Du silence en arts plastiques

Bonjour à tous,

alors voilà le sujet est lancé (ou relancé s'il l'avait déjà été, je n'ai pas trouvé d'équivalent en cherchant rapidement dans le forum) : comment vous en sortez vous pour avoir du silence ou au moins du calme dans le cours d'Arts Plastiques ?

Je suis T2 et j'ai un niveau de tolérance au bruit assez bas même si la barre a été relevée avec mes premières expériences... Sans être ultra rigide et exiger un silence absolu, j'aimerais parvenir à maintenir toute l'année un calme constant en classe, je ne suis pas contre que les élèves chuchotent et échangent en classe, mais je dis bien chuchotent et c'est une notion qu'ils semblent avoir du mal à maîtriser. De plus, j'ai peur que leur dire "vous pouvez chuchoter" soit la porte ouverte aux bavardages à voix haute.

Qu'en pensez vous ? Avez-vous des conseils, trucs et astuces à me donner ou des expériences à partager à ce sujet ?

Merci pour vos réponses.

Je n'ai pas de solution miracle. Mis à part les traquer et rappeler à l'ordre sans cesse...
Dans les moments de pratique je ne passe dans les rangs pour aider seulement s'ils sont calmes. Sinon je les surveille du bureau et à la seconde remarque je prends le carnet. Le faire quelque fois et s'y tenir fait de l'effet, ensuite menacer de ne plus les aider peut suffire.
Avec certaines classes très difficiles, je dirais 1 ou 2 par année, je suis même allée jusqu'à l'analyse d'oeuvre dictée et copiée dans le cahier, ou sous forme d'exercice avec questions (avec obligation de le faire et de noter la correction sinon mise en retenue) ou encore copie de définitions. En général on le fait une ou deux fois, plus pour prouver que l'on peut aller jusque là plutôt que de passer des bons moments de travail (et bien le leur rappeler).

Mais dans la grande majorité des cas je répète "chuuuuut" ou "moins de bruit" 200 fois chaque heure !

Madame-de-Pierre a écrit:Je suis T2 et j'ai un niveau de tolérance au bruit assez bas même si la barre a été relevée avec mes premières expériences... Sans être ultra rigide et exiger un silence absolu, j'aimerais parvenir à maintenir toute l'année un calme constant en classe, je ne suis pas contre que les élèves chuchotent et échangent en classe, mais je dis bien chuchotent et c'est une notion qu'ils semblent avoir du mal à maîtriser. De plus, j'ai peur que leur dire "vous pouvez chuchoter" soit la porte ouverte aux bavardages à voix haute.

Tout ce que vous dites est plein de bon sens.

Ma collègue d'AA leur met de la musique classique pendant qu'ils créent. Résultat très inégal d'une classe à l'autre.

- Leur faire prendre conscience de la différence entre parler et chuchoter en touchant leur cou (vibration quand on parle et rien quand on chuchote).
- Bouncy Balls https://outilstice.com/2016/09/bouncy-balls-visualiser-le-niveau-sonore-de-sa-classe/ : ils testent au début en faisant beaucoup de bruit puis s'auto-régulent ensuite (marche bien avec les élèves intelligents donc pas miraculeux non plus).
- Graduation au tableau avec un aimant que le professeur déplace : "Silence - Calme - attention - trop" et un retour au "silence" pour tous si la case "trop" est atteinte avec prise de carnets, punitions éventuelles si le silence n'est pas respecté le temps déterminé par l'enseignant (et s'y tenir).
- Heure de retenue collective pour rattraper le cours d'arts plastiques si trop de temps perdu à faire la police pour obtenir le calme. Cela nous punit nous aussi et il faut l'accord de la hiérarchie mais c'est rudement efficace et ça fait vite le tour des autres classes qui se mettent au diapason !

Mais oui, il y a chaque année 2-3 classes sur les 18-20 qui nous posent ce type de problème.

Ah pas mal se toucher le coup et les bouncy ball je vais tester ça mais pour le truc du coup je pense que ça fonctionnera mieux avec des 6è ou à la rigueur des 5è... à tester.

J'ai aussi souvent entendu parler de la technique dite du "je fais la gueule pendant au moins tout le premier trimestre et ne laisse rien passer" qui selon ses pratiquants fait très bien ses preuves. L'avez-vous testée car tous ceux qui m'en ont parlé n'étaient pas enseignants d'arts plastiques (et là encore les spécificités de notre matière entre en jeu) ? Et puis j'ai des difficultés avec cette méthode, pas sur l'aspect "ne rien laisser passer" mais sur celui "faire la gueule" : j'adore blaguer avec mes élèves, leur sourire, établir des liens par la bonne humeur mais d'un autre côté je me doute bien que si je commence par faire la sévère puis détendre l'atmosphère juste derrière par un peu de second degré je me tire une balle dans le pied...

Je n'ai jamais entendu parler du "faire la gueule" comme méthode d'enseignement efficace pour avoir le calme !
Moi je ne laisse rien passer durant toute l'année mais avec le sourire !

J'ai découvert une solution par hasard. On m'a demandé plusieurs fois de faire du "pixel art" et j'ai refusé pendant années parce que j'avais des aprioris sur le sujet. Ensuite je me suis renseignée et j'ai mis en place un cours autour de cette pratique en grand format et en groupe de 4, et j'ai été étonnée par le silence. 70% d'une classe assez agitée est restée pendant la recrée pour continuer le travail.

Ils aiment bien l'origami aussi, ça pourrait se marier avec un cours sur l'in-situ.

Autres sujets, les mangas, les jeux vidéo, les marques de vêtements (on peut intégrer un peu de ça dans un cours sur les logos).

Ne pas les obliger à afficher leur travail s'ils hésitent.

Deuxièmement, s'il y a un problème, ne pas s'adresser au groupe, mais aller voir les élèves en question, leur parler comme à des adultes.

Troisième point, parler moins. Au début je parlais beaucoup parce que j'avais peur du silence et... qu'est-ce qu'ils souffraient les pauvres!!! Je dois toujours me contrôler sur ce point et je m'impose 20 minutes de silence pendant qu'ils travaillent.

Bref, être comme Pascale le grand frère version très très light.

Himpy a dit l'essentiel, tout comme Olive. Je crois qu'il faut effectivement lâcher un peu de lest sur les phases de pratique où l'effervescence occasionne quelques débordements contrôlés. Avant et après cependant, c'est autre chose.

L'organisation par îlots qui est plébiscitée de nos jours a de toute façon tendance à générer des interactions, des échanges.

J'ai le même problème au cdi. Ce qui marche :ne pas s'adresser à la classe entière mais à un petit groupe voire à un élève en particulier en citant son nom.
Surtout ne pas s'énerver et ne pas crier.

Et peut être peux tu casser les groupes trop bavards... Pour éviter d'avoir des groupes de travail explosifs... Tu les laisse se mettre par 4 et ensuite tu casses le groupe en 2 et tu reconstitués un autre groupe.

Tu peux peut être aussi instaurer une signalétique... Rouge personne ne parle, orange un seul dans le groupe et vert en chuchotant tout le monde peut s'exprimer.

Quand je fais un travail de groupe j'utilise souvent https://classroomscreen.com/app/wv1/971d5541-e63b-49c2-954e-46f0292964a4
Il y a un feu tricolore, je leur dis que tant qu'il est au vert tout va bien, s'il passe au orange ils feraient bien de baisser d'un ton, si ça passe au rouge on arrête tout ! C'est une commande manuelle, qui dépend donc de ma propre perception.
Il y a même un outil qui permet de mesurer le niveau sonore mais il faut avoir un micro.
C'est pratique aussi car il y a un chronomètre et la possibilité d'écrire pour leur donner des pistes ou avertissement.
Ce n'est pas miraculeux, mais ça aide.

drphdgoogle a écrit:J'ai découvert une solution par hasard. On m'a demandé plusieurs fois de faire du "pixel art" et j'ai refusé pendant années parce que j'avais des aprioris sur le sujet. Ensuite je me suis renseignée et j'ai mis en place un cours autour de cette pratique en grand format et en groupe de 4, et j'ai été étonnée par le silence. 70% d'une classe assez agitée est restée pendant la recrée pour continuer le travail.

Ils aiment bien l'origami aussi, ça pourrait se marier avec un cours sur l'in-situ.

Autres sujets, les mangas, les jeux vidéo, les marques de vêtements (on peut intégrer un peu de ça dans un cours sur les logos).

Je dois aussi avoir des a priori sur ces pratiques... il faut tout de même rester dans une pédagogie exigeante, les élèves ne sont pas là pour faire des travaux manuels récréatifs (sans porter de jugement sur ce qui est dit pour autant ! Ne pas se méprendre ! ).

Ce sujet remonte à juste titre en fin d'année quand la fatigue se fait ressentir ! C'est bien normal.
Varier les activités entre recherches plastiques, verbalisations, références, retour à la pratique... ça rythme bien la séance et oblige les élèves à redevenir calmes pour suivre les étapes.