- verdurinHabitué du forum
On parle ici de quelqu'une qui a obtenu une condamnation de son « adversaire » par les instances académiques.Cleroli a écrit:[ . . . ]
Je pense au contraire que ce n'est pas parce qu'une des personnes se tait en public que son silence parle pour elle.
Elle ne peut pas exhiber de preuve, et je crois que c'est la seule raison de son silence.
On peut se souvenir de Lyssenko.
- RouletabilleNiveau 9
As-tu lu l'éditorial qui dit exactement l'inverse de ce que tu prétend ?verdurin a écrit:En ce qui concerne l'éditorial de Politis, une citationEn d'autre termes accuser des enseignants de façon arbitraire et les dénoncer publiquement n'est pas grave, ce qui est mal c'est que ça favorise un complot de l’extrême-droite.Politis a écrit:Mais l’ampleur médiatique prise par l’affaire ne résulte évidemment pas seulement de ses péripéties. Elle rend compte d’une extrême-droitisation du débat politique, et d’une exploitation, venue sans doute de très haut, qui n’est pas innocente.
Si cette affaire de l’Institut d’études politiques (IEP) de Grenoble a envahi les médias, c’est évidemment parce que quelques irresponsables – et le mot ici a tout son sens – ont choisi de la rendre publique de la pire des façons, en placardant les noms de deux enseignants sur la façade de l’Institut.
Et l’affaire dérape totalement lorsque, le 4 mars, les noms des deux enseignants se retrouvent placardés sur les murs de l’IEP surmontés de la phrase : « Des fascistes dans nos amphis ». Les auteurs, pour l’heure inconnus, de cet affichage à tout point de vue sauvage livrent deux hommes à une folie qu’il n’est pourtant plus permis de sous-estimer. Leurs photos circulent sur les réseaux sociaux.
Les « irresponsables anonymes » ne semblent pas encore avoir compris que la dénonciation publique, sur les réseaux sociaux ou ailleurs, peut en cette matière constituer de véritables armes par destination. La « cancel culture » – si c’est de cela qu’il s’agit –, cette façon d’annuler ou d’anéantir par la dénonciation un personnage coupable de crime ou de faute morale, est ici particulièrement mal venue.
- verdurinHabitué du forum
Salut Rouletabille.
On a bien lu le même texte.
In fine ce qui est regrettable est la possibilité d'une exploitation par l'extrême-droite.
On a un jugement tactique : il aurait mieux valu faire autrement.
On a bien lu le même texte.
In fine ce qui est regrettable est la possibilité d'une exploitation par l'extrême-droite.
On a un jugement tactique : il aurait mieux valu faire autrement.
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Contre la bêtise, les dieux eux mêmes luttent en vain.
Ni centidieux, ni centimètres.
- CleroliDoyen
La tribune d'un collectif d'enseignants de l'IEP de Grenoble publiée dans Le Monde ce matin
La suite iciLe Monde a écrit:Tribune. Depuis plusieurs jours, l’Institut d’études politiques de Grenoble et le laboratoire Pacte sont au centre de l’attention médiatique et de campagnes haineuses et calomnieuses sur les réseaux sociaux à la suite du collage sauvage d’affiches mettant en cause très violemment deux enseignants accusés d’islamophobie et de fascisme.
Les enseignants, chercheurs, étudiants, personnels et responsables de ces deux institutions ont apporté aux deux enseignants attaqués un soutien très clair en condamnant fermement l’injure et l’intimidation dont ils ont été victimes dans un contexte particulièrement inquiétant. (...)
En dépit de ce soutien, nous assistons à la propagation d’un incendie médiatique apparemment hors de contrôle dans lequel se sont associées des forces qui dépassent largement le cadre auquel aurait dû se limiter ce collage, y compris pour assurer la sécurité des personnes citées. Cet incendie est attisé depuis plus d’une semaine par les commentaires de ceux qui, tout en ignorant généralement les circonstances de cette affaire, s’en emparent pour stigmatiser la prétendue faillite de l’université et la conversion supposée de ses enseignants, particulièrement dans les sciences sociales, à l’« islamo-gauchisme ».
Les circonstances qui ont conduit aux collages commencent à être connues. Parmi elles, les pressions inacceptables exercées en novembre et décembre 2020 pour faire supprimer le mot « islamophobie » d’une conférence organisée par l’Institut ont joué un rôle déterminant. Il appartient désormais aux différentes instances qui sont saisies des faits de rétablir la vérité qui a été tordue et abîmée sur les plateaux de télévision et les réseaux sociaux.
Il nous revient en revanche, comme enseignants et comme chercheurs, d’alerter sur la gravité de ce qui est en train de se passer depuis ces collages. Nous assistons en effet à la mise en branle dans les médias d’un programme de remise en cause inédite des libertés académiques – en matière de recherche comme d’enseignement – ainsi que des valeurs du débat intellectuel à l’université.
La première liberté qui a été bafouée dans cette affaire n’est pas, en effet, la liberté d’expression ou d’opinion, comme le prétendent de nombreux commentateurs mal informés brandissant à contresens l’argument de la cancel culture. Les deux enseignants visés par les collages ont en effet eu tout loisir de s’exprimer pendant cette affaire.
Ce qui est en jeu, et qu’ils ont délibérément refusé de respecter, ce sont les principes du débat d’idées dans le cadre régi par l’université. Au premier rang de ces principes figure la nécessité de faire reposer son enseignement et ses recherches sur l’analyse des faits et de les séparer clairement de l’expression de valeurs, de la manifestation de préjugés et de l’invective.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ce qui est peut-être aussi “un petit peu enjeu”, en plus de l'injure et de l'intimidation, c'est le fait qu'ils puissent être désignés comme personnes à abattre par ces “injures”… Il se pourrait que leurs libertés académiques aient été “un peu, juste un peu”, diminuées.
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Si tu vales valeo.
- EuphémiaNiveau 10
Bref, sous couvert de soutenir leurs deux collègues, ils les enfoncent. Quelle honte !Cleroli a écrit:La tribune d'un collectif d'enseignants de l'IEP de Grenoble publiée dans Le Monde ce matinLa suite iciLe Monde a écrit:Tribune. Depuis plusieurs jours, l’Institut d’études politiques de Grenoble et le laboratoire Pacte sont au centre de l’attention médiatique et de campagnes haineuses et calomnieuses sur les réseaux sociaux à la suite du collage sauvage d’affiches mettant en cause très violemment deux enseignants accusés d’islamophobie et de fascisme.
Les enseignants, chercheurs, étudiants, personnels et responsables de ces deux institutions ont apporté aux deux enseignants attaqués un soutien très clair en condamnant fermement l’injure et l’intimidation dont ils ont été victimes dans un contexte particulièrement inquiétant. (...)
En dépit de ce soutien, nous assistons à la propagation d’un incendie médiatique apparemment hors de contrôle dans lequel se sont associées des forces qui dépassent largement le cadre auquel aurait dû se limiter ce collage, y compris pour assurer la sécurité des personnes citées. Cet incendie est attisé depuis plus d’une semaine par les commentaires de ceux qui, tout en ignorant généralement les circonstances de cette affaire, s’en emparent pour stigmatiser la prétendue faillite de l’université et la conversion supposée de ses enseignants, particulièrement dans les sciences sociales, à l’« islamo-gauchisme ».
Les circonstances qui ont conduit aux collages commencent à être connues. Parmi elles, les pressions inacceptables exercées en novembre et décembre 2020 pour faire supprimer le mot « islamophobie » d’une conférence organisée par l’Institut ont joué un rôle déterminant. Il appartient désormais aux différentes instances qui sont saisies des faits de rétablir la vérité qui a été tordue et abîmée sur les plateaux de télévision et les réseaux sociaux.
Il nous revient en revanche, comme enseignants et comme chercheurs, d’alerter sur la gravité de ce qui est en train de se passer depuis ces collages. Nous assistons en effet à la mise en branle dans les médias d’un programme de remise en cause inédite des libertés académiques – en matière de recherche comme d’enseignement – ainsi que des valeurs du débat intellectuel à l’université.
La première liberté qui a été bafouée dans cette affaire n’est pas, en effet, la liberté d’expression ou d’opinion, comme le prétendent de nombreux commentateurs mal informés brandissant à contresens l’argument de la cancel culture. Les deux enseignants visés par les collages ont en effet eu tout loisir de s’exprimer pendant cette affaire.
Ce qui est en jeu, et qu’ils ont délibérément refusé de respecter, ce sont les principes du débat d’idées dans le cadre régi par l’université. Au premier rang de ces principes figure la nécessité de faire reposer son enseignement et ses recherches sur l’analyse des faits et de les séparer clairement de l’expression de valeurs, de la manifestation de préjugés et de l’invective.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- CathEnchanteur
Mais...c'est flippant à lire !
- ShingolaNiveau 4
Je n'ai rien compris à cette tribune, je ne sais pas qui sont ceux qui sont comme ci, et ceux qui font comme ça.
Il y a la dénonciation d'un intérêt électoral, mais comme je ne suis pas dans les petits papiers, et qu'à part ça tout est fièrement dénoncé à mots couverts, je n'ai rien saisi. Même pas que les enseignants cités étaient enfoncés par leurs collègues. Pour moi c'est du Morse.
Il y a la dénonciation d'un intérêt électoral, mais comme je ne suis pas dans les petits papiers, et qu'à part ça tout est fièrement dénoncé à mots couverts, je n'ai rien saisi. Même pas que les enseignants cités étaient enfoncés par leurs collègues. Pour moi c'est du Morse.
- neomathÉrudit
Euphémia a écrit:
Bref, sous couvert de soutenir leurs deux collègues, ils les enfoncent. Quelle honte !
Rappel des faits : un des deux enseignants a été parader chez Pascal Praud (le grand humaniste et universaliste que l'on ne présente plus). Émission où il a trainé dans la boue la collègue qui avait osé organiser une journée consacrée à tous les racismes. Émission ou le nom de la collègue a été jeté en pâture aux auditeurs. Cette collègue est depuis harcelée et menacée de mort.
Mais ces menaces de mort là ne sont pas grave puisque cette dame est une sale islamo-gauchiste et que de toute façon, comme il a été écrit sur ce forum plusieurs fois, seuls les musulmans tuent pour des idées...
Source : https://www.cnews.fr/videos/france/2021-03-09/il-y-une-majorite-de-mes-collegues-qui-me-hait-maintenant-le-temoignage-de
- ShingolaNiveau 4
C'était un journée consacrée à tous les racismes?
Je comprends qu'il y ait eu des protestations !
Je comprends qu'il y ait eu des protestations !
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Et puis les insultes par affichage public et dénonciation, c'est exactement la même chose que n'importe quoi d'autre. Sans compter que l'accusation d'islamophobie n'est pas si grave que ça: car il faudrait prouver que l'on peut en mourir — or, les travaux scientifiques n'ont pas démontré de corrélation, ou, s'il y en a, ils sont très controversés…
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Si tu vales valeo.
- LemmyKHabitué du forum
Natacha Polony
"L'islamophobie tue quand on en est accusé".
Encore une extrémiste!
"L'islamophobie tue quand on en est accusé".
Encore une extrémiste!
- FeuchtwangerNiveau 9
@ neomoath:
Faux, la journée excluait de son intitulé les actes anti-chrétiens qui sont pourtant selon les sources officielles les principaux actes de haine pour motifs religieux en France. Rien que cela, montre la partialité, même plus consciente, des personnes impliquées...
Ensuite, je cherche l'équivalent d'un Samuel Paty en matière de menaces de mort mises à exécution par l'extrême-droite. Si tu en as, cela m'intéresse...
- LemmyKHabitué du forum
Feuchtwanger, tu peux attendre longtemps!!
- epekeina.tes.ousiasModérateur
neomath a écrit:Mais ces menaces de mort là ne sont pas grave puisque cette dame est une sale islamo-gauchiste et que de toute façon, comme il a été écrit sur ce forum plusieurs fois, seuls les musulmans tuent pour des idées...
Et, bien sûr, tu as signalé ces vils propos à la modération, ne serait-ce que parce qu'ils sont strictement illégaux?
À moins, bien sûr, que tu ne sois bien en peine de trouver ces propos sur ce forum? Ou par négligence?
À moins que, quand tu as écrit le mot “musulmans”, tu n'aies commis un lapsus? À moins que ce que tu voulais dire, à la place de “musulmans”, c'était “islamiste terroriste”?
En ce cas, ne t'en fais pas: je te pardonne volontiers ton lapsus — quand bien même je ne vois commettre cette assimilation que dans l'une des extrémités du spectre des idéologies politiques.
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Si tu vales valeo.
- titus06Habitué du forum
LemmyK a écrit:Natacha Polony
"L'islamophobie tue quand on en est accusé".
Encore une extrémiste!
Oui, un vrai suppôt de la fachosphère dixit la gauche radicale.
Shame on here !
- neomathÉrudit
1) L'affirmation selon laquelle l'extrême droite n'a jamais mis ses menaces à exécution, et que par conséquence le fait que son nom ait été livré à la vindicte publique par Pascal Praud n'est pas condamnable, est tellement ridicule qu'elle ne mérite même pas une réfutation.
2) Cette instance à distinguer les mauvais harceleurs (qui menacent de mort ceux dont les idées ne leurs plaisent pas) des bons harceleurs (qui font pareil mais eux ils s'en prennent aux sales islamo-gauchistes alors c'est pas la même chose) me rappelle irrésistiblement le sketch des inconnus sur les bons chasseurs et les mauvais chasseurs :
2) Cette instance à distinguer les mauvais harceleurs (qui menacent de mort ceux dont les idées ne leurs plaisent pas) des bons harceleurs (qui font pareil mais eux ils s'en prennent aux sales islamo-gauchistes alors c'est pas la même chose) me rappelle irrésistiblement le sketch des inconnus sur les bons chasseurs et les mauvais chasseurs :
- ElyasEsprit sacré
Feuchtwanger a écrit:
@ neomoath:
Faux, la journée excluait de son intitulé les actes anti-chrétiens qui sont pourtant selon les sources officielles les principaux actes de haine pour motifs religieux en France. Rien que cela, montre la partialité, même plus consciente, des personnes impliquées...
Ensuite, je cherche l'équivalent d'un Samuel Paty en matière de menaces de mort mises à exécution par l'extrême-droite. Si tu en as, cela m'intéresse...
Je suis intrigué par cette remarque sur les actes anti-chrétien. Parles-tu du meurtre du père Jacques Hamel ? Ou des autres actes de profanation ? S'il s'agit des actes de profanation, on sait qu'une majorité de ces actes sont commis par des gens d'extrême-droite de tendance néo-nazie flirtant avec le néo-paganisme ou des par des gens attirés par le satanisme ou tout simplement par des athées haïssant le christianisme. J'ai rarement lu que des islamistes ou des jeunes de quartiers (sous-entendu "musulmans") fussent coupables de profanations. En tout cas, en France.
Les profanations (actes anti-chrétiens dont tu parles, je sais que les deux termes décrivent les mêmes actes mais selon qu'on dise profanation ou acte anti-chrétien, on n'est pas dans le même registre politique) sont principalement des profanations d'autels d'églises (tags, excréments, saccage), de la destruction de la lumière de la présence, de l'eucharistie (enfin, des réserves des hosties, du vin et des coupes utilisées lors des messes), des tags sur les tombes et de la destruction des vitraux ou des statues (pour les statues, on a aussi droits aux tags et aux excréments).
Cela concerne majoritairement les lieux de cultes catholiques. Le phénomène est ancien (largement avant les vagues d'immigrations), bien connu et bien documenté.
Cependant, peut-être parles-tu d'autres choses ? Là, j'avoue ma méconnaissance. Peux-tu en dire plus ? Cela fait un moment que je n'ai plus entendu cette expression "actes anti-chrétiens".
- CitoyenNiveau 7
Cette affaire révèle l'extrême tension qui règne autour de la religion musulmane, objet de nombreux dérapages, que ce soit de la part de ceux qui veulent la discréditer, comme de ceux qui veulent la défendre. Une radicalisation du débat qui ne va pas aider à résoudre les problèmes, qui eux existent réellement.
Je rappelle quelques principes et réalités :
1) L'islam est une religion autorisée en France (et dans la quasi totalité du monde), au même titre que d'autres religions. Le principe de laïcité ne nous autorise pas à en faire un traitement différent ou d'en dénier l'existence en France.
2) L'islam en France se doit de respecter les principes et les lois de la République : ainsi, les responsables religieux ou les pratiquants qui ne les respectent pas, ou qui distillent des discours de haine, ne respectant pas les autres, les femmes...se doivent d'être poursuivis. Ceci aussi pour les autres religions.
3) Les musulmans qui respectent ces principes n'ont pas à être stigmatisés en raison de leur religion.
4) L'islamophobie ( = rejet, stigmatisation, hostilité ou haine à l'égard des musulmans) existe bel et bien, même s'il n'y a pas de texte spécifique au code pénal. Au même titre que la "chistianophobie". Par exemple c'est le cas quand on stigmatise les femmes voilées dans la rue : parce que c'est autorisé par la loi, on se doit de respecter cette liberté religieuse, qui est un principe fondamental. Pourtant de très nombreux politiques, dans plusieurs partis, se permettent de le faire...
5) Les musulmans (ou du moins une partie) ne devraient pas réagir de façon outrancière, et encore moins de façon menaçante, lorsqu'ils se sentent "offensés" dans leur religion, à raison, ou pas. Ils devraient utiliser les voies normales de "riposte" : le débat contradictoire, le droit de réponse dans la presse, la saisie des tribunaux.
Nous sommes dans la patrie des "lumières", on se doit d'élever le débat, rester mesuré sur les faits religieux, utiliser avec intelligence notre liberté d'expression, et accepter la contradiction.
Je rappelle quelques principes et réalités :
1) L'islam est une religion autorisée en France (et dans la quasi totalité du monde), au même titre que d'autres religions. Le principe de laïcité ne nous autorise pas à en faire un traitement différent ou d'en dénier l'existence en France.
2) L'islam en France se doit de respecter les principes et les lois de la République : ainsi, les responsables religieux ou les pratiquants qui ne les respectent pas, ou qui distillent des discours de haine, ne respectant pas les autres, les femmes...se doivent d'être poursuivis. Ceci aussi pour les autres religions.
3) Les musulmans qui respectent ces principes n'ont pas à être stigmatisés en raison de leur religion.
4) L'islamophobie ( = rejet, stigmatisation, hostilité ou haine à l'égard des musulmans) existe bel et bien, même s'il n'y a pas de texte spécifique au code pénal. Au même titre que la "chistianophobie". Par exemple c'est le cas quand on stigmatise les femmes voilées dans la rue : parce que c'est autorisé par la loi, on se doit de respecter cette liberté religieuse, qui est un principe fondamental. Pourtant de très nombreux politiques, dans plusieurs partis, se permettent de le faire...
5) Les musulmans (ou du moins une partie) ne devraient pas réagir de façon outrancière, et encore moins de façon menaçante, lorsqu'ils se sentent "offensés" dans leur religion, à raison, ou pas. Ils devraient utiliser les voies normales de "riposte" : le débat contradictoire, le droit de réponse dans la presse, la saisie des tribunaux.
Nous sommes dans la patrie des "lumières", on se doit d'élever le débat, rester mesuré sur les faits religieux, utiliser avec intelligence notre liberté d'expression, et accepter la contradiction.
- CleroliDoyen
+ 1 000Citoyen a écrit:Cette affaire révèle l'extrême tension qui règne autour de la religion musulmane, objet de nombreux dérapages, que ce soit de la part de ceux qui veulent la discréditer, comme de ceux qui veulent la défendre. Une radicalisation du débat qui ne va pas aider à résoudre les problèmes, qui eux existent réellement.
Je rappelle quelques principes et réalités :
1) L'islam est une religion autorisée en France (et dans la quasi totalité du monde), au même titre que d'autres religions. Le principe de laïcité ne nous autorise pas à en faire un traitement différent ou d'en dénier l'existence en France.
2) L'islam en France se doit de respecter les principes et les lois de la République : ainsi, les responsables religieux ou les pratiquants qui ne les respectent pas, ou qui distillent des discours de haine, ne respectant pas les autres, les femmes...se doivent d'être poursuivis. Ceci aussi pour les autres religions.
3) Les musulmans qui respectent ces principes n'ont pas à être stigmatisés en raison de leur religion.
4) L'islamophobie ( = rejet, stigmatisation, hostilité ou haine à l'égard des musulmans) existe bel et bien, même s'il n'y a pas de texte spécifique au code pénal. Au même titre que la "chistianophobie". Par exemple c'est le cas quand on stigmatise les femmes voilées dans la rue : parce que c'est autorisé par la loi, on se doit de respecter cette liberté religieuse, qui est un principe fondamental. Pourtant de très nombreux politiques, dans plusieurs partis, se permettent de le faire...
5) Les musulmans (ou du moins une partie) ne devraient pas réagir de façon outrancière, et encore moins de façon menaçante, lorsqu'ils se sentent "offensés" dans leur religion, à raison, ou pas. Ils devraient utiliser les voies normales de "riposte" : le débat contradictoire, le droit de réponse dans la presse, la saisie des tribunaux.
Nous sommes dans la patrie des "lumières", on se doit d'élever le débat, rester mesuré sur les faits religieux, utiliser avec intelligence notre liberté d'expression, et accepter la contradiction.
- IphigénieProphète
Une chose est sûre pour ma génération: tous ces débats autour des religions sont vraiment une régression, en tout cas, et pas du tout un progrès des lumières ...et j’ajoute: inquiétante.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ben voyons! Mais que le racisme et l’injure au prétexte de la religion soient condamnables, on le dit dès le point de départ et ça n’est pas sujet à doute.
En revanche, certains semblent ignorer totalement que se faire traiter d’islamophobe, c’est courir un risque vital: Charb a été qualifié d’islamophobe pendant des années — par une bonne partie des bien-pensants qui font semblant de confondre critique des religions (dont l’Islam, qui n’a pas de droit particulier à un “respect” interdisant toute critique, en tout cas dans notre pays), critique des islamistes (politiques comme militaires: qui n’ont pas non plus un droit spécial à la “tolérance”) et racisme anti-musulman! C’est justement ce type d’arguments — Charlie Hebdo est raciste, Charb est islamophobe, ils sont complices de l’extrême droite, il n’y a pas de “danger” — qui a été employé pendant des années, entre 2005, disons, et janvier 2012.
Ils avaient beau avoir gagné leur procès (les attendus sont en première page de leur site: mais j’oubliais, il ne faut pas lire les hebdos fascistes), les insultes ont continué. Et ils ont eu beau répéter qu’il ne s’agissait pas des “musulmans” (la couverture de Cabu ne “caricature” pas le “prophète”: elle dénonce les intégristes), mais qu’ils visaient les mouvements politiques et armés qui se disent eux-mêmes islamistes — le FIS, qui revendiquait l’imposition de la charia, et le GIA, qui a mené une guerre civile en Algérie: combien de morts? — le “parti” d’en face a répété jusqu’à plus soif l’accusation de racisme et d’“islamophobie”.
Ici, lorsque l’on fait remarquer que le terme “islamophobie”, employé pour insulter des profs sur la place publique n’est pas un terme innocent, on retrouve la même confusion: confusion suivant laquelle ce serait prétendre que “les musulmans tuent pour des idées”… Comme si critiquer un parti politique et militaire qui se qualifie lui-même d’islamiste, comme si rappeler que le terme “islamophobie” est utilisé par l’idéologie fréristes, comme si même toute critique du terme consistait à nier les faits (les mêmes qui, pompeusement, vont répétant que mal nommer les choses, etc. etc.). Mais qui fait cette assimilation? on peut se le demander. Ceux qui signalent que la délation publique est un délit grave? Ceux qui signalent que critiquer l’emploi d’“islamophobie” est parfaitement autorisé et non pas une forme de “racisme”? Ou ceux qui préfèrent inculper les profs dénoncés sur la place publique plutôt que de reconnaître que l’emploi de l’injure et de la délation accompagné d’un certain usage du terme “islamophobie” devrait pousser à réfléchir?
Pourtant, dans le cas de Charlie Hebdo, on connaît le résultat: les prétendus “islamophobes” ont été exterminés à l’arme de guerre, avant bien d’autres assassinats encore. Et pourtant, non, ce ne serait pas vrai, le terme “islamophobe” est innocent, c’est un concept établi par “lascience” — ou alors, au contraire, ce n’est qu’une manière de dire, un mot, bref: rien. Enfin, pas “rien”: c’est la manière dont les victimes de racisme “ressentent” les discriminations qui les frappent. Mais enfin, il n’est tout de même pas difficile de comprendre que ce “ressenti” peut fort bien être engendré par un racisme réel et par des discriminations réelles — et simultanément nommé par l’emploi d’un terme idéologiquement et stratégiquement déterminé. Et nommé ainsi au lieu d’être nommé autrement, singulièrement par les catégories juridiques qui permettent de combattre les discriminations, autrement qu’en prétendant s’y opposer par la délation publique, l’insulte et l’affichage nominal (lesquels ne sont curieusement plus alors perçus comme un délit, mais comme l’expression d’une noble indignation)…
Et alors, quand deux enseignants sont insultés sur la place publique avec usage du même terme, il faudrait se garder de le dénoncer, et ne surtout pas y voir quoi que ce soit d’inquiétant.
Car “ils sont de droite”, ils sont suspects, etc. etc. La preuve? L’un d’eux est allé passer dans l’émission TV de Praud… Sans blague! Comme si leurs opinions politiques changeaient quoi que ce soit au fait qu’une délation par affichage soit susceptible d’enclencher le même mécanisme, relayé sur les réseaux sociaux par un syndicat, l’US, qui n’a pas l’air spécialement de droite. Ah! mais j’oubliais, c’était une “maladresse”: je nettoyais mon insulte et le clic est parti tout seul. Donc, c’est entendu, les profs ont intérêt à se le tenir pour dit et à faire attention, car enfin, puisqu’ils étaient de droite, voire d’extrême droite, et critiquaient l’islamophobie, c’est bien que toute critique de la notion idéologique d’islamophobie est de droite, voire d’extrême droite! CQFD! C’est que la notion “islamophobie” étant nécessairement et par vertu d’une science indiscutable, du côté du bien, ses critiques sont forcément du mauvais côté: s’ils ne sont pas avec nous, ils sont contre nous. Ce qui évidemment donne le droit de ne pas trop regarder aux moyens! À la moindre incartade verbale, à la moindre critique, ils seront légitimement livrés à la vindicte publique. Et si jamais — par le malheur d’un hasard imprévisible (car enfin, on ne voit pas d’où cela pourrait venir) — un prof était assassiné, il serait toujours temps d’allumer des bougies, de proclamer “qu’ils n’auront pas notre haine”, d’organiser une commémoration nationale avec médaille et discours émouvants.
En revanche, certains semblent ignorer totalement que se faire traiter d’islamophobe, c’est courir un risque vital: Charb a été qualifié d’islamophobe pendant des années — par une bonne partie des bien-pensants qui font semblant de confondre critique des religions (dont l’Islam, qui n’a pas de droit particulier à un “respect” interdisant toute critique, en tout cas dans notre pays), critique des islamistes (politiques comme militaires: qui n’ont pas non plus un droit spécial à la “tolérance”) et racisme anti-musulman! C’est justement ce type d’arguments — Charlie Hebdo est raciste, Charb est islamophobe, ils sont complices de l’extrême droite, il n’y a pas de “danger” — qui a été employé pendant des années, entre 2005, disons, et janvier 2012.
Ils avaient beau avoir gagné leur procès (les attendus sont en première page de leur site: mais j’oubliais, il ne faut pas lire les hebdos fascistes), les insultes ont continué. Et ils ont eu beau répéter qu’il ne s’agissait pas des “musulmans” (la couverture de Cabu ne “caricature” pas le “prophète”: elle dénonce les intégristes), mais qu’ils visaient les mouvements politiques et armés qui se disent eux-mêmes islamistes — le FIS, qui revendiquait l’imposition de la charia, et le GIA, qui a mené une guerre civile en Algérie: combien de morts? — le “parti” d’en face a répété jusqu’à plus soif l’accusation de racisme et d’“islamophobie”.
Ici, lorsque l’on fait remarquer que le terme “islamophobie”, employé pour insulter des profs sur la place publique n’est pas un terme innocent, on retrouve la même confusion: confusion suivant laquelle ce serait prétendre que “les musulmans tuent pour des idées”… Comme si critiquer un parti politique et militaire qui se qualifie lui-même d’islamiste, comme si rappeler que le terme “islamophobie” est utilisé par l’idéologie fréristes, comme si même toute critique du terme consistait à nier les faits (les mêmes qui, pompeusement, vont répétant que mal nommer les choses, etc. etc.). Mais qui fait cette assimilation? on peut se le demander. Ceux qui signalent que la délation publique est un délit grave? Ceux qui signalent que critiquer l’emploi d’“islamophobie” est parfaitement autorisé et non pas une forme de “racisme”? Ou ceux qui préfèrent inculper les profs dénoncés sur la place publique plutôt que de reconnaître que l’emploi de l’injure et de la délation accompagné d’un certain usage du terme “islamophobie” devrait pousser à réfléchir?
Pourtant, dans le cas de Charlie Hebdo, on connaît le résultat: les prétendus “islamophobes” ont été exterminés à l’arme de guerre, avant bien d’autres assassinats encore. Et pourtant, non, ce ne serait pas vrai, le terme “islamophobe” est innocent, c’est un concept établi par “lascience” — ou alors, au contraire, ce n’est qu’une manière de dire, un mot, bref: rien. Enfin, pas “rien”: c’est la manière dont les victimes de racisme “ressentent” les discriminations qui les frappent. Mais enfin, il n’est tout de même pas difficile de comprendre que ce “ressenti” peut fort bien être engendré par un racisme réel et par des discriminations réelles — et simultanément nommé par l’emploi d’un terme idéologiquement et stratégiquement déterminé. Et nommé ainsi au lieu d’être nommé autrement, singulièrement par les catégories juridiques qui permettent de combattre les discriminations, autrement qu’en prétendant s’y opposer par la délation publique, l’insulte et l’affichage nominal (lesquels ne sont curieusement plus alors perçus comme un délit, mais comme l’expression d’une noble indignation)…
Et alors, quand deux enseignants sont insultés sur la place publique avec usage du même terme, il faudrait se garder de le dénoncer, et ne surtout pas y voir quoi que ce soit d’inquiétant.
Car “ils sont de droite”, ils sont suspects, etc. etc. La preuve? L’un d’eux est allé passer dans l’émission TV de Praud… Sans blague! Comme si leurs opinions politiques changeaient quoi que ce soit au fait qu’une délation par affichage soit susceptible d’enclencher le même mécanisme, relayé sur les réseaux sociaux par un syndicat, l’US, qui n’a pas l’air spécialement de droite. Ah! mais j’oubliais, c’était une “maladresse”: je nettoyais mon insulte et le clic est parti tout seul. Donc, c’est entendu, les profs ont intérêt à se le tenir pour dit et à faire attention, car enfin, puisqu’ils étaient de droite, voire d’extrême droite, et critiquaient l’islamophobie, c’est bien que toute critique de la notion idéologique d’islamophobie est de droite, voire d’extrême droite! CQFD! C’est que la notion “islamophobie” étant nécessairement et par vertu d’une science indiscutable, du côté du bien, ses critiques sont forcément du mauvais côté: s’ils ne sont pas avec nous, ils sont contre nous. Ce qui évidemment donne le droit de ne pas trop regarder aux moyens! À la moindre incartade verbale, à la moindre critique, ils seront légitimement livrés à la vindicte publique. Et si jamais — par le malheur d’un hasard imprévisible (car enfin, on ne voit pas d’où cela pourrait venir) — un prof était assassiné, il serait toujours temps d’allumer des bougies, de proclamer “qu’ils n’auront pas notre haine”, d’organiser une commémoration nationale avec médaille et discours émouvants.
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Si tu vales valeo.
- PonocratesExpert spécialisé
Merci epekeina.tes.ousias
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- EsturgeonNiveau 1
Très bien dit, epekeina.tes.ousias !
Je suis plutôt nouveau sur le forum, et je n'arrive pas à comprendre si les propos de neomath sont ironiques ou s'ils sont à prendre au premier degré.
Je penchais initialement pour l'ironie, mais depuis quelques messages j'ai comme un doute.
Je suis plutôt nouveau sur le forum, et je n'arrive pas à comprendre si les propos de neomath sont ironiques ou s'ils sont à prendre au premier degré.
Je penchais initialement pour l'ironie, mais depuis quelques messages j'ai comme un doute.
- HonchampDoyen
Iphigénie a écrit:Une chose est sûre pour ma génération: tous ces débats autour des religions sont vraiment une régression, en tout cas, et pas du tout un progrès des lumières ...et j’ajoute: inquiétante.
Idem. Même inquiétude.
Les religions, OK. Mais elles sont inertes, ce sont des corpus de textes. On en fait ce qu'on en veut. J'aime bien les lectures religieuses d'amour et de pardon.
Mais les religieux, les bigots de tout poil, m'horripilent à partir du moment où ils prétendent régenter la sphère publique, et imposer leurs règles. Quelle que soit la religion. Ils m'horripilent aussi quand ils se disent persécutés dès qu'on émet des réserves.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- InvitéInvité
Esturgeon a écrit:Très bien dit, epekeina.tes.ousias !
Je suis plutôt nouveau sur le forum, et je n'arrive pas à comprendre si les propos de neomath sont ironiques ou s'ils sont à prendre au premier degré.
Je penchais initialement pour l'ironie, mais depuis quelques messages j'ai comme un doute.
Je crois que ses propos ne sont pas ironiques du tout (voilà pourquoi il me fait peur...)
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