Réduire les corrections en français

Leclochard a écrit:Fil intéressant. Il y a quelques années encore, je corrigeais beaucoup (8 ou 10 notes parfois). Je me souviens de l’époque où je passais beaucoup de jours de vacances à corriger des textes truffés d’erreurs, illisibles.
J’ai réduit la voilure depuis. (…) Enfin parce que j’ai l’impression de me faire avoir: trop peu de considération à tous les niveaux. Une inspection qui m’a bien rappelé qu’on se f… de nous. Un traitement trop bas à mon goût. (…)
La sagesse m’a imposé de changer mes pratiques. Je me ménage d’autant plus volontiers que désormais, je sais qu’on va devoir tenir dans des conditions plus compliquées (vive les adaptations pour x, y ou z) et travailler plus longtemps (retraite à 65 ans, 67 ans ?) (…) Pour les contrôles de compréhension, je suggère des réponses. Cela permet de gagner du temps de correction et les élèves  se concentrent sur la lecture.

Sages paroles. Tout pareil pour moi. Nous corrigeons en classe aussi. Et maintenant il y’a les QCMs de PRONOTE et un site magique où les copies se corrigent toutes seules.

lulucastagnette a écrit:Leclochard 3,5h en 6e ? Mais comment est-ce possible ?

La charmante inspectrice n’y croyait pas non plus.
Les horaires sont de 3,5 heures de cours en classe entière. Il y a deux heure d’AP qui sont réservées à six élèves (des deux classes) qui ont du mal à lire avec fluidité. Ils s’entraînent avec moi et le collègue documentaliste. Les autres font des maths ou de l’histoire durant ces deux heures hebdomadaires.
Je dispense donc 1,5 heure de grammaire/orthographe et deux heures de littérature chaque semaine. Les collègues comprendront que dans ces conditions, je ne peux de toute façon multiplier les devoirs ou les travaux d’écriture et qu’on avance très lentement. Je leur donne des exercices en plus à la maison.
Quand j’ai débuté en zep, j’avais six heures de cours en 6ème, cinq en classe entière, une en demi-groupe. C’est sûr qu’on est bien loin de l’époque où un professeur de lettres enseignait 9 heures à une classe. Peut-être qu’un jour, je n’aurai plus que deux ou trois heures de français.

Mon professeur de lettres quand je suis entrée en sixième n'avait que deux classes. 8 h avec nous et 6 en seconde. Tout est dit

Panta Rhei a écrit:

Leclochard a écrit:Fil intéressant. Il y a quelques années encore, je corrigeais beaucoup (8 ou 10 notes parfois). Je me souviens de l’époque où je passais beaucoup de jours de vacances à corriger des textes truffés d’erreurs, illisibles.
J’ai réduit la voilure depuis. (…) Enfin parce que j’ai l’impression de me faire avoir: trop peu de considération à tous les niveaux. Une inspection qui m’a bien rappelé qu’on se f… de nous. Un traitement trop bas à mon goût. (…)
La sagesse m’a imposé de changer mes pratiques. Je me ménage d’autant plus volontiers que désormais, je sais qu’on va devoir tenir dans des conditions plus compliquées (vive les adaptations pour x, y ou z) et travailler plus longtemps (retraite à 65 ans, 67 ans ?) (…) Pour les contrôles de compréhension, je suggère des réponses. Cela permet de gagner du temps de correction et les élèves  se concentrent sur la lecture.

Sages paroles. Tout pareil pour moi. Nous corrigeons en classe aussi. Et maintenant il y’a les QCMs de PRONOTE et un site magique où les copies se corrigent toutes seules.

Je crois qu’on a beaucoup à apprendre des collègues de langue ou de matières qui ont plus de classes.

Clecle78 a écrit:Mon professeur de lettres quand je suis entrée en sixième n'avait que deux classes. 8 h avec nous et 6 en seconde. Tout est dit

Effectivement. Ou nous sommes devenus géniaux ou nos cours sont moins complets, dégradés.

Nous sommes certainement tous géniaux !

Leclochard a écrit:

lulucastagnette a écrit:Leclochard 3,5h en 6e ? Mais comment est-ce possible ?

La charmante inspectrice n’y croyait pas non plus.
Les horaires sont de 3,5 heures de cours en classe entière. Il y a deux heure d’AP qui sont réservées à six élèves (des deux classes) qui ont du mal à lire avec fluidité. Ils s’entraînent avec moi et le collègue documentaliste. Les autres font des maths ou de l’histoire durant ces deux heures hebdomadaires.
Je dispense donc 1,5 heure de grammaire/orthographe et deux heures de littérature chaque semaine. Les collègues comprendront que dans ces conditions, je ne peux de toute façon multiplier les devoirs ou les travaux d’écriture et qu’on avance très lentement. Je leur donne des exercices en plus à la maison.
Quand j’ai débuté en zep, j’avais six heures de cours en 6ème, cinq en classe entière, une en demi-groupe. C’est sûr qu’on est bien loin de l’époque où un professeur de lettres enseignait 9 heures à une classe. Peut-être qu’un jour, je n’aurai plus que deux ou trois heures de français.

Faites attention à la bivalence, depuis toujours de fait dans les LP, sous le boisseau en collège. Il en était question pendant un temps pour le collège ( je veux dire une bivalence obligatoire pour chaque enseignant, systématique et intégrée aux attendus du concours).
En LP nous en sommes à 45 minutes de francais hebdo en CAP( 1h dans mon lycée, il y a eu des arrangements pour la DHG sans nul doute), pour vous donner une idée du pire. Le reste de l'edt étant morcelé avec des co-interventions et autres "activités"
En matière d'innovation pédagogique, le LP a toujours précédé collège et LGT, cette fois pour le pire du pire.

Ernya a écrit:    
   
Le problème de la disparité des niveaux au sein d'un binôme se pose pour très peu de binômes chez moi car souvent les niveaux et les affinités vont de paire. Et d'ailleurs, je pense que le moins bon progresse bien plus ainsi qu'en étant avec quelqu'un qui galère comme lui.
C'est une note parmi d'autres donc même si l'élève faible "gagne" une bonne note en se mettant avec le bon élève, ça ne change pas grand-chose à la moyenne (et c'est de toute façon mieux que la rédaction intégralement faite par le grand-frère ou le parent à la maison).  Je veille également à ce que les deux écrivent ou tapent le texte pour éviter que le résultat final ne dépende que du bon élève. Ce qui permet au bon élève d'expliquer aussi des points de grammaire à son binôme faible : "attention là tu as mis un T mais c'est pas "il" le sujet".
Généralement, quand je les mets en binôme, je leur laisse complètement le choix du binôme. Parfois ils ne s'entendent pas et finissent par faire leur propre texte chacun de leur côté, d'autres refusent de se mettre avec quelqu'un et je les laisse faire la rédaction seuls. C'est très libre, j'attends juste qu'ils chuchotent et qu'ils respectent les consignes.
Et moi, je gagne un temps non négligeable en correction.


D'autant plus qu'on peut aussi faire des dictées non notées qui participent à l'entraînement.

C'est exactement ce que je fais. Oui, il faut également compter les dictées non notées !

Heu, si l'AP est réservé à seulement quelques élèves, les autres n'ont pas le nombre légal d'heures de français, et votre répartition est illégale.

Panta Rhei a écrit:

Leclochard a écrit:Fil intéressant. Il y a quelques années encore, je corrigeais beaucoup (8 ou 10 notes parfois). Je me souviens de l’époque où je passais beaucoup de jours de vacances à corriger des textes truffés d’erreurs, illisibles.
J’ai réduit la voilure depuis. (…) Enfin parce que j’ai l’impression de me faire avoir: trop peu de considération à tous les niveaux. Une inspection qui m’a bien rappelé qu’on se f… de nous. Un traitement trop bas à mon goût. (…)
La sagesse m’a imposé de changer mes pratiques. Je me ménage d’autant plus volontiers que désormais, je sais qu’on va devoir tenir dans des conditions plus compliquées (vive les adaptations pour x, y ou z) et travailler plus longtemps (retraite à 65 ans, 67 ans ?) (…) Pour les contrôles de compréhension, je suggère des réponses. Cela permet de gagner du temps de correction et les élèves  se concentrent sur la lecture.

Sages paroles. Tout pareil pour moi. Nous corrigeons en classe aussi. Et maintenant il y’a les QCMs de PRONOTE et un site magique où les copies se corrigent toutes seules.

Sans doute parce que nous ne sommes pas de la même discipline mais je ne peux vraiment pas me résoudre à donner des QCM( ou alors pour un entraînement) et je peste quand en 3eme les élèves sont incapables de rédiger une réponse complète et construite.

*Ombre* a écrit:Heu, si l'AP est réservé à seulement quelques élèves, les autres n'ont pas le nombre légal d'heures de français, et votre répartition est illégale.

J'allais le dire ! Tout élève de 6e/5e/4e doit avoir 4h30 de français ! (4h en 3e)

De mon côté, en lycée, pas eu trop le choix avec plus de 160 élèves : je ne fais plus de mini-DS de grammaire et la plupart des DM (j'en donne moins qu'avant) sont devenus facultatifs (bizarrement, je n'ai plus qu'une poignée de copies) ; j'ai l'impression de ne pas les entraîner assez pour le bac, mais qu'y puis-je après tout ? Il y a quelques années je donnais un DM à la moitié de la classe et ne ramassais que quelques copies "au hasard", mais je me laissais toujours attendrir par certains qui tenaient quand même à être corrigés - ça, ça restait faisable quand je n'avais que trois classes...

Le fil correspond entièrement à mon état d’esprit, je pense à me faire un cadeau pour 2022 : plus de gros devoirs en fin de chapitre mais plutôt un dossier perso qui évolue sur ce qui a été fait dans les petits contrôles.

Par exemple, je voudrais que les élèves de 3e reprennent leurs contrôles de grammaire avec les corrections effectuées ensemble et qu’ils repèrent telle subordonnée précise, une phrase complexe qui respecte la concordance des temps avec un plus que parfait, une construction particulière dans le texte de Genevoix, quelques accords du participe passé assez difficiles, bref tout ce qu’on voudrait qu’ils « révisent ».

En compréhension, ils pourraient choisir une citation importante en motivant leur choix, confronter les intentions de deux auteurs comme Lévi et Orwell, ou opposer les caractéristiques formelles des poèmes étudiés, choisir un personnage étudié et expliquer son point de vue.

Je pense réserver 15mn chaque semaine en autonomie en classe pour compléter le dossier, et j’en ramasse quelques uns toutes les 3 semaines. Je ne mets une note provisoire que si ce n’est pas fait, je valorise d’un bonus si c’est terminé et d’un 20/20 coef 1 si c’est bien fait.

Ça m’enlèverait le pensum du paquet de DS auquel je ne crois plus, et qui donne les mêmes notes que les type brevet et brevets blancs.

Intéressant Mymi, j'aime bien l'idée des questions de grammaire même si je ne suis pas sûre d'avoir bien compris.
Est-ce que cela ne sera pas fastidieux et long à corriger ?

J'utilise désormais des applications qui corrigent les copies : Plickers pour les leçons, Quizinière pour des QCM de lecture et de grammaire, le TDLab aussi. C'est toujours ça de pris.

Mais comment tu fais en classe?

On peut demander aux élèves de corriger les "exercices" de leurs camarades en classe. C'est plus productif que de faire soi-même le corrigé. Bien sûr cela ne fonctionne pas avec toutes les évaluations ni pour tous les élèves mais cela permet de gagner du temps précieux de correction personnel.

En LVE, j'ai désormais décidé (après des années de souffrance) à "faire" la plupart de mes Compréhensions de l'Oral en salle informatique. Ainsi, chaque élève est obligé de bosser au lieu d'en avoir 4 ou 5. Je rappelle l'existence du site "liveworsheets" qui demande un petit investissement si l'on veut créer ses propres supports. "Quizlet" est également génial, mais la version avec suivi des travaux est payante. (L'abonnement peut être payé par le collège). "Vocaroo" permet de recevoir des copies audio.

Je pense utiliser ces outils de plus en plus à l'avenir. Cela permet [me] de mieux évaluer / évaluer plus finement (l'oral en LVE) / évaluer plus d'élèves. L'aspect asynchrone n'est pas pour me déplaire non plus.

Sinon pour accélérer le temps de correction pour les évaluations de type compréhension et interprétation : faire un sujet avec les lignes pour répondre directement sous la question. Moins de charge mentale, les réponses aux questions sont positionnées au même endroit. Les élèves visualisent le nombre de lignes attendues et se forcent à développer.

Moins de questions mais des réponses plus développées. Des barèmes simples. En 6e pour une évaluation sur texte, 4 questions, 5 points chacune.

Pour les rares contrôles de lecture, prévoir une question QCM et une autre avec des éléments à relier avec un schéma simple (ou 2 schémas pour éviter les yeux baladeurs). Le but étant essentiellement de déceler les problèmes de compréhension, ça se justifie et c'est rapide à corriger.

Cléopatra2 a écrit:Mais comment tu fais en classe?

Plickers se fait justement en classe (petite leçon de 5 questions en début d'heure + bilan de 20 questions toutes les 4 leçons). Pour Quizinière, les élèves font le travail à la maison avec le livre en main.

Mais c'est sur ordi? Sur tablette? Les élèves sont équipés et internet fonctionne?

Pour Plickers, toi tu as besoin d'un téléphone ou d'une tablette et d'un ordi avec vidéoprojecteur. Les élèves ont juste un morceau de papier.

Ah ok! Je jetterai un oeil alors.

Pour Plickers, il faut une connexion internet sur le téléphone, non ?

Esméralda a écrit:Pour Plickers, il faut une connexion internet sur le téléphone, non ?

Oui

Pour plickers, il faut un ordinateur et un vidéo pour projeter les questions, un téléphone avec connexion Internet pour scanner les réponses et les élèves ont une carte (un QR code) qu'ils tournent selon la réponse A, B, C ou D qu'ils veulent donner. C'est très simple à utiliser et moi qui suis une brèle en informatique, j'ai pu rapidement le prendre en main. Je ne fais plus d'interro de leçon classique. Ceci dit, le pire reste à corriger : les rédactions ; et là, je n'ai rien trouvé.

J'enseigne les maths, et comme vous je croule sous les copies. J'essaye de faire une interro par semaine. Sinon les élèves n'apprennent pas. Et j'ai remarqué que plus je fais d'interros, meilleures sont les notes. Les élèves s'habituent à l'interro hebdomadaire et travaillent plus régulièrement. Mais donc le problème est que je croule sous les copies...

Je vais réfléchir pendant les vacances à la façon de diminuer mon temps de correction.

Mais d'abord, il faut que je vous raconte comment faisait un de mes profs de Quatrième. Je l'avais en français, histoire-géo, prof principal. Et il était prof de dessin pour d'autres classes. Son système était imparable ! Nous avions interro à chaque cours ! En histoire-géo, par exemple, il nous demandait d'apprendre par cœur une page du manuel. Et au cours suivant nous devions écrire la partie qu'il nous demandait, un paragraphe de la page, par exemple. Par cœur ! En conjugaison ou grammaire, pareil, du par cœur, avec une interro à chaque cours. A la fin de l'interro, nous échangions avec notre voisin, et nous corrigions la copie du voisin. Le moindre mot oublié, nous enlevions des points ! Puis nous dictions les notes au professeur... Et je crois qu'il vérifiait une ou deux interros pour voir si nous ne trichions pas trop...
Il ne corrigeait que les rédactions... pendant les cours de dessin qu'il donnait aux autres classes ! Ce type était un génie ! Il n'a jamais ramené une copie chez lui !
Et finalement, comme nous avions interro à chaque cours, nous bossions ! Cela nous faisait travailler la mémoire et apprendre le cours.

Sans aller jusqu'à reprendre son système intégralement (je n'ai jamais revu un prof aussi fumiste !), je me demande si pour certaines interros je ne pourrais pas m'inspirer un peu de son système...

Sinon, je vais réfléchir aussi à réduire un peu les commentaires... J'aime bien écrire plein de commentaires, mais ça prend beaucoup de temps et ils ne sont pas toujours lus. Et pour certains commentaires qui reviennent tout le temps (Souligner, Justifier, etc.), je me demande si je ne pourrais pas utiliser des abréviations, ou des tampons !

Et aussi faire plus de QCM, voire des QCM en ligne corrigés automatiquement...

Bref, moi aussi, il faut que je réfléchisse...

J'ai lu quelque part (https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/1288512/FPORSOC14b_VE2_education.pdf) qu'en gros, en moyenne, un professeur travaille une heure pour chaque heure passée devant les élèves. Un tiers de cette heure est consacré à des corrections. Cela voudrait dire que pour une classe avec quatre heures de cours par semaine, je ne devrais pas passer plus de 1 h 20 en correction... Or, actuellement, je dois passer entre quatre et huit heures. Peut-être même parfois plus. Mes premières corrections, je mettais plus de trente minutes par copie. Seize heures pour une classe de trente-deux ! Beaucoup, beaucoup trop, je m'épuise...

Donc, premièrement, je vais commencer par me chronométrer, pour savoir exactement combien de temps j'y passe. Et je vais essayer, petit à petit, de trouver le moyen de réduire ce temps passé.