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A quel âge avez-vous appris qu'il fallait faire rimer "gageure" (ou "gageüre") avec aventure ?
- HannibalHabitué du forum
NLM76 a écrit:Sur ce point, je pense qu'effectivement c'est une simplification, et une bonne simplification. Le tréma signifierait donc plus logiquement que la voyelle sur laquelle il se trouve se prononce sans tenir compte de celle qui l'accompagne. Il dit : prononcez vraiment la voyelle qui se trouve en dessous de moi. Le signe diacritique porte phonétiquement sur la lettre qu'il modifie graphiquement.
Oui enfin je ne sais pas si ce sera une simplification quand la Bretagne aura fait sécession.
- SeiGrand Maître
Iphigénie a écrit:Mais pas de rageure
Bah, non, mais pas de rageüre non plus !
- IphigénieProphète
ils ont juste qu’ils n’ont pas une finale en -ure: vous parliez de « formation normale » je répondais en disant que gager - gageure , (casser-cassure ) a une formation normale, ni plus ni moins !Sacapus a écrit:Qu'est-ce qu'ils ont pour que vous les éliminiez, les mots largeur et mangeur ?Iphigénie a écrit:Vous connaissez beaucoup de mots français où -geu- se prononce «*jeu »? Hormis du type largeur ou mangeur ( mais pas de largeure que je sache non?)
Il y a aussi voyageur, chargeur, courageux, rageux, rongeur, et tout plein d'autres.
Il se trouve que l’on peut avoir une hésitation mais pas tellement plus que pour asocial ou vraisemblable: ce ne sont jamais que de petits détails et les changer pour simplifier amène à se poser désormais deux questions au lieu d’une ( faut-il l’ancienne orthographe ou la nouvelle?)
- IphigénieProphète
Ben non. Parce qu’un rageur n’est pas une rageüre!Sei a écrit:Bah, non, mais pas de rageüre non plus !Iphigénie a écrit:Mais pas de rageure
Bon enfin si le changement est un
- LédisséEsprit sacré
Ou plutôt, me semble-t-il, que la voyelle qui porte le tréma se prononce séparément de la précédente, lorsqu'il pourrait y avoir confusion. Un "argüer" me hérisserait.Hannibal a écrit:Moi je croyais que le tréma sur une voyelle indiquait que la voyelle immédiatement précédente se prononce. De sorte qu'écrire argüer n'aurait aucun sens, en l'absence de voyelle juste avant le u, et que gageüre se prononcerait gage-eu-hure.
Du reste, même des intervenants favorables à une réforme orthographique sur ce point admettent que "bon, pour aiguille, ça ne pose de problème à personne" [EDIT : je pourrais être de mauvaise foi et dire que si, moi, ça m'a posé problème... pour la prononciation d'aiguière : ce n'est que lorsque j'ai appris l'étymologie d'aigue que j'ai cessé de prononcer "aiguïère" : ben oui, puisque aigui- se prononçait visiblement "aiguï-" !] ; certes : c'est l'usage (et l'habitude orthographique d'une part, étymologique de l'autre, bref la pratique de la langue) qui permet d'éviter des prononciations fautives. Ce désir de rationaliser l'orthographe, que je ne rejette pas en soi, se heurte à la multiplicité des cas et des ambiguïtés prétendues ou non. Aiguë est nécessaire, parce que aigue ne se prononce pas de la même manière - et existe : si nous débarrassons aiguë de son tréma, il s'en trouvera pour nous reprocher d'avoir créé une ambiguïté dans la prononciation d'Aigues-Mortes ou aigue-marine ; l'exception aura simplement changé de camp ; et l'immense majorité des terminaisons en -gue se prononce [ge] (pardon pour l'approximation en alphabet phonétique). Quant à proposer aigüe (je souffre ! ) : comment expliquera-t-on aux élèves que le féminin se marque par le -e final plus le tréma, mais attention, sur la lettre précédente, pourtant déjà présente sans tréma au masculin ?
Franchement, s'agit-il vraiment de rationaliser ? Ou bien de ménager les susceptibilités de ceux qui font, ont fait ou craignent de faire des erreurs devant des interlocuteurs plus savants qu'eux ? (Et je ne nie pas qu'il puisse y en avoir de tout à fait indélicats ; c'est à leur déshonneur, non au déshonneur de celui qui a commis une erreur du reste tout à fait compréhensible et pardonnable.)
Je le dis avec d'autant plus d'aisance que j'ai longtemps fait les fautes de gageure et d'arguer moi-même ; c'est sur ce forum, d'ailleurs, que j'ai appris la prononciation correcte - et je n'en ai pas peu honte, en tant qu'enseignant de lettres classiques, tout de même :| Si je suis favorable au fait de les laisser en l'état, ce n'est pas pour me rengorger dans de l'entre-soi maintenant que je fais partie du club huppé de ceux qui prononcent correctement ces mots (jusqu'à tomber sur un autre sur lequel je fais encore une erreur ). C'est parce que la langue me semble, tout simplement, un bel imbroglio (ouvrons le débat sur la prononciation d'imbroglio, tant qu'on y est ), et que tirer sur un fil pour en simplifier une partie ne conduira qu'à créer d'autres noeuds ailleurs, sans l'avantage d'une plus grande logique globale, mais avec l'inconvénient de se heurter à l'usage et à l'explication des exceptions existantes.
(Bel imbroglio, d'ailleurs, au sens premier aussi : j'avoue, à titre personnel, adorer ce genre de fenêtre sur l'histoire de la langue, dans ses curiosités et même ses erreurs, comme les h "rétablis" contre l'étymologie, et restés depuis. Mais, même pour quelqu'un de tout à fait insensible - comme on a bien le droit de l'être - à ces saveurs, il me semble vraiment qu'il y a bien plus à perdre qu'à gagner à chercher cette rationalisation à mon sens illusoire.)
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- IphigénieProphète
Comme souvent Ledissé développe avec talent ce que je n’exprime que par boutades( parce que bon, ce n’est pas vital, hein!)
Pardon pour mon téléphone aux corrections très intempestives ...
Pardon pour mon téléphone aux corrections très intempestives ...
- SeiGrand Maître
Iphigénie a écrit:Ben non. Parce qu’un rageur n’est pas une rageüre!Sei a écrit:Iphigénie a écrit:Mais pas de rageure
Bah, non, mais pas de rageüre non plus !
Bon enfin si le changement est unchallengechalangechalinge (?) pour vous, why not hein....
Je voulais plutôt dire que le mot "gageure" était un cas unique.
Le changement n'est pas particulièrement un challenge pour moi. Enfin, un défi, comme ça, on met tout le monde d'accord ! ^^
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- IphigénieProphète
Je n’utilisais challenge que pour dire qu’on n’utilise plus beaucoup le mot gageure bien sûr! ....
- SeiGrand Maître
Iphigénie a écrit:Je n’utilisais challenge que pour dire qu’on n’utilise plus beaucoup le mot gageure bien sûr! ....
Ah, ah, oui, je n'avais pas compris.
Cela dit, mon compagnon emploie tout le temps le mot "gageure". (Il a fait mon éducation niveau prononciation, du commun "club" que je prononçais "clobe", jusqu'au rare "gageure").
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- SacapusHabitué du forum
Je vais sans doute être méchant.
Le problème des questions d'orthographe et de grammaire, c'est qu'elles intéressent essentiellement les gens qui se sentent littéraires, et que ce ne sont souvent pas les meilleurs pour savoir systématiser un raisonnement. Ce n'est pas grave. Mais quand un littéraire prétend que la rationalisation est illusoire, ça fait parfois le même effet que quand un naturopathe prétend qu'un cancer est incurable. Je préfère prendre l'avis de quelqu'un qui s'y connait en médecine.
Le problème des questions d'orthographe et de grammaire, c'est qu'elles intéressent essentiellement les gens qui se sentent littéraires, et que ce ne sont souvent pas les meilleurs pour savoir systématiser un raisonnement. Ce n'est pas grave. Mais quand un littéraire prétend que la rationalisation est illusoire, ça fait parfois le même effet que quand un naturopathe prétend qu'un cancer est incurable. Je préfère prendre l'avis de quelqu'un qui s'y connait en médecine.
- LédisséEsprit sacré
Tu n'es pas méchant, tu as juste tort , et ton analogie est largement exagérée - quand bien même elle ne reposerait pas sur la double hypothèse quelque peu curieuse qu'il faudrait avoir un parcours scientifique pour poser (ou "systématiser") un raisonnement (dans un domaine, s'entend, non essentiellement scientifique), et que la langue, fruit essentiellement d'une histoire chaotique, de l'usage et non de choix conscients, se prêterait à la rationalisation.
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Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- Mélusine2Niveau 10
Rude journée avec un CC en visio juste avant de se revoir imposer des effectifs complets (cherchez l'erreur), c'est rafraîchissant ce petit fil pointu et pinailleur, vraiment !
Parfaitement d'accord. Formation normale, graphie normale (je parlais du geai, toi de Georges, ce n'est ni plus ni moins tordu : si on veut simplifier, écrivons jai et jorje, non ? Et gajure, donc : ce n'est pas le chemin pris par le Français, dont acte ; je ne saisis pas bien non plus ce que simplifie un signe de plus.)
Et vivement qu'on dise gageure, ou le plus simple défi, plutôt que l'immonde "challinge" !
Euh... c'est surtout un tantinet à côté de la plaque. A quelques curiosités près, la rationalisation a eu lieu il y a lurette. Que ses raisons, notamment étymologiques (et snobs à souhait, certes), échappent à des gens qui n'ont peut-être pas spécifiquement étudié la langue, ça peut s'entendre. Ce qui est asséné ci-dessus revient à dire, en revanche : ce n'est quand même pas parce qu'on a étudié la médecine (la langue, donc, je m'applique à suivre l'analogie) qu'on s'y connaît mieux que mon voisin naturopathe, qui sache vachement, lui.
Disons que l'analogie a ses limites. Étroites.
Disons aussi que les gens qui ici "se sentent littéraires" ont généralement passé un sacré paquet d'années à étudier la langue comme la littérature : je ne sais pas si c'est "méchant", mais c'est assez désobligeant.
Iphigénie a écrit:ils ont juste qu’ils n’ont pas une finale en -ure: vous parliez de « formation normale » je répondais en disant que gager - gageure , (casser-cassure ) a une formation normale, ni plus ni moins !Sacapus a écrit:Qu'est-ce qu'ils ont pour que vous les éliminiez, les mots largeur et mangeur ?Iphigénie a écrit:Vous connaissez beaucoup de mots français où -geu- se prononce «*jeu »? Hormis du type largeur ou mangeur ( mais pas de largeure que je sache non?)
Il y a aussi voyageur, chargeur, courageux, rageux, rongeur, et tout plein d'autres.
Il se trouve que l’on peut avoir une hésitation mais pas tellement plus que pour asocial ou vraisemblable: ce ne sont jamais que de petits détails et les changer pour simplifier amène à se poser désormais deux questions au lieu d’une ( faut-il l’ancienne orthographe ou la nouvelle?)
Parfaitement d'accord. Formation normale, graphie normale (je parlais du geai, toi de Georges, ce n'est ni plus ni moins tordu : si on veut simplifier, écrivons jai et jorje, non ? Et gajure, donc : ce n'est pas le chemin pris par le Français, dont acte ; je ne saisis pas bien non plus ce que simplifie un signe de plus.)
Et vivement qu'on dise gageure, ou le plus simple défi, plutôt que l'immonde "challinge" !
Sacapus a écrit:Je vais sans doute être méchant.
Le problème des questions d'orthographe et de grammaire, c'est qu'elles intéressent essentiellement les gens qui se sentent littéraires, et que ce ne sont souvent pas les meilleurs pour savoir systématiser un raisonnement. Ce n'est pas grave. Mais quand un littéraire prétend que la rationalisation est illusoire, ça fait parfois le même effet que quand un naturopathe prétend qu'un cancer est incurable. Je préfère prendre l'avis de quelqu'un qui s'y connait en médecine.
Euh... c'est surtout un tantinet à côté de la plaque. A quelques curiosités près, la rationalisation a eu lieu il y a lurette. Que ses raisons, notamment étymologiques (et snobs à souhait, certes), échappent à des gens qui n'ont peut-être pas spécifiquement étudié la langue, ça peut s'entendre. Ce qui est asséné ci-dessus revient à dire, en revanche : ce n'est quand même pas parce qu'on a étudié la médecine (la langue, donc, je m'applique à suivre l'analogie) qu'on s'y connaît mieux que mon voisin naturopathe, qui sache vachement, lui.
Disons que l'analogie a ses limites. Étroites.
Disons aussi que les gens qui ici "se sentent littéraires" ont généralement passé un sacré paquet d'années à étudier la langue comme la littérature : je ne sais pas si c'est "méchant", mais c'est assez désobligeant.
- IphigénieProphète
Que comprendre à cela ?Sacapus a écrit:Je vais sans doute être méchant.
Le problème des questions d'orthographe et de grammaire, c'est qu'elles intéressent essentiellement les gens qui se sentent littéraires, et que ce ne sont souvent pas les meilleurs pour savoir systématiser un raisonnement. Ce n'est pas grave. Mais quand un littéraire prétend que la rationalisation est illusoire, ça fait parfois le même effet que quand un naturopathe prétend qu'un cancer est incurable. Je préfère prendre l'avis de quelqu'un qui s'y connait en médecine.
- Spoiler:
- si ce n’est que heureusement Sacapus vint...
D’accord avec Mélusine u compris sur le côté rafraîchissant et un tantinet pinailleur littéraire quoi .
- EuphémiaNiveau 10
Et dans ce débat, n'oublions pas nos élèves qui, bien qu'incapables de faire l'effort de conjuguer un verbe ou d'écrire une phrase simple correctement, sont particulièrement friands de ces petites anecdotes orthographiques et phonétiques qui leur permettent de comprendre que la langue n'est pas tombée du ciel toute faite mais s'est construite au fil du temps et, par sa forme même, nous raconte notre histoire. Pourquoi les priver de ces saveurs qui de toute façon ne les pénaliseront jamais ?
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- HannibalHabitué du forum
Mais si je veux un jardin soigné, je vais voir un paysagiste, pas un marchand de ciment - même s'il aplanirait bien des irrégularités.Sacapus a écrit: Mais quand un littéraire prétend que la rationalisation est illusoire, ça fait parfois le même effet que quand un naturopathe prétend qu'un cancer est incurable. Je préfère prendre l'avis de quelqu'un qui s'y connait en médecine.
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"Quand la pierre tombe sur l'oeuf, malheur à l'oeuf.
Quand l'oeuf tombe sur la pierre, malheur à l'oeuf." (proverbe)
- NLM76Grand Maître
Purée. Je croyais être un débatteur de premier ordre quant à la mauvaise foi. Mais là, je dois reconnaître que les amies Lédissé, Iphigénie, Mélusine2 et al. me battent à plate couture. Réussir ainsi à faire sortir Sacapus de ses gonds, chapeau bas.
Mais il est vrai qu'aucun de vos arguments ne tient debout, en aucune manière ! Alors on ne peut pas expliquer aigu, aigüe ; mais on peut expliquer aigu, aiguë ???
Bon. Cela n'a vraiment pas de conséquence, parce que le problème est plus que secondaire. En tout cas je me poile à la lecture de ce fil.
Cela dit, tu as raison, Lédissé, à cause de "aiguière", effectivement "aiguille" pose problème, et devrait s'écrire "aigüille".
Quant à "gageure"; oui, cela pénalise : cela fait croire qu'on le prononce "ga-jeu-re".
Allez, j'ajoute un petit sondage en haut du fil. Vous allez voir qu'on va arriver à 10000 vues en trois jours. Plus le problème est insignifiant, plus il passionne les foules.
Mais il est vrai qu'aucun de vos arguments ne tient debout, en aucune manière ! Alors on ne peut pas expliquer aigu, aigüe ; mais on peut expliquer aigu, aiguë ???
Bon. Cela n'a vraiment pas de conséquence, parce que le problème est plus que secondaire. En tout cas je me poile à la lecture de ce fil.
Cela dit, tu as raison, Lédissé, à cause de "aiguière", effectivement "aiguille" pose problème, et devrait s'écrire "aigüille".
Quant à "gageure"; oui, cela pénalise : cela fait croire qu'on le prononce "ga-jeu-re".
Allez, j'ajoute un petit sondage en haut du fil. Vous allez voir qu'on va arriver à 10000 vues en trois jours. Plus le problème est insignifiant, plus il passionne les foules.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- SL66Niveau 2
Pour ce que vaut mon avis (pas grand chose) : je n'ai compris la prononciation gage-ure que très récemment (ce qui semble étonnant par rapport à mon parcours scolaire je veux dire). Alors oui, après réflexion, cette prononciation semble logique (la formation du mot avec la finale en -ure etc).
Néanmoins, un très grand nombre de lecteurs n'a pas forcément cette culture de la langue, ces réflexes d'analyse, et ce n'est pas non plus un mot que l'on rencontre très souvent. C'est probablement pour cela qu'un signe diacritique peut être le bienvenu, afin de permettre au commun des mortels de le lire correctement.
Edit (je n'avais pas vu le sondage) : je l'ai appris pendant... le M1 MEEF (oui oui... ) en bouquinant la GMF...
Néanmoins, un très grand nombre de lecteurs n'a pas forcément cette culture de la langue, ces réflexes d'analyse, et ce n'est pas non plus un mot que l'on rencontre très souvent. C'est probablement pour cela qu'un signe diacritique peut être le bienvenu, afin de permettre au commun des mortels de le lire correctement.
Edit (je n'avais pas vu le sondage) : je l'ai appris pendant... le M1 MEEF (oui oui... ) en bouquinant la GMF...
- HannibalHabitué du forum
Il manque une option...
- Spoiler:
- Je ne tomberai pas dans ce piège grossier, je sais bien qu'on prononce gage-heure !
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"Quand la pierre tombe sur l'oeuf, malheur à l'oeuf.
Quand l'oeuf tombe sur la pierre, malheur à l'oeuf." (proverbe)
- dandelionVénérable
De toute façon, si la graphie se rapportait strictement à la phonie, les Français distingueraient tous le -un du -in et le -au du -o, et les Francophones en général s’entendraient sur la prononciation des nasales.
- NLM76Grand Maître
On s'en fout, on a le Mont Saint Michel.Hannibal a écrit:NLM76 a écrit:Sur ce point, je pense qu'effectivement c'est une simplification, et une bonne simplification. Le tréma signifierait donc plus logiquement que la voyelle sur laquelle il se trouve se prononce sans tenir compte de celle qui l'accompagne. Il dit : prononcez vraiment la voyelle qui se trouve en dessous de moi. Le signe diacritique porte phonétiquement sur la lettre qu'il modifie graphiquement.
Oui enfin je ne sais pas si ce sera une simplification quand la Bretagne aura fait sécession.
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- http://instruire.fr
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- HarknessNiveau 1
dandelion a écrit:De toute façon, si la graphie se rapportait strictement à la phonie, les Français distingueraient tous le -un du -in et le -au du -o, et les Francophones en général s’entendraient sur la prononciation des nasales.
Non, même si chaque graphie avait une prononciation non ambigüe, transparente, il serait encore possible de voir des paires de phonèmes évoluer en archiphonème, quand leur pouvoir de distinction est faible. Il en résulte des homophones, dont la prononciation ne pose pas de problème. Modifier les graphies comme gageure pour clarifier la prononciation permet de fermer la porte aux partisans de l'approche globale de la lecture.
- IphigénieProphète
Tu peux expliquer pourquoi ta dernière phrase? ( vraie question!)Harkness a écrit:dandelion a écrit:De toute façon, si la graphie se rapportait strictement à la phonie, les Français distingueraient tous le -un du -in et le -au du -o, et les Francophones en général s’entendraient sur la prononciation des nasales.
Non, même si chaque graphie avait une prononciation non ambigüe, transparente, il serait encore possible de voir des paires de phonèmes évoluer en archiphonème, quand leur pouvoir de distinction est faible. Il en résulte des homophones, dont la prononciation ne pose pas de problème. Modifier les graphies comme gageure pour clarifier la prononciation permet de fermer la porte aux partisans de l'approche globale de la lecture.
Sinon j’ai appris deux autres mots avec cette histoire ( dont la fréquence impose l’urgence d’une règle nouvelle, faut systématiser, qu’on vous dit) : il existe aussi une
Mangeüre
Et
Vergeure
Je laisse mon téléphone : il met un tréma sur mangeüre pas sur gageure ni vergeure : c’est la systématisation version iPhone ... comme quoi on n’est pas sorti ( ou entré dans?) de l’auberge
- fifi51Fidèle du forum
Ah ben, en tout cas j'ai appris la prononciation de gageure (que je ne suivrais probablement pas, d'ailleurs, mais c'est un autre débat). J'ajoute que si je voyais écrit gageüre, je le prononcerais (désolé, je ne maîtrise pas l'écriture phonétique standardisée) : gajéhure.
Addenda: en recherchant sur motsavec (je triche parfois sur les mots croisés), il y quelques mots qui se comportent comme gageure.
Exemple: vergeure. (Iphigénie a déjà cité l'exemple).
Exemple: vergeure
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Oui, j'ai un clavier Fisher Price pour l'instant !
- IphigénieProphète
Bah alors fifi tu ne me lis pas? ( suis pourtant vachement intéressante non?)
Sinon le sondage nous apprend une chose: après 40 ans c’est foutu pour les apprentissages
Sinon le sondage nous apprend une chose: après 40 ans c’est foutu pour les apprentissages
- HannibalHabitué du forum
Il me souvient avoir lu "embrouilleure" chez Montaigne (embrouilleüre); dans le contexte du 16° siècle, cette finale en -eure prononcée -ure n'était sans doute pas si rare, je crois de même avoir lu alleure pour allure etc.
Maintenant, il ne me paraîtrait pas avantageux de perturber tous les mots (et noms propres) portant tréma pour clarifier non pas le sens mais la seule prononciation d'un ou deux termes - lesquels de toutes façons ne relèvent pas du français pour débutant mais d'un niveau plus expert.
Maintenant, il ne me paraîtrait pas avantageux de perturber tous les mots (et noms propres) portant tréma pour clarifier non pas le sens mais la seule prononciation d'un ou deux termes - lesquels de toutes façons ne relèvent pas du français pour débutant mais d'un niveau plus expert.
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"Quand la pierre tombe sur l'oeuf, malheur à l'oeuf.
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- HarknessNiveau 1
Iphigénie a écrit:Tu peux expliquer pourquoi ta dernière phrase? ( vraie question!)Harkness a écrit:Modifier les graphies comme gageure pour clarifier la prononciation permet de fermer la porte aux partisans de l'approche globale de la lecture.
Un argument classique des derniers défenseurs de la lecture globale, c'est qu'apprendre les correspondances grapho-phonémique ne permet pas de lire, à cause notamment des homographies non homophoniques ("les poules du couvent couvent" étant l'exemple préféré de Mme Charmeux), mais aussi des graphèmes pour lesquels le sens du mot est nécessaire pour savoir comment prononcer, comme le "ch" de chose vs chorale. Les méthodes alphabétiques seraient vouées à l'échec car la prononciation du français n'est pas transparente.
Là avec l'utilisation du tréma après g on a la tentative de renforcer la transparence sans perdre l'étymologie, au prix d'une révision de la "règle de prononciation du tréma", ce n'est pas une révolution à la "ortograf fonétik" (qui servirait à rendre l'écriture transparente, en plus de la lecture), mais la suite logique de l'invention du tréma, des accents, des différences entre u et v, entre i et j.
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