[Mouvement intra 2020] - Académie de Versailles

Je pense qu'il y aura de nombreux postes en lycée cette année. Ce sont les places en collège qui vont coûter très chères. Entre l'horreur de la réforme du lycée qui sabre les postes et épuise les collègues, nombreux sont ceux que je connais qui parlent de fuir les lycées. Quant à ceux en collège, peu pense ne pas muter en lycée tant que ce qui a cours en ce moment persiste.

L'HG n'est pas la discipline la plus menacée, essentiellement grâce à la lutte sans relâche que nous avons menée. 
Ce qui m'inquiète davantage, comme le dit Elyas, c'est la politique du ministère, qui se met à dos des professeurs chevronnés, des gens qui ne faisaient quasiment jamais grève. Le sujet "Comment quitter l'éducation nationale ?" est de plus en plus partagé en salle des profs. Les effets secondaires sont connus et il n'y a que la rue de Grenelle pour ne pas les voir : collègues repliés sur leurs cours (ça et rien d'autre) ; refus de s'intéresser aux formations (vu le contenu de certaines, on peut comprendre) ; désinvestissement de ce qu'ils faisaient (sorties, concours et voyages) ; quitter le lycée le plus vite possible une fois les cours finis ; fatigue intense donc travail minimum (point d'indice gelé oblige) ; repli sur des activités annexes autrement plus valorisantes en dépit de la contraction des postes à l'université (articles, colloques...). 
Mais ça va aussi souder les gens dans le mécontentement qui atteint des sommets.

Olympias a écrit:L'HG n'est pas la discipline la plus menacée, essentiellement grâce à la lutte sans relâche que nous avons menée. 
Ce qui m'inquiète davantage, comme le dit Elyas, la politique du ministère, qui se met à dos des professeurs chevronnés, des gens qui ne faisaient quasiment jamais grève. Le sujet "Comment quitter l'éducation nationale ?" est de plus en plus partagé en salle des profs. Les effets secondaires sont connus et il n'y a que la rue de Grenelle pour ne pas les voir : collègues repliés sur leurs cours (ça et rien d'autre) ; refus de s'intéresser aux formations (vu le contenu de certaines, on peut comprendre) ; désinvestissement de ce qu'ils faisaient (sorties, concours et voyages) ; quitter le lycée le plus vite possible une fois les cours finis ; fatigue intense donc travail minimum (point d'indice gelé oblige) ; repli sur des activités annexes autrement plus valorisantes en dépit de la contraction des postes à l'université (articles, colloques...). 
Mais ça va aussi souder les gens dans le mécontentement qui atteint des sommets.

Olympias a résumé le fond de ma pensée ... mais quand vont-ils enfin nous laisser travailler en paix ? Cela devient vraiment usant.

Les gens sont crevés. Cela met en péril les relations avec les directions et on sait bien que c'est crucial pour le bon fonctionnement des établissements. C'est hallucinant. 
Je discute beaucoup avec mes collègues d'HG de plusieurs académies et évidemment avec les collègues dans mon établissement. Les tensions sont palpables. A titre personnel je n'ai pas encore abandonné un certain nombre de projets pédagogiques parce que j'aime les concevoir et emmener mes élèves hors des chantiers battus et dans des lieux culturels qui comptent. Mais j'ai rarement été fatiguée comme cette année indépendamment des pépins perso. Et j'ai de la bouteille. Mais la tâche de pp est chronophage ; les problèmes informatiques et numériques sont légion ; on subit le plan numérique de la région IDF où l'impréparation le dispute à l'absurde. Bref ... j'arrête là parce que c'est un fil consacré aux mutations.

@numéro6 et @Olympias, je ne sais pas s'il existe un sujet sur cette fatigue et pour certains désinvestissement, ça en mérite un.

Je pense aussi que certains vont essayer de retourner en collège

Oui des collègues en burn out en lycée j'en connais effectivement. Du coup cela libèrera peut être des pistes. Ne pas hésiter à demander ce qui t'intéresse

Thalia de G a écrit:@numéro6 et @Olympias, je ne sais pas s'il existe un sujet sur cette fatigue et pour certains désinvestissement, ça en mérite un.

Oui Thalia. Ça  devient lourd.

Encore merci pour vos réponses… Je ne pensais pas que le dégoût du lycée atteignait parfois ces sommets… Certes c'est plutôt arrangeant dans ma petite perspective, mais moi qui n'appréciais déjà pas la réforme, je trouve que c'est un tel gâchis…
@Olympias: je compatis vraiment, non seulement parce que je connais des collègues déjà en place qui se battent, mais aussi parce qu'une de mes proches enseigne aussi l'HG au lycée; et certes c'est un lycée privé, mais elle subit aussi de plein fouet la refonte absurde des programmes et des épreuves, et les dysfonctionnements informatiques chronophages, etc. Elle est PP également. Jamais je ne l'avais vu aussi fatiguée par son métier… ni aussi déterminée à faire remonter bien haut tous les problèmes rencontrés!!! (avec quel résultat, çà!...)

Ce que tu as vu et lu est pire en lettres modernes. Tu auras quasi automatiquement le poste de PP en 1re ou Tle (tu fais partie des heureux du tronc commun), tu auras le bonheur des E3C, les joies de Parcoursup, ton programme qui changera tous les ans ou quasiment et des classes à 35. Autant le dire, les postes en collège vont coûter cher.

Pas forcément pp en Première ou en Tle. On peut très bien le refuser.

Je connais de moins en moins de gens en situation de refuser. La paupérisation fait mal.

Les e3c pas en lettres modernes! Le bac français infaisable suffira!

Il va falloir que je remette mes infos à jour, moi. J'ai trop vu de collègue d'HG épuisés.

@ Elyas Dans ce sens là ok. Après  dans mon établissement et dans d’autres que je connais , on trouve des profs de lettres en seconde et ils ont le choix de leur niveau. Déjà, il faudrait que les cde aient assez de pp donc on évite ce genre de pression ici.

Pour le reste, je rejoins les propos d’Olympias. Cette année, je n’éprouve plus aucun plaisir à enseigner même en tle es et stmg alors que les programmes n’ont pas encore changé.
Je continue, néanmoins, à organiser des sorties et voyage mais avec  un peu moins de conviction.
Les seuls moments où je m’épanouis c’est avec mes stagiaires, les formations et la participation au groupe qui propose des ressources pour mon académie.
Pour autant, le collège ne m’attire pas. Je me dis que les réformes vont et viennent et que cela risque de se produire aussi au collège.



Edit : e3c si le collègue de moderne enseigne la spé huma.

Je ne me fais pas de grandes illusions sur ce qui m'attend, en effet. (Si j'arrive jusqu'à cette place précise de l'enfer où je veux me fourrer. )

Je n'ai aucune envie de retourner au collège. J'ai quelques élèves de seconde qui se comportent comme des cinquièmes ou des quatrièmes. Et les trucs de cycle, les livrets de compétences, non merci !
J'ai encore un certain nombre de satisfactions au lycée pour ne pas avoir envie d'en partir. Vendredi prochain je passe la journée avec mes secondes à l'IMA, ils ont visite d'expo l'après-midi et conférence d'Annliese Nef le matin. Je vais au collège de France avec des élèves. Tant que je peux bosser comme je veux, ça va.

La spé huma n'est pas concernée par les e3c. L'épreuve des renonçants est en mai. Rien à voir avec la galère des collègues d'histoire géo ,langue ou enseignement scientifique. Idem pour les spés lca.

Je voulais parler de l'épreuve d’abandon effectivement. Mea culpa.

Pour le reste, oui les e3c st une galère. Je suis en pleine correction ( techno et général). Personnellement, je me dis qu’au moins en hg, nous n’avons pas ces grilles totalement ineptes comme en langue.
En fait, personnellement, ce ne st pas les e3c qui me posent pb ( j’annote uniquement quand c’est faux) mais bien le rythme effréné des cours et la lourdeur des programmes.


Olympias: + 1 pas de collège pour les mêmes raisons.

Bonjour à tous,

Certains m'avaient déjà répondu (bien gentiment) suite à un message mais posté trop tôt selon la modération (en janvier). Aussi, je reviens vers vous sur ce nouveau topic dédié aux mutations intra 2020. Merci d'avance à ceux qui me répondront (à nouveau) bien gentiment et du temps qu'ils prennent en général pour aider.

Les mutations à l'intra se rapprochent. Je suis dans l'académie de Versailles et souhaite y rester. J'avais déjà posté l'an dernier pour demander des conseils sur des secteurs mais j'ai finalement resserré mes recherches et visent un secteur autre et bien particulier. Je demande donc ma mutation en mars 2020 pour la rentrée prochaine.

Il s'agit du secteur centre-ouest des Yvelines, secteur rural, encadré au nord par la vallée de la Seine, à l'est par Versailles et Paris, au sud par Rambouillet et à l'ouest par la Normandie.

J'ai déjà repéré les établissements qui m'intéressent et je ne veux QUE des collèges. J'ai collecté des infos (nombre d'élèves, d'enseignants, taux de réussite au DNB les 3 dernières années, taux de mention, langues enseignées, notation du collège selon le site l'Etudiant...). Mais j'entends toujours des collègues dire qu'il faut appeler et demander des infos... Mais qui avoir au téléphone ? Le chef d'établissement ? Ne va-t-il pas enjoliver la situation ? Un enseignant ? Ne voit-il pas toujours la vie en noir ? Des personnels non-enseignants ? Mais ont-ils la même vision que nous autres, enseignants ? Et les établissements apprécient-ils d'être dérangés par de possibles candidats à leur bahut ?

Quels sont vos conseils à ce sujet ? Et quelles questions poser ? Climat scolaire général ? Niveau ? Collège avec ou sans notes ? (je déteste les sans-notes !) Aide aux devoirs ou pas ? (j'ai d'ailleurs entendu dire que dans les bahuts sympas, l'aide aux devoirs /devoirs faits/accompagnement éducatif n'existaient pas toujours ; est ce vrai ?) Ambiance entre adultes ? Matériel dans chaque salle (vidéopro par exemple) ? Droit aux photocopies ? Droit à la couleur (quand j'en ai besoin uniquement, pas à chaque fois)? Quota individuel ? Car je ne bosse qu'avec des fiches d'activités que je construis moi-même alors un collège qui limite à 1 000 photocopies par prof à l'année (j'exagère peut-être), c'est mort...
Bref, avez-vous des idées de questions à poser ?

Enfin, connaissez-vous les collèges en question qui m'intéressent :
Collège Pompidou à Orgerus ?
Collège Mauriac à Houdan ?
Collège Ravel à Montfort-l'Amaury ?
Collège St Simon à Jouars-Pontchartrain ?
Collège Rabelais à Beynes ?
Collège La Mauldre à Maule ?
Collège Catherine de Vivonne à Rambouillet ?
Collège Le Racinay à Rambouillet ?
Collège Le Rondeau à Rambouillet
Collège Jean Monnet à Feucherolles ?
Collège Les Molières aux Essarts-le-Roi ?
Collège La Mare aux Saules à Coignières ?

Je précise que je suis en Histoire-Géographie; Je suis dans ma 9ème année de REP en Yvelines toujours dans le même établissement. S'il n'est pas la pire REP, mon collège est quand même (selon les dires de collègues qui ont beaucoup bougé) assez terrible (niveau faible, violence endémique, pas de curiosité...) En même temps, même si ma réputation est établie et que je ne suis pas en grande souffrance, est-ce que je ne me suis pas non plus habitué à des choses intolérables ? Laisse-t-on passer l'impensable ? Ce que je vis est-il la même chose partout ? Non me disent les collègues qui sont chez nous de passage et qui n'ont pas, comme moi, toujours vu le même collège !

Je précise que je ne veux que du collège et que je cherche un bahut simplement plus calme, plus sympa, avec des élèves simplement plus travailleurs, plus gentils, plus curieux. Pas qui dorment sur leur table, s'insultent entre eux dans les couloirs, font craquer des collègues ou se sentent impunis comme beaucoup trop chez nous... Ca, je sature (et pourtant je ne suis pas le plus à plaindre dans mon collège REP). Je crois juste mériter aussi autre chose après le nombre d'années offert en continu en REP (9 ans) quand d'autres ne tiennent pas 2 ans (ce qui n'est pas un reproche).
Parallèlement, je ne souhaite pas non plus des petits bourgeois qui nous prennent de haut parce que maman est avocate et papa député. Je caricature mais vous voyez le genre...
Juste un bahut standard avec des élèves désireux d'apprendre, avec de l'hétérogénéité, de la mixité, mais dans lequel je peux aussi ré-utiliser mes cours de cette année sans avoir à tout refaire (je ne crois pas franchement faire des cours bradés en REP) mais pouvoir au moins approfondir (au moins à l'oral), sans m'arrêter toutes les 10 minutes pour faire taire les mêmes ou forcer untel à prendre son crayon ou féliciter un élève parce qu'aujourd'hui il a bien voulu noter le cours...

Merci d'avance du temps que vous prendrez pour me répondre.

Bonjour,
J'ai demandé Versailles pour rapprochement de conjoint, et avec 404 points, peu de chance que j'aille ailleurs. Mais le rapprochement de conjoint est-il toujours valable à l'intra ?
Mon homme est à Limours et j'aimerai être assez proche. Et éviter d'être TZR, même si en néotit c'est chaud.

La mare aux saules : petit collège calme, très bien. Niveau parfois faible, en revanche. Mais il y a aussi des élèves curieux et intéressés.

Royalty, je pense qu'il faut que tu demandes ce qui t'arrange toi, avant de te poser la question du contenu de l'établissement, si j'ose dire. Il y a ceux qui veulent le truc le plus près de chez eux, peu importe le niveau, ceux qui au contraire préfèrent faire un peu de route, etc.
Du reste, "prendre la température" avant, c'est très aléatoire. Il suffit de pas grand-chose. Deux exemples : quand j'ai quitté mon bahut des Yvelines nord (Val d'Oise), j'aurais pu te chanter monts et merveilles de mon bahut au niveau faible mais avec des élèves sympas, curieux, des collègues géniaux, une direction plutôt bien, etc. Trois ans plus tard, c'est devenu un bahut à fuir, qui fait régulièrement l'actualité dans les journaux. Les amis que j'y ai gardés me disent que l'ambiance entre collègues s'est largement dégradée. ça n'a même pas pris un an pour en arriver là.
Autre exemple dans un lycée pas loin de chez moi : il a suffi qu'un collègue très très c*n déboule dans une équipe pour pourrir l'ambiance de ladite équipe, et d'un adjoint très très naze pour faire exploser tout le monde.

Autre chose : ne pas se fier à la localisation d'un lycée ni même à la réputation générale. Là où j'enseigne, dans un endroit globalement très très friqué, on m'avait le plus grand mal des parents procéduriers, désagréables, agressifs etc. Eh bien depuis que j'y suis, je n'ai eu qu'un problème avec une mère qui a cru pouvoir m'en imposer avec un "moi si vous continuez, j'ai un ami avocat, il me fera le dossier, ça ne me coûtera qu'une bouteille de champagne", à quoi j'ai répondu "écoutez, allez-y, moi c'est mon mari qui me fera le dossier, ça ne me coûtera même pas le champagne...". Dans l'ensemble je trouve que les parents, hormis quelques excités que tu trouveras partout, je trouve les gens "normaux", enfin pas pires qu'ailleurs, et je les trouve même assez bonne pâte dans la mesure où j'ai vu passer des choses qui, dans mon ancien bahut, aurait fait grimper au créneau les fédérations de parents d'élèves, et qui ici n'ont même pas fait lever le petit doigt à qui que ce soit.

Bref tous les renseignements que tu pourras prendre maintenant ne seront peut-être plus valables l'année prochaine. Vois d'abord ce qui t'arrange toi en termes de proximité et de sociologie notamment, tout le reste, c'est tellement aléatoire...

Merci Elaina pour cette réponse. Merci aux autres aussi. Je reste preneur de tous vos avis et conseils.

Elaina, tu parles de sociologie. Comment se renseigner sur la sociologue d un établissement justement ?

Limours, Bris sous Forges, Bonnelles , des collègues plutôt sympas quand j'étais dans le secteur. J'ai fait 3 ans à Limours et j'en ai gardé de très bons souvenirs

Royalty78 a écrit:Merci Elaina pour cette réponse. Merci aux autres aussi. Je reste preneur de tous vos avis et conseils.

Elaina, tu parles de sociologie. Comment se renseigner sur la sociologue d un établissement justement ?

Justement c'est compliqué.

Pour en revenir à là où j'enseigne, le coin est réputé très friqué. Mais en fait le lycée recrute aussi sur des endroit beaucoup plus modestes et on est loin de n'avoir que des gosses de riches. Bien sûr on a une grosse part de gens issus de la nouvelle bourgeoisie (la génération des gens qui ont fait fortune dans les start-up, quoi) mais pas que.
Là où j'habite, le lycée a grosso-modo une réputation assez exécrable, au point que la ville d'à côté, qui est dans le secteur du lycée, envoie massivement ses gamins dans le privé ou demande des dérogations pour aller ailleurs et surtout pas dans le bahut de ma ville. En fait c'est juste un lycée lambda, normal... bon, après, c'est sûr qu'y faire cours avec les TS est plus simple qu'avec les STMG, quoi... Là encore la sociologie dépend énormément de plein de trucs (filières, etc).

Moi j'avais eu de bonnes infos par des syndicats à l'époque mais bon...