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- LagomorpheFidèle du forum
J'ose espérer qu'il existe quelque part une disposition légale (droit à l'image ?) qui permet à un enseignant de refuser d'être filmé pendant ses cours.
Je donne déjà assez de mon temps à l'éducation nationale, il est hors de question qu'elle capte numériquement ma tronche avec tous les risques que ça comporte (captation, détournement, diffusion, altération). Que je sache, rien dans mon statut ne met mon image à la disposition de l'Etat-employeur.
Je donne déjà assez de mon temps à l'éducation nationale, il est hors de question qu'elle capte numériquement ma tronche avec tous les risques que ça comporte (captation, détournement, diffusion, altération). Que je sache, rien dans mon statut ne met mon image à la disposition de l'Etat-employeur.
- Une passanteEsprit éclairé
nc33 a écrit:Lord Steven a écrit:L'article insiste beaucoup sur la crise sanitaire et l'enseignement distanciel, fort logiquement. En voyant combien de collègues se sont agités pour créer des groupes Discord, Zoom ou autres pour gesticuler devant une webcam, à mon humble avis ils se sont tiré une balle dans le pied car le message envoyé devenait "Voyez l'enseignement à distance ça fonctionne, c'est génial". Si tout le monde s'était contenté d'envoyer des fichiers via MBN, le message eût été totalement différent. Mais maintenant que le vin est tiré....
On dirait qu'il aurait fallu saborder son enseignement, qui passe par la transmission orale, et qui est fait pour les élèves et non pour le MEN.
En attendant le confinement a été très reposant grâce à Discord. Rien à préparer de plus que ce qui été déjà prêt, pas de travail à envoyer/réclamer puisqu'ils bossent pendant la séance (par écrit en privé). Pendant ce temps des profs de Néo semblaient se tuer à la tâche.
C'est aussi cela qui tue à petit feu l'Education nationale, ce mépris sous-jacent pour les collègues, ce sentiment d'auto-satisfaction qui dit "je suis / je fais mieux que les autres"...
- zigmag17Guide spirituel
MesonMixing a écrit:Chez moi ça se précise en effet. Le chef se serait renseigné pour obtenir des webcams auprès du conseil départemental qui serait apparemment partant pour les financer dès la rentrée. Elles seraient installées dans la salle pour filmer les enseignants en cours et retransmettre aux élèves à distance en direct live.kai002 a écrit:Voilà le rêve de Blanquer et qui va se réaliser grâce à la crise sanitaire qui nous vivons:
https://www.franceinter.fr/emissions/le-zoom-de-la-redaction/le-zoom-de-la-redaction-26-fevrier-2019
"Le procédé est unique en France : une professeure enseigne le chinois en même temps dans deux classes de sixième, présente, dans l'une et dans l'autre, par visioconférence.
À l'heure où les zones rurales expriment leur sentiment d'être laissées pour compte, à travers le mouvement des "gilets jaunes" notamment, ce dispositif permet à des enfants éloignés des centres-villes d'accéder à des options rares. Cela se passe dans la petite commune de Richelieu, en Indre et Loire. L'enseignante se trouve , elle, dans un autre collège, près de Tours, à une heure de route. Des caméras, des micros au plafond, des enceintes, deux vidéoprojecteurs et un tableau numérique... Dans leur salle de classe, les onze élèves de 6e du collège de Richelieu répondent à leur professeur qu'ils voient sur grand écran et interagissent avec leurs douze autres camarades d'un collège de Joué-lès-Tours, à 60 kilomètres de là..."
Ca existe pour le chinois mais demain? A la rentrée? Bientôt ça ne concernera plus uniquement les "petites" matières mais toutes les autres!
Des collègues sont enchantés de cette solution... Voire ce sont eux qui l'ont suggérée d'après les échos que j'ai.
J'ai pensé cinq secondes que "Des collègues sont enchantés" était de l'ironie; en lisant la phrase suivante eh bien j'ai déchanté (sans vouloir faire de mauvais jeu de mots).
On se prépare de beaux jours. Plus les jours passent plus je me demande ce que je fais dans cette galère.
Je suis d'accord avec Lagomorphe: quid du droit à l'image? Et puis le fait de pouvoir se sentir "maître à bord" un minimum quand on est dans sa salle de classe en toute liberté, tout ça est balayé d'un revers de main au nom d'un pédagogisme numérique àlac'.
Si caméra il y avait dans les salles, d'abord je serai empruntée et gauche car j'ai toujours détesté me sentir observée quand je suis en interaction avec les élèves (sous l'oeil du conseiller pédagogique je perdais 20% de naturel, sous l'oeil des IPR, 70%; j'exagère à peine) et aller au travail dans ces conditions serait une souffrance ; ensuite je vais me réinterroger puissamment sur le fait d'avoir comme employeur l'Etat, qui en ce moment pratique la politique du grignotage des droits fondamentaux et à qui je suis censée obéir. Euh non merci. Si j'étais moins frileuse, je démissionnerais illico.
J'abhorre ce système.
- Ramanujan974Érudit
Le seul point négatif de cette tribune, ainsi que d'autres du même acabit, c'est qu'elle est écrite pas un enseignant.
On se défend et on se justifie en interne.
Pendant ce temps, des "journalistes", des politiques, des parents nous crachent dessus.
On se défend et on se justifie en interne.
Pendant ce temps, des "journalistes", des politiques, des parents nous crachent dessus.
- arcencielGrand Maître
+1Lagomorphe a écrit:J'ose espérer qu'il existe quelque part une disposition légale (droit à l'image ?) qui permet à un enseignant de refuser d'être filmé pendant ses cours.
Je donne déjà assez de mon temps à l'éducation nationale, il est hors de question qu'elle capte numériquement ma tronche avec tous les risques que ça comporte (captation, détournement, diffusion, altération). Que je sache, rien dans mon statut ne met mon image à la disposition de l'Etat-employeur.
- choup78Habitué du forum
https://www.cnil.fr/fr/la-videosurveillance-videoprotection-au-travail
Ils.n'auront visiblement pas le droit de nous filmer...sauf s'ils changent la loi...
En tout cas je m'y refuserai, hors de question: j'y perdrai de ma spontanéité, et quid du détournement d'images??
Ils.n'auront visiblement pas le droit de nous filmer...sauf s'ils changent la loi...
En tout cas je m'y refuserai, hors de question: j'y perdrai de ma spontanéité, et quid du détournement d'images??
- PointàlaligneExpert
Lagomorphe a écrit:J'ose espérer qu'il existe quelque part une disposition légale (droit à l'image ?) qui permet à un enseignant de refuser d'être filmé pendant ses cours.
Je donne déjà assez de mon temps à l'éducation nationale, il est hors de question qu'elle capte numériquement ma tronche avec tous les risques que ça comporte (captation, détournement, diffusion, altération). Que je sache, rien dans mon statut ne met mon image à la disposition de l'Etat-employeur.
Je suis bien d'accord !
- HimpyExpert spécialisé
Et ça colle avec le 2S2C...musique, eps ou arts en visio c'est encore pire que pour les autres diciplines... donc problème résolu...
Je suis joie.
Je suis joie.
- MesonMixingNiveau 10
Je n'ai pas été clair dans mon message, mea culpa. C'était clairement confus avec ce qui est dit au-dessus.Celadon a écrit:Comme à chaque fois, on n'est jamais trahi que par les siens, rien de bien nouveau donc.
Et qui surveille les élèves dans la classe en visio ? Et pourquoi se limiter à UNE classe ? Pourquoi pas un niveau sur un établissement puis sur plusieurs, puis sur une académie ? Ca va être hyper rentable, leur truc.
Dubitative quant au suivi par les élèves et au résultat.
Pour être plus explicite : il ne s'agit pas d'avoir une classe non gardée pour qu'un enseignant fasse cours à 2 classes.
Le but est de mettre une webcam dans chaque salle de classe afin que, si deuxième vague il y a, il y ait cours en demi-groupe au collège et que ceux à la maison puissent suivre leur EdT normal depuis la maison en classe virtuelle qui serait la vraie classe pour les présents.
Moi je n'ai pas réagi plus que ça à part dire à mes collègues que mon droit à l'image serait garant de mon refus... Lol Mais comme je ne sais pas encore si je ferai la rentrée en septembre dans l'EN... Je ne m'en suis pas mêlé plus que ça.zigmag17 a écrit:MesonMixing a écrit:Chez moi ça se précise en effet. Le chef se serait renseigné pour obtenir des webcams auprès du conseil départemental qui serait apparemment partant pour les financer dès la rentrée. Elles seraient installées dans la salle pour filmer les enseignants en cours et retransmettre aux élèves à distance en direct live.kai002 a écrit:Voilà le rêve de Blanquer et qui va se réaliser grâce à la crise sanitaire qui nous vivons:
https://www.franceinter.fr/emissions/le-zoom-de-la-redaction/le-zoom-de-la-redaction-26-fevrier-2019
"Le procédé est unique en France : une professeure enseigne le chinois en même temps dans deux classes de sixième, présente, dans l'une et dans l'autre, par visioconférence.
À l'heure où les zones rurales expriment leur sentiment d'être laissées pour compte, à travers le mouvement des "gilets jaunes" notamment, ce dispositif permet à des enfants éloignés des centres-villes d'accéder à des options rares. Cela se passe dans la petite commune de Richelieu, en Indre et Loire. L'enseignante se trouve , elle, dans un autre collège, près de Tours, à une heure de route. Des caméras, des micros au plafond, des enceintes, deux vidéoprojecteurs et un tableau numérique... Dans leur salle de classe, les onze élèves de 6e du collège de Richelieu répondent à leur professeur qu'ils voient sur grand écran et interagissent avec leurs douze autres camarades d'un collège de Joué-lès-Tours, à 60 kilomètres de là..."
Ca existe pour le chinois mais demain? A la rentrée? Bientôt ça ne concernera plus uniquement les "petites" matières mais toutes les autres!
Des collègues sont enchantés de cette solution... Voire ce sont eux qui l'ont suggérée d'après les échos que j'ai.
J'ai pensé cinq secondes que "Des collègues sont enchantés" était de l'ironie; en lisant la phrase suivante eh bien j'ai déchanté (sans vouloir faire de mauvais jeu de mots).
On se prépare de beaux jours. Plus les jours passent plus je me demande ce que je fais dans cette galère.
Je suis d'accord avec Lagomorphe: quid du droit à l'image? Et puis le fait de pouvoir se sentir "maître à bord" un minimum quand on est dans sa salle de classe en toute liberté, tout ça est balayé d'un revers de main au nom d'un pédagogisme numérique àlac'.
Si caméra il y avait dans les salles, d'abord je serai empruntée et gauche car j'ai toujours détesté me sentir observée quand je suis en interaction avec les élèves (sous l'oeil du conseiller pédagogique je perdais 20% de naturel, sous l'oeil des IPR, 70%; j'exagère à peine) et aller au travail dans ces conditions serait une souffrance ; ensuite je vais me réinterroger puissamment sur le fait d'avoir comme employeur l'Etat, qui en ce moment pratique la politique du grignotage des droits fondamentaux et à qui je suis censée obéir. Euh non merci. Si j'étais moins frileuse, je démissionnerais illico.
J'abhorre ce système.
Pas le droit de filmer sans notre accord, mais plusieurs collègues sont déjà demandeurs. Je suis dans un tout petit établissement. Nul doute que les réfractaires seraient pointés du doigt, subiront des pressions de la majorité et finiraient par craquer. On connaît le fonctionnement du système.choup78 a écrit:https://www.cnil.fr/fr/la-videosurveillance-videoprotection-au-travail
Ils.n'auront visiblement pas le droit de nous filmer...sauf s'ils changent la loi...
En tout cas je m'y refuserai, hors de question: j'y perdrai de ma spontanéité, et quid du détournement d'images??
_________________
EN : Physique/Chimie
2020-2021 : Contrôleur des Finances Publiques
2021 - ... : Inspecteur des Finances Publiques
- gauvain31Empereur
Fenrir a écrit:Comme Ha@_x, j'ai l'impression que l'information des collègues se heurte au mur de l'individualisme. On est arrivé au point de bascule, les esprits ont suffisamment été préparés à ça, formatés, ou plutôt suffisamment d'esprits ont été préformatés pour que la bascule se fasse. Les moutons ne diront rien et les autres sont tellement épuisés de lutter depuis 2016 (à minima) qu'ils n'ont plus assez d'impact.
Je dirai que c'est un rapport de force entre individualisme et esprit collectif qui fait qu'une lutte s'engage ou pas au moins à l’échelle d'un établissement ( ce qui ne suffit pas évidemment); mais je suis d'accord pour le point de bascule . Et je pense même le situer à peu près dans le temps: période 2007-2012 lorsque beaucoup de collègues syndiqués/engagés sont partis à la retraite. Les jeunes arrivants étaient beaucoup moins politisés que leurs aînés. Je l'ai fortement ressenti en 2015 lors de l'annonce de la réforme des collèges. Une colère m'avait envahit car je savais ce qu'allaient déguster mes collègues de collège ( c'était une réplique de la réforme Châtel des lycées de 2010). Avec des collègues, nous avions alerté et manifesté dès mai 2015 et je me suis dit lors de cette manif à Toulouse : mais où sont mes collègues du collège ??? C'est à ce moment précis que j'ai ressenti cette bascule.
Avec cette crise sanitaire inédite et l'acceptation de conditions de travail dans certains établissements qui vont à l'encontre du droit et du bon sens ( non respect de la VS par exemple, mais la liste à faire serait longue) , une 2ème bascule s'est faite, bien plus grave, là je la ressens plus fortement
@Ha@_x : oui évidemment qu'informer ne suffit pas , mais tu sèmes déjà une graine. Pas sûr qu'elle germe effectivement. Alors si des collègues acceptent sans broncher le futur de notre métier tel qu'il est décrit dans l'article, ce métier ne méritera plus d'être sauvé en France (pardon de choquer). Je ne considèrerai plus ce métier comme un métier de cadre , mais comme un métier d'employé ( méritant ainsi le niveau de salaire de catégorie B) J'espère qu'on n'en arrivera pas là, mais je suis pas loin de faire la bascule dans ma tête. Je me raccroche sur ce qui s'est passé en Pologne et même aux Etats-Unis dernièrement où des collègues ont redécouvert les vertus de la grève ( qui n'est pourtant pas dans leur culture)
Du coup , comment se réinventer (Macron) dans la lutte pour l'année 2020-2021 qui est susceptible d'être perturbée par un 2ème confinement enlevant par la même occasion la possibilité de manifester ?
Nous allons devoir être très imaginatifs
- epekeina.tes.ousiasModérateur
choup78 a écrit:https://www.cnil.fr/fr/la-videosurveillance-videoprotection-au-travail
Mais outre qu'il s'agit ici de caméra de surveillance:
Un employeur ne peut pas installer des caméras dans ses locaux sans définir un objectif, qui doit être légal et légitime.
Je vois venir, gros comme une maison (un immeuble, que dis-je: un monument!), l'argument qui serait employé en cas de “refus”…
N.B. de plus, même l'encadrement de l'utilisation externe des outils numériques, par un secteur de type privé, semble ne devoir relever que d'une charte:
https://www.cnil.fr/fr/la-cnil-appelle-un-encadrement-des-services-numeriques-dans-leducation
_________________
Si tu vales valeo.
- EdithWGrand sage
Être dans l’illégalité n’a jamais empêché l’éducation nationale de faite n’importe quoi : le télétravail implique un accord préalable et ma fourniture des outils par exemple. Ou les visites médicales obligatoires et régulières. Je ne sais pas pour vous, mais je n’en ai jamais passé. En bientôt 20 ans. Alors que j’en ai eu 4 en 4 ans de travail dans le privé auparavant !
- gauvain31Empereur
kai002 a écrit:
Ca existe pour le chinois mais demain? A la rentrée? Bientôt ça ne concernera plus uniquement les "petites" matières mais toutes les autres!
Ce n'est hélas pas nouveau , cela a existé pour le Russe il y a quelques années dans mon lycée (le russe a d'ailleurs été remplacé par le chinois suite au départ à la retraite de ma collègue). Et oui il y a une risque pour les autres langues comme l'allemand, le portugais, l'arabe, bref les matières qu'on a tendance à mettre actuellement le mercredi après-midi dans l'emploi pour accueillir les élèves de différents lycées. La réforme du collège de 2016 n'a pas fini de faire des dégâts
EdithW a écrit:Être dans l’illégalité n’a jamais empêché l’éducation nationale de faite n’importe quoi : le télétravail implique un accord préalable et ma fourniture des outils par exemple.
Oui c'est pour cela que les cours en visio n'étaient pas obligatoires. Le rendre obligatoire aurait nécessiter un engagement financier de la part du MEN
- Ajonc35Sage
A notre retour, des élèves m'ont dit qu'avec Monsieur Machin c'etait bien en visio. Je leur ai repondu que M Machin avait, lui, un pc fourni par le lycee ( ben oui, une petite responsabilité et hop un peu de materiel) ce qui n'etait pas mon cas et je ne voulais pas qu'un logiciel de visio, installé en urgence, pas sûr, vienne farfouiller dans mon pc. Sans compter que je ne voulais pas non plus que les élèves viennent chez moi. Un chez moi payé aussi avec mes sous, sans compter que chez moi je fais ce que je veux. Par contre j'ai assisté à une visio, pour une réunion, avec un lien transmis par un collegue. J'ai tout eteint visio et camera et j'ai préparé mon repas dans ma cuisine. Je n'ai pris aucune note, je ne souviens même pas de ce qui a été dit. Quand cela me concernait, je reprenais la main devant un des murs neutres de ma dite cuisine. Je pense que certains eleves derriere leur pc ont fait pareil.Sikelia a écrit:Ajonc35 a écrit:Dans mon étbt, forte pression pour installer un logiciel pour visio. Je m'y suis refusée après avoir lues beaucoup de choses sur le net mais aussi sur le principe que je fais ce que je veux avec MON materiel. Si demain mon cde veut que je mette une pub sur les vitres de MA voiture, mon vélo, je le FAIS? De plus nous avons eu un piratage de notre messagerie et eu tres peur pour notre compte en banque. Il a fallu faire du grand menage, change nos mots de passe sur les acces sensibles. 3 mois de galère car, bien que nous ayons un anti virus, les attaques ont perduré. Aujourd'hui je croise les doigts. Et heureusement que nous avons un anti virus, car les messages des élèves n'étaient pas toujours sûrs.Sikelia a écrit:Lord Steven a écrit:L'article insiste beaucoup sur la crise sanitaire et l'enseignement distanciel, fort logiquement. En voyant combien de collègues se sont agités pour créer des groupes Discord, Zoom ou autres pour gesticuler devant une webcam, à mon humble avis ils se sont tirés une balle dans le pied car le message envoyé devenait "Voyez l'enseignement à distance ça fonctionne, c'est génial". Si tout le monde s'était contenté d'envoyer des fichiers via MBN, le message eût été totalement différent. Mais maintenant que le vin est tiré....
+ 1 @Lord Steven.
Je pense que beaucoup de collègues ont agi de bonne foi, même si l'utilisation de Discord ou Zoom n'était pas recommandable.
Pour ma part, je n'ai pas fait de visio-cours, non seulement parce que je n'aime pas du tout ça et que mon équipement informatique est assez vieillot, mais aussi - et surtout - parce que certains élèves n'auraient pu y accéder et que pour moi mettre à l'écart une partie de élèves contredit le principe d'égalité : j'ai continué donc d'utiliser le cahier de textes et la messagerie de l'ENT, comme d'habitude, en développant davantage mes cours et en les complétant par des podcast si nécessaire.
L'enseignement à distance devrait rester une solution en cas de force majeure (cas collectif dans la contingence actuelle et cas individuels pour les élèves confinés pour des raisons médicale) et non pas une pratique habituelle en temps normal.
Aujourd'hui notre cde nous explique que visio, blabla.... Bref si noys n'avons pas fait de visio, nous n'avons pas fait le travail à distance..
Je te plains, @Ajonc35. Chez nous on a eu la chance de rester assez libres, même si je parie que ma décision - je n'ai invoqué que la décrépitude de mon matériel informatique, car ma vision de l'égalité aurait certainement déplu - doit avoir été critiquée à mon insu. En tout cas, quand on travaille avec Pronote et l'ENT, cela nous protège aussi sur le plan légal, car il y a la preuve concrète et incontestable que nous avons fait notre boulot et, qui plus est, en utilisant les plateformes légales prévues à cet effet.Par ailleurs, cela n'avait aucun sens que tous les profs organisent des cours en visio, sachant que les élèves pourvus d'ordinateur ou de tablette les partageaient souvent avec les parents et/ou des frères et sœurs. Des collègues ont même eu l'idée farfelue de publier des QCM tel jour de telle heure à telle heure : si, par malheur, un élève ne pouvait pas s'y connecter le jour J, il était considéré comme "sécheur" ; heureusement, la direction a demandé aux collègues d'être plus souples.
- Spoiler:
De ce point de vue, la France a fait preuve d'une plus grande souplesse que l'Italie, où la "videolezione" était obligatoire, ce qui a mis en difficulté aussi bien les profs que les familles.
La visio n'est absolument pas une garantie de quoi que ce soit, ni bien, ni mal. C'est une solution quand on ne peut faire autrement et on peut penser à des élèves hospitalisés, ou sur une option rare , mais dans ce cas ce sont souvent des élèves motivés et/ou aussi bénéficient d'un suivi parental ou encore de regroupements sur un site, réguliers.
On sait que dans des pays comme en Australie, ces cours à distance existent et fonctionnent. Cependant c'est toute la société qui est investie de cette manière, elle est préparée et sans doute prête.
- VanGogh59Expert spécialisé
Cela fait écho à une autre réflexion que je me fais avec la crise sanitaire. La situation d'urgence est utilisée actuellement pour imposer des mesures que nous ne tolérerions pas en temps normal. Je pense par exemple à l'accueil de tous les élèves et si le mètre de distance n'est pas respecté, on impose le masque ce qui est totalement illégal selon le décret. Mais un décret, cela se change très vite... Et puis une autre mesure possible : Ok, vous n'acceptez pas d'être filmé mais les collègues qui le font auront des primes ou une accélération de carrière. La carotte comme le bâton fonctionnent très bien dans l'EN. Le conseil constitutionnel est encore un bon garant à toute dérive mais qui nous dit que demain, certaines lois ne viendront pas encore plus dégrader nos conditions de travail en prétextant l'urgence sanitaire ou l'intérêtdeszenfants. Sur ce que pointe Lagomorphe avec le droit à l'image, il va falloir se montrer très vigilants...Lagomorphe a écrit:J'ose espérer qu'il existe quelque part une disposition légale (droit à l'image ?) qui permet à un enseignant de refuser d'être filmé pendant ses cours.
edit : les vacances apprenantes sont un autre exemple de ces dérives. Je suis persuadé que le ballon sonde va être utilisé les années suivantes pour mieux amputer nos semaines de vacances. Encore un machin sorti tout droit de l'imagination et accepté par la profession car justifié par l'urgence sanitaire...
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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- EuphémiaNiveau 10
Ce qui est fabuleux avec cet enseignement "hybride", comme ils disent, c'est que c'est le grand retour du cours magistral si longtemps honni.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- gauvain31Empereur
Euphémia a écrit:Ce qui est fabuleux avec cet enseignement "hybride", comme ils disent, c'est que c'est le grand retour du cours magistral si longtemps honni.
+1000. On prépare nos élèves pour le Supérieur dans le cadre d'une politique de favorisation du continuum bac -3/ bac+3 ..... et désormais bac -5/bac +5 . Nous sommes des enseignants innovants :dehors2:
- Lord StevenExpert
@Gauvain je me suis mal exprimé en disant "Voyez l'enseignement distanciel ça fonctionne", je me faisais ici le chantre du gouvernement et non des élèves, parents et encore moins enseignants. En revanche je maintiens mon propos, quel besoin avaient les collègues de s'agiter devant une webcam, ceci hors du débat lié ou non à l'utilisation de notre matériel informatique personnel? On en arrive du coup à l'exemple cité supra par notre collègue sur l'enseignement su chinois en visio en 6eme. Eh oui ensuite il y avait le sentiment de culpabilité de certains collègues, habile la culpabilisation dans l'EN. Mais vous êtes vous demandé ce que nous aurions fait si la crise avait eu lieu il y a 30 ans si vous avez connu ce temps? Rien. On nous aurait demandé de rester chez nous et d'attendre. J'ai l'impression que nombre de collègues mettent un point d'honneur à paraître "à la page": les conseils de classe ont eu lieu en distanciel chez nous et je fus l'un des seuls à ne pas montrer mon joli minois. Alors oui envoyer des cours et des exercices chaque semaine ce n'était sans doute pas sexy, j'aurais passé beaucoup moins de temps à m'agiter devant une webcam qu'à corriger 160 remises de travaux chaque semaine, mais ce fut mon choix, aussi chronophage fut-il, et tant pis si je dois passer pour un vieux croulant réactionnaire, mais que tous ceux qui ont organisé des groupes Discord et Zoom comme mentionné dans l'article relayé par notre ami ne viennent ensuite surtout pas se plaindre de la politique de destruction de la vraie éducation nationale, naîvement, "pour le bien des élèves", fragilisés par la pression hiérarchique, je ne jette la pierre à personne, c'est facile de parler avec ma bouteille et mon expérience d'enseignant sans internet, mais il auront contribué à une pratique qui se sera généralisée.
PS: pour autant je ne suis pas hostile à l'utilisation de l'outil informatique en cours qui simplifie mon quotidien, mais décidément je ne m'agiterai devant une webcam ni pour faire "classe" ni comme certain membre du gouvernement :diable:
PS: pour autant je ne suis pas hostile à l'utilisation de l'outil informatique en cours qui simplifie mon quotidien, mais décidément je ne m'agiterai devant une webcam ni pour faire "classe" ni comme certain membre du gouvernement :diable:
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- ElyasEsprit sacré
Euphémia a écrit:Ce qui est fabuleux avec cet enseignement "hybride", comme ils disent, c'est que c'est le grand retour du cours magistral si longtemps honni.
Ah bon deux fois ?
Le premier est que le cours magistral n'a jamais été honni réellement, simplement demandé de prendre la place qu'il mérite, ni plus, ni moins (en tout cas, dans ma discipline).
Le deuxième est j'ai fait juste 1/3 de cours magistral en visio (je ne montrais pas ma bobine, j'avais mon diapo et ma voix) et 2/3 de guidage/remédiation/lecture coopérative de documents.
Après, je rejoins Lord Steven sur les miracles du distanciel et de tout le toutim. Je n'avais qu'une hâte, retrouver ma classe dans des conditions sereines et sûres.
- InvitéInvité
Elyas a écrit:Euphémia a écrit:Ce qui est fabuleux avec cet enseignement "hybride", comme ils disent, c'est que c'est le grand retour du cours magistral si longtemps honni.
Ah bon deux fois ?
Le premier est que le cours magistral n'a jamais été honni réellement, simplement demandé de prendre la place qu'il mérite, ni plus, ni moins (en tout cas, dans ma discipline).
Le deuxième est j'ai fait juste 1/3 de cours magistral en visio (je ne montrais pas ma bobine, j'avais mon diapo et ma voix) et 2/3 de guidage/remédiation/lecture coopérative de documents.
Après, je rejoins Lord Steven sur les miracles du distanciel et de tout le toutim. Je n'avais qu'une hâte, retrouver ma classe dans des conditions sereines et sûres.
Tout à fait d'accord avec l'ensemble du message.
- ar_angarNiveau 9
Je suis assez abasourdi de voir que les contractuels sont à la pointe de la réforme. Tu donne pas de bonne notes, dehors.
Cela pend au nez des titulaires...
Cela pend au nez des titulaires...
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C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- floisaNiveau 9
Lord Steven a écrit:Alors oui envoyer des cours et des exercices chaque semaine ce n'était sans doute pas sexy, j'aurais passé beaucoup moins de temps à m'agiter devant une webcam qu'à corriger 160 remises de travaux chaque semaine, mais ce fut mon choix, aussi chronophage fut-il, et tant pis si je dois passer pour un vieux croulant réactionnaire
C'est l'option que j'ai choisie aussi, avec les mêmes constats.
- henrietteMédiateur
Mais il n'y a que dans mon coin de campagne que de toute façon, les classes virtuelles étaient très aléatoires, voire techniquement impossibles, pour de nombreux élèves et de nombreux collègues du fait de bandes passantes insuffisantes ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Ajonc35Sage
Moi aussi, je me suis abîmée les yeux vu le nombre affolant que j'ai passées devant l'écran. Des collègues m'ont dit que leur vue avait baissé, moi je ne peux plus rester plus de 3 heures devant un écran sans que mes yeux brulent ou pleurent. Je précise que je lis, malgré mon grand âge, très bien de près et donc sans lunettes.floisa a écrit:Lord Steven a écrit:Alors oui envoyer des cours et des exercices chaque semaine ce n'était sans doute pas sexy, j'aurais passé beaucoup moins de temps à m'agiter devant une webcam qu'à corriger 160 remises de travaux chaque semaine, mais ce fut mon choix, aussi chronophage fut-il, et tant pis si je dois passer pour un vieux croulant réactionnaire
C'est l'option que j'ai choisie aussi, avec les mêmes constats.
- RosanetteEsprit éclairé
Ajonc35 a écrit:
A notre retour, des élèves m'ont dit qu'avec Monsieur Machin c'etait bien en visio. Je leur ai repondu que M Machin avait, lui, un pc fourni par le lycee ( ben oui, une petite responsabilité et hop un peu de materiel) ce qui n'etait pas mon cas et je ne voulais pas qu'un logiciel de visio, installé en urgence, pas sûr, vienne farfouiller dans mon pc. Sans compter que je ne voulais pas non plus que les élèves viennent chez moi. Un chez moi payé aussi avec mes sous, sans compter que chez moi je fais ce que je veux. Par contre j'ai assisté à une visio, pour une réunion, avec un lien transmis par un collegue. J'ai tout eteint visio et camera et j'ai préparé mon repas dans ma cuisine. Je n'ai pris aucune note, je ne souviens même pas de ce qui a été dit. Quand cela me concernait, je reprenais la main devant un des murs neutres de ma dite cuisine. Je pense que certains eleves derriere leur pc ont fait pareil.
La visio n'est absolument pas une garantie de quoi que ce soit, ni bien, ni mal. C'est une solution quand on ne peut faire autrement et on peut penser à des élèves hospitalisés, ou sur une option rare , mais dans ce cas ce sont souvent des élèves motivés et/ou aussi bénéficient d'un suivi parental ou encore de regroupements sur un site, réguliers.
On sait que dans des pays comme en Australie, ces cours à distance existent et fonctionnent. Cependant c'est toute la société qui est investie de cette manière, elle est préparée et sans doute prête.
On n'est pas obligé non plus d'utiliser des arguments qui tirent sur la mauvaise foi pour justifier ses choix.
La question du matérielle est évidente, pour le reste tous les enseignants qui faisaient des classes virtuelles ne mettaient pas leur trombine pendant ces séances (au doigt mouillé, 50/50 pour mes collègues), et le site agréé du CNED, malgré ses limites évidentes de sécurité pour l'identification des élèves, ne posait aucun problème sur la sécurité de nos engins.
On sait bien que certains élèves se connectaient pour marquer leur assiduité, sans écouter un traître mot ni prendre la parole, ils perdaient simplement leur temps comme lorsqu'ils viennent poser leurs fesses en classe sans comprendre un traître mot de ce qui s'y joue.
- JennyMédiateur
J’ai renoncé aux classes virtuelles pour deux raisons :
- la visio à deux dans un appart sans cloisons, c’est compliqué.
- peu d’élèves connectés : manque de connexion internet, familles nombreuses, mais aussi difficultés à comprendre comment on allume le micro, la caméra. 3 élèves la première fois, dont 2 n’arrivaient pas à activer le micro.
J’ai préféré faire des cours accessible à tous et suivre mes élèves par téléphone et mail.
- la visio à deux dans un appart sans cloisons, c’est compliqué.
- peu d’élèves connectés : manque de connexion internet, familles nombreuses, mais aussi difficultés à comprendre comment on allume le micro, la caméra. 3 élèves la première fois, dont 2 n’arrivaient pas à activer le micro.
J’ai préféré faire des cours accessible à tous et suivre mes élèves par téléphone et mail.
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