- SphinxProphète
On n'envoie pas du tout les plus mauvais en STMG. Pour prétendre à une filière techno il faut déjà avoir fait une seconde GT et pour aller en seconde GT, ben, encore faut-il que ça passe au niveau des bulletins de troisième. Que ça passe ric-rac, soit, et les commissions d'appel sont trèèèèès coulantes, mais enfin c'est quand même loin d'être le plus mauvais du tas. En huit ans de conseils de 3e, et ayant généralement une bonne partie des classes voire toutes les classes (merci le latin), je n'ai JAMAIS vu envoyer en seconde GT un élève qui n'ait pas au moins 1) un niveau suffisamment passable pour survivre vaille que vaille à l'année de seconde avec un peu de travail et 2) un projet précis pour une première techno. STMG, en tout cas dans mon coin, c'est déjà le résultat d'un écrémage.
Les mauvais des mauvais, on travaille avec eux un projet d'orientation qui n'inclut pas trop d'école (parce que oui, un bac techno, avec potentiellement BTS derrière, quand on est en refus ou en incapacité de travailler, ce sont encore des études trop longues) et s'ils sont un minimum motivés, c'est la pro. Et les mauvais des mauvais qui n'ont aucun projet, ne s'intéressent à rien, ne veulent même pas se poser la question, ne veulent rien faire nulle part si ce n'est ficher des classes en l'air, qui refusent de travailler un projet et dont les parents ne se déplacent jamais, ne répondent pas aux appels et se désintéressent de l'orientation de leurs enfants, ben on finit par inscrire sur la fiche (avec vaguement leur accord, parce qu'ils sont quand même conscients que ça va être ça ou le redoublement) une formation où ils sont susceptibles d'être pris, non pas parce que leur profil est intéressant mais parce que personne ne veut faire ça et donc il y aura forcément de la place. Pendant un temps dans mon coin ça a été CAP chaudronnerie...
Mais on s'éloigne considérablement du sujet.
Les mauvais des mauvais, on travaille avec eux un projet d'orientation qui n'inclut pas trop d'école (parce que oui, un bac techno, avec potentiellement BTS derrière, quand on est en refus ou en incapacité de travailler, ce sont encore des études trop longues) et s'ils sont un minimum motivés, c'est la pro. Et les mauvais des mauvais qui n'ont aucun projet, ne s'intéressent à rien, ne veulent même pas se poser la question, ne veulent rien faire nulle part si ce n'est ficher des classes en l'air, qui refusent de travailler un projet et dont les parents ne se déplacent jamais, ne répondent pas aux appels et se désintéressent de l'orientation de leurs enfants, ben on finit par inscrire sur la fiche (avec vaguement leur accord, parce qu'ils sont quand même conscients que ça va être ça ou le redoublement) une formation où ils sont susceptibles d'être pris, non pas parce que leur profil est intéressant mais parce que personne ne veut faire ça et donc il y aura forcément de la place. Pendant un temps dans mon coin ça a été CAP chaudronnerie...
Mais on s'éloigne considérablement du sujet.
- pailleauquebecFidèle du forum
berzeko a écrit:Ne serait-ce pas la société et les gens devenus incroyablement égoïste et pourri gâté ? Tout leur est dû de suite et ils n'acceptent pas ce qu'on leur explique, même en payant ils pensent avoir raison. Finalement les élèves qu'on voit c'est exactement le reflet de la société de demain, c'est peut-être ça qui fait aussi peur.
En effet, un des aspects des difficultés à enseigner est lié au changement profond de valeurs de nos sociétés en 50 ans.
L'égoïsme, l'individualisme, l'hédonisme, le moindre effort, l'absence d'altruisme, l'immédiateté, les familles décomposées,...
Et nos sociétés sont bien malades (pauvreté, exclusion, riches pourris,...).
Quand la relation à l'autre est de plus en plus difficile, il devient compliqué de transmettre, de donner, ce qui est l'essence de notre métier.
Pour ma part, même si je suis un peu en souffrance (modérée) au travail de temps en temps, cela reste agréable et utile d'enseigner. Mais je suis favorisé, dans un collège de taille moyenne de campagne dans une région assez rurale.
J'ai quand même des élèves que j'ai envie d'aider et qui ne me pourrissent pas trop la vie. Je ressens qu'ils sont en grande majorité moins pourris que leurs parents, et qu'on peut encore en tirer quelque chose de bon.
- MathadorEmpereur
Je pense que c'est d'ailleurs le plan derrière le système des quotas et la présence des maths dans le tronc commun techno: un LGT avec la voie générale avec maths comme filière de bon niveau pour les études longues, la voie techno comme filière de bon niveau pour les études courtes et la voie générale sans maths comme filière de relégation. Sauf qu'en pratique certains choisissent la spé maths sans en avoir du tout le niveau…EdithW a écrit:STMG devrait être une filière d'excellence pour futurs employés RH, marketing, communication, compta, gestion, pas une voie de garage pour élèves trop mauvais pour aller en général et pas assez courageux pour aller en pro comme c'est (assez/trop) souvent le cas.
Pas là où j'ai exercé, et où on trouve des élèves qui sont orientés en 2nde GT puis en STMG parce qu'ils ont été refusés en pro.Sphinx a écrit:On n'envoie pas du tout les plus mauvais en STMG. Pour prétendre à une filière techno il faut déjà avoir fait une seconde GT et pour aller en seconde GT, ben, encore faut-il que ça passe au niveau des bulletins de troisième. Que ça passe ric-rac, soit, et les commissions d'appel sont trèèèèès coulantes, mais enfin c'est quand même loin d'être le plus mauvais du tas. En huit ans de conseils de 3e, et ayant généralement une bonne partie des classes voire toutes les classes (merci le latin), je n'ai JAMAIS vu envoyer en seconde GT un élève qui n'ait pas au moins 1) un niveau suffisamment passable pour survivre vaille que vaille à l'année de seconde avec un peu de travail et 2) un projet précis pour une première techno. STMG, en tout cas dans mon coin, c'est déjà le résultat d'un écrémage.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- issoireNiveau 9
En seconde option PFEG, celui qui bouge tout le temps et qui a du mal à s’assoir il va directement en STMG et ensuite on le retrouve en option mercatiQue. L’option compta est toujours choisie par les plus sérieux et réfléchis, le contenu a bien baissé (en terminale compta 8 élèves il y a 3 ans le coté sympa, 30 en mercatique).
Je ne sais pas comment cela se passe avec la réforme du Bac. Pour en revenir au sujet j’ai des collègues qui viennent du privé pas tout jeunes et qui sont contents ( un avait fait un burn out dans une compagnie d’assurance, par contre il dit que son salaire a été diminué par 3). Avec la réforme du lycée moins de postes dans la filière economie-gestion, on peut se trouver en lycée Pro, c’est peut- être mieux d’ailleurs. C’est tout de même une chance de pouvoir envisager de changer de carriére a 50 ans, le contraire étant difficilement vrai ( me reste l’option ouvrir maison d’hôte mais ce n’est pas le moment...).
Je ne sais pas comment cela se passe avec la réforme du Bac. Pour en revenir au sujet j’ai des collègues qui viennent du privé pas tout jeunes et qui sont contents ( un avait fait un burn out dans une compagnie d’assurance, par contre il dit que son salaire a été diminué par 3). Avec la réforme du lycée moins de postes dans la filière economie-gestion, on peut se trouver en lycée Pro, c’est peut- être mieux d’ailleurs. C’est tout de même une chance de pouvoir envisager de changer de carriére a 50 ans, le contraire étant difficilement vrai ( me reste l’option ouvrir maison d’hôte mais ce n’est pas le moment...).
- EdithWGrand sage
Mathador a écrit:Je pense que c'est d'ailleurs le plan derrière le système des quotas et la présence des maths dans le tronc commun techno: un LGT avec la voie générale avec maths comme filière de bon niveau pour les études longues, la voie techno comme filière de bon niveau pour les études courtes et la voie générale sans maths comme filière de relégation. Sauf qu'en pratique certains choisissent la spé maths sans en avoir du tout le niveau…EdithW a écrit:STMG devrait être une filière d'excellence pour futurs employés RH, marketing, communication, compta, gestion, pas une voie de garage pour élèves trop mauvais pour aller en général et pas assez courageux pour aller en pro comme c'est (assez/trop) souvent le cas.Pas là où j'ai exercé, et où on trouve des élèves qui sont orientés en 2nde GT puis en STMG parce qu'ils ont été refusés en pro.Sphinx a écrit:On n'envoie pas du tout les plus mauvais en STMG. Pour prétendre à une filière techno il faut déjà avoir fait une seconde GT et pour aller en seconde GT, ben, encore faut-il que ça passe au niveau des bulletins de troisième. Que ça passe ric-rac, soit, et les commissions d'appel sont trèèèèès coulantes, mais enfin c'est quand même loin d'être le plus mauvais du tas. En huit ans de conseils de 3e, et ayant généralement une bonne partie des classes voire toutes les classes (merci le latin), je n'ai JAMAIS vu envoyer en seconde GT un élève qui n'ait pas au moins 1) un niveau suffisamment passable pour survivre vaille que vaille à l'année de seconde avec un peu de travail et 2) un projet précis pour une première techno. STMG, en tout cas dans mon coin, c'est déjà le résultat d'un écrémage.
Je confirme, comme prof de collège faisant de l'orientation et comme parent assistant aux CC de 3è et de seconde. Les moins bons élèves de 3è vont en GT (c'est à dire, ceux qui n'ont pas de projet pro nécessitant un certain courage). J'ai vu des élèves de 3è refusés en pro aller en GT, avec 5 de moyenne générale "les parents auront gain de cause en appel, ce n'est pas la peine de mobiliser les collègues de la commission pour ça" revient régulièrement.
Selon moi, le passage en seconde est LE point noir de l'Education nationale, la réforme par laquelle commencer : redonner le droit de décision d'orientation au Conseil de Classe de 3è (avec les garde-fous nécessaires bien entendu). Si les enseignants avaient vraiment leur mot à dire et que, sauf exception, pour laquelle les commissions d'appel existent, leur avis s'appliquait de façon ferme, on aurait bien moins de difficultés en seconde, qui devient la pire classe quand j'écoute les collègues et que j'entends mes amis dont les enfants sont en seconde (dernière trouvaille, mettre le feu à du gel hydro alcoolique en classe dans le lycée de ma fille, et filmer ça bien sûr), car la plus hétérogène et la plus nombreuse aussi.
- SphinxProphète
C'est délirant. Ici 5 de moyenne ça ne passe pas en appel.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- EdithWGrand sage
Sphinx a écrit:C'est délirant. Ici 5 de moyenne ça ne passe pas en appel.
Correction, je suis allée trop vite, 5 de moyenne dans les matières évaluées au brevet (5 de moyenne aux deux brevets blancs donc), désolée...
L'élève à laquelle je pensais a eu plus de 12 au brevet (étant surveillante dans la salle où elle passait, j'ai pu voir deux de ses copies, rendues très en avance, ça piquait les yeux...) pourtant elle avait un projet pro bien clair et dans ses cordes... que ses parents n'ont pas accepté. Moralité, elle a été prise en général, et s'est gaufrée en seconde (on reçoit les bulletins), avec une moyenne (générale cette fois ) de 6,5 si je me souviens bien au premier trimestre. Donc ça confirme tout de même que des élèves faibles, qui n'ont quasiment pas de chance d'y réussir, se retrouvent tout de même en GT.
Parfois les élèves veulent aller dans un lycée techno pour faire ST2S ou STD2A (cas que j'ai connus), y sont refusés et finissent en GT car l'option pro dans le même domaine qui pourrait convenir n'est pas assez "bien" pour eux (ou leurs parents). C'est fou de penser à tous ces jeunes qui sont mis en difficulté pour ne pas décevoir les espoirs de leurs familles. Un Bac pro service à la personne ou un CAP dans le domaine de l'art peuvent être une super formation aussi, pour qui aime le domaine.
- JennyMédiateur
Sphinx a écrit:C'est délirant. Ici 5 de moyenne ça ne passe pas en appel.
Même pour passer en S, j’avais vu des appels très très cléments.
- SphinxProphète
J'ai vu des appels très cléments, genre 8 de moyenne générale avec l'EPS et les arts pla qui font bien remonter les maths et le français (pour aller en seconde G), mais ça c'est la limite basse. J'ai aussi vu des élèves se faire refouler avec moins que ça. Evidemment certains n'essaient même pas mais on sait où est la barre pour imposer des non-passages en seconde G (aucun chef d'établissement n'a envie de se farcir trop souvent des appels qui donnent raison au "client", ça casse l'autorité du conseil de classe). J'avais plusieurs élèves l'an dernier qui avaient entre deux et cinq avec moi et guère plus ailleurs, ils ne sont pas passés.
Bon évidemment quelqu'un qui fait le forcing après un premier redoublement pour aller en 2nde G même sans avoir amélioré ses résultats y arrive sans doute, mais on fait tout pour éviter
Bon évidemment quelqu'un qui fait le forcing après un premier redoublement pour aller en 2nde G même sans avoir amélioré ses résultats y arrive sans doute, mais on fait tout pour éviter
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"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- zigmag17Guide spirituel
J'ai connu aussi un Principal de collège qui une année nous avait envoyé huit élèves d'une même classe de 3e, ingérables, affreux, avec des livrets scolaires gratifiés de "très favorable," très bien etc... pour mieux optimiser leur passage en seconde bac pro. En seconde chez nous donc ils ont reconstitué leur classe (soit huit élèves sur 24 élèves à l'époque,le tiers qui met le bazar c'est déjà pas mal) pour nous pourrir la vie et nous empêcher de faire cours, avec des techniques de groupe bien éprouvées.
Notre CdE a réagi: la plaisanterie a eu lieu une fois, pas deux.
Je ne dispose pas d'un éclairage suffisant pour porter un jugement objectif sur les classes de seconde générale. Je sais qu'elles deviennent elles aussi de plus en plus dures. Mais je pense pouvoir affirmer que le ratio s'inverse de cette façon: si 5 élèves sur 35 gênent le cours en lycée général, en lycée pro ce sont 5 sur 35 qui se comportent correctement. Je schématise bien sûr, j'ai des classes sympa cette année au milieu du maelstrom habituel, mais grosso modo c'est ça.
Notre CdE a réagi: la plaisanterie a eu lieu une fois, pas deux.
Je ne dispose pas d'un éclairage suffisant pour porter un jugement objectif sur les classes de seconde générale. Je sais qu'elles deviennent elles aussi de plus en plus dures. Mais je pense pouvoir affirmer que le ratio s'inverse de cette façon: si 5 élèves sur 35 gênent le cours en lycée général, en lycée pro ce sont 5 sur 35 qui se comportent correctement. Je schématise bien sûr, j'ai des classes sympa cette année au milieu du maelstrom habituel, mais grosso modo c'est ça.
- berzekoNiveau 8
zigmag17 a écrit:J'ai connu aussi un Principal de collège qui une année nous avait envoyé huit élèves d'une même classe de 3e, ingérables, affreux, avec des livrets scolaires gratifiés de "très favorable," très bien etc... pour mieux optimiser leur passage en seconde bac pro. En seconde chez nous donc ils ont reconstitué leur classe (soit huit élèves sur 24 élèves à l'époque,le tiers qui met le bazar c'est déjà pas mal) pour nous pourrir la vie et nous empêcher de faire cours, avec des techniques de groupe bien éprouvées.
Notre CdE a réagi: la plaisanterie a eu lieu une fois, pas deux.
Je ne dispose pas d'un éclairage suffisant pour porter un jugement objectif sur les classes de seconde générale. Je sais qu'elles deviennent elles aussi de plus en plus dures. Mais je pense pouvoir affirmer que le ratio s'inverse de cette façon: si 5 élèves sur 35 gênent le cours en lycée général, en lycée pro ce sont 5 sur 35 qui se comportent correctement. Je schématise bien sûr, j'ai des classes sympa cette année au milieu du maelstrom habituel, mais grosso modo c'est ça.
Franchement en lycée pro je vous tire mon chapeau, je n'avais jamais vu un tel cirque de ma vie. Des élèves là uniquement pour passer le temps avec aucune ambition à part traîner dehors et arrivés malheureusement là par hasard, des profs qui mettent des 18 partout (comment ça monsieur j'ai eu que 16 ?) des élèves qui tapent des crises de violence et me cassent le matériel info ... plus jamais.
- zigmag17Guide spirituel
Berzeko: C'est vrai. Il y aussi des classes plus calmes, qui ne cherchent pas forcément à en découdre et ne tentent pas à tout prix le rapport de force. L'on apprend en pédagogie "de terrain" mais l'on perd beaucoup en énergie. Et franchement c'est parfois hyper dur. Avec l'expérience on apprend à parer les ruses et tentatives de déstabilisation mais que de temps perdu!
Pour certains la violence est un mode de pensée et d'action, ils reproduisent ce qu'ils vivent chez eux. Et ils sont nombreux à bouillir de colère, de rage, à l'intérieur. Il nous faut canaliser cela en permanence. Au cours de ma carrière j'ai quand même assisté à une tentative de strangulation d'un élève sur un autre en plein cours, à une arrivée de gendarmes venus chercher un dealer en pleine récréation, à une bagarre entre deux élèves costauds pendant une inter-classe, la "victime" se retrouvant handicapée d'un bras à 70% tellement l'agresseur le lui avait tordu (LP industriel à ce moment-là: diplôme fini pour lui, qui ne pouvait plus travailler sur des machines), à la fugue d' une élève très mineure retrouvée à Marseille car elle avait suivi un homme qui rôdait autour du lycée et l'avait "trouvé beau", à un règlement de comptes dans le lycée entre un élève qui dealait dans le quartier et une bande venue l'attendre à la sonnerie pour lui dire (pas gentiment) de dégager parce qu'il faisait son petit business sur leur territoire... sans compter tous les noms d'oiseaux permanents, les incivilités de toutes sortes, les dégradations de matériel effectivement etc.
A ma connaissance, tout ceci reste un épiphénomène en LG, alors qu'en LP c'est notre quotidien. Parfois c'est le far-west. Bon, pas toujours et pas partout!
Je me sens utile lorsque j'arrive à leur redonner confiance en eux, là oui. Encore faut-il que l'atmosphère s'y prête.
Notre chance est de pouvoir suivre les élèves, trois ans en bac pro. Ce qui donne (je le réexpérimente cette année): en seconde c'est l'épouvante avec tout ce que tu décris plus haut; en première ils nous ont "testés" et si l'on a tenu ils acceptent de se tenir à peu près correctement, et travaillent un peu; en terminale, notre passé commun fait d'exclusions de cours, de fâcheries, d'explications musclées, de convocations des parents, de punitions, de mises au points et de pédagogie... fait qu'ils acceptent sans broncher ce qu'on leur demande.
Que de temps perdu... Et nous, avec le temps aussi, et l'âge, sommes moins enclins à nous dire que l'on est là pour attendre que difficile adolescence se passe. Parce que servir de punching-ball à des ados pénibles, au bout d'un moment c'est usant, vraiment.
Alors c'est sûr que quand au collège on ne joue pas le jeu et que l'on nous envoie des spécimens pas canalisables avec des dossiers dignes de Polytechnique on est amers!!!...
Pour certains la violence est un mode de pensée et d'action, ils reproduisent ce qu'ils vivent chez eux. Et ils sont nombreux à bouillir de colère, de rage, à l'intérieur. Il nous faut canaliser cela en permanence. Au cours de ma carrière j'ai quand même assisté à une tentative de strangulation d'un élève sur un autre en plein cours, à une arrivée de gendarmes venus chercher un dealer en pleine récréation, à une bagarre entre deux élèves costauds pendant une inter-classe, la "victime" se retrouvant handicapée d'un bras à 70% tellement l'agresseur le lui avait tordu (LP industriel à ce moment-là: diplôme fini pour lui, qui ne pouvait plus travailler sur des machines), à la fugue d' une élève très mineure retrouvée à Marseille car elle avait suivi un homme qui rôdait autour du lycée et l'avait "trouvé beau", à un règlement de comptes dans le lycée entre un élève qui dealait dans le quartier et une bande venue l'attendre à la sonnerie pour lui dire (pas gentiment) de dégager parce qu'il faisait son petit business sur leur territoire... sans compter tous les noms d'oiseaux permanents, les incivilités de toutes sortes, les dégradations de matériel effectivement etc.
A ma connaissance, tout ceci reste un épiphénomène en LG, alors qu'en LP c'est notre quotidien. Parfois c'est le far-west. Bon, pas toujours et pas partout!
Je me sens utile lorsque j'arrive à leur redonner confiance en eux, là oui. Encore faut-il que l'atmosphère s'y prête.
Notre chance est de pouvoir suivre les élèves, trois ans en bac pro. Ce qui donne (je le réexpérimente cette année): en seconde c'est l'épouvante avec tout ce que tu décris plus haut; en première ils nous ont "testés" et si l'on a tenu ils acceptent de se tenir à peu près correctement, et travaillent un peu; en terminale, notre passé commun fait d'exclusions de cours, de fâcheries, d'explications musclées, de convocations des parents, de punitions, de mises au points et de pédagogie... fait qu'ils acceptent sans broncher ce qu'on leur demande.
Que de temps perdu... Et nous, avec le temps aussi, et l'âge, sommes moins enclins à nous dire que l'on est là pour attendre que difficile adolescence se passe. Parce que servir de punching-ball à des ados pénibles, au bout d'un moment c'est usant, vraiment.
Alors c'est sûr que quand au collège on ne joue pas le jeu et que l'on nous envoie des spécimens pas canalisables avec des dossiers dignes de Polytechnique on est amers!!!...
- Ajonc35Sage
Peut-être pouvons nous encourager notre volontaire de 52 ans de se présenter au MAAF. J'ai un vécu pas facile avec mes élèves mais globalement , hormis les collégiens dont personne ne veut ( et parfois ils ont tort), dans les LEPA que j'ai fréquentés , je ne dirais pas qu'il n'y a pas eu de problème mais pas de ceux que nous cite Zigmag. Le niveau n'est pas très bon, nous avons aussi beaucoup d'absentéisme, des élèves qui sont venus dans l'agricole car c'était la dernière solution.
Par contre de plus en plus de difficultés de recrutement et donc des niveaux de plus en plus faibles, moins regardant aussi sur les comportements. Pour dire, j'ai des collègues qui sont pour deux d'anciens professionnels et qui ne voudraient pas embaucher nos CAP dont le niveau est très, très très bas.
J'ai connu de bonnes ambiances , très solidaires, mais l'arrivée de nouveaux enseignants dont certains du monde hors enseignement, a rendu le groupe moins solidaire tout comme la venue de plus en plus souvent de CDE n'ayant pas enseigné et qui gèrent leur établissement comme une entreprise ( Il faut dire que pour les ateliers, les subventions sont moins généreuses et la réforme de l'apprentissage nous pénalise)
Les établissements de l'agricole sont aussi moins nombreux et donc quand tu veux changer, c'est plus compliqué.
Par contre de plus en plus de difficultés de recrutement et donc des niveaux de plus en plus faibles, moins regardant aussi sur les comportements. Pour dire, j'ai des collègues qui sont pour deux d'anciens professionnels et qui ne voudraient pas embaucher nos CAP dont le niveau est très, très très bas.
J'ai connu de bonnes ambiances , très solidaires, mais l'arrivée de nouveaux enseignants dont certains du monde hors enseignement, a rendu le groupe moins solidaire tout comme la venue de plus en plus souvent de CDE n'ayant pas enseigné et qui gèrent leur établissement comme une entreprise ( Il faut dire que pour les ateliers, les subventions sont moins généreuses et la réforme de l'apprentissage nous pénalise)
Les établissements de l'agricole sont aussi moins nombreux et donc quand tu veux changer, c'est plus compliqué.
- tangoExpert spécialisé
Cela dépend peut-être des lycées mais j ai connu et connais encore des établissements où on peut passer en STMG avec 7 de moyenne en 2nde GT et des avis défavorables. J'en ai connu des élèves qui ne savaient pas qu'il fallait écrire sur les lignes de la feuille ou qui ont de grosses difficultés à lire et compter, avec une culture inexistante.
On peut y envoyer aussi ceux refusés en bac pro, il faut bien les caser quelque part...
Parfois certains collègues disent non celui là je n'en veux pas en général, mettez-le en STMG. Lorsque le niveau est un peu faible, pas catastrophique mais que le comportement laisse à désirer. Du vécu ! Heureusement tous les collègues ne jouent pas à ça.
Résultat : je sonde mes classes à chaque début d'année : un quart seulement des élèves de STMG y est par choix, le reste, les motifs varient mais "on ne m'a proposé que ça " ou "j'avais pas la moyenne pour autre chose" sont les motifs les plus récurrents. Un certain nombre découvre les matières qu'on y enseigne à la rentrée.
Toujours est-il, pour en revenir au sujet de départ, que se reconvertir à 52 ans, subir les mutations et les STMG, il faut une grosse motivation ou de l'inconscience. C'est un métier épuisant nerveusement, très frustrant, surtout avec une majorité de classes "remuantes" (pour être polie). Bien entendu, il reste tout de même quelques classes agréables et heureusement.
On peut y envoyer aussi ceux refusés en bac pro, il faut bien les caser quelque part...
Parfois certains collègues disent non celui là je n'en veux pas en général, mettez-le en STMG. Lorsque le niveau est un peu faible, pas catastrophique mais que le comportement laisse à désirer. Du vécu ! Heureusement tous les collègues ne jouent pas à ça.
Résultat : je sonde mes classes à chaque début d'année : un quart seulement des élèves de STMG y est par choix, le reste, les motifs varient mais "on ne m'a proposé que ça " ou "j'avais pas la moyenne pour autre chose" sont les motifs les plus récurrents. Un certain nombre découvre les matières qu'on y enseigne à la rentrée.
Toujours est-il, pour en revenir au sujet de départ, que se reconvertir à 52 ans, subir les mutations et les STMG, il faut une grosse motivation ou de l'inconscience. C'est un métier épuisant nerveusement, très frustrant, surtout avec une majorité de classes "remuantes" (pour être polie). Bien entendu, il reste tout de même quelques classes agréables et heureusement.
- zigmag17Guide spirituel
Ajonc: Alors là si je parle du niveau...
Néanmoins je m'obstine et tout n'est pas si désolant: j'arrive cette année en première bac pro, bon an mal an, à leur faire étudier des poèmes pas nécessairement faciles à appréhender à la première lecture, envers lesquels il pourrait y avoir un fort rejet. Eh bien pas du tout: comme j'ai des stratégies de rattrapage et qu'ils savent que rien en terme de note ou d'appréciation n'est jamais perdu s'ils y mettent un peu de bonne volonté, ils apprennent leur Ronsard et fréquentent leur Rimbaud. Et les entendre se disputer au sujet d'un sonnet pendant le dernier cours m'a fait plaisir! (petite joie d'entendre: "Tu comprends rien ou quoi?! C'est des quatrains et des tiercés!!" Bon on y est presque )
Mais compréhension, orthographe, syntaxe, culture générale...
Néanmoins je m'obstine et tout n'est pas si désolant: j'arrive cette année en première bac pro, bon an mal an, à leur faire étudier des poèmes pas nécessairement faciles à appréhender à la première lecture, envers lesquels il pourrait y avoir un fort rejet. Eh bien pas du tout: comme j'ai des stratégies de rattrapage et qu'ils savent que rien en terme de note ou d'appréciation n'est jamais perdu s'ils y mettent un peu de bonne volonté, ils apprennent leur Ronsard et fréquentent leur Rimbaud. Et les entendre se disputer au sujet d'un sonnet pendant le dernier cours m'a fait plaisir! (petite joie d'entendre: "Tu comprends rien ou quoi?! C'est des quatrains et des tiercés!!" Bon on y est presque )
Mais compréhension, orthographe, syntaxe, culture générale...
- MathadorEmpereur
Le problème sous-jacent étant l'article L122-2 du Code de l'éducation qui empêche de dégager qui que ce soit, même le pire des saboteurs, tant qu'il n'obtient pas un CAP, un BEP ou un bac. Vu l'état actuel du collège et la quasi-inexistence du redoublement cela impose l'existence de filières « poubelles » dans les lycées, quelle que soit leur répartition entre LP et LGT.EdithW a écrit:Selon moi, le passage en seconde est LE point noir de l'Education nationale, la réforme par laquelle commencer : redonner le droit de décision d'orientation au Conseil de Classe de 3è (avec les garde-fous nécessaires bien entendu). Si les enseignants avaient vraiment leur mot à dire et que, sauf exception, pour laquelle les commissions d'appel existent, leur avis s'appliquait de façon ferme, on aurait bien moins de difficultés en seconde, qui devient la pire classe quand j'écoute les collègues et que j'entends mes amis dont les enfants sont en seconde (dernière trouvaille, mettre le feu à du gel hydro alcoolique en classe dans le lycée de ma fille, et filmer ça bien sûr), car la plus hétérogène et la plus nombreuse aussi.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- berzekoNiveau 8
Mathador a écrit:Le problème sous-jacent étant l'article L122-2 du Code de l'éducation qui empêche de dégager qui que ce soit, même le pire des saboteurs, tant qu'il n'obtient pas un CAP, un BEP ou un bac. Vu l'état actuel du collège et la quasi-inexistence du redoublement cela impose l'existence de filières « poubelles » dans les lycées, quelle que soit leur répartition entre LP et LGT.EdithW a écrit:Selon moi, le passage en seconde est LE point noir de l'Education nationale, la réforme par laquelle commencer : redonner le droit de décision d'orientation au Conseil de Classe de 3è (avec les garde-fous nécessaires bien entendu). Si les enseignants avaient vraiment leur mot à dire et que, sauf exception, pour laquelle les commissions d'appel existent, leur avis s'appliquait de façon ferme, on aurait bien moins de difficultés en seconde, qui devient la pire classe quand j'écoute les collègues et que j'entends mes amis dont les enfants sont en seconde (dernière trouvaille, mettre le feu à du gel hydro alcoolique en classe dans le lycée de ma fille, et filmer ça bien sûr), car la plus hétérogène et la plus nombreuse aussi.
et des élèves violents et dangereux qui vous défient en permanence jusqu'à craquer oui. Le genre de personnes bien connues à la vie scolaire "ah encore lui..."
- EdithWGrand sage
berzeko a écrit:Mathador a écrit:Le problème sous-jacent étant l'article L122-2 du Code de l'éducation qui empêche de dégager qui que ce soit, même le pire des saboteurs, tant qu'il n'obtient pas un CAP, un BEP ou un bac. Vu l'état actuel du collège et la quasi-inexistence du redoublement cela impose l'existence de filières « poubelles » dans les lycées, quelle que soit leur répartition entre LP et LGT.EdithW a écrit:Selon moi, le passage en seconde est LE point noir de l'Education nationale, la réforme par laquelle commencer : redonner le droit de décision d'orientation au Conseil de Classe de 3è (avec les garde-fous nécessaires bien entendu). Si les enseignants avaient vraiment leur mot à dire et que, sauf exception, pour laquelle les commissions d'appel existent, leur avis s'appliquait de façon ferme, on aurait bien moins de difficultés en seconde, qui devient la pire classe quand j'écoute les collègues et que j'entends mes amis dont les enfants sont en seconde (dernière trouvaille, mettre le feu à du gel hydro alcoolique en classe dans le lycée de ma fille, et filmer ça bien sûr), car la plus hétérogène et la plus nombreuse aussi.
et des élèves violents et dangereux qui vous défient en permanence jusqu'à craquer oui. Le genre de personnes bien connues à la vie scolaire "ah encore lui..."
ça découle l'un de l'autre... ces élèves ne sont tout simplement pas à leur place là où ils sont. Et c'est en seconde que l'on pourrait les mettre ailleurs, souvent pour leur plus grand bénéfice d'ailleurs. On a tous des exemples d'élèves épouvantables qui se sont totalement transformés en stage ou en arrivant en alternance... Mais certains devraient être éloignés de l'école, et mis... n'importe où ailleurs.
- Agrippina furiosaFidèle du forum
EdithW a écrit:Mathador a écrit:Je pense que c'est d'ailleurs le plan derrière le système des quotas et la présence des maths dans le tronc commun techno: un LGT avec la voie générale avec maths comme filière de bon niveau pour les études longues, la voie techno comme filière de bon niveau pour les études courtes et la voie générale sans maths comme filière de relégation. Sauf qu'en pratique certains choisissent la spé maths sans en avoir du tout le niveau…EdithW a écrit:STMG devrait être une filière d'excellence pour futurs employés RH, marketing, communication, compta, gestion, pas une voie de garage pour élèves trop mauvais pour aller en général et pas assez courageux pour aller en pro comme c'est (assez/trop) souvent le cas.Pas là où j'ai exercé, et où on trouve des élèves qui sont orientés en 2nde GT puis en STMG parce qu'ils ont été refusés en pro.Sphinx a écrit:On n'envoie pas du tout les plus mauvais en STMG. Pour prétendre à une filière techno il faut déjà avoir fait une seconde GT et pour aller en seconde GT, ben, encore faut-il que ça passe au niveau des bulletins de troisième. Que ça passe ric-rac, soit, et les commissions d'appel sont trèèèèès coulantes, mais enfin c'est quand même loin d'être le plus mauvais du tas. En huit ans de conseils de 3e, et ayant généralement une bonne partie des classes voire toutes les classes (merci le latin), je n'ai JAMAIS vu envoyer en seconde GT un élève qui n'ait pas au moins 1) un niveau suffisamment passable pour survivre vaille que vaille à l'année de seconde avec un peu de travail et 2) un projet précis pour une première techno. STMG, en tout cas dans mon coin, c'est déjà le résultat d'un écrémage.
Je confirme, comme prof de collège faisant de l'orientation et comme parent assistant aux CC de 3è et de seconde. Les moins bons élèves de 3è vont en GT (c'est à dire, ceux qui n'ont pas de projet pro nécessitant un certain courage). J'ai vu des élèves de 3è refusés en pro aller en GT, avec 5 de moyenne générale "les parents auront gain de cause en appel, ce n'est pas la peine de mobiliser les collègues de la commission pour ça" revient régulièrement.
Selon moi, le passage en seconde est LE point noir de l'Education nationale, la réforme par laquelle commencer : redonner le droit de décision d'orientation au Conseil de Classe de 3è (avec les garde-fous nécessaires bien entendu). Si les enseignants avaient vraiment leur mot à dire et que, sauf exception, pour laquelle les commissions d'appel existent, leur avis s'appliquait de façon ferme, on aurait bien moins de difficultés en seconde, qui devient la pire classe quand j'écoute les collègues et que j'entends mes amis dont les enfants sont en seconde (dernière trouvaille, mettre le feu à du gel hydro alcoolique en classe dans le lycée de ma fille, et filmer ça bien sûr), car la plus hétérogène et la plus nombreuse aussi.
Par ici, c'est également comme ça que ça marche : tous les ans, on a des élèves de 3ème partant en bac pro qui ont un meilleur niveau que certains envoyés en Gt car ils ne sont pas pris sur leurs multiples voeux de bac pro ... ou parce que papa / maman / choupinou ne veulent que ce choix-là (ben voui, les copains / copines vont en 2nde GT !) ... Et les STMG sont clairement la poubelle du coin, le top étant les marketing - mercatique : c'est là que nous retrouvons, depuis la généralisation de la géniale réforme donnant la décision d'orientation en fin de 3ème aux famille, nos pires élèves de 3ème, 4 ou 5 ans après, voire plus. Le 2ème lycée de la ville, qui n'a que du général, écrèment également ses 2ndes faiblards et ils finissent pour la plupart en STMG, faute de pouvoir se caser ailleurs ... Et comme la ville est petite, ça se sait et ce système consternant s'auto-entretient ... c'est affligeant, mais c'est ainsi.
- berzekoNiveau 8
Agrippina furiosa a écrit:EdithW a écrit:Mathador a écrit:Je pense que c'est d'ailleurs le plan derrière le système des quotas et la présence des maths dans le tronc commun techno: un LGT avec la voie générale avec maths comme filière de bon niveau pour les études longues, la voie techno comme filière de bon niveau pour les études courtes et la voie générale sans maths comme filière de relégation. Sauf qu'en pratique certains choisissent la spé maths sans en avoir du tout le niveau…EdithW a écrit:STMG devrait être une filière d'excellence pour futurs employés RH, marketing, communication, compta, gestion, pas une voie de garage pour élèves trop mauvais pour aller en général et pas assez courageux pour aller en pro comme c'est (assez/trop) souvent le cas.Pas là où j'ai exercé, et où on trouve des élèves qui sont orientés en 2nde GT puis en STMG parce qu'ils ont été refusés en pro.Sphinx a écrit:On n'envoie pas du tout les plus mauvais en STMG. Pour prétendre à une filière techno il faut déjà avoir fait une seconde GT et pour aller en seconde GT, ben, encore faut-il que ça passe au niveau des bulletins de troisième. Que ça passe ric-rac, soit, et les commissions d'appel sont trèèèèès coulantes, mais enfin c'est quand même loin d'être le plus mauvais du tas. En huit ans de conseils de 3e, et ayant généralement une bonne partie des classes voire toutes les classes (merci le latin), je n'ai JAMAIS vu envoyer en seconde GT un élève qui n'ait pas au moins 1) un niveau suffisamment passable pour survivre vaille que vaille à l'année de seconde avec un peu de travail et 2) un projet précis pour une première techno. STMG, en tout cas dans mon coin, c'est déjà le résultat d'un écrémage.
Je confirme, comme prof de collège faisant de l'orientation et comme parent assistant aux CC de 3è et de seconde. Les moins bons élèves de 3è vont en GT (c'est à dire, ceux qui n'ont pas de projet pro nécessitant un certain courage). J'ai vu des élèves de 3è refusés en pro aller en GT, avec 5 de moyenne générale "les parents auront gain de cause en appel, ce n'est pas la peine de mobiliser les collègues de la commission pour ça" revient régulièrement.
Selon moi, le passage en seconde est LE point noir de l'Education nationale, la réforme par laquelle commencer : redonner le droit de décision d'orientation au Conseil de Classe de 3è (avec les garde-fous nécessaires bien entendu). Si les enseignants avaient vraiment leur mot à dire et que, sauf exception, pour laquelle les commissions d'appel existent, leur avis s'appliquait de façon ferme, on aurait bien moins de difficultés en seconde, qui devient la pire classe quand j'écoute les collègues et que j'entends mes amis dont les enfants sont en seconde (dernière trouvaille, mettre le feu à du gel hydro alcoolique en classe dans le lycée de ma fille, et filmer ça bien sûr), car la plus hétérogène et la plus nombreuse aussi.
Par ici, c'est également comme ça que ça marche : tous les ans, on a des élèves de 3ème partant en bac pro qui ont un meilleur niveau que certains envoyés en Gt car ils ne sont pas pris sur leurs multiples voeux de bac pro ... ou parce que papa / maman / choupinou ne veulent que ce choix-là (ben voui, les copains / copines vont en 2nde GT !) ... Et les STMG sont clairement la poubelle du coin, le top étant les marketing - mercatique : c'est là que nous retrouvons, depuis la généralisation de la géniale réforme donnant la décision d'orientation en fin de 3ème aux famille, nos pires élèves de 3ème, 4 ou 5 ans après, voire plus. Le 2ème lycée de la ville, qui n'a que du général, écrèment également ses 2ndes faiblards et ils finissent pour la plupart en STMG, faute de pouvoir se caser ailleurs ... Et comme la ville est petite, ça se sait et ce système consternant s'auto-entretient ... c'est affligeant, mais c'est ainsi.
Je savais quand on m'a dit "marketing STMG" qu'on ne me faisait pas de cadeaux et quand j'ai vu le niveau réel j'ai cru rêver.
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