- RuthvenGuide spirituel
sookie a écrit:freakfeatherfall a écrit:sookie a écrit:Je repose ma question ici car je n’ai pas eu de réponse sur l’autre fil.
Quel est intérêt d’avoir d’avoir « iel » et « ielle » ?
Quand ni "il" ni "elle" ne convient, soit parce qu'on ne connait pas le genre auquel se rattache la personne, soit parce que la personne ne se rattache à aucun de ces deux genres.
justement pourquoi réintroduire un genre ? (j'ai bien compris iel est fait pour ne pas tenir compte du genre donc pourquoi réintroduire un masculin et un féminin)
Même type de question : si iel ce n'est ni il ni elle, pourquoi n'est-ce pas plutôt niel ? Le terme est finalement peu transparent - je l'ai rencontré une fois dans une copie et je croyais que c'était il ou elle. On ne peut pas exprimer par le même terme il ou elle et ni il ni elle.
- HonchampDoyen
sookie a écrit:Honchamp a écrit:freakfeatherfall a écrit:Honchamp a écrit:
Je me posais une question du même genre (sans jeu de mot).
Pose-t-on la question : "Iel est bien arrivé ? ". De manière "générique"... Auquel cas on induit tout de même que iel est un homme.
Ou "Iel est bien arrivée ? ". Auquel cas on suppose que c'est une femme.
La question serait : "Iel est bien arrivé·e ?"
Mais je sais que certains et certaines n'aiment pas le point médian.
Ah oui, merci. Je n'avais pas pensé au point médian.
Perso, j'ai souvent utilisé les parenthèses."Les élèves sont bien arrivé(e)s".
c'est justement pour ne pas utiliser les parenthèses et sous-entendre que le féminin est inférieur au masculin qu'on a inventé le point médian (c'est ainsi qu'on me l'a expliqué)
Au oui ! Merci pour l'explication .
Je me demandais bien pourquoi on n'avait pas généralisé les parenthèses, que certain(e)s d'entre nous utilisaient déja.
J'ai rédigé en début d'année une brochure de 70 pages en utilisant les parenthèses dès que je voulais inclure les 2 sexes !!! (Ceci dit, mes relectrices/teurs avant impression n'ont pas réagi).
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- CatalunyaExpert spécialisé
Mais qui utilise "iel" dans la vie de tous les jours? Je ne l'ai jamais entendu. Je ne l'ai lu que sur Internet. L'intégrer au Robert est un acte politique. Normalement on intègre au dictionnaire les mots qui se sont imposés, qui sont utilisés par une grande part de la population. Ce n'est absolument pas le cas pour "iel".
- RGDNiveau 3
Oui, c'est pour cela que certains proposent les pronoms "ul" ou "ol" pour les personnes qui ne se reconnaissent pas dans le genre masculin ou féminin. https://entousgenresblog.wordpress.com/2017/04/19/quels-pronoms-neutres-en-francais-et-comment-les-utiliser/ . Quand je pense que certains militent pour simplifier la langue française...Ruthven a écrit:
Même type de question : si iel ce n'est ni il ni elle, pourquoi n'est-ce pas plutôt niel ? Le terme est finalement peu transparent - je l'ai rencontré une fois dans une copie et je croyais que c'était il ou elle. On ne peut pas exprimer par le même terme il ou elle et ni il ni elle.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Catalunya a écrit:Normalement on intègre au dictionnaire les mots qui se sont imposés, qui sont utilisés par une grande part de la population. Ce n'est absolument pas le cas pour "iel".
Si c'était vrai, nos dictionnaires seraient bien pauvres. Les dictionnaires enregistrent, et c'est heureux, des mots qui ne sont connus et employés qu'au sein de groupes restreints.
- IphigénieProphète
si si j'avais compris ta question mais je ne vois pas d'interêt grammatical à introduire un masculin et un féminin dans un pronom qui cherche à éviter l'exclusivité du masculin ou du féminin: enfin bref je voulais dire que grammaticalement c'est une aporie. La démarche est et ne peut-être qu'une démarche politique, qui prend la langue un peu en otage en voulant faire penser que c'est l'inverse.sookie a écrit:Iphigénie a écrit:Je pense que l’intérêt n’a rien à voir avec la grammaire: il est de donner une visibilité et une légitimité aux personnes concernées.sookie a écrit:Je repose ma question ici car je n’ai pas eu de réponse sur l’autre fil.
Quel est intérêt d’avoir d’avoir « iel » et « ielle » ?
Il y a plein de faux débats ( i.e débat sans réponse ) autour de ces questions sociétales mais ils ont au moins l’intérêt d’introduire une parole absente ou étouffée.
Je crois que tu n'a pas compris, je demande quel est l'intérêt d'introduire un pronom féminin et un masculin, puisque iel a pour but de gommer ce différences. Elyas y a en partie répondu.
enfin je ne suis pas sûre d'être claire, on s'y perd dans cet imbroglio...
- sookieGrand sage
Iphigénie a écrit:si si j'avais compris ta question mais je ne vois pas d'interêt grammatical à introduire un masculin et un féminin dans un pronom qui cherche à éviter l'exclusivité du masculin ou du féminin: enfin bref je voulais dire que grammaticalement c'est une aporie. La démarche est et ne peut-être qu'une démarche politique, qui prend la langue un peu en otage en voulant faire penser que c'est l'inverse.sookie a écrit:Iphigénie a écrit:Je pense que l’intérêt n’a rien à voir avec la grammaire: il est de donner une visibilité et une légitimité aux personnes concernées.sookie a écrit:Je repose ma question ici car je n’ai pas eu de réponse sur l’autre fil.
Quel est intérêt d’avoir d’avoir « iel » et « ielle » ?
Il y a plein de faux débats ( i.e débat sans réponse ) autour de ces questions sociétales mais ils ont au moins l’intérêt d’introduire une parole absente ou étouffée.
Je crois que tu n'a pas compris, je demande quel est l'intérêt d'introduire un pronom féminin et un masculin, puisque iel a pour but de gommer ce différences. Elyas y a en partie répondu.
enfin je ne suis pas sûre d'être claire, on s'y perd dans cet imbroglio...
oui en effet cela devient complexe (déjà je ne sais pas ce qu'est une aporie), surtout que je viens de faire une journée de conférences de géopolitique, je crois que j'y réfléchirai mieux demain
- BaldredSage
Iphigénie a écrit:
Je pense que l’intérêt n’a rien à voir avec la grammaire: il est de donner une visibilité et une légitimité aux personnes concernées.
Il y a plein de faux débats ( i.e débat sans réponse ) autour de ces questions sociétales mais ils ont au moins l’intérêt d’introduire une parole absente ou étouffée.
Je crois que c'est l'essentiel. Nous pouvons réagir en spécialistes de la langue et explorer méandres et apories de ce fait de langue, ironiser, poétiser, râler, se moquer, figaroriser ou défendre et illustrer le "iel", mais c'est un acte militant et il aussi intéressant de l'envisager et d'en discuter comme tel.
- HonchampDoyen
RGD a écrit:Oui, c'est pour cela que certains proposent les pronoms "ul" ou "ol" pour les personnes qui ne se reconnaissent pas dans le genre masculin ou féminin. https://entousgenresblog.wordpress.com/2017/04/19/quels-pronoms-neutres-en-francais-et-comment-les-utiliser/ . Quand je pense que certains militent pour simplifier la langue française...Ruthven a écrit:
Même type de question : si iel ce n'est ni il ni elle, pourquoi n'est-ce pas plutôt niel ? Le terme est finalement peu transparent - je l'ai rencontré une fois dans une copie et je croyais que c'était il ou elle. On ne peut pas exprimer par le même terme il ou elle et ni il ni elle.
Bigre... Ul !
Il faut y réfléchir en 2 fois !
Quand "ul" va manquer quelque part, je crains le pire en termes de phrase à double signification.
(J'ai eu lors de mon année de stage un élève qui s'appelait comme ça, avec un H en plus. Dès qu'il était absent, je ne vous dis pas le plaisir que prenaient les autres à dire aux profs que Ul manquait, avec un petit air de ne pas y toucher...)
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- BalthamosDoyen
RGD a écrit:Oui, c'est pour cela que certains proposent les pronoms "ul" ou "ol" pour les personnes qui ne se reconnaissent pas dans le genre masculin ou féminin. https://entousgenresblog.wordpress.com/2017/04/19/quels-pronoms-neutres-en-francais-et-comment-les-utiliser/ . Quand je pense que certains militent pour simplifier la langue française...Ruthven a écrit:
Même type de question : si iel ce n'est ni il ni elle, pourquoi n'est-ce pas plutôt niel ? Le terme est finalement peu transparent - je l'ai rencontré une fois dans une copie et je croyais que c'était il ou elle. On ne peut pas exprimer par le même terme il ou elle et ni il ni elle.
C'est d'ailleurs intéressant que les simplifications de la langue ne prennent pas et font des polémiques alors que cette complexification voulant refléter la complexité de notre société s'installe plus facilement (avec autant de polémiques d'ailleurs).
Conclusion 1 : on adore les polémiques
Conclusion 2: L'usage et seul l'usage compte. Une langue n'évolue pas avec des injonctions. Et ici malgré le bruit médiatique c'est ce que nous constatons. L'usage nous dira si ce n'est qu'un usage militant (comme d'autres mots...) ou si c'est une évolution plus profonde.
- AscagneGrand sage
Là encore : il ne s'agit pas de pronoms personnels. Question simple : quand a-t-on pour la dernière fois ajouté au dictionnaire un pronom personnel ?Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Catalunya a écrit:Normalement on intègre au dictionnaire les mots qui se sont imposés, qui sont utilisés par une grande part de la population. Ce n'est absolument pas le cas pour "iel".
Si c'était vrai, nos dictionnaires seraient bien pauvres. Les dictionnaires enregistrent, et c'est heureux, des mots qui ne sont connus et employés qu'au sein de groupes restreints.
C'est particulier. Inventer et vouloir instituer un nouveau pronom personnel, lié à un nouveau tiroir de genre dans la langue, c'est majeur, quand même. C'est assez drôle de voir ce caractère révolutionnaire minoré par certains des promoteurs eux-mêmes, mais bon, c'est une stratégie.
Enfin, dans le cas présent, je note que cela n'a pas exactement la même portée si c'est utilisé strictement par rapport à la volonté de quelqu'un de non-binaire, ou si c'est utilisé très largement, ce que je lis déjà sur Twitter, en remplacement et en extension de on ; car dans le premier cas l'usage est localisé et restreint, alors que dans le second il est massif. In fine on en revient au gros débat sur les genres grammaticaux du français, ou plutôt leur application à des personnes.
Enfin, cette question est quand même liée au fait qu'il y a des sollicitations à propos de cet usage. Je ne l'ai pas vu dans ma pratique professionnelle à l'Université, où j'ai croisé le changement de genre du masculin à féminin dans deux ou trois cas, qui n'impliquait qu'un changement traditionnel et facile à faire de nom et de pronom (il>elle) pour les personnes concernées. En revanche, je vois que le fait d'indiquer son pronom à la fac, dans certains secteurs professionnels, ou dans la bio Twitter (les réseaux sociaux sont un laboratoire visible autour de toutes ces questions d'identité qui vont parfois très loin), a progressé en quelques années outre-Atlantique et arrive en France (au moins sur Twitter). C'est intéressant à analyser.Balthamos a écrit:L'usage nous dira si ce n'est qu'un usage militant (comme d'autres mots...) ou si c'est une évolution plus profonde.
- ElyasEsprit sacré
Honchamp a écrit:RGD a écrit:Oui, c'est pour cela que certains proposent les pronoms "ul" ou "ol" pour les personnes qui ne se reconnaissent pas dans le genre masculin ou féminin. https://entousgenresblog.wordpress.com/2017/04/19/quels-pronoms-neutres-en-francais-et-comment-les-utiliser/ . Quand je pense que certains militent pour simplifier la langue française...Ruthven a écrit:
Même type de question : si iel ce n'est ni il ni elle, pourquoi n'est-ce pas plutôt niel ? Le terme est finalement peu transparent - je l'ai rencontré une fois dans une copie et je croyais que c'était il ou elle. On ne peut pas exprimer par le même terme il ou elle et ni il ni elle.
Bigre... Ul !
Il faut y réfléchir en 2 fois !
Quand "ul" va manquer quelque part, je crains le pire en termes de phrase à double signification.
(J'ai eu lors de mon année de stage un élève qui s'appelait comme ça, avec un H en plus. Dès qu'il était absent, je ne vous dis pas le plaisir que prenaient les autres à dire aux profs que Ul manquait, avec un petit air de ne pas y toucher...)
Elle est un prénom aussi. Je ne vois pas le problème de la double-signification.
- sookieGrand sage
Elyas a écrit:Honchamp a écrit:RGD a écrit:Oui, c'est pour cela que certains proposent les pronoms "ul" ou "ol" pour les personnes qui ne se reconnaissent pas dans le genre masculin ou féminin. https://entousgenresblog.wordpress.com/2017/04/19/quels-pronoms-neutres-en-francais-et-comment-les-utiliser/ . Quand je pense que certains militent pour simplifier la langue française...Ruthven a écrit:
Même type de question : si iel ce n'est ni il ni elle, pourquoi n'est-ce pas plutôt niel ? Le terme est finalement peu transparent - je l'ai rencontré une fois dans une copie et je croyais que c'était il ou elle. On ne peut pas exprimer par le même terme il ou elle et ni il ni elle.
Bigre... Ul !
Il faut y réfléchir en 2 fois !
Quand "ul" va manquer quelque part, je crains le pire en termes de phrase à double signification.
(J'ai eu lors de mon année de stage un élève qui s'appelait comme ça, avec un H en plus. Dès qu'il était absent, je ne vous dis pas le plaisir que prenaient les autres à dire aux profs que Ul manquait, avec un petit air de ne pas y toucher...)
Elle est un prénom aussi. Je ne vois pas le problème de la double-signification.
Il manque elle cela ne rend pas pareil que il manque ul.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Ascagne a écrit:Là encore : il ne s'agit pas de pronoms personnels. Question simple : quand a-t-on pour la dernière fois ajouté au dictionnaire un pronom personnel ?Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Catalunya a écrit:Normalement on intègre au dictionnaire les mots qui se sont imposés, qui sont utilisés par une grande part de la population. Ce n'est absolument pas le cas pour "iel".
Si c'était vrai, nos dictionnaires seraient bien pauvres. Les dictionnaires enregistrent, et c'est heureux, des mots qui ne sont connus et employés qu'au sein de groupes restreints.
C'est particulier. Inventer et vouloir instituer un nouveau pronom personnel, lié à un nouveau tiroir de genre dans la langue, c'est majeur, quand même. C'est assez drôle de voir ce caractère révolutionnaire minoré par certains des promoteurs eux-mêmes, mais bon, c'est une stratégie.
Enfin, dans le cas présent, je note que cela n'a pas exactement la même portée si c'est utilisé strictement par rapport à la volonté de quelqu'un de non-binaire, ou si c'est utilisé très largement, ce que je lis déjà sur Twitter, en remplacement et en extension de on ; car dans le premier cas l'usage est localisé et restreint, alors que dans le second il est massif. In fine on en revient au gros débat sur les genres grammaticaux du français, ou plutôt leur application à des personnes.
Je ne suis pas certain de saisir le rapport avec l'entrée d'un mot dans un dictionnaire. Le Robert veut rendre compte du français dans ses usages les plus contemporains : l'emploi de ce nouveau pronom est un fait, il l'enregistre, et voilà tout. Et si la grammaire, entendue d'un point de vue linguistique, c'est-à-dire comme une tentative de description efficace de la langue en tant qu'elle n'existe qu'à travers ses locuteurs, peine à rendre compte de cette insertion et de ses conséquences sur le reste du système, c'est que cette langue, elle ne la décrit pas correctement. On peut bien trouver à redire par ailleurs, et j'avoue n'avoir aucun goût pour ces nouveautés - si vraiment elles se banalisaient, eh bien, je me retrouverais plus tôt que je ne l'avais imaginé parmi ceux qui s'expriment en français ancienne manière - mais je ne vois pas comment tirer argument de la grammaire elle-même.
- IllianeExpert
Petite question (je ne crois pas avoir lu de réponse claire plus haut) : comment accorde-t-on les adjectifs et participes passés avec iel (désolée, déformation professionnelle ^^) ? A un moment, n'est-on pas obligé de revenir vers le masculin ou le féminin (ou on part dans l'utilisation du point médian ou des parenthèses) ?
- AscagneGrand sage
C'est mettre un peu vite de côté la grammaire normative...Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Et si la grammaire, entendue d'un point de vue linguistique, c'est-à-dire comme une tentative de description efficace de la langue en tant qu'elle n'existe qu'à travers ses locuteurs, peine à rendre compte de cette insertion et de ses conséquences sur le reste du système, c'est que cette langue, elle ne la décrit pas correctement.
Sinon, la formulation que tu utilises est intéressante, précisément dans un débat où nous sommes plusieurs à nous interroger sur la possibilité de l'inclusion dans le système de tels ajouts ou de telles modifications. Je pense ici surtout aux propositions les plus avancés - cf. le document canadien - qui posent aussi question par rapport à des notions fondamentales comme le rapport entre la simplicité de communication et la complexité des réalités, dans l'absolu ou dans les situations d'énonciation concrètes.
En tout cas, je me répète, mais dans ces débats-là, il y a à la fois des aspects très simples qui peuvent susciter des polémiques mais ne changent rien de fondamental, et d'autres cas où on touche à des aspects massifs : former un nouveau genre grammatical distinct - qui peut avoir des pronoms, ses démonstratifs, ses articles - changer la forme de l'écrit de façon plus ou moins poussée.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Mais pour ceux qui refusent de d'être enfermés dans le masculin, le féminin et la non-binarité, ne pourrait-on pas utiliser une espace pour marquer leur refus radical ?
Par exemple : "Je suis ravi· ·."; "I· ·el est satisfait· ·."
Par exemple : "Je suis ravi· ·."; "I· ·el est satisfait· ·."
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Ascagne a écrit:C'est mettre un peu vite de côté la grammaire normative...
Je la mets de côté tout court, ici, parce que sans cela le rapport entre ton commentaire et le mien m'échapperait absolument. Un dictionnaire, du moins un dictionnaire comme le Robert, dont la politique me semble assez claire, peut bien se passer de savoir ce qu'en pense Grevisse. Cela ne signifie pas que j'écarte la prescription d'un revers de main : ce serait étrange de la part d'un professeur de français ; simplement, là, je ne sais qu'en faire.
Ascagne a écrit:Sinon, la formulation que tu utilises est intéressante, précisément dans un débat où nous sommes plusieurs à nous interroger sur la possibilité de l'inclusion dans le système de tels ajouts ou de telles modifications. Je pense ici surtout aux propositions les plus avancés - cf. le document canadien - qui posent aussi question par rapport à des notions fondamentales comme le rapport entre la simplicité de communication et la complexité des réalités, dans l'absolu ou dans les situations d'énonciation concrètes.
J'avoue ne pas comprendre comment se demander si une chose qui existe est possible. Je veux dire : j'ai déjà lu ici que "au final" était impossible parce que "le final", ça n'existe pas. Cette solide objection n'empêche pourtant pas quantité de gens de nous fournir du "au final" chaque jour et partout. Il est donc déjà dans le système. En revanche, je peux comprendre que l'emploi systématique de quelque chose crée des difficultés nouvelles dans la construction d'une grammaire prescriptive, qui veut que ses injonctions puissent s'appuyer sur une description cohérente. Mais là-dessus, moi, je n'ai rien d'intéressant à dire.
- sinanNiveau 9
Ce qui interroge tout de même dans le choix du Robert, c'est que ce dictionnaire n'avait pas la même politique que le Larousse jusqu'à présent. Alors que ce dernier se voulait descriptif et intégrait de fait des phénomènes de mode, celui-là se prétendait beaucoup plus circonspect : il fallait qu'un mot soit solidement intégré dans l'écrit pour entrer dans le Robert. Or ce n'est clairement pas le cas de "iel", comme le reconnaît le lexicologue du Robert lui-même. Dès lors il devient vraiment clair qu'il s'agit avant tout de militantisme, ce qui témoigne d'un changement de positionnement de ce dictionnaire. C'est donc tout, sauf anodin.
- sinanNiveau 9
Ce qui interroge tout de même dans le choix du Robert, c'est que ce dictionnaire n'avait pas la même politique que le Larousse jusqu'à présent. Alors que ce dernier se voulait descriptif et intégrait de fait des phénomènes de mode, celui-là se prétendait beaucoup plus circonspect : il fallait qu'un mot soit solidement intégré dans l'écrit pour entrer dans le Robert. Or ce n'est clairement pas le cas de "iel", comme le reconnaît le lexicologue du Robert lui-même. Dès lors il devient vraiment clair qu'il s'agit avant tout de militantisme, ce qui témoigne d'un changement de positionnement de ce dictionnaire. C'est donc tout, sauf anodin.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
sinan a écrit:Ce qui interroge tout de même dans le choix du Robert, c'est que ce dictionnaire n'avait pas la même politique que le Larousse jusqu'à présent. Alors que ce dernier se voulait descriptif et intégrait de fait des phénomènes de mode, celui-là se prétendait beaucoup plus circonspect : il fallait qu'un mot soit solidement intégré dans l'écrit pour entrer dans le Robert.
Alors je confonds peut-être avec le Larousse. Il me semblait que c'était le Robert qui, parmi les dictionnaires français, aimait le plus à intégrer le contemporain. D'une manière ou d'une autre, iel & co existent déjà en français et ça ne me choque pas qu'on les trouve à présent dans un dictionnaire.
- AscagneGrand sage
Je te comprendrais si je ne dépassais pas la seule mention de l'entrée dans le dictionnaire.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Un dictionnaire, du moins un dictionnaire comme le Robert, dont la politique me semble assez claire, peut bien se passer de savoir ce qu'en pense Grevisse
Si une personne requiert qu'on utilise le pronom iel quand on la désigne à la troisième personne, c'est une prescription dans l'usage de la langue. Cela peut rentrer ou non dans la grammaire normative, d'ailleurs.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:simplement, là, je ne sais qu'en faire.
Je renvoie au document canadien que j'ai cité : les auteurs veulent instituer une grammaire neutre et inclusive, ce qui est de l'ordre du normatif et du prescriptif, et inversement leurs plus vibrants opposants s'opposent absolument à ce genre de chose.
Je vois mal comment laisser de côté la grammaire normative, puisque précisément, il s'agit d'un sujet qui touche à la politique linguistique. Je rappelle aussi que si notre langue en général évolue évidemment au-delà des contraintes normatives, il y a des contraintes normatives qui ont valeur légale, au moins dans des secteurs déterminés (productions administratives, juridiques, légales, et quelques aspects précis du côté du domaine privé), ici en France, là au Canada, etc.
- freakfeatherfallNiveau 5
N'empêche qu'en tant que traducteur, je suis bien content que "iel" apparaisse dans un dictionnaire.
Il n'y a pas longtemps j'ai été bien embêté par une personne parlant de son teacher en maternelle ou primaire... Devrais-je mettre au masculin dans le doute ? Ou au féminin car la profession est très majoritairement féminine ?
Dans les deux cas, je vais au-delà de mon travail de traducteur puisque je rajoute du sens : un genre qui n'est pas précisé.
Il n'y a pas longtemps j'ai été bien embêté par une personne parlant de son teacher en maternelle ou primaire... Devrais-je mettre au masculin dans le doute ? Ou au féminin car la profession est très majoritairement féminine ?
Dans les deux cas, je vais au-delà de mon travail de traducteur puisque je rajoute du sens : un genre qui n'est pas précisé.
- e-WandererGrand sage
À force de tout massacrer, tu en arrives à accorder un participe passé après le verbe avoir. Chapeau bas !freakfeatherfall a écrit:Si j'ai bien compris, je vais dire à mes amis et amies aux États-Unis et parlant français, qui ont, après plusieurs années, demandé·es qu'on utilise le "they" à leur sujet, je vais donc leur dire, pour suivre vos avis exprimés :
Non, j'utiliserai "il" pour parler de toi, parce que c'est trop compliqué pour mes élèves après de leur apprendre "iel/ielle"
Non, j'utiliserai "il" pour parler de toi parce que j'ai décidé comme ça. (Parce que ce que je pense est plus important que ce que tu ressens ?)
Non, j'utiliserai "ça" pour parler de toi. (Parce que tu n'es pas une personne ? o.O)
Non, j'utiliserai "il" pour parler de toi, parce que on met le doigt dans l'engrenage et après c'est trop tard.
Le résultat sera le même : cette personne coupera tout contact, et j'aurais perdu un être cher. Parce qu'accepter dans les faits et dans les mots ce qu'il ou elle pensait être était moins important que... quoi au juste ?
Que les gens écrivent comme ils veulent et s'imposent les codes les plus impraticables si c'est un enjeu vital pour eux : je m'en fiche complètement. Mais par pitié, qu'ils.elles.iel.ul.ol.niels, etc. nous fichent la paix si on a envie de continuer à écrire des textes lisibles sans se torturer les méninges.
_________________
« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- PrezboGrand Maître
freakfeatherfall a écrit:N'empêche qu'en tant que traducteur, je suis bien content que "iel" apparaisse dans un dictionnaire.
Il n'y a pas longtemps j'ai été bien embêté par une personne parlant de son teacher en maternelle ou primaire... Devrais-je mettre au masculin dans le doute ? Ou au féminin car la profession est très majoritairement féminine ?
Dans les deux cas, je vais au-delà de mon travail de traducteur puisque je rajoute du sens : un genre qui n'est pas précisé.
En quoi l'introduction du iel aiderait-elle en quoi que ce soit dans ce cas ? Le problème ici c'est la féminisation des noms de métier. Tu es contre ?
Par ailleurs, j'aurais un question : comment accorderait-on à l'oral, avec iel, un adjectif dont la prononciation n'est pas la même au masculin et au féminin ?
Il est furieux.
Elle est furieuse.
Iel est... ?
(Je précise que je n'ai jamais vu d'utilisation concrète de ce pronom, dont je doute qu'il dépasse des usages fortement circonscris et militants.)
- MathadorEmpereur
furieupoineüse ?
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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