Neo défi lecture 2021 - Ici, on papote !

Adren a écrit:Personne n'a d'autre idée que Shakespeare pour le théâtre élisabéthain ? Même si je pense que je vais (re ?) lire Henry IV pour ce défi, au moins pour voir si cela me dit quelque chose, j'ai peut-être laissé des notes dans les marges...

Pour ma part, j'ai beaucoup aimé découvrir Cyril Tourneur avec sa Tragédie du vengeur.

Bonsoir à tous,

Pour le défi manga , j'ai lu ATLANDID. Une saga en 3 tomes se déroulant dans l'Angleterre victorienne autour de la protection d'un anneau aux pouvoirs étranges. Univers steampuck.
J'ai tellement aimé le premier tome que j'ai emprunté les 2 derniers.

Sinon j'ai commencé LE POIDS DE LA NEIGE de Ariane Gardel. Roman qui entre dans l'intimité d'une jeune femme à l'occasion de son hospitalisation. Intimité allant jusqu'au territoire secret de la sexualité féminine.
Puis je me permettre de le rentrer dans le défi "jardin" pour l'idée du jardin secret???

Aphrodissia a écrit:
On peut la monter en neige?

Apparemment oui, ça s'appelle de l'aquafaba et il faut la battre au moins cinq minutes.

Défi 14, Une pièce de théâtre écrite par une femme : Les monologues du vagin, Eve Ensler

Ensler a écrit:Je suis revenue dans mes propres muscles, dans mon propre sang, dans mes propres cellules et puis je me suis glissée dans mon propre vagin. Tout à coup, c'était devenu très facile, ça allait tout seul. C'était tout chaud, ça palpitait, c'était jeune, c'était vivant, ça n'attendait que moi. Et là, les yeux toujours clos, sans regarder, j'ai posé le doigt sur ce qui, soudain, était devenu moi. Au début, c'était un peu frémissant, c'est ce qui m'a poussé à continuer. Puis le frémissement s'est transformé en tremblement, puis le tremblement en éruption, et les différentes couches se sont divisées et divisées encore.

Même si ça n'a pas la structure d'une pièce de théâtre ordinaire, Les monologues du vagin appartient bien à cette catégorie. L'autrice a interviewé des centaines de femmes, pour leur demander de lui parler de leur vagin, puis elle a retravaillé ces entretiens pour en faire un texte à dire sur scène. À travers la voix d'une actrice, les femmes y parlent sans tabou de leur sexualité, de leurs désirs, leurs joies, leurs besoins, leurs souffrances et leurs angoisses. Elles y racontent les premières règles, la découverte de soi, le premier orgasme, l'accouchement, mais aussi la honte, les tabous, les viols, les mutilations. Leurs histoires sont belles, touchantes, parfois gênantes. Bref, je pense que vous aurez compris que j'ai aimé ce livre sur un sujet dont on parle peu.


Verdict : très intéressant

Aphrodissia a écrit:

Ryuzaki a écrit:Défi 13, Quelle cuisine ! (cuisine culinaire) : Le guide vegan L214, Catherine Derieux

Derieux a écrit: Quiche fondante aux poireaux
Ingrédients :
500 g de poireaux (surgelés ou frais)
3 c à soupe de fécule de maïs
40 cl (2 briques) de crème végétale au choix (soja, amande ou autre)
Huile végétale
Sel
1 pâte feuilletée végane

Préparation :
Lavez et coupez les poireaux en morceaux. Faites-les revenir 15 minutes dans une poêle avec du sel et un peu d'huile. Délayez la fécule dans un peu de crème végétale, puis ajoutez la totalité de la crème et du sel. Vous pouvez aussi utiliser un mixeur.  Étalez la pâte feuilletée dans un moule à tarte, ajoutez les poireaux, puis recouvrir avec le mélange de fécule et de crème végétale.
Faites cuire au four à 180°C entre 30 et 45 minutes.

Oui, j'ai vraiment lu un livre de recettes pour le défi...bon d'accord, ce n'est pas tout à fait vrai. Ce livre est aussi et surtout une mine d'informations sur l'alimentation végétale. Vous y trouverez toutes sortes d'astuces et de conseils pour réussir des recettes sans produits animaux.
On y apprend également beaucoup de choses scientifiques et gastronomiques : saviez-vous que l'eau de boîtes de pois chiches pouvait remplacer les blancs d'oeuf ? Que du poisson peut entrer dans la fabrication du vin ? Connaissez-vous la différence entre le fer héminique et le fer non héminique ?

Spoiler:

 Bref, quel que soit votre régime alimentaire, les recettes de ce livre sont toujours bonnes à prendre, ne serait-ce que pour essayer. Bon, et maintenant, faut que je me remette à la cuisine.


Verdict : appétissant

On peut la monter en neige?

Oui et c'est littéralement indétectable au goût ! J'ai goûté comme ça des gâteaux à la farine de haricot rouge.... si on ne le sait pas, c'est impossible à détecter !

Pour le défi 15 (le titre mentionne un astre), mais convient aussi au 16 (livre qui comporte un secret) et au 22 (évoque la vie familiale), j'ai lu Soleil glacé de Séverine Vidal (2020).
A la mort de son père, qui a quitté sa mère quand elle était petite et qu’elle a vu de loin en loin, Luce, 20 ans, découvre qu’il leur a caché l’existence d’une autre famille et qu’elle a un demi-frère autiste. Dans ce roman classé « jeunes adultes », la narratrice s’exprime sans détours (pas mal de langage familier, mais c’est naturel), ce n’est pas de la grande littérature mais c’est vivant, j’ai bien aimé les personnages et j’ai eu plaisir à les suivre.

Bonjour à tous,
merci pour vos idées d'auteurs élisabéthains hors Shakespeare.
Je viens de terminer la lecture des Testaments de Margaret Atwood, que je ne pense pas mettre dans le défi, sauf éventuellement en joker (dystopie, auteur canadien). Il s'agit de la suite de La Servante écarlate que je n'ai pas lu, mais dont j'ai vu a série télé. Je pense qu'on ne peut pas lire Les Testaments sans connaître La servante écarlate. Le récit est à trois voix, une adolescente canadienne, une fille de Commandant de Galaad et une Tante d'Ardua Hall. J'ai bien aimé découvrir une suite à La servante écarlate, même si certains passages m'ont semblé manquer de crédibilité. J'aurais aimé encore une autre suite à la suite pour retrouver ces personnages, mais cela ne semble plus possible.

19. Un livre dont le titre comporte un verbe à l'infinitif : Lire ! de Cécile et Bernard Pivot.

Une certaine vacuité se dégage de ce petit livre somme toute agréable à lire, bien qu’il n’apprenne rien à qui aime lire, ne fasse pas véritablement la promotion de la lecture (puisqu’il est adressé à des convertis) et qu’aucune piste concrète ne soit développée pour donner le goût de lire.
Distrayant.

Pour le défi Oeuvres d'art, j'ai (re)lu Le tableau du maître flamand d'Arturo Pérez-Reverte. Cela peut également marcher pour Livre contenant un secret et Un personnage est un dandy (le terme est explicitement utilisé).
C'est toujours un bon roman, je l'ai lu il y a 20 ans, peut-être. Julia, restauratrice d'art, se voit confier un magnifique tableau de Jan Van Huys, un peinte flamand du XVe siècle : La partie d'échecs. Ce tableau comporte une inscription cachée : Qui a tué le chevalier? En effet, l'un des personnages représentés est mort de façon violente. Le seul indice est la partie d'échecs jouée par les personnages. Julia et ses amis vont donc se lancer dans la résolution de l'énigme historique, quand le mystère les rattrape et qu'un meurtre a lieu dans la vie réelle. Le tableau suscite aussi la convoitise de différents marchands d'art, car l'inscription cachée lui donne beaucoup plus de valeur.
Pour résoudre l'énigme, Julia se met en contact avec un joueur d'échecs génial, seul habilité à comprendre la partie représentée, et à la jouer dans le présent pour éviter un drame!
C'est un très bon roman policier/aventure, un peu tarabiscoté. Tous les personnages sont plutôt fouillés, il y a de très longues descriptions psychologiques. Bien sûr, l'intérêt vient du lien entre l'oeuvre d'art et les échecs. On perd un peu à la lecture toutefois lorsqu'on n'est pas soi-même joueur d'échecs, mais il y a des échiquiers avec la reproduction des places des pièces!
Le livre a tout de même vieilli, dans la caractérisation des personnages, notamment celui du mentor de l'héroïne, et j'ai toujours du mal à accepter des personnages drogués, qui sniffent de la coke comme ils prennent leur café (meilleure amie de l'héroïne). Après, ce qui est amusant aussi, c'est de replonger dans un monde sans téléphone portable (écrit en 1990). Julia poireaute des plombes dans une cabine en appelant alternativement ses comparses qui ne sont pas chez eux, jusqu'à ce qu'elle arrive à les joindre . Ca ne rajeunit pas!
J'ai relu récemment Club Dumas, du même auteur, et c'est un peu la même mécanique de résolution de l'énigme.
Pour moi, c'est un roman à avoir lu, il y a une bonne dose d'aventure, un poil d'érudition, du suspense, on se creuse la tête (l'analyse des différents niveaux du tableau )...
Et j'ai commencé La servante écarlate, pour écrivain canadien, que j'ai emprunté au CDI. J'ai vu la série, et en lisant, je vois la difficulté d'adapter ce roman. Je lirai probablement la suite pas longtemps après, je crois qu'ils l'ont à la médiathèque.

Bonjour à tous,
j'avais lu Le tableau du maître flamand à sa sortie, j'avais beaucoup aimé, mais je me doute qu'il a dû vieillir ; j'étais jeune aussi. Très bon souvenir aussi de Club Dumas, dans un genre un peu différent. En revanche, je n'ai pas aimé du tout ses deux derniers romans, Eva et je ne sais même plus le tire de l'autre, à croire qu'il était poursuivi par le fisc espagnol.
Je viens de lire comme recueil de contes Mes contes de Perrault de Tahar ben Jelloun que quelqu'un a conseillé ici et que je remercie. C'est un auteur que j'aime bien aussi, je trouve qu'il aurait pu encore plus "orientaliser" les contes, puisque c'est son objectif affiché, croiser les contes de Perrault et les Mille et une nuits. J'ai trouvé qu'à part les noms des personnages et un épisode supplémentaire souvent ajouté à la suite du conte initial, il restait quand même très près de Perrault. Peut-être aussi parce que j'ai lu récemment d'autres versions de ces mêmes contes pour le défi "réécritures" et que ces autres contes s'éloignaient bien davantage des originaux, et peut-être aussi que comme j'aime bien l'auteur, j'ai des attentes plus grandes envers lui, je pensais qu'il créerait des univers plus poétiques. Je ne suis cependant pas déçue de cette découverte !

Pour le défi 6 un récit dont l'auteur est immigré j'ai lu Le Palanquin des Larmes de Chow Ching Lie qui raconte la vie de cette femme chinoise de son enfance dans les années 40 jusqu'à ce qu'elle émigre en France dans les années 60. Issue d'une famille pauvre, elle a eu la malchance d'être très belle ... ce qui lui a valu d'être mariée de force à 13 ans au fils d'une des plus riches familles de Shanghai. Mariée à 13 ans, mère à 14 ans, veuve à 26 ans, c'est un destin singulier à travers lequel on découvre la vie en Chine à une époque de grands bouleversements sociétaux. Soumise à des traditions féodales mais en proie aussi à des évolutions fulgurantes du mode de vie, Chow Ching Lie est une femme déjà étrangement consciente de sa condition féminine. Très douée pour la musique, c'est son art qui la sauvera et lui permettra d'émigrer. Un très beau récit, souvent bouleversant et toujours édifiant.

Oh Le palanquin des larmes, je me souviens l'avoir lu enfant, je me rappelle de sa couverture rose et gris ! Dans mon souvenir, c'est très triste.
de mon côté, lecture de deux "classiques" que je ne connaissais que par extraits : L'amant de Marguerite Duras (empire colonial de la France) et Pour un ou ou pour un non de Nathalie Sarraute (pièce de théâtre écrite par une femme). Est-il besoin de présenter ces oeuvres ? Dans l'Amant, il est certes beaucoup question de la passion de narratrice, jeune française de 15 ans et demi et du "Chinois de Saïgon", mais aussi surtout des relations de la narratrice (tantôt je, tantôt elle) avec ses frères et surtout avec sa mère. Dans la pièce de théâtre, ce sont deux anciens amis qui se retrouvent et l' explique à l'autre qu'il lui en veut toujours du ton condescendant avec lequel il lui a un jour dit "c'est bien, ça". Attention, pas "c'est bien, ça", mais "c'est biiiien,....... ça". Ce n'est pas si inintéressant qu'il y paraît sur les relations humaines, et je reste étonnée que l'auteur ait pu écrire tant de texte pour si peu, même si la pièce reste très courte. Je garde aussi un bon souvenir de son interprétation par Jean Louis Trintignant et André Dussolier qui aide à donner du relief au texte qui sinon reste peu en mémoire.

J'ai beaucoup aimé Le palanquin des larmes lu à l'adolescence. Cette histoire vraie m'avait beaucoup émue (j'avais l'âge de l'auteur quand elle s'est mariée).
L'auteur etait passée à Apostrophe et son livre avait été un best seller.

Oui, c'est un très beau livre ...

Dans un tout autre genre, pour le défi 14 une pièce de théâtre écrite par une femme, j'ai lu Lethal Romance de Jocelyne Sauvard, trouvée au CDI. Cette pièce est la première d'une trilogie dont j'aime beaucoup le titre : Pièces juste noires.
Je suis assez déçue, je pense vraiment que ce genre de pièce ne peut qu'être vue et non lue, on y perd trop, c'est pour cela que je n'ai pas lu toute la trilogie.
C'est l'histoire de Dean qui est dans les couloirs de la mort. Il a été le plus jeune condamné à mort "du pays de Mickey", à 15 ans et cela fait 16 ans qu'il attend la mort. On le voit dans sa cellule où tantôt il danse, chante, provoque, tantôt il est tétanisé par la peur comme un tout petit enfant. On voit également les quelques personnes qui gravitent autour de lui : gardien, médecin, psy, avocat ... Tous sont caricaturaux, en un sens c'est encore Dean qui est le plus vivant de tous. Le problème est que son discours est censé être rappé le plus souvent alors à la lecture seule, cela ne passe pas. Dommage.

Pour le défi 19, Un livre dont le titre comporte un verbe à l'infinitif : Willy Vlautin - Devenir quelqu'un

Horace Hopper, 21 ans, décide de quitter le ranch du Nevada où il vit pour devenir champion de boxe. Abandonné très jeune par ses parents, il a été recueilli par un couple âgé, qui le considère comme son fils. Horace cherche son identité, rejette ses origines indiennes et irlandaises pour s'inventer une vie : il se fait passer pour un Mexicain, tente de manger épicé sans enthousiasme, se fait appeler Hector Hidalgo et part s'installer en ville. Son entraîneur l'arnaque, il encaisse les coups, beaucoup trop de coups, remporte quelques victoires... Il ne s'estime pas digne d'être le fils des Reese, il ne pourra l'être qu'en réussissant à "devenir quelqu'un".
Eldon, sorte de père d'adoption, tente de le raisonner et voit en lui l'héritier de son ranch. Il s'inquiète beaucoup pour le jeune homme, tente de le ramener à la maison encore et encore. Pour sa femme Louise, le départ d'Horace est un nouveau coup dur, qui la replonge dans la dépression. Le personnage d'Eldon est très touchant, c'est un homme généreux, qui tente d'aider tout le monde et qui lutte contre le temps qui passe, espérant transmettre ce qu'il a construit.
Une belle histoire autour de l'identité, de la réussite et de l'amour filial qui rappelle certains films de Clint Eastwood par son atmosphère et qui surprend par son uppercut final...

Je valide un nouveau défi:
43. Enfer ou Paradis. Delphine de Vigan, Les enfants sont rois (en audio)
En apparence, une vie paradisiaque, celle que Mélanie exhibe sur les réseaux sociaux, mettant en avant ses enfants et filmant chaque instant de leur vie. En réalité, un enfer… Récit mené tambour battant, et qui dévoile de façon très pédagogique mais jamais lourde, comment on passe en quelques années de la téléréalité aux enfants influenceurs sur Youtube, le tout sur fond d’enquête : qui a enlevé la petite Kimmy, fille de Mélanie, et pourquoi ? Clara, l’autre personnage féminin, mène l’enquête. Un roman très prenant, de plus Delphine de Vigan se garde bien de juger le personnage de Mélanie et parvient même à nous faire partager son point de vue. Un roman intelligent et très prenant, que j’ai dévoré en un week-end !

Cléopatra2 a écrit:Pour le défi Oeuvres d'art, j'ai (re)lu Le tableau du maître flamand d'Arturo Pérez-Reverte.

Merci pour l'idée ! J'avais lu Le cimetière des bateaux sans nom du même auteur il y a quelques années et, si j'avais eu un peu de mal à rentrer dedans, j'avais ccomme toi apprécié l'érudition de l'auteur.

Écusette de Noireuil a écrit:Je valide un nouveau défi:
43. Enfer ou Paradis. Delphine de Vigan, Les enfants sont rois (en audio)

Il me dit bien celui-là ! Il pourrait entrer dans d'autres défis, tu penses ?

De mon côté, j'ai lu le dernier livre de Nicolas Mathieu, Rose royal. La vie de Rose, 50 ans, célibataire, plutôt désenchantée en amour. Elle a de belles jambes, Rose, et elle plaît toujours aux hommes. Mais elle s'en méfie, c'est pourquoi elle a toujours avec elle son pistolet, au cas où. Elle rencontre Luc et se dit que sa chance a peut-être tourné. Après les losers qui ont fini par partir, non sans l'avoir violentée physiquement ou psychologiquement, ce taiseux lui témoigne considération et respect. Le livre est très court, donc je n'en dis pas plus. D'ailleurs, n'allez pas lire l'article de Libération qui chronique le livre car le titre de cet article spoile complètement la fin du livre... Autant j'avais bien aimé sans plus Leurs Enfants après eux, autant j'ai trouvé que sur un format court, la plume de Nicolas Mathieu a gagné en puissance, il parvient très bien à camper des personnages ancrés dans leur époque et dans leur milieu, des personnages vrais, pas romanesques. Il n'en dit pas trop, il suggère. Jusqu'à cette dernière page, très réussie. Je recommande. À classer dans l'item 8. Résister / Se soumettre.

Pour l'item 47. Un livre dont le personnage principal est un psychiatre / psychologue, j'ai lu un polar espagnol  El día que se perdió la cordura de Javier Castillo, mais il n'a pas été traduit en français (et je ne vais pas militer pour qu'il le soit   ). Un soir de Noël, un homme se promène avec une tête coupée dans les mains dans le centre de Boston. Il est immédiatement emmené à l'hôpital psychiatrique. Là, il est interrogé par un psy très réputé, sauf que ce psy (attention : grosse référence à Seven) reçoit à l'hôpital un colis avec la tête de sa fille dedans, ce qui a tendance à légèrement le faire craquer. Et celui qui est surnommé "le décapitateur" par toutes les TV regarde le psy en pleurant et lui dit : "désolé que votre fille ait dû mourir". Bon, ça et le reste est complètement invraisemblable et il y a plein de va-et-vient dans le passé car l'agent du FBI qui interroge le décapitateur (oui, le psy n'a plus le cœur à mener les interrogatoires et va traîner sa déprime dans un bar, mais va faire des découvertes qui le mèneront avec la vérité) doit se fader tout son discours sur une histoire d'amour qui a eu lieu il y a plus de 20 ans, mais il est obligé car si on n'a pas ces éléments on ne pourra pas comprendre. Des personnages qui agissent systématiquement en dépit du bon sens et des révélations complètement improbables. Bref, roman très dispensable.

J'ai aussi lu le Goncourt 2020, l'Anomalie. Alors moi j'ai beaucoup beaucoup aimé. J'ai trouvé ça original, audacieux sur certains points. Certes, c'est un exercice de style (l'auteur voulait créer un page turner et chaque chapitre lié à un personnage est un pastiche d'un genre littéraire) mais l'intrigue est tout à fait intéressante et même préoccupante quand on commence à y réfléchir   . L'auteur s'attache à présenter 8 personnages qui ont comme point commun d'avoir voyagé dans le même avion en mars 2021. Il y a eu des turbulences mais tout le monde est arrivé à bon port et chacun a poursuivi sa vie de son côté. Alors, qu'est-ce qui les rapproche ? Je ne dis rien pour ne pas gâcher le plaisir. Je suis souvent déçue par les Goncourt, qui sont souvent des livres dont j'apprécie la lecture mais qui n'ont rien de plus que d'autres à mes yeux ; L'Anomalie, oui, comme le dit Lulu c'est un scénario hollywoodien, mais avec de l'humour et du recul et une écriture irréprochable. Je recommande.

Tremere, le Delphine de Vigan peut à mon avis convenir pour 22 (vie de famille) ou pour 16 (un secret).

@Tremere, Je n'ai toujours pas ouvert mon Anomalie: je fais durer le plaisir.
Et je note le titre de Nicolas Mathieu: j'avais beaucoup aimé, pour ma part, Leurs enfants après eux.

J'ai lu deux romans policiers de la série Le commissaire Charitos enquête de Petros Markaris. Dans le défi 13 - Quelle cuisine ! , je place L'empoisonneuse d'Istanbul, parce qu'il y est beaucoup question de petits plats, grecs ou turcs, empoisonnés ou pas. Et dans le défi 32, Remèdes et poisons, je place Le justicier d'Athènes car l'arme du crime est la ciguë.
Ce sont deux romans policiers agréables à lire, qui collent à l'actualité de leur époque et qui font visiter les rues de Constantinople et celles d'Athènes. C'est très divertissant.
PS. On remarquera que défis et titres sont interchangeables.

Bonsoir à tous,
je note aussi le dernier titre de Nicolas Mathieu, Leurs enfants après eux m'avait beaucoup plu aussi. Pour le livre d'un roi, après avoir commencé Un atlas de l'impossible d'Anuradha Roy et m'être endormie deux fois avant la page 50 (hum), j'ai cherché en-dehors de la fiction et je viens de lire Ce que nous voile le voile, la République et le sacré de Régis Debray, lettre écrite en 2003, au moment de la réflexion sur la nécessité ou non d'une loi sur le port des signes religieux à l'école. Cette lecture porte à réfléchir sur les choix qui ont été faits depuis cette loi, leur justification et à se demander surtout si elle a bien atteint, même très partiellement, son but. Le texte est très bien écrit, le constat de délitement de l'Etat et de son corollaire l'école y est évidemment fort juste, mais les écueils contre lesquels il met en garde n'ont malheureusement pas été évités, et on ne peut pas dire que l'école soit considérée comme "l'asile inviolable" que l'auteur appelle de ses voeux.
Cela écrit, je retourne à cet Atlas de l'impossible pour voir si je me suis endormie de fatigue ou pour d'autres raisons. J'ai l'impression que tout était déjà dit sur la quatrième de couverture...

Écusette de Noireuil a écrit:Je valide un nouveau défi:
43. Enfer ou Paradis. Delphine de Vigan, Les enfants sont rois (en audio)
En apparence, une vie paradisiaque, celle que Mélanie exhibe sur les réseaux sociaux, mettant en avant ses enfants et filmant chaque instant de leur vie. En réalité, un enfer… Récit mené tambour battant, et qui dévoile de façon très pédagogique mais jamais lourde, comment on passe en quelques années de la téléréalité aux enfants influenceurs sur Youtube, le tout sur fond d’enquête : qui a enlevé la petite Kimmy, fille de Mélanie, et pourquoi ? Clara, l’autre personnage féminin, mène l’enquête. Un roman très prenant, de plus Delphine de Vigan se garde bien de juger le personnage de Mélanie et parvient même à nous faire partager son point de vue. Un roman intelligent et très prenant, que j’ai dévoré en un week-end !

Celui-là me tente bien aussi!

Pour le défi "une pièce de théâtre écrite par une femme", j'ai lu Les Désordres imaginaires ou La Destruction du pays par le jeune président à la mode (Toute ressemblance...) de Mariette Navarro. C'est une pièce "de commande" écrite pour les étudiants du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique et qui, dans une mise en abyme, met en scène en quelque sorte ces jeunes comédiens alors qu'ils tentent de monter un projet commun. Mais c'est sans compter sur la surveillance de la population... Le livre qui pourrait convenir aussi pour le défi "dystopie". Mais, en ce qui me concerne, j'en retire plutôt un message d'espoir, une foi en l'art et en le collectif malgré tout. Difficile de ne pas penser à la situation actuelle, à ces jeunes (et moins jeunes) qui occupent les théâtres en ce moment et dont on entend la voix, au sens du collectif quelque peu brisé par l'épidémie. Jamais je n'ai eu tant envie d'aller au théâtre, de me mêler à une foule comme celle qui occupe, au sens propre, la place centrale dans l'histoire.

Pour le défi "Titre comportant un adverbe", j'ai lu un très court roman de Rachid Benzine, Ainsi parlait ma mère. Le narrateur prend soin de sa mère âgée depuis une quinzaine d'années. Il évoque la vie de cette femme émigrée dans les années 60, parlant mal le français, vie laborieuse au service des autres, ses patronnes comme ses enfants. Il est question en filigrane de La Peau de Chagrin que le fils lit à sa mère à sa demande, mais finalement, cela ne tient pas tant de place dans l’œuvre et ce n'est pas ce que j'ai retenu de ce petit livre assez émouvant.

Défi 15, Un livre dont le titre mentionne un astre : Les anneaux de Saturne, W.G. Sebald

Sebald a écrit:un recueil d'écrits variés posthumes de Thomas Browne où il est question du jardin potager et d'agrément, du champ d'urnes aux environs de Brampton, de l'aménagement de collines et de montagnes artificielles, des plantes citées par les prophètes et les évangélistes, de l'île d'Islande, du vieux saxon, des réponses de l'oracle de Delphes, des poissons consommés par notre Seigneur, des habitudes des insectes, de la fauconnerie, d'un cas de boulimie sénile et de bien d'autres choses.

Pour une fois, je vais recopier la 4e de couverture, parce qu'elle résume le livre mieux que je ne saurai le faire :

les éditeurs a écrit:Cet homme qui voyage à pied [...] chemine dans le souvenir des oeuvres fantastiques de Thomas Browne, commente la leçon d'anatomie immortalisée par Rembrandt, croise le destin de Joseph Conrad en route vers le Congo, se souvient d'un film sur la pêche au hareng, songe aux grandes batailles navales et à leur représentation picturale [...] évoque Chateaubriand ou le poète Edward FitzGerald et, quelques pages plus loin, revient à la fascinante histoire de la sériciculture en Chine puis en Europe.

Les anneaux de Saturne est un livre assez déconcertant : il n'y a pas de récit à proprement parler, il s'agit d'une série décousue d'anecdotes et d'informations sur toutes sortes de sujets longuement développés. Après un début difficile, j'ai fini par entrer dans le livre, mais la composition me conduisait à oublier au fur et à mesure que je lisais, et il ne m'en restera pas grand chose.
Précisons que le livre est illustré par des photographies, ce qui n'est pas très fréquent.


Verdict : à essayer

Défi 16, Un livre qui comporte un secret : Le liseur, Bernhard Schlink

Schlink a écrit:Son visage ne demandait rien, n'implorait rien, n'affirmait rien. Il se faisait voir. Je discernai combien elle était tendue et épuisée. Elle avait des cernes  sous les yeux, et sur chaque joue une ride verticale que je ne connaissais pas : peu profonde encore, mais qui la marquait déjà comme une cicatrice.

Un lycéen entretient une relation amoureuse avec une femme plus âgée, mais celle-ci cache un secret.
Un autre sujet fondamental du livre est la confrontation des nouvelles générations allemandes avec le passé nazi de leur pays et parfois de leurs parents.

J'ai aimé. J'avais deviné le "secret" d'Hanna dès le premier tiers du livre, mais ça ne m'a pas gêné.

J'apporterai un bémol néanmoins : j'aurais trouvé plus intéressant encore d'avoir l'histoire du point de vue d'Hanna, de mieux connaître sa vie quotidienne, mais il aurait fallu pour cela renoncer à la révélation du secret.


Verdict : agréable

Ryuzaki a écrit:J'apporterai un bémol néanmoins : j'aurais trouvé plus intéressant encore d'avoir l'histoire du point de vue d'Hanna, de mieux connaître sa vie quotidienne, mais il aurait fallu pour cela renoncer à la révélation du secret.

Je partage ton avis.

Pour le défi 15 ( un astre )
La lune etait noire de Michael Connelly
Pas de Harry Bosch mais une héroïne, Cassie Black, dans ce roman qui se déroule en grande partie à Las Vegas. Cassie,voleuse professionnelle en liberté conditionnelle doit faire un dernier casse pour s'assurer un aveni. Mais attention à la lune noire qui porte malheur ... Roman sympa avec une héroïne attachante au passé douloureux que l'on recroisera à la marge dans d'autres roman avec Harry Bosch. J'ai pensé en le lisant à certains épisodes d'Orange is the new black, notamment en ce qui concerne la conditionnelle aux USA. Ça n'a pas beaucoup changé en 20 ans. Encore une trouvaille de la boite à livre !

Ryuzaki a écrit:Défi 16, Un livre qui comporte un secret : Le liseur, Bernhard Schlink

Schlink a écrit:Son visage ne demandait rien, n'implorait rien, n'affirmait rien. Il se faisait voir. Je discernai combien elle était tendue et épuisée. Elle avait des cernes  sous les yeux, et sur chaque joue une ride verticale que je ne connaissais pas : peu profonde encore, mais qui la marquait déjà comme une cicatrice.

Un lycéen entretient une relation amoureuse avec une femme plus âgée, mais celle-ci cache un secret.
Un autre sujet fondamental du livre est la confrontation des nouvelles générations allemandes avec le passé nazi de leur pays et parfois de leurs parents.

J'ai aimé. J'avais deviné le "secret" d'Hanna dès le premier tiers du livre, mais ça ne m'a pas gêné.

J'apporterai un bémol néanmoins : j'aurais trouvé plus intéressant encore d'avoir l'histoire du point de vue d'Hanna, de mieux connaître sa vie quotidienne, mais il aurait fallu pour cela renoncer à la révélation du secret.


Verdict : agréable

J'ai vu le film, avec Kate Winslet. Il est très bien aussi.

J'ai terminé la Servante écarlate. J'ai beaucoup aimé, et avoir vu la série ne gâche rien, les deux sont très différents.
Le ton est plutôt neutre, très détaché, et l'héroïne n'est pas forcément très héroïque, voire pas du tout. Il n'y a que quelques rebondissements, pas autant que dans la série, et l'ensemble est extrêmement stressant. C'est un excellent roman, dont le rythme est très lent, mais je l'ai trouvé assez triste, sans vraiment d'espoir.

Spoiler: