- JacqGuide spirituel
C'est incroyable que certains n'aient rien. Nous avons eu une consigne officielle de nos CDE,officiellement venant du rectorat (ce qui m'étonne pour Audrey puisque nous sommes dans la même ville...). J'ai indiqué aux élèves la minute de silence vendredi, ce qui m'a surpris c'est que des élèves actuellement en seconde m'ont indiqué ne jamais avoir eu de minute de silence ou d'heure pédagogique l'année dernière (3e). Absents ? Omerta dans leur établissement ?
J'ai évoqué aussi l'immolation de Christine Renon et le suicide de Chanel, ainsi que les attentats de Nice et malheureusement etc.... Si le cas de Samuel Paty est particulier pour l'école il ne peut pas laisser indifférent face aux autres soucis que rencontre l'EN ou les sociétés face au terrorisme.
Ce qui est incroyable c'est que vos administrations, pour certains ne communiquent pas. Tout cela se prépare même s'il n'est pas question (pour moi) de refaire l'année dernière. Mais préparer un temps de recueillement me semble la moindre des choses. Laisser les collègues sans information ni préparation....
J'ai évoqué aussi l'immolation de Christine Renon et le suicide de Chanel, ainsi que les attentats de Nice et malheureusement etc.... Si le cas de Samuel Paty est particulier pour l'école il ne peut pas laisser indifférent face aux autres soucis que rencontre l'EN ou les sociétés face au terrorisme.
Ce qui est incroyable c'est que vos administrations, pour certains ne communiquent pas. Tout cela se prépare même s'il n'est pas question (pour moi) de refaire l'année dernière. Mais préparer un temps de recueillement me semble la moindre des choses. Laisser les collègues sans information ni préparation....
- Clecle78Bon génie
Toujours rien à deux jours de vendredi
- User20159Esprit éclairé
Beaucoup de chefs ne préconisent rien, car dans beaucoup de bahuts les réactions risquent d'être...comment dire ? Épidermiques ?
- Spoiler:
- Mon ancienne cheffe se souvient parfaitement qu'à la reprise de novembre, devant l'ignominieux sabotage ministériel, nous étions à 100% en grève et que le collège avait fermé, pas vraiment le moment de nous reprendre pour des flans...
- JacqGuide spirituel
Ha@_x a écrit:Beaucoup de chefs ne préconisent rien, car dans beaucoup de bahuts les réactions risquent d'être...comment dire ? Épidermiques ?
- Spoiler:
Mon ancienne cheffe se souvient parfaitement qu'à la reprise de novembre, devant l'ignominieux sabotage ministériel, nous étions à 100% en grève et que le collège avait fermé, pas vraiment le moment de nous reprendre pour des flans...
Je ne veux pas de la récupération politique par E Macron (ou un autre s'il était à sa place) mais on ne peut pas ne rien faire non plus pour Samuel Paty et ses proches. Que certains aient reproché la non organisation (dans mon bahut, c'était organisé) ou le sabotage ministériel, ok. A l'inverse, faites une minute de silence si elle n'est pas demandée, pour notre camarade, pour ses proches, pour les autres...
- AlcyoneFidèle du forum
Pour moi, lecture devant ma classe d'un poème d'Yves Bonnefoy :"Ensemble encore". Simple hommage décidé par moi-même. Besoin simplement de cela, du langage, de la poésie qui résonne.
- AudreyOracle
Chefs absents toute la matinée. J'ai donc interrogé la directrice adjointe de segpa, qui m'a dit ne pas avoir reçu le mail du recteur (j'ai des doutes, mais soit...). Je lui ai dit d'en parler à notre principal pour savoir s'il envisageait au moins une minute de silence.
A midi, réponse écrite sur le tableau blanc en salle des profs par la directrice de la segpa. Il n'y aura rien d'organisé officiellement ou collectivement. Chacun est libre de faire ce qu'il veut vendredi dans ses classes.
Même pas un mail pour nous en parler. Rien. J'ai donc scotché à côté du message le courrier du ministre, en indiquant: "Pour information. (Il existe également un courrier du recteur de Lyon, vous pourrez le trouver en cherchant...)" J'ai signé. Ça me fout hors de moi.
Si la direction voit mon message et le prend mal, pas de souci. Ce n'est pas à moi de me sentir pouilleuse.
A midi, réponse écrite sur le tableau blanc en salle des profs par la directrice de la segpa. Il n'y aura rien d'organisé officiellement ou collectivement. Chacun est libre de faire ce qu'il veut vendredi dans ses classes.
Même pas un mail pour nous en parler. Rien. J'ai donc scotché à côté du message le courrier du ministre, en indiquant: "Pour information. (Il existe également un courrier du recteur de Lyon, vous pourrez le trouver en cherchant...)" J'ai signé. Ça me fout hors de moi.
Si la direction voit mon message et le prend mal, pas de souci. Ce n'est pas à moi de me sentir pouilleuse.
- AmaliahEmpereur
Alcyone a écrit:Pour moi, lecture devant ma classe d'un poème d'Yves Bonnefoy :"Ensemble encore". Simple hommage décidé par moi-même. Besoin simplement de cela, du langage, de la poésie qui résonne.
Est-ce que tu pourrais nous donner le texte de ce poème si tu l'as sous la main et que ça ne te dérange pas trop ?
- Isis39Enchanteur
Audrey a écrit:Chefs absents toute la matinée. J'ai donc interrogé la directrice adjointe de segpa, qui m'a dit ne pas avoir reçu le mail du recteur (j'ai des doutes, mais soit...). Je lui ai dit d'en parler à notre principal pour savoir s'il envisageait au moins une minute de silence.
A midi, réponse écrite sur le tableau blanc en salle des profs par la directrice de la segpa. Il n'y aura rien d'organisé officiellement ou collectivement. Chacun est libre de faire ce qu'il veut vendredi dans ses classes.
Même pas un mail pour nous en parler. Rien. J'ai donc scotché à côté du message le courrier du ministre, en indiquant: "Pour information. (Il existe également un courrier du recteur de Lyon, vous pourrez le trouver en cherchant...)" J'ai signé. Ça me fout hors de moi.
Si la direction voit mon message et le prend mal, pas de souci. Ce n'est pas à moi de me sentir pouilleuse.
Tu as bien raison !
- AudreyOracle
Amaliah a écrit:Alcyone a écrit:Pour moi, lecture devant ma classe d'un poème d'Yves Bonnefoy :"Ensemble encore". Simple hommage décidé par moi-même. Besoin simplement de cela, du langage, de la poésie qui résonne.
Est-ce que tu pourrais nous donner le texte de ce poème si tu l'as sous la main et que ça ne te dérange pas trop ?
Mes proches, je vous lègue
La certitude inquiète dont j’ai vécu
Cette eau sombre trouée des reflets d’un or.
Car, oui, tout ne fut pas un rêve, n’est-ce pas ?
Mon amie, nous unîmes bien nos mains confiantes,
Nous avons bien dormi de vrais sommeils,
Et le soir, ç’avait bien été ces deux nuées
Qui s’étreignaient, en paix, dans le ciel clair.
Le ciel est beau, le soir, c’est à cause de nous.
Mes amis, mes aimées,
Je vous lègue les dons que vous me fîtes,
Cette terre proche du ciel, unie à lui
Par ces mains innombrables, l’horizon.
Je vous lègue le feu que nous regardions
Brûler dans la fumée des feuilles sèches
Qu’un jardinier de l’invisible avait poussées
Contre un des murs de la maison perdue.
Je vous lègue ces eaux qui semblent dire
Au creux, dans l’invisible, du ravin
Qu’est oracle le rien qu’elles charrient
Et promesse l’oracle.
Je vous lègue
Avec son peu de braise
Cette cendre entassée dans l’âtre éteint,
Je vous lègue la déchirure des rideaux,
Les fenêtres qui battent,
L’oiseau qui resta pris dans la maison fermée.
Qu’ai-je à léguer ?
Ce que j’ai désiré,
La pierre chaude d’un seuil sous le pied nu,
L’été debout, en ses ondées soudaines,
Le dieu en nous que nous n’aurons pas eu.
J’ai à léguer quelques photographies,
Sur l’une d’elles,
Tu passes près d’une statue qui fut,
Jeune femme avec son enfant rentrant riante
Dans l’averse soudaine de ce jour-là,
Notre signe mutuel de reconnaissance
Et, dans la maison vide, notre bien
Qui reste auprès de nous, à présent, dans l’attente
De notre besoin d’elle au dernier jour.
Yves Bonnefoy, Ensemble encore / Perambulans in noctem,
Mercure de France, mai 2016
- Pontorson50Fidèle du forum
Dans mon collège, suite à une réunion lundi à la mi-journée, le Cde, après consultation, devant nos hésitations sur les modalités les plus appropriées, a pris sur lui de passer lui-même dans toutes les classes ce vendredi : de l'intérêt d'un petit collège, 9 classes sont là ce vendredi au total. Mais c'est quand même chic de sa part d'avoir ainsi débloqué la situation. Par ailleurs je trouve que c'est pas mal, une parole du Principal a plus valeur d'engagement et d'hommage de l'institution que celle des pairs ; et elle marque au moins les petits 6°, et parfois les plus grands quand bien même ils n'en laissent rien paraître. Enfin je trouve mieux que ce ne soit pas à des professeurs de faire un plaidoyer pro domo, mais que nos chefs parlent pour nous.
Il rappellera rapidement les faits et fera un point sur l'interdit de la violence physique, ainsi que le respect dû à l'enseignant. Il prendra à la volée d'éventuelles questions et nous les transmettra si elles supposent une réponse longue à ses yeux. Chacune des équipes pédagogiques ayant la classe d'où proviennent les questions gèrera comment y répondre et quand, sachant que moi et mon collègue d'HG prendrons en "voiture-balais" les questions supposant une compétence ad hoc.
Il rappellera rapidement les faits et fera un point sur l'interdit de la violence physique, ainsi que le respect dû à l'enseignant. Il prendra à la volée d'éventuelles questions et nous les transmettra si elles supposent une réponse longue à ses yeux. Chacune des équipes pédagogiques ayant la classe d'où proviennent les questions gèrera comment y répondre et quand, sachant que moi et mon collègue d'HG prendrons en "voiture-balais" les questions supposant une compétence ad hoc.
- Fesseur ProGuide spirituel
"Belle" Une de Charlie Hebdo et 2 pages qui décapent à propos du décès de M. Paty.
_________________
Pourvu que ça dure...
- ysabelDevin
Hermione0908 a écrit:Même topo ici, toujours aucune nouvelle, ni du chef ni du recteur, ni des IPR. Je me demande ce qu'ils attendent.
Pareil que toi...
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Volo'Neoprof expérimenté
ysabel a écrit:Hermione0908 a écrit:Même topo ici, toujours aucune nouvelle, ni du chef ni du recteur, ni des IPR. Je me demande ce qu'ils attendent.
Pareil que toi...
Reçu les mails aujourd'hui en transfert... donc on peut voir les dates auxquelles ont été envoyés les mails au principal : 5 octobre et 7 octobre. Merci.
Nous sommes remontés.
- Hermione0908Modérateur
Finalement un mail cet après-midi du CDE, avec une formulation en particulier à l'intérieur que je trouve pour le moins maladroite.
Je vais le relire à tête reposée, mais je sens poindre la colère.
Il semble manifestement que l'accent va être mis sur la laïcité plus que sur l'hommage ou le rappel de cet horrible événement.
En revanche, aucune nouvelle du recteur et des IPR (pourtant promptes chez moi et dans ma discipline à nous transmettre la moindre info sur je ne sais quel événement culturel aux tréfonds de l'académie).
Je vais le relire à tête reposée, mais je sens poindre la colère.
Il semble manifestement que l'accent va être mis sur la laïcité plus que sur l'hommage ou le rappel de cet horrible événement.
En revanche, aucune nouvelle du recteur et des IPR (pourtant promptes chez moi et dans ma discipline à nous transmettre la moindre info sur je ne sais quel événement culturel aux tréfonds de l'académie).
_________________
Certaines rubriques de Neoprofs.org sont en accès restreint.
Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-forum-accessible-uniquement-sur-demande-edition-2021
- lunionfaitlaforceNiveau 1
Bonsoir
Petit nouveau à l'écriture (car je lis ce forum depuis bien longtemps), professeur d'histoire-géo depuis 18 ans ayant roulé ma bosse dans les Ardennes, Oise et Nord, je vous rejoins car il est important que nous échangions et surtout parce que je vois que notre profession se délite peu à peu et que la notion d'appartenance à un corps disparait, les collègues n'osant plus s'engager, l'administration avançant à petits pas et nos instances ne se mouillant même plus pour nous défendre et nous aider.
Effectivement, j'ai constaté aussi des réticences sur la commémoration en l'honneur de Samuel, notre collègue. De mon côté dans mon collège (Rep), l'événement est apparu sur pronote vendredi en fin de journée. Le message précisait, certes un hommage, mais sur la base du volontariat.
Un message gênant et problématique sachant que nous sommes tous agent de l'Etat et que nous devons tous défendre les valeurs de l'Ecole et de la République. J'ai donc demandé une réunion banalisée pour que l'on décide tous ensemble des modalités de cet hommage (il est hors de question que cela retombe toujours sur les profs d'histoire) qui doit être collectif.
Du coup chez nous, ça sera un mot du principal sur Samuel Paty et son engagement diffusé dans tout le collège avec projection de sa photo (Samuel n'est pas qu'un nom, il a aussi un visage) puis la vidéo de Badinter. Puis une minute de silence à la fin de la récréation.
L'hommage est collectif et le débat est refusé car il n'y a aucun débat à lancer. Ce qui s'est passé n'est pas "débattable"! On ne peut pas être pour ou contre. Il n'est pas question.
Comme beaucoup d'entre nous, je suis navré et en colère face à l'abandon de notre hiérarchie (recteur-ministre) sur cette question (élections arrivant, le pas de vague est en marche), c'est triste. Nous méritons et Samuel mérite beaucoup, car beaucoup d'entre nous "montons encore au charbon" pour défendre nos valeurs et éclairer notre jeunesse malgré les difficultés de plus en plus nombreuses de notre métier.
Je reste cependant convaincu que nous devons continuer notre mission et que nous devons rester unis pour rester fort et ne pas oublier Samuel.
Des formations arrivent sur le sujet, j'espère qu'elles seront dignes de notre collègue et nos valeurs et qu'elles ne seront pas réservées aux professeurs d' Hist/géo (ou français).
Il ne tient qu'à nous de faire bloc et de profiter des réunions - AG - formations pour faire entendre notre voix et rappeler l'importance de notre métier, je suis convaincu qu'il faut rassembler, échanger, discuter mais faire front et ne pas hésiter face à des hiérarchies réticentes ou molles à faire valoir nos droits aux échanges et à la dignité en provoquant une réunion ou un temps d'échanges
Samuel Paty était un de nos collègues et aucun cas ne méritait ce qu'il a vécu. Il ne faut ni l'oublier, ni l'enterrer une seconde fois. Un an après, je reste horrifié par cet évènement car nous vivons EN FRANCE en 2021 et qu'il est hors de question de faire marche arrière sur les libertés fondamentales.
Tous unis et à la mémoire de Samuel.
Amicalement
S.
Petit nouveau à l'écriture (car je lis ce forum depuis bien longtemps), professeur d'histoire-géo depuis 18 ans ayant roulé ma bosse dans les Ardennes, Oise et Nord, je vous rejoins car il est important que nous échangions et surtout parce que je vois que notre profession se délite peu à peu et que la notion d'appartenance à un corps disparait, les collègues n'osant plus s'engager, l'administration avançant à petits pas et nos instances ne se mouillant même plus pour nous défendre et nous aider.
Effectivement, j'ai constaté aussi des réticences sur la commémoration en l'honneur de Samuel, notre collègue. De mon côté dans mon collège (Rep), l'événement est apparu sur pronote vendredi en fin de journée. Le message précisait, certes un hommage, mais sur la base du volontariat.
Un message gênant et problématique sachant que nous sommes tous agent de l'Etat et que nous devons tous défendre les valeurs de l'Ecole et de la République. J'ai donc demandé une réunion banalisée pour que l'on décide tous ensemble des modalités de cet hommage (il est hors de question que cela retombe toujours sur les profs d'histoire) qui doit être collectif.
Du coup chez nous, ça sera un mot du principal sur Samuel Paty et son engagement diffusé dans tout le collège avec projection de sa photo (Samuel n'est pas qu'un nom, il a aussi un visage) puis la vidéo de Badinter. Puis une minute de silence à la fin de la récréation.
L'hommage est collectif et le débat est refusé car il n'y a aucun débat à lancer. Ce qui s'est passé n'est pas "débattable"! On ne peut pas être pour ou contre. Il n'est pas question.
Comme beaucoup d'entre nous, je suis navré et en colère face à l'abandon de notre hiérarchie (recteur-ministre) sur cette question (élections arrivant, le pas de vague est en marche), c'est triste. Nous méritons et Samuel mérite beaucoup, car beaucoup d'entre nous "montons encore au charbon" pour défendre nos valeurs et éclairer notre jeunesse malgré les difficultés de plus en plus nombreuses de notre métier.
Je reste cependant convaincu que nous devons continuer notre mission et que nous devons rester unis pour rester fort et ne pas oublier Samuel.
Des formations arrivent sur le sujet, j'espère qu'elles seront dignes de notre collègue et nos valeurs et qu'elles ne seront pas réservées aux professeurs d' Hist/géo (ou français).
Il ne tient qu'à nous de faire bloc et de profiter des réunions - AG - formations pour faire entendre notre voix et rappeler l'importance de notre métier, je suis convaincu qu'il faut rassembler, échanger, discuter mais faire front et ne pas hésiter face à des hiérarchies réticentes ou molles à faire valoir nos droits aux échanges et à la dignité en provoquant une réunion ou un temps d'échanges
Samuel Paty était un de nos collègues et aucun cas ne méritait ce qu'il a vécu. Il ne faut ni l'oublier, ni l'enterrer une seconde fois. Un an après, je reste horrifié par cet évènement car nous vivons EN FRANCE en 2021 et qu'il est hors de question de faire marche arrière sur les libertés fondamentales.
Tous unis et à la mémoire de Samuel.
Amicalement
S.
- ThalieGrand sage
C'est un beau message et tu dois certainement avoir raison bien que je n'y croie plus.
Vous avez parfaitement raison de refuser ces faux débats où l'on peut entendre des horreurs et où il faut avoir la présence d'esprit de répondre au quart de tour.
Petite anecdote qui date d'hier :
Alors que nous travaillons l'oral avec les 3e, à la question de ma stagiaire après une heure d'échange à propos d'une histoire inventée sans conséquence : "Que peut-on dire pour convaincre l'autre dans un débat?" Un élève a dit avec un naturel confondant : "Le menacer".
Vous avez parfaitement raison de refuser ces faux débats où l'on peut entendre des horreurs et où il faut avoir la présence d'esprit de répondre au quart de tour.
Petite anecdote qui date d'hier :
Alors que nous travaillons l'oral avec les 3e, à la question de ma stagiaire après une heure d'échange à propos d'une histoire inventée sans conséquence : "Que peut-on dire pour convaincre l'autre dans un débat?" Un élève a dit avec un naturel confondant : "Le menacer".
- BalthamosDoyen
Cet hommage entre en résonance dramatique avec l'actualité de mon établissement et plus généralement de l'éducation nationale.
On nous demande d'organiser un débat d'une heure vendredi (et je cite la lettre officielle) "sur la construction de l’esprit critique ainsi que sur le métier de professeur, son rôle et sa légitimité.
L’objectif est, autour de la figure du professeur, de favoriser la prise de conscience de ce qu’est l’esprit critique, l’importance de la démarche scientifique, fondée sur les faits et leur observation, la façon dont la confrontation des faits, des représentations et des idées permet de se forger un avis éclairé sur les sujets les plus sensibles."
Mais c'est justement ce que nous voulons, demandons de faire à longueur d'année en suivant nos programmes.
Mais en même temps que l'annonce de cette commémoration, on apprend qu'on perd des IMP. Quel référent devra donc disparaitre, celui sur le parcours citoyen, le parcours avenir, devoirs faits, décrochage ?
A l'annonce de cette commémoration, j'ai eu vraiment un sentiment de mépris. On nous glorifie sur la place publique et EN MEME TEMPS on m'empêche de faire correctement mon boulot, ma mission d'éducation.
On nous demande d'organiser un débat d'une heure vendredi (et je cite la lettre officielle) "sur la construction de l’esprit critique ainsi que sur le métier de professeur, son rôle et sa légitimité.
L’objectif est, autour de la figure du professeur, de favoriser la prise de conscience de ce qu’est l’esprit critique, l’importance de la démarche scientifique, fondée sur les faits et leur observation, la façon dont la confrontation des faits, des représentations et des idées permet de se forger un avis éclairé sur les sujets les plus sensibles."
Mais c'est justement ce que nous voulons, demandons de faire à longueur d'année en suivant nos programmes.
Mais en même temps que l'annonce de cette commémoration, on apprend qu'on perd des IMP. Quel référent devra donc disparaitre, celui sur le parcours citoyen, le parcours avenir, devoirs faits, décrochage ?
A l'annonce de cette commémoration, j'ai eu vraiment un sentiment de mépris. On nous glorifie sur la place publique et EN MEME TEMPS on m'empêche de faire correctement mon boulot, ma mission d'éducation.
_________________
- Spoiler:
- Reine MargotDemi-dieu
Thalie a écrit:C'est un beau message et tu dois certainement avoir raison bien que je n'y croie plus.
Vous avez parfaitement raison de refuser ces faux débats où l'on peut entendre des horreurs et où il faut avoir la présence d'esprit de répondre au quart de tour.
Petite anecdote qui date d'hier :
Alors que nous travaillons l'oral avec les 3e, à la question de ma stagiaire après une heure d'échange à propos d'une histoire inventée sans conséquence : "Que peut-on dire pour convaincre l'autre dans un débat?" Un élève a dit avec un naturel confondant : "Le menacer".
Ca me fait penser aux "débats" que l'on voit sur certaines chaînes d'info en continu, et qui tiennent davantage de la foire d'empoigne ou du combat de gladiateurs.
Beaucoup de travail à mener de ce côté en cours étant donné ce que les médias font du débat politique.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Isis39Enchanteur
Balthamos a écrit:Cet hommage entre en résonance dramatique avec l'actualité de mon établissement et plus généralement de l'éducation nationale.
On nous demande d'organiser un débat d'une heure vendredi (et je cite la lettre officielle) "sur la construction de l’esprit critique ainsi que sur le métier de professeur, son rôle et sa légitimité.
L’objectif est, autour de la figure du professeur, de favoriser la prise de conscience de ce qu’est l’esprit critique, l’importance de la démarche scientifique, fondée sur les faits et leur observation, la façon dont la confrontation des faits, des représentations et des idées permet de se forger un avis éclairé sur les sujets les plus sensibles."
Mais c'est justement ce que nous voulons, demandons de faire à longueur d'année en suivant nos programmes.
Mais en même temps que l'annonce de cette commémoration, on apprend qu'on perd des IMP. Quel référent devra donc disparaitre, celui sur le parcours citoyen, le parcours avenir, devoirs faits, décrochage ?
A l'annonce de cette commémoration, j'ai eu vraiment un sentiment de mépris. On nous glorifie sur la place publique et EN MEME TEMPS on m'empêche de faire correctement mon boulot, ma mission d'éducation.
On vous enlève des IMP maintenant ? C’est étrange.
- Cléopatra2Guide spirituel
Chez nous il a été décidé après concertation des élus que chacun ferait comme il le souhaite dans sa classe, mais le problème vient du fait qu'officiellement il n'y a rien, à part un mot dans le calendrier hebdomadaire. J'espère que le chef en parlera lors de la plénière de notre 2e journée banalisée.
Je n'ai pas cours à 16h30.
Je vais remettre mon brassard noir vendredi et afficher le portrait de Samuel Paty dans ma salle. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à lui.
Je n'ai pas cours à 16h30.
Je vais remettre mon brassard noir vendredi et afficher le portrait de Samuel Paty dans ma salle. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à lui.
- BalthamosDoyen
Isis39 a écrit:Balthamos a écrit:Cet hommage entre en résonance dramatique avec l'actualité de mon établissement et plus généralement de l'éducation nationale.
On nous demande d'organiser un débat d'une heure vendredi (et je cite la lettre officielle) "sur la construction de l’esprit critique ainsi que sur le métier de professeur, son rôle et sa légitimité.
L’objectif est, autour de la figure du professeur, de favoriser la prise de conscience de ce qu’est l’esprit critique, l’importance de la démarche scientifique, fondée sur les faits et leur observation, la façon dont la confrontation des faits, des représentations et des idées permet de se forger un avis éclairé sur les sujets les plus sensibles."
Mais c'est justement ce que nous voulons, demandons de faire à longueur d'année en suivant nos programmes.
Mais en même temps que l'annonce de cette commémoration, on apprend qu'on perd des IMP. Quel référent devra donc disparaitre, celui sur le parcours citoyen, le parcours avenir, devoirs faits, décrochage ?
A l'annonce de cette commémoration, j'ai eu vraiment un sentiment de mépris. On nous glorifie sur la place publique et EN MEME TEMPS on m'empêche de faire correctement mon boulot, ma mission d'éducation.
On vous enlève des IMP maintenant ? C’est étrange.
On arbitre maintenant sur les missions à faire disparaitre.
Le remontée des référents se fait actuellement.
Nous sommes passé de 17 IMP à 13 en quelques années.
Dans le même temps, nous sommes passés de 700 à 840 élèves, pour un collège calibré pour 650 élèves.
Alors j'ai du mal à croire aux discours sur le respect de la figure de l'enseignant quand je vois le mépris de l'institution...
_________________
- Spoiler:
- zigmag17Guide spirituel
"Métier, rôle et légitimité du professeur": si cela allait de soi comme il serait normal dans un monde normal, il ne serait pas besoin d'en parler. Mais rien n'est normal. Et comme chaque jour davantage mon métier est méprisé, mon rôle piétiné et ma légitimité bafouée, je ne me prêterai pas à cette pseudo-reflexion quasi provocatrice dans le contexte de cette rentrée pire que jamais. Réflexion qu'il serait à l'honneur du ministère de la mener en son sein, plutôt que de la balancer dans des classes où aucune hauteur de vue ne peut exister sur ces sujets( je suis légitime à enseigner point, pas besoin de me justifier).
Gros ras-le-bol encore une fois!
Gros ras-le-bol encore une fois!
- Isis39Enchanteur
Balthamos a écrit:Isis39 a écrit:Balthamos a écrit:Cet hommage entre en résonance dramatique avec l'actualité de mon établissement et plus généralement de l'éducation nationale.
On nous demande d'organiser un débat d'une heure vendredi (et je cite la lettre officielle) "sur la construction de l’esprit critique ainsi que sur le métier de professeur, son rôle et sa légitimité.
L’objectif est, autour de la figure du professeur, de favoriser la prise de conscience de ce qu’est l’esprit critique, l’importance de la démarche scientifique, fondée sur les faits et leur observation, la façon dont la confrontation des faits, des représentations et des idées permet de se forger un avis éclairé sur les sujets les plus sensibles."
Mais c'est justement ce que nous voulons, demandons de faire à longueur d'année en suivant nos programmes.
Mais en même temps que l'annonce de cette commémoration, on apprend qu'on perd des IMP. Quel référent devra donc disparaitre, celui sur le parcours citoyen, le parcours avenir, devoirs faits, décrochage ?
A l'annonce de cette commémoration, j'ai eu vraiment un sentiment de mépris. On nous glorifie sur la place publique et EN MEME TEMPS on m'empêche de faire correctement mon boulot, ma mission d'éducation.
On vous enlève des IMP maintenant ? C’est étrange.
On arbitre maintenant sur les missions à faire disparaitre.
Le remontée des référents se fait actuellement.
Nous sommes passé de 17 IMP à 13 en quelques années.
Dans le même temps, nous sommes passés de 700 à 840 élèves, pour un collège calibré pour 650 élèves.
Alors j'ai du mal à croire aux discours sur le respect de la figure de l'enseignant quand je vois le mépris de l'institution...
Mais les IMP sont données avec la DGH. C’est quoi cette façon de faire ? Le rectorat vous reprend des IMP maintenant ?
- IlseÉrudit
https://www.youtube.com/watch?v=ePQrq69VMxU&ab_channel=FranceInter
L'hommage de Robert Badinder (l'an dernier)
L'hommage de Robert Badinder (l'an dernier)
- Pontorson50Fidèle du forum
Hermione0908 a écrit:Finalement un mail cet après-midi du CDE, avec une formulation en particulier à l'intérieur que je trouve pour le moins maladroite.
Je vais le relire à tête reposée, mais je sens poindre la colère.
Il semble manifestement que l'accent va être mis sur la laïcité plus que sur l'hommage ou le rappel de cet horrible événement.
Oui c'est très gênant : car on peut parfaitement même en France ne pas être d'accord avec la laïcité, le problème est quand on passe de cette conviction anti-laïque à un assassinat. Que quelques centaines de milliers de personnes soient hostiles à la laïcité ne signifie pas qu'elles sont prêtes à tuer (sinon ces assassinats seraient effroyablement banalisés). C'est pour cela qu'il faut dissocier à mon sens l'enseignement de la laïcité (qui est à faire, et que nous faisons dans le cadre des programmes et au quotidien) d'un temps d'hommage où nous devons rappeler à tous que l'interdit de la violence physique ne peut pas être contourné ou nié. Pareillement l'absence d'esprit critique est certes une tare, mais ne fait pas des gens incapables d'argumenter sereinement des tueurs.
Le propos d'un élève cité par Thalie (supra) sur la violence tranquille d'un élève tranquille, à savoir que la menace fait partie des ressources argumentatives, montre bien que l'interdit de la violence physique n'est pas rentré dans toutes les têtes, et c'est d'abord de cela que Samuel Paty est mort, rappelons que son assassin se croyait un justicier...
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum