Arrêt de stage pour une thèse

Bonjour,

Je suis dans une situation un peu délicate et je ne sais pas exactement à qui m'adresser pour avoir des informations. J'étais l'année dernière en report de stage dans le but de faire un Master et poursuivre en thèse, seulement la bourse de thèse à laquelle j'ai postulé ne me donnera de réponse qu'en décembre et n'est pas située en France : impossible, donc, de conserver l'agrégation (le délai pour justifier d'une thèse s'arrête en novembre).

Ce que j'ai fait, et qui m'a semblé le plus raisonnable étant donné que je veux vraiment faire cette thèse, c'est prendre mon poste de stagiaire (pour ne pas perdre le bénéfice de l'agrégation si je n'ai pas la bourse) et me dire que je démissionnerais si j'avais la bourse.

Je n'ai pas non plus envie de laisser des classes et un établissement dans l'embarras, ils se sont organisés en fonction de moi etc, je me demandais donc s'il était possible de -dans le cas où j'aurais la bourse en décembre- continuer les heures d'enseignement en arrêtant d'aller à l'inspe jusqu'à ce qu'ils trouvent un remplaçant ? Le souci principal étant, à mon avis, le cumul des salaires.

Est-ce que poser une démission comme ça sera mal vu ? Pourrait me porter préjudice si dans quelques années je souhaitais revenir dans l'éducation nationale ? Je comprends que ça puisse gêner, mais j'ai bien réfléchi et il me semble que c'était la meilleure chose à faire

À qui pourrais-je poser ces questions, autrement ? J'avais pensé aux syndicats, à l'inspe j'ai un peu peur que ce soit accueilli hostilement et que les formateurs m'aient dans le nez

Mathsrigolotent a écrit:Bonjour,

Je suis dans une situation un peu délicate et je ne sais pas exactement à qui m'adresser pour avoir des informations. J'étais l'année dernière en report de stage dans le but de faire un Master et poursuivre en thèse, seulement la bourse de thèse à laquelle j'ai postulé ne me donnera de réponse qu'en décembre et n'est pas située en France : impossible, donc, de conserver l'agrégation (le délai pour justifier d'une thèse s'arrête en novembre).

Ce que j'ai fait, et qui m'a semblé le plus raisonnable étant donné que je veux vraiment faire cette thèse, c'est prendre mon poste de stagiaire (pour ne pas perdre le bénéfice de l'agrégation si je n'ai pas la bourse) et me dire que je démissionnerais si j'avais la bourse.

Je n'ai pas non plus envie de laisser des classes et un établissement dans l'embarras,

Ce n'est pas ton problème. Droits et devoirs de l'employeur et de l'employé s'équilibrent: en tant que stagiaire, tu peux aussi te faire virer sans sommation à l'issue du stage si tel est le bon plaisir de l'IPR. La contrepartie, c'est que tu peux démissionner quand tu veux. Un peu comme la période d'essai d'un CDI: les deux contractants sont à l'essai l'un de l'autre, et même si c'est plus rare, l'employé peut tout à fait considérer que l'emploi ou l'employeur ne lui conviennent pas.

Mathsrigolotent a écrit:ils se sont organisés en fonction de moi etc,

Absolument pas. Dans l'éducation nationale, tu es un numéro, un NUMEN, et on se contrefiche de tes problèmes d'humain. "Ils" se sont organisés pour un accueillir un stagiaire, avec ce que ça implique (trouver un tuteur, gérer l'emploi du temps pour libérer les créneaux INSPE), mais tu es parfaitement interchangeable avec n'importe quel autre stagiaire, un contractuel ou un remplaçant.

Mathsrigolotent a écrit:je me demandais donc s'il était possible de -dans le cas où j'aurais la bourse en décembre- continuer les heures d'enseignement en arrêtant d'aller à l'inspe jusqu'à ce qu'ils trouvent un remplaçant ? Le souci principal étant, à mon avis, le cumul des salaires.

C'est à voir avec le chef d'établissement qui pourrait tenter de te garder sous statut de contractuel. Ce qui peut l'arranger, ou pas. Mais si la thèse n'est pas en France, je vois mal comment ça pourrait se gérer...

Mathsrigolotent a écrit:Est-ce que poser une démission comme ça sera mal vu ? Pourrait me porter préjudice si dans quelques années je souhaitais revenir dans l'éducation nationale ? Je comprends que ça puisse gêner, mais j'ai bien réfléchi et il me semble que c'était la meilleure chose à faire

L'avantage de la gestion inhumaine du personnel de l'éducation nationale considérant tout enseignant comme un numéro correspondant à un "paquet d'heures", c'est qu'elle est amnésique: tu peux parfaitement repasser un concours après avoir démissionné. Mal vu, oui, uniquement cette année, par le chef d'établissement qui va devoir s'embêter à trouver quelqu'un pour te remplacer, mais c'est son boulot. Par précaution, il faudra peut-être s'abstenir de faire le nouveau stage dans le même établissement, peut-être en changeant d'académie de stage, mais dans quelques années, la machine aura oublié ton existence.

Mathsrigolotent a écrit:À qui pourrais-je poser ces questions, autrement ? J'avais pensé aux syndicats, à l'inspe j'ai un peu peur que ce soit accueilli hostilement et que les formateurs m'aient dans le nez

Aux syndicats, effectivement. Mais ils syndiquent des enseignants: ceux qui veulent quitter le métier ne les intéressent pas forcément. A l'Inspé, je pense que tu as raison de te méfier.

Puisque tu veux faire cette thèse, avec derrière la possibilité de poursuivre une carrière dans la recherche, fais-la. Tes scrupules t'honorent mais...si tu avais quelques années de bouteille et notre habitude du mépris total dans lequel l'éducation nationale tient ses personnels, voire de sa maltraitance, notamment à l'égard des stagiaires, tu ne te prendrais même pas la tête avec les conséquences de ta démission pour l'institution. Tu es jeune, fais ce que tu juges bon pour toi. L'éducation nationale est une grosse machine, elle pourra se passer de toi même si elle prétendra le contraire, et si tu choisis de sacrifier un projet d'avenir pour elle, il n'y aura aucune reconnaissance à en attendre.