- MathadorEmpereur
Ramanujan974 a écrit:BR a écrit:
La réforme Mathiot - Blanquer se fracassera sur le mur de la réalité si les épreuves sont maintenues en Mars : Jean Michel Blanquer et Pierre Mathiot peuvent-ils se permettre de perdre la face ? S'ils ont deux sous de jugeote, ils préfèreront sacrifier les épreuves de Mars 2021 plutôt qu'assumer l'échec prévisible de la session à venir.
Quelle réalité ?
Les notes seront gonflées, tout le monde aura le bac, le choix des spécialités sera une réussite, sans parler du GO.
C'est ça l'avantage des systèmes soviétiques, tu pourrais passer l'épreuve avant d'avoir vu le cours que tu réussirais quand même.
Et parfois cela fonctionne vraiment ainsi:
https://www.francetvinfo.fr/monde/asie/azerbaidjan-une-election-gagnee-et-annoncee-davance_3072039.html
- MoonchildSage
Ramanujan974 a écrit:BR a écrit:
La réforme Mathiot - Blanquer se fracassera sur le mur de la réalité si les épreuves sont maintenues en Mars : Jean Michel Blanquer et Pierre Mathiot peuvent-ils se permettre de perdre la face ? S'ils ont deux sous de jugeote, ils préfèreront sacrifier les épreuves de Mars 2021 plutôt qu'assumer l'échec prévisible de la session à venir.
Quelle réalité ?
Les notes seront gonflées, tout le monde aura le bac, le choix des spécialités sera une réussite, sans parler du GO.
C'est ça l'avantage des systèmes soviétiques, tu pourrais passer l'épreuve avant d'avoir vu le cours que tu réussirais quand même.
Mais si des chapitres n'ont pas été vus en cours, le gonflage des notes à l'épreuve risque de surtout bénéficier aux plus mauvais qui, de toute façon, n'auraient répondu qu'aux questions les plus simples dont le barème se retrouvera surévalué ; là où normalement ils auraient eu entre 1 et 4, ils peuvent arriver à obtenir un 7 ou un 8.
Les bons élèves qui auront de fait été victimes d'impasses auront certainement une note correcte mais sans doute pas aussi bonne que celle qu'ils auraient pu obtenir en passant l'épreuve après une préparation complète ; cela ne remettra pas en cause leur Bac (peut-être n'auront-ils pas la mention espérée mais c'est sans réelle importance), en revanche puisque la note de cette épreuve est prise en compte dans Parcoursup et que son caractère "national" risque lui conférer un poids important dans les choix des commissions d'admission des établissements supérieurs, on peut s'attendre à ce que les inégalités liées aux situations locales des établissements durant cette première moitié d'année scolaire n'aient un impact significatif sur certaines poursuite d'études et, contrairement aux bidouillages du Bac qui dans le fond arrangent bien les familles, le préjudice ne sera dans ce cas pas si facile à dissimuler et à faire accepter. C'est à l'issue de Parcoursup qu'il peut y avoir un véritable retour de bâton pour Blanquer.
- Badiste75Habitué du forum
Bien vu Moonchild. D'ailleurs, les établissements privés du secteur où je travaille (pour ne pas les nommer) l'ont bien compris et chez eux point de demi-groupe. On avance et les écarts se creusent encore avec le public. Après tout l'avenir de Jean-Edouard vaut bien quelques cas de Covid supplémentaires...
Voilà où nous en sommes actuellement : [www.apmep.fr]
Perso, étant en demi groupe et avançant moins vite et sans heure supplémentaire que les six heures insuffisantes pour combler les lacunes du confinement, j’avais déjà l’idée de ne faire que le cœur du programme pour mi mars. Cet entretien qui laisse entrevoir que l’exercice au choix pourrait s’y limiter me renforce dans ma stratégie.
J’aurai donc six chapitres à terminer après l’épreuve, ça les occupera largement. Et ça me permettra d’avoir un alibi pour faire deux trois heures sur le grand oral pour expliciter les attendus (montrer la grille de correction par exemple) et recadrer. J’enverrai des élèves au tableau pour corriger et basta.
En fait ça commence à devenir enfin très clair dans ma tête. Il était temps...
Voilà où nous en sommes actuellement : [www.apmep.fr]
Perso, étant en demi groupe et avançant moins vite et sans heure supplémentaire que les six heures insuffisantes pour combler les lacunes du confinement, j’avais déjà l’idée de ne faire que le cœur du programme pour mi mars. Cet entretien qui laisse entrevoir que l’exercice au choix pourrait s’y limiter me renforce dans ma stratégie.
J’aurai donc six chapitres à terminer après l’épreuve, ça les occupera largement. Et ça me permettra d’avoir un alibi pour faire deux trois heures sur le grand oral pour expliciter les attendus (montrer la grille de correction par exemple) et recadrer. J’enverrai des élèves au tableau pour corriger et basta.
En fait ça commence à devenir enfin très clair dans ma tête. Il était temps...
- ProtonExpert
Je n'arrive pas à ouvrir ton lien, tu parles de ce communiqué ?
Jeudi 5 novembre dernier, les proviseurs de lycée étaient informés par le Ministre de l’éducation nationale de la suppression des Epreuves de contrôle continu pour les élèves de Première et Terminales. Cette décision fait écho aux difficultés recensées sur le terrain et l’APMEP la salue.
Cependant, parallèlement à cette annonce, un protocole sanitaire renforcé a dû être mis en place dans les lycées. Celui-ci mène, dans bon nombre d’établissements, à une présence des élèves en leur sein à hauteur de 50 %. L’enseignement hybride parfois mis en place, et encore balbutiant, ne comblera pas le temps d’absence dans les établissements. Dans ce contexte, les enseignants de mathématiques n’auront ni le temps ni les moyens de préparer sereinement leurs élèves de Terminale aux épreuves de spécialité maintenues à ce jour au 15 - 17 mars, ainsi qu’à l’épreuve orale terminale.
Afin de permettre aux collègues et aux élèves de travailler sereinement et en confiance dans une situation déjà préoccupante , l’APMEP demande un report des épreuves de spécialité en juin et l’annulation de l’épreuve Grand Orale pour la session 2021.
- Badiste75Habitué du forum
https://www.apmep.fr/Compte-rendu-de-l-audience-du-27
- ProtonExpert
Mouais ... rien de sûr quand même. Ce M. Bauduin (inspecteur de lettres à la base) est juste là pour rappeler qu'il appliquera coûte que coûte la doctrine de son maitre.
- BoubouleDoyen
En face il a quand même une association qui dit "le grand oral pour les mathématiques c'est pas terrible mais c'est quand même bien" (ou l'inverse).
- Badiste75Habitué du forum
Rien de sûr mais c'est quand même une porte bien entrouverte. Les allégements iront du plus restreint au plus large, pas le contraire. De toute manière je n'ai pas le choix vu où j'en suis et vu les contraintes locales. Si c'est pour avancer tout seul ça ne sert à rien. Quant à l'APMEP on peut la critiquer mais tout n'est pas non plus à jeter. Les questions des collègues me semblent pertinentes. Personnellement, je ne suis pas contre le grand oral par principe bien au contraire. En revanche, je trouve inadmissible le cadrage absurde de cette épreuve et la fumisterie qui en découle.
- MoonchildSage
Badiste75 a écrit:Rien de sûr mais c'est quand même une porte bien entrouverte. Les allégements iront du plus restreint au plus large, pas le contraire. De toute manière je n'ai pas le choix vu où j'en suis et vu les contraintes locales. Si c'est pour avancer tout seul ça ne sert à rien. Quant à l'APMEP on peut la critiquer mais tout n'est pas non plus à jeter. Les questions des collègues me semblent pertinentes. Personnellement, je ne suis pas contre le grand oral par principe bien au contraire. En revanche, je trouve inadmissible le cadrage absurde de cette épreuve et la fumisterie qui en découle.
En général les questions posées par les collègues de l'APMEP sont pertinentes mais, en dehors des demandes d'aménagements ponctuels pour les épreuves de cette année, à peu près toutes les réponses qu'ils suggèrent sont à côté de la plaque. Les propositions de l'APMEP consistent le plus souvent à aller encore plus loin dans ce qui a déjà échoué (interdisciplinarité, travail par projet, classe inversée, travail collaboratif, utilisation du numérique, maths dans le tronc commun...). L'APMEP est gangrénée par une vision béate de l'innovation pédagogique et, en dehors des annales d'examen qu'on trouve sur son site, le seul intérêt de cette association est de servir d'interlocuteur mollasson avec l'IG et le Ministère et de relais d'information intermittent en cas de crise grave.
Sinon, par principe, je suis contre le Gros Oral tout comme j'étais dès leur présentation contre les TPE : il faut cesser d'essayer de trouver des points positifs à des épreuves bidons qui, par nature, ne peuvent pas répondre pas aux enjeux de notre discipline et dont le bénéfice reste globalement discutable pour les autres matières, du moins au niveau du secondaire ; cela ne mène à rien d'essayer d'imiter des formats d'épreuves du supérieur (soutenance de mémoire de licence ou mastère pour les TPE, Grand Oral de Sciences Po pour le Gros Oral) qui perdent toute leur signification sortis de leur contexte spécifique - même si, vu de loin, j'ai comme un doute sur la pertinence de ce qui se passe à Sciences Po.
Enfin, je trouve ridicule qu'on nous bassine avec l'importance de l'oral en mathématiques alors que cette discipline est centrée sur un langage symbolique écrit dont on n'enseigne même plus correctement les bases. Succombant à un effet de mode, on va mobiliser du temps et de l'énergie pour essayer en vain de développer des compétences de "communication" en maths alors que les élèves n'auront absolument rien à communiquer tant qu'ils n'auront pas une maîtrise suffisante des notions étudiées. Encore une fois, on va s'égarer dans la mauvaise direction : certains enseignants vont peut-être s'imaginer qu'en changeant la forme, on va résoudre les difficultés des élèves mais ce serait oublier un principe pourtant évident : on ne saurait expliquer ce qu'on n'a pas compris. Résultat, d'ici quelques années on dressera un bilan désastreux de l'opération et non seulement on aura perdu un temps précieux mais la situation se sera davantage dégradée et l'institution en sera toujours à se demander comment on en est arrivé là.
- PrezboGrand Maître
Moonchild a écrit:
Enfin, je trouve ridicule qu'on nous bassine avec l'importance de l'oral en mathématiques alors que cette discipline est centrée sur un langage symbolique écrit dont on n'enseigne même plus correctement les bases. Succombant à un effet de mode, on va mobiliser du temps et de l'énergie pour essayer en vain de développer des compétences de "communication" en maths alors que les élèves n'auront absolument rien à communiquer tant qu'ils n'auront pas une maîtrise suffisante des notions étudiées. Encore une fois, on va s'égarer dans la mauvaise direction : certains enseignants vont peut-être s'imaginer qu'en changeant la forme, on va résoudre les difficultés des élèves mais ce serait oublier un principe pourtant évident : on ne saurait expliquer ce qu'on n'a pas compris. Résultat, d'ici quelques années on dressera un bilan désastreux de l'opération et non seulement on aura perdu un temps précieux mais la situation se sera davantage dégradée et l'institution en sera toujours à se demander comment on en est arrivé là.
J'ajouterais que je me demande l'insistance des programmes et documents officiels actuels sur "la place de l'oral" (insistance qui a commencé avant la création de ce grand oral) n'est pas un manière d'espérer faire réussir malgré tout des élèves qui ne parviennent plus à manipuler avec rigueur un langage symbolique. Ce qui ne peut pas marcher, parce que les mathématiques s'écrivent par essence dans un langage symbolique.
Lorsque je me mets à me mêler des sujets où je ne suis pas compétent, je me demande même s'il n'y a pas actuellement une emphase de plus en plus grande sur l'oral en français pour les mêmes raisons -à savoir, tenter de dissimuler la perte de la maîtrise de la langue écrite derrière d'illusoires autres compétences-.
- Badiste75Habitué du forum
Je suis souvent d'accord avec toi Moonchild mais pas sur ce coup là. Et je ne défends absolument pas les réformes du lycée de manière générale.
Effectivement l'écrit est désastreux en maths mais l'oral a son importance pour moi. Il y a tout de même des idées qui surgissent à l'oral et certains élèves ont des remarques pertinentes une fois qu'on les met sur la voix. Si tu regardes ce qui se fait en langues par exemple, les collègues sont les premiers à déplorer l'écart qui apparait souvent entre l'oral et l'écrit. A partir du moment où on oriente les élèves on en tire davantage quelque chose qu'en totale autonomie sur un sujet. Les difficultés à l'écrit vont demeurer, ça ne résoudra pas tout en effet mais ce n'est pas forcément inintéressant de creuser dans cette direction.
Pour l'APMEP là aussi je suis dans l'ensemble assez d'accord avec ce qu'elle propose. L'interdisciplinarité ça a du sens selon moi. Le problème c'est que c'est chronophage et c'est forcément au détriment d'autre chose. Pour le numérique ça dépend de l'usage qui en est fait. Si c'est en complément pourquoi pas mais ça ne doit pas remplacer les méthodes traditionnelles et là en effet il y a un écueil à ce niveau là. Quant aux maths dans le tronc commun j'y suis pour ma part toujours très favorable. Je suis PP de Seconde en plus d'être prof de maths et je vous laisse imaginer ce que comprennent les élèves quand je leur dis, très rapidement (car un projet d'orientation se construit dès Septembre pour moi), qu'en 1G il n'y en aura qu'à petite dose dans l'enseignement scientifique au niveau du tronc commun. Je continue de penser qu'il aurait fallu, comme en HG ou en langues, un tronc commun qui se limite à des reprises des programmes antérieurs (parfois mal maitrisé), à des stats, des proba, des pourcentages et éventuellement aux graphes. Cela permettrait aux élèves qui auraient choisi la spé d'approfondir sur les chapitres d'analyse, d'algèbre et géométrie en y mettant certaines notions vues en Terminale et ça éviterait que certains élèves de Seconde décrochent rapidement (et on les comprend!). Ca éviterait aussi deux autres soucis : certains prennent la spé car il n'y a plus de maths dans le tronc commun. Je suis convaincu qu'il y aurait davantage d'élèves au niveau en spé s'il y en avait dans le tronc commun. Et je ne parle même pas des services : les collègues d'HG et de Langues sont unanimes : ça se passe bien dans le TC. On aurait des classes sympas sur des notions abordables (mais il faut une intersection avec le programme de spé!) et ça éviterait de nous pourrir aussi les services avec la SNT, l'Enseignement Scientifique et les classes de STMG. Donc là-dessus tu ne me feras pas changer d'avis, je continue d'affirmer que l'APMEP a raison sur le tronc commun.
Effectivement l'écrit est désastreux en maths mais l'oral a son importance pour moi. Il y a tout de même des idées qui surgissent à l'oral et certains élèves ont des remarques pertinentes une fois qu'on les met sur la voix. Si tu regardes ce qui se fait en langues par exemple, les collègues sont les premiers à déplorer l'écart qui apparait souvent entre l'oral et l'écrit. A partir du moment où on oriente les élèves on en tire davantage quelque chose qu'en totale autonomie sur un sujet. Les difficultés à l'écrit vont demeurer, ça ne résoudra pas tout en effet mais ce n'est pas forcément inintéressant de creuser dans cette direction.
Pour l'APMEP là aussi je suis dans l'ensemble assez d'accord avec ce qu'elle propose. L'interdisciplinarité ça a du sens selon moi. Le problème c'est que c'est chronophage et c'est forcément au détriment d'autre chose. Pour le numérique ça dépend de l'usage qui en est fait. Si c'est en complément pourquoi pas mais ça ne doit pas remplacer les méthodes traditionnelles et là en effet il y a un écueil à ce niveau là. Quant aux maths dans le tronc commun j'y suis pour ma part toujours très favorable. Je suis PP de Seconde en plus d'être prof de maths et je vous laisse imaginer ce que comprennent les élèves quand je leur dis, très rapidement (car un projet d'orientation se construit dès Septembre pour moi), qu'en 1G il n'y en aura qu'à petite dose dans l'enseignement scientifique au niveau du tronc commun. Je continue de penser qu'il aurait fallu, comme en HG ou en langues, un tronc commun qui se limite à des reprises des programmes antérieurs (parfois mal maitrisé), à des stats, des proba, des pourcentages et éventuellement aux graphes. Cela permettrait aux élèves qui auraient choisi la spé d'approfondir sur les chapitres d'analyse, d'algèbre et géométrie en y mettant certaines notions vues en Terminale et ça éviterait que certains élèves de Seconde décrochent rapidement (et on les comprend!). Ca éviterait aussi deux autres soucis : certains prennent la spé car il n'y a plus de maths dans le tronc commun. Je suis convaincu qu'il y aurait davantage d'élèves au niveau en spé s'il y en avait dans le tronc commun. Et je ne parle même pas des services : les collègues d'HG et de Langues sont unanimes : ça se passe bien dans le TC. On aurait des classes sympas sur des notions abordables (mais il faut une intersection avec le programme de spé!) et ça éviterait de nous pourrir aussi les services avec la SNT, l'Enseignement Scientifique et les classes de STMG. Donc là-dessus tu ne me feras pas changer d'avis, je continue d'affirmer que l'APMEP a raison sur le tronc commun.
- PrezboGrand Maître
Badiste75 a écrit:
Effectivement l'écrit est désastreux en maths mais l'oral a son importance pour moi. Il y a tout de même des idées qui surgissent à l'oral et certains élèves ont des remarques pertinentes une fois qu'on les met sur la voix. Si tu regardes ce qui se fait en langues par exemple, les collègues sont les premiers à déplorer l'écart qui apparait souvent entre l'oral et l'écrit. A partir du moment où on oriente les élèves on en tire davantage quelque chose qu'en totale autonomie sur un sujet. Les difficultés à l'écrit vont demeurer, ça ne résoudra pas tout en effet mais ce n'est pas forcément inintéressant de creuser dans cette direction.
Superbe lapsus pour parler de l'oral.
Sur le fond : je pense justement que c'est une erreur de valoriser l'oral, si ça veut simplement dire laisser entendre que quelques interventions faites au vol, même décousues ou inexactes, méritent d'être considérée comme suffisantes. La qualité de la rédaction de nos élèves est devenue désastreuse quant on pense à ce qui était exigible il y a quelques décennies quand je passais le bac, nous n'avons plus le temps d'insister sur ce point ou nous y renonçons vu l'ampleur des difficultés à combattre par ailleurs, et il me semble que cette valorisation de l'oral revient à dissimuler, ou amplifier, le problème.
Notons que l'examen oral est par ailleurs fréquent en maths dans d'autres contextes : colles de prépa, oraux de grandes écoles, oraux de CAPES et agreg, soutenance de thèses...mais comme le dit Moonchild, il s'agit d'oral dans un contexte précis répondant à une évaluation d'un contenu sur des critères précis, pas ce grand oral où on notera la qualité d'une prestation sur des critères d'apparence en l'absence de contenu. Par ailleurs, qu'il s'agisse d'un oral sans préparation (colles et assimilés) ou sur un sujet préparé à l'avance (concours de recrutement des enseignants, thèse), il est toujours doublé d'un support écrit, soit sous forme de rédaction au tableau, soit sous forme de diaporama préparé à l'avance. Je me demande quel colleur de prépa, ou examinateur à l'entrée d'une école d'ingé, mettrait une bonne note à un élève qui à l'oral voit à peu près les idées, mais se révèlerait incapable d'écrire un raisonnement ou une résolution correct.
- MoonchildSage
Badiste75 a écrit:Effectivement l'écrit est désastreux en maths mais l'oral a son importance pour moi. Il y a tout de même des idées qui surgissent à l'oral et certains élèves ont des remarques pertinentes une fois qu'on les met sur la voix. Si tu regardes ce qui se fait en langues par exemple, les collègues sont les premiers à déplorer l'écart qui apparait souvent entre l'oral et l'écrit. A partir du moment où on oriente les élèves on en tire davantage quelque chose qu'en totale autonomie sur un sujet. Les difficultés à l'écrit vont demeurer, ça ne résoudra pas tout en effet mais ce n'est pas forcément inintéressant de creuser dans cette direction.
Effectivement, un raisonnement mathématique abouti ne jaillit généralement pas d'un seul bloc, il est précédé par des ébauches d'idées et l'oral peut naturellement trouver une place lors de cette étape intermédiaire - tout comme le brouillon à l'écrit - mais se contenter de changer les modalités de communication alors que les lacunes sont aussi colossales permettra au mieux de masquer l'étendue du désastre et je partage l'analyse de Prezbo sur la dérive qui en résultera presque inévitablement.
Les épreuves orales du supérieur qui ont une pertinence en maths sont toutes centrées sur un contenu précis et elles sont indissociables d'une trace écrite ; ça pourrait éventuellement avoir un sens d'introduire des kholles dans le secondaire (même si personnellement, je trouve toujours difficile d'évaluer ce type d'exercice) mais, dans le contexte actuel, je ne suis pas sûr que ce soit une priorité car ça mobiliserait beaucoup de moyens pour finalement virer au même genre de braderie que l'oral de rattrapage du Bac.
Badiste75 a écrit:Quant aux maths dans le tronc commun j'y suis pour ma part toujours très favorable. Je suis PP de Seconde en plus d'être prof de maths et je vous laisse imaginer ce que comprennent les élèves quand je leur dis, très rapidement (car un projet d'orientation se construit dès Septembre pour moi), qu'en 1G il n'y en aura qu'à petite dose dans l'enseignement scientifique au niveau du tronc commun. Je continue de penser qu'il aurait fallu, comme en HG ou en langues, un tronc commun qui se limite à des reprises des programmes antérieurs (parfois mal maitrisé), à des stats, des proba, des pourcentages et éventuellement aux graphes. Cela permettrait aux élèves qui auraient choisi la spé d'approfondir sur les chapitres d'analyse, d'algèbre et géométrie en y mettant certaines notions vues en Terminale et ça éviterait que certains élèves de Seconde décrochent rapidement (et on les comprend!). Ca éviterait aussi deux autres soucis : certains prennent la spé car il n'y a plus de maths dans le tronc commun. Je suis convaincu qu'il y aurait davantage d'élèves au niveau en spé s'il y en avait dans le tronc commun. Et je ne parle même pas des services : les collègues d'HG et de Langues sont unanimes : ça se passe bien dans le TC. On aurait des classes sympas sur des notions abordables (mais il faut une intersection avec le programme de spé!) et ça éviterait de nous pourrir aussi les services avec la SNT, l'Enseignement Scientifique et les classes de STMG. Donc là-dessus tu ne me feras pas changer d'avis, je continue d'affirmer que l'APMEP a raison sur le tronc commun.
La classe de Seconde était déjà totalement dysfonctionnelle dans notre discipline avant cette réforme : les élèves largués depuis plusieurs années, qu'on oriente généralement vers le technique où ils continueront pourtant les maths en tronc commun, n'ont pas attendu l'apparition des spécialités du général pour abandonner tout effort tandis que les meilleurs éléments voient leur potentiel se flétrir en restant confinés dans des classes où on doit abandonner toute forme d'exigence pour éviter l'implosion.
Quel que soit le programme mis en place, poursuivre le tronc commun sur le cycle terminal ne ferait que prolonger cette situation délétère où les "bons" élèves prendront de mauvaises habitudes (quel intérêt y aurait-il pour eux à revenir sur les notions des années antérieures sauf à admettre qu'ils ne les ont pas bien acquises - ce qui signifie qu'en fait ils ne sont pas si bons que ça - et à replacer
encore une fois de plus ces élèves dans des conditions d'hétérogénéité identiques à celles qui ne leur ont pas permis d'avoir des bases solides ?) pendant qu'on devra traîner artificiellement les plus faibles essayant vainement de leur donner l'illusion qu'ils peuvent progresser alors qu'ils ont décroché quelque part entre le CM2 et la Seconde.
Tu dis que ça se passe bien en langues et en HG mais, d'une part, ça se passait déjà mieux pour eux que pour nous en Seconde depuis un bon moment et, d'autre part, les collègues de langues avec un peu d'ancienneté reconnaissent que c'est au prix d'une baisse drastique du niveau attendu (les plus jeunes en semblent moins conscients dans mon lycée) tandis qu'en HG, si les exigences restent assez élevées (d'ailleurs depuis quelques années je constate en conseil de classe qu'il n'est pas rare que l'HG soit la deuxième plus mauvaise moyenne après les maths), on rencontre moins souvent dans cette matière le profil d'élève qui ne capte absolument plus rien : les notes les plus faibles en HG sont souvent plutôt de l'ordre de 6/20 ou 7/20 alors que, chez nous, ils sont assez nombreux à peiner à décoller du 2/20 ; ces quelques points qui rapprochent de la barre psychologique d'une moyenne à deux chiffres (sans ceux après la virgule) changent la donne en terme d'ambiance de classe.
Ce tronc commun ne résoudrait même pas le problème de l'affluence en spécialité maths d'élèves qui ne sont pas au niveau puisque, pour pouvoir faire semblant d'être adapté à tous, son programme serait tellement rudimentaire qu'il serait notoirement insuffisant pour la plupart des études utilisant les maths comme outil.
La solution qui selon l'APMEP n'est qu'un pis-aller est en réalité la seule option viable même si sa portée reste à mon avis actuellement limitée par les lacunes issues du primaire et du collège qui font qu'une deuxième spécialité type "maths complémentaires" connaîtrait le même sort que les maths de la filière ES sur la fin avec des exigences trop faibles pour garantir un niveau suffisant pour les filières du supérieur auxquelles elle serait censée préparer.
Dans tous les cas, si on intégrait des maths dans le tronc commun du cycle terminal, il faudrait absolument en dispenser les élèves qui ont choisi la/une spécialité maths afin d'éviter les effets néfastes de l'hétérogénéité ; mais, à mon avis, c'est dès la seconde qu'il faudrait diversifier les parcours à défaut de pouvoir le faire au collège.
- PrezboGrand Maître
Désirée19 a écrit:Sujet 1 enfin arrivé !!!
De quel sujet 1 parles-tu ?
- Badiste75Habitué du forum
https://eduscol.education.fr/media/3730/download
Pas de quoi casser deux pattes à un canard... Je sais bien que le contexte est particulier mais qd mm, rien à voir avec l’ancienne TS et l’élévation du niveau tant prônée et affichée par les programmes...
Pas de quoi casser deux pattes à un canard... Je sais bien que le contexte est particulier mais qd mm, rien à voir avec l’ancienne TS et l’élévation du niveau tant prônée et affichée par les programmes...
- VinZTDoyen
… ce qui n'empêche pas qu'on va devoir ramer comme des perdus pour tout faire d'ici mars.
_________________
« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- PrezboGrand Maître
Badiste75 a écrit:
https://eduscol.education.fr/media/3730/download
Pas de cas casser deux pattes à un canard... Je sais bien que le contexte est particulier mais qd mm, rien à voir avec l’ancienne TS et l’élévation du niveau tant prônée et affichée par les programmes...
Épreuve en mars=moins d'heure de cours et de temps de maturation=abaissement du niveau. Facteur aggravant, le passage en enseignement à distance en première et cette année en enseignement mixte dans beaucoup d'établissements.
Une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qu'il y a à rajouter ?
- Badiste75Habitué du forum
Sauf que j’aimerais bien savoir si ce sujet (bon niveau ES avec des notions de S) est spécifique à cette année ou si c’est vraiment ça le niveau de la réforme...
- ProtonExpert
J'ai peut-être raté un truc (juste fait vite fait de tête) mais il n'y a pas de dénombrement ?
- Badiste75Habitué du forum
Pourquoi y en aurait-il obligatoirement? C’est juste un exemple de sujet. En revanche, demander de dériver x fois, le tvi deux fois, pas de récurrence ni de dénombrement, ils se sont pas foulés beaucoup. Un an pour accoucher de ça, pas de quoi pavoiser en haut lieu.
- VinZTDoyen
Badiste75 a écrit:Sauf que j’aimerais bien savoir si ce sujet (bon niveau ES avec des notions de S) est spécifique à cette année ou si c’est vraiment ça le niveau de la réforme...
On ne le saura pas avant quelques années … C'est tout le problème des sujets 0, sont-ils représentatifs ? Sont-ils prescriptifs ?
On peut compter sur les ipéhères pour louvoyer et nous « faire toute confiance », ce qui est leur façon de s'en laver les mains.
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« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- Badiste75Habitué du forum
D’autant qu’un sujet était prêt avant l’annonce du Ministre. Ils ne l’ont pas mis pour faire des retouches à cause de l’annonce. Donc j’aurais bien aimé le voir justement! Comme les sujets de 1G qui eux avaient été publiés bien en amont de la pandémie...
- BalthazaardVénérable
D'autant que tout le monde fait une sorte de fixation sur le dénombrement alors que les commentaires sont assez clairs et disent bien que c'est périphérique dans le programme.
Cela dit en effet un sujet très ambitieux, c'est vrai l'ancien bac favorisait le bachotage alors que là on voit des exercices débordant d'originalité et qui vont faire appel à une grande créativité de la part des élèves!!!!
Cela dit en effet un sujet très ambitieux, c'est vrai l'ancien bac favorisait le bachotage alors que là on voit des exercices débordant d'originalité et qui vont faire appel à une grande créativité de la part des élèves!!!!
- Badiste75Habitué du forum
En effet Balthazaard dans le genre « classique » c’est difficile de faire pire...
- VinZTDoyen
Eh bien, j'ai cobayé vite fait le sujet … je ne le trouve pas si facile que ça (pour mes élèves). Ou plutôt, il ne l'aurait pas été en juin, donc je vois mal comment il pourrait l'être en mars.
Ex 1 : à boire et à manger, le côté "sans justification" me gêne, mais au moins ce sera vite corrigé
Ex 2 : demande d'avoir tout fait en géométrie dans l'espace et d'avoir vu au moins une fois un calcul de volume de tétraèdre ; classique mais il y a du boulot
Ex 3 : porte sur des notions de première, la question 4 risque de faire des dégâts (trouver un événement dont on donne la proba, c'est curieux, quant à l'algorithme-prétexte, c'est lamentable, que teste-t-on réellement ?)
Ex A : demande d'être au point, y compris techniquement, sur ln
Ex B : là encore, demande de savoir faire de la technique sur exp
Pas de récurrence (vous savez le truc qui nous prend un mois si on veut que ce soit maîtrisé), ni de choses "fines" sur les suites, ni le début de commencement de dénombrement ou de loi binomiale ; les seules parties techniques sont dévolues aux exercices au choix (donc pas dans le « cœur »)
En l'état (je n'ai bien sûr pas tout fait en classe, loin de là) et avec la plupart des élèves que j'ai devant moi, ça donnerait un résultat assez catastrophique.
En juin, nous avions le temps de faire des révisions (pour ma part je finissais le programme vers début mai) et malgré ça, les résultats bruts n'étaient pas folichons. Là, on va devoir tout faire à l'arrache et demander aux élèves d'être opérationnels tout de suite …
Ex 1 : à boire et à manger, le côté "sans justification" me gêne, mais au moins ce sera vite corrigé
Ex 2 : demande d'avoir tout fait en géométrie dans l'espace et d'avoir vu au moins une fois un calcul de volume de tétraèdre ; classique mais il y a du boulot
Ex 3 : porte sur des notions de première, la question 4 risque de faire des dégâts (trouver un événement dont on donne la proba, c'est curieux, quant à l'algorithme-prétexte, c'est lamentable, que teste-t-on réellement ?)
Ex A : demande d'être au point, y compris techniquement, sur ln
Ex B : là encore, demande de savoir faire de la technique sur exp
Pas de récurrence (vous savez le truc qui nous prend un mois si on veut que ce soit maîtrisé), ni de choses "fines" sur les suites, ni le début de commencement de dénombrement ou de loi binomiale ; les seules parties techniques sont dévolues aux exercices au choix (donc pas dans le « cœur »)
En l'état (je n'ai bien sûr pas tout fait en classe, loin de là) et avec la plupart des élèves que j'ai devant moi, ça donnerait un résultat assez catastrophique.
En juin, nous avions le temps de faire des révisions (pour ma part je finissais le programme vers début mai) et malgré ça, les résultats bruts n'étaient pas folichons. Là, on va devoir tout faire à l'arrache et demander aux élèves d'être opérationnels tout de suite …
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