Ens sur dossier ou Master Ens pour agrégation ?

Bonjour,

Je suis actuellement à l’étranger en L3 de philosophie (Berlin, Erasmus). Je souhaite revenir en France, avec comme objectif de faire la meilleure préparation à l'agrégation, pour devenir enseignante.  Est-ce que je peux candidater sur dossier en première année   à l’Ens avec des chances d’être prise ? Ce qui signifierait consacrer une année « en plus » à mon parcours académique mais bénéficier à terme du titre de diplômée Ens.
Ou est-ce que je peux « seulement »  candidater pour un master ens co-habilité avec la fac  de Lyon (ma fac d'origine) ?
Je pose la question car dans un cas, je sortirai avec le titre de diplômée ens, et dans l’autre non. Mais surtout, et c’est surtout l’enjeu pour moi, mon objectif est d’intégrer la préparation à l’agrégation de l’Ens lyon, or celle-ci est paraît-il réservée aux étudiants ens (= diplômés ; entrés sur concours ou dossiers).
Difficile d'avoir des infos sur l'ens, donc je cherche des conseils de personnes connaissant le système  "de l'intérieur"  !
Merci

Je ne suis pas à normalien à Lyon, mais d'après ce que je peux savoir vous résumez bien la situation.

Diplôme de l'ENS :
- scolarité de quatre ans ;
- entrée en L3 ou en M1 (il y a deux concours distincts, auxquels on peut être candidat simultanément) ;
- titre de normalien (étudiant) et reconnaissance universitaire qui l’accompagne ;
- préparation à l’agrégation à l’ENS de droit ;
- beaucoup d'avantages en nature (logement, bibliothèque…).

Master à l'ENS :
- scolarité de deux ans ;
- entrée en M1 ;
- aucune valorisation particulière liée au fait que la formation ait lieu à l’ENS ;
- nouveau dossier à déposer pour la préparation à l’agrégation à l’ENS ;
- quelques avantages en nature.

Prépa agreg à l'ENS :
- scolarité d’un an ;
- entrée en M1 ou M2.

Le statut de normalien (étudiant) est beaucoup plus avantageux que celui de mastérien dans les ENS. Il me semble qu’il vaut bien qu’on « perde » un an dans le cursus honorum universitaire.

Je vous conseillerais donc de déposer trois dossiers : un pour le diplôme en 1ère année, un pour le diplôme en 2e année et un pour un master. Les procédures ne comportent aucune épreuve écrite ou orale ; il faut simplement modifier les lettres de motivation en fonction du statut envisagé…

Il est impossible de se prononcer avec si peu d’informations sur vos chances de réussite à l’une de ces sélections. Le fait que vous ayez fait votre L3 à l’étranger ne me semble pas un obstacle pour l’admission au diplôme de l’ENS, au contraire sans doute ; l'extra-académique est très valorisé à Lyon.

Je ne sais pas ce qu'il en est en philosophie, mais la préparation à l'agrégation en histoire dans certaines universités (Paris I, Paris IV...) n'a rien à envier à celle de l'ENS.
Dans mon groupe de travail, la seule à avoir raté les écrits d'admissibilité était justement celle qui préparait avec Ulm...
Evidemment, ça n'a pas valeur universelle.

Une question concernant la visibilité (peut-être que Pauvre Martin pourra répondre) : les auditeurs libres de l'ENS apparaissent-ils dans l'annuaire de l'école ? Il me semblerait logique que non...

Qu'appelles-tu l'annuaire de l'École ? Le truc de l'Association des anciens élèves ?

Ça sert à rien du tout, l'annuaire de l'École

Ben l'annuaire quoi : https://www.archicubes.ens.fr/lannuaire#

Celui-ci n'apporterait donc aucune visibilité aux normaliens ?

Strictement aucune.

Au moins c'est dit.

(C'est bien le truc de l'Association des anciens élèves, où ne figurent pas les auditeurs libres.)

DR a, j'imagine, raison : il y a Linkedin et Facebook maintenant. :lol:

Mais ce n'est pas totalement inutile. Ça permet d'avoir quelques informations lors de certaines polémiques.

Merci pour ces informations ! C'est très clair. Que dois-je comprendre par " l'extra-académique est très valorisé à Lyon" ; qu'ils recherchent aussi des profils un peu moins "bêtes à concours" ? Je pose clairement la question, car après une année d'études à l'étranger, j'avoue que le système français m'apparaît dans son élitisme le plus conformiste et ça ne me séduit guère...

berlin69 a écrit:  
Merci pour ces informations ! C'est très clair. Que dois-je comprendre par " l'extra-académique est très valorisé à Lyon" ; qu'ils recherchent aussi des profils un peu moins "bêtes à concours" ? Je pose clairement la question, car après une année d'études à l'étranger, j'avoue que le système français m'apparaît dans son élitisme le plus conformiste et ça ne me séduit guère...

Je disais cela par rapport à ce qui se passe à Ulm. À Ulm, on postule pour une entrée en M1 avec un projet de recherche détaillé pour le mémoire ; on intègre pour faire quelque chose normalement. Donc les critères du jury sont (en théorie — parce que ça dépend énormément des départements) disciplinaires : notes, admissibilité au concours CPGE, prix au Cicero/Kangourou, accessit au concours général… À Lyon, le jury ne se cache de rechercher des profils moins académiques, des « gens bien » plus que des gens doués disciplinairement. Donc si vous êtes une queue disciplinaire, évidemment vous serez recalé. Mais quelques insuffisances peuvent être compensées par un engagement dans le milieu associatif, un prix de conservatoire de guitare électrique, une participation au championnat de France de gymnastique, une année à l’étranger… — des trucs à la Sciences Po, quoi. (Il se murmure même — mais je n’ai pas de preuves — que le niveau de bourse est pris en compte.) C’est ce qui explique en partie que les gens de Lyon sont généralement beaucoup plus drôles que les gens d’Ulm. Avis personnel pour ce dernier point.

Et si vous dénoncez l’« élitisme » du système français, vous avez toutes les chances de vous plaire à Lyon.