- *Ombre*Grand sage
Pour le défi 4 aussi (presse, journalisme), j'ai lu un court roman pour la jeunesse, Je suis Charliberté, d'Arthur Ténor. C'est très médiocrement écrit (passé composé, langage d'ados, même si c'est plutôt des ados qui savent parler) et parfaitement prévisible mais, cela étant dit, ce petit ouvrage n'est pas sans qualités. Il relève un pari audacieux : transposer dans le milieu collégien l'histoire des attentats de Charlie Hebdo, peut-être afin de favoriser l'empathie envers les personnages et l'entrée dans une réflexion qui dépasse les opinions pseudo-vertueuses (on n'insulte pas les gens, un peu de respect tout de même...).
Tom et deux camarades fondent un journal du collège, s'attirant les vexations du "groupe des Quatre" qui fait régner la terreur dans les couloirs. Ils décident de consacrer leur second numéro au "racisme anti-intello" et caricaturent leurs camarades en hommes préhistoriques. Commence alors une escalade de la violence qui finit par totalement leur échapper : les quatre se sentent insultés et les agressent, physiquement et verbalement ; une jeune créationniste les menace de châtiment divin parce qu'ils ont illustré la théorie de l'évolution et ne respecteraient pas ses opinions.
Ce n'est certes pas de la grande littérature, mais un roman accessible à des collégiens qui pose habilement des questions d'actualité crue. Je pense que je le donnerai en cursive pour entamer la réflexion sur la liberté d'expression et le vrai sens de la tolérance.
Tom et deux camarades fondent un journal du collège, s'attirant les vexations du "groupe des Quatre" qui fait régner la terreur dans les couloirs. Ils décident de consacrer leur second numéro au "racisme anti-intello" et caricaturent leurs camarades en hommes préhistoriques. Commence alors une escalade de la violence qui finit par totalement leur échapper : les quatre se sentent insultés et les agressent, physiquement et verbalement ; une jeune créationniste les menace de châtiment divin parce qu'ils ont illustré la théorie de l'évolution et ne respecteraient pas ses opinions.
Ce n'est certes pas de la grande littérature, mais un roman accessible à des collégiens qui pose habilement des questions d'actualité crue. Je pense que je le donnerai en cursive pour entamer la réflexion sur la liberté d'expression et le vrai sens de la tolérance.
- OudemiaBon génie
Omre, je ne connaissais pas du tout Arthur Tenor, jusqu'à ce qu'une fillette de ma famille, scolarisée par l'École chez nous à cause de problème médicaux, parte en classe transplantée avec cet organisme, séjour autour des livres de Tenor, et une rencontre avec lui je crois. J'ai oublié les détails, mais sa mère avait découvert l'auteur et en avait dit grand bien. Moi j'étais saturée de littérature jeunesse à l'époque
- lulucastagnetteEmpereur
Pour le défi 9 (un roman qui se passe dans l'empire colonial de la France avant la décolonisation), j'ai lu Le Pays des autres de Leïla Slimani. L'histoire de Mathilde, jeune Alsacienne qui tombe amoureuse d'Amine, Marocain qui combat pour la France lors de la deuxième guerre mondiale. Après leur mariage, le couple s'installe au Maroc, dans une ferme isolée, sans électricité ni eau courante. Mathilde, qui rêvait d'ailleurs et d'évasion, se retrouve vite piégée dans son quotidien, entre la place étriquée laissée à la femme et les tâches harassantes.
J'ai beaucoup aimé ce roman (merci Amaliah pour l'idée !). Rien à voir avec Chanson douce ! L'écriture est très belle, la construction de l'intrigue léchée. Vraiment une belle découverte.
J'ai beaucoup aimé ce roman (merci Amaliah pour l'idée !). Rien à voir avec Chanson douce ! L'écriture est très belle, la construction de l'intrigue léchée. Vraiment une belle découverte.
- EloahExpert spécialisé
J'ai lu récemment un roman jeunesse d'Arthur Ténor (Le Roman d'un Non Mort) et un peu comme *Ombre* j'ai trouvé le thème et les questionnements intéressants mais franchement j'ai eu du mal avec le style et avec quelques facilités / aberrations. Je lis beaucoup de romans jeunesse (je suis prof doc !) et heureusement beaucoup sont bien mieux écrits.
Pour le défi 17 Un livre du mouvement Harlem Renaissance ou dont le personnage est un Noir américain, j'ai lu Dites leur que je suis un homme d'Ernest J. Gaines.
Années 40, sud des Etats Unis. Jefferson est un jeune homme noir peu éduqué, sans véritable famille excepté sa marraine qui l'a recueilli et éduqué. Sans qu'on sache vraiment s'il est coupable ou s'il s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, il est accusé d'avoir participé au meurtre d'un homme blanc et condamné à la chaise électrique. Personne dans son entourage ne remet en cause cette décision de justice mais, durant le plaidoyer, Jefferson a été comparé à un porc et ça, sa marraine ne le supporte pas. Elle charge donc Grant Wiggins, jeune instituteur noir de la plantation, d'aller le voir régulièrement en prison pour lui redonner son humanité avant d'être exécuté. Grant, qui n'est plus croyant et se le voit reprocher constamment, y va à reculons ... Le roman, raconté du point de vue de Grant, est d'une part un face à face entre ces deux hommes, d'autre part le récit introspectif de la manière dont Grant vit cette expérience et sa vie de noir pauvre en général.
J'aurais adoré aimer ce roman et pourtant j'ai peiné à le lire ... Grant est traversé par divers émotions et sentiments : l'horreur, la frustration, le refus, la colère, l'abattement, l'amour aussi, la révolte. Et pourtant son récit est purement factuel, très froid, comme sans émotion. Seul le dernier quart voit un léger changement mais j'ai eu du mal avec cette narration. Ceci dit, j'ai trouvé le roman très intéressant et je pense qu'il peut plaire à beaucoup de lecteurs. L'auteur a d'ailleurs eu des prix et a été nommé pour le Prix Nobel de Littérature en 2004.
Pour le défi 17 Un livre du mouvement Harlem Renaissance ou dont le personnage est un Noir américain, j'ai lu Dites leur que je suis un homme d'Ernest J. Gaines.
Années 40, sud des Etats Unis. Jefferson est un jeune homme noir peu éduqué, sans véritable famille excepté sa marraine qui l'a recueilli et éduqué. Sans qu'on sache vraiment s'il est coupable ou s'il s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, il est accusé d'avoir participé au meurtre d'un homme blanc et condamné à la chaise électrique. Personne dans son entourage ne remet en cause cette décision de justice mais, durant le plaidoyer, Jefferson a été comparé à un porc et ça, sa marraine ne le supporte pas. Elle charge donc Grant Wiggins, jeune instituteur noir de la plantation, d'aller le voir régulièrement en prison pour lui redonner son humanité avant d'être exécuté. Grant, qui n'est plus croyant et se le voit reprocher constamment, y va à reculons ... Le roman, raconté du point de vue de Grant, est d'une part un face à face entre ces deux hommes, d'autre part le récit introspectif de la manière dont Grant vit cette expérience et sa vie de noir pauvre en général.
J'aurais adoré aimer ce roman et pourtant j'ai peiné à le lire ... Grant est traversé par divers émotions et sentiments : l'horreur, la frustration, le refus, la colère, l'abattement, l'amour aussi, la révolte. Et pourtant son récit est purement factuel, très froid, comme sans émotion. Seul le dernier quart voit un léger changement mais j'ai eu du mal avec cette narration. Ceci dit, j'ai trouvé le roman très intéressant et je pense qu'il peut plaire à beaucoup de lecteurs. L'auteur a d'ailleurs eu des prix et a été nommé pour le Prix Nobel de Littérature en 2004.
- AdrenFidèle du forum
Bonjour à tous,
en suivant vos conseils, je viens de lire Mauvaises herbes de Dima Abdallah. Plutôt que de le classer dans l'auteur libanais, il va remplir le défi "cultivons notre jardin" si cela vous convient, ou dans ce cas, plutôt, conservons les mauvaises herbes du titre. Cette métaphore parcourt tout le récit à deux voix de la jeune fille déracinée et de son père qui reste au Liban. Je ne développe pas le résumé, d'autres l'ont déjà fait.
Extraits, concernant ces "mauvaises herbes"dans le récit du père d'abord :
"Je repense à quand elle me demandait le nom es mauvaises herbes, des adventices qui poussaient autour des rosiers et des jasmins, et je m'en veux de n'avoir jamais su répondre. Je me dis qu'elle avait raison de s'intéresser autant aux mauvaises herbes qu'aux bonnes. J'espère qu'elle grandira comme poussent ces adventices. [...] Celles dont on arrache sans relâche les racines parce qu'elles ne conviennent pas, parce qu'elles ont poussé au mauvais endroit au mauvais moment, mais qui prolifèrent ailleurs."
Puis lorsque la fille adulte s'installe à Paris :
"Mon balcon ressemble de plus en plus à celui des petits vieux, parce que j'y laisse tout pousser sans le moindre parti pris, sans la moindre sélection. Parce que, comme eux, mes souvenirs sont innombrables et que, comme eux, j'ai tout le temps peur d'oublier. Je laisse pousser tous les souvenirs, même ceux qui, comme les mauvaises herbes, poussent là où on ne leur a rien demandé. Là où ils dérangent. Je ne jette plus rien. Je veille mes vieilles plantes malades jusqu'à ce qu'elles aient rendu leur dernier souffle. J'arrose, je déplace, je taille les branches gangrenés jusqu'au dernier souvenir de bois vert." Vous l'aurez compris, ce jardin qu'elle veut d'abord voir disparaître avant finalement d'en prendre soin, ce sont ses souvenirs du Liban, de la langue arabe, de son père et de son enfance.
Comme vous, j'ai beaucoup aimé l'écriture délicate, les images récurrentes (les mains des parents, des enfants) et le récit à deux voix, surtout celle du père, parfois trop absent à mon goût. Il se trouve que j'ai aussi l'âge de l'auteure.
en suivant vos conseils, je viens de lire Mauvaises herbes de Dima Abdallah. Plutôt que de le classer dans l'auteur libanais, il va remplir le défi "cultivons notre jardin" si cela vous convient, ou dans ce cas, plutôt, conservons les mauvaises herbes du titre. Cette métaphore parcourt tout le récit à deux voix de la jeune fille déracinée et de son père qui reste au Liban. Je ne développe pas le résumé, d'autres l'ont déjà fait.
Extraits, concernant ces "mauvaises herbes"dans le récit du père d'abord :
"Je repense à quand elle me demandait le nom es mauvaises herbes, des adventices qui poussaient autour des rosiers et des jasmins, et je m'en veux de n'avoir jamais su répondre. Je me dis qu'elle avait raison de s'intéresser autant aux mauvaises herbes qu'aux bonnes. J'espère qu'elle grandira comme poussent ces adventices. [...] Celles dont on arrache sans relâche les racines parce qu'elles ne conviennent pas, parce qu'elles ont poussé au mauvais endroit au mauvais moment, mais qui prolifèrent ailleurs."
Puis lorsque la fille adulte s'installe à Paris :
"Mon balcon ressemble de plus en plus à celui des petits vieux, parce que j'y laisse tout pousser sans le moindre parti pris, sans la moindre sélection. Parce que, comme eux, mes souvenirs sont innombrables et que, comme eux, j'ai tout le temps peur d'oublier. Je laisse pousser tous les souvenirs, même ceux qui, comme les mauvaises herbes, poussent là où on ne leur a rien demandé. Là où ils dérangent. Je ne jette plus rien. Je veille mes vieilles plantes malades jusqu'à ce qu'elles aient rendu leur dernier souffle. J'arrose, je déplace, je taille les branches gangrenés jusqu'au dernier souvenir de bois vert." Vous l'aurez compris, ce jardin qu'elle veut d'abord voir disparaître avant finalement d'en prendre soin, ce sont ses souvenirs du Liban, de la langue arabe, de son père et de son enfance.
Comme vous, j'ai beaucoup aimé l'écriture délicate, les images récurrentes (les mains des parents, des enfants) et le récit à deux voix, surtout celle du père, parfois trop absent à mon goût. Il se trouve que j'ai aussi l'âge de l'auteure.
- PointàlaligneExpert
Pour le défi 17 Un livre du mouvement Harlem Renaissance ou dont le personnage est un Noir américain : Tant que je serai noire, de Maya Angelou.
Disparue il y a quelques années, Maya Angelou a vécu à Harlem et œuvré pour les Civil Rights. Elle a côtoyé Martin Luther King. Consécration étrange, Mattel vient de commercialiser une Barbie à son effigie (la poupée tient le premier tome de son autobiographie):
https://www.huffingtonpost.fr/entry/maya-angelou-barbie-a-son-effigie-et-ca-veut-dire-beaucoup_fr_60093e5fc5b6df63a91d3f36
Tant que je serai noire fait aussi partie de son autobiographie, et montre sa vie de femme libre à Harlem, au Caire et au Ghana, en compagnie de son fils adolescent Guy et des hommes qui partagent parfois sa vie.
Disparue il y a quelques années, Maya Angelou a vécu à Harlem et œuvré pour les Civil Rights. Elle a côtoyé Martin Luther King. Consécration étrange, Mattel vient de commercialiser une Barbie à son effigie (la poupée tient le premier tome de son autobiographie):
https://www.huffingtonpost.fr/entry/maya-angelou-barbie-a-son-effigie-et-ca-veut-dire-beaucoup_fr_60093e5fc5b6df63a91d3f36
Tant que je serai noire fait aussi partie de son autobiographie, et montre sa vie de femme libre à Harlem, au Caire et au Ghana, en compagnie de son fils adolescent Guy et des hommes qui partagent parfois sa vie.
- *Ombre*Grand sage
Ça t'a plu, Pointàlaligne ? Je pensais justement à cette autobio pour cette entrée.
- PointàlaligneExpert
Je suis contente de l'avoir lu, plus pour sa valeur de témoignage que pour ses qualités littéraires. J'espère mettre la main sur Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage à la réouverture des médiathèques ; le CDI du lycée de Monsieur Pointàlaligne ne l'avait pas.
Nous avons beaucoup de chance d'avoir accès aux CDI pendant la fermeture des autres bibliothèques...
Nous avons beaucoup de chance d'avoir accès aux CDI pendant la fermeture des autres bibliothèques...
- nicole 86Expert spécialisé
Pointàlaligne a écrit: Nous avons beaucoup de chance d'avoir accès aux CDI pendant la fermeture des autres bibliothèques...
Ici, pas très loin, les médiathèques sont ouvertes.
- AdrenFidèle du forum
Bonsoir à tous,
à nouveau un titre qui peut convenir pour plusieurs défis Le grand cahier d'Agota Kristof. Il se trouve dans la sélection de Télérama, l'un des personnages est appelé "Sorcière", il se déroule dans un pays en guerre et son auteure hongroise a émigré en Suisse. C'est de cernier item que je retiens pour le moment. Il me fallait la motivation du défi pour lire ce livre qui se trouve dans ma bibliothèque depuis plusieurs années (depuis sa sortie en poche, je pense). Comme je m'y attendais, les scènes de cruauté gratuite et de sexualité m'ont dérangée. Dans un pays en guerre, deux jumeaux sont confiés par leur mère à leur grand-mère (la sorcière) qui n'en veut pas et s'empresse de les mettre au travail. Contrairement à elle, ils sont instruits, savent lire et écrire et font dans leur "grand cahier" le récit de leur quotidien. Le ton est volontairement détaché pour rester au plus près des faits, sans affects, ce qui rend l'ensemble troublant et dérangeant, évidemment. C'est le premier tome d'une trilogie, et je crois que même un défi comme "lire le deuxième tome d'une trilogie" ne me ferait pas lire la suite. Cela dit, je sais que ce livre a eu beaucoup de succès et je comprends pourquoi, ce côté "dérangeant" n'y est certainement pas étranger.
à nouveau un titre qui peut convenir pour plusieurs défis Le grand cahier d'Agota Kristof. Il se trouve dans la sélection de Télérama, l'un des personnages est appelé "Sorcière", il se déroule dans un pays en guerre et son auteure hongroise a émigré en Suisse. C'est de cernier item que je retiens pour le moment. Il me fallait la motivation du défi pour lire ce livre qui se trouve dans ma bibliothèque depuis plusieurs années (depuis sa sortie en poche, je pense). Comme je m'y attendais, les scènes de cruauté gratuite et de sexualité m'ont dérangée. Dans un pays en guerre, deux jumeaux sont confiés par leur mère à leur grand-mère (la sorcière) qui n'en veut pas et s'empresse de les mettre au travail. Contrairement à elle, ils sont instruits, savent lire et écrire et font dans leur "grand cahier" le récit de leur quotidien. Le ton est volontairement détaché pour rester au plus près des faits, sans affects, ce qui rend l'ensemble troublant et dérangeant, évidemment. C'est le premier tome d'une trilogie, et je crois que même un défi comme "lire le deuxième tome d'une trilogie" ne me ferait pas lire la suite. Cela dit, je sais que ce livre a eu beaucoup de succès et je comprends pourquoi, ce côté "dérangeant" n'y est certainement pas étranger.
- DorineHabitué du forum
Je me souviens de la polémique qu'il y a eue il y quelques années parce qu'un prof l'avait étudié avec ses élèves. Les parents avaient contesté, alerté les médias...Adren a écrit:Bonsoir à tous,
à nouveau un titre qui peut convenir pour plusieurs défis Le grand cahier d'Agota Kristof. Il se trouve dans la sélection de Télérama, l'un des personnages est appelé "Sorcière", il se déroule dans un pays en guerre et son auteure hongroise a émigré en Suisse. C'est de cernier item que je retiens pour le moment. Il me fallait la motivation du défi pour lire ce livre qui se trouve dans ma bibliothèque depuis plusieurs années (depuis sa sortie en poche, je pense). Comme je m'y attendais, les scènes de cruauté gratuite et de sexualité m'ont dérangée. Dans un pays en guerre, deux jumeaux sont confiés par leur mère à leur grand-mère (la sorcière) qui n'en veut pas et s'empresse de les mettre au travail. Contrairement à elle, ils sont instruits, savent lire et écrire et font dans leur "grand cahier" le récit de leur quotidien. Le ton est volontairement détaché pour rester au plus près des faits, sans affects, ce qui rend l'ensemble troublant et dérangeant, évidemment. C'est le premier tome d'une trilogie, et je crois que même un défi comme "lire le deuxième tome d'une trilogie" ne me ferait pas lire la suite. Cela dit, je sais que ce livre a eu beaucoup de succès et je comprends pourquoi, ce côté "dérangeant" n'y est certainement pas étranger.
- AdrenFidèle du forum
Ah oui, il reste le titre dont je n'avais pas encore parlé en attendant de savoir où le classer et que j'associe pour le moment à l'item "résister/ se soumettre" J'avais 15 ans d'Elie Buzyn (convient aussi pour "c'est la guerre", bien sûr). Je l'avais choisi parce qu'il me paraissait aussi accessible pour des collégiens, c'est le cas. Il s'agit d'une autobiographie. L'auteur revient sur son enfance heureuse en Pologne jusqu'en 1944, puis la déportation et la mort de sa famille à Auschwitz, mais ce qu'il raconte surtout, c'est la suite, la libération du camp et le difficile retour à la vie. Le livre est composé de trois parties "vivre, survivre, revivre". L'auteur explique aussi pourquoi il lui est important désormais de transmettre ce qu'il a vécu après avoir tenté de l'oublier.
Deux extraits pour justifier mon choix :
Le jour de la cérémonie[ma bar-mitsva] ma mère m'a pris sur ses genoux pour me parler. Sans le savoir, elle m'a fait le plus beau des cadeaux, car ce sont les mots qu'elle a prononcés ce jour-là qui m'ont donné la force de résister aux épreuves de la guerre."
"L'autre raison pour laquelle on comptait si peu de suicides [à Auschwitz], c'était que pour la plupart des Juifs, vivre signifiait résister à la loi des nazis. Notre survie représentait une affirmation du droit des Juifs à la vie ; se suicider était au contraire collaborer à notre propre extermination."
Deux extraits pour justifier mon choix :
Le jour de la cérémonie[ma bar-mitsva] ma mère m'a pris sur ses genoux pour me parler. Sans le savoir, elle m'a fait le plus beau des cadeaux, car ce sont les mots qu'elle a prononcés ce jour-là qui m'ont donné la force de résister aux épreuves de la guerre."
"L'autre raison pour laquelle on comptait si peu de suicides [à Auschwitz], c'était que pour la plupart des Juifs, vivre signifiait résister à la loi des nazis. Notre survie représentait une affirmation du droit des Juifs à la vie ; se suicider était au contraire collaborer à notre propre extermination."
- AdrenFidèle du forum
Dorine, je ne savais pas que ce roman avait déclenché une polémique, mais je n'en suis pas surprise. Je comprends les deux côtés, le prof qui veut l'étudier, les parents qui contestent, selon ce que l'on retient du roman. Il reste que je l'ai trouvé très violent (j'allais écrire "inutilement violent", mais non, la violence y est nécessaire) et que je ne le donnerai absolument pas à lire à des collégiens, certaines scènes étant vraiment rudes pour des élèves. Il me fait plus d'effet que les récits de S. King dont il a déjà été question, à cause de l'aspect authentique, certainement.
- DorineHabitué du forum
Quelques précisions ici :
http://lalettrine.over-blog.com/article-6963542.html
http://lalettrine.over-blog.com/article-6963542.html
- AdrenFidèle du forum
Je retiendrai surtout qu'en 2000, le Ministre, en l'occurrence Jack Lang, avait éteint le feu en écrivant au principal du collège, sans donner raison aux parents. Epoque bénie ?
- Cléopatra2Guide spirituel
Je suis en train de lire un livre sur l'histoire de la recherche des preuves scientifiques dans les enquêtes et les procès. Il y a un chapitre entier dédié aux poisons. Est-ce que ça peut rentrer dans l'item ou alors non car ce n'est qu'un chapitre?
Il est probable que je lise un autre bouquin avec des poisons dedans d'ici la fin du défi, mais au cas où?
Il est probable que je lise un autre bouquin avec des poisons dedans d'ici la fin du défi, mais au cas où?
- miss sophieExpert spécialisé
Je viens de finir Le cœur cousu de Carole Martinez (2007), qui entre dans les défis 20 (Merveille), 37 (Sorcières) et 50 (le Sud).
Je reproduis d'abord la quatrième de couverture : « Dans un village du sud de l'Espagne, une lignée de femmes se transmet depuis la nuit des temps une boîte mystérieuse... Frasquita y découvre des fils et des aiguilles et s'initie à la couture. Elle sublime les chiffons, coud les êtres ensemble, reprise les hommes effilochés. Mais ce talent lui donne vite une réputation de magicienne, ou de sorcière. Jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs, elle est condamnée à l'errance à travers une Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang. Elle traîne avec elle sa caravane d'enfants, eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels. Carole Martinez construit son roman en forme de conte : les scènes, cruelles ou cocasses, témoignent du bonheur d'imaginer. Le merveilleux ici n'est jamais forcé : il s'inscrit naturellement dans le cycle de la vie. »
C'est un roman foisonnant de personnages hauts en couleurs, improbables figures aux talents merveilleux et aux excès non ordinaires, auxquelles on croit pourtant et on s’attache. Une œuvre indescriptible, pleine de vie, de magie, de passion, de douleur, de poésie, et qui ne ressemble à aucune autre. Comme Du domaine des murmures du même auteur que j’ai lu peu auparavant (j'en avais parlé là : https://www.neoprofs.org/t128990p375-neo-defi-lecture-2020-ici-on-papote#5108013), l’écriture est très belle, et pourtant différente. Une fois le livre refermé, les personnages continuent à nous habiter.
Je reproduis d'abord la quatrième de couverture : « Dans un village du sud de l'Espagne, une lignée de femmes se transmet depuis la nuit des temps une boîte mystérieuse... Frasquita y découvre des fils et des aiguilles et s'initie à la couture. Elle sublime les chiffons, coud les êtres ensemble, reprise les hommes effilochés. Mais ce talent lui donne vite une réputation de magicienne, ou de sorcière. Jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs, elle est condamnée à l'errance à travers une Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang. Elle traîne avec elle sa caravane d'enfants, eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels. Carole Martinez construit son roman en forme de conte : les scènes, cruelles ou cocasses, témoignent du bonheur d'imaginer. Le merveilleux ici n'est jamais forcé : il s'inscrit naturellement dans le cycle de la vie. »
C'est un roman foisonnant de personnages hauts en couleurs, improbables figures aux talents merveilleux et aux excès non ordinaires, auxquelles on croit pourtant et on s’attache. Une œuvre indescriptible, pleine de vie, de magie, de passion, de douleur, de poésie, et qui ne ressemble à aucune autre. Comme Du domaine des murmures du même auteur que j’ai lu peu auparavant (j'en avais parlé là : https://www.neoprofs.org/t128990p375-neo-defi-lecture-2020-ici-on-papote#5108013), l’écriture est très belle, et pourtant différente. Une fois le livre refermé, les personnages continuent à nous habiter.
- AdrenFidèle du forum
Miss Sophie, c'est le titre auquel je pensais justement pour la "merveille ". J'ai beaucoup aimé d'autres de ses romans et je n'ai pas encore lu celui-là.
- *Ombre*Grand sage
J'en garde un excellent souvenir, ainsi que du Domaine des murmures. Carole Martinez est une autrice à la belle plume et à l'imaginaire d'une grande richesse.
- AdrenFidèle du forum
Oui, Du domaine des murmures et La terre qui penche (tiens, une subordonnée relative...)
- lulucastagnetteEmpereur
*Ombre* a écrit:J'en garde un excellent souvenir, ainsi que du Domaine des murmures. Carole Martinez est une autrice à la belle plume et à l'imaginaire d'une grande richesse.
Décidément, nous avons vraiment les mêmes goûts !
Le cœur cousu m'a marquée et m'a fait penser à Garcia Marquez. Du domaine des murmures, dans un tout autre genre, m'a beaucoup touchée également.
De mon côté (et dans un tout autre genre encore une fois), j'ai lu Dans la toile de Vincent Hauuy pour le défi 48 (une histoire qui se passe dans les montagnes françaises)
Un thriller français qui se passe dans les Vosges. Une jeune femme, qui, suite à une fusillade dont elle est la seule survivante et après plusieurs semaines de coma, souffre de séquelles physiques et d'amnésie partielle. Son mari et elle quittent Paris pour un chalet isolé dans les Vosges. Dès son entrée dans la maison, le malaise s'installe. La jeune femme va peu à peu découvrir la vérité sur son passé fragmentaire, sur sa famille, sur son mari...
Assez classique dans le scénario (une femme fragilisée par un drame qui découvre que ses proches ne lui veulent pas que du bien) mais cela fonctionne. Dans le genre "page-turner" au coin du feu pour une aprèm détente, ça se défend.
- lulucastagnetteEmpereur
Pour le défi 18 (oeuvres d'art), j'ai lu Les femmes qui aiment sont dangereuses de Laure Adler et Elisa Lecosse. Une histoire de la femme en tant qu'objet de désir et objet désirant dans l'histoire de l'art. Beaucoup d'oeuvres connues et d'autres à découvrir. Sympa.
Pour le défi 30 (un livre paru avant 1600), je conseille vivement la (courte) chantefable Aucassin et Nicolette que je ne connaissais que de nom. Aucassin aime Nicolette, Nicolette aime Aucassin, mais voilà leurs parents désapprouvent. Mais le courage et l'ingéniosité de Nicolette ainsi que la fidélité d'Aucassin auront raison de tous les obstacles. Une héroïne du Moyen Age qui escalade les tours, c'est suffisamment rare pour être souligné !
Pour le défi 30 (un livre paru avant 1600), je conseille vivement la (courte) chantefable Aucassin et Nicolette que je ne connaissais que de nom. Aucassin aime Nicolette, Nicolette aime Aucassin, mais voilà leurs parents désapprouvent. Mais le courage et l'ingéniosité de Nicolette ainsi que la fidélité d'Aucassin auront raison de tous les obstacles. Une héroïne du Moyen Age qui escalade les tours, c'est suffisamment rare pour être souligné !
- glucheNiveau 10
Je vous lis avec intérêt, retrouvant au fil des pages des auteurs que j'aime beaucoup comme Carole Martinez ou Hélène Gestern, ou d'autres à découvrir.
A mon tour, je voudrais partager avec vous une découverte littéraire.
Pour le défi 36, de la poésie en prose, je viens de terminer Près du Rouge-Gorge de Marguerite Burnat-Provins. Je l'ai découverte il y a quelques mois avec son recueil de poèmes le plus connu Le Livre de Toi, cent poèmes d'amour, empreints d'une sensualité vibrante et d'une beauté qui m'a subjuguée. C'est vraiment une poétesse qui mérite d'être connue (elle a aussi écrit des récits mais je n'en ai lu aucun pour l'instant), je vous la recommande vraiment. Elle est également peintre et c'est à ce titre qu'elle est la plus connue.
Je n'ai pas retrouvé dans Près du Rouge-Gorge le lyrisme amoureux qui m'avait tant charmée, mais l'écriture reste magnifique, chatoyante et le texte mêle descriptions de la nature, des oiseaux, d'objets ou de moments quotidiens, réflexions personnelles, c'est très riche, très diversifié à tel point que j'ai eu du mal à choisir un extrait. Je vous offre d'abord sa description d'une prune:
Elle parle aussi de la poésie avec beaucoup de justesse à mes yeux:
A mon tour, je voudrais partager avec vous une découverte littéraire.
Pour le défi 36, de la poésie en prose, je viens de terminer Près du Rouge-Gorge de Marguerite Burnat-Provins. Je l'ai découverte il y a quelques mois avec son recueil de poèmes le plus connu Le Livre de Toi, cent poèmes d'amour, empreints d'une sensualité vibrante et d'une beauté qui m'a subjuguée. C'est vraiment une poétesse qui mérite d'être connue (elle a aussi écrit des récits mais je n'en ai lu aucun pour l'instant), je vous la recommande vraiment. Elle est également peintre et c'est à ce titre qu'elle est la plus connue.
Je n'ai pas retrouvé dans Près du Rouge-Gorge le lyrisme amoureux qui m'avait tant charmée, mais l'écriture reste magnifique, chatoyante et le texte mêle descriptions de la nature, des oiseaux, d'objets ou de moments quotidiens, réflexions personnelles, c'est très riche, très diversifié à tel point que j'ai eu du mal à choisir un extrait. Je vous offre d'abord sa description d'une prune:
Cette prune fut verte avec des points d'un or qu'on ne trouve pas au Klondyke. Le soleil l'a empourprée d'une passion superbe, sur sa tunique cramoisie, la nature a tendu un voile azuré, qu'on ne pourrait pas acheter même en Chine, le crêpe le plus fin, ouvré par les tisseuses d'Eté et, sous la soie rouge divine, sous le crêpe givré, l'or apparaît encore, cette sourde richesse.
Sur aucun bijou je n'ai vu ces reflets et j'admire. Ah! La bienfaisante folie que de longuement admirer cette impassible rareté, qui mûrit comme nous pour succomber. Dieu la tend à nos yeux tout autant qu'à nos lèvres.
Que l'ironie du raisonnable me reproche l'hommage à la princesse du verger, comblée de joyaux sous sa robe, qu'importe, je le lui devais.
Elle parle aussi de la poésie avec beaucoup de justesse à mes yeux:
J'ignore si je suis poète... mais j'aime me sentir toute seule derrière cette porte fermée.
[...]
Il me faut des cloisons très épaisses, très sourdes, des murs très hauts, pour protéger la poésie, l'inquiète, la peureuse dont la voix ne psalmodie que dans la paix.
[...]
Ne plus avoir de souliers, de boîte aux lettres, d'encrier; goûter le grand bonheur d'être enfin misérable. Le raisonnable est dans l'humilité.
Sans témoin, sans le souci de la durée, en ton honneur, ô puissance cachée, improviser des strophes qui s'envolent et, sur la page assombrie, ne puissent jamais retomber.
Comme le Japonais Tushitsu, brûler tout ce qui fut murmure du passé, garder trois mots en mon cœur dégrisé.
Et le soir, face à l'insondable, allongée sous la couverture d'étoiles, pouvoir songer, indéfiniment songer.
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