parent menaçant au téléphone

Bonjour,
je suis directrice de SEGPA dans un collège en REP+. Un parent a pété une pile car on a refusé de laisser sortir sa fille seule pour qu'elle aille à un rdv. Le père a appelé, nous a tous traités de "cons" et m'a ensuite dit "je vais venir à votre bureau et ça va ch...!". Ensuite, il est venu au collège chercher sa fille et j'ai dit aux surveillants de ne pas le laisser venir jsq à moi..  Je vais donc déposer une main courante lundi. Ma question est de savoir si je peux faire 1 courrier sous couvert de mon chef aux parents afin qu'ils sachent que je suis allée voir la police.
Merci et bon wend

Une main courante ne sert pas à grand chose, autant porter plainte.

Je ne ferais pas de courrier aux parents pour le moment. Il faut porter plainte, quitte à insister si on t'oriente sur une main courante. Tu as droit à la protection fonctionnelle, il faut que tu en parles au chef d'établissement. Il y a  un vade-mecum qui s'appelle "guide d'accompagnement en cas d'incivilités ou d'agression" qui recense les conduites à tenir. Courage

Un parent d'élève (camarade de ma fille) m'a appelée pour me menacer (contexte difficile, famille gitane sédentarisée récemment, gamins scolarisés en accordéon, contact très rude avec l'équipe...) sa fille en ULIS, fragile, obèse, diabétique, handicapée à 60%, a mal pris qu'un jour ma fille - qui était copine avec elle, avec son côté "je vais vers la petite qui est toute seule dans la cour" - ne s'asseye pas à côté d'elle à la cantine (alors qu'il n'y avait plus de place), je ne sais pas ce que la gamine a raconté à sa mère... Elle m'a accusée d'être raciste, grossophobe (mes filles sont métisses africaines et je suis loin d'être une sylphide, ça donne une idée de la légitimité des propos), m'a menacée de m'envoyer ses frères pour me donner une raclée en disant qu'elle savait où j'habitais et qu'elle savait à quoi je ressemblais... Je suis restée calme, j'ai raccroché et j'ai fait un mail au CDE, qui m'a rappelée le lendemain pour me demander de déposer une main courante. Ce n'était pas son coup d'essai, elle s'en était déjà pris physiquement à des parents, des enseignants (y compris le prof d'ULIS) et la gendarmerie essayait de rassembler des témoignages pour sévir et mettre le hola à des agissements familiaux très répréhensibles et qui prenaient de l'ampleur. Plus eu de nouvelles, inutile de dire que ma fille fuit désormais la gamine comme la peste et elle semble aller mieux, plus équilibrée et intégrée, j'étais à un de ses CC en juin, tant mieux, elle me faisait pitié, avec une mère pareille!.

Tout ça pour dire que les gendarmes ou policiers et les CDE sont normalement en lien, s'épaulent dans ce genre de cas (selon mon expérience).

Lady Olenna confirmera peut-être que le volet juridique fait partie intégrante de la formation des perdir, et jusqu'à quel point on les prépare à ce genre d'incident...

Nous faisons partie de ces catégories de personnels (avec les pompiers, infirmiers, etc..) pour qui il ne doit pas y avoir de main courante mais obligatoirement un dépot de plainte en cas d'agression/insultes/menaces, etc.. Si un gendarme/policier refuse de prendre ta plainte, tu dois le signaler à ses supérieurs, c'est une faute grave.

En effet il faut insister. L'année dernière j'ai accompagné au commissariat une professeure de lettres qui avait été insultée à la grille de l'établissement. A l'accueil, alors que j'expliquais que nous venions porter plainte, la policière nous a dit que ce serait plutôt une main courante. J'ai dû insister "ah non non ce sera une plainte" et évoquer le nom du référent sécurité pour qu'on accepte de prendre la plainte.

Quelle est la différence pour les policiers ? La plainte leur donne plus de boulot ?

Je pense qu'ils doivent mener une enquête en cas de plainte, pas forcément pour une main courante.

Bon, comme ça il est clair qu'il faut insister. Sinon lettre au procureur. Epicétou.

LadyOlenna a écrit:Je pense qu'ils doivent mener une enquête en cas de plainte, pas forcément pour une main courante.

La plainte doit être obligatoirement transmise au procureur. Par contre, il me semble que c'est lui qui décide s'il y a enquête ou non (et je doute que ce soit systématique).

Edit : en cas de refus de dépôt de plainte par la police ou la gendarmerie, il est par ailleurs possible de déposer plainte par lettre directement au procureur.

Dans le cas que j'ai cité je sais qu'il y a eu une enquête et que le gamin qui a insulté la professeure a été convoqué (il est "bien connu des services de police" comme on dit !). Les professeurs témoins et moi avons été convoqués aussi. Bon dépôt de plainte en janvier et convocations en octobre, hein... je vois que l'éducation nationale n'est pas le seul parent pauvre de l'Etat.

Celadon a écrit:Quelle est la différence pour les policiers ? La plainte leur donne plus de boulot ?

Ils sont obligés de recevoir le mis en cause avant d'envoyer le tout au niveau supérieur.

Quand je pense qu'il y quelques années, j'ai dû me rendre à la gendarmerie car un *** du village avait porté plainte contre moi car mes chiennes avaient aboyé contre ses vaches
Evidemment, ça n'a pas abouti

Prezbo a écrit:

LadyOlenna a écrit:Je pense qu'ils doivent mener une enquête en cas de plainte, pas forcément pour une main courante.

La plainte doit être obligatoirement transmise au procureur. Par contre, il me semble que c'est lui qui décide s'il y a enquête ou non (et je doute que ce soit systématique).

Edit : en cas de refus de dépôt de plainte par la police ou la gendarmerie, il est par ailleurs possible de déposer plainte par lettre directement au procureur.

Très efficace. Je parle d'expérience.