- Jean789Niveau 1
Bonjour à toutes et à tous !
Après avoir lu un sujet sur l'enseignement en Belgique, je souhaiterais approfondir là-dessus auprès de vous. Le pays m'intéresse depuis longtemps, je m'y suis déjà rendu et sa culture ainsi que sa population me plaisent. Récemment, confronté à des informations sur le nombre d'heures (10 minutes de différence hebdomadaire avec la France), ainsi que sur les moyens financiers déployés dans l'éducation (en pourcentage du PIB), ainsi que la rémunération, je m'en suis retrouvé fortement intéressé.
L'équivalence de diplômes semble être une formalité peu problématique, étant donné qu'elle est accordée aux titulaires français, en échange d'une attente de 12 semaines selon le site officiel concerné. Quand au statut, il est divisé en quatre selon le milieu: maternel, primaire, secondaire inférieur, secondaire supérieur. Les trois premiers niveaux exigent seulement une licence fortement axée didactique, avec des stages, contrairement à la France qui s'inscrit beaucoup plus dans le disciplinaire théorique, mais la réforme semblerait profondément changer cela avec la préprofessionalisation en L1 et les stages en contractuel de L2/L3.
Il existe une difficulté propre à la Belgique au niveau de l'enseignement: l'insertion dans le marché de l'emploi. Manifestement, on passe un ou deux ans en tant que remplaçant avant d'obtenir un poste fixe. Cependant, l'unique question que je me pose sans trouver de réponse, c'est l'accès à l'enseignement secondaire supérieur, car il s'agit du niveau d'enseignement que je cible. Il exige un "master à finalité didactique" selon mes sources, ce que le Master MEEF est devenu en France, d'autant plus qu'il est renforcé par de nombreux stages depuis la réforme. Serait-il possible d'enseigner en lycée Belge avec un Master MEEF? Quand aux utilisateurs belges ou autres expatriés français en Belgique, qu'en est-il du train de vie là bas ?
Après avoir lu un sujet sur l'enseignement en Belgique, je souhaiterais approfondir là-dessus auprès de vous. Le pays m'intéresse depuis longtemps, je m'y suis déjà rendu et sa culture ainsi que sa population me plaisent. Récemment, confronté à des informations sur le nombre d'heures (10 minutes de différence hebdomadaire avec la France), ainsi que sur les moyens financiers déployés dans l'éducation (en pourcentage du PIB), ainsi que la rémunération, je m'en suis retrouvé fortement intéressé.
L'équivalence de diplômes semble être une formalité peu problématique, étant donné qu'elle est accordée aux titulaires français, en échange d'une attente de 12 semaines selon le site officiel concerné. Quand au statut, il est divisé en quatre selon le milieu: maternel, primaire, secondaire inférieur, secondaire supérieur. Les trois premiers niveaux exigent seulement une licence fortement axée didactique, avec des stages, contrairement à la France qui s'inscrit beaucoup plus dans le disciplinaire théorique, mais la réforme semblerait profondément changer cela avec la préprofessionalisation en L1 et les stages en contractuel de L2/L3.
Il existe une difficulté propre à la Belgique au niveau de l'enseignement: l'insertion dans le marché de l'emploi. Manifestement, on passe un ou deux ans en tant que remplaçant avant d'obtenir un poste fixe. Cependant, l'unique question que je me pose sans trouver de réponse, c'est l'accès à l'enseignement secondaire supérieur, car il s'agit du niveau d'enseignement que je cible. Il exige un "master à finalité didactique" selon mes sources, ce que le Master MEEF est devenu en France, d'autant plus qu'il est renforcé par de nombreux stages depuis la réforme. Serait-il possible d'enseigner en lycée Belge avec un Master MEEF? Quand aux utilisateurs belges ou autres expatriés français en Belgique, qu'en est-il du train de vie là bas ?
- Panta RheiExpert
Bonjour, ne faut-il pas maîtriser le néerlandais pour enseigner en Belgique? Je me demande si les postes disponibles ne sont pas sur des supports AGL / NL.
_________________
- Signature:
- 'Don't you find yourself getting bored?' she asked of her sister. 'Don't you find, that things fail to materialise? NOTHING MATERIALISES! Everything withers in the bud.'
'What withers in the bud?' asked Ursula.
'Oh, everything—oneself—things in general.'First Page of Women in Love, D. H. Lawrence
- Jean789Niveau 1
Panta Rhei a écrit:Bonjour, ne faut-il pas maîtriser le néerlandais pour enseigner en Belgique? Je me demande si les postes disponibles ne sont pas sur des supports AGL / NL.
J'ai lu ça sur un forum, mais ça m'a drôlement surpris qu'on se spécialise dans deux disciplines à la fois, surtout si on exerce en communauté Wallone (francophone). C'est pourquoi j'en appelle aux Belges pour me renseigner ! Le projet serait clairement impossible si je devais enseigner le néerlandais en plus de l'anglais, car je ne le parle pas du tout.
- sinanNiveau 9
Cela vient du fait qu'en Belgique quand on étudie l'anglais à l'université on étudie aussi le néerlandais ou l'allemand.
- Jean789Niveau 1
sinan a écrit:Cela vient du fait qu'en Belgique quand on étudie l'anglais à l'université on étudie aussi le néerlandais ou l'allemand.
Donc tu confirmes, il n'y a que des postes pluridisciplinaires, pas possible d'exercer uniquement dans des cours d'anglais ?
- Panta RheiExpert
J'ai fait quelques recherches rapides et je te confirme que la plupart du temps les profils recherchés sont a minima AGL + NL voir même + ALD. C'est aussi une conséquence de la triglossie Belge.
Il doit bien y avoir des supports FR / AGL "purs" mais pas en masse. Cela doit coûter plus cher de recruter UN professeur d'AGL et UN professeur de NL et UN professeur de ALD quand le même peut enseigner les 3 langues.
Voire les Lois Linguistiques plus bas:
Possibilité de rendre le NL obligatoire.
Rappels:
En Belgique, chaque communauté possède sa langue respective, et chacune d’entre elles est reconnue comme langue nationale. Le néerlandais est pratiqué dans la Communauté flamande (Flandre), le français dans la Communauté française (Wallonie), et enfin l’allemand dans la Communauté germanophone (Est de la Wallonie). À Bruxelles, capitale de la Flandre faisant partie de la Communauté française, deux langues sont utilisées : le français et le néerlandais.
L’enseignement des langues étrangères est introduit progressivement au cours de la scolarité ordinaire. C’est néanmoins la composante de la Grande Région qui introduit le plus tardivement l’apprentissage d’une langue étrangère. La Fédération Wallonie-Bruxelles est, avec l’Angleterre, un des deux seuls systèmes éducatifs dans lesquels le Cadre Européen Commun de référence est totalement absent de l’enseignement obligatoire.
Les lois linguistiques imposent des obligations en matière d’enseignement des langues étrangères en Belgique.
L’enseignement du néerlandais comme seconde langue est obligatoire dans les 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale.
L’enseignement du néerlandais est également obligatoire dans les communes wallonnes dites "de la frontière linguistique", c’est-à-dire Comines-Warneton, Mouscron, Flobecq et Enghien
Dans les communes de Malmédy, Waimes, Baelen, Plombières et Welkenraedt, la seconde langue peut être soit l'allemand, soit le néerlandais
Dans les autres communes wallonnes, la seconde langue peut être le néerlandais, l'anglais ou l'allemand.
Il doit bien y avoir des supports FR / AGL "purs" mais pas en masse. Cela doit coûter plus cher de recruter UN professeur d'AGL et UN professeur de NL et UN professeur de ALD quand le même peut enseigner les 3 langues.
Voire les Lois Linguistiques plus bas:
Possibilité de rendre le NL obligatoire.
Rappels:
En Belgique, chaque communauté possède sa langue respective, et chacune d’entre elles est reconnue comme langue nationale. Le néerlandais est pratiqué dans la Communauté flamande (Flandre), le français dans la Communauté française (Wallonie), et enfin l’allemand dans la Communauté germanophone (Est de la Wallonie). À Bruxelles, capitale de la Flandre faisant partie de la Communauté française, deux langues sont utilisées : le français et le néerlandais.
L’enseignement des langues étrangères est introduit progressivement au cours de la scolarité ordinaire. C’est néanmoins la composante de la Grande Région qui introduit le plus tardivement l’apprentissage d’une langue étrangère. La Fédération Wallonie-Bruxelles est, avec l’Angleterre, un des deux seuls systèmes éducatifs dans lesquels le Cadre Européen Commun de référence est totalement absent de l’enseignement obligatoire.
Les lois linguistiques imposent des obligations en matière d’enseignement des langues étrangères en Belgique.
L’enseignement du néerlandais comme seconde langue est obligatoire dans les 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale.
L’enseignement du néerlandais est également obligatoire dans les communes wallonnes dites "de la frontière linguistique", c’est-à-dire Comines-Warneton, Mouscron, Flobecq et Enghien
Dans les communes de Malmédy, Waimes, Baelen, Plombières et Welkenraedt, la seconde langue peut être soit l'allemand, soit le néerlandais
Dans les autres communes wallonnes, la seconde langue peut être le néerlandais, l'anglais ou l'allemand.
_________________
- Signature:
- 'Don't you find yourself getting bored?' she asked of her sister. 'Don't you find, that things fail to materialise? NOTHING MATERIALISES! Everything withers in the bud.'
'What withers in the bud?' asked Ursula.
'Oh, everything—oneself—things in general.'First Page of Women in Love, D. H. Lawrence
- Jean789Niveau 1
Et bien, ça a le mérite d'être clair. De mon côté, même résultat: ils exigent effectivement plusieurs langues pour les enseignants. J'ai quand même envoyé un message à un responsable de direction dans un établissement public de Wallonie, on verra ce qu'elle aura à me dire.
Merci beaucoup!
Merci beaucoup!
- Jean789Niveau 1
Après avoir pris contact avec des autorités de l'enseignement en Wallonie, comme des chefs d'établissement par exemple, je me dois de partager ce que j'ai appris avec vous, pour qui ça pourrait intéresser notamment. Les enseignants ne sont pas forcément bidisciplinaires. Il existe ce genre de postes, mais ils ne représentent pas la majorité, loin de là. La division politique entre Flandre et Wallonie n'a fait que se prononcer au fil du temps, malgré les efforts accrus de bilinguisme Français-Néerlandais. Les profs de langues sont très demandés, y compris l'anglais. Il y a une pénurie dans l'enseignement, comme en France, et les salaires sont considérablement plus élevés, avec une évolution bien plus rapide.
De plus, l'enseignement dans le secondaire supérieur (équivalent lycée, trois dernières années de l'enseignement) est beaucoup plus attractif, et l'accès se fait avec un Master, ou en un an après un Master 2. Un Master disciplinaire à finalité didactique est requis pour enseigner la matière visée. Il est donc possible que le Master MEEF permette l'équivalence au grade belge d'AESS (Agrégé de l'Enseignement Secondaire Supérieur). On est loin des 15% d'admission de l'agrégation française, et la formation est beaucoup plus didactique (rien à voir en somme); c'est plutôt un MS ordinaire en termes de taux de réussite.
Pour ce qui est des heures de travail, les heures ne sont pas arrondies comme en France: il est possible d'enseigner de 10H30 à 11H20. Ce sont des séquences de 50 minutes, et ils en demandent 20. Avec un petit calcul, quand on sait qu'on exige 18x55 min en France, on arrive à une différence de seulement 10 minutes de cours avec la Belgique, donc le volume horaire est le même. Pour ce qui est des cotisations, je ne m'y suis pas attardé, mais je sais que la fiscalité est bien plus sévère là-bas. C'est le seul bémol que j'ai trouvé jusqu'ici, enfin d'un autre côté, cet argent est mis à disposition: les services de santé sont excellents.
Voilà!
De plus, l'enseignement dans le secondaire supérieur (équivalent lycée, trois dernières années de l'enseignement) est beaucoup plus attractif, et l'accès se fait avec un Master, ou en un an après un Master 2. Un Master disciplinaire à finalité didactique est requis pour enseigner la matière visée. Il est donc possible que le Master MEEF permette l'équivalence au grade belge d'AESS (Agrégé de l'Enseignement Secondaire Supérieur). On est loin des 15% d'admission de l'agrégation française, et la formation est beaucoup plus didactique (rien à voir en somme); c'est plutôt un MS ordinaire en termes de taux de réussite.
Pour ce qui est des heures de travail, les heures ne sont pas arrondies comme en France: il est possible d'enseigner de 10H30 à 11H20. Ce sont des séquences de 50 minutes, et ils en demandent 20. Avec un petit calcul, quand on sait qu'on exige 18x55 min en France, on arrive à une différence de seulement 10 minutes de cours avec la Belgique, donc le volume horaire est le même. Pour ce qui est des cotisations, je ne m'y suis pas attardé, mais je sais que la fiscalité est bien plus sévère là-bas. C'est le seul bémol que j'ai trouvé jusqu'ici, enfin d'un autre côté, cet argent est mis à disposition: les services de santé sont excellents.
Voilà!
- DaphNenyaNeoprof expérimenté
Merci d'avoir pris la peine de poster ces informations, Jean. Il est toujours intéressant de savoir comment ça se passe chez nos voisins.
_________________
On her finger was Nenya, the ring wrought of mithril, that bore a single white stone flickering like a frosty star.
JRR Tolkien
- Panta RheiExpert
En effet merci pour les précisions, Jean789 ! Que veux-tu dire par "il est possible d'enseigner de 10H30 à 11H20."?
In fine, 18 x 55 minutes ou 20 x 50 minutes, cela revient à bloquer 18 ou 20 périodes sur une semaine, non? Est-ce que cela donne 10 minutes de pause entre chaque période?
Sais-tu sur quel type de contrat les professeurs sont-ils embauchés?
In fine, 18 x 55 minutes ou 20 x 50 minutes, cela revient à bloquer 18 ou 20 périodes sur une semaine, non? Est-ce que cela donne 10 minutes de pause entre chaque période?
Sais-tu sur quel type de contrat les professeurs sont-ils embauchés?
_________________
- Signature:
- 'Don't you find yourself getting bored?' she asked of her sister. 'Don't you find, that things fail to materialise? NOTHING MATERIALISES! Everything withers in the bud.'
'What withers in the bud?' asked Ursula.
'Oh, everything—oneself—things in general.'First Page of Women in Love, D. H. Lawrence
- Jean789Niveau 1
Etant donné que je souhaite réellement m’y exporter, pour des raisons à la fois professionnelles et personnelles, j'ai constitué un petit dossier basé sur les recherches que j’ai faites concernant la viabilité et l’intérêt de mon projet, références à l’appui. En espérant qu’il vous convienne !
En France, les horaires sont bien délimités. Les heures de cours commencent et terminent en même temps que les heures: de 8h à 9h, de 9h à 11H... A moins d'avoir des cours d'1H30, ce qui n'est pas courant. Rassurez-vous, ils s'arrêtent entre les cours ! Il y a heureusement des pauses entre les séquences en FWB (Fédération Wallonie-Bruxelles). Mais les horaires sont décalés donc des minutes particulières autre que Xh00 ou Yh30 sont communes. Leur temps de travail officiel est 20 fois 50 minutes. Donc ils bloquent 20 périodes sur une semaine. Le temps de transition (repos, changement de salle pour les enseignants et les élèves...) est bel et bien de 10 minutes. La différence est donc ridicule: 1000 minutes en Belgique contre 990 minutes en France. Il est important de remarquer que la Belgique dépense considérablement plus de budget dans l'éducation nationale que la France en pourcentage du PIB (voir les mesures de l'OCDE [1]).
De plus, à niveau de qualification égale (master à finalité didactique: MEEF en France, AESS en Belgique), et dans un enseignement de type lycée, le salaire brut est de 45% supérieur en Belgique si on compare les chiffres de education.gouv.fr et un article de presse belge [2] basé sur les données du site officiel enseignement.be [3]. Selon un rapport de la Comission Européenne, le salaire brut annuel moyen d’un enseignant de lycée est de 37782€ en France contre 50011€ en Belgique, soit 32% de plus.[4] La clé pour comprendre une telle disparité réside dans le fait que les Belges intègrent "l'agrégation de l'enseignement secondaire" dans les études de master depuis une réforme récente, en plus de mieux considérer son corps éducatif. Néanmoins, cette certification reste disponible pour les titulaires d'un master disciplinaire non didactique qui souhaitent s'orienter tardivement vers l'enseignement. On peut donc très bien passer un master MEEF en France, et si jamais l’équivalence professionnelle est refusée [5], accéder au lycée en décrochant l’AESS là-bas (en un an, horaires décalés possibles) [6].
Dans le secondaire, il existe donc le "régent" (AESI, bac+3) et le "licencié" (AESS, bac+5). Conséquence de la pénurie, les régents ont accès à l'enseignement secondaire supérieur (lycée), mais je ne sais pas si un régent peut prétendre au salaire d'un licencié lorsqu'il exerce ses fonctions. Pour l'enseignement primaire ou secondaire inférieur (collège), une licence est donc suffisante, même s'il existe une pression sérieuse du gouvernement pour passer à 4 ans d'études (ce qu'était le CAPES avant les ESPE/INSPE). Ainsi, dans l'enseignement, le salaire d'un régent en Belgique, titulaire d'une licence à finalité didactique, est de 13.5% supérieur à celui d'un certifié en France, titulaire d'un master à finalité didactique... Et à choses quasi-égales, à savoir les agrégés français (bac+6) et les "licenciés" belges (bac+5, ou bac+6, agrégation moins sélective qu'en France le cas échéant [7]), on passe à une différence de 18% en faveur de la Belgique. Les Français sont donc bien plus diplômés que les Belges dans l'enseignement, mais pourtant moins rémunérés.
Point noir du tableau: l'emploi n'est pas aussi direct qu'en France par contre selon la communauté visée - et ce au sein même de la Wallonie! Dans l'enseignement de la Communauté Française, la direction est centralisée et les démarches sont formalisées: on candidate suivant l'établissement, avec une liste [8] de postes vacants publiée annuellement en Janvier pour l'année scolaire suivante. Dans l'enseignement dit subventionné (officiel ou libre), c'est à l'enseignant de se valoriser auprès des établissements de la ville où il souhaite exercer [9]. Il est autorisé de candidater à plusieurs postes et types de postes en même temps sur toute la FWB (à condition d'être titulaire de la capacité certifiée équivalente dans sa discipline bien sûr). Mais pour être nommé à titre définitif, il faut cumuler des jours d'enseignement pour devenir prioritaire.
A noter: dans l'enseignement de la Communauté française (dépendant directement du pouvoir fédéral, non subventionné), un "temporaire prioritaire" est automatiquement nommé s’il occupe un emploi vacant comportant au moins le tiers d’une charge complète. Contrairement à la France, où on est nommé et envoyé directement quelque part selon le barême et les voeux, beaucoup passent la première année à temps partiel avant d'obtenir un poste complet, mais la pénurie est en train de changer ça. Selon une directrice d'établissement du secondaire (collège et lycée mutualisés sur 6 ans de scolarisation, contre 7 ans en France), les enseignants en langues étrangères sont très demandés. Evidemment, le phénomène de zones d'exercice difficiles existe aussi là-bas, donc ces zones ont plus de postes à pourvoir que d'autres. Le contrat d'embauche est donc très variable selon le poste.
Pour conclure, sachez que le coût de la vie est inférieur. Coût mensuel estimé pour une personne seule: 1634€ en Belgique contre 2024€ en France. [10] Malgré celà, les belges sont soumis à une imposition assez sévère des revenus bas et moyens comparé à la France. En effet, les impôts belges démarrent à 25% (au-delà du seuil d’exonération de 8500€). [11]
[1] Etudes de l'OCDE
https://www.oecd-ilibrary.org/education/education-at-a-glance-2018_eag-2018-en
[2] Combien gagne un enseignant belge, article de presse, Le Soir
https://references.lesoir.be/article/combien-gagne-un-enseignant/
[3]Site officiel de l’enseignement en FWB
http://enseignement.be/index.php
[4] Salaires des enseignants et personnels de direction en Europe, 2018/2019
https://eacea.ec.europa.eu/national-policies/eurydice/sites/default/files/teacher_salaries_2018_19.pdf
[5]Service équivalences de la FWB
http://www.equivalences.cfwb.be/
[6]AESS et Master à finalité didactique, Université Libre de Bruxelles
https://education.ulb.be/enseignement-obligatoire
[7]Observatoire de l'Enseignement Supérieur Belge
http://www.oes.cfwb.be/index.php?id=form_init
[8] Liste des postes vacants en FWB
http://enseignement.be/upload/circulaires/000000000003/FWB%20-%20Circulaire%207913%20(8168_20210114_093441).pdf
[9]Petit guide du jeune enseignant
http://www.ecoles.cfwb.be/argattidegamond/Espace%20professeurs/guide_jeune_ens.pdf
[10]Base de données Expatistan
https://www.expatistan.com/fr
[11]Tranches d’impôt belge
https://finances.belgium.be/fr/particuliers/declaration_impot/taux-revenus-imposables/taux#q1
En France, les horaires sont bien délimités. Les heures de cours commencent et terminent en même temps que les heures: de 8h à 9h, de 9h à 11H... A moins d'avoir des cours d'1H30, ce qui n'est pas courant. Rassurez-vous, ils s'arrêtent entre les cours ! Il y a heureusement des pauses entre les séquences en FWB (Fédération Wallonie-Bruxelles). Mais les horaires sont décalés donc des minutes particulières autre que Xh00 ou Yh30 sont communes. Leur temps de travail officiel est 20 fois 50 minutes. Donc ils bloquent 20 périodes sur une semaine. Le temps de transition (repos, changement de salle pour les enseignants et les élèves...) est bel et bien de 10 minutes. La différence est donc ridicule: 1000 minutes en Belgique contre 990 minutes en France. Il est important de remarquer que la Belgique dépense considérablement plus de budget dans l'éducation nationale que la France en pourcentage du PIB (voir les mesures de l'OCDE [1]).
De plus, à niveau de qualification égale (master à finalité didactique: MEEF en France, AESS en Belgique), et dans un enseignement de type lycée, le salaire brut est de 45% supérieur en Belgique si on compare les chiffres de education.gouv.fr et un article de presse belge [2] basé sur les données du site officiel enseignement.be [3]. Selon un rapport de la Comission Européenne, le salaire brut annuel moyen d’un enseignant de lycée est de 37782€ en France contre 50011€ en Belgique, soit 32% de plus.[4] La clé pour comprendre une telle disparité réside dans le fait que les Belges intègrent "l'agrégation de l'enseignement secondaire" dans les études de master depuis une réforme récente, en plus de mieux considérer son corps éducatif. Néanmoins, cette certification reste disponible pour les titulaires d'un master disciplinaire non didactique qui souhaitent s'orienter tardivement vers l'enseignement. On peut donc très bien passer un master MEEF en France, et si jamais l’équivalence professionnelle est refusée [5], accéder au lycée en décrochant l’AESS là-bas (en un an, horaires décalés possibles) [6].
Dans le secondaire, il existe donc le "régent" (AESI, bac+3) et le "licencié" (AESS, bac+5). Conséquence de la pénurie, les régents ont accès à l'enseignement secondaire supérieur (lycée), mais je ne sais pas si un régent peut prétendre au salaire d'un licencié lorsqu'il exerce ses fonctions. Pour l'enseignement primaire ou secondaire inférieur (collège), une licence est donc suffisante, même s'il existe une pression sérieuse du gouvernement pour passer à 4 ans d'études (ce qu'était le CAPES avant les ESPE/INSPE). Ainsi, dans l'enseignement, le salaire d'un régent en Belgique, titulaire d'une licence à finalité didactique, est de 13.5% supérieur à celui d'un certifié en France, titulaire d'un master à finalité didactique... Et à choses quasi-égales, à savoir les agrégés français (bac+6) et les "licenciés" belges (bac+5, ou bac+6, agrégation moins sélective qu'en France le cas échéant [7]), on passe à une différence de 18% en faveur de la Belgique. Les Français sont donc bien plus diplômés que les Belges dans l'enseignement, mais pourtant moins rémunérés.
Point noir du tableau: l'emploi n'est pas aussi direct qu'en France par contre selon la communauté visée - et ce au sein même de la Wallonie! Dans l'enseignement de la Communauté Française, la direction est centralisée et les démarches sont formalisées: on candidate suivant l'établissement, avec une liste [8] de postes vacants publiée annuellement en Janvier pour l'année scolaire suivante. Dans l'enseignement dit subventionné (officiel ou libre), c'est à l'enseignant de se valoriser auprès des établissements de la ville où il souhaite exercer [9]. Il est autorisé de candidater à plusieurs postes et types de postes en même temps sur toute la FWB (à condition d'être titulaire de la capacité certifiée équivalente dans sa discipline bien sûr). Mais pour être nommé à titre définitif, il faut cumuler des jours d'enseignement pour devenir prioritaire.
A noter: dans l'enseignement de la Communauté française (dépendant directement du pouvoir fédéral, non subventionné), un "temporaire prioritaire" est automatiquement nommé s’il occupe un emploi vacant comportant au moins le tiers d’une charge complète. Contrairement à la France, où on est nommé et envoyé directement quelque part selon le barême et les voeux, beaucoup passent la première année à temps partiel avant d'obtenir un poste complet, mais la pénurie est en train de changer ça. Selon une directrice d'établissement du secondaire (collège et lycée mutualisés sur 6 ans de scolarisation, contre 7 ans en France), les enseignants en langues étrangères sont très demandés. Evidemment, le phénomène de zones d'exercice difficiles existe aussi là-bas, donc ces zones ont plus de postes à pourvoir que d'autres. Le contrat d'embauche est donc très variable selon le poste.
Pour conclure, sachez que le coût de la vie est inférieur. Coût mensuel estimé pour une personne seule: 1634€ en Belgique contre 2024€ en France. [10] Malgré celà, les belges sont soumis à une imposition assez sévère des revenus bas et moyens comparé à la France. En effet, les impôts belges démarrent à 25% (au-delà du seuil d’exonération de 8500€). [11]
[1] Etudes de l'OCDE
https://www.oecd-ilibrary.org/education/education-at-a-glance-2018_eag-2018-en
[2] Combien gagne un enseignant belge, article de presse, Le Soir
https://references.lesoir.be/article/combien-gagne-un-enseignant/
[3]Site officiel de l’enseignement en FWB
http://enseignement.be/index.php
[4] Salaires des enseignants et personnels de direction en Europe, 2018/2019
https://eacea.ec.europa.eu/national-policies/eurydice/sites/default/files/teacher_salaries_2018_19.pdf
[5]Service équivalences de la FWB
http://www.equivalences.cfwb.be/
[6]AESS et Master à finalité didactique, Université Libre de Bruxelles
https://education.ulb.be/enseignement-obligatoire
[7]Observatoire de l'Enseignement Supérieur Belge
http://www.oes.cfwb.be/index.php?id=form_init
[8] Liste des postes vacants en FWB
http://enseignement.be/upload/circulaires/000000000003/FWB%20-%20Circulaire%207913%20(8168_20210114_093441).pdf
[9]Petit guide du jeune enseignant
http://www.ecoles.cfwb.be/argattidegamond/Espace%20professeurs/guide_jeune_ens.pdf
[10]Base de données Expatistan
https://www.expatistan.com/fr
[11]Tranches d’impôt belge
https://finances.belgium.be/fr/particuliers/declaration_impot/taux-revenus-imposables/taux#q1
- sinanNiveau 9
Cela me paraît quand même étrange de comparer les agrégés en France avec la situation des licenciés en Belgique, car la charge horaire est très différente. Sur le salaire je suis aussi un peu étonnée. Mes parents (belges) étaient professeurs, l'un dans le secondaire supérieur, l'autre dans le supérieur non universitaire, et mon salaire en tant qu'agregée française est presque équivalent au deuxième. D'ailleurs si j'ai un conseil à vous donner c'est de candidater dans le supérieur non universitaire, ce qu'on appelle les Hautes Écoles : cela doit être mieux payé.
- valleExpert spécialisé
Suis-je le seul à ne pas avoir ce vécu du tout ?Jean789 a écrit:
En France, les horaires sont bien délimités. Les heures de cours commencent et terminent en même temps que les heures: de 8h à 9h, de 9h à 11H...
- User2264Niveau 5
valle a écrit:Suis-je le seul à ne pas avoir ce vécu du tout ?Jean789 a écrit:
En France, les horaires sont bien délimités. Les heures de cours commencent et terminent en même temps que les heures: de 8h à 9h, de 9h à 11H...
- Clecle78Bon génie
Pareil i ! Chez nous les heures ne tombent pas sur des chiffres ronds ! 8h, 8h 55, 9h, 9h 55, 10h10, 11h5 etc....
- User2264Niveau 5
N’idéalise pas trop la Belgique. Il peut y avoir des zones où l’enseignement est difficile, pénible. Comparable aux REP+ de France.
Parler flamand te seras aussi d’un grand secours.
Parler flamand te seras aussi d’un grand secours.
- DanskaProphète
Clecle78 a écrit:Pareil i ! Chez nous les heures ne tombent pas sur des chiffres ronds ! 8h, 8h 55, 9h, 9h 55, 10h10, 11h5 etc....
Pareil ici ; en fait je n'ai jamais vu de chiffres ronds pour les horaires, la palme revenant au lycée où j'étais élève, avec des intercours de 7 minutes et des récrés de 18 minutes...
- "Profs, notre métier, c’est d’enseigner, pas d'éduquer !" (tribune de Béatrice Stiennon dans le journal "La libre Belgique")
- Enseigner ailleurs... Postes au BO. Dossiers à remplir avant le 24 avril 2009 pour enseigner un an à l'étranger
- Marion Sigaut (Debout la République) : "L'école n'est plus là pour enseigner, elle sert à enseigner le sexe et la perversion".
- Emmanuel Davidenkoff (L'Express) : "Enseigner aux plus riches et aux meilleurs est nettement mieux récompensé par la République qu'enseigner aux plus fragiles".
- 17 et 18 mai 2011 : colloque "Enseigner l'Outre-Mer, enseigner en Outre-Mer"
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum