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- JacqGuide spirituel
Pour la timidité, cela peut passer.
Lorsque j'ai débuté j'étais mort de trouille (ça a duré 5mn, mais j'avais une petite classe très gérable). J'ai toujours détesté et je déteste toujours parler en public. Au collège et au lycée j'avais réussi à échapper à tous les exposés (je ne sais pas comment) que l'on nous demandait de faire et je détestais (voir refusais) de passer au tableau ! Et maintenant je passe ma journée à faire le clown au tableau...
Mais face à la classe je ne me suis jamais trouvé dans cette situation alors que je le redoutais fortement. C'est vrai par contre que j'ai débuté avec une seule classe, facile, à petit effectif, ça a peut-être aidé à vaincre la trouille du premier jour.
Pour le reste, je serai moins catégorique, dans un sens ou dans un autre, que les collègues qui ont déjà répondu. Je ne regrette pas du tout d'être enseignant, c'est ce que je voulais faire et je suis content de l'être. Cela n'empêche, comme mes collègues, de déplorer ce qu'ils ont déploré. J'aime toujours être avec les élèves, même s'ils nous cassent souvent les pieds (après, je mesure la chance que j'ai d'être dans l'établissement où je suis).
Notre peut-être future collègue avait essayé de rentrer à l'école d'infirmières. Je ne crois pas que les infirmières soient mieux loties que nous, tout le temps, et en ce moment particulièrement (celles que je connais sont en train de craquer totalement).
Et pour les mutations, la difficulté n'est pas pour ceux qui veulent Créteil ou Versailles mais plutôt pour ceux qui ne veulent pas y aller.
Pour la géographie... Roger Brunet dans "Les mots de géographie" qui écrivait avec humour (je crois, je fais de mémoire, je n'ai pas l'ouvrage chez moi, donc les termes ne doivent pas être les mêmes) : Enseignant d'histoire (géographie ?) : "qui enseigne parfois aussi la géographie". C'est vrai que si l'on doit faire officiellement du 50/50 je passe beaucoup plus de temps sur une séquence d'histoire... C'est curieux non ? :sourit: Les thèmes en géographie me passionnent rarement.
Lorsque j'ai débuté j'étais mort de trouille (ça a duré 5mn, mais j'avais une petite classe très gérable). J'ai toujours détesté et je déteste toujours parler en public. Au collège et au lycée j'avais réussi à échapper à tous les exposés (je ne sais pas comment) que l'on nous demandait de faire et je détestais (voir refusais) de passer au tableau ! Et maintenant je passe ma journée à faire le clown au tableau...
Mais face à la classe je ne me suis jamais trouvé dans cette situation alors que je le redoutais fortement. C'est vrai par contre que j'ai débuté avec une seule classe, facile, à petit effectif, ça a peut-être aidé à vaincre la trouille du premier jour.
Pour le reste, je serai moins catégorique, dans un sens ou dans un autre, que les collègues qui ont déjà répondu. Je ne regrette pas du tout d'être enseignant, c'est ce que je voulais faire et je suis content de l'être. Cela n'empêche, comme mes collègues, de déplorer ce qu'ils ont déploré. J'aime toujours être avec les élèves, même s'ils nous cassent souvent les pieds (après, je mesure la chance que j'ai d'être dans l'établissement où je suis).
Notre peut-être future collègue avait essayé de rentrer à l'école d'infirmières. Je ne crois pas que les infirmières soient mieux loties que nous, tout le temps, et en ce moment particulièrement (celles que je connais sont en train de craquer totalement).
Et pour les mutations, la difficulté n'est pas pour ceux qui veulent Créteil ou Versailles mais plutôt pour ceux qui ne veulent pas y aller.
Pour la géographie... Roger Brunet dans "Les mots de géographie" qui écrivait avec humour (je crois, je fais de mémoire, je n'ai pas l'ouvrage chez moi, donc les termes ne doivent pas être les mêmes) : Enseignant d'histoire (géographie ?) : "qui enseigne parfois aussi la géographie". C'est vrai que si l'on doit faire officiellement du 50/50 je passe beaucoup plus de temps sur une séquence d'histoire... C'est curieux non ? :sourit: Les thèmes en géographie me passionnent rarement.
- DaphnéDemi-dieu
Ilona a écrit:JC Grandin a écrit:Je ne saurais que trop vous conseiller le métier de professeur.
La satisfaction de voir ses élèves progresser semaine après semaine, mois après mois, n'a pas d'équivalent dans le monde professionnel. Je ne me sens jamais aussi utile pour la société que lorsque je constate qu'un apprenant a divisé par deux ses fautes d'orthographe en l'espace d'un trimestre, sait rédiger une réponse avec méthode ou prend plaisir à lire et à écrire, à force d'entendre parler des grands écrivains.
Le salaire est suffisant pour bien vivre et envisager l'achat d'une maison, tout en prenant en été et en hiver des vacances bien méritées.
Pour ma part, je ne ressens aucun mépris venant des parents (je n'ai sans doute pas les mêmes que les autres intervenants de ce fil) mais au contraire beaucoup de reconnaissance lors des différentes réunions (et plus encore à l'issue du confinement).
S'agissant des préparations de cours, cela prend effectivement un certain temps, mais pas tant que ça si l'on met en place un enseignement traditionnel et réellement efficace (pour le français : beaucoup de grammaire, de conjugaison et d'orthographe, des rédactions faites avec méthode et quelques études de textes), sans se perdre dans des projets d'EPI ou des séquences sans queue ni tête, comme le font trop de (plus ou moins) jeunes collègues.
L'administration n'est pas embêtante si l'on sait mettre les points sur les i et imposer sa personnalité. Rien ne vous oblige à organiser tout un tas de sorties, de spectacles et d'activités effectivement « chronophages » (un mot que je déteste...). En revanche, il est vrai que cela vous servira pour votre avancement : c'est un choix à faire.
Bonne réflexion et au plaisir de vous compter parmi nos futurs collègues !
Jean-Michel, vous n'êtes pas drôle, vous n'avez donc rien de plus important à faire dans le ministère dont vous avez la charge.
:troll2:
- WeldingoNiveau 2
@JC Grandin : Merci pour ce moment ! En vous lisant, je me suis souvenue comment pouvait être le métier d’enseignant...il y a 40 ans !
- Madame-de-PierreHabitué du forum
Je suis d'accord avec ce que certains collègues ont dit plus haut : à moins d'avoir l'agreg ça ne vaut pas le coup d'être prof. Un agrégé a un temps de service et une paie qui devraient être à minima ceux d'un certifié, et compte tenu de la difficulté du concours un agrégé devrait gagner encore davantage. Enfin ce n'est que mon avis sur ce point.
- JC GrandinNiveau 1
Weldingo a écrit:@JC Grandin : Merci pour ce moment ! En vous lisant, je me suis souvenue comment pouvait être le métier d’enseignant...il y a 40 ans !
Pardon mais c'est la réalité de l'enseignement dans de nombreux établissements.
Le principal problème, et les parents en sont d'ailleurs bien conscients (ils m'en parlent souvent lors des réunions), vient des pratiques tout à fait inefficaces d'un nombre croissant de professeurs, qui multiplient séquences fourre-tout, activités ludiques et sorties « pédagogiques » tout en surnotant allègrement les « apprenants ». Ce n'est pas en bavassant à longueur de journée sur des « lectures (pseudo) analytiques » ni en bannissant de son cours la grammaire et l'orthographe (ou la chronologie en histoire) qu'on fait progresser un élève.
De la rigueur avant tout, voilà ce qui sauvera notre société, ce qui rend un professeur heureux et ce que les élèves eux-mêmes réclament.
- Philomène87Grand sage
Je trouve un peu dommage de décourager du métier une étudiante motivée qui vient demander des infos.
Heureusement que lorsque j'ai fait part de mon projet, en 1ère, à une professeure qui tenait un stand au forum des métiers, elle ne m'a pas répondu de la sorte...
Dire les inconvénients, oui, parce que ce n'est pas la peine de se voiler la face... Mais commencer sa réponse par "à fuir", je trouve cela lamentable.
D'accord nos salaires sont minables. Mais dans une crise comme celle que nous traversons, on peut s'estimer chanceux, non ? Combien de salariés du privé vont perdre leur emploi. Donc salaire minable vs sécurité de l'emploi... il faut choisir.
Il y a des professeurs qui aiment leur métier et qui n'en changeraient pour rien au monde.
Heureusement que lorsque j'ai fait part de mon projet, en 1ère, à une professeure qui tenait un stand au forum des métiers, elle ne m'a pas répondu de la sorte...
Dire les inconvénients, oui, parce que ce n'est pas la peine de se voiler la face... Mais commencer sa réponse par "à fuir", je trouve cela lamentable.
D'accord nos salaires sont minables. Mais dans une crise comme celle que nous traversons, on peut s'estimer chanceux, non ? Combien de salariés du privé vont perdre leur emploi. Donc salaire minable vs sécurité de l'emploi... il faut choisir.
Il y a des professeurs qui aiment leur métier et qui n'en changeraient pour rien au monde.
- DanskaProphète
Ilona a écrit:JC Grandin a écrit:Je ne saurais que trop vous conseiller le métier de professeur.
La satisfaction de voir ses élèves progresser semaine après semaine, mois après mois, n'a pas d'équivalent dans le monde professionnel. Je ne me sens jamais aussi utile pour la société que lorsque je constate qu'un apprenant a divisé par deux ses fautes d'orthographe en l'espace d'un trimestre, sait rédiger une réponse avec méthode ou prend plaisir à lire et à écrire, à force d'entendre parler des grands écrivains.
Le salaire est suffisant pour bien vivre et envisager l'achat d'une maison, tout en prenant en été et en hiver des vacances bien méritées.
Pour ma part, je ne ressens aucun mépris venant des parents (je n'ai sans doute pas les mêmes que les autres intervenants de ce fil) mais au contraire beaucoup de reconnaissance lors des différentes réunions (et plus encore à l'issue du confinement).
S'agissant des préparations de cours, cela prend effectivement un certain temps, mais pas tant que ça si l'on met en place un enseignement traditionnel et réellement efficace (pour le français : beaucoup de grammaire, de conjugaison et d'orthographe, des rédactions faites avec méthode et quelques études de textes), sans se perdre dans des projets d'EPI ou des séquences sans queue ni tête, comme le font trop de (plus ou moins) jeunes collègues.
L'administration n'est pas embêtante si l'on sait mettre les points sur les i et imposer sa personnalité. Rien ne vous oblige à organiser tout un tas de sorties, de spectacles et d'activités effectivement « chronophages » (un mot que je déteste...). En revanche, il est vrai que cela vous servira pour votre avancement : c'est un choix à faire.
Bonne réflexion et au plaisir de vous compter parmi nos futurs collègues !
Jean-Michel, vous n'êtes pas drôle, vous n'avez donc rien de plus important à faire dans le ministère dont vous avez la charge.
Oh bon sang, dire que j'avais raté ce grand moment de fou rire !
- JC GrandinNiveau 1
Philomène87 a écrit:Je trouve un peu dommage de décourager du métier une étudiante motivée qui vient demander des infos.
Heureusement que lorsque j'ai fait part de mon projet, en 1ère, à une professeure qui tenait un stand au forum des métiers, elle ne m'a pas répondu de la sorte...
Dire les inconvénients, oui, parce que ce n'est pas la peine de se voiler la face... Mais commencer sa réponse par "à fuir", je trouve cela lamentable.
D'accord nos salaires sont minables. Mais dans une crise comme celle que nous traversons, on peut s'estimer chanceux, non ? Combien de salariés du privé vont perdre leur emploi. Donc salaire minable vs sécurité de l'emploi... il faut choisir.
Il y a des professeurs qui aiment leur métier et qui n'en changeraient pour rien au monde.
Tout à fait d'accord.
Je ne comprends pas qu'on puisse exercer ce métier sans l'aimer. Si enseigner ne vous convient plus, démissionnez : on n'a qu'une vie, alors autant la vivre sans regrets !
Et en effet, nous jouons en ce moment un rôle considérable dans la société en permettant :
1) aux enfants de se changer les idées et de continuer à progresser
2) aux parents de se rendre à leur travail
Tout n'est pas rose, certes, mais c'est dans l'adversité que l'on se forge un caractère. Vous voyez, comme moi, qu'un vent mauvais souffle sur la France et sur l'Europe. Mais l'esprit de résistance n'est pas mort. Nous le portons, nous les enseignants heureux et fiers de l'être !
Merci de m'avoir lu.
- Fesseur ProGuide spirituel
Bravo !
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Pourvu que ça dure...
- HélipsProphète
T'as oublié des majuscules à Résistance, Enseignants. Quitte à être grandiloquent, faut l'être jusqu'au bout.JC Grandin a écrit:Philomène87 a écrit:Je trouve un peu dommage de décourager du métier une étudiante motivée qui vient demander des infos.
Heureusement que lorsque j'ai fait part de mon projet, en 1ère, à une professeure qui tenait un stand au forum des métiers, elle ne m'a pas répondu de la sorte...
Dire les inconvénients, oui, parce que ce n'est pas la peine de se voiler la face... Mais commencer sa réponse par "à fuir", je trouve cela lamentable.
D'accord nos salaires sont minables. Mais dans une crise comme celle que nous traversons, on peut s'estimer chanceux, non ? Combien de salariés du privé vont perdre leur emploi. Donc salaire minable vs sécurité de l'emploi... il faut choisir.
Il y a des professeurs qui aiment leur métier et qui n'en changeraient pour rien au monde.
Tout à fait d'accord.
Je ne comprends pas qu'on puisse exercer ce métier sans l'aimer. Si enseigner ne vous convient plus, démissionnez : on n'a qu'une vie, alors autant la vivre sans regrets !
Et en effet, nous jouons en ce moment un rôle considérable dans la société en permettant :
1) aux enfants de se changer les idées et de continuer à progresser
2) aux parents de se rendre à leur travail
Tout n'est pas rose, certes, mais c'est dans l'adversité que l'on se forge un caractère. Vous voyez, comme moi, qu'un vent mauvais souffle sur la France et sur l'Europe. Mais l'esprit de résistance n'est pas mort. Nous le portons, nous les enseignants heureux et fiers de l'être !
Merci de m'avoir lu.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- Une passanteEsprit éclairé
Exposer les raisons pour lesquelles on ne ferait pas le même choix si on avait su n'est pas décourager une étudiante, c'est montrer les réalités du métier, ce à quoi on ne s'attend pas quand on débute, surtout quand on s'imagine qu'on va enseigner comme le présente JC Grandin.
Le salaire minable, c'est celui qui ne te permet pas de ne pas finir dans le rouge tous les mois, ce n'est pas simplement faire attention à ses dépenses. Un salaire qui ne correspond nullement à ce à quoi on s'attend quand on a un statut de cadre A de la fonction publique.
Et comme on entre plus tardivement dans le métier, la retraite sera accessible également plus tard (67 ans pour moi !), et encore, pour une retraite de misère (toujours par rapport au niveau d'études). Si j'avais su, j'aurais fait un BTS, aurais commencé à travailler à 21 ans et en cas de licenciement, j'aurais perçu le chômage qui m'aurait laissé le temps de retrouver du travail (et quand on n'est pas trop bête, qu'on peut s'adapter, on en trouve)
Quand je suis devenue enseignante, je pensais m'élever socialement, mieux gagner ma vie que mes parents, partir en vacances et être plutôt à l'aise financièrement.
Cruelle désillusion, dont on cherche à prévenir une étudiante qui fera de toutes façons ce qu'elle voudra, mais en pleine connaissance de ce qui l'attend ou des conditions de travail qu'elle risque de rencontrer.
Parmi les collègues qui aiment leur métier sans regretter de l'exercer, combien vivent seuls, sans compagnon pour les aider financièrement ? Parce qu'ici, la plupart de ceux qui s'estiment satisfaits sont ceux qui ne sont pas dans l'obligation de compter seulement sur eux-mêmes, si je ne me trompe pas.
J'aime mon métier, dans la relation aux élèves et j'aime ma discipline, mais ce qui vient ternir ce plaisir d'enseigner est de plus en plus pesant au fur et à mesure des années et des réformes, et je crois vraiment qu'il faut avoir aussi conscience de cette usure que beaucoup de collègues subissent.
Quant aux indécrottables optimistes, tant mieux pour eux, merci de ne pas nier aux autres le droit de ne pas percevoir les choses de la même manière !
Le salaire minable, c'est celui qui ne te permet pas de ne pas finir dans le rouge tous les mois, ce n'est pas simplement faire attention à ses dépenses. Un salaire qui ne correspond nullement à ce à quoi on s'attend quand on a un statut de cadre A de la fonction publique.
Et comme on entre plus tardivement dans le métier, la retraite sera accessible également plus tard (67 ans pour moi !), et encore, pour une retraite de misère (toujours par rapport au niveau d'études). Si j'avais su, j'aurais fait un BTS, aurais commencé à travailler à 21 ans et en cas de licenciement, j'aurais perçu le chômage qui m'aurait laissé le temps de retrouver du travail (et quand on n'est pas trop bête, qu'on peut s'adapter, on en trouve)
Quand je suis devenue enseignante, je pensais m'élever socialement, mieux gagner ma vie que mes parents, partir en vacances et être plutôt à l'aise financièrement.
Cruelle désillusion, dont on cherche à prévenir une étudiante qui fera de toutes façons ce qu'elle voudra, mais en pleine connaissance de ce qui l'attend ou des conditions de travail qu'elle risque de rencontrer.
Parmi les collègues qui aiment leur métier sans regretter de l'exercer, combien vivent seuls, sans compagnon pour les aider financièrement ? Parce qu'ici, la plupart de ceux qui s'estiment satisfaits sont ceux qui ne sont pas dans l'obligation de compter seulement sur eux-mêmes, si je ne me trompe pas.
J'aime mon métier, dans la relation aux élèves et j'aime ma discipline, mais ce qui vient ternir ce plaisir d'enseigner est de plus en plus pesant au fur et à mesure des années et des réformes, et je crois vraiment qu'il faut avoir aussi conscience de cette usure que beaucoup de collègues subissent.
Quant aux indécrottables optimistes, tant mieux pour eux, merci de ne pas nier aux autres le droit de ne pas percevoir les choses de la même manière !
- MathadorEmpereur
Ce raisonnement est valable lorsque l'on a un conjoint qui a des revenus importants ou lorsque l'on a assez de patrimoine pour vivre de ses rentes.JC Grandin a écrit:Je ne comprends pas qu'on puisse exercer ce métier sans l'aimer. Si enseigner ne vous convient plus, démissionnez : on n'a qu'une vie, alors autant la vivre sans regrets !
Pour les autres, la nécessité d'avoir de l'argent pour manger à la fin du mois fait que la démission n'est pas forcément une option.
J'ai été l'un d'entre eux (du moins pour l'aspect financier). Mais j'étais agrégé en province et sans voiture, ce qui n'est absolument pas représentatif du corps enseignant.Une passante a écrit:Parmi les collègues qui aiment leur métier sans regretter de l'exercer, combien vivent seuls, sans compagnon pour les aider financièrement ? Parce qu'ici, la plupart de ceux qui s'estiment satisfaits sont ceux qui ne sont pas dans l'obligation de compter seulement sur eux-mêmes, si je ne me trompe pas.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- henrietteMédiateur
He ben, je n'aurai pas cliqué sur ce fil pour rien ! "un vent mauvais souffle sur la France et sur l'Europe", "l'esprit de résistance", mazette, vous n'y allez pas avec le dos de la cuillère ! Il est vrai que nous commémorons la mort de De Gaulle aujourd'hui, ceci explique sans doute le mélange dans les fiches d'éléments de langage, je suppose.
Par ces temps de morosité, merci en tout cas pour la belle tranche de rigolade.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- DaphnéDemi-dieu
Weldingo a écrit:@JC Grandin : Merci pour ce moment ! En vous lisant, je me suis souvenue comment pouvait être le métier d’enseignant...il y a 40 ans !
Alors là je m'insurge !
Déjà il y a 40 ans le métier était bien dégradé, peut-être moins qu'aujourd'hui mais ça démarrait fort.
Le désastre a débuté quand on a fait rentrer les parents dans l'école, et le système s'est effondré avec le collège unique, en 1976, ça fait 44 ans
Le lycée a été un peu préservé pendant quelque temps puis en faisant entrer tout le monde en seconde ben voilà, on en est où on en est.
- User12958Niveau 5
JC Grandin a écrit:
Je ne comprends pas qu'on puisse exercer ce métier sans l'aimer. Si enseigner ne vous convient plus, démissionnez
Ce que j'ai fait.
Après, dans mon cas, Prof de Lettres Modernes en lycée Technologique, c'est vraiment lié à la réforme actuelle, je me sentais très exactement nuisible à mes élèves en appliquant les consignes, le programme, les méthodes préconisées. Donc non, je refuse.
Professeur est un métier extraordinaire, oui, valorisant, oui je le crois, j'ai de merveilleux souvenirs de classes et d'élèves que j'ai aidés, qui ont réellement découvert des choses grâce à moi, oui j'ai gagné deux fois le SMIC après des années de vaches maigres d'étudiant boursier échelon maximum vivant chez sa mère divorcée, oui j'ai A-DO-RÉ mes études à la Fac, et j'ai aimé préparer des cours pour transmettre des savoirs et des techniques d'étude de textes, et des anecdotes sur les écrivains, et les vidéos d'Arte qu'aucun de mes élèves ou étudiants de BTS n'auraient eu l'initiative de regarder par eux-mêmes, j'ai été enchanté d'avoir des groupes de Latin lorsque j'étais contractuel à mes débuts, oui j'ai fais des cours merveilleux à des classes ouvertes, avides de savoir, à l'écoute et travailleuses, oui j'ai eu des élèves insupportables pour diverses raisons et j'ai été débordé par certaines classes ingérables, mais chaque matin je me levais en me disant que j'allais leur apporter quelque chose, et j'étais motivé pour y aller quand même, chaque jour confiant, oui il y a de formidables moments entre collègues, joyeux ou malheureux, mais tellement enrichissants humainement, oui des élèves à la ramasse qui me retrouvent des années après et me remercient d'avoir été exigeant j'en ai eu.
Mais là, désormais, je considère que c'est révolu. Fini. Terminé. Impossible. Quittant l'EN en claquant la porte principale, je reviens par la porte de derrière, en bossant comme AED, pare que je crois encore dans les Valeurs de l'Ecole, espérant un jour décrocher le concours de CPE, ou pourquoi pas un autre concours administratif dans le domaine culturel ou éducatif, je ne me ferme rien ni ne me donne d'objectif immmuable.
Mais quoi qu'il en soit, mon expérience et la SOUFFRANCE que j'ai vu s'exprimer TOUS LES JOURS DEPUIS DEUX ANS dans ma salle des Professeurs par TOUS mes collègues, c'est trop dur à supporter. Alors quitte à être violent dans mon post de la page précédente, je préfère jouer cartes sur tables avec un/une jeune qui veut s'engager dans ce métier beau, évidemment, grand, évidemment, mais dangereux en ce qu'il décille encore mieux que la lumière divine sur le chemin de Damas.
Jetez-vous dans le bain : baignade autorisée à vos risques et périls.
- EdithWGrand sage
Daphné a écrit:Weldingo a écrit:@JC Grandin : Merci pour ce moment ! En vous lisant, je me suis souvenue comment pouvait être le métier d’enseignant...il y a 40 ans !
Alors là je m'insurge !
Déjà il y a 40 ans le métier était bien dégradé, peut-être moins qu'aujourd'hui mais ça démarrait fort.
Le désastre a débuté quand on a fait rentrer les parents dans l'école, et le système s'est effondré avec le collège unique, en 1976, ça fait 44 ans
Le lycée a été un peu préservé pendant quelque temps puis en faisant entrer tout le monde en seconde ben voilà, on en est où on en est.
Un ami, éditeur, assez âgé pense que le début de la dégringolade date de la fin du latin obligatoire en 6è soit début 60... On arrête de tirer les élèves vers le haut en leur imposant une matière très formatrice pour l'esprit et exigeant de la rigueur et un effort. Pas bête comme analyse.
- HélipsProphète
Donc la dégringolade vient du moment où on a accepté le bas peuple à l'écoleEdithW a écrit:Daphné a écrit:Weldingo a écrit:@JC Grandin : Merci pour ce moment ! En vous lisant, je me suis souvenue comment pouvait être le métier d’enseignant...il y a 40 ans !
Alors là je m'insurge !
Déjà il y a 40 ans le métier était bien dégradé, peut-être moins qu'aujourd'hui mais ça démarrait fort.
Le désastre a débuté quand on a fait rentrer les parents dans l'école, et le système s'est effondré avec le collège unique, en 1976, ça fait 44 ans
Le lycée a été un peu préservé pendant quelque temps puis en faisant entrer tout le monde en seconde ben voilà, on en est où on en est.
Un ami, éditeur, assez âgé pense que le début de la dégringolade date de la fin du latin obligatoire en 6è soit début 60... On arrête de tirer les élèves vers le haut en leur imposant une matière très formatrice pour l'esprit et exigeant de la rigueur et un effort. Pas bête comme analyse.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- DaphnéDemi-dieu
EdithW a écrit:Daphné a écrit:Weldingo a écrit:@JC Grandin : Merci pour ce moment ! En vous lisant, je me suis souvenue comment pouvait être le métier d’enseignant...il y a 40 ans !
Alors là je m'insurge !
Déjà il y a 40 ans le métier était bien dégradé, peut-être moins qu'aujourd'hui mais ça démarrait fort.
Le désastre a débuté quand on a fait rentrer les parents dans l'école, et le système s'est effondré avec le collège unique, en 1976, ça fait 44 ans
Le lycée a été un peu préservé pendant quelque temps puis en faisant entrer tout le monde en seconde ben voilà, on en est où on en est.
Un ami, éditeur, assez âgé pense que le début de la dégringolade date de la fin du latin obligatoire en 6è soit début 60... On arrête de tirer les élèves vers le haut en leur imposant une matière très formatrice pour l'esprit et exigeant de la rigueur et un effort. Pas bête comme analyse.
Exact.
Mais à cette époque on triait encore quand même les élèves qui rentraient en 6ème, ils savaient lire et avaient les bases nécessaires.
Quand on voit ce qu'on demandait à un élève de 6ème à cette époque et ce qu'est devenu le bac d'aujourd'hui, on se rend compte du gouffre qui sépare ces deux époques.
- nicole 86Expert spécialisé
EdithW a écrit:Daphné a écrit:Weldingo a écrit:@JC Grandin : Merci pour ce moment ! En vous lisant, je me suis souvenue comment pouvait être le métier d’enseignant...il y a 40 ans !
Alors là je m'insurge !
Déjà il y a 40 ans le métier était bien dégradé, peut-être moins qu'aujourd'hui mais ça démarrait fort.
Le désastre a débuté quand on a fait rentrer les parents dans l'école, et le système s'est effondré avec le collège unique, en 1976, ça fait 44 ans
Le lycée a été un peu préservé pendant quelque temps puis en faisant entrer tout le monde en seconde ben voilà, on en est où on en est.
Un ami, éditeur, assez âgé pense que le début de la dégringolade date de la fin du latin obligatoire en 6è soit début 60... On arrête de tirer les élèves vers le haut en leur imposant une matière très formatrice pour l'esprit et exigeant de la rigueur et un effort. Pas bête comme analyse.
Au risque de me répéter (mais c'est le propre du professeur), en 1960 seuls les élèves allant au lycée étudiaient le latin, les bouseux n'avaient que leurs yeux pour pleurer dans les CEG campagnards.
Edit: désolée pour le HS
- HélipsProphète
On s'éloigne du sujet, recentrons-nous un peu
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- EdithWGrand sage
Hélips a écrit:Donc la dégringolade vient du moment où on a accepté le bas peuple à l'écoleEdithW a écrit:Daphné a écrit:Weldingo a écrit:@JC Grandin : Merci pour ce moment ! En vous lisant, je me suis souvenue comment pouvait être le métier d’enseignant...il y a 40 ans !
Alors là je m'insurge !
Déjà il y a 40 ans le métier était bien dégradé, peut-être moins qu'aujourd'hui mais ça démarrait fort.
Le désastre a débuté quand on a fait rentrer les parents dans l'école, et le système s'est effondré avec le collège unique, en 1976, ça fait 44 ans
Le lycée a été un peu préservé pendant quelque temps puis en faisant entrer tout le monde en seconde ben voilà, on en est où on en est.
Un ami, éditeur, assez âgé pense que le début de la dégringolade date de la fin du latin obligatoire en 6è soit début 60... On arrête de tirer les élèves vers le haut en leur imposant une matière très formatrice pour l'esprit et exigeant de la rigueur et un effort. Pas bête comme analyse.
Il me semble que tout le monde allait à l'école avant 1960, non? Et cette réforme supprimant le latin date de bien avant la réforme Haby. La question de la massification se pose, au début du collège unique, il y avait des quantités de sections, niveaux, etc où les élèves, même les plus faibles, pouvaient trouver leur compte.
Mais j'aimerais bien qu'on me prouve la supériorité d'un système où des élèves de seconde ne savent pas accorder un verbe et son sujet et où un élève de 4è a marqué sur son dossier GEVASCO "niveau lecture : CE2" alors qu'il est dans une 4è lambda, faute de SEGPA ou d'ULIS dans le coin. Quant au "bas peuple", il me semble que ses chances de s'élever grâce à l'école sont nettement moins bonnes aujourd'hui qu'il y a 30 ou 60 ans voire plus. L'instituteur de la communale qui repérait un fils de paysan ou d'ouvrier avec du potentiel avait (s'il parvenait à convaincre les parents) la possibilité de pousser ce gamin nettement plus loin que son milieu social ne l'aurait permis. Je ne suis pas dans le "c'était mieux avant" mais dans le "on nous fait faire n'importe quoi sous prétexte de mixité et d'inclusivité, alors que tout ça cache un mépris de l'Ecole publique et une baisse continue des moyens réellement utiles qui lui sont alloués".
Nous sommes à la limite du sujet traité, mais cela donnera des exemples à notre étudiante en recherche d'infos...
- HélipsProphète
Non, nous ne sommes pas à la limite du sujet traité. Retour au sujet ou fermeture, c'est simple.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- HélipsProphète
Un message posté après ce dernier avertissement a été coupé. Et le sujet est fermé.Hélips a écrit:Non, nous ne sommes pas à la limite du sujet traité. Retour au sujet ou fermeture, c'est simple.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
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