- kortonnekoNiveau 2
Bonsoir aux amis néoprofs !
Je recherche des avis. Je vous explique ma situation : je suis en L3 d'Histoire à l'université. Après avoir longtemps rejeté cette idée, j'avais pris la décision de devenir professeur dans le courant de l'été, comme je l'exposais dans ce topic. A ce moment-là, bien que ce fût avec un certain stress, j'avais décidé de viser le secondaire (histoire-géo-emc), et avais écarté peut-être un peu vite le primaire qui ne m'avait jamais inspiré.
Les derniers mois ont été tout aussi intenses en réflexion, d'autant que je dois choisir vers quel master meef je me dirige d'ici quelques mois. Depuis quelques semaines, j'ai été amené, par divers événements, expériences, etc., à revoir en profondeur ma réflexion, et je réfléchis de plus en plus fortement à aller vers l'enseignement primaire. Hélas, je ne trouve pas autant de ressources sur le sujet que j'en avais trouvées concernant le collège et le lycée. Pour m'accompagner dans ma réflexion, j'aimerais énormément avoir les avis d'enseignant.e.s en primaire concernant les points positifs et négatifs de leur métier, et les conseils qu'ils me donneraient pour m'y préparer.
Je pense que c'est important, avant de s'engager dans quelque chose, d'avoir une vision d'ensemble incluant aussi - voire surtout - les points négatifs, afin de s'y préparer et de ne pas gravement déchanter le moment venu. Je suis au courant du nombre d'heures et de l'investissement personnel, apparemment plus élevé que dans le secondaire pour un salaire qui l'est moins; de la pression hiérarchique et parentale plus forte; de la difficulté à bouger hors de sa région (plutôt un avantage qu'un problème dans mon cas); de la précarité des écoles et de la difficulté du statut de directeur; et évidemment des situations complexes qui peuvent accompagner les petites merveilles que l'on connaît dans l'éducation des enfants.
Néanmoins, j'imagine qu'il n'y a pas que du négatif, et qu'il doit y avoir une facette humaine très épanouissante dans ce travail, avec le contact avec les enfants notamment. Je serais aussi très reconnaissant d'avoir vos points de vue concernant cela.
J'ai quelques mois pour y réfléchir, mais j'aimerais mettre ce confinement à profit pour avoir déjà un premier avis solide sur la question avant même mon stage au prochain semestre (qui inclura une école primaire). Notamment, si je suis sûr à 90% d'aller vers ça, il serait sans doute raisonnable que je lâche l'orientation géo que je suis actuellement pour plutôt choisir l'orientation professorat des écoles lors des prochaines inscriptions pédagogiques.
Ma réflexion est encore à un stade embryonnaire, d'autant que je n'ai pas la chance de connaître des gens faisant ce métier. Je sollicite donc votre bienveillance face à mon ignorance de certaines choses, et espère lire bien des éléments intéressants et me faisant avancer. Les plus motivé.e.s d'entre vous peuvent même m'envoyer un MP, s'ils souhaitent avoir une discussion plus longue et moins dispersée qu'ici. Je vous remercie
Je recherche des avis. Je vous explique ma situation : je suis en L3 d'Histoire à l'université. Après avoir longtemps rejeté cette idée, j'avais pris la décision de devenir professeur dans le courant de l'été, comme je l'exposais dans ce topic. A ce moment-là, bien que ce fût avec un certain stress, j'avais décidé de viser le secondaire (histoire-géo-emc), et avais écarté peut-être un peu vite le primaire qui ne m'avait jamais inspiré.
Les derniers mois ont été tout aussi intenses en réflexion, d'autant que je dois choisir vers quel master meef je me dirige d'ici quelques mois. Depuis quelques semaines, j'ai été amené, par divers événements, expériences, etc., à revoir en profondeur ma réflexion, et je réfléchis de plus en plus fortement à aller vers l'enseignement primaire. Hélas, je ne trouve pas autant de ressources sur le sujet que j'en avais trouvées concernant le collège et le lycée. Pour m'accompagner dans ma réflexion, j'aimerais énormément avoir les avis d'enseignant.e.s en primaire concernant les points positifs et négatifs de leur métier, et les conseils qu'ils me donneraient pour m'y préparer.
Je pense que c'est important, avant de s'engager dans quelque chose, d'avoir une vision d'ensemble incluant aussi - voire surtout - les points négatifs, afin de s'y préparer et de ne pas gravement déchanter le moment venu. Je suis au courant du nombre d'heures et de l'investissement personnel, apparemment plus élevé que dans le secondaire pour un salaire qui l'est moins; de la pression hiérarchique et parentale plus forte; de la difficulté à bouger hors de sa région (plutôt un avantage qu'un problème dans mon cas); de la précarité des écoles et de la difficulté du statut de directeur; et évidemment des situations complexes qui peuvent accompagner les petites merveilles que l'on connaît dans l'éducation des enfants.
Néanmoins, j'imagine qu'il n'y a pas que du négatif, et qu'il doit y avoir une facette humaine très épanouissante dans ce travail, avec le contact avec les enfants notamment. Je serais aussi très reconnaissant d'avoir vos points de vue concernant cela.
J'ai quelques mois pour y réfléchir, mais j'aimerais mettre ce confinement à profit pour avoir déjà un premier avis solide sur la question avant même mon stage au prochain semestre (qui inclura une école primaire). Notamment, si je suis sûr à 90% d'aller vers ça, il serait sans doute raisonnable que je lâche l'orientation géo que je suis actuellement pour plutôt choisir l'orientation professorat des écoles lors des prochaines inscriptions pédagogiques.
Ma réflexion est encore à un stade embryonnaire, d'autant que je n'ai pas la chance de connaître des gens faisant ce métier. Je sollicite donc votre bienveillance face à mon ignorance de certaines choses, et espère lire bien des éléments intéressants et me faisant avancer. Les plus motivé.e.s d'entre vous peuvent même m'envoyer un MP, s'ils souhaitent avoir une discussion plus longue et moins dispersée qu'ici. Je vous remercie
- MimizNiveau 1
Hello Korto,
En résumé : j'aurai aimé savoir ce qui m'attendait réellement avant d'entrer dans ce métier...
Quand on fait des petits stages d'une journée, d'une semaine etc au cours du master on aime assez, et on se projette bien car on apprécie l'ambiance bon enfant qui règne dans la classe, on trouve merveilleux le métier d'enseignant, le contact avec les enfants etc... mais quand c'est à nous de nous débrouiller pour monter des séquences (charge de travail très importante à la maison : 1er point négatif), et que par la suite on se retrouve face à des enfants que ça n'intéresse pas (frustration due à leur désintérêt : 2me point négatif) eh bien la magie s'envole bien vite !
A ce jour j'estime m'être trompée de voie professionnelle, je ne suis pas épanouie face aux enfants (ta personnalité va beaucoup jouer dans ce métier...), je suis vite irritable, le bruit m'agace (3me point négatif), je me sens prisonnière dans mon département (système de mutation horrible, 4eme point négatif)... enfin bon, je peux t'expliquer cela en détail en Mp si tu le souhaites, je saurais être objective pour te conseiller au mieux promis
En résumé : j'aurai aimé savoir ce qui m'attendait réellement avant d'entrer dans ce métier...
Quand on fait des petits stages d'une journée, d'une semaine etc au cours du master on aime assez, et on se projette bien car on apprécie l'ambiance bon enfant qui règne dans la classe, on trouve merveilleux le métier d'enseignant, le contact avec les enfants etc... mais quand c'est à nous de nous débrouiller pour monter des séquences (charge de travail très importante à la maison : 1er point négatif), et que par la suite on se retrouve face à des enfants que ça n'intéresse pas (frustration due à leur désintérêt : 2me point négatif) eh bien la magie s'envole bien vite !
A ce jour j'estime m'être trompée de voie professionnelle, je ne suis pas épanouie face aux enfants (ta personnalité va beaucoup jouer dans ce métier...), je suis vite irritable, le bruit m'agace (3me point négatif), je me sens prisonnière dans mon département (système de mutation horrible, 4eme point négatif)... enfin bon, je peux t'expliquer cela en détail en Mp si tu le souhaites, je saurais être objective pour te conseiller au mieux promis
- maikreeeesseGrand sage
Bonsoir Kortonneko,
Il est difficile de répondre par quelques lignes et être exhaustif, je suis intarissable sur mon métier !
Les points positifs: avec un jeune public, il est difficile de leur en vouloir, on se dit qu'ils vont évoluer (en bien), que tout est possible. Il y a je pense moins de découragement. Ils ont encore dans l'ensemble soif d'apprendre, une énergie immense. Tu peux les faire rire, tu lis leurs émotions. Un rien peut leur faire plaisir. Ils partagent de nombreuses choses (ce qui peut devenir un point négatif).
Tu es assez libre et le champ de tes apprentissages est vaste. Tu ne t'ennuies pas, tu passes des maths à l'écriture, à l'EPS, à l'EMC, à la littérature, à l'espace, aux sciences à la musique… Tu peux monter des projets, des sorties cohérentes, tu t'occupes des assurances, du financement, de l'information du volet pédagogique bien sûr…
Tu noues des relations professionnelles parfois très riches avec des éducateurs/ PE spécialisé, AESH, enseignant référent, conseiller péda, référent numérique, ETAPS, référent art...
Tu peux avoir des relations intéressantes avec certains parents.
Réfléchir à la notion du nombre et d'infinie, à la couleur du ciel, à la mort et à la vieillesse, la différence t'entraîne sur des chemins philosophiques.
Je m'arrête là (avant de poursuivre).
Il est difficile de répondre par quelques lignes et être exhaustif, je suis intarissable sur mon métier !
Les points positifs: avec un jeune public, il est difficile de leur en vouloir, on se dit qu'ils vont évoluer (en bien), que tout est possible. Il y a je pense moins de découragement. Ils ont encore dans l'ensemble soif d'apprendre, une énergie immense. Tu peux les faire rire, tu lis leurs émotions. Un rien peut leur faire plaisir. Ils partagent de nombreuses choses (ce qui peut devenir un point négatif).
Tu es assez libre et le champ de tes apprentissages est vaste. Tu ne t'ennuies pas, tu passes des maths à l'écriture, à l'EPS, à l'EMC, à la littérature, à l'espace, aux sciences à la musique… Tu peux monter des projets, des sorties cohérentes, tu t'occupes des assurances, du financement, de l'information du volet pédagogique bien sûr…
Tu noues des relations professionnelles parfois très riches avec des éducateurs/ PE spécialisé, AESH, enseignant référent, conseiller péda, référent numérique, ETAPS, référent art...
Tu peux avoir des relations intéressantes avec certains parents.
Réfléchir à la notion du nombre et d'infinie, à la couleur du ciel, à la mort et à la vieillesse, la différence t'entraîne sur des chemins philosophiques.
Je m'arrête là (avant de poursuivre).
- kortonnekoNiveau 2
Merci à vous !
@Mimiz Merci pour ton retour ! Je pense que tu as raison, c'est en très grande partie la personnalité qui joue. J'espère que tu vas pouvoir trouver un moyen de te sortir de cette galère. Evidemment oui pour le mp, je suis toujours intéressé pour discuter de tout ça
@maikreeeesse Merci pour ce beau témoignage, qui me paraît même un peu trop idéal, mais qui résume tout ce que j'ai envie de connaître dans ce métier... Il doit bien y avoir des mauvais côtés, non ? :sourit: Par ailleurs, je vois que tu es directrice, partages-tu l'avis de nombreux directeurs d'école primaire qui estiment cette tâche extrêmement difficile ?
@Mimiz Merci pour ton retour ! Je pense que tu as raison, c'est en très grande partie la personnalité qui joue. J'espère que tu vas pouvoir trouver un moyen de te sortir de cette galère. Evidemment oui pour le mp, je suis toujours intéressé pour discuter de tout ça
@maikreeeesse Merci pour ce beau témoignage, qui me paraît même un peu trop idéal, mais qui résume tout ce que j'ai envie de connaître dans ce métier... Il doit bien y avoir des mauvais côtés, non ? :sourit: Par ailleurs, je vois que tu es directrice, partages-tu l'avis de nombreux directeurs d'école primaire qui estiment cette tâche extrêmement difficile ?
- maikreeeesseGrand sage
Je t'ai dit que je faisais une pause, avant d'aborder les mauvais côtés.
Les parents, surtout en maternelle. Tu as ceux qui te prennent de haut, parce qu'il travaillent eux, parce qu'ils sont plus vieux, plus jeunes, sont ingénieurs ou artisans...et d'autres que tu ne vois jamais
Certains ne comprennent pas la différence enfabt/élève (même sur ce forum !). Ils peuvent être très procéduriers ou violents et ont toujours le dernier mot quant à l'orientation. . Alors arrive les deuxième et le troisième points négatifs: le manque de soutien hiérarchique. Tu dois tout gérer mais attention sans commette le moindre faux pas et connaître procédures et jurisprudence.
Les élèves : niveau hétérogènes, problèmes psy. Moins de structures spécialisées :tu accueilles des élèves en classe ordinaires des élèves qui relèvent Ulis, en Ulis des élèves non des enfants qui relèvent d IMEme ou d' hôpitaux de jour. Je suis dans une école plutôt tranquille mais mes collègues dans certains quartiers de Grenoble en bavent. Je ne sais pas si tu as vu l'affiche qui tourne avec l'interdiction de balancer son enfant par dessus le portail ? Eh bien j'ai connu déjà il y a 15 ans...
Le manque de reconnaissance
Le salaire
Directeur, oui, c'est très difficile. On y laisse sa santé.
Les parents, surtout en maternelle. Tu as ceux qui te prennent de haut, parce qu'il travaillent eux, parce qu'ils sont plus vieux, plus jeunes, sont ingénieurs ou artisans...et d'autres que tu ne vois jamais
Certains ne comprennent pas la différence enfabt/élève (même sur ce forum !). Ils peuvent être très procéduriers ou violents et ont toujours le dernier mot quant à l'orientation. . Alors arrive les deuxième et le troisième points négatifs: le manque de soutien hiérarchique. Tu dois tout gérer mais attention sans commette le moindre faux pas et connaître procédures et jurisprudence.
Les élèves : niveau hétérogènes, problèmes psy. Moins de structures spécialisées :tu accueilles des élèves en classe ordinaires des élèves qui relèvent Ulis, en Ulis des élèves non des enfants qui relèvent d IMEme ou d' hôpitaux de jour. Je suis dans une école plutôt tranquille mais mes collègues dans certains quartiers de Grenoble en bavent. Je ne sais pas si tu as vu l'affiche qui tourne avec l'interdiction de balancer son enfant par dessus le portail ? Eh bien j'ai connu déjà il y a 15 ans...
Le manque de reconnaissance
Le salaire
Directeur, oui, c'est très difficile. On y laisse sa santé.
- CleroliDoyen
Je ne suis pas PE mais une de mes amies est PE en maternelle dans cette ville et ce qu'elle me raconte est ahurissant (je ne serais pas capable de faire face à certaines situations qui sont pourtant son quotidien). En fait, on nie les soucis / besoins éventuels des enfants au nom de l'inclusion (le "on" désigne la famille -pas toutes bien sûr mais la plupart d'entre elles dans ces écoles dites difficiles- et l'institution qui se contente, au mieux d'un "je vous comprends mais j'ai confiance en vos compétences pour y arriver").maikreeeesse a écrit:Je t'ai dit que je faisais une pause, avant d'aborder les mauvais côtés.
Les parents, surtout en maternelle. Tu as ceux qui te prennent de haut, parce qu'il travaillent eux, parce qu'ils sont plus vieux, plus jeunes, sont ingénieurs ou artisans...et d'autres que tu ne vois jamais
Certains ne comprennent pas la différence enfabt/élève (même sur ce forum !). Ils peuvent être très procéduriers ou violents et ont toujours le dernier mot quant à l'orientation. . Alors arrive les deuxième et le troisième points négatifs: le manque de soutien hiérarchique. Tu dois tout gérer mais attention sans commette le moindre faux pas et connaître procédures et jurisprudence.
Les élèves : niveau hétérogènes, problèmes psy. Moins de structures spécialisées :tu accueilles des élèves en classe ordinaires des élèves qui relèvent Ulis, en Ulis des élèves non des enfants qui relèvent d IMEme ou d' hôpitaux de jour. Je suis dans une école plutôt tranquille mais mes collègues dans certains quartiers de Grenoble en bavent. Je ne sais pas si tu as vu l'affiche qui tourne avec l'interdiction de balancer son enfant par dessus le portail ? Eh bien j'ai connu déjà il y a 15 ans...
Le manque de reconnaissance
Le salaire
Directeur, oui, c'est très difficile. On y laisse sa santé.
Mon amie me dit qu'elle est accaparée par certains enfants (qui peuvent être très violents, même à 4 ou 5 ans) au détriment du reste de la classe. Certains enfants relèvent d'une prise en charge psy mais rien n'oblige la famille à la mettre en place. Dans ces conditions, faire son travail d'enseignant est juste impossible.
- arcencielGrand Maître
Tout est dit.maikreeeesse a écrit:Je t'ai dit que je faisais une pause, avant d'aborder les mauvais côtés.
Les parents, surtout en maternelle. Tu as ceux qui te prennent de haut, parce qu'il travaillent eux, parce qu'ils sont plus vieux, plus jeunes, sont ingénieurs ou artisans...et d'autres que tu ne vois jamais
Certains ne comprennent pas la différence enfabt/élève (même sur ce forum !). Ils peuvent être très procéduriers ou violents et ont toujours le dernier mot quant à l'orientation. . Alors arrive les deuxième et le troisième points négatifs: le manque de soutien hiérarchique. Tu dois tout gérer mais attention sans commette le moindre faux pas et connaître procédures et jurisprudence.
Les élèves : niveau hétérogènes, problèmes psy. Moins de structures spécialisées :tu accueilles des élèves en classe ordinaires des élèves qui relèvent Ulis, en Ulis des élèves non des enfants qui relèvent d IMEme ou d' hôpitaux de jour. Je suis dans une école plutôt tranquille mais mes collègues dans certains quartiers de Grenoble en bavent. Je ne sais pas si tu as vu l'affiche qui tourne avec l'interdiction de balancer son enfant par dessus le portail ? Eh bien j'ai connu déjà il y a 15 ans...
Le manque de reconnaissance
Le salaire
Directeur, oui, c'est très difficile. On y laisse sa santé.
- kortonnekoNiveau 2
Merci pour ces développements, et pour ton témoignage très founi @maikreeeesse !
Quelles sont les recommandations que vous me feriez pour me préparer aux joies et aux malheurs de ce métier, dans les prochains mois et années ?
Quelles sont les recommandations que vous me feriez pour me préparer aux joies et aux malheurs de ce métier, dans les prochains mois et années ?
- VerduretteModérateur
De songer éventuellement à faire autre chose. Et pourtant j'aime ce métier depuis 25 ans, mais je ne peux que confirmer ce que dit Maikreeeesse (et je ne suis pas directrice). J'en ai assez du déni, assez du mépris et de la mauvaise foi, assez des cas sociaux (dans le sens premier du terme, pas au sens kassos des collégiens) auxquels je suis confrontée sans rien pouvoir faire, ou si peu, en d'autres termes, j'aimerais pouvoir instruire, et au fur et à mesure que les années passent, je le fais de moins en moins. J'en ai assez de remplir des PPRE, des LSUN, des PAI, des PAP, des PPMS, des projets d'école, des Gevasco, des fiches de prép, des livrets de réussites, des bilans de compétences de fin de cycle ...qui nous pompent un temps monstrueux et ne servent qu'à bourrer les tiroirs ou décorer pour l'inspecteur/trice, mais qui restent lettre morte.
Malgré tout ça, je suis heureuse quand mes élèves commencent à lire ...
Bref, réfléchis bien ...
Malgré tout ça, je suis heureuse quand mes élèves commencent à lire ...
Bref, réfléchis bien ...
- CatsouneExpert
Bonjour
J'enseigne depuis 22 ans en élémentaire. Ce que je trouve usant dans notre métier, c'est la pression des parents, la nécessité d'en faire toujours plus avec de moins en moins de moyens, les idées nouvelles qui surgissent , inclusion d'élèves en IME, d'élèves en ULIS parce qu'il faut les inclure, la multiplication des prises en charge qui rend parfois les emplois du temps délicats à gérer ( les rdv psys, orthophonistes, ergothérapeutes, ...), la multiplication des interlocuteurs dans certains dossiers et l'énergie dingue que certaines familles prennent à toute une équipe tout au long de la scolarité de leurs enfants, les soucis personnels qu' apportent les élèves en classe ( divorce des parents, ....) et la multiplication de cas d'élèves à profil particulier.
Mais les parents, j'y reviens, sont de loin le gros point noir de notre travail. Recevoir des parents certains que leur enfant s'ennuie, parce qu'il le leur a dit ( alors qu'il n'a simplement aucun intérêt pour aucune chose scolaire), méprisants, parfois maltraitants, ....
Quant au salaire, même s'il me permet aujourd'hui de vivre décemment, il est forfaitaire. Surveillance des accueils, réunions avec les parents, équipes éducatives, PPRE, tout est compté dedans. Il faut également penser aux très rares occasions de faire des heures supp et du même coup un peu de beurre dans les épinards.
Le peu de considération de notre métier en général et la hiérarchie peu soutenante n'aident pas non plus. Peu d'évolution possible également.
Dans les points positifs, le contact avec certains élèves, les voir s'épanouir, se renouveler chaque année ( j'avoue ne pas toujours en avoir l'énergie ), les faire réfléchir et les voir grandir.
Les avoir en classe 6 h par jour permet d'enclencher très vite un vrai contact avec eux, d'avoir de la souplesse ( relative avec les inclusions) dans la gestion des temps de travail, de travailler en profondeur la citoyenneté, la cohésion du groupe....
Voilà ce qui me vient ce soir.
Je suis admirative des personnes qui se lancent dans le professorat des écoles aujourd'hui. Si c'était à refaire, je pense que ce serait sans moi.
J'enseigne depuis 22 ans en élémentaire. Ce que je trouve usant dans notre métier, c'est la pression des parents, la nécessité d'en faire toujours plus avec de moins en moins de moyens, les idées nouvelles qui surgissent , inclusion d'élèves en IME, d'élèves en ULIS parce qu'il faut les inclure, la multiplication des prises en charge qui rend parfois les emplois du temps délicats à gérer ( les rdv psys, orthophonistes, ergothérapeutes, ...), la multiplication des interlocuteurs dans certains dossiers et l'énergie dingue que certaines familles prennent à toute une équipe tout au long de la scolarité de leurs enfants, les soucis personnels qu' apportent les élèves en classe ( divorce des parents, ....) et la multiplication de cas d'élèves à profil particulier.
Mais les parents, j'y reviens, sont de loin le gros point noir de notre travail. Recevoir des parents certains que leur enfant s'ennuie, parce qu'il le leur a dit ( alors qu'il n'a simplement aucun intérêt pour aucune chose scolaire), méprisants, parfois maltraitants, ....
Quant au salaire, même s'il me permet aujourd'hui de vivre décemment, il est forfaitaire. Surveillance des accueils, réunions avec les parents, équipes éducatives, PPRE, tout est compté dedans. Il faut également penser aux très rares occasions de faire des heures supp et du même coup un peu de beurre dans les épinards.
Le peu de considération de notre métier en général et la hiérarchie peu soutenante n'aident pas non plus. Peu d'évolution possible également.
Dans les points positifs, le contact avec certains élèves, les voir s'épanouir, se renouveler chaque année ( j'avoue ne pas toujours en avoir l'énergie ), les faire réfléchir et les voir grandir.
Les avoir en classe 6 h par jour permet d'enclencher très vite un vrai contact avec eux, d'avoir de la souplesse ( relative avec les inclusions) dans la gestion des temps de travail, de travailler en profondeur la citoyenneté, la cohésion du groupe....
Voilà ce qui me vient ce soir.
Je suis admirative des personnes qui se lancent dans le professorat des écoles aujourd'hui. Si c'était à refaire, je pense que ce serait sans moi.
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Les compliments, c'est comme le mascara, il en faut plusieurs couches.....
- RandoschtroumfNiveau 10
Tout a été dit.
Les parents et l'absence de soutien de la hiérarchie en particulier.
Les parents peuvent affirmer n'importe quoi, c'est l'enseignant qui devra se justifier, le plus souvent avec une hiérarchie qui va écouter ces mêmes parents.
Au mieux, l'enseignant sera coupable de n'avoir pas su instaurer un dialogue avec les familles.
Le plus important dans l'Éducation Nationale n'est pas de faire progresser les élèves dans une ambiance de travail mais de faire des projets qui font beau, des sorties, de beaux papiers chronophages pour montrer qu'on a tout bien fait pour les élèves en difficulté, et et de se montrer docile.
Les parents et l'absence de soutien de la hiérarchie en particulier.
Les parents peuvent affirmer n'importe quoi, c'est l'enseignant qui devra se justifier, le plus souvent avec une hiérarchie qui va écouter ces mêmes parents.
Au mieux, l'enseignant sera coupable de n'avoir pas su instaurer un dialogue avec les familles.
Le plus important dans l'Éducation Nationale n'est pas de faire progresser les élèves dans une ambiance de travail mais de faire des projets qui font beau, des sorties, de beaux papiers chronophages pour montrer qu'on a tout bien fait pour les élèves en difficulté, et et de se montrer docile.
- SapotilleEmpereur
Je suis triste quand je lis ce qu'est devenu notre métier !
Vous me croirez si je vous dis que j'en garde de très beaux souvenirs et surtout un sentiment positif !
Mais c'était une autre époque, je suis à la retraite depuis 23 ans, donc les choses ont sans doute beaucoup changé !
C'était à la campagne avec une classe à 3 niveaux et parfois plus de 30 élèves.
Quand ils arrivaient à 5 ans, (pas de maternelle chez nous !) , souvent ils ne parlaient pas français : c'était de l'Alsacien, de l'Allemand, du Suisse Allemand et plus tard du Turc et même des anglais !
Ils étaient contents d'être à l'école, curieux d'apprendre et calmes dans l'ensemble même s'il y avait aussi des coquins qui trouvaient toujours le moyen de me faire rire à cause des bêtises qu'ils faisaient, mais que j'avais faites avant eux quand j'étais écolière !
C'était un travail monstre qui me prenait des heures de préparation, la tête dans le guidon à perpétué : parfois, je me demande comment j'ai fait ...
Mon problème et même ma panique venait de ce que j'utilisais une méthode syllabique au CP et que c'était tout à fait proscrit !
La peur de l'inspecteur me tenaillait ferme, mais par chance l'inspection était à 30 km sur de petites routes enneigées.
Alors les inspections eurent lieu en avril-mai, quand les petits CP savaient lire, et tous les 9 ans ...
J'ai eu de chouettes collègues, toujours des hommes parce que dans les petits villages les petits étaient pour "la Madame" et les grands pour le Maître.
J e suis vraiment désolée que les choses aient si mal évolué.
Pour moi, ce métier était riche mais harassant ...
Vous me croirez si je vous dis que j'en garde de très beaux souvenirs et surtout un sentiment positif !
Mais c'était une autre époque, je suis à la retraite depuis 23 ans, donc les choses ont sans doute beaucoup changé !
C'était à la campagne avec une classe à 3 niveaux et parfois plus de 30 élèves.
Quand ils arrivaient à 5 ans, (pas de maternelle chez nous !) , souvent ils ne parlaient pas français : c'était de l'Alsacien, de l'Allemand, du Suisse Allemand et plus tard du Turc et même des anglais !
Ils étaient contents d'être à l'école, curieux d'apprendre et calmes dans l'ensemble même s'il y avait aussi des coquins qui trouvaient toujours le moyen de me faire rire à cause des bêtises qu'ils faisaient, mais que j'avais faites avant eux quand j'étais écolière !
C'était un travail monstre qui me prenait des heures de préparation, la tête dans le guidon à perpétué : parfois, je me demande comment j'ai fait ...
Mon problème et même ma panique venait de ce que j'utilisais une méthode syllabique au CP et que c'était tout à fait proscrit !
La peur de l'inspecteur me tenaillait ferme, mais par chance l'inspection était à 30 km sur de petites routes enneigées.
Alors les inspections eurent lieu en avril-mai, quand les petits CP savaient lire, et tous les 9 ans ...
J'ai eu de chouettes collègues, toujours des hommes parce que dans les petits villages les petits étaient pour "la Madame" et les grands pour le Maître.
J e suis vraiment désolée que les choses aient si mal évolué.
Pour moi, ce métier était riche mais harassant ...
- HimpyExpert spécialisé
Je vous lis, je sais que vous dîtes la vérité et d'ailleurs je vous envois tout mon soutien et mon admiration, mais je trouve votre constat tellement triste. Car vous devriez en effet faire un magnifique métier !
- kortonnekoNiveau 2
Bonjour à tous,
Je reviens très longtemps après pour vous dire qu'après une année très riche et souvent épuisante, j'ai fait définitivement le choix du primaire et je fais bel et bien ma rentrée en master MEEF 1er degré. Tout ce que j'ai vécu ces derniers temps m'a clairement poussé vers le primaire et même si je suis conscient des difficultés à venir, je suis ravi de pouvoir tourner une page et m'engager dans ces études.
Je voulais vous remercier de m'avoir donné des conseils et guidé dans mon choix quand j'en étais encore au stade de la réflexion peu structurée !
En espérant que vous allez tous bien, que vos rentrées se passent bien, etc.
Je reviens très longtemps après pour vous dire qu'après une année très riche et souvent épuisante, j'ai fait définitivement le choix du primaire et je fais bel et bien ma rentrée en master MEEF 1er degré. Tout ce que j'ai vécu ces derniers temps m'a clairement poussé vers le primaire et même si je suis conscient des difficultés à venir, je suis ravi de pouvoir tourner une page et m'engager dans ces études.
Je voulais vous remercier de m'avoir donné des conseils et guidé dans mon choix quand j'en étais encore au stade de la réflexion peu structurée !
En espérant que vous allez tous bien, que vos rentrées se passent bien, etc.
- maikreeeesseGrand sage
Alors je te souhaite la bienvenue dans le primaire !
N'hésite pas si tu veux échanger et si nous pouvons t'aider nous le ferons avec plaisir.
N'hésite pas si tu veux échanger et si nous pouvons t'aider nous le ferons avec plaisir.
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