Agrégation interne Lettres Modernes 2022

Je vois. Je crois avoir fait erreur. J'ai parlé de vérité romanesque en i, d'ambiguïté en ii et de vrai beau en lui. J'ai dû tordre le sujet....

Balthazaard a écrit:

e-Wanderer a écrit:

Thierry75 a écrit:Glenn Gould massacre Bach ? Je dois avoir des goûts de ...
Pour le reste, bien trop ignare je suis...

Bach sans phrasé, c'est quand même un peu particulier… Écoute Scott Ross (31'18 et ce qu'il dit ensuite de Gould, de façon assez piquante mais en réalité très juste).

Je ne suis pas complètement anti-piano pour autant, Beatrice Rana dans les Goldberg est extraordinaire, pour prendre un exemple récent.

j'ai vécu la Gouldomania à mes débuts en musique, heureusement on peut prendre un peu de recul aujourd'hui. Il a quand même des choix musicaux souvent discutables dans Bach. Après, je dois dire que si il faut rendre Bach "intéressant", c'est moi qui ne comprend plus, je trouve que parmi tous les musiciens, c'est celui qui dont la musique encaisse le mieux les pires traitements...
Pour les variations Goldberg, attention, on ne touche pas!! c'est la référence! pour moi je trouve qu'il étire interminablement l'aria jusqu'à ce qu'il perdre tout sens mélodique, c'est peut-être ça la profondeur.... je dois dire que j'avais un vinyl de Leonardt (téléfunken), chef d'oeuvre de prise de son et d'humilité qui pour moi restera la référence

Qu'on se souvienne aussi de la merveilleuse Blandine Verlet.

Punky a écrit:Je vois. Je crois avoir fait erreur. J'ai parlé de vérité romanesque en i, d'ambiguïté en ii et de vrai beau en lui. J'ai dû tordre le sujet....

Je ne suis pas détenteur de la vérité révélée, surtout sur Rousseau. C'est juste la façon dont j'ai interprété cette modalisation.

Certes. Merci malgré tout.

Punky a écrit:《Cette sorte de vérité 》comment comment l'avez- vous interprétée ?

Connaissance du sentir, qui vient de soi, fondée sur l'expérience personnelle qui rejoint l'émotion pure

Rousseau disait aussi espèce de roman, espèce de lettres aussi : en lien avec sa philosophie inédite avec laquelle il repense le roman.

Intéressant. Très. Ça me dépasse un peu dois je admettre

Punky a écrit:Est-ce à l'expérience de l'éloignement des âmes en II par la mondanité que tu fais allusion ?

Par exemple, mais aussi aux nombreux secrets qui parcourent l’œuvre : Julie cache à St Preux qu’elle a espéré tomber enceinte pour que son père accepte leur union, ça n’est révélé qu’à la fameuse lettre III, 18 ; Wolmar, pourtant clairvoyant, ne cerne pas toujours sa femme etc.

J'ai interprété "cette espèce de vérité" dans un premier temps comme celle des coeurs puis comme celle d'un monde : celui que Rousseau offre au lecteur.

"Vitam impedire vero": c'est la devise que Rousseau reprend de Juvenal et qu'il emploie depuis ses premières œuvres. Il s'est même fait fabriquer un sceau avec lequel il cachette toutes ses lettres. Rousseau est persuadé d'avoir une vérité à défendre, celle de la bonté naturelle des hommes, de leur innocence (et la NH est un roman de l'innocence), celle de la nécessité de réformer la société, de retrouver la nature par une relation transparente entre les êtres... celle de son anthropologie et de son système philosophique donc. La vérité du sentiment est une manière d'atteindre cette autre vérité, celle de la bonté naturelle des hommes, par exemple. Julie et Saint-Preux sont des "belles âmes", innocents même dans leur faute, dont la force du sentiment leur permet d'atteindre la vertu, car ils sont capables de faire passer l'intérêt des autres avant leurs sentiments propres. Je pense que c'est quelque chose que vous auriez pu utiliser et dont il faudrait tenir compte pour ceux qui passeront les oraux...

Bonjour Marisu,

Est-ce qu'on pouvait dire que ce sujet sur Rousseau était centré sur la réception, qu'il questionnait le rapport du lecteur à la fiction? Les expressions "réapprendre à lire "se mettre à la place des correspondants", "l'émotion" m'ont paru être les termes clés du sujet. Me suis-je trompée?
Merci pour votre discussion sur le sujet, ça fait du bien d'en parler quand même!

Marisu a écrit:"Vitam impedire vero": c'est la devise que Rousseau reprend de Juvenal et qu'il emploie depuis ses premières œuvres. Il s'est même fait fabriquer un sceau avec lequel il cachette toutes ses lettres.  Rousseau est persuadé d'avoir une vérité à défendre, celle de la bonté naturelle des hommes, de leur innocence (et la NH est un roman de l'innocence), celle de la nécessité de réformer la société, de retrouver la nature par une relation transparente entre les êtres...  celle de son anthropologie et de son système philosophique donc. La vérité du sentiment est une manière d'atteindre cette autre vérité, celle de la bonté naturelle des hommes, par exemple. Julie et Saint-Preux sont des "belles âmes", innocents même dans leur faute, dont la force du sentiment leur permet d'atteindre la vertu, car ils sont capables de faire passer l'intérêt des autres avant leurs sentiments propres. Je pense que c'est quelque chose que vous auriez pu utiliser et dont il faudrait tenir compte pour ceux qui passeront les oraux...

Ah mon Dieu ! Je ne sais ce qui m'a prise ! J'ai parlé de retrouver un regard d'enfant, au sens évangélique : Bienheureux les coeurs purs, ils verront Dieu... Pourquoi ? Je ne saurais même plus le dire !
Je crois bien que je suis sortie du sentier !

Sur le projet de Rousseau avec "promet" selon moi car la réception de l'oeuvre dépend du traitement des personnages qui elle même est conditionnée par sa refonte de la philosophie, littérature voire vision du monde...

Bonjour à tou.te.s,
Nouvelle venue, je me suis décidée à m'introduire dans le fil de discussion après l'avoir consulté depuis quelque temps, non pour verser davantage d'eau au moulin déjà bien fourni des propositions sur le sujet de composition, mais pour m'épancher suite à une douloureuse insomnie - pas de panique, je ne vais pas faire mon Saint-Preux^^'...
Je me suis lancée de façon un peu hasardeuse, seule, dans la préparation du concours avant les vacances d'été. Seule, certes non sans ressources théoriques ni exemples pratiques (merci à tous les collègues qui ont la bonté de partager leurs copies sur le net), mais surtout sans regard doctoral ni possibilité d'échanger avec d'autres agrégatif.ve.s.
Je le prenais "plutôt bien" (tout est relatif, j'imagine que vous imaginez) jusqu'ici ; je ne suis pas sortie catastrophée des épreuves, ce qui n'est pas mon habitude... Mais cette nuit, paf. Tout ce que j'aurais pu/dû aborder dans cette composition me revient en mémoire, et l'immensité de mes omissions me désespère. Il ne s'agit pas de vous faire mesurer l'ineptie de mon travail, je me débrouille toute seule pour cela, mais j'aurais aimé avoir quelques témoignages/données pour me motiver à préparer les oraux - c'est un peu rude, là.
Connaissez-vous des personnes qui auraient été admissibles (voire admis.ses, soyons fous) avec de pitoyables notes en composition sur auteur ?... En somme : quelqu'un est-il en mesure de me rassurer ?!
Désolée pour le pavé... merci d'avance de m'avoir lue, voire de me répondre le cas échéant, et bon courage à vous.

Essaie de ne pas te poser de question et prépare, au pire ça t'entraînera et tu bosseras l'œuvre qui sera reconduite sans le savoir. Bon courage.

Évaluer sa copie est presque impossible. Tourner en boucle et trouver où inventer tout ce qui ne va pas, c'est possible. Il faut donc se remettre tout doucement au travail, le plus tranquillement possible. Et oui, la didactique peut sauver une copie peu fameuse sur auteur.
Bon courage

Pas tout à fait d'accord pour ce qui est de l'auto évaluation de sa copie.

Mais on peut avoir de bonnes et mauvaises surprises.

Coucou,
Je viens te répondre Bmool.
Je comprends très bien l'état émotionnel dans lequel tu peux te trouver, et il faut dire d'abord qu'il est tout à fait normal. Il survient avec un léger contretemps, mais ça n'a rien d'illogique et je crois que presque tous les candidats passent par des moments de ce type.
Lors de ma première tentative pour l'agrégation interne, j'avais travaillé mais je ne m'étais pas pleinement investie, pour diverses raisons. Après les écrits, je savais que mes copies étaient au mieux moyennes. Je sentais que ma dissertation sur auteur ne pouvait pas être bonne, et je m'attendais à une catastrophe en didactique. La période qui a suivi les écrits fut difficile, je ne fichais quasiment plus rien (je me souviens d'avoir quand même fait une ou deux colles, je suivais une préparation à distance), parce que je n'y croyais plus.
Des amis et camarades agrégatifs me disaient ce qu'ils travaillaient, et ça me dépassait, je me demandais comment on pouvait trouver la force de continuer à travailler après les écrits, dans cette incertitude. Je me disais qu'ils avaient probablement rendu de meilleures copies que moi, et qu'ils le savaient. Mais c'était faux, ils n'avaient pas davantage que moi l'impression d'avoir réussi, pour certains.

Bref, quand les résultats sont enfin parus, j'étais admissible et terriblement en retard. Il y avait exactement un mois entre les résultats des écrits et les oraux cette année là, et je ne peux pas dire que j'en garde un bon souvenir. Je pressentais qu'il était environ impossible de rattraper mon retard, mais évidemment, j'ai essayé de colmater les brèches, comme je pouvais.

Bref. Tout ça pour dire qu'on est très mauvais juge de soi même. Tu ne peux pas savoir ce que vaut ta copie. Évidemment, c'est normal que tu essaies de t'auto évaluer, on le fait tous. Mais c'est un poison.

Le conseil que je pourrais donner c'est de travailler notamment la méthodologie des exercices d'agrégation (étude littéraire, leçon...), la grammaire. Ce sera forcément utile car si tu ne passes pas les oraux cette année, tu les passeras la suivante, non?

En tout cas, c'est une période pénible voire franchement difficile et je compatis. Ne perds pas de vue qu'il faut un peu de courage pour passer l'agrégation et se confronter au risque d'échec. Et sois fière de toi, si je peux me permettre. Dans tous les cas, c'est une belle aventure, enrichissante intellectuellement.
Bon courage.

Bmool a écrit:Bonjour à tou.te.s,
Nouvelle venue, je me suis décidée à m'introduire dans le fil de discussion après l'avoir consulté depuis quelque temps, non pour verser davantage d'eau au moulin déjà bien fourni des propositions sur le sujet de composition, mais pour m'épancher suite à une douloureuse insomnie - pas de panique, je ne vais pas faire mon Saint-Preux^^'...
Je me suis lancée de façon un peu hasardeuse, seule, dans la préparation du concours avant les vacances d'été. Seule, certes non sans ressources théoriques ni exemples pratiques (merci à tous les collègues qui ont la bonté de partager leurs copies sur le net), mais surtout sans regard doctoral ni possibilité d'échanger avec d'autres agrégatif.ve.s.
Je le prenais "plutôt bien" (tout est relatif, j'imagine que vous imaginez) jusqu'ici ; je ne suis pas sortie catastrophée des épreuves, ce qui n'est pas mon habitude... Mais cette nuit, paf. Tout ce que j'aurais pu/dû aborder dans cette composition me revient en mémoire, et l'immensité de mes omissions me désespère. Il ne s'agit pas de vous faire mesurer l'ineptie de mon travail, je me débrouille toute seule pour cela, mais j'aurais aimé avoir quelques témoignages/données pour me motiver à préparer les oraux - c'est un peu rude, là.
Connaissez-vous des personnes qui auraient été admissibles (voire admis.ses, soyons fous) avec de pitoyables notes en composition sur auteur ?... En somme : quelqu'un est-il en mesure de me rassurer ?!
Désolée pour le pavé... merci d'avance de m'avoir lue, voire de me répondre le cas échéant, et bon courage à vous.

Si vous avez composé durant les deux jours, vous avez encore vos chances. Tous les ans, des candidats ne révisent pas l’oral parce qu’ils pensent ne pas être admissibles et paniquent lors des résultats en se rendant compte qu’ils le sont.

J'ai composé les deux jours mais l'admissibilité est impossible de mon point de vue. Je me suis quand même inscrit à un oral d'entraînement auquel j'ai droit avant les résultats d'admissibilité, pour m'entraîner. Et je vais bosser les deux œuvres qui me plaisent et dont l'une sera certainement reconduite.

Bmool a écrit:Bonjour à tou.te.s,
Nouvelle venue, je me suis décidée à m'introduire dans le fil de discussion après l'avoir consulté depuis quelque temps, non pour verser davantage d'eau au moulin déjà bien fourni des propositions sur le sujet de composition, mais pour m'épancher suite à une douloureuse insomnie - pas de panique, je ne vais pas faire mon Saint-Preux^^'...
Je me suis lancée de façon un peu hasardeuse, seule, dans la préparation du concours avant les vacances d'été. Seule, certes non sans ressources théoriques ni exemples pratiques (merci à tous les collègues qui ont la bonté de partager leurs copies sur le net), mais surtout sans regard doctoral ni possibilité d'échanger avec d'autres agrégatif.ve.s.
Je le prenais "plutôt bien" (tout est relatif, j'imagine que vous imaginez) jusqu'ici ; je ne suis pas sortie catastrophée des épreuves, ce qui n'est pas mon habitude... Mais cette nuit, paf. Tout ce que j'aurais pu/dû aborder dans cette composition me revient en mémoire, et l'immensité de mes omissions me désespère. Il ne s'agit pas de vous faire mesurer l'ineptie de mon travail, je me débrouille toute seule pour cela, mais j'aurais aimé avoir quelques témoignages/données pour me motiver à préparer les oraux - c'est un peu rude, là.
Connaissez-vous des personnes qui auraient été admissibles (voire admis.ses, soyons fous) avec de pitoyables notes en composition sur auteur ?... En somme : quelqu'un est-il en mesure de me rassurer ?!
Désolée pour le pavé... merci d'avance de m'avoir lue, voire de me répondre le cas échéant, et bon courage à vous.

Surtout, il faut se rappeler que c'est un concours et non un examen et que donc tu es jugée par rapport aux autres. Et si on est souvent mauvais juge de soi-même, c'est bien parce qu'on a AUCUNE idée de ce qu'ont fait les autres.
A moins d'avoir rendu une copie vraiment inachevée, il faut continuer à y croire un minimum pour préparer les oraux et n'avoir aucun regret par la suite. Comme l'a dit je ne sais plus quel membre, tous les ans des candidats abandonnent la préparation de l'oral et se retrouvent finalement admissibles, c'est dommage.
Ne pense plus aux écrits et bosse d'autres choses comme la comparée et la grammaire, ça te permettra de ne pas ressasser.

Merci beaucoup pour vos réponses éclairées - je manque cruellement de lucidité, et en l'occurrence c'est assez douloureux !
Je ne compte pas retenter le concours sans congé de formation, et donc pas l'an prochain car je n'en ai pas fait la demande. Trop pesant sur le plan familial.
Quoi qu'il en soit, je vais reprendre la comparée que j'avais délaissée depuis quelques mois, sans grande conviction, mais...
Encore bon courage à vous également.

Bonjour @calista
oui, on peut dire que le sujet interrogeait la réception, ou plutôt, quel type de lecture il faut pratiquer (en se plaçant du point de vue de Rousseau) pour atteindre la vérité du roman...

Merci Marisu pour votre réponse. Oui, et j'ai bien aussi mêlé la fameuse "vérité" à l'histoire; j'ai simplement déformé son sens par rapport à ce que vous expliquiez plus haut...Il fallait bien qu'il y ait une boulette de faite...

Tangleding a écrit: Et je vais bosser les deux œuvres qui me plaisent et dont l'une sera certainement reconduite.

Tu penses aux Contes et à Cyrano ?
Pour le 17e, j'ai pensé à Molière à cause de l'anniversaire, mais ce serait trop évident.