Comment faites-vous pour garder votre voix au top ?

Bonjour à tous ! Nouvelle prof, je sens que ma gorge est clairement au bout de la roulette quelques heures après avoir fait cours. Pour l'instant, vu que gère juste le remplacement d'une classe seulement, j'ai le temps de reposer ma voix. Mais cela m'inquiète pour la rentrée où je ferai bien plus d'heures de cours ! Je n'ai pas une voix de ténor qui porte MAIS je ne pars jamais dans les aigus, je ne hurle jamais sur mes élèves... Bref, je m'interdis de "passer par dessus" les bavardages s'il y a. Justement parce que je sais que cela va m'esquinter la voix. Ce qui n'est pas plus mal, donc. Je me contente de jeter quelques regards qui tuent et si ça ne suffit pas, je m'arrête de parler. Généralement ça fonctionne (un peu moins le vendredi à 16h mais ça c'est une autre histoire). Ah oui, et ma bouteille d'eau est aussi ma meilleure amie pendant les cours. J'ai l'impression d'avoir plutôt de bons réflexes alors je ne comprends pas...

Bref, tout cela pour vous demander si vous avez aussi connu cela en début de métier et si progressivement, cela s'est atténué ? Avez-vous des astuces à part le mug géant d'infusion au thym-miel-citron ?

J'ai les mêmes astuces et celles-ci aussi :
- Je parle peu, voire très peu : une explication par cours (1-2 min max : le moment fort de l'heure où est requise l'attention générale)
- Tout ce qui peut se communiquer de manière non-verbale, j'en fais mon profit
- Je fais parler les élèves à ma place : lecture, reformulation, répétition / explication d'une consigne, etc
- Bonbons au miel dans le tiroir toujours à portée de main, écharpe en toute saison, huile essentielle d'eucalyptus dans le dit tiroir

Même comme ça, après 4 heures de cours, je suis généralement fatiguée, fatigue que je ressens dès le 3ème heure. L'âge...

Le vrai truc, c'est de savoir respirer et placer sa voix. Et pour ça, je ne connais rien de mieux que la pratique du chant (ou du théâtre, mais le travail sur le souffle est plus marqué en chant).

J'ai moins de problème depuis que j'ai ma gourde à portée de main en cours. Je bois une gorgée plusieurs fois durant l'heure de cours alors qu'avant, j'attendais la fin de l'heure voire même la récré.
Et en hiver: du lait et du miel.

Merci déjà pour ces pistes ! Oh mais oui, c'est vrai que ça paraît tout à fait logique le théâtre et le chant. J'ai vu que certains consultaient même des orthophonistes :-°

Surveille le PAF dans ton académie : j’ai eu une formation top, par une collègue de musique également chanteuse lyrique. Routine d’échauffement, placer sa voix selon les circonstances…

uneodyssée a écrit:Surveille le PAF dans ton académie : j’ai eu une formation top, par une collègue de musique également chanteuse lyrique. Routine d’échauffement, placer sa voix selon les circonstances…

C'est HYPER intéressant ! Pas droit au PAF dans le privé sous contrat, et je n'ai jamais vu Formiris proposer quelque chose de cet ordre là. Tu aurais quelques éléments de base à partager ?

Les 1eres années je me faisais systématiquement une extinction de voix vers décembre. Une fois ça a duré 10 jours de silence complet.
Il ne faut surtout pas chuchoter quand ça arrive car ça blesse encore plus. Suite à cet épisode, mon médecin traitant m’a conseillé de consulter une orthophoniste si ça se reproduisait. Ça n’a pas été le cas.
Puis j’ai perdu définitivement ma voix suite à mon AVC, j’avais un timbre très très bas et grave. Aujourd’hui j’ai encore du mal à crier ou parler fort d’un coup. L’orthophonie me sauve. Ça peut être une piste à exploiter.
Il existe un partenariat entre la MGEN et un syndicat d’orthophonie avec une appli apparemment.

J'avais suivi une très bonne formation dans mon établissement de stage pour apprendre à placer ma voix. Radical avec un peu de pratique.

Apprendre à se chauffer la voix et pratiquer la respiration ventrale. Je chante et depuis que j’ai pris des cours de chant, il est rare que ma voix me fasse défaut.
Je fais du théâtre aussi cela dit.

Après des années d'extinction de voix j'ai consulté une orthophoniste et pris des cours de chant lyrique. Cela a été souverain.

Une formation pour gérer sa voix au PAF. Ça m'a beaucoup aidée.

Gourde d'eau, alimentation riche en légumes, fruits et épices pour gérer la santé. Médocs dès que début de rhume pour le gérer au mieux.

Après des années de début de carrière avec au moins un rhume/bronchite chaque Noël, ça s'est un peu tassé. Immunité en somme....lavage de mains dès que possible en rentrant aussi, sans abuser.

Idem, je pense que ce sera par Formiris car suis dans le privé… Bon, clairement c’est comme le sport donc, tour cela nécessite de l’entraînement ce qui est plutôt une bonne nouvelle

Ah d’ailleurs pour éviter les maux de dos, tendinites et compagnie si cela peut servir, 20 min de pilates ne serait-ce qu’un jour sur deux est salvateur ! Recommandé chaudement par mon ostéo et clairement ça fonctionne.

AsarteLilith a écrit:Une formation pour gérer sa voix au PAF. Ça m'a beaucoup aidée.

Gourde d'eau, alimentation riche en légumes, fruits et épices pour gérer la santé. Médocs dès que début de rhume pour le gérer au mieux.

Après des années de début de carrière avec au moins un rhume/bronchite chaque Noël, ça s'est un peu tassé. Immunité en somme....lavage de mains dès que possible en rentrant aussi, sans abuser.

Tu as droit au formation du PAF ( EAFC) mais tu n'es pas prioritaire. Une fois que le rectorat t'invite, il faut que ton chef d'établissement t'autorise à y aller.

Le chant. Ca apprend à parler "avec son ventre", donc sans forcer sur les cordes vocales.

floflo1010 a écrit:

AsarteLilith a écrit:Une formation pour gérer sa voix au PAF. Ça m'a beaucoup aidée.

Gourde d'eau, alimentation riche en légumes, fruits et épices pour gérer la santé. Médocs dès que début de rhume pour le gérer au mieux.

Après des années de début de carrière avec au moins un rhume/bronchite chaque Noël, ça s'est un peu tassé. Immunité en somme....lavage de mains dès que possible en rentrant aussi, sans abuser.

Tu as droit au formation du PAF ( EAFC) mais tu n'es pas prioritaire. Une fois que le rectorat t'invite, il faut que ton chef d'établissement t'autorise à y aller.

Certes ! C'était je précise avant le machin actuel et j'avais eu de la chance.

Après une vraie crise d'aphonie pendant ma première année, l'ORL m'a envoyée chez une orthophoniste.

Cela n'a pas quand même pas empêché un nouvel incident, une douzaine d'années plus tard, mais là c'était un virus sur les cordes vocales...

Quand on est un excellent enseignant, la voix ne sert à rien. Tout se joue avec 2 doigts sur la table.

Bonjour Pauline.

Curieusement, en ce qui me concerne ce n'est pas pendant les premières années d'enseignement où j'ai eu des problèmes de voix (peut-être parce que je chantais déjà en chorale depuis longtemps), mais au bout d'une quinzaine d'années, après un changement d'établissement (sans doute salles plus humides/fraîches, l'âge peut-être également). Là gros problème, pas d'aphonie, mais de voix qui se "casse" avec douleur au niveau des cordes vocales. Direction l'ORL puis orthophonie pendant 1 an et demi. Depuis, je n'ai plus de problèmes, mais j'en profite pour demander à ne pas avoir trop d'heures à la suite dans mes voeux d'EDT, ce qui marche (il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup d'enseignants qui demandent des "trous" dans l'EDT ). Et je continue à chanter dans des chorales, même si là aussi je sens ma voix qui fatigue et je n'arrive plus à tenir dans les aigus (je chantais en soprano et je suis en train de descendre progressivement en alto comme beaucoup de femmes d'un certain âge).

Voilà pour mon expérience, qui montre en tout cas que le chant en chorale ne suffit pas toujours pour préserver sa voix.
Cit6.

En plus de placer sa voix, il est important de boire très régulièrement tout au long des heures de cours.

Quelques exercices simples pour commencer à travailler la respiration et la voix :
Respiration "par le ventre": je trouve plus simple, si on ne l'a jamais pratiquée, de commencer allongé. On détend au maximum et on respire profondément en inspirant par le nez et en expirant par la bouche. On pose une main sur le ventre (au niveau du diaphragme, un peu en dessous de la poitrine et au-dessus du nombril) et on essaie de sentir le souffle gonfler le ventre à l'inspiration. (avantage : cette respiration permet aussi une grande détente, donc est très utile si on est stressé ou qu'on a du mal à trouver le sommeil).
Fredonner : cela permet d'échauffer la voix. On respire, et sur l'expiration, on fredonne bouche fermée (mmmmmm)
Sortir la voix : en pratiquant l'exercice précédent, petit à petit, sur l'expiration, on va essayer de "mettre de la voix" (simplement en ouvrant la bouche et en laissant l'air vibrer, il ne faut pas forcer). On peut alors s'amuser à expérimenter comment l'intensité de l'expiration permet de moduler le volume sonore.
La sirène (à pratiquer quand on est sûr de ne pas déranger les voisins !) : On inspire profondément, et on imite la sirène de la mairie. On commence par sortir le son le plus grave possible, puis on monte peu à peu, sur une seule expiration, vers le son le plus aigu possible. (on ne doit pas sentir de tension dans les cordes vocales ou la gorge, signe qu'on "force"). Quand on maîtrise la montée, on peut s'essayer à la descente (du plus aigu au plus grave), puis aux allers-retours sur une même respiration.
Pour bien poser sa voix, il est important de travailler aussi sa posture. Le principe est de laisser le souffle circuler sans le bloquer, ce qui implique une certaine détente. Tenir le cou droit et les épaules détendues aide beaucoup (pour mesurer la différence, on peut essayer de sortir un son en tenant la tête bien droite, puis en l'avançant un peu vers l'avant. Lorsque le cou n'est pas aligné, on "tire" davantage et on se fatigue plus vite).
Enfin, l'hydratation est importante, avec des boissons pas trop chaudes et pas trop astringentes. L'eau, c'est l'idéal. Ne pas hésiter à boire en classe (personnellement, 4h de cours, c'est un demi-litre d'eau en moyenne).

En pratiquant ces exercices quelques minutes par jour, on parvient rapidement à faire de la respiration abdominale une habitude, et donc à économiser sa voix. On peut aussi profiter d'un petit moment libre (pour moi, c'est le trajet en voiture) pour échauffer sa voix (fredonner, chanter...) histoire de ne pas commencer fort et à froid.

Et, bien sûr, on ne laisse jamais traîner un mal de gorge et on ne force pas quand ça commence à s'enrouer ou à se casser.

cit6 a écrit:Bonjour Pauline.

Curieusement, en ce qui me concerne ce n'est pas pendant les premières années d'enseignement où j'ai eu des problèmes de voix (peut-être parce que je chantais déjà en chorale depuis longtemps), mais au bout d'une quinzaine d'années, après un changement d'établissement (sans doute salles plus humides/fraîches, l'âge peut-être également). Là gros problème, pas d'aphonie, mais de voix qui se "casse" avec douleur au niveau des cordes vocales. Direction l'ORL puis orthophonie pendant 1 an et demi. Depuis, je n'ai plus de problèmes, mais j'en profite pour demander à ne pas avoir trop d'heures à la suite dans mes voeux d'EDT, ce qui marche (il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup d'enseignants qui demandent des "trous" dans l'EDT ). Et je continue à chanter dans des chorales, même si là aussi je sens ma voix qui fatigue et je n'arrive plus à tenir dans les aigus (je chantais en soprano et je suis en train de descendre progressivement en alto comme beaucoup de femmes d'un certain âge).

Voilà pour mon expérience, qui montre en tout cas que le chant en chorale ne suffit pas toujours pour préserver sa voix.
Cit6.

Je suis d'accord sur le fait que l'isolement des classes joue un rôle sur la voix.
Je n'ai jamais autant eu de laryngite que dans un établissement insalubre avec les murs piqués de moisis, le chauffage cassé dans ma salle donc avec un 25° permanent mais une humidité résiduelle permanente. Tous mes collègues souffraient aussi de ce souci ci avec plus ou moins d'importance selon l'insalubrité de leur classe.

Poupoutch a écrit:Quelques exercices simples pour commencer à travailler la respiration et la voix :
Respiration "par le ventre": je trouve plus simple, si on ne l'a jamais pratiquée, de commencer allongé. On détend au maximum et on respire profondément en inspirant par le nez et en expirant par la bouche. On pose une main sur le ventre (au niveau du diaphragme, un peu en dessous de la poitrine et au-dessus du nombril) et on essaie de sentir le souffle gonfler le ventre à l'inspiration. (avantage : cette respiration permet aussi une grande détente, donc est très utile si on est stressé ou qu'on a du mal à trouver le sommeil).
Fredonner : cela permet d'échauffer la voix. On respire, et sur l'expiration, on fredonne bouche fermée (mmmmmm)
Sortir la voix : en pratiquant l'exercice précédent, petit à petit, sur l'expiration, on va essayer de "mettre de la voix" (simplement en ouvrant la bouche et en laissant l'air vibrer, il ne faut pas forcer). On peut alors s'amuser à expérimenter comment l'intensité de l'expiration permet de moduler le volume sonore.
La sirène (à pratiquer quand on est sûr de ne pas déranger les voisins !) : On inspire profondément, et on imite la sirène de la mairie. On commence par sortir le son le plus grave possible, puis on monte peu à peu, sur une seule expiration, vers le son le plus aigu possible. (on ne doit pas sentir de tension dans les cordes vocales ou la gorge, signe qu'on "force"). Quand on maîtrise la montée, on peut s'essayer à la descente (du plus aigu au plus grave), puis aux allers-retours sur une même respiration.
Pour bien poser sa voix, il est important de travailler aussi sa posture. Le principe est de laisser le souffle circuler sans le bloquer, ce qui implique une certaine détente. Tenir le cou droit et les épaules détendues aide beaucoup (pour mesurer la différence, on peut essayer de sortir un son en tenant la tête bien droite, puis en l'avançant un peu vers l'avant. Lorsque le cou n'est pas aligné, on "tire" davantage et on se fatigue plus vite).
Enfin, l'hydratation est importante, avec des boissons pas trop chaudes et pas trop astringentes. L'eau, c'est l'idéal. Ne pas hésiter à boire en classe (personnellement, 4h de cours, c'est un demi-litre d'eau en moyenne).

En pratiquant ces exercices quelques minutes par jour, on parvient rapidement à faire de la respiration abdominale une habitude, et donc à économiser sa voix. On peut aussi profiter d'un petit moment libre (pour moi, c'est le trajet en voiture) pour échauffer sa voix (fredonner, chanter...) histoire de ne pas commencer fort et à froid.

Et, bien sûr, on ne laisse jamais traîner un mal de gorge et on ne force pas quand ça commence à s'enrouer ou à se casser.

Autre exercice qui m'avait été donné par l'orthophoniste pour échauffer les cordes vocales, très facile à faire, mais un peu difficile à expliquer: faire un genre de "gargarisme" du fond de la gorge (ça doit bien vibrer).

Il faut beaucoup s'hydrater déjà et en hiver le combo miel citron n'est pas à négliger non plus. Je dirai aussi qu'il faut préserver sa voix et mobiliser au maximum les élèves, ça joue beaucoup !