- EdithWGrand sage
Dans mon premier bahut, LP/LT tertiaire, il y avait une tenue professionnelle exigée le lundi (puisque la plupart des élèves faisaient des stages dans un domaine où on devait être en costume /tailleur) et la directrice avait un stock de bleu de travail pour ceux qui se pointaient en jean... ça n’a pas fait un pli, après 1 mois, tout le monde en noir, chaussures de ville.
Par contre, quelques profs ont renâclé et la CE a arrêté de leur demander aussi la tenue spéciale du lundi. La plupart venant naturellement déjà en tenue assez sobre...
Par contre, quelques profs ont renâclé et la CE a arrêté de leur demander aussi la tenue spéciale du lundi. La plupart venant naturellement déjà en tenue assez sobre...
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Moriarty a écrit:Bof, la blouse, ça me paraît pas spécialement malin en soi. On verrait toujours les chaussures et les amoureux des marques auraient tôt fait de distinguer la blouse Monoprix de la blouse Ralph Lauren. Même si on fournissait un uniforme complet acheté par l'établissement, Marie-Chantal pourrait frimer avec son stylo Mont-blanc et même si on fournissait aussi le matériel scolaire, Marie-Chantal porterait des lunettes Chanel.
Pour ma part, jouer le flic de fringues ne m'intéresse pas du tout. J'ai déjà assez à faire comme ça.
Tenue de laboratoire : pas de bermuda, pas de jupes, pas de chaussures "nu-pieds", cheveux attachés, survêtements interdits (matière plastique) .... aucun problème avec les élèves
_________________
Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- dandelionVénérable
Aux Etats-Unis, nous avons eu le cas d’une adolescente, élève d’une école privée, à qui on a demandé de mettre des pansements sur ses seins ( plus précisément sur ses mamelons) car, ayant un coup de soleil, elle ne portait pas de soutien-gorge sous son ... sweat-shirt. La pauvre a été appelée dans le bureau du principal, où il lui a été indiqué qu’elle distrayait les garçons de leurs études, et où on lui a fait enfiler un débardeur, puis mettre des pansements. Au bout d’un moment, elle a évidemment eu mal et a appelé sa mère en pleurs.
Vous noterez que, dans le cas présent, l’enseignant n’a pas indiqué de motif à l’exclusion de la jeune fille, ce qui est sûrement un exemple à suivre. Pour le reste, on peut voir la jeune fille et son sweat-shirt dans cet article. La bonne question: comment ont-ils remarqué qu’elle ne portait pas de soutien-gorge?
Vous noterez que, dans le cas présent, l’enseignant n’a pas indiqué de motif à l’exclusion de la jeune fille, ce qui est sûrement un exemple à suivre. Pour le reste, on peut voir la jeune fille et son sweat-shirt dans cet article. La bonne question: comment ont-ils remarqué qu’elle ne portait pas de soutien-gorge?
- MathadorEmpereur
Tout cela est-il vraiment surprenant au pays du Nipplegate ?
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- User10669Niveau 5
Monsieur_Tesla a écrit:Moriarty a écrit:Bof, la blouse, ça me paraît pas spécialement malin en soi. On verrait toujours les chaussures et les amoureux des marques auraient tôt fait de distinguer la blouse Monoprix de la blouse Ralph Lauren. Même si on fournissait un uniforme complet acheté par l'établissement, Marie-Chantal pourrait frimer avec son stylo Mont-blanc et même si on fournissait aussi le matériel scolaire, Marie-Chantal porterait des lunettes Chanel.
Pour ma part, jouer le flic de fringues ne m'intéresse pas du tout. J'ai déjà assez à faire comme ça.
Tenue de laboratoire : pas de bermuda, pas de jupes, pas de chaussures "nu-pieds", cheveux attachés, survêtements interdits (matière plastique) .... aucun problème avec les élèves
Ou bleu de travail avec chaussures de sécurité.
Bon, on ne règle pas la distinction entre les lunettes Chanel de Marie-Chantal et les lunettes modèle "remboursé par la CMU" de Lilou.
Mais on n'aura pas de Catwoman.
Ah, quoique, on n'est pas à l'abri d'un fan de Superman qui mettrait son slip par dessus son pantalon.
Oui, j'ai bien lu la description de la tenue de Catwoman, effectivement. Mais ce n'est pas parce qu'une seule élève, un jour, quelque part, a décidé de s'habiller que ça y est, il faut rétablir la blouse partout.
- MoonchildSage
Moriarty a écrit:Oui, j'ai bien lu la description de la tenue de Catwoman, effectivement. Mais ce n'est pas parce qu'une seule élève, un jour, quelque part, a décidé de s'habiller que ça y est, il faut rétablir la blouse partout.
On ne devrait effectivement pas en arriver là... si on n'était pas confronté à des ados contestataires et des parents procéduriers qui ont cru que la pub dont le slogan est "venez comme vous êtes" était un document contractuel de l'Education Nationale.
- CassandrineNiveau 10
@MoriartyMoriarty a écrit:Ou bleu de travail avec chaussures de sécurité.Monsieur_Tesla a écrit:Tenue de laboratoire : pas de bermuda, pas de jupes, pas de chaussures "nu-pieds", cheveux attachés, survêtements interdits (matière plastique) .... aucun problème avec les élèvesMoriarty a écrit:Bof, la blouse, ça me paraît pas spécialement malin en soi. On verrait toujours les chaussures et les amoureux des marques auraient tôt fait de distinguer la blouse Monoprix de la blouse Ralph Lauren. Même si on fournissait un uniforme complet acheté par l'établissement, Marie-Chantal pourrait frimer avec son stylo Mont-blanc et même si on fournissait aussi le matériel scolaire, Marie-Chantal porterait des lunettes Chanel.
Pour ma part, jouer le flic de fringues ne m'intéresse pas du tout. J'ai déjà assez à faire comme ça.
Bon, on ne règle pas la distinction entre les lunettes Chanel de Marie-Chantal et les lunettes modèle "remboursé par la CMU" de Lilou.
Mais on n'aura pas de Catwoman.
Ah, quoique, on n'est pas à l'abri d'un fan de Superman qui mettrait son slip par dessus son pantalon.
Oui, j'ai bien lu la description de la tenue de Catwoman, effectivement. Mais ce n'est pas parce qu'une seule élève, un jour, quelque part, a décidé de s'habiller que ça y est, il faut rétablir la blouse partout.
Merci de ne pas déformer ou amplifier mes écrits... Je n'ai jamais parlé de blouse ni d'uniforme...
J'explique que dans mon établissement, nous avons environ une dizaine de cas chaque année de tenues "inadaptées" dans l'établissement (et je ne parle pas des jeans troués ou des petits hauts courts).
Ce qui me navre dans les cas de mon établissement c'est le dialogue impossible avec les parents et le manque de bon sens... La phrase "ma fille exerce sa liberté d'expression, elle s'habille comme elle veut...", je ne supporte plus de l'entendre... A 13 ou 14 ans, la liberté d'expression me fait bien rire... Et ce sont les mêmes parents qui viennent se plaindre car les professeurs n'ont pas su protéger leurs enfants des remarques blessantes faites par leurs camarades sur la tenue vestimentaire....
- User10669Niveau 5
Non, mais d'autres personnes en ont parlé.
Bon, allez, franchement, je passe de meilleurs moments en famille ou avec un bon bouquin, restez entre vous.
Bon, allez, franchement, je passe de meilleurs moments en famille ou avec un bon bouquin, restez entre vous.
- CassandrineNiveau 10
Moriarty a écrit:Non, mais d'autres personnes en ont parlé.
Bon, allez, franchement, je passe de meilleurs moments en famille ou avec un bon bouquin, restez entre vous.
@Moriarty,
Je ne comprends pas cette phrase.... Mépris, arrogance????
Personne ne te force à commenter et à participer à ce forum....
- CatalunyaExpert spécialisé
Ok. Et surtout ne reviens plus!Moriarty a écrit:Non, mais d'autres personnes en ont parlé.
Bon, allez, franchement, je passe de meilleurs moments en famille ou avec un bon bouquin, restez entre vous.
- henrietteMédiateur
Moriarty ayant demandé sa désinscription du forum, merci de ne plus commenter ses messages : on passe à autre chose.
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- ElyasEsprit sacré
Le fait est que nous sommes tenus de protéger les élèves des remarques blessantes. Peu importe la raison.Cassandrine a écrit:@Moriarty,Moriarty a écrit:Ou bleu de travail avec chaussures de sécurité.Monsieur_Tesla a écrit:Tenue de laboratoire : pas de bermuda, pas de jupes, pas de chaussures "nu-pieds", cheveux attachés, survêtements interdits (matière plastique) .... aucun problème avec les élèvesMoriarty a écrit:Bof, la blouse, ça me paraît pas spécialement malin en soi. On verrait toujours les chaussures et les amoureux des marques auraient tôt fait de distinguer la blouse Monoprix de la blouse Ralph Lauren. Même si on fournissait un uniforme complet acheté par l'établissement, Marie-Chantal pourrait frimer avec son stylo Mont-blanc et même si on fournissait aussi le matériel scolaire, Marie-Chantal porterait des lunettes Chanel.
Pour ma part, jouer le flic de fringues ne m'intéresse pas du tout. J'ai déjà assez à faire comme ça.
Bon, on ne règle pas la distinction entre les lunettes Chanel de Marie-Chantal et les lunettes modèle "remboursé par la CMU" de Lilou.
Mais on n'aura pas de Catwoman.
Ah, quoique, on n'est pas à l'abri d'un fan de Superman qui mettrait son slip par dessus son pantalon.
Oui, j'ai bien lu la description de la tenue de Catwoman, effectivement. Mais ce n'est pas parce qu'une seule élève, un jour, quelque part, a décidé de s'habiller que ça y est, il faut rétablir la blouse partout.
Merci de ne pas déformer ou amplifier mes écrits... Je n'ai jamais parlé de blouse ni d'uniforme...
J'explique que dans mon établissement, nous avons environ une dizaine de cas chaque année de tenues "inadaptées" dans l'établissement (et je ne parle pas des jeans troués ou des petits hauts courts).
Ce qui me navre dans les cas de mon établissement c'est le dialogue impossible avec les parents et le manque de bon sens... La phrase "ma fille exerce sa liberté d'expression, elle s'habille comme elle veut...", je ne supporte plus de l'entendre... A 13 ou 14 ans, la liberté d'expression me fait bien rire... Et ce sont les mêmes parents qui viennent se plaindre car les professeurs n'ont pas su protéger leurs enfants des remarques blessantes faites par leurs camarades sur la tenue vestimentaire....
- User17095Érudit
On tourne en rond et je ne vois pas comment on peut en sortir.
A partir du moment où on admet qu'il y a des tenues qui sont impossibles à l'école (Catwoman entre autres), on donne à cette dernière la légitimité pour les contrôler. Or, on ne parvient absolument pas à se mettre d'accord sur les limites, d'une part parce que chacun ses représentations, d'autre part parce que les élèves trouveront toujours le moyen de les contourner.
Cet obstacle est d'autant plus difficile à franchir qu'il est étroitement associé au fait que ce sont surtout les filles qui en font les frais : on est plus souvent en train de contrôler leurs apparences (réification des femmes, culture du viol), et elles sont plus nombreuses à porter des tenues discutables que les garçons (pas d'équivalent masculin au crop-top par exemple).
Le débat est donc hyper tendu après la énième médiatisation du sujet (actuellement, après l'épisode 14 septembre), et vient empêcher l'application de toute formule générique telle que "au cas par cas en s'appuyant sur le bon sens," ce qui est finalement ce qui figure dans les règlements intérieurs, sous une forme ou sous une autre.
Je suis donc assez irrité finalement par ce débat de société, parce qu'intrinsèquement, il ne peut déboucher sur rien ; c'est pour ça qu'en début de fil je disais "non ne tombons pas dans le panneau", pendant que BFM s'excite là dessus, tandis qu'on ricane sur "tenue républicaine", on ne fait rien de plus constructif.
A partir du moment où on admet qu'il y a des tenues qui sont impossibles à l'école (Catwoman entre autres), on donne à cette dernière la légitimité pour les contrôler. Or, on ne parvient absolument pas à se mettre d'accord sur les limites, d'une part parce que chacun ses représentations, d'autre part parce que les élèves trouveront toujours le moyen de les contourner.
Cet obstacle est d'autant plus difficile à franchir qu'il est étroitement associé au fait que ce sont surtout les filles qui en font les frais : on est plus souvent en train de contrôler leurs apparences (réification des femmes, culture du viol), et elles sont plus nombreuses à porter des tenues discutables que les garçons (pas d'équivalent masculin au crop-top par exemple).
Le débat est donc hyper tendu après la énième médiatisation du sujet (actuellement, après l'épisode 14 septembre), et vient empêcher l'application de toute formule générique telle que "au cas par cas en s'appuyant sur le bon sens," ce qui est finalement ce qui figure dans les règlements intérieurs, sous une forme ou sous une autre.
Je suis donc assez irrité finalement par ce débat de société, parce qu'intrinsèquement, il ne peut déboucher sur rien ; c'est pour ça qu'en début de fil je disais "non ne tombons pas dans le panneau", pendant que BFM s'excite là dessus, tandis qu'on ricane sur "tenue républicaine", on ne fait rien de plus constructif.
- dandelionVénérable
La difficulté apparaît quand l’institution et les parents ont des points de vue très différents: si Catwoman s’est habillée ainsi sans que ses parents ne soient au courant, un qppel aux parents doit pouvoir résoudre la situation (si elle n’arrive pas en salle de classe et est tout de suite envoyée chez le CPE, les dommages sont limités). Si ses parents trouvent sa tenue adaptée, c’est un autre problème, qui pose la question de la protection de l’enfance. Je ne crois pas que le bon sens puisse être si facilement invoqué que cela, car nous avons tous des définitions différentes de la vulgarité.
Ma fille, qui est une ado au look plutôt très punk, trouve aussi qu’il faut se méfier de tout autoriser, car il y a des tenues qui visent d’évidence à provoquer l’excitation sexuelle (que ce soit Catwoman, un déguisement de soubrette ou un total look gay cuir façon Village People, ou un short très moulant pour un garçon). Parfois, la sécurité peut-être invoquée - talons très hauts peu adaptés aux escaliers par exemple). Si c’est de provocation sexuelle qu’il s’agit, c’est plus délicat, mais dans certains cas comme ceux de Catwoman, la sécurité de l’élève est bien compromise (et l’élève est déguisée, pas habillée).
On peut éviter la confrontation directe en n’utilisant pas certains termes, comme ‘vulgaire’ et tout ce qui fait trait à l’anatomie. La tenue n’est pas adaptée et/ou met l’élève en danger. Après, si on n’a pas défini au préalable ce qui était adapté, et qu’on considère les bermudas ou les shorts scouts comme vulgaires, on donne le bâton pour se faire battre. Si tous les parents sont habillés comme ça, c’est un problème.
Si dans l’établissement les adultes sont sur la même longueur d’ondes, les demandes ne sont pas délirantes, et les parents ne se sentent pas jugés (ma fille a des cheveux colorés, un blouson de cuir et un jean troué, mais elle est très décente et est bonne élève), ça doit fonctionner. Si on sort la règle pour mesurer les jupes, ça passera moins bien.
Ma fille, qui est une ado au look plutôt très punk, trouve aussi qu’il faut se méfier de tout autoriser, car il y a des tenues qui visent d’évidence à provoquer l’excitation sexuelle (que ce soit Catwoman, un déguisement de soubrette ou un total look gay cuir façon Village People, ou un short très moulant pour un garçon). Parfois, la sécurité peut-être invoquée - talons très hauts peu adaptés aux escaliers par exemple). Si c’est de provocation sexuelle qu’il s’agit, c’est plus délicat, mais dans certains cas comme ceux de Catwoman, la sécurité de l’élève est bien compromise (et l’élève est déguisée, pas habillée).
On peut éviter la confrontation directe en n’utilisant pas certains termes, comme ‘vulgaire’ et tout ce qui fait trait à l’anatomie. La tenue n’est pas adaptée et/ou met l’élève en danger. Après, si on n’a pas défini au préalable ce qui était adapté, et qu’on considère les bermudas ou les shorts scouts comme vulgaires, on donne le bâton pour se faire battre. Si tous les parents sont habillés comme ça, c’est un problème.
Si dans l’établissement les adultes sont sur la même longueur d’ondes, les demandes ne sont pas délirantes, et les parents ne se sentent pas jugés (ma fille a des cheveux colorés, un blouson de cuir et un jean troué, mais elle est très décente et est bonne élève), ça doit fonctionner. Si on sort la règle pour mesurer les jupes, ça passera moins bien.
- ycombeMonarque
En prenant la tangente, bien sûr !pogonophile a écrit:On tourne en rond et je ne vois pas comment on peut en sortir.
Une jeune fille de 3e, il y a quelques années, disait à sa mère qu'elle aimerait bien une tenue imposée pour ne plus avoir à passer son temps à courir chez pimkie s'acheter les derniers trucs à la mode que si tu ne les as pas tu es mal vue des copines. Le crop top, au fond, c'est encore plus de tissus à vendre pour zara et consorts.
D'un côté, la liberté de subir la pression du marketing et des modes, le pression sociale des groupes et la mise à l'écart de ceux qui ne peuvent pas se le payer. De l'autre, la tenue imposée et ses relents d'uniforme, vraie résistance au gaspillage vestimentaire. Nous savons déjà de quel côté la balance va pencher: mettre un frein au gaspillage est mauvais pour l'économie: il n'y aura pas de débat. Le devoir de consommer prime la protection des mineurs vis à vis du marketing.
_________________
Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- SisypheHabitué du forum
Pogonophile a écrit:et elles sont plus nombreuses à porter des tenues discutables que les garçons (pas d'équivalent masculin au crop-top par exemple).
Aujourd'hui ce sont en effet davantage les tenues des filles qui posent problème. Mais il y a 15 ans, je travaillais dans un LP du bâtiment en Seine Saint Denis et avais donc un public essentiellement masculin. Nous luttions contre les pantalons qui laissaient voir les caleçons (et pas entrevoir !). On avait des T Shirt larges avec le nom du lycée écrit en gros à disposition pour en revêtir les élèves ainsi vêtus. Même ainsi, cela a bien duré deux ou trois ans.
Le débat actuel me semble davantage lié au regard que les adultes portent sur les tenues des jeunes filles. J'ai refusé une demande d'une enseignante de maternelle de mettre des leggings à ma fille sous ses jupes au mois de juin. Elle me disait que la jupe laissait voir la culotte lorsque ma fille faisait du toboggan ou de la balançoire. Je ne le conteste pas mais je nie que cela soit un problème en maternelle. Les enfants vont aux toilettes en groupe dans de grandes salles et n'ont pas ce type de regard. A quatre ans, on peut profiter du début de l'été et des robes de petites filles sans se soucier de faire voir sa culotte. On commence à apprendre à s'asseoir avec une jupe mais c'est justement un apprentissage.
La tenue inappropriée de la jeune fille peut devenir l'occasion de discuter avec elle de ces regards, de ce qu'elle peut assumer ou non... J'ai eu un corps de femme dès 9 ans et je ne comprenais pas du tout certaines réflexions des adultes que je croisais (je ne portais pas de soutien-gorge et m'habillais comme une petite fille que j'étais. Quand je revois les photos, c'est assez étonnant) dans la rue ou à la piscine. J'aurais aimé qu'on m'explique. Moi j'ai juste compris que je devais me cacher et j'ai détesté mon corps.
- Clecle78Bon génie
C'est dingue de te demander de mettre un legging à ta fille ! Je n'ai jamais entendu parler de ça autour de moi. Je trouve ça vraiment triste
- ArverneGrand sage
Moi je trouve ça vraiment stupide. Comme si une petite fille de maternelle pouvait exciter ses camarades ... Y'a vraiment des réactions de collègues qui me laissent sans voix.Clecle78 a écrit:C'est dingue de te demander de mettre un legging à ta fille ! Je n'ai jamais entendu parler de ça autour de moi. Je trouve ça vraiment triste
- Pontorson50Fidèle du forum
L'uniforme ou un modèle de blouse identique me semble pourtant une excellente solution : les contre-argumentaires que j'ai lu sont :
- que cela ne résout pas toutes les extravagances et /ou inégalités qui se reporteraient ailleurs, mais c'est admettre en creux qu'il y a déjà un plus . Ou alors supprimons tous les rééquilibrages sociaux obtenus depuis le XIX° siècle en vertu du fait qu'il existe encore des riches ou/et des fraudeurs.
- que l'école apprend la liberté d'abord. Je pense qu'elle apprend la vraie liberté, c'est à dire l'acceptation de quelques contraintes légères pour garder une liberté sur l'essentiel, s'instruire le plus largement pour savoir penser et échanger le plus largement, sans se préoccuper de boulets, de chaînes que sont les totems vestimentaires ou cosmétiques.
- que les tenues de travail seraient d'un autre temps. Ce n'est pas du tout le cas, les contraintes augmentent même parfois, du fait de la sécurité et de la communication notamment. Les chargés de clientèle restent largement en uniforme, et d'ailleurs un des enjeux du télétravail c'est de pouvoir ne pas s'habiller en uniforme tous les matins. Les conflits du travail sur l'aspect sont déterminants dans une société où le marketing et les open-space ont imposé, notamment, aux femmes mais pas que, un affichage cosmétique ou/et vestimentaire qui pèse lourdement sur la soi-disant émancipation du corps dans notre société d'adultes.
Le mouvement de réaction actuel de jeunes filles pourrait d'ailleurs bien être un souhait de disposer d'encore un peu de temps "encore un instant monsieur le bourreau", laissez-nous dans un monde scolaire où nous sommes effectivement moins contraints parce que nous sommes encore en formation initiale.
Le vrai débat me semble ici : l'école doit-elle enseigner les conventions et les contraintes, notamment du monde du travail, et à partir de quand, ou doit-elle peser, par ses choix de fonctionnement, vers une émancipation individuelle forte, sur une transformation d'un monde qu'elle désapprouverait ainsi explicitement?
Je réponds plutôt comme Hannah Arendt, dans la crise de la culture :
Mais je comprends, contrairement à elle, les divergences sur ce point. Il est logique aussi de souhaiter peser par son métier sur la transformation du monde, et la contrainte, en tant que prof justement, de devoir y renoncer dans l'école, est frustrante. Mais justement, l'apprentissage de la frustration n'est-il pas une condition pour pouvoir jouir pleinement de la liberté dans les lieux ou les temps rendant son expression possible et même vitale?
Bref, si je souhaite que les élèves puissent transformer le monde, je leur enseigne d'abord qu'il en existe un dans lequel ils vivent avec leur prof, et qu'il y a des règles à y intégrer avant de pouvoir, en adultes, les changer(après tout l'entrisme des trotskystes est-il autre chose?). Une de mes plus grandes réussites, secrètes en tant que prof, c'est quand des élèves s'illusionnent sur ce qu'ils croient que je pense - en politique ou en religion notamment - parce que j'ai réussi à me contraindre à ne donner aucun signe d'engagement durant mon travail.
Je m'habille avec des vêtements volontairement sans la moindre marque apparente, et je peux dire que ce n'est pas si simple, je suis en nu-pieds ou pieds nus en loisirs à la première occasion, mais je m'interdis la moindre concession sur ce point en classe, bref j'endosse un costume en classe qui n'a rien à voir avec ce que je porte une fois dehors, et ça m'amuse en fait énormément. Je suis en chemise - même pas un polo - même par temps chaud, alors que je vis quasi en marcel une fois dehors (au début cela m'exaspérait).. Il reste qu'il faut que j'apprenne à me coiffer!
- que cela ne résout pas toutes les extravagances et /ou inégalités qui se reporteraient ailleurs, mais c'est admettre en creux qu'il y a déjà un plus . Ou alors supprimons tous les rééquilibrages sociaux obtenus depuis le XIX° siècle en vertu du fait qu'il existe encore des riches ou/et des fraudeurs.
- que l'école apprend la liberté d'abord. Je pense qu'elle apprend la vraie liberté, c'est à dire l'acceptation de quelques contraintes légères pour garder une liberté sur l'essentiel, s'instruire le plus largement pour savoir penser et échanger le plus largement, sans se préoccuper de boulets, de chaînes que sont les totems vestimentaires ou cosmétiques.
- que les tenues de travail seraient d'un autre temps. Ce n'est pas du tout le cas, les contraintes augmentent même parfois, du fait de la sécurité et de la communication notamment. Les chargés de clientèle restent largement en uniforme, et d'ailleurs un des enjeux du télétravail c'est de pouvoir ne pas s'habiller en uniforme tous les matins. Les conflits du travail sur l'aspect sont déterminants dans une société où le marketing et les open-space ont imposé, notamment, aux femmes mais pas que, un affichage cosmétique ou/et vestimentaire qui pèse lourdement sur la soi-disant émancipation du corps dans notre société d'adultes.
Le mouvement de réaction actuel de jeunes filles pourrait d'ailleurs bien être un souhait de disposer d'encore un peu de temps "encore un instant monsieur le bourreau", laissez-nous dans un monde scolaire où nous sommes effectivement moins contraints parce que nous sommes encore en formation initiale.
Le vrai débat me semble ici : l'école doit-elle enseigner les conventions et les contraintes, notamment du monde du travail, et à partir de quand, ou doit-elle peser, par ses choix de fonctionnement, vers une émancipation individuelle forte, sur une transformation d'un monde qu'elle désapprouverait ainsi explicitement?
Je réponds plutôt comme Hannah Arendt, dans la crise de la culture :
vis-à-vis des jeunes, les éducateurs font ici figure de représentants d'un monde dont, bien qu'eux-mêmes ne l'aient pas construit, ils doivent assumer la responsabilité, même si, secrètement ou ouvertement, ils le souhaitent différent de ce qu'il est. Cette responsabilité n'est pas imposée arbitrairement aux éducateurs ; elle est implicite du fait que les jeunes sont introduits par les adultes dans un monde en perpétuel changement. Qui refuse d’assumer cette responsabilité du monde ne devrait ni avoir d'enfant, ni avoir le droit de prendre part à leur éducation.
Mais je comprends, contrairement à elle, les divergences sur ce point. Il est logique aussi de souhaiter peser par son métier sur la transformation du monde, et la contrainte, en tant que prof justement, de devoir y renoncer dans l'école, est frustrante. Mais justement, l'apprentissage de la frustration n'est-il pas une condition pour pouvoir jouir pleinement de la liberté dans les lieux ou les temps rendant son expression possible et même vitale?
Évitons tout malentendu : il me semble que le conservatisme, pris au sens de conservation, est l'essence même de l'éducation, qui a toujours pour tâche d'entourer et de protéger quelque chose – l'enfant contre le monde, le monde contre l'enfant, le nouveau contre l'ancien, l'ancien contre le nouveau. Même la vaste responsabilité du monde qui est assumée ici implique bien sûr une attitude conservatrice. Mais cela ne vaut que dans le domaine de l'éducation, ou plus exactement dans celui des relations entre enfant et adulte, et non dans celui de la politique où tout se passe entre adultes et égaux. En politique, cette attitude conservatrice – qui accepte le monde tel qu'il est et ne lutte que pour préserver le statu quo – ne peut mener qu'à la destruction
Bref, si je souhaite que les élèves puissent transformer le monde, je leur enseigne d'abord qu'il en existe un dans lequel ils vivent avec leur prof, et qu'il y a des règles à y intégrer avant de pouvoir, en adultes, les changer(après tout l'entrisme des trotskystes est-il autre chose?). Une de mes plus grandes réussites, secrètes en tant que prof, c'est quand des élèves s'illusionnent sur ce qu'ils croient que je pense - en politique ou en religion notamment - parce que j'ai réussi à me contraindre à ne donner aucun signe d'engagement durant mon travail.
Je m'habille avec des vêtements volontairement sans la moindre marque apparente, et je peux dire que ce n'est pas si simple, je suis en nu-pieds ou pieds nus en loisirs à la première occasion, mais je m'interdis la moindre concession sur ce point en classe, bref j'endosse un costume en classe qui n'a rien à voir avec ce que je porte une fois dehors, et ça m'amuse en fait énormément. Je suis en chemise - même pas un polo - même par temps chaud, alors que je vis quasi en marcel une fois dehors (au début cela m'exaspérait).. Il reste qu'il faut que j'apprenne à me coiffer!
- CeladonDemi-dieu
https://www.cosmopolitan.fr/66-des-francais-opposes-au-no-bra-dans-les-lycees
Surprenant ?Selon ce nouveau sondage, on apprend notamment que deux Français sur trois (66%) se prononcent pour une interdiction du port des « haut sans soutien-gorge au travers duquel la pointe des tétons est visible ». Alors que le no bra est bien souvent sollicité pour des raisons de confort et de bien-être, les lycéennes devraient donc, pour 66% des Français, se forcer à porter un soutien-gorge malgré tout. Les personnages âgées (79% contre le no bra) et les femmes (73% contre le no bra) sont les catégories de population les plus opposés au non port du soutien-gorge à l’école.
- IphigénieProphète
Elle en a des problèmes, l'école
entre les repas de cantine et les tenues vestimentaires, les conseils d'établissement ont de beaux jours devant eux à passer sur des problèmes bien autrement essentiels que les contenus disciplinaires à enseigner
entre les repas de cantine et les tenues vestimentaires, les conseils d'établissement ont de beaux jours devant eux à passer sur des problèmes bien autrement essentiels que les contenus disciplinaires à enseigner
- VinZTDoyen
_________________
« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Celadon a écrit:https://www.cosmopolitan.fr/66-des-francais-opposes-au-no-bra-dans-les-lycees
Surprenant ?Selon ce nouveau sondage, on apprend notamment que deux Français sur trois (66%) se prononcent pour une interdiction du port des « haut sans soutien-gorge au travers duquel la pointe des tétons est visible ». Alors que le no bra est bien souvent sollicité pour des raisons de confort et de bien-être, les lycéennes devraient donc, pour 66% des Français, se forcer à porter un soutien-gorge malgré tout. Les personnages âgées (79% contre le no bra) et les femmes (73% contre le no bra) sont les catégories de population les plus opposés au non port du soutien-gorge à l’école.
N.B. Il faut peut-être aussi se dire que, quand on prend la peine de poser des questions idiotes “aux français” (je continue à ne pas savoir ce que ça veut dire dans un contexte de sondage!), il n'est peut-être pas entièrement étonnant d'obtenir des réponses stupides. Pour ma part, le premier qui essaierait de venir m'importuner avec cette question d'une rare crétinerie s'en souviendrait: comme si j'étais en quoi que ce soit “concerné” par le fait qu'une femme, quelle qu'elle soit, porte ou ne porte pas de soutien gorge!…
Et encore, je passe sur la formulation: “haut sans soutien-gorge au travers duquel la pointe des tétons est visible”, qui consiste visiblement à inciter à pointer l'oeil dans une direction déterminée, car là, le terme de crétinerie me semble relever de la litote coupable.
Franchement, comme on disait quand j'étais môme: “de que je me mêle!”
_________________
Si tu vales valeo.
- PrezboGrand Maître
Celadon a écrit:https://www.cosmopolitan.fr/66-des-francais-opposes-au-no-bra-dans-les-lycees
Surprenant ?Selon ce nouveau sondage, on apprend notamment que deux Français sur trois (66%) se prononcent pour une interdiction du port des « haut sans soutien-gorge au travers duquel la pointe des tétons est visible ». Alors que le no bra est bien souvent sollicité pour des raisons de confort et de bien-être, les lycéennes devraient donc, pour 66% des Français, se forcer à porter un soutien-gorge malgré tout. Les personnages âgées (79% contre le no bra) et les femmes (73% contre le no bra) sont les catégories de population les plus opposés au non port du soutien-gorge à l’école.
Il y a donc des gens qui ont un avis sur ce que les lycéennes doivent porter dessous leurs vêtements, et mieux des gens qui trouvent que le sujet est suffisamment important pour mériter qu'on dépense de l'argent et du temps dans un sondage. C'est absolument fascinant.
On notera au passage ironiquement que les femmes sont un peu plus nombreuses que les hommes à être opposées au non-port du sous-tif chez les femmes plus jeunes.
- Flo44Érudit
C'est vrai que c'est complètement débile. Dans certains cas, on peut voir la pointe, même avec un soutien-gorge. Dans d'autres, on ne la voit pas, même sans (sous un gros pull ou une chemise en tissu épais). Tant que ce n'est pas transparent, je ne trouve pas que ce soit inapproprié, ça dépend plus de la physiologie (température...) que d'autre chose.epekeina.tes.ousias a écrit:
N.B. Il faut peut-être aussi se dire que, quand on prend la peine de poser des questions idiotes “aux français” (je continue à ne pas savoir ce que ça veut dire dans un contexte de sondage!), il n'est peut-être pas entièrement étonnant d'obtenir des réponses stupides. Pour ma part, le premier qui essaierait de venir m'importuner avec cette question d'une rare crétinerie s'en souviendrait: comme si j'étais en quoi que ce soit “concerné” par le fait qu'une femme, quelle qu'elle soit, porte ou ne porte pas de soutien gorge!…
Et encore, je passe sur la formulation: “haut sans soutien-gorge au travers duquel la pointe des tétons est visible”, qui consiste visiblement à inciter à pointer l'oeil dans une direction déterminée, car là, le terme de crétinerie me semble relever de la litote coupable.
Franchement, comme on disait quand j'étais môme: “de que je me mêle!”
Sinon, j'ai quand même l'impression, par rapport à mes années collège/lycée, qu'on est en train de devenir franchement puritains. Dans mes jeunes années, si une fois une fille a eu une remarque, c'est parce qu'elle est venue en paréo et maillot de bain (en primaire). Au collège, nous étions en shorts l'été (les affreux shorts en synthétique des années 80), jeans l'hiver. C'étaient les mêmes tenues qu'à l'extérieur. Les enseignantes mettaient des débardeurs, des robes d'été. Les enseignants des bermudas ou des shorts longs... En prépa, mon professeur de physique venait en chemise hawaienne et short. Ça n'a jamais choqué personne. Les élèves de prépa littéraire (les filles surtout) avaient des tenues très originales : jupes hyper longues frôlant le sol, ou au contraires tenues assez sexy. Ceux de prépa scientifiques étaient souvent habillés de manière très (trop) décontractée : t-shirts pas toujours propres, pulls troués par les mites, chaussures hors d'usage... On n'était pas tous riches, et souvent loin de nos parents, mais on savait bien qu'il fallait s'habiller proprement le jour du concours.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum