La lettre « aux instituteurs et institutrices » de Jean Jaurès (1888)

Bonjour à tous.
Je suis prof en électrotechnique, je souhaitais vous proposer la lettre de Jean Jaurès sous forme de vidéo.
Même si je pense que dans mon cours, la lecture se passera bien, li subsiste toujours un doute.

Je préfère donc une lecture "numérique" afin de garder un œil sur l'ensemble des élèves.

Si cette vidéo peut aider certains collègues qui pourraient stresser à l'idée de lire cette lettre avec les élèves ...



Bon courage à tous !
Et de fortes pensées à Samuel Paty et sa famille.

Christophe

Bonjour,

Quelqu'un peut-il me transmettre le texte de la lettre ? Ta vidéo tof225391 contient des erreurs et je ne parviens pas à ouvrir le fichier joint transmis par mon CDE. Bien sûr j'ai trouvé la lettre sur internet mais je me demande si celle que nous sommes censés lire en classe est abrégée. Je ne sais pas encore comment je vais accueillir mes classes lundi. Nos élèves (collège) ne seront pas tous là à 8h parce que les sociétés de car avaient été prévenues d'une rentrée à 10h. Ils vont donc arriver les uns après les autres. A 10h45 nous avons pour consigne de lire la lettre puis de faire respecter une minute de silence à 11h. La sonnerie est à 11h03. Il faut donc être précis sur l'horaire.
Mais concrètement j'ai dû mal à me représenter cette journée. Je vais croiser des collègues à 7h45 à la photocopieuse. Que va-t-on se dire ? Le pire étant qu'on n'en dise rien. A 8h, je vais aller chercher mes 5è. Et ? Je ne sais pas. Attendre 11h ? J'ai cours avec des 4è de 10h à 11h. Je lance une séquence sur Cyrano de Bergerac et j'interromps le travail sur la tirade du nez à 10h45 ? Je n'ai pas envie de participer à cette mascarade. Je suis triste, en colère et je me sens tellement impuissante.

Sisyphe a écrit:Je lance une séquence sur Cyrano de Bergerac et j'interromps le travail sur la tirade du nez à 10h45 ? Je n'ai pas envie de participer à cette mascarade. Je suis triste, en colère et je me sens tellement impuissante.

Cyrano avait pourtant un bon potentiel pour devenir un caricaturiste irrévérencieux hors pair:

Eh bien ! oui, c’est mon vice.
Déplaire est mon plaisir. J’aime qu’on me haïsse.

et même justifier que tu participes malgré tout à la mascarade (même si la vraie mascarade dure depuis la fin du printemps):

Que dites-vous ?… C’est inutile ?… Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès !
Non ! non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile !

Sur Éduscol [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] il y a un lien vers une version courte de la lettre.

Pour ceux qui veulent, la version courte telle qu'elle été lue à la Sorbonne pendant l'hommage.
Elle est moins imbuvable pour des collégiens.
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Merci.

En voici également un extrait lu par Oxmo Puccino pour l'album Jours de Gloire, qui devrait sortir prochainement (le 06/11).

Pour celles et ceux qui ne veulent pas la version abrégée, expurgée de ce qui pourrait gêner certaines pratiques du ministère :

Texte en cliquant sur le lien dans la page suivante : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Avec un dossier le remettant dans le contexte de l'époque.

ou  texte à télécharger

Comparez la version "expurgée" et la complète, c'est très instructif. Oui, Jaurès n'est toujours pas "politiquement correct"...

Bien sûr, c'est pour que ce soit plus simple pour les collégiens que cela a été fait.

Pour compléter, voici des extraits de la lettre originale qui ne figurent pas dans celle disponible sur Eduscol.
Tirez-en les conclusions que vous voulez.

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Sisyphe a écrit:Bonjour,

Quelqu'un peut-il me transmettre le texte de la lettre ? Ta vidéo tof225391 contient des erreurs et je ne parviens pas à ouvrir le fichier joint transmis par mon CDE. Bien sûr j'ai trouvé la lettre sur internet mais je me demande si celle que nous sommes censés lire en classe est abrégée. Je ne sais pas encore comment je vais accueillir mes classes lundi. Nos élèves (collège) ne seront pas tous là à 8h parce que les sociétés de car avaient été prévenues d'une rentrée à 10h. Ils vont donc arriver les uns après les autres. A 10h45 nous avons pour consigne de lire la lettre puis de faire respecter une minute de silence à 11h. La sonnerie est à 11h03. Il faut donc être précis sur l'horaire.
Mais concrètement j'ai dû mal à me représenter cette journée. Je vais croiser des collègues à 7h45 à la photocopieuse. Que va-t-on se dire ? Le pire étant qu'on n'en dise rien. A 8h, je vais aller chercher mes 5è. Et ? Je ne sais pas. Attendre 11h ? J'ai cours avec des 4è de 10h à 11h. Je lance une séquence sur Cyrano de Bergerac et j'interromps le travail sur la tirade du nez à 10h45 ? Je n'ai pas envie de participer à cette mascarade. Je suis triste, en colère et je me sens tellement impuissante.

Bonjour,
C'est à dire qu'il y a des fautes ?
C'est le texte que nous a envoyé notre proviseur.

tof225391 a écrit:C'est à dire qu'il y a des fautes ?
C'est le texte que nous a envoyé notre proviseur.

Ton enregistrement audio ne correspond pas au texte. Il parle par exemple de "fierté" mais le texte écrit "fermeté". Et je crois que j'avais entendu une autre erreur.

Ils ont retiré les passages qu’ils ne leur plaisent pas. !

L’indécence jusqu’au bout...

Mais du coup c'est quoi la version qu'il faudrait lire demain ? Je n'ai rien reçu...

L'analyse de Sud sur l'utilisation de cette lettre à lire ici :
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Le ministre utilise la Lettre aux instituteurs et institutrices de Jean Jaurès pour rendre l’hommage à notre collègue Samuel Paty, effroyablement assassiné. L’impréparation absolue du ministère pour défendre la santé des élèves et des personnels en pleine crise sanitaire dénote avec la méticuleuse sélection des mots de Jean Jaurès. Le caviardage de la Lettre ainsi que l’absence dans le dossier pédagogique de la dimension politique de Jaurès sont l’expression d’une volonté politique de récupération de la part de Blanquer.

Et la lettre dans sa version d'origine telle qu'elle a été publiée :
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Franchement, elle est compliquée cette lettre pour des collégiens et même pour des lycéens...même en version abrégée.
Chacun fera bien entendu ce qu'il veut, mais personnellement je craindrais de provoquer la lassitude en la lisant ou en la faisant lire en entier. Qui plus est, par rapport à la question de la laïcité et de la liberté d'expression, on ne peut pas dire que ce soit le cœur du sujet...
Je pense en utiliser des extraits mais aussi d'autres textes, comme l'article de Voltaire sur le fanatisme, qui a été écrit à propos la religion catholique, ce qui permet de ne pas stigmatiser les  élèves musulmans et de recontextualiser la question de la laïcité.
Par contre sur la page de la BNF   indiquée un peu plus haut je crois, il y a un lien vers une expo virtuelle sur la laïcité qui est très très bien.

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Cette idée de texte obligatoire à lire nous rappelle les belles heures de Sarkozy avec sa lettre de Guy Môquet. Je pense beaucoup plus aller vers ce que propose ce collègue:
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Bonjour à tous.
Merci pour vos nombreuses remarques.
On m'a demandé une version sans le piano :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

En espérant que ça serve à d'autres.

Bon courage pour demain.
Christophe

Bonjour tof,

Merci pour le travail effectué.
Malheureusement, il y a un décalage entre le texte écrit (expurgé) à et le texte lu.
C'est particulièrement visible à la minute 2 par exemple.
En tout cas, je me demande bien comment je vais en parler à des élèves de 5e!
Bon courage à tous!

Je la lirai dans sa version entière, non expurgée ou ne la lirait pas. Il n'y aura pas d'entre deux. De toutes façons, je suis verte de rage de savoir que personne ne fera grève demain parce que intéretdeszenfants et que pour mardi c'est "peut-être, on verra"

Sisyphe a écrit:Bonjour,
[...]
Mais concrètement j'ai dû mal à me représenter cette journée. Je vais croiser des collègues à 7h45 à la photocopieuse. Que va-t-on se dire ? Le pire étant qu'on n'en dise rien. A 8h, je vais aller chercher mes 5è. Et ? Je ne sais pas. Attendre 11h ? J'ai cours avec des 4è de 10h à 11h. Je lance une séquence sur Cyrano de Bergerac et j'interromps le travail sur la tirade du nez à 10h45 ? Je n'ai pas envie de participer à cette mascarade. Je suis triste, en colère et je me sens tellement impuissante.

Ne la lance pas. Tu peux attendre pour cette séquence. En plus si tu dois faire la minute de silence il est difficile, surtout pour des gamins, de la faire sans explications. Ils seront sans doute demandeurs. A toi de voir. Moi si j'étais toi je ne ferais, au moins déjà leur expliquer pourquoi il a minute de silence, ce que cela représente. Peut-être que d'autres collègues l'auront fait avant toi, c'est ça le problème de cette rentrée aux horaires normaux. Mais ils le font non pas pour ne pas rendre hommage à Samuel P. mais pour des raisons de sécurité, ne pas laisser les gamins devant l'établissement scolaire si jamais...
Dans mon établissement les heures banalisées sont maintenues mais les élèves qui arriveront à 8h (question de transport scolaire) seront invités à entrer dans l'établissement.

Écusette de Noireuil a écrit:Franchement, elle est compliquée cette lettre pour des collégiens et même pour des lycéens...même en version abrégée.
Chacun fera bien entendu ce qu'il veut, mais personnellement je craindrais de provoquer la lassitude en la lisant ou en la faisant lire en entier. Qui plus est, par rapport à la question de la laïcité et de la liberté d'expression, on ne peut pas dire que ce soit le cœur du sujet...
[...]

Je la trouve complexe, même pour des élèves de seconde (bac pro) et pas assez parlante, moi elle ne me parle pas. Donc si elle ne me parle pas personnellement je ne vais pas arriver à la "faire parler" et à la "faire passer" de façon qui rende hommage correctement à notre collègue. Je vais donc faire autre chose.

Jacq a écrit:

Sisyphe a écrit:Bonjour,
[...]
Mais concrètement j'ai dû mal à me représenter cette journée. Je vais croiser des collègues à 7h45 à la photocopieuse. Que va-t-on se dire ? Le pire étant qu'on n'en dise rien. A 8h, je vais aller chercher mes 5è. Et ? Je ne sais pas. Attendre 11h ? J'ai cours avec des 4è de 10h à 11h. Je lance une séquence sur Cyrano de Bergerac et j'interromps le travail sur la tirade du nez à 10h45 ? Je n'ai pas envie de participer à cette mascarade. Je suis triste, en colère et je me sens tellement impuissante.

Ne la lance pas. Tu peux attendre pour cette séquence. En plus si tu dois faire la minute de silence il est difficile, surtout pour des gamins, de la faire sans explications. Ils seront sans doute demandeurs.  A toi de voir. Moi si j'étais toi je ne ferais, au moins déjà leur expliquer pourquoi il a minute de silence, ce que cela représente. Peut-être que d'autres collègues l'auront fait avant toi, c'est ça le problème de cette rentrée aux horaires normaux. Mais ils le font non pas pour ne pas rendre hommage à Samuel P. mais pour des raisons de sécurité, ne pas laisser les gamins devant l'établissement scolaire si jamais...
Dans mon établissement les heures banalisées sont maintenues mais les élèves qui arriveront à 8h (question de transport scolaire) seront invités à entrer dans l'établissement.

Écusette de Noireuil a écrit:Franchement, elle est compliquée cette lettre pour des collégiens et même pour des lycéens...même en version abrégée.
Chacun fera bien entendu ce qu'il veut, mais personnellement je craindrais de provoquer la lassitude en la lisant ou en la faisant lire en entier. Qui plus est, par rapport à la question de la laïcité et de la liberté d'expression, on ne peut pas dire que ce soit le cœur du sujet...
[...]

Je la trouve complexe, même pour des élèves de seconde (bac pro) et pas assez parlante, moi elle ne me parle pas. Donc si elle ne me parle pas personnellement je ne vais pas arriver à la "faire parler" et à la "faire passer" de façon qui rende hommage correctement à notre collègue. Je vais donc faire autre chose.

Même chose pour pour moi, et je trouve le rapport avec Samuel Paty assez lointain. Trop complexe aussi à mon sens pour les élèves de terminale que j'ai demain matin (enfin ceux qui seront présents puisque notre cde a opté pour les demi-classes) Au pire je passerai la vidéo ou je la ferai lire à un élève.