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- Aliocha44Niveau 2
Bonjour à toutes et à tous,
Je me retrouve dans une situation bien compliquée et après avoir épluché bon nombre de sujets ici, je souhaiterais avoir des regards extérieurs pour m'aider à prendre du recul sur ma situation et à confirmer ou infirmer mes premières conclusions.
Pour poser le décor : j'ai 25 ans et diplômé ingénieur en électronique/informatique que j'ai laissé de côté pour le moment. Après des bénévolats à plein temps et quelques petits boulots à la sortie de mes études, j'ai testé un poste de contractuel en mathématiques dans un collège à mi-temps.
Ce remplacement s'est extrêmement bien déroulé, j'ai beaucoup aimé mes classes et j'ai eu l'impression de réussir à les faire avancer un petit peu avec mes moyens de débutant. Ayant un parent ancien prof, je sentais la vocation me tomber dessus. Suite à une autre opportunité pro, je n'ai repris un remplacement qu'en milieu d'année suivante, 1 mois dans un lycée à temps plein, que j'ai moins aimé (structure et classes trop grandes pour moi).
Après une autre pause professionnelle j'ai finalement repris, cette fois en technologie : théoriquement plus proche de ma spécialité, postes dispos plus facilement et près de chez moi. Le rectorat avait l'air très content que j'accepte ce changement.
Fin janvier, démarrage "à froid" à 19h30/semaine, sans formation, comme les deux fois précédentes. J'arrive à récupérer des cours de mon collègue et de connaissances pour faire de mon mieux. L'ambiance dans le collège (REP) est excellente avec les profs et les élèves, je m'intègre vite même si je sens que je suis en "surcharge" pour produire des cours, car j'ai du mal à appréhender cette matière et comprendre où il faut emmener les élèves. J'ai du mal à trouver des cours sur internet qui m'intéressent.
Le COVID et son confinement arrivent et mes compétences me permettent de donner un gros coup de pouce à l'ensemble de l'équipe pour mettre en place "la continuité pédagogique" : je bosse 7j/7 pour gérer le site du collège, passer les cours au format numérique, relire mes collègues, gérer notre plateforme de discussion… Je me sens utile pour mes collègues et les élèves même si je pars en vacances sur les genoux.
Je redemande le même poste que j'obtiens, car aucune demande au mouvement et appui de mon CE.
Septembre, première vraie rentrée pour moi, en environnement connu. Cependant :
- Je ne suis plus un remplaçant parachutiste qui vient de nulle part, j'ai choisi le poste. Je me mets alors une pression incroyable pour être "un vrai prof" et je travaille absolument tout le temps. Le soir jusqu'à très tard, le week-end, le matin très tôt, le midi… J'ai toujours autant de mal à cerner la matière, je ne sais pas où je vais et je n'ai pas confiance dans ce que je propose aux élèves. Je patauge et navigue à vue.
- Le "statut" obtenu l'année passée avec le confinement se retourne contre moi : on me nomme co-prof principal de 4ème, on me propose de nombreux projets (j'ai 12 classes) et je ne sais pas dire non, je passe beaucoup de temps pour régler des problèmes informatiques, à la base pour la technologie, mais finalement pour tout le collège. Je participe aux conseils pédagogiques, etc… j'aime m'investir d'habitude, mais j'ai (très) mal gérer la charge et j'ai une grande part de responsabilité.
Bonus, j'ai un emploi du temps très condensé : 6h et 7h lundi et mardi, puis 3h jeudi et 2h vendredi. Le dimanche soir j'ai l'impression qu'un tsunami m'arrive dessus et dès que j'ai un problème de matériel dans ma salle, je n'ai pas le temps de réparer avant la fin de la vague.
Bonus 2 : J'ai 3 voir 4 niveaux : 3ème, 4ème, 5ème, 5ème SEPGA, et donc la préparation qui va avec...
Je finis difficilement la première longueur jusqu'à la Toussaint et j'arrive complètement grillé en arrivant aux vacances de Noël. Je suis très stressé, ça m'empêche de dormir, même en vacances, j'ai l'impression d'avoir un rouleau compresseur de travail qui me court après sans que je puisse le ralentir. Je culpabilise de chaque moment de "relâche". Mes relations avec mes amis et mes colocataires se dégradent, je ne pense qu'au collège.
Je suis conscient depuis octobre qu'il faut que je renonce aux missions annexes pour me concentrer dans mes cours. Je demande un entretien au chef d'établissement début décembre pour le prévenir que je suis en train de flancher et il me conseille d'arrêter ces missions annexes (même si c'est le premier à m'en confier…) et de préparer moins, car les élèves ne verront pas tant que ça la différence et moi je m'épuise à vue d'œil.
J'essaye mais inconsciemment je repousse toujours car je trouve beaucoup plus de sens à ma mission de PP et dans le collège pour mes collègues que dans mes cours en technologie.
Finalement, ce qui devait arriver arriva. Rentrée, malgré un stress énorme, j'y retourne pour 6h qui ne se passent pas très bien et le lendemain, impossible de me lever et d'y retourner, je ne suis plus lucide pour gérer convenablement 25 élèves pendant 7h, ni même pour prendre mon vélo pour y aller.
Je finis chez le médecin complètement HS avec un arrêt pour 2 semaines.
Forcément l'idée de démissionner m'a effleuré, même si ça serait un énorme échec. J'essaye donc depuis 1 semaine de faire le point et je pense qu'il y a un énorme problème lié à la matière :
Je suis très bricoleur, j'aime démonter des choses, savoir comment elles fonctionnent, les réparer. J'ai des notions de mécaniques, d'électricité, de bricolage en général que j'ai appris sur le tas et qui m'ont amené à faire une école d'ingénieur pour tout comprendre. J'aime la technique. C'est donc ce côté manuel que j'aimerais transmettre aux élèves pour leur donner envie de s'intéresser ensuite, pour ceux qui le souhaitent, à la théorie qui peut être très barbante même si nécessaire. J'étais content d'arriver dans une matière plus "libre" que les maths.
Cependant cela demande une énorme préparation et ce n'est même pas forcément possible : je n'ai jamais de dédoublement, toujours 24 élèves, et pas de matériel convenable et encore moins le temps d'en trouver et d'en fabriquer.
Le programme officiel n'a pas vraiment de sens : quel intérêt de former des gamins de 13 ans à la rédaction d'un cahier des charges alors qu'ils n'ont jamais rien construit ? De leur faire faire des algorithmes alors que 80% ne savent pas écrire un mail ?
Le DNB est une simple étude de document de 30 minutes, avec quelques notions incontournables : la chaîne d'information, la chaîne d'énergie, les algorithmes... Pas de quoi tenir une année et encore moins tout le cycle 4, et surtout pas vraiment de quoi leur donner envie car pas appliqué.
Concernant l'informatique, la situation déplorable du matériel (en panne pendant 6 semaines) et un ordinateur pour deux élèves compliquent beaucoup la tâche. J'essaye d'alterner de la techno pure (simulateur d'électronique, 3D, algorithmes) et les compétences numériques (faire une capture d'écran, utiliser Libreoffice), mais mon année n'a pas vraiment de sens ni de continuité, c'est un gigantesque brouillon. Je ne sais pas où je vais et c'est d'autant plus difficile de préparer des séances et de les faire. Les fabrications que j'avais aimées en tant qu'élève sont bien loin.
Mes discussions avec des collègues de discipline et le manque criant de volontaires (2 postes vacants sur 2 dans le collège voisin) me donnent un peu l'impression que cette matière est en train de mourir.
Ça me fait bizarre de l'admettre, mais je m'amusais plus en maths dans un programme plus cadré, où l'informatique était un bonus et non une obligation, avec 4 classes au lieu de 12, un manuel, et des élèves qui considèrent la matière comme "importante" et pas "annexe" comme la technologie. Je pouvais me concentrer sur le "comment" et pas sur le "quoi".
Une seule "réussite" en techno à mon actif : lors d'un cours sur les télécommunications, j'ai construit différents objets (drapeau, morse lumineux et sonore, télégraphe de Chappe) et j'ai fait une séance en extérieur pour que les élèves les utilisent. Ça a très bien fonctionné, c'était concret, même si ça m'a demandé une grosse préparation.
Plus généralement sur le métier, tout n'est pas noir : j'ai assez peu de problèmes de discipline en classe ce qui semble être souvent un point compliqué pour les débutants, j'aime la relation avec les élèves et mes collègues, c'est plus vivant que de faire des Excel derrière un ordinateur, même si plus stressant. Je n'ai pas été un élève "modèle" malgré un parcours scolaire finalement long, avec notamment pas mal d'accrochages avec les professeurs. J'arrive donc à me mettre à la place des élèves pour apaiser les relations.
Malheureusement, les conditions difficiles me font perdre le sens de ma mission et si je n'y suis pas allé mardi, c'est aussi parce que j'ai l'impression que c'était mieux pour les élèves que je ne sois pas là plutôt que je sois là pour les emmener nulle part. Professeur n'étant pas mon métier de formation, je suis en plein questionnement plus général sur le ratio sens/salaire/stress/vacances.
J'aimerais finir l'année scolaire même si je suis au fond du seau pour le moment.
Désolé pour ces longues explications, merci à ceux qui prendront la peine de me lire et de me conseiller.
Je me retrouve dans une situation bien compliquée et après avoir épluché bon nombre de sujets ici, je souhaiterais avoir des regards extérieurs pour m'aider à prendre du recul sur ma situation et à confirmer ou infirmer mes premières conclusions.
Pour poser le décor : j'ai 25 ans et diplômé ingénieur en électronique/informatique que j'ai laissé de côté pour le moment. Après des bénévolats à plein temps et quelques petits boulots à la sortie de mes études, j'ai testé un poste de contractuel en mathématiques dans un collège à mi-temps.
Ce remplacement s'est extrêmement bien déroulé, j'ai beaucoup aimé mes classes et j'ai eu l'impression de réussir à les faire avancer un petit peu avec mes moyens de débutant. Ayant un parent ancien prof, je sentais la vocation me tomber dessus. Suite à une autre opportunité pro, je n'ai repris un remplacement qu'en milieu d'année suivante, 1 mois dans un lycée à temps plein, que j'ai moins aimé (structure et classes trop grandes pour moi).
Après une autre pause professionnelle j'ai finalement repris, cette fois en technologie : théoriquement plus proche de ma spécialité, postes dispos plus facilement et près de chez moi. Le rectorat avait l'air très content que j'accepte ce changement.
Fin janvier, démarrage "à froid" à 19h30/semaine, sans formation, comme les deux fois précédentes. J'arrive à récupérer des cours de mon collègue et de connaissances pour faire de mon mieux. L'ambiance dans le collège (REP) est excellente avec les profs et les élèves, je m'intègre vite même si je sens que je suis en "surcharge" pour produire des cours, car j'ai du mal à appréhender cette matière et comprendre où il faut emmener les élèves. J'ai du mal à trouver des cours sur internet qui m'intéressent.
Le COVID et son confinement arrivent et mes compétences me permettent de donner un gros coup de pouce à l'ensemble de l'équipe pour mettre en place "la continuité pédagogique" : je bosse 7j/7 pour gérer le site du collège, passer les cours au format numérique, relire mes collègues, gérer notre plateforme de discussion… Je me sens utile pour mes collègues et les élèves même si je pars en vacances sur les genoux.
Je redemande le même poste que j'obtiens, car aucune demande au mouvement et appui de mon CE.
Septembre, première vraie rentrée pour moi, en environnement connu. Cependant :
- Je ne suis plus un remplaçant parachutiste qui vient de nulle part, j'ai choisi le poste. Je me mets alors une pression incroyable pour être "un vrai prof" et je travaille absolument tout le temps. Le soir jusqu'à très tard, le week-end, le matin très tôt, le midi… J'ai toujours autant de mal à cerner la matière, je ne sais pas où je vais et je n'ai pas confiance dans ce que je propose aux élèves. Je patauge et navigue à vue.
- Le "statut" obtenu l'année passée avec le confinement se retourne contre moi : on me nomme co-prof principal de 4ème, on me propose de nombreux projets (j'ai 12 classes) et je ne sais pas dire non, je passe beaucoup de temps pour régler des problèmes informatiques, à la base pour la technologie, mais finalement pour tout le collège. Je participe aux conseils pédagogiques, etc… j'aime m'investir d'habitude, mais j'ai (très) mal gérer la charge et j'ai une grande part de responsabilité.
Bonus, j'ai un emploi du temps très condensé : 6h et 7h lundi et mardi, puis 3h jeudi et 2h vendredi. Le dimanche soir j'ai l'impression qu'un tsunami m'arrive dessus et dès que j'ai un problème de matériel dans ma salle, je n'ai pas le temps de réparer avant la fin de la vague.
Bonus 2 : J'ai 3 voir 4 niveaux : 3ème, 4ème, 5ème, 5ème SEPGA, et donc la préparation qui va avec...
Je finis difficilement la première longueur jusqu'à la Toussaint et j'arrive complètement grillé en arrivant aux vacances de Noël. Je suis très stressé, ça m'empêche de dormir, même en vacances, j'ai l'impression d'avoir un rouleau compresseur de travail qui me court après sans que je puisse le ralentir. Je culpabilise de chaque moment de "relâche". Mes relations avec mes amis et mes colocataires se dégradent, je ne pense qu'au collège.
Je suis conscient depuis octobre qu'il faut que je renonce aux missions annexes pour me concentrer dans mes cours. Je demande un entretien au chef d'établissement début décembre pour le prévenir que je suis en train de flancher et il me conseille d'arrêter ces missions annexes (même si c'est le premier à m'en confier…) et de préparer moins, car les élèves ne verront pas tant que ça la différence et moi je m'épuise à vue d'œil.
J'essaye mais inconsciemment je repousse toujours car je trouve beaucoup plus de sens à ma mission de PP et dans le collège pour mes collègues que dans mes cours en technologie.
Finalement, ce qui devait arriver arriva. Rentrée, malgré un stress énorme, j'y retourne pour 6h qui ne se passent pas très bien et le lendemain, impossible de me lever et d'y retourner, je ne suis plus lucide pour gérer convenablement 25 élèves pendant 7h, ni même pour prendre mon vélo pour y aller.
Je finis chez le médecin complètement HS avec un arrêt pour 2 semaines.
Forcément l'idée de démissionner m'a effleuré, même si ça serait un énorme échec. J'essaye donc depuis 1 semaine de faire le point et je pense qu'il y a un énorme problème lié à la matière :
Je suis très bricoleur, j'aime démonter des choses, savoir comment elles fonctionnent, les réparer. J'ai des notions de mécaniques, d'électricité, de bricolage en général que j'ai appris sur le tas et qui m'ont amené à faire une école d'ingénieur pour tout comprendre. J'aime la technique. C'est donc ce côté manuel que j'aimerais transmettre aux élèves pour leur donner envie de s'intéresser ensuite, pour ceux qui le souhaitent, à la théorie qui peut être très barbante même si nécessaire. J'étais content d'arriver dans une matière plus "libre" que les maths.
Cependant cela demande une énorme préparation et ce n'est même pas forcément possible : je n'ai jamais de dédoublement, toujours 24 élèves, et pas de matériel convenable et encore moins le temps d'en trouver et d'en fabriquer.
Le programme officiel n'a pas vraiment de sens : quel intérêt de former des gamins de 13 ans à la rédaction d'un cahier des charges alors qu'ils n'ont jamais rien construit ? De leur faire faire des algorithmes alors que 80% ne savent pas écrire un mail ?
Le DNB est une simple étude de document de 30 minutes, avec quelques notions incontournables : la chaîne d'information, la chaîne d'énergie, les algorithmes... Pas de quoi tenir une année et encore moins tout le cycle 4, et surtout pas vraiment de quoi leur donner envie car pas appliqué.
Concernant l'informatique, la situation déplorable du matériel (en panne pendant 6 semaines) et un ordinateur pour deux élèves compliquent beaucoup la tâche. J'essaye d'alterner de la techno pure (simulateur d'électronique, 3D, algorithmes) et les compétences numériques (faire une capture d'écran, utiliser Libreoffice), mais mon année n'a pas vraiment de sens ni de continuité, c'est un gigantesque brouillon. Je ne sais pas où je vais et c'est d'autant plus difficile de préparer des séances et de les faire. Les fabrications que j'avais aimées en tant qu'élève sont bien loin.
Mes discussions avec des collègues de discipline et le manque criant de volontaires (2 postes vacants sur 2 dans le collège voisin) me donnent un peu l'impression que cette matière est en train de mourir.
Ça me fait bizarre de l'admettre, mais je m'amusais plus en maths dans un programme plus cadré, où l'informatique était un bonus et non une obligation, avec 4 classes au lieu de 12, un manuel, et des élèves qui considèrent la matière comme "importante" et pas "annexe" comme la technologie. Je pouvais me concentrer sur le "comment" et pas sur le "quoi".
Une seule "réussite" en techno à mon actif : lors d'un cours sur les télécommunications, j'ai construit différents objets (drapeau, morse lumineux et sonore, télégraphe de Chappe) et j'ai fait une séance en extérieur pour que les élèves les utilisent. Ça a très bien fonctionné, c'était concret, même si ça m'a demandé une grosse préparation.
Plus généralement sur le métier, tout n'est pas noir : j'ai assez peu de problèmes de discipline en classe ce qui semble être souvent un point compliqué pour les débutants, j'aime la relation avec les élèves et mes collègues, c'est plus vivant que de faire des Excel derrière un ordinateur, même si plus stressant. Je n'ai pas été un élève "modèle" malgré un parcours scolaire finalement long, avec notamment pas mal d'accrochages avec les professeurs. J'arrive donc à me mettre à la place des élèves pour apaiser les relations.
Malheureusement, les conditions difficiles me font perdre le sens de ma mission et si je n'y suis pas allé mardi, c'est aussi parce que j'ai l'impression que c'était mieux pour les élèves que je ne sois pas là plutôt que je sois là pour les emmener nulle part. Professeur n'étant pas mon métier de formation, je suis en plein questionnement plus général sur le ratio sens/salaire/stress/vacances.
J'aimerais finir l'année scolaire même si je suis au fond du seau pour le moment.
Désolé pour ces longues explications, merci à ceux qui prendront la peine de me lire et de me conseiller.
- buttersNiveau 4
Bonjour,
Déjà souffle un coup, tu es arrêté pour deux semaines, ne prend pas de décision avant la fin de l'arrêt, ces deux semaines sont faites pour te reposer absolument.
Je comprends que tu veuilles t'impliquer car l'environnement t'as plu, mais malheureusement comme tu l'as analysé cela t'as épuisé professionnellement.
Il faut en effet te retirer de toutes les situations annexes à un cours pur et simple.
Je comprends qu'en matières 'non essentielles' on se sent un peut inutile. en langue ce serait de l'ordre de : comment apprendre une langue à quelqu'un qui ne connait pas sa propre langue? En plus nous n'avons pas l'épouvantail du DNB.
Tu as l'air perfectionniste et c'est tout à ton honneur mais ça t'a joué un bien mauvais tour, il va falloir te détacher, apprendre à récupérer une séquence de techno qui n'est pas la tienne et la mener, car ça t'évitera toute la conceptualisation, et cela fait une pause dans le travail de préparation.
Il va falloir accepter de lever le pied sinon tu ne finiras pas l'année en poste. Pour la démission tu as encore le temps de voir, mais clairement cette année, encouragé par le CDE tu as eu les yeux plus gros que le ventre, ce qui se comprend aussi car en tant que contractuel on veut aussi montrer qu'on est légitime.
Bon courage à toi!
Déjà souffle un coup, tu es arrêté pour deux semaines, ne prend pas de décision avant la fin de l'arrêt, ces deux semaines sont faites pour te reposer absolument.
Je comprends que tu veuilles t'impliquer car l'environnement t'as plu, mais malheureusement comme tu l'as analysé cela t'as épuisé professionnellement.
Il faut en effet te retirer de toutes les situations annexes à un cours pur et simple.
Je comprends qu'en matières 'non essentielles' on se sent un peut inutile. en langue ce serait de l'ordre de : comment apprendre une langue à quelqu'un qui ne connait pas sa propre langue? En plus nous n'avons pas l'épouvantail du DNB.
Tu as l'air perfectionniste et c'est tout à ton honneur mais ça t'a joué un bien mauvais tour, il va falloir te détacher, apprendre à récupérer une séquence de techno qui n'est pas la tienne et la mener, car ça t'évitera toute la conceptualisation, et cela fait une pause dans le travail de préparation.
Il va falloir accepter de lever le pied sinon tu ne finiras pas l'année en poste. Pour la démission tu as encore le temps de voir, mais clairement cette année, encouragé par le CDE tu as eu les yeux plus gros que le ventre, ce qui se comprend aussi car en tant que contractuel on veut aussi montrer qu'on est légitime.
Bon courage à toi!
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Bonsoir,
je confirme tout ce qui dit butters.
Je suis assez triste de lire ton constat (qui me semble lucide) mais assez peu étonnée.
La technologie au collège a vu depuis la réforme collège 2016 ses contenus se tourner exclusivement sur les Sciences de l'Ingénieur (celles du lycée et du sup), on a perdu le fait d'avoir des dédoublements de façon obligatoire (alors qu'on nous a inventé une nouvelle épreuve écrite au brevet) et ce, pour une raison me semble-t-il purement de dégraissage de la masse salariale des profs (et le technique, c'est trop cher, l'histoire commence en lycée technique...).
Je m'explique : réforme STI vers STI2d (fusion de 42 options en 4) en 2011 au lycée tech, arrêt du recrutement spécifique de "prof de techno collège" (suppression du CAPET techno), les nouveaux occupants de postes sont des nouveaux CAPET S2I ou des anciens collègues STI reclassés en STI2D. A l'époque, le CAPET techno contenait trois composantes : le génie méca, le génie élec et l'économie-gestion. Les inspecteurs des trois matières pouvaient nous évaluer.
Tu auras compris que je suis prof de techno titulaire (depuis 15 ans environ, j'ai commencé avec le "bricolage" d'objets - usinage, perçage etc) ; d'ailleurs, à l'époque de mon recrutement, nous étions contraints de débuter presque tous en région parisienne.
Quel lien ? Au niveau national, les collègues comme moi n'avons encore quasiment aucune possibilité de mutation (quitter la région parisienne (les profs de techno d'une 40aine d'années y avons été beaucoup nommés) est presque impossible) d'où les postes vacants que tu voies autour de toi si tu es en province (des départs à la retraite non remplacés pour l'essentiel - les fameux collègues qui géraient les nanoréseaux (l'informatique à la française des années 80-90 avec Thomson)). Et la suite, c'est une gestion à la France Telecom (c'est le ministère qui bloque les demandes de mutation, il ouvre et ferme les vannes).
Le système des inspections est réformé (PPCR depuis 2017 environ), les inspecteurs qui viennent nous voir ne sont plus qu'en S2I. Du coup, on n'étudie plus l'aspect socio économique de la réalisation d'un objet en réponse à un besoin (ne serait-ce que la nuance entre coût et prix), on ne voit plus que le fonctionnement de systèmes pluritechnologiques (alors que monotechno, ce serait déjà pas mal quand même), connectés (ah les réseaux, le cloud) etc (robots divers, drones). On est des commerciaux de ce que les gamins pourraient demander à Noël, faire de la pub pour la 5G etc. On est loin du bricolage et du sens lié à l'intelligence de la main (bah c'est mieux qu'elle soit artificielle, c'est bien plus "2021").
Depuis lors, le but c'est de faire pression sur les profs (et aussi bien en SPC, SVT ou maths ; mon inspecteur (il y a deux mois) m'a parlé changement de discipline aussi, sans que je le fasse), des conditions pourries, un turnover de dingue (démissions, changement de discipline), et des gamins sans cours ou avec des profs usés.
En attendant, repose-toi, si tu veux d'autres précisions, tu peux tenter par mail privé.
TrucOuBidule
je confirme tout ce qui dit butters.
Je suis assez triste de lire ton constat (qui me semble lucide) mais assez peu étonnée.
La technologie au collège a vu depuis la réforme collège 2016 ses contenus se tourner exclusivement sur les Sciences de l'Ingénieur (celles du lycée et du sup), on a perdu le fait d'avoir des dédoublements de façon obligatoire (alors qu'on nous a inventé une nouvelle épreuve écrite au brevet) et ce, pour une raison me semble-t-il purement de dégraissage de la masse salariale des profs (et le technique, c'est trop cher, l'histoire commence en lycée technique...).
Je m'explique : réforme STI vers STI2d (fusion de 42 options en 4) en 2011 au lycée tech, arrêt du recrutement spécifique de "prof de techno collège" (suppression du CAPET techno), les nouveaux occupants de postes sont des nouveaux CAPET S2I ou des anciens collègues STI reclassés en STI2D. A l'époque, le CAPET techno contenait trois composantes : le génie méca, le génie élec et l'économie-gestion. Les inspecteurs des trois matières pouvaient nous évaluer.
Tu auras compris que je suis prof de techno titulaire (depuis 15 ans environ, j'ai commencé avec le "bricolage" d'objets - usinage, perçage etc) ; d'ailleurs, à l'époque de mon recrutement, nous étions contraints de débuter presque tous en région parisienne.
Quel lien ? Au niveau national, les collègues comme moi n'avons encore quasiment aucune possibilité de mutation (quitter la région parisienne (les profs de techno d'une 40aine d'années y avons été beaucoup nommés) est presque impossible) d'où les postes vacants que tu voies autour de toi si tu es en province (des départs à la retraite non remplacés pour l'essentiel - les fameux collègues qui géraient les nanoréseaux (l'informatique à la française des années 80-90 avec Thomson)). Et la suite, c'est une gestion à la France Telecom (c'est le ministère qui bloque les demandes de mutation, il ouvre et ferme les vannes).
Le système des inspections est réformé (PPCR depuis 2017 environ), les inspecteurs qui viennent nous voir ne sont plus qu'en S2I. Du coup, on n'étudie plus l'aspect socio économique de la réalisation d'un objet en réponse à un besoin (ne serait-ce que la nuance entre coût et prix), on ne voit plus que le fonctionnement de systèmes pluritechnologiques (alors que monotechno, ce serait déjà pas mal quand même), connectés (ah les réseaux, le cloud) etc (robots divers, drones). On est des commerciaux de ce que les gamins pourraient demander à Noël, faire de la pub pour la 5G etc. On est loin du bricolage et du sens lié à l'intelligence de la main (bah c'est mieux qu'elle soit artificielle, c'est bien plus "2021").
Depuis lors, le but c'est de faire pression sur les profs (et aussi bien en SPC, SVT ou maths ; mon inspecteur (il y a deux mois) m'a parlé changement de discipline aussi, sans que je le fasse), des conditions pourries, un turnover de dingue (démissions, changement de discipline), et des gamins sans cours ou avec des profs usés.
En attendant, repose-toi, si tu veux d'autres précisions, tu peux tenter par mail privé.
TrucOuBidule
- scot69Modérateur
Tu es perfectionniste et bosseur, je t'en félicite, ce sont de belles qualités qui peuvent parfois se retourner contre nous. Mais je te garantie qu'avec l'expérience, on finit par savoir se positionner, aller à l'essentiel, savoir quelles missions accepter ou non...
Je te souhaite bon courage, repose toi bien!
Je te souhaite bon courage, repose toi bien!
- pasbienNiveau 6
Le constat très étayé que tu fais de l'enseignement de la Technologie est parfaitement lucide. En peu de temps tu as parfaitement cerné les multiples aberrations des programmes mais également les dysfonctionnements de l'institution. Je me retrouve totalement dans tout ce que tu as pu écrire, j'ai aussi frôlé la rupture pour les mêmes raisons et peu à peu (mais je ne cache pas que c'est un cheminement assez long) j'arrive à me détacher des injonctions kafkaïennes. Ce n'est pas pour autant que je suis démotivé, bien au contraire, je passe plus de temps sur les projets qui m'intéressent et pour lesquels j'estime que cela fait sens pour les élèves mais je ne réalise plus les tâches (ou alors au strict minimum) pour lesquelles ni le temps et ni les moyens me sont accordés...et je suis parfaitement en paix avec cela.
Petite édition pour exprimer tout mon soutien, mais aussi dire que je pense sincèrement, et cela simplement après avoir lu ton témoignage et en me basant sur mon expérience (qui vaut ce qu'elle vaut), que tu as le potentiel pour être un très bon enseignant de Technologie.
Petite édition pour exprimer tout mon soutien, mais aussi dire que je pense sincèrement, et cela simplement après avoir lu ton témoignage et en me basant sur mon expérience (qui vaut ce qu'elle vaut), que tu as le potentiel pour être un très bon enseignant de Technologie.
- WeldingoNiveau 2
Bonsoir,
Enseignante de Technologie venant du concours SII mécanique, je peux te dire que tu as parfaitement analysé la situation..la technologie collège est en voie d’extinction tout comme la voie technologie SII au lycée dans laquelle j’ai longtemps enseigné mais qui va devenir confidentielle avant de s’éteindre d’ici quelques années.
Je te conseille donc, étant donné tes 25 ans, de partir dans l’enseignement des mathématiques : tu as bien apprécié et il y a plus d’avenir, de passerelles si tu veux changer de niveau d’enseignement ou même partir dans le privé pour une deuxième carrière...j’ai des collègues qui se sont reconvertis en maths il y a 5-7 ans et qui, tous, ne le regrettent pas...ne fait pas l’erreur, si je peux me permettre, de t’engager dans une voie sans issue. Bon courage et remet toi bien.
Enseignante de Technologie venant du concours SII mécanique, je peux te dire que tu as parfaitement analysé la situation..la technologie collège est en voie d’extinction tout comme la voie technologie SII au lycée dans laquelle j’ai longtemps enseigné mais qui va devenir confidentielle avant de s’éteindre d’ici quelques années.
Je te conseille donc, étant donné tes 25 ans, de partir dans l’enseignement des mathématiques : tu as bien apprécié et il y a plus d’avenir, de passerelles si tu veux changer de niveau d’enseignement ou même partir dans le privé pour une deuxième carrière...j’ai des collègues qui se sont reconvertis en maths il y a 5-7 ans et qui, tous, ne le regrettent pas...ne fait pas l’erreur, si je peux me permettre, de t’engager dans une voie sans issue. Bon courage et remet toi bien.
- Aliocha44Niveau 2
Bonsoir et merci à vous pour vos réponses et vos encouragements,
Comme vous l'avez souligné butters et scot69, je suis assez (très) perfectionniste et si ça peut marcher voir être un plus dans certaines professions, c'est très compliqué à gérer pour un prof débutant, surtout quand on n'a pas de tuteur pour ajuster. Dans tous les cas même si je traverse une période difficile, je suis convaincu d'apprendre beaucoup de choses cette année, sur le métier et sur moi-même, et que j'en ressortirais grandi, même si je change de voie.
Comme tu l'as dit butters, c'est vraiment cette tâche de "conceptualisation" qui m'a bouffé cette année car on peut vite tourner en rond et j'ai du mal à me dire "stop". D'ailleurs, pour ce qui est d'utiliser une séquence qui n'est pas la mienne, mon collègue m'en a proposé une que je vais reprendre tel quel en 3ème ce qui va me permettre de lâcher un niveau pour quelque temps.
Sur les yeux plus gros que le ventre, c'est totalement vrai. J'ai toujours eu des activités en parallèle (BDE à côté de mes études par exemple) qui me prenaient beaucoup de temps. J'animais d'ailleurs un club bricolage là-bas et j'aime avoir une vie bien remplie... quand j'arrive à trouver du sens dans ce que je fais.
Ma grosse erreur de cette année c'est qu'une première vraie année d'enseignement est déjà un énorme morceau à elle seule. J'ai effectivement eu une recherche de légitimité car je suis rentré dans un rôle vis-à-vis de mes collègues après le confinement.
TrucOuBidule, pasbien et Weldingo, vos réponses et témoignages me montrent bien qu'il y a un souci de fond avec la discipline et que mon sentiment de ne pas savoir où je dois aller ne vient pas de nulle part.
J'étais en 3ème il y a maintenant 13 ans et j'ai donc connu en tant qu'élève l'usinage-perçage-soudage, ainsi que la triple composant mécanique - électricité - économie-gestion. C'est ce que je venais chercher à nouveau car c'est entre temps devenu une passion et ma formation, mais les temps ont bien changé.
Concernant les mutations, je suis effectivement en province dans l'ouest et ce sont comme tu l'as dit des départs à la retraite qui n'ont pas trouvé preneur. Je savais qu'il y avait un manque de personnels mais pas que c'était une intention délibérée du ministère, et ça me parait incroyable.
TrucOuBidule, je retiendrais ta phrase "On est des commerciaux de ce que les gamins pourraient demander à Noël", c'est ce que je ressens à 200% ! Et je suis bien d'abord que l'intelligence de la main devrait être bien plus mise en avant, surtout dans un milieu social de REP, et plus globalement dans un monde où la situation écologique amène les gens à réparer, recycler, faire plus de choses par eux-mêmes... Les cours de technologie de mes parents avec les machine à coudre sont très loin !
pasbien, ton témoignage me rassure également, je ne suis pas seul à penser ce que j'écris. Content de voir qu'il est possible de se détacher de tout ça et être en paix de ne pas faire ce qu'on ne nous permet tout simplement de pas faire, même si je crains que ça me prenne beaucoup de temps d'avaler ça à cause de mon perfectionnisme. J'ai du mal à oublier ce que cette matière pourrait être si elle se faisait dans de bonnes conditions.
Weldingo, ça va effectivement être la grande question de cette fin d'année (si je l'atteins en un seul morceau). D'un côté, les maths où je suis moins libre mais en même temps qui offre pas mal de perspectives "scolaires", de l'autre la techno, qui offre une liberté qu'il est, comme l'indique vos témoignages, très difficile à exploiter dans les faits (= frustation maximum).
Je profite de cette semaine pour me remettre à bosser, doucement, sur ce que je vais faire jusqu'aux vacances de février.
Vu que j'ai 3 collègues de techno sous la main, j'en profite pour lister un peu ce que j'ai essayé cette année :
3ème :
4ème :
J'ai voulu partir sur un projet de classe, comme l'indique nos chers programmes. Je voulais leur faire faire un panneau à LED qui donne des infos basiques sur la classe : quelle classe est en cours, quelle heure est-il, quelle est l'heure de la prochaine sonnerie, etc.
5ème :
Merci à tous encore, vos témoignages m'aident beaucoup !
Comme vous l'avez souligné butters et scot69, je suis assez (très) perfectionniste et si ça peut marcher voir être un plus dans certaines professions, c'est très compliqué à gérer pour un prof débutant, surtout quand on n'a pas de tuteur pour ajuster. Dans tous les cas même si je traverse une période difficile, je suis convaincu d'apprendre beaucoup de choses cette année, sur le métier et sur moi-même, et que j'en ressortirais grandi, même si je change de voie.
Comme tu l'as dit butters, c'est vraiment cette tâche de "conceptualisation" qui m'a bouffé cette année car on peut vite tourner en rond et j'ai du mal à me dire "stop". D'ailleurs, pour ce qui est d'utiliser une séquence qui n'est pas la mienne, mon collègue m'en a proposé une que je vais reprendre tel quel en 3ème ce qui va me permettre de lâcher un niveau pour quelque temps.
Sur les yeux plus gros que le ventre, c'est totalement vrai. J'ai toujours eu des activités en parallèle (BDE à côté de mes études par exemple) qui me prenaient beaucoup de temps. J'animais d'ailleurs un club bricolage là-bas et j'aime avoir une vie bien remplie... quand j'arrive à trouver du sens dans ce que je fais.
Ma grosse erreur de cette année c'est qu'une première vraie année d'enseignement est déjà un énorme morceau à elle seule. J'ai effectivement eu une recherche de légitimité car je suis rentré dans un rôle vis-à-vis de mes collègues après le confinement.
TrucOuBidule, pasbien et Weldingo, vos réponses et témoignages me montrent bien qu'il y a un souci de fond avec la discipline et que mon sentiment de ne pas savoir où je dois aller ne vient pas de nulle part.
J'étais en 3ème il y a maintenant 13 ans et j'ai donc connu en tant qu'élève l'usinage-perçage-soudage, ainsi que la triple composant mécanique - électricité - économie-gestion. C'est ce que je venais chercher à nouveau car c'est entre temps devenu une passion et ma formation, mais les temps ont bien changé.
Concernant les mutations, je suis effectivement en province dans l'ouest et ce sont comme tu l'as dit des départs à la retraite qui n'ont pas trouvé preneur. Je savais qu'il y avait un manque de personnels mais pas que c'était une intention délibérée du ministère, et ça me parait incroyable.
TrucOuBidule, je retiendrais ta phrase "On est des commerciaux de ce que les gamins pourraient demander à Noël", c'est ce que je ressens à 200% ! Et je suis bien d'abord que l'intelligence de la main devrait être bien plus mise en avant, surtout dans un milieu social de REP, et plus globalement dans un monde où la situation écologique amène les gens à réparer, recycler, faire plus de choses par eux-mêmes... Les cours de technologie de mes parents avec les machine à coudre sont très loin !
pasbien, ton témoignage me rassure également, je ne suis pas seul à penser ce que j'écris. Content de voir qu'il est possible de se détacher de tout ça et être en paix de ne pas faire ce qu'on ne nous permet tout simplement de pas faire, même si je crains que ça me prenne beaucoup de temps d'avaler ça à cause de mon perfectionnisme. J'ai du mal à oublier ce que cette matière pourrait être si elle se faisait dans de bonnes conditions.
Weldingo, ça va effectivement être la grande question de cette fin d'année (si je l'atteins en un seul morceau). D'un côté, les maths où je suis moins libre mais en même temps qui offre pas mal de perspectives "scolaires", de l'autre la techno, qui offre une liberté qu'il est, comme l'indique vos témoignages, très difficile à exploiter dans les faits (= frustation maximum).
Je profite de cette semaine pour me remettre à bosser, doucement, sur ce que je vais faire jusqu'aux vacances de février.
Vu que j'ai 3 collègues de techno sous la main, j'en profite pour lister un peu ce que j'ai essayé cette année :
3ème :
- Préparation CV et lettre de motivation (le cadeau de rentrée)
- Un sujet de DNB pour voir à quoi ça ressemble
- Exercices algorithmes papiers (mes ordis étaient HS à ce moment là)
- Application sur les élections américaines : je leur fais faire en Scratch une carte électorale de l'élection américaine de 2020. C'est en cours.
4ème :
J'ai voulu partir sur un projet de classe, comme l'indique nos chers programmes. Je voulais leur faire faire un panneau à LED qui donne des infos basiques sur la classe : quelle classe est en cours, quelle heure est-il, quelle est l'heure de la prochaine sonnerie, etc.
- Réflexion en groupe sur les informations qu'on pourrait inclure sur ce panneau
- Quelques séances sur le cahier des charges mais j'ai très vite arrêté
- De la simulation électronique sur Tinkercad Circuit pour apprendre à brancher une LED, ajouter une résistance, trouver la valeur par tâtonnement, passer d'une pile à l'alimentation par Arduino, faire clignoter, etc...
- Une synthèse sur quelques notions d'électricité, qui devait faire un pont avec la physique même s'ils galèrent à fond.
Maintenant : - J'avais pour espoir de la manipulation d'arduino mais je réalise bien que c'est compliqué.
- Réaliser le boîtier, assembler, etc... compliqué là aussi.
5ème :
- J'ai commencé par les télécommunications car j'en avais fait l'année passée
- Réalisation d'une frise chronologique des différents moyens vus dans le cours
- Des exercices de codage/décodage (avec morse, code du télégraphe de chappe, code de césar)
- Une pause avec compétences numériques : Pix, apprendre à faire des captures d'écran (ils devaient faire un jeu et la seule preuve du meilleure score était une capture envoyée sur l'ENT), réaliser sa page de garde de classeur avec LibreOffice draw.
Maintenant : - Je voulais reprendre avec une petite fabrication : une lampe pour faire du morse : une pile 9V, 4 LED, une résistance, un interrupteur. Donc la 3D pour faire le boîtier, puis l'assemblage.
Merci à tous encore, vos témoignages m'aident beaucoup !
- Dadoo33Grand sage
Bonjour
Ton témoignage est extrêmement parlant bien que je n’enseigne pas dans ta matière. A te lire, je trouve qu’il y a un problème également dans le choix de la discipline que tu enseignes.
Sans doute devrais-tu choisir une discipline plus proche de tes goûts ?
Les mathématiques, si tu en as les capacités, seraient un bon compromis ? Qu’en penses-tu ?
Ton témoignage est extrêmement parlant bien que je n’enseigne pas dans ta matière. A te lire, je trouve qu’il y a un problème également dans le choix de la discipline que tu enseignes.
Sans doute devrais-tu choisir une discipline plus proche de tes goûts ?
Les mathématiques, si tu en as les capacités, seraient un bon compromis ? Qu’en penses-tu ?
- colombaneFidèle du forum
Ce que tu aimes faire m'évoque les PLP de génie mécanique de mon établissement. Une idée à creuser ?
Nous avions les enseignants dans l'atelier de mécanique automobile, mais aussi des PLP génie mécanique en "AFS", analyse fonctionnelle et structurelle. Cela ressemble pas mal à tes attentes.
Nous avions les enseignants dans l'atelier de mécanique automobile, mais aussi des PLP génie mécanique en "AFS", analyse fonctionnelle et structurelle. Cela ressemble pas mal à tes attentes.
_________________
N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace (R. W. Emerson)
- colombaneFidèle du forum
colombane a écrit:Ce que tu aimes faire m'évoque les PLP de génie mécanique de mon ancien établissement. Une idée à creuser ?
Nous avions les enseignants dans l'atelier de mécanique automobile, mais aussi des PLP génie mécanique en "AFS", analyse fonctionnelle et structurelle. Cela ressemble pas mal à tes attentes.
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N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace (R. W. Emerson)
- Aliocha44Niveau 2
Bonjour Dadoo33 et colombane,
Effectivement, si je pensais que la technologie allait plus me correspondre, je me rends compte que l'idée que je m'en étais fait et la façon de le faire au collège en 2021 me font moins envie.
Comme je l'ai évoqué dans le premier message, j'ai commencé contractuel avec les mathématiques (3 mois + 1 mois) et même si je trouvais que ça manquait de pratique, j'étais plus à l'aise.
Au niveau de capacité pas de souci, j'ai fait des 1er ES au lycée en maths et ça allait. On fait beaucoup de maths en école d'ingénieur.
Concernant la voie pro, je n'y ai jamais trop pensé car n'ayant pas trop de connaissance du domaine, je n'y ai pas fait mes études et je n'ai pas de connaissance pointus dans un métier précis. De plus, je sais que les grosses structures ne sont pas forcément faites pour moi, je n'aimais pas en tant que lycéen et la taille réduite du collège me va bien. Mais je vais creuser l'idée en tout cas.
Sinon, j'essaye de me remettre le pied à l'étrier pour la reprise lundi, mais le stress revient très vite, pas facile...
Effectivement, si je pensais que la technologie allait plus me correspondre, je me rends compte que l'idée que je m'en étais fait et la façon de le faire au collège en 2021 me font moins envie.
Comme je l'ai évoqué dans le premier message, j'ai commencé contractuel avec les mathématiques (3 mois + 1 mois) et même si je trouvais que ça manquait de pratique, j'étais plus à l'aise.
Au niveau de capacité pas de souci, j'ai fait des 1er ES au lycée en maths et ça allait. On fait beaucoup de maths en école d'ingénieur.
Concernant la voie pro, je n'y ai jamais trop pensé car n'ayant pas trop de connaissance du domaine, je n'y ai pas fait mes études et je n'ai pas de connaissance pointus dans un métier précis. De plus, je sais que les grosses structures ne sont pas forcément faites pour moi, je n'aimais pas en tant que lycéen et la taille réduite du collège me va bien. Mais je vais creuser l'idée en tout cas.
Sinon, j'essaye de me remettre le pied à l'étrier pour la reprise lundi, mais le stress revient très vite, pas facile...
- colombaneFidèle du forum
Pour les lycées pro, il n'y a pas forcément de grosses structures. Mon ex-lycée avait 400 élèves au complet, dont la moitié seulement en "ateliers". D'autres établissements de la ville avaient la même capacité, donc bien plus petits que les lycées généraux ! Par contre, c'est en province, je ne sais ce qu'il en est dans les grosses agglomérations.
Un contractuel de l'établissement avait des heures d'AFS et complétait son service, soit en maths, soit dans la même matière, dans un autre établissement pour complément de service.
Creuse l'idée.
Un contractuel de l'établissement avait des heures d'AFS et complétait son service, soit en maths, soit dans la même matière, dans un autre établissement pour complément de service.
Creuse l'idée.
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- JennyMédiateur
scot69 a écrit:Tu es perfectionniste et bosseur, je t'en félicite, ce sont de belles qualités qui peuvent parfois se retourner contre nous. Mais je te garantie qu'avec l'expérience, on finit par savoir se positionner, aller à l'essentiel, savoir quelles missions accepter ou non...
Je te souhaite bon courage, repose toi bien!
+1.
Ton message peut faire penser à la situation de certains néotitulaires. Avec le temps, on va plus vite, on a plus de cours en stock et on peut finalement accepter plus de missions annexes. Il faut juste lever le pied, ton chef te propose de laisser de côté certaines missions, il faut le faire.
- Aliocha44Niveau 2
Ok pour les lycées pro, je vais essayer de me renseigner sur ce qu'il y a autour de chez moi pour avoir une idée ce qui est possible pour l'année à venir.
Jenny, je suis d'accord avec toi, et c'est là que je confirme que la situation est ambigue.
Exemple concret : Lors du RDV de début décembre j'explique ma situation très honnêtement, en arrivant pour une fois (c'est à l'opposé de ma personnalité) de vider mon sac et d'expliquer que je suis au bout.
Deux semaines après ça, lors du brevet blanc, un élève avec un PAP a besoin d'un ordinateur et personne ne l'a prévu.
Le principal vient me voir pendant le repas en me demandant si je peux trouver un ordinateur pour 14h. Je ne refuse pas, mais je vais être honnête :
1/ Je n'ai pas vraiment assez d'expérience pour faire la part entre une demande de coup de main et un ordre.
2/ Je ne vais pas mettre un élève dans la merde alors que je suis en capacité de l'empêcher.
Résultat, j'attrape un ordinateur de classe mobile, mais la salle dans laquelle l'élève va composer est hors de portée du Wifi, alors je dois démarrer la session dans la salle A puis l'emmener dans la salle B. Pas de prise à proximité donc je traverse le collège pour chercher une rallonge. Finalement il va avoir besoin de LibreOffice ... qui fonctionne via un serveur du collège, donc impossible sans internet. Donc je retourne dans la salle A pour télécharger et installer en vitesse une version portable de LibreOffice, en étant conscient qu'au moindre problème technique l'élève ne pourra redémarrer son ordinateur dans la salle B... etc etc.
Et je me retrouve à arriver 10 min en retard en cours avec le cerveau en bouilli pour attaquer 3h de 4ème.
Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, qui est symbolique du manque hallucinant de moyens, d'organisation... et j'ai du mal à m'empêcher de vouloir éviter qu'un élève se retrouve dans une situation pourrie à cause de ça.
Jenny, je suis d'accord avec toi, et c'est là que je confirme que la situation est ambigue.
Exemple concret : Lors du RDV de début décembre j'explique ma situation très honnêtement, en arrivant pour une fois (c'est à l'opposé de ma personnalité) de vider mon sac et d'expliquer que je suis au bout.
Deux semaines après ça, lors du brevet blanc, un élève avec un PAP a besoin d'un ordinateur et personne ne l'a prévu.
Le principal vient me voir pendant le repas en me demandant si je peux trouver un ordinateur pour 14h. Je ne refuse pas, mais je vais être honnête :
1/ Je n'ai pas vraiment assez d'expérience pour faire la part entre une demande de coup de main et un ordre.
2/ Je ne vais pas mettre un élève dans la merde alors que je suis en capacité de l'empêcher.
Résultat, j'attrape un ordinateur de classe mobile, mais la salle dans laquelle l'élève va composer est hors de portée du Wifi, alors je dois démarrer la session dans la salle A puis l'emmener dans la salle B. Pas de prise à proximité donc je traverse le collège pour chercher une rallonge. Finalement il va avoir besoin de LibreOffice ... qui fonctionne via un serveur du collège, donc impossible sans internet. Donc je retourne dans la salle A pour télécharger et installer en vitesse une version portable de LibreOffice, en étant conscient qu'au moindre problème technique l'élève ne pourra redémarrer son ordinateur dans la salle B... etc etc.
Et je me retrouve à arriver 10 min en retard en cours avec le cerveau en bouilli pour attaquer 3h de 4ème.
Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, qui est symbolique du manque hallucinant de moyens, d'organisation... et j'ai du mal à m'empêcher de vouloir éviter qu'un élève se retrouve dans une situation pourrie à cause de ça.
- JennyMédiateur
Il faudra t’y habituer. Malheureusement, le matériel qui ne fonctionne pas, le manque de personnel sont monnaie courante. Alors, on se retrouve à pallier les manques en permanence. Parfois, il faut savoir dire non sinon on finit éreinté ou en bien out. Je suis comme toi, j’ai tendance à dépanner souvent... et à finir l’année sur les rotules. J’apprends peu à peu a dire non certaines semaines sinon c’est l’horreur. (Même l’inspection me dit que je fais trop de choses ).
- Aliocha44Niveau 2
Je comprends et tous les retours que j'ai vont dans ce sens-là. Un collègue me dit souvent "30 ans que je suis dans l'éducation nationale, et je n’ai jamais eu une bonne nouvelle".
Le soucis, c'est que comme dit plus haut, ce n'est pas mon métier de référence, et je finis par demander "est-ce que ça en vaut la chandelle ?" par rapport à autre chose. Je me pose plein de question, je manque d'assurance devant les élèves, ça tourne dans ma tête et finalement je fais un atterrissage d'urgence en arrêt de 15j pour avoir le temps de réfléchir à tout ça.
Plus que ça, on me dit souvent que les premières années sont les plus difficiles, ce qui est logique. Je me demande alors : "Est-ce que ça vaut bien la peine de s'investir à fond comme ça pour un hypothétique "plus tard" alors que tout se casse la gueule ?".
Le soucis, c'est que comme dit plus haut, ce n'est pas mon métier de référence, et je finis par demander "est-ce que ça en vaut la chandelle ?" par rapport à autre chose. Je me pose plein de question, je manque d'assurance devant les élèves, ça tourne dans ma tête et finalement je fais un atterrissage d'urgence en arrêt de 15j pour avoir le temps de réfléchir à tout ça.
Plus que ça, on me dit souvent que les premières années sont les plus difficiles, ce qui est logique. Je me demande alors : "Est-ce que ça vaut bien la peine de s'investir à fond comme ça pour un hypothétique "plus tard" alors que tout se casse la gueule ?".
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Bonjour,
je ne suis ni tutrice, ni chargé de mission, ni IPR, mais simple prof. Ce que tu proposes semble néanmoins tout à fait correct.
Après, le problème du matériel (et du manque de personnel) est à mon sens en collège, lié à l'étouffement/écrasement des profs de techno justement : c'est pour cela que je parlais des nanoréseaux etc, parce que ça date. Il n'a jamais été officiellement dit que c'est le prof de techno qui devait se coltiner la gestion du réseau du collège (car c'est souvent le cas) et la mise en œuvre des matériels acquis par les conseils départementaux sans consultation de quiconque (cela dépend complètement du département où l'on se trouve).
Il faut bien se rendre compte du manque de considération de la profession et du rapport à la technique, y compris ici (alors que si je dis que documentation et lettres c'est pareil, pas sûre que ça passe - mais sans problème pour te dire que les LP techniques c'est pareil que technocollège). Le truc c'est qu'on parle du secondaire 1ère partie, le collège, l'endroit où on scolarise tout le monde ; le lycée, un tri a déjà été opéré. Dès qu'on parle de LP (ou LGT comme je l'ai fait), on parle d'autre chose.
Les difficultés rencontrées par Aliocha44 sont rencontrées par beaucoup d'enseignants de techno, l'expérience permet certes d'aborder les choses sans trop charger la barque ou avec distance mais on peut aussi comprendre que les contenus de cette discipline sont mouvants par la nature même de la discipline (il n'existait pas de smartphone, ni de...clé USB en Go (!) quand j'ai été formée initialement) alors les économies concernant la préparation des cours sur un terme plus long ne sont pas vraiment réelles me semble-t-il en technologie. Et je crois que t'as vraiment un profil/parcours techno/SI comme l'a dit pasbien...
Le reste tu l'as compris, après tout est question de choix. Veille à bien te reposer, on n'a qu'une santé (et "Qui veut voyager loin...").
Bon courage
TrucOuBidule
je ne suis ni tutrice, ni chargé de mission, ni IPR, mais simple prof. Ce que tu proposes semble néanmoins tout à fait correct.
Après, le problème du matériel (et du manque de personnel) est à mon sens en collège, lié à l'étouffement/écrasement des profs de techno justement : c'est pour cela que je parlais des nanoréseaux etc, parce que ça date. Il n'a jamais été officiellement dit que c'est le prof de techno qui devait se coltiner la gestion du réseau du collège (car c'est souvent le cas) et la mise en œuvre des matériels acquis par les conseils départementaux sans consultation de quiconque (cela dépend complètement du département où l'on se trouve).
Il faut bien se rendre compte du manque de considération de la profession et du rapport à la technique, y compris ici (alors que si je dis que documentation et lettres c'est pareil, pas sûre que ça passe - mais sans problème pour te dire que les LP techniques c'est pareil que technocollège). Le truc c'est qu'on parle du secondaire 1ère partie, le collège, l'endroit où on scolarise tout le monde ; le lycée, un tri a déjà été opéré. Dès qu'on parle de LP (ou LGT comme je l'ai fait), on parle d'autre chose.
Les difficultés rencontrées par Aliocha44 sont rencontrées par beaucoup d'enseignants de techno, l'expérience permet certes d'aborder les choses sans trop charger la barque ou avec distance mais on peut aussi comprendre que les contenus de cette discipline sont mouvants par la nature même de la discipline (il n'existait pas de smartphone, ni de...clé USB en Go (!) quand j'ai été formée initialement) alors les économies concernant la préparation des cours sur un terme plus long ne sont pas vraiment réelles me semble-t-il en technologie. Et je crois que t'as vraiment un profil/parcours techno/SI comme l'a dit pasbien...
Le reste tu l'as compris, après tout est question de choix. Veille à bien te reposer, on n'a qu'une santé (et "Qui veut voyager loin...").
Bon courage
TrucOuBidule
- pasbienNiveau 6
Je suis particulièrement touché par tes messages Aliocha44 et c'est même assez troublant car en répondant à ce sujet j'ai l'impression de répondre à mon "moi" d'il y a 10 ans.
Il y a énormément de similitudes dans nos parcours et l'expression de nos doutes et attentes sur l'enseignement de la technologie.
J'ai commencé comme contractuel avec les nouveaux programmes qui ont relativement peu évolué depuis, dans des établissements qui ne disposaient guère que d'un lot de tournevis comme matériel à disposition et en 2009 les 4 ordinateurs avec écrans cathodiques dont je disposais tournaient sur windows95...
J'ai quand même persévéré dans la matière jusqu'à décider de passer le CAPET en croyant au potentiel de la matière et une évolution favorable prochaine. J'en avais aussi marre du statut de contractuel où l'on est, dans le meilleur des cas, considéré comme une rustine de qualité. On peut effectivement être très bien considéré par les chefs d'établissement, collègues etc. mais c'est le rectorat qui prononce les affectations.
Depuis l'obtention du CAPET je suis bloqué en région parisienne et si je m'y suis fait ce n'était tout de même pas mes intentions initiales, j'ai la chance d'être titulaire et avec des directions successives favorables (mais aussi beaucoup de lobbying de ma part) j'ai désormais une salle qui est suffisamment équipée mais je n'espère plus obtenir des dédoublements de classe comme c'était encore le cas à mon arrivée. J'arrive encore à m'éclater avec les élèves, à m'investir et j'essaie de faire au mieux pour proposer des contenus pédagogiques de qualité.
Je me suis longtemps posé la question de savoir si je n'avais pas intérêt à bifurquer vers les maths pour les raisons que tu as déjà citées mais aussi pour pouvoir muter géographiquement. Je me suis même inscrit une année au concours externe et en y allant de manière la plus dilettante qu'il soit et sans avoir ouvert le moindre bouquin de maths depuis des années j'ai frôlé l'admissibilité (cela est inquiétant sur le niveau d'admissibilité en maths au passage) donc en le préparant à minima si tu sors d'une école d'ingé à l'heure actuelle c'est faisable... Mais malgré cela je n'ai pas retenté car l'enseignement des maths m'intéresse beaucoup moins que l'enseignement de la techno.
Je n'ai pas de regrets dans mes choix, la seule chose que je regrette c'est l'état dans lequel est la matière actuellement mais ce point là n'est pas de mon fait.
En ce qui concerne les séances que tu proposes, mon avis en tant que collègue est très bon. Tout me semble pertinent, mes premières années j'étais extrêmement loin de proposer tout ça alors que je bossais énormément. C'est une quantité de travail astronomique que tu fournis. Ne culpabilise pas si tu proposes moins, dans le collège à côté les élèves n'ont peut-être tout simplement pas de professeur de Technologie depuis Septembre il est aussi possible que dans l'autre collège ce soit un ancien collègue de LP bois, qui était excellent dans ce domaine, mais qui se retrouve aujourd'hui à enseigner sans aucune formation le codage à des 4eme. J'ai connu de nombreuses périodes où j'étais à court de séances, pour m'en sortir je n'ai pas hésité à proposer exactement les mêmes séances pour différents niveaux. plutôt que de m'épuiser à préparer 3 mauvaises séances pour les 5e/4e/3e je n'en préparais qu'une seule que je proposais à ces 3 niveaux.
Bon courage et bon repos.
Il y a énormément de similitudes dans nos parcours et l'expression de nos doutes et attentes sur l'enseignement de la technologie.
J'ai commencé comme contractuel avec les nouveaux programmes qui ont relativement peu évolué depuis, dans des établissements qui ne disposaient guère que d'un lot de tournevis comme matériel à disposition et en 2009 les 4 ordinateurs avec écrans cathodiques dont je disposais tournaient sur windows95...
J'ai quand même persévéré dans la matière jusqu'à décider de passer le CAPET en croyant au potentiel de la matière et une évolution favorable prochaine. J'en avais aussi marre du statut de contractuel où l'on est, dans le meilleur des cas, considéré comme une rustine de qualité. On peut effectivement être très bien considéré par les chefs d'établissement, collègues etc. mais c'est le rectorat qui prononce les affectations.
Depuis l'obtention du CAPET je suis bloqué en région parisienne et si je m'y suis fait ce n'était tout de même pas mes intentions initiales, j'ai la chance d'être titulaire et avec des directions successives favorables (mais aussi beaucoup de lobbying de ma part) j'ai désormais une salle qui est suffisamment équipée mais je n'espère plus obtenir des dédoublements de classe comme c'était encore le cas à mon arrivée. J'arrive encore à m'éclater avec les élèves, à m'investir et j'essaie de faire au mieux pour proposer des contenus pédagogiques de qualité.
Je me suis longtemps posé la question de savoir si je n'avais pas intérêt à bifurquer vers les maths pour les raisons que tu as déjà citées mais aussi pour pouvoir muter géographiquement. Je me suis même inscrit une année au concours externe et en y allant de manière la plus dilettante qu'il soit et sans avoir ouvert le moindre bouquin de maths depuis des années j'ai frôlé l'admissibilité (cela est inquiétant sur le niveau d'admissibilité en maths au passage) donc en le préparant à minima si tu sors d'une école d'ingé à l'heure actuelle c'est faisable... Mais malgré cela je n'ai pas retenté car l'enseignement des maths m'intéresse beaucoup moins que l'enseignement de la techno.
Je n'ai pas de regrets dans mes choix, la seule chose que je regrette c'est l'état dans lequel est la matière actuellement mais ce point là n'est pas de mon fait.
En ce qui concerne les séances que tu proposes, mon avis en tant que collègue est très bon. Tout me semble pertinent, mes premières années j'étais extrêmement loin de proposer tout ça alors que je bossais énormément. C'est une quantité de travail astronomique que tu fournis. Ne culpabilise pas si tu proposes moins, dans le collège à côté les élèves n'ont peut-être tout simplement pas de professeur de Technologie depuis Septembre il est aussi possible que dans l'autre collège ce soit un ancien collègue de LP bois, qui était excellent dans ce domaine, mais qui se retrouve aujourd'hui à enseigner sans aucune formation le codage à des 4eme. J'ai connu de nombreuses périodes où j'étais à court de séances, pour m'en sortir je n'ai pas hésité à proposer exactement les mêmes séances pour différents niveaux. plutôt que de m'épuiser à préparer 3 mauvaises séances pour les 5e/4e/3e je n'en préparais qu'une seule que je proposais à ces 3 niveaux.
Bon courage et bon repos.
- pasbienNiveau 6
Aliocha44 a écrit:
Deux semaines après ça, lors du brevet blanc, un élève avec un PAP a besoin d'un ordinateur et personne ne l'a prévu.
Le principal vient me voir pendant le repas en me demandant si je peux trouver un ordinateur pour 14h. Je ne refuse pas, mais je vais être honnête :
1/ Je n'ai pas vraiment assez d'expérience pour faire la part entre une demande de coup de main et un ordre.
2/ Je ne vais pas mettre un élève dans la merde alors que je suis en capacité de l'empêcher.
Résultat, j'attrape un ordinateur de classe mobile, mais la salle dans laquelle l'élève va composer est hors de portée du Wifi, alors je dois démarrer la session dans la salle A puis l'emmener dans la salle B. Pas de prise à proximité donc je traverse le collège pour chercher une rallonge. Finalement il va avoir besoin de LibreOffice ... qui fonctionne via un serveur du collège, donc impossible sans internet. Donc je retourne dans la salle A pour télécharger et installer en vitesse une version portable de LibreOffice, en étant conscient qu'au moindre problème technique l'élève ne pourra redémarrer son ordinateur dans la salle B... etc etc.
Et je me retrouve à arriver 10 min en retard en cours avec le cerveau en bouilli pour attaquer 3h de 4ème.
La corde sensible du "pourlebiendezélèves" est souvent activée, mais tu le montres toi même par ta phrase en fin de citation que se ménager c'est tout aussi important "pourlebiendezélèves".
Si tu as réussi dans ta semaine à avoir des activités sportives, passer du temps avec des proches, lire un bouquin qui te plaisait, te reposer, faire une vraie pause méridienne aussi... tu seras davantage détendu et efficace avec les classes
- User20159Esprit éclairé
Est-ce que quelqu'un (modération ? ) Pourrait-éditer le titre du lien et rajouter la discipline technologie ?
Je prend beaucoup d'intérêt à vous lire et j'ai eu l'occasion d'apprendre beaucoup de choses (même si je n'ignorais pas les mauvais traitements qui vous sont réservés depuis quelques années ).
Ce pourrait être utile à d'autres profs de techno', à d'éventuels futurs impétrants, et à vos collègues d'autres matières.
:sourit:
Je prend beaucoup d'intérêt à vous lire et j'ai eu l'occasion d'apprendre beaucoup de choses (même si je n'ignorais pas les mauvais traitements qui vous sont réservés depuis quelques années ).
Ce pourrait être utile à d'autres profs de techno', à d'éventuels futurs impétrants, et à vos collègues d'autres matières.
:sourit:
- Aliocha44Niveau 2
Bonjour TrucOuBidule, pasbien et Ha@_x,
J'ai renommé le sujet du fil avec Technologie, c'est effectivement pertinent.
Merci beaucoup pour vos retours et encouragements, ça aide après avoir passé la moitié d'année dernière et la moitié de cette année "dans le noir" avec aucun retour à part celui de mes chers élèves qui ont plus souvent envie de ne pas bosser plutôt que de faire un retour objectif sur les séances
Et tout autant que des avis sur le contenu, savoir que ces difficultés sont "classiques" me rassurent sur mes capacités. Mi-décembre, je commençais à avoir des doutes sur mes facultés tellement je bloquais et je n'arrivais toujours pas à cadrer cette matière.
Concernant ce que tu évoques TrucOuBidule, le conseil général de mon département est reconnu pour être particulièrement naze en gestion de l'informatique. De nombreux collègues m'ont dit que c'était bien pire que là d'où ils venaient précédemment. Personnellement, je ne compte plus les heures passer à "séquestrer", comme disent mes collègues, le technicien de passage tous les 10 jours pour obtenir un code d'admin, une installation diverse, une information sur un bug pour réussir à améliorer un peu la situation dans mon cours et en dehors.
En revenant sur la matière, c'est vrai que les programmes sont très mouvants. Les logiciels évoluent vite, des choses apparaissent, d'autres disparaissent... l'adaptation demandée est sûrement plus grande qu'ailleurs et c'est un point à prendre en compte.
Concernant le passage du concours, je ne pense vraiment pas en être là pour l'instant. J'ai déjà eu pas mal d'expériences pro différentes (privé, associatif) et rien ne me dit que je n'aurais pas une opportunité qui me donne envie de faire un break dans un autre domaine (je pense à un service volontaire européen après mon service civique, un voyage long court, etc), donc je préfère rester libre pour le moment. Si je vois que dans quelques années la situation se stabilise, je reconsidérerais la question. En plus, la région parisienne est vraiment un traumatisme pour moi (j'y suis né et j'en suis parti, puis revenu, puis parti, toujours dégoûté) et je ne suis pas sûr d'avoir envie de me réinfliger ça dans l'immédiat.
pasbien, tu parles très bien de la dualité maths-techno entre le repos à court terme avec un programme bien établi mais l'ennui à terme, et à l'inverse une matière complètement fouilli mais dans laquelle je peux "faire mon trou" à terme. J'aime bien les sciences en général donc le choix est toujours compliqué, d'où l'intérêt là encore d'attendre avant un éventuel concours.
Concernant la difficulté du CAPES de maths, j'avais déjà regardé par curiosité en 2018 et ça semblait équivalent à un niveau 2ème année (j'ai fait une école en 5 ans = prépa intégrée), donc faisable avec 1 ou 2 mois de préparation. Je n'étais pas le roi des maths mais c'est tout à fait atteignable si motivation.
C'est clair et je pense que je manque d'expérience et de maturité pour prendre de la distance et arrêter d'être révolté contre ça en permanence. Il y a suffisamment de trucs qui me révoltent dans la société pour qu'en plus ça n'empiète pas sur mon boulot
Concernant le fait que certains collègues ne sont pas forcément mieux lotis et qu'effectivement beaucoup d'élèves n'ont tout simplement pas de prof, c'est vraiment lié à cette année. Avant, quand je n'avais pas commencé l'année, je relativisais beaucoup en me disant "de toute façon c'est moi ou personne". Mais avoir été nommé dans un collège que j'ai demandé expressément m'a mis une pression terrible.
Concernant l'idée de proposer les mêmes séances à plusieurs niveaux, je voulais justement l'empêcher pour pouvoir préparer une éventuelle année suivante, mais c'est peut-être une mauvaise stratégie à court terme car je me retrouve épuisé et arrêté. Je vais essayer de partir là-dessus pour avoir de l'air à court terme, ou quand je sens que la situation se tend.
Merci encore, reprise lundi donc j'essaye d'alterner repos, détente et préparation !
J'ai renommé le sujet du fil avec Technologie, c'est effectivement pertinent.
Merci beaucoup pour vos retours et encouragements, ça aide après avoir passé la moitié d'année dernière et la moitié de cette année "dans le noir" avec aucun retour à part celui de mes chers élèves qui ont plus souvent envie de ne pas bosser plutôt que de faire un retour objectif sur les séances
Et tout autant que des avis sur le contenu, savoir que ces difficultés sont "classiques" me rassurent sur mes capacités. Mi-décembre, je commençais à avoir des doutes sur mes facultés tellement je bloquais et je n'arrivais toujours pas à cadrer cette matière.
Concernant ce que tu évoques TrucOuBidule, le conseil général de mon département est reconnu pour être particulièrement naze en gestion de l'informatique. De nombreux collègues m'ont dit que c'était bien pire que là d'où ils venaient précédemment. Personnellement, je ne compte plus les heures passer à "séquestrer", comme disent mes collègues, le technicien de passage tous les 10 jours pour obtenir un code d'admin, une installation diverse, une information sur un bug pour réussir à améliorer un peu la situation dans mon cours et en dehors.
En revenant sur la matière, c'est vrai que les programmes sont très mouvants. Les logiciels évoluent vite, des choses apparaissent, d'autres disparaissent... l'adaptation demandée est sûrement plus grande qu'ailleurs et c'est un point à prendre en compte.
Concernant le passage du concours, je ne pense vraiment pas en être là pour l'instant. J'ai déjà eu pas mal d'expériences pro différentes (privé, associatif) et rien ne me dit que je n'aurais pas une opportunité qui me donne envie de faire un break dans un autre domaine (je pense à un service volontaire européen après mon service civique, un voyage long court, etc), donc je préfère rester libre pour le moment. Si je vois que dans quelques années la situation se stabilise, je reconsidérerais la question. En plus, la région parisienne est vraiment un traumatisme pour moi (j'y suis né et j'en suis parti, puis revenu, puis parti, toujours dégoûté) et je ne suis pas sûr d'avoir envie de me réinfliger ça dans l'immédiat.
pasbien, tu parles très bien de la dualité maths-techno entre le repos à court terme avec un programme bien établi mais l'ennui à terme, et à l'inverse une matière complètement fouilli mais dans laquelle je peux "faire mon trou" à terme. J'aime bien les sciences en général donc le choix est toujours compliqué, d'où l'intérêt là encore d'attendre avant un éventuel concours.
Concernant la difficulté du CAPES de maths, j'avais déjà regardé par curiosité en 2018 et ça semblait équivalent à un niveau 2ème année (j'ai fait une école en 5 ans = prépa intégrée), donc faisable avec 1 ou 2 mois de préparation. Je n'étais pas le roi des maths mais c'est tout à fait atteignable si motivation.
pasbien a écrit:la seule chose que je regrette c'est l'état dans lequel est la matière actuellement mais ce point là n'est pas de mon fait.
C'est clair et je pense que je manque d'expérience et de maturité pour prendre de la distance et arrêter d'être révolté contre ça en permanence. Il y a suffisamment de trucs qui me révoltent dans la société pour qu'en plus ça n'empiète pas sur mon boulot
Concernant le fait que certains collègues ne sont pas forcément mieux lotis et qu'effectivement beaucoup d'élèves n'ont tout simplement pas de prof, c'est vraiment lié à cette année. Avant, quand je n'avais pas commencé l'année, je relativisais beaucoup en me disant "de toute façon c'est moi ou personne". Mais avoir été nommé dans un collège que j'ai demandé expressément m'a mis une pression terrible.
Concernant l'idée de proposer les mêmes séances à plusieurs niveaux, je voulais justement l'empêcher pour pouvoir préparer une éventuelle année suivante, mais c'est peut-être une mauvaise stratégie à court terme car je me retrouve épuisé et arrêté. Je vais essayer de partir là-dessus pour avoir de l'air à court terme, ou quand je sens que la situation se tend.
Merci encore, reprise lundi donc j'essaye d'alterner repos, détente et préparation !
- Achix62Je viens de m'inscrire !
Bonjour Aliocha44,
merci d'avoir eu le courage d'exprimer ton ressenti et tes souffrances sur ce forum. Sache que tu n'es pas un cas isolé. J'ai 55 balais et suis titulaire en technologie collège depuis 30 ans. J'ai donc vu et même subi plusieurs réformes (3 ou 4) de cette discipline. A chaque réforme, une remise en question plus ou moins importante et l'obligation de revoir une grande partie, voire l'ensemble de nos cours. Le pompon pour la dernière réforme pour laquelle il nous a d'abord fallu nous auto-former aux nouvelles notions à inculquer aux élèves, puisque nous devions aborder des domaines techniques que nous ne connaissions que de loin : ponts et chaussée, architecture, domotique, entre autres... Quand on ne nous imposait pas de prendre en charge les cours de SVT et sciences physiques en 6e !
Malheureusement, je ne peux dire ici tout ce que je pense, car je ne sais pas qui nous lit et la loi "école de la confiance" nous interdit de nous exprimer librement...
Si je peux te donner deux conseils : comme un collègue l'a justement écrit : tu sembles avoir tout ce qu'il faut pour faire un bon prof, donc si tu y trouves un intérêt, continue. Mais sache que ce métier a un gros avantage, celui d'avoir pas mal de temps libre (si si, il faut juste accepter le fait de ne pas pouvoir être parfait, au regard des programmes officiels), ce qui te permets de voir grandir tes enfants. Mais aussi de gros inconvénients comme le manque de reconnaissance (à tous les niveaux) et un salaire bien inférieur à qualification équivalente à ce qui se fait dans le privé.
Autre conseil : pour finir ton année en techno, va faire un tour sur le site pagestec.org et inscris-toi à la liste de diffusion, tu trouveras des conseils et infos précieuses. Sinon, je pourrais te donner des infos et conseils, mais comment te joindre en privé ? Ne donne pas ton adresse e-mail ici, ça pourrait t'attirer des ennuis. Si tu t'inscris à la liste Pagestec, envoies-y un message en rapport avec ton témoignage...
Bon courage
merci d'avoir eu le courage d'exprimer ton ressenti et tes souffrances sur ce forum. Sache que tu n'es pas un cas isolé. J'ai 55 balais et suis titulaire en technologie collège depuis 30 ans. J'ai donc vu et même subi plusieurs réformes (3 ou 4) de cette discipline. A chaque réforme, une remise en question plus ou moins importante et l'obligation de revoir une grande partie, voire l'ensemble de nos cours. Le pompon pour la dernière réforme pour laquelle il nous a d'abord fallu nous auto-former aux nouvelles notions à inculquer aux élèves, puisque nous devions aborder des domaines techniques que nous ne connaissions que de loin : ponts et chaussée, architecture, domotique, entre autres... Quand on ne nous imposait pas de prendre en charge les cours de SVT et sciences physiques en 6e !
Malheureusement, je ne peux dire ici tout ce que je pense, car je ne sais pas qui nous lit et la loi "école de la confiance" nous interdit de nous exprimer librement...
Si je peux te donner deux conseils : comme un collègue l'a justement écrit : tu sembles avoir tout ce qu'il faut pour faire un bon prof, donc si tu y trouves un intérêt, continue. Mais sache que ce métier a un gros avantage, celui d'avoir pas mal de temps libre (si si, il faut juste accepter le fait de ne pas pouvoir être parfait, au regard des programmes officiels), ce qui te permets de voir grandir tes enfants. Mais aussi de gros inconvénients comme le manque de reconnaissance (à tous les niveaux) et un salaire bien inférieur à qualification équivalente à ce qui se fait dans le privé.
Autre conseil : pour finir ton année en techno, va faire un tour sur le site pagestec.org et inscris-toi à la liste de diffusion, tu trouveras des conseils et infos précieuses. Sinon, je pourrais te donner des infos et conseils, mais comment te joindre en privé ? Ne donne pas ton adresse e-mail ici, ça pourrait t'attirer des ennuis. Si tu t'inscris à la liste Pagestec, envoies-y un message en rapport avec ton témoignage...
Bon courage
- MarkNiveau 1
Bonjour @Aliocha44
tu décris une bonne ambiance générale (élève/étab) : c'est très positif !
il ne reste plus que les cours à gérer, là aussi apparement "ça va" à part les gros pb de matos.
j'ai commencé comme toi ... et depuis que je prends mes infos sur twitter ça a changé complètement mon point de vue,
j'ai évité le bad trip, comme tu le décris si bien avec courage, en trouvant et suivant des profs qui "communiquent" leurs réussites ...
et twitter est très bien pour ça ... Physique ou Techno ou Maths...tu y croises des gens "perfectionnistes" qui trouvent des solutions !
Forcément inspirant !
Attention je respecte tout à fait les anciens mais à 25 ans tu devrais voir et te faire une idée par toi même sur un média du XXIe siècle !
et ces gars ou filles ont juste 10 ans de plus que toi... tu pourras te projeter et tester ton envie de continuer.
Et surtout, ces gens très actifs et qui communiquent le font car ils ont réussi à "synthétiser" pas mal de vision efficace et du coup arrive à prendre le métier par le bon bout, et ils ont, comme tout perfectionniste qui se respecte, sûrement eu un passage douloureux comme le tien.
Ca peut paraitre flou alors j'essaie d'illustrer : l'année où j'ai été comme toi j'avais failli quitter...puis l'année d'après,
tout le taf accompli m'a permis de venir les mains dans les poches, des cours pas forcément top niveau mais que je connais assez pour de suite
repérer les points de vigilance quant à la transmission.
Je pense en particulier à quelques prof de Techno/Math de l'académie de Toulouse ou Bordeaux, faciles à trouver sur Twitter.
Bon courage
tu décris une bonne ambiance générale (élève/étab) : c'est très positif !
il ne reste plus que les cours à gérer, là aussi apparement "ça va" à part les gros pb de matos.
j'ai commencé comme toi ... et depuis que je prends mes infos sur twitter ça a changé complètement mon point de vue,
j'ai évité le bad trip, comme tu le décris si bien avec courage, en trouvant et suivant des profs qui "communiquent" leurs réussites ...
et twitter est très bien pour ça ... Physique ou Techno ou Maths...tu y croises des gens "perfectionnistes" qui trouvent des solutions !
Forcément inspirant !
Attention je respecte tout à fait les anciens mais à 25 ans tu devrais voir et te faire une idée par toi même sur un média du XXIe siècle !
et ces gars ou filles ont juste 10 ans de plus que toi... tu pourras te projeter et tester ton envie de continuer.
Et surtout, ces gens très actifs et qui communiquent le font car ils ont réussi à "synthétiser" pas mal de vision efficace et du coup arrive à prendre le métier par le bon bout, et ils ont, comme tout perfectionniste qui se respecte, sûrement eu un passage douloureux comme le tien.
Ca peut paraitre flou alors j'essaie d'illustrer : l'année où j'ai été comme toi j'avais failli quitter...puis l'année d'après,
tout le taf accompli m'a permis de venir les mains dans les poches, des cours pas forcément top niveau mais que je connais assez pour de suite
repérer les points de vigilance quant à la transmission.
Je pense en particulier à quelques prof de Techno/Math de l'académie de Toulouse ou Bordeaux, faciles à trouver sur Twitter.
Bon courage
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Bonjour,Mark a écrit:Bonjour @Aliocha44
tu décris une bonne ambiance générale (élève/étab) : c'est très positif !
il ne reste plus que les cours à gérer, là aussi apparement "ça va" à part les gros pb de matos.
j'ai commencé comme toi ... et depuis que je prends mes infos sur twitter ça a changé complètement mon point de vue,
Justement, depuis quand ? Tu as dit avoir commencé il y a peu.
Sinon, les infos en question, ce sont bien des éléments de "professionnalisation" ? On parle bien d'une "source" parmi plein d'autres pour la préparation de cours ?
Twitter. OK.
J'ai un doute quant à la corrélation "communication" et "réussite". Ce ne sont pas ceux qui en parlent le plus... Ou alors on parle encore de "profs zinnovants".Mark a écrit:j'ai évité le bad trip, comme tu le décris si bien avec courage, en trouvant et suivant des profs qui "communiquent" leurs réussites ...
et twitter est très bien pour ça ... Physique ou Techno ou Maths...tu y croises des gens "perfectionnistes" qui trouvent des solutions !
Forcément inspirant !
Mais sinon, on parle toujours bien du métier d'enseignant (même si toi t'es un bon, tu cumules physique en collège-lycée et techno...ou peut-être pas techno d'ailleurs, mais tu t'y connais c'est bien).
C'est quoi les anciens ? Les certifiés et agrégés ? C'est-à-dire des gens formés et à un moment reconnus compétents ?Mark a écrit:Attention je respecte tout à fait les anciens mais à 25 ans tu devrais voir et te faire une idée par toi même sur un média du XXIe siècle !
et ces gars ou filles ont juste 10 ans de plus que toi... tu pourras te projeter et tester ton envie de continuer.
Et surtout, ces gens très actifs et qui communiquent le font car ils ont réussi à "synthétiser" pas mal de vision efficace et du coup arrive à prendre le métier par le bon bout, et ils ont, comme tout perfectionniste qui se respecte, sûrement eu un passage douloureux comme le tien.
Sinon, des "gars" et des "filles", je crois que tout est dit quant au respect (surtout envers la gent féminine évidemment).
On parle toujours du métier d'enseignant formé sérieusement ou de celui d'animateur sans BAFA (ou avec, peu importe) qui "transmet" (whaou) entre deux périodes d'autre chose ?
Les mains dans les poches... tu viens donc de montrer que ta tâche était automatisable. C'est pas vraiment ça le métier.Mark a écrit:Ca peut paraitre flou alors j'essaie d'illustrer : l'année où j'ai été comme toi j'avais failli quitter...puis l'année d'après,
tout le taf accompli m'a permis de venir les mains dans les poches, des cours pas forcément top niveau mais que je connais assez pour de suite
repérer les points de vigilance quant à la transmission.
Je pense en particulier à quelques prof de Techno/Math de l'académie de Toulouse ou Bordeaux, faciles à trouver sur Twitter.
Bon courage
Allez, Twitter, Espé nouvelle formule... ça promet.
TrucOuBidule - "fille" ancienne de 15 ans de métier, qui a payé son perfectionnisme à une époque (je ne crois pas qu'on parle de la même chose ici non plus), qui ne communique pas ses réussites car elle n'en a évidemment pas (ou alors c'est qu'elle n'a juste pas Twitter ou qu'elle ne considère pas que cela soit essentiel - surtout pour servir de "formation" aux collègues contractuels. Problème avec l'autopromotion, je l'avoue).
- Aliocha44Niveau 2
Bonjour à toutes et tous,
Je reviens après ma reprise, 5 semaines de cours (zone B), et 3 jours de cours.
Merci pour vos réponses Achix62, Mark et TrucOuBidule.
Achix62, je me suis inscrit à la liste de diffusion comme indiqué, je vais t'envoyer mon mail en privée. Il y a pas mal de trucs intéressants sur la liste, j'ai même répondu 2 ou 3 fois sur des trucs informatiques pour je pouvais donner un coup de main. Ça permet aussi de voir l'envers du décor, comme ce message récent :
Ça donne vachement envie de passer le concours :|
Mark, je traîne sur Twitter à mes heures perdues également, même si je trouve ça trop addictif. Je vais essayer de trouver les comptes dont tu parles.
TrucOuBidule, je comprends ton point de vue, et je vais pouvoir m'appuyer sur ta réponse pour développer cette petite mise à jour de ma situation: "qui ne communique pas ses réussites, car elle n'en a évidemment pas"
Bref résumé des épisodes précédents : retour de mon arrêt plutôt positif après une énorme appréhension, j'ai pris du recul, je suis reposé et j'ai pu prendre l'avance qui me manquait pour tenir le choc. Bon soutien de mes collègues qui sont bienveillants tout en évitant de poser trop de questions, je les remercie pour ça. Personne ne le dit, mais tout le monde sait pourquoi j'ai loupé ces 9 jours de cours.
J'ai pu discuter longuement après l'ancien titulaire du poste que j'occupe, qui y est resté 10 ans : ses conseils et son expérience sont précieux, je me demande comment je n'ai pas pu y penser plus tôt...
Je me rends bien compte comme avec ce forum, que mes difficultés sont partagées par beaucoup de profs de techno. Ils me donnent quelques conseils que j'applique dès mon retour :
Même si c'est dur, j'arrive à atteindre les vacances tant bien que mal.
Je profite de 12 jours de coupure totale où je revis : week-end chez des copains, plein de projets perso qui avancent, je remets en état mon vélotaf, je bricole ma voiture, la belle vie et je ne m'ennuie jamais quand je bricole.
4 jours avant la reprise vient le moment de s'y remettre, et je suis complètement démotivé. Il n'y a pas un jour où je ne me demande pas si je vais démissionner. Les points de difficulté pour résumer :
Finalement, prendre conscience que je n'étais pas seul et que d'autres professeurs de technologie partageaient mes difficultés m'a soulagé sur le moment, mais maintenant ça m'a aussi coupé tout espoir.
J'ai besoin d'énergie et de temps pour finir de préparer les séquences que j'ai engagées, et avec cette motivation en berne et les conseils de classe qui arrivent, je ne vois pas le bout du tunnel : depuis que le questionnement professionnel s'est installé, je ne pense qu'à ça.
Voilà comment j'envisage les possibilités à plus ou moins long terme :
Vais-je réussir à finir l'année ? Globalement, ça serait positif pour les élèves, le collège, et j'imagine mon égo aussi, on m'a éduqué à finir ce qu'on entreprend. Financièrement, ça éviterait aussi de s'asseoir sur les vacances payées (contrat jusqu'au 31 août). Mais psychologiquement je ne vois pas le bout et je me suis déjà mis en arrêt une fois, ce n'est pas une solution que je souhaite réutiliser.
Est-ce que je vais rempiler dans cet établissement ? Je suis attaché à ce bahut, une deuxième année au même endroit permettrait de m'appuyer sur les acquis de cette année. Plus généralement, j'aime le fond du métier, la théorie d'enseigner, de transmettre... mais la réalité et la pratique sont difficiles. Me réengager à nouveau pour une année scolaire, ça me fait très peur.
Est-ce qu'un mi-temps serait un bon plan ? Le manque de temps pour mes projets personnels me pèse vraiment énormément, et j'aurais aussi la possibilité de préparer mes cours un peu mieux et sans pression. Financièrement, je n'ai aucun engagement, 400€ de loyer et je suis très peu dépensier et avec des réserves. Je me dis que pour être bien dans sa tête, ça peut valoir le coup de tester.
Sinon, est-ce qu'il faut préparer une suite hors de l'EN ? Possible, car je ne suis pas titulaire, donc je ne risque pas grand-chose à partir même si je veux revenir ensuite. J'ai juste peur de perdre les avantages du métier, le contact avec les élèves et mes collègues cools et engagés, pas de chef directement sur le dos, une mission d'intérêt public majeur : "on sait ce qu'on perd, pas ce qu'on gagne".
Beaucoup de questions sans réponse...
Je reviens après ma reprise, 5 semaines de cours (zone B), et 3 jours de cours.
Merci pour vos réponses Achix62, Mark et TrucOuBidule.
Achix62, je me suis inscrit à la liste de diffusion comme indiqué, je vais t'envoyer mon mail en privée. Il y a pas mal de trucs intéressants sur la liste, j'ai même répondu 2 ou 3 fois sur des trucs informatiques pour je pouvais donner un coup de main. Ça permet aussi de voir l'envers du décor, comme ce message récent :
Ça donne vachement envie de passer le concours :|
Mark, je traîne sur Twitter à mes heures perdues également, même si je trouve ça trop addictif. Je vais essayer de trouver les comptes dont tu parles.
TrucOuBidule, je comprends ton point de vue, et je vais pouvoir m'appuyer sur ta réponse pour développer cette petite mise à jour de ma situation: "qui ne communique pas ses réussites, car elle n'en a évidemment pas"
Bref résumé des épisodes précédents : retour de mon arrêt plutôt positif après une énorme appréhension, j'ai pris du recul, je suis reposé et j'ai pu prendre l'avance qui me manquait pour tenir le choc. Bon soutien de mes collègues qui sont bienveillants tout en évitant de poser trop de questions, je les remercie pour ça. Personne ne le dit, mais tout le monde sait pourquoi j'ai loupé ces 9 jours de cours.
J'ai pu discuter longuement après l'ancien titulaire du poste que j'occupe, qui y est resté 10 ans : ses conseils et son expérience sont précieux, je me demande comment je n'ai pas pu y penser plus tôt...
Je me rends bien compte comme avec ce forum, que mes difficultés sont partagées par beaucoup de profs de techno. Ils me donnent quelques conseils que j'applique dès mon retour :
- Noter le plus possible pour forcer l'investissement des élèves, avec des choses rapides à corriger pour ne pas se mettre dans le rouge. Je retiens sa formule, réaliste, mais désolante : "la note, c'est le salaire des élèves. Et sans salaire, personne ne travaille".
- Un ordinateur par élève pour ne pas avoir le phénomène du binôme "un qui bosse, un qui regarde". Je profite donc du mercredi où je n'ai pas cours pour faire un petit 09h00-17h30 pour remettre en état toutes les unités centrales qui traînent avec de vieux écrans cathodiques, et j'ai désormais 22 ordinateurs dans ma salle.
- J'essaye de dire non plus souvent quand je suis sursollicité par mes collègues. Je choisis les coups de main que je donne... et ceux que je ne donne plus.
- Comme sur ce forum (merci à vous), le contenu de mes cours lui paraît plutôt cohérent et intéressant, et il me donne quelques thèmes qu'il aborde avec ses élèves.
Même si c'est dur, j'arrive à atteindre les vacances tant bien que mal.
Je profite de 12 jours de coupure totale où je revis : week-end chez des copains, plein de projets perso qui avancent, je remets en état mon vélotaf, je bricole ma voiture, la belle vie et je ne m'ennuie jamais quand je bricole.
4 jours avant la reprise vient le moment de s'y remettre, et je suis complètement démotivé. Il n'y a pas un jour où je ne me demande pas si je vais démissionner. Les points de difficulté pour résumer :
- La vision "macro" de l'institution : toutes les choses négatives que j'entends en continu sur l'éducation nationale : de mes collègues, sur les forums, sur twitter. C'est pas évident à 25 ans de mettre toute son énergie dans un système qui est en train de se fissurer et de couler.
Citation de mon collègue de techno : "30 ans que j'y suis, et je n’ai jamais eu une bonne nouvelle". Tout repose sur la conscience professionnelle des agents et les moyens sont toujours plus faibles que la journée d'avant. J'ai l'impression d'être agent contractuel de garderie et que tout le monde est très content comme ça.
Ça peut sembler être un détail, mais je me demande vraiment s'il ne faut pas faire un virage à 180°, s'enfuir très loin et sortir de cette ambiance pesante. - Le statut de contractuel et la technologie : pour moi il est pour le moment hors de question d'envisager le concours, je ne sais même pas si la matière existera toujours dans 5 ans. Avec mon statut de contractuel, je suis en quelque sorte complice du mauvais système actuel dont je bouche un des trous. Dissonance cognitive à l'horizon... Jusqu'où les conditions doivent-elles se dégrader avant que les gens et le système craque ?
- La comparaison avec mes amis ingénieurs dans le privé : tout n'est pas rose, mais certains ont trouvés de boulots intéressants... ou les augmentations s'enchaînent et tous commencent à s'approcher du double de ma rémunération actuelle J'ai toujours cherché un boulot passion plutôt que m'en mettre plein les poches, mais ça fait réfléchir. Et quand ils rentrent le soir, ils coupent le téléphone pro et "ça attendra bien demain".
J'imagine que je m'emmerderais dans ces boulots de bureau, mais en contrepartie, c'est la question du temps libre qui se pose : avant les vacances et ce break de 12 jours, j'ai laissé tous mes projets perso en stand-by depuis août...
Il y a aussi les compétences informatiques et d'ingénieur que j'ai qui ne sont pas reconnus, par exemple je ne suis même pas PRT officiellement. Même si c'était le cas, la prime face à l'investissement est ridicule. Peut-être que ces compétences seraient mieux reconnues ailleurs... et même plus utiles. - La vision "micro" de mon collège et de mes cours : quel impact ai-je vraiment sur mes élèves ? La gestion de 12 classe et 280 élèves me bouffe, car j'ai toujours l'impression de faire les choses à moitié, de me donner à fond et qu'à l'échelle du collège, de la classe ou de l'élève, le résultat est juste inutile.
La population de REP est très fatigante et j'ai vraiment l'impression d'être à côté de la plaque. Les élèves n'ont envie de rien, tout est négociation perpétuelle, chacune de mes micro-erreurs est sanctionnée alors que je donne tout.
La question de la notation est un vrai cauchemar : j'ai l'impression que mes évaluations n'ont aucun sens, car avec l'informatique les rendus des élèves peuvent être très variés : celui qui ne rend pas mais qui a bien fait, celui qui rend un fichier vide, celui qui est absent, celui qui a bien fait mais a supprimé son fichier, celui qui finit en 10 min, celui qui a besoin de 2 heures...
Je n’ai pas l'impression que lancer mes copies dans l'escalier pour créer des notes ferait une différence majeure.
Finalement, prendre conscience que je n'étais pas seul et que d'autres professeurs de technologie partageaient mes difficultés m'a soulagé sur le moment, mais maintenant ça m'a aussi coupé tout espoir.
J'ai besoin d'énergie et de temps pour finir de préparer les séquences que j'ai engagées, et avec cette motivation en berne et les conseils de classe qui arrivent, je ne vois pas le bout du tunnel : depuis que le questionnement professionnel s'est installé, je ne pense qu'à ça.
Voilà comment j'envisage les possibilités à plus ou moins long terme :
Vais-je réussir à finir l'année ? Globalement, ça serait positif pour les élèves, le collège, et j'imagine mon égo aussi, on m'a éduqué à finir ce qu'on entreprend. Financièrement, ça éviterait aussi de s'asseoir sur les vacances payées (contrat jusqu'au 31 août). Mais psychologiquement je ne vois pas le bout et je me suis déjà mis en arrêt une fois, ce n'est pas une solution que je souhaite réutiliser.
Est-ce que je vais rempiler dans cet établissement ? Je suis attaché à ce bahut, une deuxième année au même endroit permettrait de m'appuyer sur les acquis de cette année. Plus généralement, j'aime le fond du métier, la théorie d'enseigner, de transmettre... mais la réalité et la pratique sont difficiles. Me réengager à nouveau pour une année scolaire, ça me fait très peur.
Est-ce qu'un mi-temps serait un bon plan ? Le manque de temps pour mes projets personnels me pèse vraiment énormément, et j'aurais aussi la possibilité de préparer mes cours un peu mieux et sans pression. Financièrement, je n'ai aucun engagement, 400€ de loyer et je suis très peu dépensier et avec des réserves. Je me dis que pour être bien dans sa tête, ça peut valoir le coup de tester.
Sinon, est-ce qu'il faut préparer une suite hors de l'EN ? Possible, car je ne suis pas titulaire, donc je ne risque pas grand-chose à partir même si je veux revenir ensuite. J'ai juste peur de perdre les avantages du métier, le contact avec les élèves et mes collègues cools et engagés, pas de chef directement sur le dos, une mission d'intérêt public majeur : "on sait ce qu'on perd, pas ce qu'on gagne".
Beaucoup de questions sans réponse...
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