Demande de mutation en lycée, est-ce risqué ?

Bonsoir à tous,

Cela fait plusieurs années que je demande ma mutation en lycée (en math) mais jusque là, j'avais trop peu de points pour avoir une chance de l'obtenir. Sauf qu'avec mon échelon 5 récemment acquis et la bonification pour mes quatre ans d'ancienneté de poste, cela devient d'un coup plus envisageable.

Ce qui m'ennuie, c'est que j'ai croisé une ancienne collègue qui a eu sa mutation en lycée et, avec la réforme et les heures en moins, son poste a failli passer en poste partagé (c'est sa collègue arrivée après elle qui en a fait les frais). Quant à mon ancienne collègue, elle a dû prendre la spécialité informatique pour compléter son service.

Je m'adresse donc aux collègues de lycée ou à toute personne susceptible d'avoir un avis éclairé, pensez-vous qu'il est judicieux de demander un poste en lycée ou vaut-il mieux attendre une année ou deux afin d'avoir un peu plus de stabilité ? J'aime beaucoup mon poste actuel et le quitter pour me retrouver sur un poste susceptible d'être partagé voire supprimé l'année qui suit me ferait franchement de la peine.

Merci par avance pour vos avis.

Effectivement c'est assez risqué. Peut-être vaudrait-il mieux attendre la mise en place de la réforme pour les Terminales car pas mal de postes risquent d'être supprimés ou partagés, et demander une mutation l'année prochaine. Ce n'est que mon avis...

Lycée ou collège, depuis le "dégraissage" commandé par Allègre, c'est toujours risqué de muter : soit il y a une réforme, soit il y a une baisse démographique, soit une nouvelle façon de compter les élèves. Bref, ce n'est jamais le bon moment. Mais si tu veux partir, pars.
Cela fait plus de 10 ans que je demande ma mutation, et je continuerai.

Ce qui est surtout probable c'est qu'il n'y ait pas de poste en lycée disponible. Ici je perds le mien, à côté c'est deux postes de maths qui sautent.

Personnellement Bathory, j'attendrais au moins deux ans, le temps que la réforme se mettre en place. En SVT à Toulouse le mouvement est presque bloqué" : plus personne n'ose faire de vœux car les postes proposés sont probablement des postes éjectables. Je ne compte plus depuis deux ans le nombre de collègues de SVT ou de Maths qui, à peine arrivés, ont vu leur poste supprimé. Même un des mes collègues de SPC arrivé en dernier dans son lycée il y a presque 10 ans voit son poste clairement menacé.....    beaucoup de mes élèves de 1ère aspirant PACES (ou classe prépa) vont laisser tomber les SVT en Terminale..... Motif : sécurité en cas d'échec en PACES. Je m'y attendais depuis un an, mais c'est quand même dur à encaisser (même si je suis TZR)....

L'année prochaine est celle de la mise en place de la réforme en lycée. A priori, c'est l'année la plus critique pour ce qui est du risque de pertes d'heures profs. La première conséquence risque d'être celle décrite par LadKlima : perte de postes en lycée, et très peu de postes offerts au mouvement (dont quelques-un captés par les agrégés victimes d'une mesure de carte scolaire).

Ensuite, il est possible que le système mette encore une année ou deux de plus à se stabiliser. Difficile de faire des prévisions.

A toi de choisir ta stratégie en se basant sur ce qui est probable, mais je conçois que ça soit stressant.

Bathory a écrit:Je m'adresse donc aux collègues de lycée ou à toute personne susceptible d'avoir un avis éclairé, pensez-vous qu'il est judicieux de demander un poste en lycée ou vaut-il mieux attendre une année ou deux afin d'avoir un peu plus de stabilité ? J'aime beaucoup mon poste actuel et le quitter pour me retrouver sur un poste susceptible d'être partagé voire supprimé l'année qui suit me ferait franchement de la peine.

Avec la réforme, il va y avoir des suppressions de postes dans la plupart des lycées, donc des mesures de carte scolaire pour les derniers arrivés qui seront éjectés... Si tu postules cette année, tu passeras donc après les nombreux collègues victimes de mesure de carte scolaire et tu n'as presque aucune chance d'avoir un poste en Lycée. Cela ne coûte donc rien de postuler mais de toutes façons, sauf miracle, tu n'obtiendras pas de poste.

Tu peux toujours continuer à postuler l'année prochaine : le temps d'absorber les suppressions de postes, tu as des chances d'avoir une mutation au plus tôt dans 2 ou 3 ans.

Par contre, il faudra vraisemblablement faire partiellement une croix sur l'enseignement des Mathématiques : la réforme a créé des matières hybrides (SNT en seconde = un mégamix d'Informatique et de Technologie, Enseignement Scientifique en Première et Terminale) qui seront assurées en partie par des professeurs de Mathématiques. Quel que soit le Lycée ou tu arrives, tu seras invité à contribuer à ces enseignements. Les professeurs en poste en Lycée n'ont aujourd'hui guère le choix : s'ils ne prennent pas en charge une partie de ces enseignements, c'est un ou plusieurs postes supplémentaires qui sont supprimés...

Lorsque tu arriveras, si tu refuses de prendre ta part de l'enseignement de SNT ou de l'enseignement scientifique, tes collègues auront tout loisir de t'expliquer que dans ce cas, ils refuseront également d'assurer ces enseignements, et le poste dans lequel tu arrives sera tranquillement supprimé l'année suivante.

Dans mon lycée, les mathématiques sont la seule matière pour laquelle un poste risque de sauter. C'est pas vraiment le bon timing ...

A mon avis cela dépend aussi si tu vises un poste dans un établissement très précis ou non. Obtenir un poste dans un lycée, même si tu sautes juste après, c'est devenir prioritaire sur le retour sur ce poste.

Il faut voir aussi le turn over de l'établissement en question... Chez nous il est relativement élevé en HG, par exemple, une à deux mutations par an depuis que j'y suis. L'an dernier un collègue est arrivé, il flippait de perdre son poste, mais il est désormais antépénultième dans l'ordre d'arrivée et c'est sa 2e année...
En maths en revanche c'est peu probable que cette configuration existe, sauf si tu es en région parisienne.

La semaine dernière, mon inspecteur de Maths (Paris) m'a clairement déconseillé de demander ma mutation l'année prochaine.

Après si le poste est au mouvement, c'est peut-être qu'il est pérenne. Nous, un collègue est parti, son poste est passé en perte et profit, il y a une TZR pour 9 heures et des HSA. J'ai muté en lycée , certes avant la réforme et l'année d'après, il y a eu 3 arrivées. Après, ça risque d'être fermé pour un moment.

Est-ce que tu aurais envie d'aller travailler dans une entreprise en plein plan social ?

Je te déconseille donc d'aller en lycée l'an prochain.

oui mais des mesures de carte scolaire feront passer certains collègues en priorité

Hello... Je ne sais pas si attendre changera qqch ? Je pense qu'on va toujours vers plus d'économies... Se toute façon.
Si tu as envie de muter, mute ? Tu auras plus de chances si les collègues sont frileux à demander un poste .

Discours de notre IA cette semaine: attendez 2-3 ans avant de partir au lycée parce qu'actuellement .... c'est le bordel la mise en place des programmes

Un poste a sauté cette année, probablement un autre l'an prochain. Comme dit plus haut, la seule « chance » serait d'accepter … de ne plus faire de mathématiques, mais de prendre en charge tous ces enseignements alak (SNT, enseignement scientifique).

Rappel, en forme de chiffon rouge :

Merci pour vos réponses.

Vous me confortez dans l'idée de ne pas demander de lycée pour la première fois depuis que j'enseigne. En arrivant dans le métier, je ne pensais vraiment pas que cela serait si compliqué d'avoir une mutation en lycée, je pensais que le collège serait un passage rapide vers mon réel but et je me rends compte que j'en suis à ma quatrième année au collège et que je ne verrai pas le lycée au mieux avant deux ou trois ans.

Mais bon, le côté positif c'est que je vais continuer d'accumuler quelques points d'ancienneté de poste et cela devrait rendre ma future mutation plus aisée car je suis sûrement encore trop juste actuellement.

Bouboule a écrit:A mon avis cela dépend aussi si tu vises un poste dans un établissement très précis ou non. Obtenir un poste dans un lycée, même si tu sautes juste après, c'est devenir prioritaire sur le retour sur ce poste.

Je n'étais pas conscient que cela se passait ainsi donc même si un poste est supprimé, il suffit parfois d'être patient j'imagine, avec les risques que cela entraîne.

BR a écrit: Par contre, il faudra vraisemblablement faire partiellement une croix sur l'enseignement des Mathématiques : la réforme a créé des matières hybrides (SNT en seconde = un mégamix d'Informatique et de Technologie, Enseignement Scientifique en Première et Terminale) qui seront assurées en partie par des professeurs de Mathématiques. Quel que soit le Lycée ou tu arrives, tu seras invité à contribuer à ces enseignements. Les professeurs en poste en Lycée n'ont aujourd'hui guère le choix : s'ils ne prennent pas en charge une partie de ces enseignements, c'est un ou plusieurs postes supplémentaires qui sont supprimés...

Lorsque tu arriveras, si tu refuses de prendre ta part de l'enseignement de SNT ou de l'enseignement scientifique, tes collègues auront tout loisir de t'expliquer que dans ce cas, ils refuseront également d'assurer ces enseignements, et le poste dans lequel tu arrives sera tranquillement supprimé l'année suivante.

Ça fait un peu mal quand même. Je m'étais dit que j'arriverais tranquillement au lycée et que quelques années après que j'aurais des 1èreS et TS et en fait, c'est comme si tout devenait inaccessible d'un coup. Même si je ne suis pas fondamentalement contre le fait d'enseigner l'informatique (je dirais même que j'apprécie ce domaine) j'ai l'impression de ne pas avoir "signé pour ça" surtout si c'est pour que ces enseignements prennent une place plus importante que ce pourquoi je m'étais destiné à la base.

J'enseigne dans un lycée du 92 (donc a priori une zone attractive) depuis deux ans, et depuis l'année dernière je constate que l'administration est obligée d'envoyer des contractuels (un ou deux) chaque année pour pourvoir les postes non attribués en mathématiques. Par ailleurs, mes collègues de maths, à peine T1, T2 ou T3, parviennent sans problème à muter en lycée dans ce département et n'hésitent pas à le faire quand le poste ou le lycée ne leur plaît pas, luxe qu'on ne peut pas vraiment avoir en lettres (et moi qui suis en lettres classiques, que devrais-je dire ?). J'en déduis donc que malgré les menaces pesant sur les postes fixes en maths dans certains lycées, le turn-over et le nombre insuffisant de professeurs permettent encore de "faire son choix" et de bouger sans trop de difficultés. En tout cas c'est mon ressenti et l'impression que j'ai quand j'écoute mes collègues de maths. Mais peut-être certains ont-ils en plus des points de RC, c'est possible.

Attention, ça change pas mal avec la réforme. Dans mon établissement, depuis 6 ans, on a un ou deux nouveaux collègues de math par an. Sauf l'an dernier : on a fermé un poste, et cette année, on va voir si on ferme un poste ou pas, mais c'est tendu. Et encore, on est pour le moment protégés par les heures d'infos (NSI et SNT) que certains assurent. Sans ces heures, c'est l'équivalent de 3 postes qui sautent entre juin 2018 et juin 2020.

BR a écrit:
Lorsque tu arriveras, si tu refuses de prendre ta part de l'enseignement de SNT ou de l'enseignement scientifique, tes collègues auront tout loisir de t'expliquer que dans ce cas, ils refuseront également d'assurer ces enseignements, et le poste dans lequel tu arrives sera tranquillement supprimé l'année suivante.

Bonjour,

et si je puis me permettre, depuis la réforme du collège soit 3 ans, il est aussi possible pour les enseignants de techno, de SVT ou de SPC d'enseigner un mix de 4h EIST en 6è. Disons que sur le collège, les maths ont su s'extraire de ce bazar. Et que surtout, ça n'a pas ému grand monde à l'époque.
Cela a en effet permis de sabrer des supports poste (pour les 3 disciplines que je cite, les compléments de service et le TZariat sont normaux... On en est même à avoir des BMP à plus qu'un poste tellement on a supprimé flexibilisé - un BMP de 20 h plusieurs années de suite, j'appelle ça un poste à créer (mais qui ne l'est pas bien sûr)). En fait, en maths, c'est la même chose 3 ans plus tard mais au lycée avec un mix scientifique + info...
Bon courage

TrucOuBidule

Cléopatra2 a écrit:Il faut voir aussi le turn over de l'établissement en question... Chez nous il est relativement élevé en HG, par exemple, une à deux mutations par an depuis que j'y suis. L'an dernier un collègue est arrivé, il flippait de perdre son poste, mais il est désormais antépénultième dans l'ordre d'arrivée et c'est sa 2e année...
En maths en revanche c'est peu probable que cette configuration existe, sauf si tu es en région parisienne.

Question de novice voire de naif : la nouvelle spé HGGSP permettrait-elle de créer de nouveaux postes ou bien d'assurer un nombre suffisant d'heures pour les postes déjà existants en histoire-géo ?

Salut, je me pose la même question que toi pour le lycée en histoire-géo ; a priori, on gagne des heures avec la spécialité (4h en première et 6 h en terminale par semaine) et aussi grâce au tronc commun (3h par semaine) car les 1ères S (qui étaient majoritaires dans tous les lycées) n'avaient que 2.5h par semaine en 1ère et 2h en terminale.
Cela permet de compenser la perte d'1h de cours pour les anciennes 1ère ES et 1ère L qui avaient 4 h de cours par semaine d'histoire-géo mais aussi la perte du dédoublement obligatoire en EMC dans toutes les classes...(un vrai coup de poignard pour nos services ça).
En fait , la situation doit varier en fonction des établissements et notamment s'ils ouvrent plusieurs classes de spécialité HGGSP
La question me taraude car en tant que stagiaire je dois participer au mouvement obligatoire et je ne vais demander que des lycées...

flplstk a écrit:

Cléopatra2 a écrit:Il faut voir aussi le turn over de l'établissement en question... Chez nous il est relativement élevé en HG, par exemple, une à deux mutations par an depuis que j'y suis. L'an dernier un collègue est arrivé, il flippait de perdre son poste, mais il est désormais antépénultième dans l'ordre d'arrivée et c'est sa 2e année...
En maths en revanche c'est peu probable que cette configuration existe, sauf si tu es en région parisienne.

Question de novice voire de naif : la nouvelle spé HGGSP permettrait-elle de créer de nouveaux postes ou bien d'assurer un nombre suffisant d'heures pour les postes déjà existants en histoire-géo ?

Deux postes de moins chez nous...

Le problème de la spé, c'est que c'est très variable d'une année sur l'autre, selon le nombre d'élèves qui la prennent chaque année. Il n'y a rien de fixe.
Cette année, on a 3 classes de premières en HGGSP, mais rien ne dit qu'il y en aura autant l'an prochain, et on ne sait pas encore quels élèves vont la garder en terminale.