- InvitéeEvNiveau 5
Bonjour à tous,
j'emmène mes élèves (espagnols) à Paris , et je pensais créer un peu d'attente en travaillant un GT de roman autour de Paris.
Je ne sais pas exactement quelle problématique choisir, ni, à vrai dire, quels textes étudier, mais je suis sûre que ça peut être très riche et qu'on peut sortir du seul XIXe (NB, je fais déjà Camus en OI, donc il ne me faut pas trop de XXe non plus). :lecteur:
Pour l'instant j'ai des idées pour un GT sur "l'arrivée à Paris" :
XIXe : incipit de Au Bonheur des Dames : fascination (je crois que des arrivées de personnages à Paris, il y en a des tas : Julien Sorel, Lucien de Rubempré, tous les romans de formation…)
XXe : Thérèse Desqueyroux, excipit : désarroi
Sinon, avec Mauriac aussi, j'aurais l'idée d'un G.T. sur "le mirage de Paris" ou, "Paris, vu de la Province" :
XIXe : le rêve du Paris d'Emma (qui achète un plan etc.)
XXe : le rêve de Paris de Thérèse (et L.C. du roman, où on voit aussi le dégoût de Bernard pour le cabaret, et le désarroi final)
J'ai tendance à penser que la deuxième piste serait plus intéressante que la première…
Qu'en pensez-vous ?
Auriez-vous en tête des extraits qui permettraient de constituer un authentique GT ?
j'emmène mes élèves (espagnols) à Paris , et je pensais créer un peu d'attente en travaillant un GT de roman autour de Paris.
Je ne sais pas exactement quelle problématique choisir, ni, à vrai dire, quels textes étudier, mais je suis sûre que ça peut être très riche et qu'on peut sortir du seul XIXe (NB, je fais déjà Camus en OI, donc il ne me faut pas trop de XXe non plus). :lecteur:
Pour l'instant j'ai des idées pour un GT sur "l'arrivée à Paris" :
XIXe : incipit de Au Bonheur des Dames : fascination (je crois que des arrivées de personnages à Paris, il y en a des tas : Julien Sorel, Lucien de Rubempré, tous les romans de formation…)
XXe : Thérèse Desqueyroux, excipit : désarroi
Sinon, avec Mauriac aussi, j'aurais l'idée d'un G.T. sur "le mirage de Paris" ou, "Paris, vu de la Province" :
XIXe : le rêve du Paris d'Emma (qui achète un plan etc.)
XXe : le rêve de Paris de Thérèse (et L.C. du roman, où on voit aussi le dégoût de Bernard pour le cabaret, et le désarroi final)
J'ai tendance à penser que la deuxième piste serait plus intéressante que la première…
Qu'en pensez-vous ?
Auriez-vous en tête des extraits qui permettraient de constituer un authentique GT ?
- retraitéeDoyen
Il y a aussi des textes de Giono (Les Vraies Richesses, je crois).
Un texte archi connu de Balzac sur les cercles de l'enfer parisien (dans l'Histoire des treize, je crois, mais je ne sais plus dans quel roman précis)
Un texte archi connu de Balzac sur les cercles de l'enfer parisien (dans l'Histoire des treize, je crois, mais je ne sais plus dans quel roman précis)
- natashaNiveau 3
Les textes de Balzac sont une mine : Histoire des 13, Père Goriot et Illusions perdues.
- toubyExpert
Je ne suis pas sûre mais tu trouveras peut-être des choses dans Anicet ou le panorama de Louis Aragon ? Vague souvenir...
- retraitéeDoyen
Aragon, la paysan de Paris , sur la magie des lieux
- retraitéeDoyen
Voir aussi dans le roman populaire 'Eugène sue, par exemple)
- LilypimsGrand sage
retraitée a écrit:Il y a aussi des textes de Giono (Les Vraies Richesses, je crois).
Un texte archi connu de Balzac sur les cercles de l'enfer parisien (dans l'Histoire des treize, je crois, mais je ne sais plus dans quel roman précis)
Ce ne serait pas "Ferragus" ?
_________________
...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- alinetteNeoprof expérimenté
Dans la Curée de Zola, la vision de la rénovation de Paris par Saccard (en lien avec Haussmann.)
- AeliaNiveau 7
Je pense à l'incipit du Parfum de Süskind. Il y décrit Paris au XVIIIe s.
- retraitéeDoyen
Lilypims a écrit:retraitée a écrit:Il y a aussi des textes de Giono (Les Vraies Richesses, je crois).
Un texte archi connu de Balzac sur les cercles de l'enfer parisien (dans l'Histoire des treize, je crois, mais je ne sais plus dans quel roman précis)
Ce ne serait pas "Ferragus" ?
Oui, je crois, je vérifierai.
- retraitéeDoyen
Voilà :
http://textes.libres.free.fr/francais/honore-de-balzac_ferragus-chef-des-devorants.htm#1
Mais le texte auquel je pensais est au début de La Fille aux yeux d'or.
http://www.inlibroveritas.net/oeuvres/2981/la-fille-aux-yeux-d-or
http://textes.libres.free.fr/francais/honore-de-balzac_ferragus-chef-des-devorants.htm#1
Mais le texte auquel je pensais est au début de La Fille aux yeux d'or.
http://www.inlibroveritas.net/oeuvres/2981/la-fille-aux-yeux-d-or
- retraitéeDoyen
Un Provençal à Paris
... Voilà la rue de Belleville qui monte et peu à peu me débarrasse des manteaux de feu. La frange de néon multicolore qui éblouissait mes yeux s'affaisse et retombe dans l'ombre. Le long de la rue, les épiceries et les magasins de légumes ne sont plus éclairés que par les lampes d'intérieur. Les commis rentrent les étalages. Les barriques d'anchois salés, avec l'alignement rayonnant de leurs petits poissons métalliques, les grappes de stocked-fish(l), les sacs de riz, de sucre, de fèves, les caisses de pâtes alimentaires. Au bord du trottoir dorment quelques voitures dévastées de marchandes des quatre-saisons engluées d'épluchures pendantes, de queues de poireaux, de feuilles de choux, de salades. La rue sent la saumure et le jardin potager, et quelquefois l'épice — un parfum aigu et qui bouleverse tout l'équilibre d'un homme — et quelquefois le drap, le cuir ou le fer-blanc. Il n'y a toujours dans la rue que cette lueur rouge qui sort des boutiques et, de loin en loin, les becs de gaz. Devant certains magasins déjà fermés on passe dans une zone d'ombre. Il y a presque toujours à ces endroits-là quelqu'un assis sur le trottoir, avec un journal sous les fesses.
De temps en temps, je m'arrête, je tourne la tête et je regarde vers le bas de la rue où Paris s'entasse : des foyers éclatants et des taches de ténèbres piquetées de points d'or. Des flammes blanches ou rouges flambent d'en bas comme d'une vallée nocturne où s'est arrêtée la caravane des nomades. Et le bruit : bruit de fleuve ou de foule. Mais les flammes sont fausses et froides comme celles de l'enfer. En bas, dans un de ces parages sombres est ma rue du Dragon, mon hôtel du Dragon. Quel ordre sournois, le soir déjà lointain de ma première arrivée, m'a fait mystérieusement choisir cette rue, cet hôtel au nom dévorant et enflammé? Il me serait facile, d'ici, d'imaginer le monstre aux écailles de feu. Je pourrais en voir la tête et la fumée de narine, et la langue dorée dardée vers le ciel, et les pustules, — et sentir sa puanteur intestinale. Mais je vois plus noir et plus vrai ; cette ville de misère physique et spirituelle, cette ville de pauvreté et de médiocrité, cette ville d'erreur et d'amour de l'erreur.
Jean GIONO, Les vraies richesses, Grasset, 1937, pp. 12-13.
... Voilà la rue de Belleville qui monte et peu à peu me débarrasse des manteaux de feu. La frange de néon multicolore qui éblouissait mes yeux s'affaisse et retombe dans l'ombre. Le long de la rue, les épiceries et les magasins de légumes ne sont plus éclairés que par les lampes d'intérieur. Les commis rentrent les étalages. Les barriques d'anchois salés, avec l'alignement rayonnant de leurs petits poissons métalliques, les grappes de stocked-fish(l), les sacs de riz, de sucre, de fèves, les caisses de pâtes alimentaires. Au bord du trottoir dorment quelques voitures dévastées de marchandes des quatre-saisons engluées d'épluchures pendantes, de queues de poireaux, de feuilles de choux, de salades. La rue sent la saumure et le jardin potager, et quelquefois l'épice — un parfum aigu et qui bouleverse tout l'équilibre d'un homme — et quelquefois le drap, le cuir ou le fer-blanc. Il n'y a toujours dans la rue que cette lueur rouge qui sort des boutiques et, de loin en loin, les becs de gaz. Devant certains magasins déjà fermés on passe dans une zone d'ombre. Il y a presque toujours à ces endroits-là quelqu'un assis sur le trottoir, avec un journal sous les fesses.
De temps en temps, je m'arrête, je tourne la tête et je regarde vers le bas de la rue où Paris s'entasse : des foyers éclatants et des taches de ténèbres piquetées de points d'or. Des flammes blanches ou rouges flambent d'en bas comme d'une vallée nocturne où s'est arrêtée la caravane des nomades. Et le bruit : bruit de fleuve ou de foule. Mais les flammes sont fausses et froides comme celles de l'enfer. En bas, dans un de ces parages sombres est ma rue du Dragon, mon hôtel du Dragon. Quel ordre sournois, le soir déjà lointain de ma première arrivée, m'a fait mystérieusement choisir cette rue, cet hôtel au nom dévorant et enflammé? Il me serait facile, d'ici, d'imaginer le monstre aux écailles de feu. Je pourrais en voir la tête et la fumée de narine, et la langue dorée dardée vers le ciel, et les pustules, — et sentir sa puanteur intestinale. Mais je vois plus noir et plus vrai ; cette ville de misère physique et spirituelle, cette ville de pauvreté et de médiocrité, cette ville d'erreur et d'amour de l'erreur.
Jean GIONO, Les vraies richesses, Grasset, 1937, pp. 12-13.
- retraitéeDoyen
Tu peux aussi donner à lire les polars de Léo Malet, consacrés à des quartiers parisiens ! Le détective est Nestor Burma;
Sinon, vois ce lien
http://www.academie-en-ligne.fr/ressources/4/fr41/al4fr41tewb0212-sequence-08.pdf
Il y a à boire et à manger (ce n'est guère ma tasse de thé) mais on a un choix de textes.
Sinon, vois ce lien
http://www.academie-en-ligne.fr/ressources/4/fr41/al4fr41tewb0212-sequence-08.pdf
Il y a à boire et à manger (ce n'est guère ma tasse de thé) mais on a un choix de textes.
- arcovmNiveau 5
L'Argent de Zola: la marche de Saccard dans Paris
Le ventre de Paris : arrivée de Florent avec les maraîchers et visite des Halles avec Claude
L'Assommoir : incipit
Une Page d'Amour,
etc...
La plupart des romans de Zola comportent des tableaux de Paris vus par un personnage, mais le quartier sera différent selon le roman.
Le ventre de Paris : arrivée de Florent avec les maraîchers et visite des Halles avec Claude
L'Assommoir : incipit
Une Page d'Amour,
etc...
La plupart des romans de Zola comportent des tableaux de Paris vus par un personnage, mais le quartier sera différent selon le roman.
- InvitéeEvNiveau 5
Merci beaucoup pour toutes ces idées de textes,
je vais aller voir tout ça et essayer d'élaborer ma séquence !
je vais aller voir tout ça et essayer d'élaborer ma séquence !
- retraitéeDoyen
Hemingway : Paris est une fête
Modiano : Dora Bruder
Bel-Ami
Perec: Je me souviens
Vois aussi ce lien intéressant
http://www.memoireonline.com/07/09/2228/m_La-Representation-de-la-ville-de-Paris-dans-le-roman-negro-africain0.html
On n'a pas accès au mémoire, mais l'introduction donne des titres de romans.
Modiano : Dora Bruder
Bel-Ami
Perec: Je me souviens
Vois aussi ce lien intéressant
http://www.memoireonline.com/07/09/2228/m_La-Representation-de-la-ville-de-Paris-dans-le-roman-negro-africain0.html
On n'a pas accès au mémoire, mais l'introduction donne des titres de romans.
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