule des concepts où les risques d'erreurs étaient très réduits.
Par contre, je ne trouve pas du tout ludique tous les jeux mathématiques : les énigmes, le compte est bon, etc... Ou bien le rubik's cube, où il faut simplement apprendre un algorithme pour paraître intelligent, ma fille peut le résoudre en moins de 20 secondes. Ouah !! Elle est super intelligente, mais finalement quand elle a appris la méthode à ses camarades, l'un d'eux est toujours nul en maths alors qu'il est plus rapide qu'elle !!!
Dans la formule ; "Apprendre autrement", je dirai simplement que si on apprend VRAIMENT alors ok tout va bien.
Pour les maths appliqués en BTS, j'ai justement passé un BTS (Génie Optique Photonique industrielle) où un bon niveau en math était indispensable autant en physiques qu'en maths, car nous devions effectués des développés de Fourrier et de Laplace, cela demandait de bonnes bases. On ne peut pas atteindre ce niveau en faisant joujou...
Si on apprenait vraiment les maths correctement, alors je suis certain que les enfants seraient très contents et rassurés dans leur grande majorité, ce qui est stressant pour eux c'est ce brouillard dans lequel on voudrait les conduire.
Plus haut, on parle d'instinct et d'héridité, et justement actuellement on laisse une part énorme à l'héridité et à l'instinct. Mais ceux qui ont un très bon instinct ne sont pas dupes, ils savent bien qu'en vrai ils ne maîtrisent pas vraiment les maths, ils ont trouvé mais ils ne savent pas vraiment comment ils ont fait. Et justement les maths c'est franchir ce miroir aux alouettes et rendre ce qu'on appelle instinct d'une simplicité évidente qu'on pourra reproduire à volonté.
Quelque part apprendre les maths autrement c'est comme devenir magicien en pensant que la magie existe vraiment !!!
Et oui on peut réussir un Rubil's cube les yeux fermés, ouah c'est magique, et non c'est un algorithme tout simplement !!!
Même le ludique a des limites, toujours dans le même thème des grands nombres des jeux classiques comme le Monopoly ou bien Les Richesses du Monde ont diminué la valeur des billets pour que le jeu soit moins ardu !!!
Qui peut le moins peut le moins !!! Voilà où on va. Le ludique c'est dans la tête, j'ai toujours trouvé un côté ludique aux mathématiques et plus c'était compliqué plus c'était ludique, je préférai l'algèbre à l'analyse car l'analyse me semblait trop mécanique et répétitif avec des risques d'erreurs, alors que l'algèbre manipule des concepts où les risques d'erreurs étaient très réduits.
Par contre, je ne trouve pas du tout ludique tous les jeux mathématiques : les énigmes, le compte est bon, etc... Ou bien le rubik's cube, où il faut simplement apprendre un algorithme pour paraître intelligent, ma fille peut le résoudre en moins de 20 secondes. Ouah !! Elle est super intelligente, mais finalement quand elle a appris la méthode à ses camarades, l'un d'eux est toujours nul en maths alors qu'il est plus rapide qu'elle !!!
Dans la formule ; "Apprendre autrement", je dirai simplement que si on apprend VRAIMENT alors ok tout va bien.
Pour les maths appliqués en BTS, j'ai justement passé un BTS (Génie Optique Photonique industrielle) où un bon niveau en math était indispensable autant en physiques qu'en maths, car nous devions effectués des développés de Fourrier et de Laplace, cela demandait de bonnes bases. On ne peut pas atteindre ce niveau en faisant joujou...
Si on apprenait vraiment les maths correctement, alors je suis certain que les enfants seraient très contents et rassurés dans leur grande majorité, ce qui est stressant pour eux c'est ce brouillard dans lequel on voudrait les conduire.
Plus haut, on parle d'instinct et d'héridité, et justement actuellement on laisse une part énorme à l'héridité et à l'instinct. Mais ceux qui ont un très bon instinct ne sont pas dupes, ils savent bien qu'en vrai ils ne maîtrisent pas vraiment les maths, ils ont trouvé mais ils ne savent pas vraiment comment ils ont fait. Et justement les maths c'est franchir ce miroir aux alouettes et rendre ce qu'on appelle instinct d'une simplicité évidente qu'on pourra reproduire à volonté.
Quelque part apprendre les maths autrement c'est comme devenir magicien en pensant que la magie existe vraiment !!!
Et oui on peut réussir un Rubil's cube les yeux fermés, ouah c'est magique, et non c'est un algorithme tout simplement !!!
- ProtonExpert
Le ludique, le constructivisme, le travail de groupe, le "décloisonnage" cela fait des années que l'on en parle. On voit le résultat.
Il est temps de faire enfin des cours structurés, des entraînements techniques intensifs (qui ne sont pas du tout détestés des élèves !), des apprentissages solides et sur la durée, de bannir les calculatrices le plus possible, ...
Il est temps de faire enfin des cours structurés, des entraînements techniques intensifs (qui ne sont pas du tout détestés des élèves !), des apprentissages solides et sur la durée, de bannir les calculatrices le plus possible, ...
- nicole 86Expert spécialisé
Proton a écrit:Le ludique, le constructivisme, le travail de groupe, le "décloisonnage" cela fait des années que l'on en parle. On voit le résultat.
Il est temps de faire enfin des cours structurés, des entraînements techniques intensifs (qui ne sont pas du tout détestés des élèves !), des apprentissages solides et sur la durée, de bannir les calculatrices le plus possible, ...
Et il serait temps de prendre en compte les BESOINS des élèves qui sont en manque d'abstraction (oui, ils existent).
- maikreeeesseGrand sage
Même pas ludique !Randoschtroumf a écrit:Le ludisme, c'est le fond de commerce des méthodes à la mode dans le primaire.
La MHM par exemple.
- Manu7Expert spécialisé
maikreeeesse a écrit:Même pas ludique !Randoschtroumf a écrit:Le ludisme, c'est le fond de commerce des méthodes à la mode dans le primaire.
La MHM par exemple.
Euh si quand même un peu, car MHM c'est un palindrome ! donc à l'envers ou à l'endroit c'est pareil, et il y a un axe de symétrie...
- Flo44Érudit
Je n'ai pas lu tout l'article.
Pour les élèves qui sont vraiment fâchés avec les mathématiques, l'important c'est de leur redonner confiance. Si on peut les motiver par des activités intéressantes, c'est tant mieux. Et d'ailleurs, comment faire autrement?
Mais je vois deux écueils importants : d'une part ce qui nous semble ludique ne l'est pas forcément pour les élèves. D'autre part, rien de pire pour eux que de faire une activité "ludique" mais de ne rien comprendre au but de l'exercice, ni aux motivations de l'enseignant. J'ai remarqué que les élèves en difficulté sont plus fiers d'avoir réussi et compris une procédure difficile pour eux que d'avoir résolu une énigme ou un "défi".
1) les futurs scientifiques de sciences dures : pour eux, pas de discussions, ce sont des mathématiques costaud et exigeantes (et motivantes!)
2) ceux qui auront besoin des maths comme outils (pour les SES, pour les filières technologiques, etc...) et qui n'aiment pas forcément la matière : leur faire des maths appliquées, du lien avec d'autres matières me semble l'idéal. Reste à savoir comment, et surtout comment on fait pour travailler entre enseignants de différentes matières? Je suis nulle en SES par exemple...
3) les autres, ceux qui pensent qu'ils n'en auront pas besoin. Je pense que le meilleur angle pour eux, c'est la culture, l'histoire des mathématiques, le lien avec l'histoire (tout court), avec les sujets de société. Il faut amadouer un peu plus ces élèves, et leur redonner confiance en leur montrant que c'est aussi de la culture, et en leur donnant des cibles atteignables, pour qu'ils retrouvent le goût de l'effort de raisonnement.
Mais dans tous les cas, on est d'accord, la matière demande un effort.
Et puis il faudrait aussi que ces élèves, on ait les moyens de leur enseigner. Pas à 38 dans la même classe avec des élèves hyper à l'aise et d'autres qui n'ont pas dépassé le niveau 6ème.
Pour les élèves qui sont vraiment fâchés avec les mathématiques, l'important c'est de leur redonner confiance. Si on peut les motiver par des activités intéressantes, c'est tant mieux. Et d'ailleurs, comment faire autrement?
Mais je vois deux écueils importants : d'une part ce qui nous semble ludique ne l'est pas forcément pour les élèves. D'autre part, rien de pire pour eux que de faire une activité "ludique" mais de ne rien comprendre au but de l'exercice, ni aux motivations de l'enseignant. J'ai remarqué que les élèves en difficulté sont plus fiers d'avoir réussi et compris une procédure difficile pour eux que d'avoir résolu une énigme ou un "défi".
- Spoiler:
- Et je suis hyper contente d'avoir réussi à obtenir 75% de réussite sur mes exercices de calcul littéral à la dernière évaluation de cinquième ! Pourtant on l'a fait bien chiant et répétitif...
1) les futurs scientifiques de sciences dures : pour eux, pas de discussions, ce sont des mathématiques costaud et exigeantes (et motivantes!)
2) ceux qui auront besoin des maths comme outils (pour les SES, pour les filières technologiques, etc...) et qui n'aiment pas forcément la matière : leur faire des maths appliquées, du lien avec d'autres matières me semble l'idéal. Reste à savoir comment, et surtout comment on fait pour travailler entre enseignants de différentes matières? Je suis nulle en SES par exemple...
3) les autres, ceux qui pensent qu'ils n'en auront pas besoin. Je pense que le meilleur angle pour eux, c'est la culture, l'histoire des mathématiques, le lien avec l'histoire (tout court), avec les sujets de société. Il faut amadouer un peu plus ces élèves, et leur redonner confiance en leur montrant que c'est aussi de la culture, et en leur donnant des cibles atteignables, pour qu'ils retrouvent le goût de l'effort de raisonnement.
Mais dans tous les cas, on est d'accord, la matière demande un effort.
Et puis il faudrait aussi que ces élèves, on ait les moyens de leur enseigner. Pas à 38 dans la même classe avec des élèves hyper à l'aise et d'autres qui n'ont pas dépassé le niveau 6ème.
- AsclépiosNiveau 7
Je vous remercie pour ces réponses, j'ai de plus en plus de difficultés à faire réellement travailler tous les élèves et d'après une partie d'entre eux ne veux pas faire les efforts demandés.
En voyant cet article qui provenais d'un syndicat je me suis demandé comment des collègues pouvaient penser ce qui est dans cet article et surtout je me suis demandé quelle proportion d'entre nous voulait, dans un futur proche, travailler ainsi.
Je ne savais pas que l'UNSA syndiquait très peu dans le secondaire, (merci LemmyK de me l'apprendre) et vos réponses qui ne vont pas dans ce sens me rassure.
En voyant cet article qui provenais d'un syndicat je me suis demandé comment des collègues pouvaient penser ce qui est dans cet article et surtout je me suis demandé quelle proportion d'entre nous voulait, dans un futur proche, travailler ainsi.
Je ne savais pas que l'UNSA syndiquait très peu dans le secondaire, (merci LemmyK de me l'apprendre) et vos réponses qui ne vont pas dans ce sens me rassure.
- maikreeeesseGrand sage
Manu7 a écrit:maikreeeesse a écrit:Même pas ludique !Randoschtroumf a écrit:Le ludisme, c'est le fond de commerce des méthodes à la mode dans le primaire.
La MHM par exemple.
Euh si quand même un peu, car MHM c'est un palindrome ! donc à l'envers ou à l'endroit c'est pareil, et il y a un axe de symétrie...
Pffff, c'est malin, j'ai tout pris au premier degré, cherchant comment tu trouvais du ludique dans MHM ! Et longtemps après, j'ai compris !
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